Le supposé renoncement écologique français
Il est d’usage désormais de dénoncer dans les milieux militants le renoncement de la France en matière de lutte contre le réchauffement climatique, à la suite des dernières décisions politiques prises par le Parlement français dans le cadre du vote de la loi pour la simplification de la vie des entreprises, supprimant notamment les ZFE, ou zones à faible émission de gaz d’échappement, ainsi que les contraintes liées au concept de ZAN, ou zéro artificialisation nette, ou encore de la loi Duplomb sur la réintroduction d’un insecticide décrié.
Dans les faits, nous nous trouvons ainsi face à une pure diversité morale, ou pluralisme de normes et de valeurs, entre d’un côté les écologistes purs et durs, les militants du climat et de l’écologie radicale, et les pseudos libéraux-écologistes de pacotille opportunistes qui cherchent à mettre en place des législations contraignantes vis-à-vis des citoyens, et de l’autre, les ruraux, les élus de terrain et les mouvements populistes qui cherchent à préserver les citoyens des conséquences des politiques publiques mal conçues et intrusives.
Pour un écologiste comme notre ami Bruno Bourgeon ou la députée écologiste Sandrine Rousseau, toute mesure attentatoire aux libertés publiques et aux droits individuels de chacun doit être applaudie des deux mains pour peu que cette mesure ait un effet réel ou fantasmé sur le processus du réchauffement climatique.
Méchant et injuste me direz-vous ? Même pas je le crains. Si une loi venait à interdire aux particuliers de faire des barbecues, Sandrine Rousseau l’applaudirait à deux mains, et probablement de même Bruno Bourgeon. Ils n’appellent de leurs vœux que la mise en place de lois de plus en plus coercitives, comme par exemple la mise en place de lois de plus en plus coercitive sur la circulation des véhicules individuels émettant des gaz à effet de serre.
Ils applaudiraient aussi à l’interdiction ou à la limitation du droit de se déplacer dans des vols aériens long courrier, sauf exception les concernant. Et ils applaudiraient également à une décision d’arrêt immédiat des centrales nucléaires françaises. Même si, sur ce point-là, comment leur donner tord ? Nous voulons tous d’une électricité nucléaire, mais personne ne veut d’une centrale nucléaire à proximité, comme le prouve la contestation dans le Finistère breton de la centrale de Plogoff dans les années 1970.
Pourquoi n’est-il pas possible d’imaginer des politiques publiques de lutte contre le réchauffement climatique qui n’impliquent pas des mesures attentatoires aux libertés, ou liberticides, pour les citoyens français ? Il y a évidemment une première contrainte : agir sur les comportements individuels implique de renchérir les prix des pratiques non souhaitées par le biais de taxes, ce qui est à la base de la théorie économique des taxes pigouviennes. Et ces taxes créent des mécontentements chez les consommateurs impactés. Mais il y a des taxes acceptables et d’autres qui sont stupides. Les taxes sur l’alcool ou le tabac, voire même sur l’essence, représentent des montants extraordinaires mais elles sont plus ou moins acceptées. Les taxes sur le CO2 des vehicules à moteur sont quant à elles aberrantes et outrageuses. Mais j’y reviendrais.
Pour un militant radical écologiste, toute taxe ou toute législation prise venant combattre le réchauffement climatique ou les atteintes à la biodiversité sont forcément des BONNES Lois et toute remise en cause de ces BONNES Lois est une abomination et un crime politique.
La loi Duplomb serait ainsi un crime politique, parce qu’elle permettrait la réintroduction d’un pesticide, l’acétamipride, toxique pour les abeilles, faciliterait l’installation de mégabassines ou des élevages intensifs. Quelle valeur donner à la pétition de quelques extrémistes militantes qui dépasserait les 1,5 millions de signatures. Les militants écologistes extrémistes sont des hackeurs : combien de robots ont-ils fait voter en chaîne pour cette petition ? Combien de doubles, triples ou quintuples votants pour cette pétition sachant qu’un simple brouilleur d’IP suffit pour vous permettre de voter plusieurs fois ? Évidemment, il ne faut surtout rien contester pour la réalité de cette pétition et de ses plus d’un million de signataires fantoches.
Toute BONNE Loi sur laquelle revient le parlement ou le gouvernement relève forcément de l’aveuglement. Que les français contestent ces lois iniques et stupides ? Ce sont forcément des électeurs du Rassemblement national ce qui leur retire toute légitimité. Les militants extrémistes écologistes ne discutent pas avec les imbéciles : ils les insultent, les agressent, leur hurlent dessus. La violence en politique est devenue la norme, comme par exemple de la part de ceux qui disent défendre les enfants ou se disent victimes de violence comme à Betharram, de celles qui se disent victimes d’agressions sexuelles, et désormais de celles qui combattent la loi Duplomb en se proclamant victimes du cancer, comme Fleur Breteau, hurlant sa rage et sa frustration à l’Assemblée nationale.
