Sur les médias
Réaction sur la cérémonie d’ouverture des JO 2024
La cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques 2024 de Paris a fait couler pas mal d’encre. J’ajouterai donc moi aussi un peu d’encre digitale, de pixels, à cette avalanche de mots et de réactions.
Cette cérémonie d’ouverture était-elle belle ? Au fond, cette cérémonie n’a pas vraiment d’importance à mes yeux. Selon moi, cela aurait dû être avant tout une fête du sport, un défilé des sportifs de tout pays, un feu d’artifice, mais Macron et son gouvernement ont voulu en faire une démonstration politique sous l’emblème du symbole LGBTQIA+. C’est peut-être bien là le problème. Peut-on, a-t-on le droit d’instrumentaliser les Jeux Olympiques dans un but de politique intérieure ? Notre gouvernement et quelques communicants ont voulu en faire un symbole de fierté nationale, d’inclusion LGBTQIA+ au risque d’en exclure d’autres.
Combien cette cérémonie a-t-elle coûté déjà ? Des centaines de millions d’euros ? Plusieurs milliards d’euros ? Elle en dit plus sur ceux qui nous dirigent, ceux qui contrôlent la France, que sur la France elle-même je le crains. Cela en dit plus de Paris que des campagnes françaises, du Quartier du Marais que de la banlieue parisienne. Je ne m’exprimerais pas sur les prestations musicales de Céline Dion et Aya Nakamura. Quelques dizaines de millions d’euros pour du play-back ?
On a donc eu droit à la chanteuse francophone la plus écoutée dans le monde, mais celle-ci n’était déjà plus la chanteuse francophone la plus écoutée dans le monde sur les réseaux sociaux le jour de la cérémonie, dépassée par Yseult. Un gag en somme.
Non, ce qui m’intéresse dans cette affaire, c’est l’affaire de la Cène LGBTQIA+ ou selon les versions du festin des dieux avec le dieu Pan déguisé en gros schtroumpf nu sans bonnet. Ce qui m’amuse c’est le rétropédalage des participants qui n’ont brusquement plus parodié la Cène, le dernier repas du Christ, moment fondateur de la religion catholique, mais le festin des Dieux. Bon c’est sûr, le gros schtroump obèse et nu couché sur la table, ça ne ressemble à rien du tableau de la Cène. Mais la drag queen auréolée dans le tableau, elle ressemble vraiment à une parodie du Christ. En tout cas, les télévisions du monde entier ne s’y sont pas laissées tromper, pour celles qui ont censuré ces passages au minimum litigieux et vulgaires, au pire insultants et outrageants.
https://www.lemonde.fr/culture/article/2024/07/29/jo-de-paris-2024-quand-les-autorites-catholiques-confondent-le-banquet-de-bacchus-avec-le-dernier-repas-du-christ_6261002_3246.html
Quelques photographies nous aideront à nous y retrouver. D’abord une partie de la cérémonie d’ouverture :
Puis une version du tableau de la Cène de Léonard Da Vinci :
Et enfin une version du tableau du festin des Dieux ou du banquet de Bacchus du hollandais Jan Harmensz :
Tout ceci me parait bien compliqué et bien tiré par les cheveux. Ou comment réussir à se moquer du christianisme tout en prétextant s’être inspiré d’un tout autre tableau ! Assurément, aucun des communiquants, des artistes et metteurs en scène ne se sont rendus compte qu’ils se moquaient du dernier repas du Christ avec leur installation ! Évidemment je vous crois !
En même temps, il est des blasphèmes qui ne sont pas trop dangereux, qui ne prêtent pas à conséquences. Thomas Jolly ne risque pas d’être lynché dans quelques pays chrétiens, nos ambassades en Indonésie, au Pakistan ou en Turquie ne risquent pas d’être incendiées par des foules en colère. Et le Vatican ne va pas demander son extradition à la France pour qu’il soit jugé et condamné à la décapitation au Saint Siège. Et les drag queens de cette abominable moquerie vont être défendu.es avec virulence par la Justice française si des internautes osent des commentaires désobligeants à leur sujet. Vive la France ! Incapable de défendre des enfants, des journalistes ou des professeurs des islamistes mais qui sait par contre défendre ceux qui blasphèment contre notre religion.
