Critiques de notre temps

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Nouvelle victime expiatoire du féminisme

Je vais en revenir une millième fois à la question de l’exagération de la lutte contre les violences sexistes et sexuelles. Il est amusant de noter que la nouvelle victime de ces chasses à l’homme soit un jeune député de la France Insoumise, Hugo Prévost, récemment élu député de l’Isère en ayant battu l’ancien député macroniste Olivier Véran, et célébré en son temps. 
 
Un nouvel Insoumis écrase et sacrifié par la machine à dénoncer et à détruire des ultra-féministes insoumises. Il est extraordinaire d’observer que ce jeune député de 24 ans, hier encore adulé et fêté, est aujourd’hui acculé à la démission par le mouvement LFI et par le syndicat «La Vie étudiante» qu’il avait cofondé.

 

https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/10/09/hugo-prevost-depute-de-l-isere-accuse-de-violences-sexuelles-annonce-sa-demission_6347680_823448.html 

 

Le cas Hugo Prévost met une nouvelle fois en lumière l’extrême difficulté de se retrouver dans la condamnation et l’impossible pénalisation des faits reprochés aux hommes mis en cause. Que cela tombe sur un jeune extrémiste LFI n’en est que plus amusant.
 
Mais au fond, derrière l’amusement de façade, devant la satisfaction de voir l’arroseur arrosé, il ne faut pas se cacher que c’est l’espèce humaine elle-même qui est visée et en danger, l’ensemble des hommes sans distinction. Un homme dès lors qu’il envisage de vouloir diriger une organisation quelle qu’elle soit, se trouve confronté au risque d’être accusé d’user de méthodes patriarcales. 

 

Qu’est-ce qui est donc reproché à Hugo Prévost ? Un communiqué de presse de l’Union étudiante nous éclaire quelque peu là dessus.

 

« … Les témoignages que nous avons réunis font état de faits de harcèlement moral et sexuel, de schémas de prédation, faits graves pénalement répréhensibles à caractère sexuel. Ils s’étalent sur une période de 2020 à 2024 et se seraient poursuivis après le départ de Hugo Prévost de l’équipe nationale de l’Union étudiante, notamment responsable de la formation des responsables syndicaux jusqu’à son départ.

 

D’une part, sa position (responsable de la formation ?) a facilité le fait qu’il puisse commettre des violences par l’emprise et la dépendance que celle-ci a généré. D’autre part, ces violences ont justement été commises dans le but de maintenir sa position et les pouvoirs qui y sont associés. A cela s’ajoute une organisation de son impunité au sein de notre syndicat et la construction d’une omerta autour des violences commises, empêchant la prise de sanctions à son encontre.

 

Ces violences citées ont notamment concerné des femmes des équipes nationales successives de notre organisation, et ont été utilisées comme outil pour asseoir et affirmer la domination d’un homme au sein du syndicat. Il a ainsi, d’après les témoignages, et ce, de manière répétée, isolé, rabaissé, dénigré et insulté de façon systématique des femmes, avec pour conséquence une atteinte à leur dignité et leur santé physique et mentale. Ces méthodes violentes ont instauré pour elles un climat de terreur, où la peur et l’angoisse étaient structurelles. Ce fonctionnement et ce harcèlement s’inscrivent dans un système déjà dénoncé par le passé à l’UNEF. Les témoignages réunis soulignent une volonté de contrôle sexuel et politique des femmes (qu’est-ce que cela peut bien vouloir dire ?), avec des agissements s’apparentant à des injonctions sur leurs relations intimes et leur manière de se comporter, jusqu’à, selon les témoignages recueillis, une domination physique à travers au moins deux cas de violences sexuelles.

 

Par sa position hiérarchique, Hugo Prévost a, selon les témoignages recueillis, non seulement été auteur de violences, mais a également reproduit cette façon de fonctionner auprès de multiples camarades en théorisant à la fois la gestion sexuelle de femmes au sein ou en dehors de l’organisation, et en théorisant le fait de pousser les militant.e.s jusqu’à l’usure, en les considérant comme du combustible à cramer.

 

A cela s’ajoute qu’entre 2023 et 2024, afin de protéger des militants qu’il avait formés et qui étaient accusés de violences sexistes et sexuelles, Hugo P. a, à trois reprises, fait pression ou tenté de faire pression sur la cellule nationale de notre syndicat chargée de cette question.

 
Si la majorité des faits aujourd’hui reprochés à Hugo P. étaient connus de certain.e.s depuis plusieurs mois voire plusieurs années (on peut se demander pourquoi ces dernières n’ont pas parlé jusqu’à lors), son départ de l’équipe nationale en mars 2024 et son investiture, puis son élection, lors des élections législatives de juin 2024, ont permis une plus ample et progressive libération de la parole et la dénonciation de ces actes. A de nombreuses reprises, les propos et le comportement sexiste de Hugo Prévost ont notamment fait l’objet de critiques, de points et d’interventions auprès de celui-ci, en vain. Malgré cela et malgré les formations de prévention aux violences sexistes et sexuelles et aux risques psychosociaux dont il a pu bénéficier, son comportement n’a pas changé. Au contraire, plus il a pris du pouvoir et de l’importance au sein du syndicat, plus sa violence s’est amplifiée. Ainsi, sa position hiérarchique est centrale dans le système de domination et de violences qu’il a pu mettre en place.