L’extrémisme militant des écologistes appelle en réponse l’extrémisme des agriculteurs et de leurs représentants. Je ne peux même pas condamner le déversement de lisier et d’ordures devant les permanences du parti des écologistes parce que cette violence répond simplement à la violence des attaques dont les agriculteurs sont eux-mêmes victimes de la part des militants et députés écologistes. Le lisier, les œufs, c’est naturel ; ce n’est aucunement condamnable. Et cela a l’avantage de répondre aux mensonges des écologistes et des militants extrémistes circulant dans les pétitions selon lesquels la loi Duplomb n’avantage que les énormes exploitations et qu’eux défendent notamment les petits agriculteurs. Ben non, le lisier devant vos permanences vous rappelle que les agriculteurs petits ou gros ne se sentent pas défendus par un parti de militants extrémistes féministes de bobos des villes.
https://www.lemonde.fr/planete/article/2025/07/23/loi-duplomb-des-agriculteurs-jettent-du-fumier-et-des-ordures-sur-les-locaux-des-ecologistes-a-toulouse-et-limoges_6623087_3245.html
Est-ce donc une BONNE Loi que les ZFE pour zone à faible émission ? Et pourtant, ces ZFE vont interdire à des millions d’urbains ne vivant pas dans les centre-villes de rentrer dans la majeure partie des grandes agglomérations où ils ont pourtant parfois besoin de venir pour des démarches, pour des achats, pour voir leur banques, pour se faire soigner et accéder à des hôpitaux ou des spécialistes. Leurs adversaires rappellent qu’ils pourront accéder un certain nombre de jours par an aux centre-villes, qu’ils n’ont donc pas besoin de contester ces ZFE. Mais combien de temps dureront ces tolérances ? Quelle certitude ont les pèquenauds des campagnes de continuer à avoir le droit d’accéder librement aux centre-villes ? Et déjà qu’ils se sentent exclus et mis à l’écart de la société française, ils n’ont pas besoin d’une BONNE Loi qui vienne leur rappeler à tout moment qu’ils ne sont que tolérer dans les villes où les bourgeois les regardent de haut.
Est-ce également une BONNE Loi que le concept de ZAN ou zéro artificialisation nette ? Cette idée que désormais, aucune zone agricole ou végétale ne doit plus être artificialisée, sauf à être remplacée par une zone artificialisée rendue à la nature ? Tout ceci marche très bien pour Paris et les grandes villes métropolitaines longuement artificialisées, mais cela ne fonctionne en aucun cas pour le reste des campagnes françaises et des outre-mer qui sont encore en plein développement ou aménagement.
Est-ce enfin une BONNE Loi que le malus automobile ? Si à une époque, l’existence d’un malus de 10.000 euros maximum pouvait paraître acceptable dans le principe en contrepartie de l’octroi d’un bonus pour l’achat de véhicules vertueux, en oubliant cependant que les véhicules hybrides et électriques qui pouvaient bénéficier du bonus maximal étaient des véhicules de marque étrangère importés. Ce n’est plus le cas aujourd’hui avec des malus qui peuvent désormais atteindre 70.000 euros ou 80.000 euros, pouvant désormais doubler ou tripler le prix de certains véhicules comme une Golf GTI ou une GOLF R. Quel sens une telle taxe scélérate peut-elle encore avoir, alors que l’achat de tels véhicules n’est soumis à aucune de ces taxes aberrantes dans les pays européens environnants ?
L’objectif de cette BONNE Loi stupide et scélérate vise-t-elle par idéologie écologiste et par extrémisme militant à détruire et à faire disparaître l’industrie automobile en France ? L‘existence d’une législation contraignante et de la vignette autobile en France dans les années 1970 et 1980 avait déjà désavantagé lourdement les constructeurs automobiles français en les cantonnant au développement de moteur de petite cylindrée, alors que leurs concurrents anglais, allemandes ou italiens se développaient aussi dans le haut de gamme. A-t-on la moindre idée des conséquences de la législation du malus automobile sur le développement de l’industrie automobile française ? La disparition des petites sportives Peugeot GTI en est un des exemples.
De toute façon, il est probable que les militants écologistes extrémistes songent à l’interdiction tout court des véhicules automobiles même électriques, militant pour l’adoption par tous de moyens collectifs de transport. À terme, ils visent bien la disparition de tous les constructeurs automobiles.
Que peut-on faire pousser sur un champ de ruines ? L’exemple de la taxation du malus CO2 comme celle de la vignette automobile nous rappelle que des législations idéologiques mal pensées ont des impacts industriels importants et des effets pervers catastrophiques. L’industrie automobile française a longtemps été ainsi incapables de concurrencer les constructeurs allemands sur le haut de gamme.
Saucratès
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