Je conteste enfin toujours le positionnement partisan de ceux qui se disent philosophes dans le conflit de valeurs qui se jouent désormais en France entre conservateurs en mœurs et libéraux. Ce qui sépare désormais selon moi la droite et l’extrême-droite de la gauche et du centre. L’inclusion, ce n’est pas d’éliminer les valeurs éternelles de la France, de l’homme et de la femme, pour la remplacer par les élucubrations sur le genre et l’affichage des LGBTQIA+. Accepter les différences dans l’espace public et privé, ce n’est pas en faire l’alpha et l’oméga de tout ce qui est BIEN, BON, normal.
Je finirais sur la scène de très mauvais goût de Marie Antoinette décapitée. Une honte absolue. Est-ce cela la République française ? Peut-on s’enorgueillir d’avoir assassiné notre Roi, notre Reine et le Dauphin ? Si lors des événements des gilets jaunes, le jour où ils ont saccagé l’Arc de Triomphe, ces gilets jaunes avaient à la place marché sur l’Elysée et assassiné le président Macron, en aurait-on fait une scène de liesse de la même manière, en tant qu’acte fondateur d’un nouveau régime politique ou bien lors d’une prochaine cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques ? Si la France devient un régime islamiste, peut-on imaginer dans quelques décennies que les égorgements dont furent victimes Samuel Paty ou Dominique Bernard soient alors utilisés dans une cérémonie d’ouverture de futurs jeux olympiques pour témoigner de l’ouverture du futur califat français ?
Tout ceci est d’un goût extrêmement douteux. Mais il semblerait que 85% des français interrogés ont trouvé que cette cérémonie d’ouverture des jeux olympiques était magnifique. Et que seulement 5% des sondés l’ont détestée. Sondage biaisé probablement s’il exclut très probablement tous ceux qui ne l’ont pas regardé ou ceux qui n’y ont pas assisté en direct, à Paris. Ou bien ils ont un gros problème d’échantillonnage. Tout ceci est bien triste et bien moche en tout cas.
Saucratès
Moisson d’articles du Monde
Pour aujourd’hui, une petite moisson d’articles dans le journal Le Monde donne les quelques résultats suivants : Ministre de l’Education Nationale, Greta Thunberg dans le Tarn, Donald Trump sur l’Otan, Greta Thunberg à Bordeaux, Burkina Faso, Mali et Niger, et émissions de CO2.
L’éducation nationale et la ministre
Je ne m’étendrais pas trop sur la nouvelle ministre de l’Education Nationale et sur les débats sur leur légitimité en fonction de l’endroit où ils ont été scolarisés ou bien où ils scolarisent leurs enfants, sur cette idée stupide qui veut que ceux qui mettent leurs enfants dans des établissements privés seraient des monstres et des membres de l’élite qui sont impropres à représenter l’Education nationale. Comme si l’EN ne regroupait pas à la fois les enseignants du privé et du public.
Mais cet acharnement démontré par les syndicats et les enseignants du public à l’encontre de Mme Oudéa ne m’étonne pas. Sous couvert de défendre l’enseignement public et l’honneur du corps enseignant, cela correspond surtout à la haine que les laïcards de l’enseignement public vouent aux établissements privés. J’en ai connu quelques uns de ces laïcards et laïcardes et leur extrémisme ne se fondent en aucun cas sur une volonté de défense de l’intérêt collectif mais il a pour fondement la stupidité, la haine et l’envie.
Evidemment, pour ma part, je ne suis pas objectif parce que je défends l’enseignement privé catholique pour ses valeurs, et je me fous un peu des classes non mixtes, des interdictions de porter des sweat-shirts ou des tennis. Ce qui compte pour moi, c’est que nos enfants soient bien et heureux. Et s’ils peuvent en plus être protégés de la délinquance et préparés aux études supérieures, c’est encore mieux. Et qu’ils puissent rejoindre les études et les écoles qu’ils voudraient … Et cela, c’est un peu moins facile dans les grands lycées privés ou publics avec la réforme actuelle du baccalauréat.