 

Au regard des éléments dont nous avons connaissance, et de la gravité des faits, une saisine a été effectuée à la fin du mois d’août auprès du comité de suivi contre les violences sexistes et sexuelles de la France Insoumise. L’union étudiante souhaite que justice soit faite, et demande à Hugo Prévost de démissionner de son mandat de député par respect pour les victimes, et pour prévenir que d’autres violences puissent être commises…»

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Les termes usités, le caractère extrêmement flou et incertain des accusations qui sont portées contre cette personne, des faits qui lui sont reprochés, comme par exemple un «contrôle sexuel et politique des femmes», sans que l’on puisse savoir clairement ce que cela implique véritablement, ou encore une «théorisation à la fois de la gestion sexuelle de femmes au sein ou en dehors de l’organisation». 
 
D’autres accusations sont plus compréhensibles comme le fait de «
pousser les militant.e.s jusqu’à l’usure, en les considérant comme du combustible à cramer». Mais cela n’a rien de forcément pénalement répréhensible et tout ceci est extrêmement subjectif. De même pour l’accusation de «protéger des militants qu’il avait formés et qui étaient accusés de violences sexistes et sexuelles … et d’avoir … fait pression ou tenté de faire pression sur la cellule nationale de notre syndicat chargée de cette question». C’est clair que tenter de protéger et défendre des hommes d’accusations de violences, ça fait forcément de vous la prochaine cible à abattre ! C’est extrêmement douteux. Aux yeux des féministes, seuls un agresseur peut protéger d’autres agresseurs !

 
Enfin, en quoi la partie sur sa position hierarchique peut-elle être un argument pénalement répréhensible ? L‘idée que sa démission est nécessaire par respect des victimes est une énième ânerie de ce tract ultra-féministe, de même que le fait que sa démission puisse prévenir la commission de nouvelles violences. Si cet homme est un tel agresseur, quel que soit l’endroit, il continuera. Il ne fera rien de pire à l’Assemblée nationale que dans une quelconque entreprise ou syndicat. 
 
Soyons clair, un homme ne peut pas chercher à s’accrocher à un quelconque poste de responsabilité, que ce soit dans un syndicat ou une organisation. Il doit forcément s’effacer dès lors qu’il aura face à lui une quelconque femme, ou membre d’une minorité, qui voudra de ce poste. Sinon, on pourra avoir ce même genre de calomnies, d’âneries énoncées sur de supposés agissements patriarcaux de ce responsable.

 
Car, c’est bien là le problème, tout ceci ne contient pas le moindre début de preuves sur des actes juridiquement et pénalement répréhensibles. Il n’y a rien dans tout cela. Juste une tornade médiatique à laquelle ce gamin ne pouvait pas résister, et qui risquent de le poursuivre des années durant, dans toutes ses prochaines activités professionnelles ou associatives. 
 
Contrairement à ce que les rédactrices de ce torchon écrivent, il n’y aura pas de recherche de justice. La seule chose qu’elles cherchent à faire, c’est le salir. L’exclusion de LFI peut-elle être la seule justice qui compte à leurs yeux ?

 
J’aime bien la fin de ce torchon ultra-féministe : «l’instauration et la pérennisation de cadres en non-mixité nécessaires à l’auto-organisation des femmes et minorités et précieux outils contre la silenciation des victimes». Tout est dit. La tenue de réunions d’où les hommes seront exclus, d’autres où les blancs seront exclus, où les hommes hétérosexuels seront exclus, tout en sachant qu’il n’est pas concevable dans le monde d’aujourd’hui des ultra-féministes de voir des hommes ne se retrouver qu’entre eux. C’est même la principale chose qu’elles combattent, ce monde où le patriarcat dominerait. 

 
Je ne défendrais pas outre mesure ce député de la France Insoumise avec lequel je ne dois pas avoir la moindre idée politique commune. Seule question : sa suppléante, Salomé Robin, qui s’est immédiatement désolidarisée de lui, a-t-elle véritablement démissionné de son mandat comme elle l’a indiqué, où va-t-on dorénavant la voir siéger à l’Assemblée nationale à sa place ?

 

«Sa suppléante, Salomé Robin, s’est dite dans un communiqué atterrée et écœurée par ces révélations, faisant part de son soutien aux victimesN’ayant absolument plus rien à voir avec Hugo Prevost, je vous informe que je quitte mon rôle de députée suppléante, dans l’attente d’une démission de sa part, ajoute-t-elle.»

 

https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/10/09/le-depute-hugo-prevost-exclu-du-groupe-lfi-nfp-en-raison-de-faits-grave-a-caractere-sexuel_6346964_823448.html

«La représentation locale des Ecologistes a évoqué un choc et déclaré ne pas [pouvoir] accepter d’être représentée par un élu accusé de faits aussi graves, appelant à sa démission de l’Assemblée nationale. Même effroi au sein de la Fédération du Parti socialiste de l’Isère, qui a également réclamé une démission immédiate.»

 

 

Saucratès



11/10/2024
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