Critiques de notre temps

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Ce qui ne va pas sous l'ère Macron (bis)

Réflexion six (dimanche 14 juin 2018)

Macron et sa politique de droite libérale - Comment des économistes se disant socialistes ont-ils pu se laisser aveugler ? Ou les risques d'une dérive droitisante de la démocratie française.

 

Un certain nombre de penseurs, d'hommes politiques ou d'économistes se disant socialistes ou socio-democrates commencent à faire étalage de leur état d'âme et de leurs interrogations quant à la politique menée depuis maintenant douze mois par Emmanuel Macron et Édouard Philippe. «On nous aurait menti ?», disent-ils tout surpris ! Emmanuel Macron n'est pas le gentil moitié socialiste moitié homme de droite qui va mettre en œuvre une bonne politique de gauche protectrice des salariés et des petites gens ?

https://www.lemonde.fr/emmanuel-macron/article/2018/06/09/ces-fideles-historiques-decus-par-l-an-i-du-quinquennat_5312104_5008430.html 


Si ces penseurs/politiques/économistes de gauche y ont vraiment cru, c'est qu'ils sont complètement aveugles/abrutis. On a certes été obligé de voter pour Macron au second tour de l'élection présidentielle, mais j'aurais voté pour tout autre candidat si je l'avais pu, si la seule autre alternative n'était pas Marine Le Pen et le Front National ! Mais à aucun moment, je n'ai cru en cet apparatchik nouvellement apparu et je savais que ce personnage allait nous faire les pires vilénies possibles. Je n'imaginais juste pas qu'il puisse obtenir une majorité lors des élections législatives suivantes.   

 

Douze mois plus tard, apres une réforme du Code du travail à la hussarde, avec la bénédiction bienveillante des syndicats CFDT et FORCE OUVRIÈRE, avec différents passages en force, le dernier en date touchant la SNCF et les cheminots, certains commencent donc à ouvrir les yeux et se rendement compte qu'il n'y a pas de social dans la politique mise en œuvre par Macron et le gouvernement Philippe ! Et qu'il n'y en a jamais eu, mis à part dans le programme économique qu'ils avaient écrit pour le candidat Macron, et que celui-ci n'appliquera pas. 

 

Et je rejoins totalement le secrétaire général de Force Ouvrière, Pascal Pavageau, dans son analyse de la dérive possible vers la radicalisation extrême des mouvements sociaux dans les entreprises, et plus largement dans la société française. Car, avec la réforme des institutions représentatives du personnel (IRP), avec la réforme du Code du travail, avec la bascule des curseurs politiques en faveur des patrons et des employeurs, mis en œuvre par des ordonnances qui se nommaient faussement pour l'amélioration du dialogue social, alors qu'ils ne visaient qu'à favoriser les seuls employeurs, les salariés et leurs représentants syndicaux n'ont plus pour seules perspectives que la guerre radicale contre les employeurs et contre le gouvernement qui les représentent.

https://www.lemonde.fr/politique/article/2018/06/10/le-secretaire-general-de-fo-met-en-garde-le-gouvernement-contre-une-derive-vers-la-radicalite-des-mouvements-sociaux_5312550_823448.html

 

On se trouve ainsi face à une situation extrêmement dommageable, où un pouvoir politique illégitime, représentant et défendant les intérêts des seuls possesseurs du pouvoir et de la richesse, mène une politique de droite ultra-libérale, associé à toute la clique des administratifs et politiques de droite ou de gauche qui se sont succédés au fil des années dans les administrations, entreprises publiques et cabinets ministériels. En cette deuxième décennie du vingt-et-unième siècle, On se retrouve dans la situation française de la fin du dix-neuvième siècle, lorsque des gouvernements aristocrato-bourgeois menaient des politiques libérales contre le peuple des ouvriers et des pauvres, privés du droit d'expression. Une époque où le droit de grève comme d'association n'était pas reconnu, où le syndicalisme était un crime passible de prison et de mort en France comme dans d'autres pays (comme aux Etats-Unis), et où le dialogue social n'existait pas encore ! Voilà l'époque vers laquelle nous nous dirigeons à toute vitesse, avec la bénédiction d´hommes et de femmes politiques de tout horizon, de responsables administratifs et fonctionnaires de toute obédience, réfugiés dans le culte de la personnalité du chef messianique, et d'organisations syndicales traitres à leurs cotisants, légitimés par des structures de pouvoir perverses et népotiques.

 

Un vingt-et-unième siècle qui commence à ressembler au dix-neuvième siècle des débuts du grand capitalisme financier, où ce dernier disposait de tous les pouvoirs, et de la Force des armees et de la police pour contraindre et combattre le syndicalisme et la populace ! Et certains ont donc cru en celui par lequel arrive ce retour en arrière historique !

 

Dernier article intéressant du Monde, cet article qui traite de l'«illiberalisme» ! Mais c'est des régimes relevant du populisme, comme le régime hongrois, dont Le Monde veut traiter. Sauf que ce n'est pas à La Hongrie à laquelle je pense en lisant cet article, mais bien plutôt à La France de Macron que me fait penser le terme d'illiberalisme, un illiberalisme politique, meme si ce régime veut nous faire croire que nous vivons dans un état de droit ! Mais un état de droit pour les puissants, pour les possesseurs. 

https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/06/07/la-ou-s-abime-la-democratie_5311194_3232.html

 

Parce que le règne du mensonge d'état, des manipulations médiatiques, du refus du dialogue social, de lois et d'ordonnances votées et passées en Force, sans prendre en compte les aspirations et les droits du peuple, ne peuvent conduire qu'à une révolte populaire, et à l'instauration d'un régime illibéral pour permettre le maintien au pouvoir de cette clique et des représentants des possesseurs. De telle sorte que ce n'est pas la Hongrie de Victor Orban qui me semble être l'archétype de l'état illibéral, mais bien plutôt la France de Macron. Mais evidemment, on ne peut pas attendre ce niveau d'analyse et de critique de la part d'un journal comme Le Monde, capturé et vendu aux grands possesseurs qui ont mis au pouvoir leur ami Macron.

 

Evidemment, Macron va s'attaquer à toute une frange des petits possesseurs terriens, ceux qui comme une majorité de francais de basse extraction, ont réussi à s'en sortir, à posséder une maison ou un appartement, quelques économies dues à une vie de privation et de travail. Ces possesseurs là, Macron, Philippe et les grands possesseurs capitalistes n'en veulent pas. Il faut leur retirer leurs économies, leurs possessions, les faire payer, les ruiner, les spolier. On peut faire confiance à Macron et Philippe pour trouver la solution pour ravaler cette classe moyenne de petits épargnants et de petits possesseurs à la classe des pauvres dont ils n'auraient pas dû sortir ! 

 

En attaquant ces petits épargnants et ces petits possesseurs, Macron essaiera de faire croire qu'il n'est pas le président des riches ! Analyse factice et mensonge instrumentalisé, qui sera relayée par une presse captive, traîtresse ou vendue. Beau vingt-et-unième siècle que nous nous préparons là maintenant, pour lequel l'espoir est d'autant plus restreint que cette montée au pouvoir d'éléments néolibéraux et pro-capitalistes n'est pas simplement un cas francais, mais une situation mondiale, avec notamment Trump aux Etats-Unis, milliardaire mégalomane et twitter compulsif.

 

Et comme en France, des millions d'américains comme des millions de francais ont voté pour ces pantins du grand capitalisme. 

 

 

Saucratès



14/06/2018
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