Greta Thurnberg à toutes les sauces
Comment se fait-il que telles les aventures de Martine, les aventures de Greta Thurnberg occupent une telle place dans les colonnes du Monde. Greta Thurnberg vient-elle de débarquer en France ? Fait-elle un tour du monde des grandes ou petites manifestations dans lesquelles il faut être vu ? Et pourquoi les journalistes et les lecteurs des médias ne s’intéressent-ils à ses manifestations uniquement lorsque Greta Thurnberg y prend part ?
Elle a donc été vu à Bordeaux, puis dans le Tarn. Et aucun journaliste pour continuer à nous conter les aventures de Greta Thurnberg. En plus, elle ne parle pas beaucoup. On nous a bercé dans notre enfance avec les aventures de Martine à la plage, Martine fait du camping … et aujourd’hui, on a les aventures de Greta Thurnberg. Grâce au journal Le Monde, on pourra peut-être aussi se voir raconter le Tour de Gaulle de Greta Thurnberg, et de ses fidèles lieutenants Obelix et Idefix. À se demander si tel Astérix, Greta Thurnberg achète dans chaque localité qu’elle traverse une spécialité ? L’A69 dans le Tarn, un forage pétrolier à Bordeaux. La bêtise de Cambrai. Le nougat de Montélimar … etc.
Donald Trump à toutes les sauces
Si Greta Thurnberg est l’égérie du Monde et de certains de ses journalistes, Donald Trump en est la quintessence du Mal, l’ennemi à abattre, le Mal à l’état pur. Donc aujourd’hui, Le Monde titre sur «l’effroi» provoqué par certaines des dernières déclarations de Donald Trump. Parler d’effroi me semble excessif. Effectivement, tel un capitaliste, il considère que l’OTAN, les américains ne devraient pas intervenir pour défendre un État qui ne serait pas à jour du règlement de sa contribution au fonctionnement de l’OTAN. Il tient simplement un discours capitaliste. Aucune assurance ne couvre un client qui n’est pas à jour du versement de sa prime. Si vous souhaitez être aidé, remboursé, assuré, mieux vaut avoir réglé sa prime d’assurance. Il n’y a que les parasites qui demandent à être couvert sans en avoir payé le coût. Les parasites et les passagers clandestins dans les théories économiques.
Donc Le Monde découvre avec effroi que Donald Trump est un capitaliste sans foi ni loi et qu’il réfléchit en terme de coût et de bénéfice au profit des américains ! Magnifique. Dommage pour Le Monde, ils trouvent aussi que Joe Biden est trop vieux et s’accroche trop à l’idée d’effectuer un deuxième mandat.
L’Afrique, le Niger, le Mali, le Burkina Faso
La situation en Afrique doit poser des problèmes de sommeil aux journalistes du Monde. D’abord, comment faire pour continuer à s’informer sur des États qui ont mis la France, les journaux français, les intérêts français au rebut ? Des États qui contestent le résultat des urnes et renversent des gouvernements légitimement élus et qui avaient en plus reçu l’adoubement du journal Le Monde ! Quelle abomination ! Le gouvernement français est déjà bien embêté par ses régimes de putschiste. Et si ces régimes putschistes se répandent comme la mauvaise herbe en Afrique, contre les intérêts français en Afrique, comment défendre les braves démocraties qui y survivraient encore ?
Désespérance probable des journalistes du Monde puisque désormais le Sénégal aussi s’y met ! Un président qui repousse de plus de six mois les prochaines élections présidentielles, et aussitôt Le Monde cherche à soulever les foules, ou se rejouit du soulèvement en cours des foules, et soupçonnent le président de vouloir se maintenir indéfiniment au pouvoir. Ciel, un nouveau régime putschiste !
Bizarrement, cela arriverait en France et ce serait Macron qui aurait cette idée pour protéger la démocratie et le journal Le Monde applaudirait vraisemblablement comme un seul homme, pour préserver la démocratie. Car tout ce que fait Macron semble avoir aux yeux des journalistes et des possesseurs du Monde une sorte de présomption de grandeur et de merveilleux.
