Trumpisme, Tyrannie et Démocratie
L’Europe représente-t-elle la quintessence de la Démocratie ? Le scrutin présidentiel entre Kamala Harris et Donald Trump représentait-il le combat de la Démocratie contre la Tyrannie ? J’ai un problème avec ces notions de démocratie. Evidemment, vu de l’extérieur, vu de l’étranger, vu des pays les moins démocratiques, je peux comprendre que les citoyens des pays étrangers considèrent que l’Europe est une aire de démocratie. Ça, je peux le comprendre. Mais j’ai de la peine à accepter que la Démocratie que l’on nous vante se limite simplement à cette mascarade, le droit de ne pas être tué à tout moment par l’Etat pour une idée, le droit à avoir une simili liberté d’expression. Et encore en France, si on ne risque pas d’être abattu par les forces de l’ordre sur ordre du gouvernement, on risque néanmoins d’être abattu à tout moment par tel ou tel particulier qui n’aura pas aimé ta couleur de peau, ta religion ou l’idée qu’il se fait de ta religion, ou un geste que tu auras eu ou que tu n’auras pas eu.
Ce serait donc cela la démocratie ? Nous avons pourtant nous-aussi vécu sous la tyrannie de la majorité macroniste, qui encensait leur héros pourfendeur de l’extrême-droite, fossoyeur des socialistes et de la Gauche plurielle. Certes, le Macron de 2017 ne licencia pas à tour de bras des fonctionnaires, se contentant de réécrire le droit du travail pour soit-disant le moderniser. Il ne ferma pas à tour de bras des administrations et des agences de l’Etat, mais se contentant de poursuivre les fusions et les rationalisations des administrations et des entreprises publiques. Mais ceux qui le servent aujourd’hui s’engouffrent dans cette direction, trop enthousiastes à l’idée de copier le supposé tyran d’outre-Atlantique.
Pour ma part, je trouve que Donald Trump représente la quintessence de la défense de la liberté d’opinion tout en correspondant aux pires dangers de l’autocratie. Au fond, les États-Unis d’Amérique sont d’abord touchés par un affrontement violent entre deux idéologies opposées et antagonistes. Donald Trump n’est qu’un épiphénomène qui s’est matérialisé sur cet affrontement, un simple élément déclencheur, une simple conséquence, l’agent d’une contre-révolution. La violence de la contre-révolution, des réactionnaires, s’explique avant tout par la violence invraisemblable de la révolution conduite par les féministes, les mouvements LGBTQIA+ et les luttes dites autour de l’intersectionnalité.
On observe ainsi un combat entre deux idéologies, d’un côté l‘intersection et la concordance de toutes les luttes de ceux qui disent et pensent combattre le méchant Patriarcat, dont justement Donald Trump est le représentant ultime, et de l’autre l’intersection de tous ceux qui abhorrent cette idéologie et ses dérives, les masculinistes, les conservateurs, les religieux et les extrémistes de droite, regroupés autour justement de Donald Trump.
Selon eux, une méchante Cour Suprême dans laquelle siègent une majorité de juges conservateurs nommés par le méchant Donald Trump met donc gravement en danger la démocratie américaine, rompant l’équilibre des forces démocratiques. Mais la Democratie américaine est avant tout mise en danger par une organisation judi qui se mêle de politique. Ce sont des juges qui combattent la politique de Donald Trump au lieu de simplement rendre la justice. Ce sont des adversaires de Donald Trump et des républicains qui se servent de la justice pour l’atteindre et le combattre.
Au fond, ce n’est pas tant la décision de la Cour Suprême américaine qui pose problème, que le fait que le seul contre-pouvoir au gouvernement de Donald Trump ne pouvait passer que par des juges fédéraux qui étaient amenés à se poser en arbitre face aux décisions du gouvernement, en violation de l’équilibre central d’une Démocratie qui implique l’indépendance des trois pouvoirs les uns des autres. Au fond, cette décision était normale même si le combat idéologique dans lequel s’enferment les médias d’opposition à Donald Trump affirment le contraire.
Ce sont des médias qui le combattent quotidiennement, qui le critiquent, le ridiculisent perpétuellement, et ils accentuent de la sorte la polarisation de l’opinion publique. D’un côté ceux qui se trouvent conforter dans le rejet de Donald Trump, et de l’autre, ceux qui rejettent les médias et l’information journalistique parce qu’ils estiment que ceux-ci déforment tout, exagèrent perpétuellement. Derrière une information journalistique devoyee et partisane, on trouve le risque de la montée du complotisme et du conspirationnisme. Lorsqu’on ne fait plus confiance en la presse qui se targue pourtant d’etre les principaux défenseurs d’une information de qualité, vers qui peut-on se tourner ? Vers des réseaux sociaux et des comptes qui peuvent relayer des informations complotistes ?
Mais qu’est-ce qu’une information de qualité, sûre ? Peut-on vraiment dire que les journaux comme Le Monde, comme Libération, comme les journaux télévisés des chaînes du Service Public, nous fournissent une information de qualité, non biaisée, non idéologiquement orientée ? Je ne le pense pas. Elles serinent à longueur de temps une idéologie instrumentalisée et orientée correspondant aux valeurs défendues par un gouvernement et des élites qui défendent une idéologie. Dans l’article du Monde suivant, le Conseil d’Etat ne s’est pas prononcé pour gêner l’ARCOM. Bien au contraire, le Conseil d’Etat tout comme l’ARCOM ne souhaitent pas que les idées conservatrices et populistes soient représentées dans l’espace médiatique. Ils ne veulent pas d’une information pluraliste. Ils ne cherchent qu’à interdire l’expression des idées conservatrices et populistes, afin que ces idées ne soient surtout pas défendues et argumentées dans l’espace public, et que les médias comme CNews qui le font soient perpétuellement sous le risque de la censure.
Il n’y a pas de liberté d’expression en France. Il n’y a que la liberté d’exprimer l’opinion qui a l’aval et qui plait au pouvoir en place qui est autorisée. Et en démocratie, ces opinions qui plaisent sont très nombreuses et très larges. On ne criminalise pas encore ceux qui expriment des opinions opposées mais ceux-ci sont en sursis, à la merci également de tous ceux qui scrutent le Net pour ficher, cataloguer et dénoncer ceux qui s’écartent des opinions autorisées.
Au fond, le débat entre Tyrannie et Démocratie ne peut pas être tranché par moi, parce que la Démocratie française ou.européenne a été gravement abîmée et denaturée par l’irruption d‘un personnage comme Emmanuel Macron, qui en abolissant l’opposition entre la droite et la gauche, nous a démontré que les alternances à la française étaient factices, que tous les hommes politiques de tous les bords étaient capables de se retrouver sur une même liste centriste pour être sûr de se faire réélire, tout ceci en faisant croire aux français qu’ils pourraient être choisis pour représenter le parti du président. Gigantesque mensonge qui a si bien marché, que les médias se sont bien gardés d’évoquer pour plaire au locataire du Château de l’Élysée. Abîmée et dénaturée par la gestion de l’épidémie de coronavirus et la mise en œuvre d’un confinement généralisé de tous et de toutes, sous une surveillance policière implacable. Par l’imposition d’une obligation de vaccination de tous et toutes pour des motifs fallacieux et arbitraires, par des moyens de coercition stupides et gravissimes (interdiction de sortir au restaurant ou de se déplacer, interdiction de travailler pour les soignants non vaccinés devenus les pires ennemis de la société). Macron et tous ses sbires devraient être jugés et condamnés pour cela, mais ils ne le seront jamais !
C’est donc cela une démocratie ?
Saucratès
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