Critiques de notre temps

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#metoo et la présomption d’innocence

Les affaires Edouard Baer et Henri Grouès alias l’abbé Pierre

Par Saucratès 

Saint-Denis de la Réunion, vendredi 26 juillet 2024
 

Deux affaires récentes de plaintes pour harcèlement et agressions sexuelles me semblent poser une nouvelle et énième fois la problématique de la remise en cause de la présomption d’innocence par le phénomène #balancetonporc.org ou #metoo. La première de ces affaires concerne les plaintes déposées contre Édouard Baer.

 

«Edouard Baer, figure emblématique du cinéma et du théâtre, est accusé par six femmes de comportements inappropriés allant du harcèlement à l'agression sexuelle, dans des contextes professionnels, entre 2013 et 2021, selon une enquête approfondie de Mediapart et Cheek, publiée le 23 mai dernier et relayé par d'autres médias dont le HuffPost.»

 
https://actu.gala.fr/l_actu/news_de_stars/edouard-baer-accuse-de-harcelement-et-d-agressions-sexuelles-sandrine-kiberlain-reagit_544682

 

#metoo a déjà condamné sans appel Édouard Baer alors qu’il est indiqué qu’aucune plainte pénale n’a encore été déposée. Pourtant, il y a vraisemblablement une raison à cette bizarrerie. Comme si les faits évoqués n’étaient pas suffisamment caractérisés avec la législation actuelle et que les pauvres victimes attendaient que la législation change. 
 

Car voilà, qu’est-il reproché à Édouard Baer ? 
 

«Pour rappel, les accusations à son encontre vont des commentaires inappropriés sur le physique ou sur ses préférences sexuelles, à des agressions plus graves, comme des baisers forcés ou encore des attouchements.»

 

Pas vraiment des faits susceptibles de l’envoyer aujourd’hui en prison, malgré tout le battage orchestré autour des droits des femmes. Sauf si on change les lois, sauf si de toutes petites agressions sexuelles comme des attouchements ou des baisers forcés et de simples commentaires, deviennent un jour un crime capital entraînant la condamnation à mort de l’abject criminel !

 

S’il y a bien une chose qui m’interpelle, c’est bien cette idée de commentaires ou de propositions ‘inappropriés’. Qu’est-ce que cela veut donc dire que ce terme d’inapproprié ? Comment un commentaire pourrait-il être approprié ou inapproprié ? À moins de considérer qu’un homme ne peut pas faire la moindre avance sexuelle ou le moindre commentaire sur le physique d’une femme ou d’une jeune-femme sans être considérer comme un vieux pervers dégueulasse !

 

L’autre affaire concerne l’affaire de l’abbé Pierre alias Henri Grouès. 
 

«L’abbé Pierre, le prêtre le plus célèbre de France, connu pour ses engagements sociaux, est rattrapé, dix-sept ans après sa mort, en 2007, par des accusations de violences sexuelles. Un rapport, commandé au cabinet Egaé (dont la rédactrice et la dirigeante est Caroline De Haas) par Emmaüs France, Emmaüs International et la Fondation Abbé Pierre, évoque des violences commises sur au moins sept femmes, de la fin des années 1970 à 2005.»

 

https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/07/17/l-abbe-pierre-accuse-d-agressions-sexuelles-ce-que-disent-les-temoignages-de-sept-femmes_6251820_3224.html

 

Pourquoi cette affaire sort-elle aujourd’hui ? Pourquoi dix-sept ans après la mort de l’abbé Pierre ? Pourquoi ce besoin de soulever la boue sur cet homme jouissant d’une aura exceptionnelle ? Le simple besoin de justice de la part de victimes en souffrance ? Ou bien autre chose ?

 

Et surtout pourquoi recourir justement à Mme Caroline de Haas, l’ultra-féministe signataire de manifestes féministes, aux positions ultra délétères, pour réaliser un audit sur les agissements de l’abbé Pierre. Coïncidence quand même surprenante de la part des dirigeants d’Emaüs. Utiliser justement celle qui pousse des jeunes femmes à porter plainte et instrumentalise ces plaintes contre des ministres comme Darmanin entre autres. Coïncidence vraiment ? 

Coïncidence aussi le pourquoi aujourd’hui, dix-sept ans après le décès de l’abbé Pierre ?

 
Mais plus largement, ce que nous racontent les compulsions sexuelles qui agitaient l’abbé Pierre me parle personnellement, en tant qu’homme. Nul ne semble à l’abri des compulsions sexuelles, même pas les plus sages et les plus saints d’entre nous.

 
Et les compulsions sexuelles dont souffrait l’abbé Pierre devraient nous conduire à interroger le principe même des vœux d’abstinence et de chasteté que les religieux s’imposent. Manifestement, tout le monde n’est pas capable d’y faire face. Comment peut-on mener une vie d’homme sans sexualité ? L’abbé Pierre était juste humain. Et le plus terrible était qu’il devait combattre ses compulsions sexuelles en les fuyant ou bien vivre en étant tenté. Cette histoire autour de l’abbé Pierre soulève d’abord la misère d’une vie de religiosité sans possibilité de sexualité, face à une conscience intransigeante et dogmatique.

 

https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/07/20/revelations-sur-l-abbe-pierre-la-compulsion-sexuelle-du-clerc-catholique-parait-indubitable_6253285_3232.html

 

https://actu.voici.fr/news-people/il-mest-arrive-de-ceder-quand-labbe-pierre-avouait-avoir-rompu-son-voeu-de-chastete-786473
 

C’est un peu cela une vie d’homme. Nous devons lutter contre une morale et une conscience personnelle intransigeante, ainsi que contre un ultra-féminisme intransigeant et dogmatique, qui fait de la lutte et de l’éradication de l’espèce masculine son mantra et son oméga. 

 
 
Saucratès



26/07/2024
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