Donc l’Afrique va mal. Et les régimes putschistes rejettent tout ce qui a été construit par la France. Dont cette monnaie aberrante qui s’appelle le franc CFA. Monnaie créée au sortir de la seconde guerre mondiale, du temps des colonies, qui permet de défendre les économies de ses différents pays, qui n’est nullement un carcan, qui offre aux banques centrales de ces pays une puissance financière énorme, qui est celle de la France et de la BCE, qui offre une rémunération sans équivalent des réserves de change à ces pays et à ces banques centrales … Mais une monnaie qui est vécue par ces pays comme une contrainte, un poids, une spoliation de leurs richesses !
Il y a une chose que l’on ne doit pas oublier : «on ne fait pas le bonheur des gens contre leur volonté». L’Afrique ne veut plus du franc CFA, ni de son nom nom, ni de son principe. Ils ont peut-être vécu toute leur vie sous sa protection, pas d’inflation à 10.000%, pas d’hyper inflation, pas d’économies ruinées en quelques secondes, mais une impression d’être volés par la France, d’être dépossédés de leur futur. Il faut qu’ils prennent leur indépendance financière, qu’ils perdent probablement toutes leurs réserves de change auprès d’aigrefins, il faut qu’ils vivent des tempêtes monétaires provoquées par des spéculateurs internationaux qui les ruinent, faisant chuter leurs monnaies. Et peut-être que dans quelques décennies, ils se rappelleront avec nostalgie de l’époque où leur monnaie était arrimée à l’euro. Le jour où leur nouvelle monnaie ne vaudra plus quelques millièmes de la valeur d’aujourd’hui.
Le plus surprenant est bien sûr l’histoire de ce franc CFA. Ce franc qui au sortir de la Seconde guerre mondiale vaut le double du franc français, parce que les destructions de la guerre ont plus appauvri la métropole que ses colonies. Ce franc CFA qui a cours partout, de la Réunion à Madagascar, des Antilles à l’Afrique. Ce franc CFA émis initialement par la Caisse centrale de la France libre renommée en Caisse centrale de la France d’outre-mer. La bascule intervient avec la mise en place du nouveau franc, et la parité d’un franc CFA pour deux francs métropolitains bascule pour valoir désormais 50 francs CFA pour un nouveau franc. C’est le début de la fin pour le franc CFA. La sortie peu à peu de la Réunion, des Antilles, de Madagascar, des Comores de l’orbite du franc CFA, soit parce qu’ils adoptent la circulation du franc français, soit à cause du divorce avec la France. Une monnaie qui a protégé au fil des années les économies africains d’une grande partie des chocs économiques et financiers des dernières années, mais qui parallèlement, n’a pas permis le développement de l’Afrique etson decollage économique.
Pour ma part, il faut que la France mette fin au franc CFA. On ne peut pas continuer à mettre en œuvre un système qui nous fait passer pour des exploiteurs, pour des colonialistes, pour lequel l’ensemble de la population de ces pays nous détestent. Tout cela pour défendre l’emploi de quelques présidents, directeurs et administrateurs de quelques établissements internationaux. L’époque a changé, quatre-vingt années se sont écoulées depuis la création du franc CFA !
Le Monde se donne bonne conscience climatique
Dernier élément de ma pêche du jour, un quizz du Monde sur les principales habitudes de consommation des gens. Comment se donner bonne conscience à peu de francs. On découvre donc que les méchants pollueurs sont évidemment les méchants possesseurs de bonnes grosses automobiles à moteur thermique. Par contre les gentils journalistes bobos du Monde peuvent y découvrir que leurs voyages incessants en avion ne polluent pas tant que cela, de même que lorsqu’ils voyagent en jets privés à une petite dizaine de privilégiés. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, tout ceci ne consomme rien du tout. Ce qui est MAL, c’est évidemment de posséder un véhicule automobile à moteur thermique et de l’utiliser pour 12.000 kilomètres par an. Ils ne rajoutent pas lorsque l’on est un vilain gilet jaune ou un méchant agriculteur …
Comme quoi, dites-moi ce que vous consommez et je vous ferais un quizz rien que pour vous, rien que pour vous donner bonne conscience. Bon, sécher son linge au séchoir ne coûte rien. Du coup, nul besoin de l’étendre sur un fil dans un jardin. Pauvre Monde !
Saucratès
Du partisanisme des médias
Dans le cadre des conflits ukrainien et israélien, les médias occidentaux sont-ils partisans ?
