Qu’est-ce qu’une démocratie libérale
Au fond, qu’est-ce qu’une démocratie libérale ? Qu’est-ce qu’un État de droit ?
Par Saucratès
Saint-Denis de la Reunion, jeudi 24 novembre 2022
Mes lecteurs peuvent raisonnablement s’interroger devant la teneur de plus en plus réactionnaire de mes points de vue et articles. Mais je pense que les points de vue que j’y exprime dénotent en priorité un élément, un questionnement qui les sous-tend tous.
Cette question, c’est : qu’est-ce réellement qu’une démocratie libérale ? Qu’est-ce réellement qu’un État de droit ? Si c’est bien le nom que l’on donne au système politique dans lequel nous vivons ?
Le risque me semble particulièrement élevé qu’un certain nombre de pays européens, qu’un certain nombre de peuples européens, remettent en cause les grands principes fondamentaux et les grands principes juridiques arrêtés au sortir de la seconde guerre mondiale, arrêtés sur les ruines, sur les décombres, des sociétés européennes traumatisées.
- exclusion du champ politique des partis d’extrême-droite
- respect des droits de l’homme et leur consécration internationale
- importance et protection accordées au droit d’asile et aux demandeurs d’asile
- mise en place d’un État Providence profitant uniformément à tous, sans distinction de statut
- primauté d’un droit international et des traités ratifiés par les gouvernements
Qu’est-ce donc qu’une démocratie libérale ou un État de droit ? Les différences entre ces deux notions divergentes ne me semblent au fond pas vraiment pertinentes. Elles recouvrent les deux faces d’une même apparence mensongère. Car c’est dans ces deux régimes politiques que les dérives des dernières années se sont produites.
Avant les années 2020 et les confinements décidés un peu partout dans le monde, avant 2012 et le gouvernement socialiste de François Hollande en France, et encore plus avant la crise des gilets jaunes sous la présidence d’Emmanuel Macron, la question ne se posait pas. Une démocratie libérale, un État de droit, était un État où les droits de chacun, où les libertés publiques de chacun d’entre nous, étaient protégés, défendus, et où personne n’imaginait qu’il pourrait se trouver priver de ses droits, de sa liberté, sans avoir été en contravention avec la loi. Et il y avait des tribunaux pour nous permettre de nous défendre, le conseil constitutionnel pour défendre les libertés publiques, contre les attaques à nos droits.
Par opposition, les États ou les zones de non-droit étaient des régions où les libertés publiques étaient bafouées, où le droit de manifestation et de contestation était interdit, impossible ou criminalisé, où le droit de propriété n’était pas reconnu ou défendu, et enfin où des hommes ou des femmes se maintenaient au pouvoir par la force ou par la ruse et la manipulation des foules. C’était des pays où la presse était bâillonnée, le droit à l’information était bafoué, où l’information était manipulée, où les médias relayaient la propagande du gouvernement, des dirigeants politiques.
Mais aujourd’hui, que reste-t-il de nos droits et de nos libertés publiques ? Notre gouvernement, et les gouvernements de nombreux autres pays, ont interdit tout déplacement aux citoyens français pendant des semaines et des mois, sauf aux chefs d’entreprise, aux grands commis de l’Etat, tout ceci sous la menace des forces de l’ordre qui étaient chargés de contrôler toute personne circulant, où seuls des laisser-passer nous permettaient de circuler dans un rayon de quelques kilomètres, pendant une heure, comme en zone de guerre. Et tout ceci pour quelle raison ? Une guerre ? Une invasion de notre pays par une armée étrangère ? Non, juste un virus, juste un test grandeur nature de confinement et d’enfermement de toute la population adulte d’un pays !
Nous avons aussi eu la mise en oeuvre d’une obligation vaccinale imposée à toute la population, à l’échelle de tous les pays du monde. Toujours pour un virus. Et l’unanimité politique qui a prévalu, de la gauche du Parti socialiste et des écologistes, jusqu’à la droite, en passant par les centristes et le parti gouvernemental LAREM, a laissé la contestation et la représentation politique des millions de citoyens en colère au seul parti d’extrême-droite du Rassemblement National (et peut-être à quelques Insoumis peu diserts).
A compter des manifestations contre la Loi Travail, puis à l’époque des Gilets Jaunes, on a vu se mettre en œuvre des mécanismes croissants de gestion des manifestations dans le but de les criminaliser, de les pénaliser et d’éliminer ceux considérés comme des casseurs. Avoir sur soi un foulard, un bouclier de protection, des lunettes, un masque ou un casque de chantier, suffisait à faire de vous un casseur, même à des kilomètres de la manifestation, et permettre votre incarcération puis votre condamnation et des interdictions de vous rendre à Paris ou à tel ou tel lieu !
Mon impression ? Depuis 2012 et l’élection de François Hollande et encore plus depuis celle d’Emmanuel Macron et le coronavirus, les seuls défenseurs de nos libertés publiques et des valeurs de la démocratie sont l’extrême-droite. Ce sont les seuls à représenter les français, le peuple, et non pas la frange mondialisée des bobos écologistes LBT+ et des immigrés réunis.
Quand on en arrive à remettre au centre de son discours le «peuple», par opposition à une frange corrompue mais ayant confisqué l’exercice du pouvoir politique, lorsqu’on en arrive à opposer les nationaux et les immigrés, on peut penser que les affres du précédent conflit mondial, de l’horreur du nazisme sont en train de resurgir. Et la question importante est la suivante : Pourquoi en est-on arrivé là? Comment en est-on arrivé là?
Une démocratie libérale, un État de droit, ne peut pas être le régime de privation de nos droits, des libertés publiques, dans lequel nous vivons depuis Hollande, Valls et Macron, de mise sous contrôle de nos vies, de nos libertés. Une démocratie libérale, un État de droit, ne peut pas être ce régime politique où il n’existe plus de liberté de presse, avec des journaux, des médias, relayant la sainte parole macroniste comme un seul homme, un lieu de privation de tout esprit critique, où les journalistes transmettent, relaient sans réflexion, sans aucune critique, les saintes paroles du président et de ses séides.
La question n’est pas de savoir s’il existe des endroits pires au monde ? Dans la Russie de Poutine, la Chine ou la Corée du Nord des Kim?
Non! La question est de savoir si nous pouvons encore dire que nous vivons toujours dans une démocratie libérale, dans un État de droit ? Et si c’est cela un État de droit, un État où les libertés publiques du peuple sont bafouées, alors comment faudra-t-il réellement appelé un véritable régime démocratique, où les droits respectées ne seront pas seulement ceux d’une petite minorité, LGBT+, migrants et hommes araignée célébrés, féministes extrémistes, et riches, puissants et membres de l’aristocratie ?
Non, nous ne vivons plus en démocratie. Et lorsque le seul espoir du peuple est d’être représenté et défendu par les partis politiques des extrêmes, d’extrême-droite ou d’extrême-gauche, c’est qu’il y a un problème de régime et qu’il est temps de refonder la république.
Saucratès
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