Par Saucratès
Saint-Denis de la Réunion, lundi 20 novembre 2023
Une présentation fallacieuse et subjective des faits internationaux ou nationaux, voilà le principal reproche que l’on peut faire aux médias occidentaux. Et tout particulièrement le média Le Monde. En cela, je rejoins parfaitement le combat mené par Elon Musk à la tête de X-Twitter.
Les services de sécurité ukrainiens traquent ceux qu’ils accusent d’avoir collaboré avec les russes. Le Monde parle de 7.000 affaires pénales ouvertes pour collaboration. Et combien de milliers d’exécutions sommaires ?
Le premier titre utilisé par le média Le Monde pour en rendre compte était intitulé « En Ukraine, justice expéditive dans les zones libérées de l’occupant ». Ce n’était ni très méchant, ni très gentil. Une justice expéditive, cela reste néanmoins une justice et cela n’est en rien condamnable ou injuste.
L’article a ensuite été renommé pour être intitulé : « En Ukraine, l’inquiétante traque des collabos ». A la différence du précédent titre de cet article, il y a au moins dans le titre de cet article une affirmation que la situation ukrainienne n’est pas normale, est inquiétante, et que c’est une traque. C’est un peu plus objectif que le titre précédent. On n’y parle plus de justice mais de traque. Mais on y parle toujours de collabos, nom infamant qui excuse toutes les dérives.
Mais pourquoi dans Le Monde traite-t-il de cette manière la situation ukrainienne ?
Pourquoi toujours s’afficher dans l’attitude de soumission à des idéaux tels que les ukrainiens sont des gentils, les Bons, le camp du Bien, et la Russie les Méchants, le camp du Mal ? Quand Zelenski refuse la tenue des élections présidentielles et législatives, on ne lit aucune forme de condamnation médiatique. Le Monde se contente de citer la position de Zelenski, sans aucune prise de parti. Quant à la Russie, c’est une abjecte dictature, et tant que Poutine sera réélu président, ou bien tant que le gagnant de la présidentielle ne correspondra pas à l’étiquette de ‘libéral’, de ‘partisan de la paix’, la Russie restera une dictature.
Désormais, être considéré par les médias occidentaux comme une dictature ne dépend pas de la tenue ou non d’élections libres, mais uniquement de l’image que les médias ont du vainqueur des élections présidentielles ou législatives, ou de l’image renvoyée par le pays. Lorsque des leaders d’extrême-droite l’emportent en Israël, on parle de démocratie. Si c’est en Italie, aux Etats-Unis ou en Argentine, on parle d’extrémistes de droite et de populistes et de danger pour la démocratie. Bien que s’ils sont ultra-libéraux, partisans du marché, ils pourront être adulés, même si leur surnom est ‘el loco’. Si c’est en Russie, c’est une dictature. Si c’est en Inde, on n’en parle pas trop. Faudrait pas se mettre à dos la future première puissance mondiale.
Ce qui se passe en Ukraine est aberrant, monstrueux. C’est ce qui se passe presque toujours à la suite d’une occupation militaire. Cela a eu lieu en France à la Libération en 1944 et 1945. C’est la révolte et la vengeance de ceux qui ont rejoint le bon camp avant la fin de la guerre ou de l’occupation, ceux qui ont le pouvoir ou l’oreille des militaires ou de la milice. C’est le temps des vengeances, des rancœurs et de la justice sommaire. On se venge de ceux qui ont profité de la guerre, ou bien de ceux qui ont pactisé avec les militaires occupants, mais on se venge aussi de ceux qui ont de l’argent, de belles propriétés, tout comme on peut aussi se venger de ceux qui nous ont snobé ou dominé par le passé. Ces périodes sont l’époque des rancœurs et de la vengeance. Ce sont des périodes où les rumeurs tuent, et le soupçon suffit pour être condamné et exécuté.
Il n’y a aucune justice dans tout cela. Et Le Monde, initialement, au lieu de s’en offusquer, d’alerter sur l’horreur de ces exécutions extra-judiciaires, de ces dénonciations calomnieuses, Le Monde traite de cela de manière désincarnée, normale. Les ukrainiens sont les gentils et les collaborateurs sont forcément les méchants qui ont collaboré avec le Mal Absolu. Ce n’est donc que justice. Et certains et certaines pensent qu’il faut intégrer l’Ukraine dans l’Union européenne et dans l’OTAN ? Des assassins, des meurtriers et un acteur comique qui cherche par tous les moyens à conserver le pouvoir ?
La tribune publiée dans le Monde du politiste Jérôme Heurtaux éclaire de manière intéressante le dilemme de ceux qui doivent se prononcer sur les deux conflits juxtaposés russo-ukrainien et israélo-palestinien. Selon lui, « peu nombreux sont finalement ceux qui, en raison de principes universels, s’aventurent à soutenir et les Ukrainiens et les Palestiniens, compte tenu des implications qu’un tel positionnement peut représenter. »
Pour ma part, je trouve déjà extraordinaire que Jérôme Heurtaux puisse publier une telle réflexion dans un média français de premier plan. Dans le monde politique français, nul ne peut soutenir l’agression russe, et tout le monde doit condamner l’agression palestinienne et nul ne doit contester le droit légitime d’Israël de se défendre et l’Ukraine de résister aux méchants russes. Tout intellectuel, homme politique ou quidam moyen, comme un syndicaliste CGT, qui ne se plie pas à cette régle, fera l’objet de poursuite et sera condamné par la justice française !
Donc dans les faits, il est interdit politiquement de défendre à la fois les ukrainiens et les palestiniens. Ces deux peuples font partie de deux camps opposés. Le camp du Bien regroupe les gentils ukrainiens et les gentils israéliens, tandis que le camp du Mal regroupe les méchants russes et les méchants palestiniens. Aucun droit reconnu en France de se défendre pour les méchants palestiniens de la juste et empathique colonisation juive des territoires palestiniens occupés. Et aucun droit reconnu en France pour les méchants russes d’attaquer et de coloniser le territoire ukrainien.
D’une certaine façon, Jérôme Heurtaux a bien de la chance d’être autorisé à publier une tribune qui rapproche ses deux situations militaires diamétralement opposées. D’un côté le droit légitime d’Israël à se défendre, et de l’autre le droit légitime de l’Ukraine à se défendre. Je ne suis même pas sûr que le gouvernement français ou les associations de défense des juifs, d’Israël, ou des ukrainiens, accepteront si facilement une telle publication médiatique polémique et n’attaqueront pas l’auteur pour antisionisme, antisémitisme ou sentiment prorusse (à défaut de pouvoir forger une nouvelle qualification criminelle d’anti-ukrainisme).
Saucratès
Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir
Éthique et médias
Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir
Par Saucratès
Saint-Denis de la Réunion, samedi 27 mai 2023
Il n’y a presque aucune voix dans les grands médias qui s’élèvent pour contester les positions hégémoniques du Pouvoir. Il y règne une idéologie malsaine où les idées des puissants du moment sont repris, amplifiés et en aucun cas contestés ou remis en cause. George Orwell avait inventé «Big Brother is watching you», Guy Debord avait inventé «La société du spectacle» et Roger Waters avait inventé un monde fou dans The Wall qui finalement se retourne contre lui. Mais jamais aucun n’avait imaginé un système où la voix des puissants deviendrait l’unique vérité, l’ultime vérité, et dans lequel parfois certaines idées deviennent tellement importantes qu’elles emportent toute possibilité de critiques.
Premier principe : Le respect de la voix des puissants. Que l’on regarde la couverture médiatique sur les gilets jaunes, détestés dès l’origine par tous les médias de France pour leur populisme crade, ou bien parce que les gilets jaunes dénonçaient la proximité ideologique de tous ces journalistes d’avec le simple locataire du Palais de l’Elysée et d’avec ses séides qui peuplaient les différents palais de la République. Que l’on regarde la couverture médiatique du confinement généralisé puis de l’obligation vaccinale faite à tous, paraît-il dans l’objectif de nous sauver, ou que l’on regarde la couverture médiatique de la réforme des retraites, on note une seule et même constante ; un respect idéologique vis-à-vis du pouvoir et une absence de toute contestation des arguments de ces puissants. Ainsi Elisabeth Borne peut parler de manque de respect envers les français au sujet de la proposition de loi du groupe parlementaire LIOT, et en aucun cas les journalistes ne remettent en cause une telle absurdité ? Les français dans leur très grande majorité souhaite que cette loi soit votée et souhaitent garder le choix de pouvoir partir à la retraite avant 64 ans, parfois quelque soit le niveau de la rente à laquelle ils auront droit. Mais pas un seul journaliste ne le remet en cause la stupidité de cette affirmation mensongère et insultante de cette ministre indigne de son mandat !
Au procès de Damien Tarel, ce jeune contestataire qui avait giflé le président de la Republique en juin 2021, les journalistes parlent de ses motivations incertaines. Le journaliste note que le prévenu est ressorti condamné «sans que l’on ait encore totalement compris le magma idéologique qui a poussé ce jeune homme totalement inconnu de la justice à un tel geste». Mais de quel magma idéologique parle-t-il ? On a donc besoin d’une raison particulière pour haïr Macron et son entourage, les milliers de pantins qui le représentent et qui véhiculent ses principes dans les ministères, au parlement ou dans les administrations ? Aurait-on remis en cause le magma idéologique qui avait poussé des milliers de citoyens parisiens en 1789 à marcher sur la Bastille ou sur Versailles ? Aurait-on remis en cause le magma idéologique des allemands s’ils avaient réussi à abattre Adolph Hitler ? Mais que l’on parle de Louis XVI, de Hitler ou de Macron, voire de Poutine, aucun de ceux qui les défendent ou les protègent ne considèrent qu’ils sont de dangereux dictateurs ou de dangereux tyrans !
Vous me direz peut-être que l’éthique journalistique veut que le journaliste ne se prononce pas, transcrive uniquement ce qui se dit et ce qui est dit, sans jugement de sa part. Que pour les avis personnels des journalistes, ceux-ci n’ont droit qu’aux tribunes de la rédaction et aux éditoriaux des responsables de la rédaction. Pourtant, très bizarrement, cette éthique n’est appliquée par les journalistes qu’au seul bénéfice des puissants.
Lorsque cela concerne un homme à terre, un homme que le pouvoir en place a livré à la vindicte populaire, tous les coups sont possibles. Et là, le journaliste se permet le jugement et la condamnation facile. «François Fillon n’a pas tellement changé. En pleine campagne présidentielle, en 2017, alors que ses déboires judiciaires soulevaient des contradictions entre son discours et son éthique personnelle, il était resté sûr de son bon droit, sourd aux conseils de ses fidèles lui suggérant de passer la main». Plus loin, on a droit à «l’ancien premier ministre a montré cette même incrédulité» et à «il a assuré qu’il ne voyait pas en quoi cela pouvait être perçu comme un lien de sujétion vis-à-vis du président russe, Vladimir Poutine».
Comme quoi, on a droit à une éthique à deux poids, deux mesures. «Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir», disait Jean de La Fontaine. Mais aujourd’hui, les jugements ne proviennent plus de la cour, mais d’un ensemble de courtisans où l’on trouve des journalistes, des patrons et des propriétaires de médias, des politiques proches du pouvoir en place. Et c’est ce monde que l’on nomme ‘démocratie’ ?
Mais dans le cas de François Fillon, on touche aussi à un de ces éléments sur lequel tout le monde est censé adhérer, se prosterner et qu’il est absolument interdit de remettre en cause. Qu’il s’agisse de l’idée que la Russie est une abominable dictature, en passant par la condamnation unanime des violences commises contre les hommes et les femmes politiques de ce pays (un écologiste peut vous crever vos pneus parce que votre voiture ne lui revient pas, c’est magnifique, mais si vous crevez les pneus d’une écologiste, alors c’est une tentative de meurtre et vous serez embastillé ou jeté en hôpital psychiatrique), le port d’un maillot arc-en-ciel en hommage à la lutte contre l’homophobie dans le monde du football ou du sport, il existe des idéaux que nul ne peut interroger, nul ne peut contester, sauf à passer pour un abominable fasciste, raciste ou homophobe.
A ces idéaux sacralisés, il faut bien sûr ajouter le principe que la France est une admirable démocratie, et bien sûr la lutte contre l’antisémitisme. Comparer Macron à Hitler, au-delà du fait de passer directement au point Godwin, c’est aussi un crime de banalisation de l’antisémitisme. Aborder une tenue rappelant la tenue d’un nazi, antisémitisme. Mais Rogers Waters a eu la mauvaise idée de ne pas condamner l’invasion russe de l’Ukraine devant l’Assemblee des Nations Unies, et cela suffit à faire désormais de lui une cible vivante pour toutes les attaques des journalistes et des états terroristes occidentaux. À quand la confiscation de tous ses biens et avoirs pour aider l’Ukraine ?
Au sujet de la guerre en Ukraine toujours, nous avons aussi cet article sur les oligarques ukrainiens qui cherchent, selon les médias, à échapper à la guerre en Ukraine. Selon que vous soyez russes ou ukrainiens et que vous cherchiez à échapper à cette guerre, vous serez soit des déserteurs, des traîtres ou soit des courageux contestataires, aux yeux des médias occidentaux. Les russes fuient courageusement la guerre mais les oligarques ukrainiens désertent ignominieusement. Absurdité.
On a aussi la condamnation unanime de la pédopornographie. Mais on en arrive maintenant à l’aberration complète de ce qui nous rappelle le wokisme. On est habitué au déboulonnage des statues parce qu’elles rappellent à certaines minorités, à certains, un pan de l’histoire, remontant bien souvent à plusieurs siècles, de défense de l’esclavagisme, ou de participation à une guerre du côté des esclavagistes. Mais là, on trouve deux septuagénaires qui poursuivent plus de cinquante ans plus tard une société de cinéma pour les avoir filmés à peu près nus, lorsqu’ils avaient 15 et 16 ans ! Et ils demandent plusieurs centaines de millions de dollars de compensations financières. Là, on n’arrête plus la connerie. Bientôt, on va apprendre que l’actrice des films Emmanuelle va poursuivre la société productrice pour l’avoir filmée presque nue dans les années 1970-1980. Ou bien les acteurs et actrices de films X. Je ne savais pas qu’il y aurait de scènes de sexe … diront-ils ou diront-elles. Si tous les acteurs et actrices des films des soixante dernières années où des scènes de sexe ont été filmées se lancent dans des procès, on peut enterrer toute l’industrie du cinéma et fermer les multiplexes.
Vous me direz là qu’il n’est plus question d’éthique journalistique. Juste de la connerie humaine et de l’abominable âpreté aux gains de certains et certaines. Certes. Ou bien, cela nous parle d’un monde où toute éthique a disparu, et dans lequel les puissants et certains idéaux stupides sont les seuls décideurs de ce que l’on peut faire et de ce qu’il nous est interdit de faire ou de dire. Ce monde est celui de la soumission, soumission aux intérêts des puissants, soumission aux idéaux de la bien-pensance. Michel Houellebecq avait absolument raison.
Saucratès
L’impossible neutralité des médias sur le climat
L’impossible neutralité des médias sur le climat
Par Saucratès
Saint-Denis de la Reunion, dimanche 26 mars 2023
La lutte contre le réchauffement climatique est une religion d’extrémistes, dont les principaux dirigeants, ou le Dieu tout puissant, est le merveilleux GIEC et ses saints, les divers membres de cette sorte de secte religieuse.
Pour les membres de cette religion, pour les adeptes de cette secte, il n’est nullement nécessaire de prouver ou de réfléchir à leurs propositions, à leurs modalités d’action. Comme pour une religion, il faut obéir aux oukases de cette divinité, aux paroles de cette divinité ou de ses saints et représentants sur Terre. Seule l’obéissance aux Lois divines du GIEC nous sauvera, pour les extrémistes/écologistes/collapsologistes et leurs zélateurs et zélatrices.
https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2023/03/24/l-echec-du-bilan-carbone-obligatoire-symbole-du-mepris-des-enjeux-climatiques_6166785_4355770.html
Seul point positif, cet article est particulièrement complet sur ce sujet. Mais le problème est que cette presse partisane n’est pas là pour informer, n’est pas là pour rendre compte. Ce journalisme est là pour influencer le lectorat du Monde, pour influer sur l’opinion publique, pour manipuler les esprits.