Critiques de notre temps

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Cannes, le cinéma et #metoo

Cannes, le cinéma et #metoo
Par Saucratès 
Saint-Denis de la Réunion, samedi 25 mai 2024

 

Au moment de Cannes 2024, #metoo s’est réinvité violemment dans l’actualité. Il y a d’abord eu ces films et ces appels féministes à l’adoption d’une nouvelle loi #metoo. Un monde #metoo …

 

https://www.mediapart.fr/journal/france/080224/le-cinema-francais-au-coeur-de-la-bataille-metoo

 

Mais qu’est-ce qu’une telle loi apporterait à notre société ? Créer un monde où on ne verrait plus d’agressions sexuelles à l’encontre des femmes, ou des hommes ? Ni de la part d’hommes de pouvoir, d’acteurs, ou de femmes de pouvoir ? Mais ce n’est pas une loi qui permettra de faire cela. C’est la société qu’il faudrait changer, les relations hommes-femmes, les comportements des hommes et ceux des femmes. 
 
Que ferait de plus une loi #metoo que toutes les lois existantes contre le harcèlement sexuel, contre les viols et agressions sexuelles ? Elle permettrait d’obliger à croire immédiatement toute victime d’une agression sexuelle, et d’emprisonner voire condamner, éliminer l’agresseur désigné ? Uniquement lorsque cela touche des agresseurs hommes … évidemment … cela va de soi. 
 
Quoi d’autre ? Obliger les gendarmes, policiers, à recevoir et à croire aux plaintes déposées par des victimes féminines d’agression sexuelle ? Obliger les juges à condamner les agresseurs masculins désignés par leurs victimes ? Incarcérer préventivement la moitié de l’humanité de sexe masculin ? Ou directement éliminer cette moitié de l’humanité puisqu’il n’y aura jamais suffisamment de places de prisons construites pour 4 milliards d’hommes à enfermer !

 
Bon vous avez compris, #metoo m’insupporte profondément. Le règne de la délation généralisée et de la condamnation et de la mise à mort médiatique immédiate. 

 

Au moment de Cannes 2024, une rumeur s’est répandue. Et le site Médiapart s’est fendu d’un magnifique article pourfendant cette rumeur imbécile selon Médiapart, au sujet de l’existence d’une supposée liste d’auteurs présumés de violences sexuelles, que Mediapart s’apprêterait à publier. C’était faux, évidemment selon Médiapart.

 

«C’est faux, évidemment. Disons-le d’emblée : Mediapart ne publie pas de « liste ». Quand nous révélons des faits à propos de violences sexistes et sexuelles, comme sur l’ensemble des sujets d’intérêt général que nous couvrons, nous publions des « enquêtes » portant sur des informations recoupées.

 

Celles-ci prennent souvent plusieurs mois, au minimum plusieurs semaines. Car le temps du recoupement des informations est incompressible, et long, tout comme celui du contradictoire (qui consiste à questionner les personnes ou les institutions mises en cause).

 

(…) La rumeur, elle, offre une esquive à celles et ceux qui ne veulent entendre ni Judith Godrèche, ni Adèle Haenel, ni Isild Le Besco et tant d’autres. Qui refusent de bousculer leurs certitudes, de questionner le cinéma, le rôle de l’image et de l’art dans nos représentations et la reproduction des rapports de domination et de pouvoir.

 

Le journalisme est précisément le contraire : enquêter, mettre au jour des faits qui nous dérangent et nous questionnent, penser contre soi-même, informer les lecteurs et les lectrices hors de tout agenda dicté par les réseaux sociaux. C’est ce que nous tentons de faire, quotidiennement, dans Mediapart.»

 

https://www.mediapart.fr/journal/france/130524/metoo-la-force-tranquille-de-l-information

 
Dans une vision antérieure de cet article, Mediapart, si je ne me trompe pas, contestait la possibilité de l’existence de cette liste parce qu’aucune accusation ne pouvait reposer sur l’absence de toute preuve. Comment une simple rumeur de la sorte pouvait-elle être reprise par des sites d’information comme C8, Le Figaro ou L’Opinion sur la base de seules rumeurs et en l’absence de toute preuve.

 

Cette partie de l’article de Mediapart a été corrigée, à raison probablement, puisque c’est la forme et la fonction justement des accusations de #metoo de ne se baser que sur la rumeur, sur des accusations sans preuve, sur des faits parfois prescrits. Et que c’est bien pour cette raison que les fous et les féministes qui agitent la promulgation d’une loi #metoo veulent justement d’une telle loi : pour que leurs rumeurs tueuses et assassines puissent aboutir à la mort de leurs cibles. Parce que certains survivent parfois aux rumeurs, aux attaques des chiens.

 

Et puis voilà, malgré le démenti de Mediapart en date du 13 mai 2024, le 23 mai 2024, soit 10 jours plus tard, Mediapart avec un autre média féministe (Cheek) publient une enquête sur le comédien Édouard Baer  qui l’accuse d’harcèlement et d’agressions sexuelles sur la base de de dénonciation de six femmes entre 2013 et 2021. Les autres enquêtes démenties par Mediapart devraient suivre ; la liste existe bien.

 

https://www.francetvinfo.fr/societe/violences-faites-aux-femmes/edouard-baer-accuse-par-six-femmes-de-harcelement-et-d-agressions-sexuelles-dans-une-enquete-de-mediapart-et-de-cheek_6561992.html

 

Je ne me prononcerais pas sur les faits mêmes des affaires #metoo. Le temps de la justice n’est pas celui des médias. Et la présomption d’innocence existe bien en droit, jusqu’à la condamnation définitive. #metoo ne reconnaît pas ces droits aux supposés agresseurs que les féministes et les supposées victimes dénoncent. L’existence même de ces droits, et l’usage des termes supposés ou présumés qu’ils imposent, exaspèrent les féministes de #metoo.

 
Par ailleurs, ne connaissant pas la gloire et la renommée, je n’ai pas été soumis aux mêmes tentations que tous ceux accusés par #metoo. Je ne leur jetterai pas la première pierre. J’ignore ce que j’aurais fait dans la même situation qu’eux ; aurais-je été un résistant ou un collabo ? Les femmes célèbres sont-elles d’ailleurs différentes des hommes célèbres ou bien nul ne se plaint-il jamais de leurs avances parce qu’elles savent faire croire aux hommes que ce sont eux qui ont pris l’initiative ? Et au fond, peut-être est-ce parce qu’il est plus simple d’être une femme dans les choses de l’amour, que dans n’importe quel bar, une femme qui cherche du sexe en trouvera. Et un homme non. Ou très difficilement. Ou parce que seuls les hommes cherchent du sexe … parce que cela ne les engage pas de la même manière que les femmes.

 

Il reste une chose en laquelle je suis d’accord avec les féministes. Que l’homme est fondamentalement un violeur. Que seul un vernis de culture et de civilisation occidentale nous protège de la bête qui sommeille en nous. Que le viol est inscrit dans l’ADN de l’homme, et qu’il suffit souvent du rien, la guerre, le pillage, la peur, pour qu’un certain nombre d’hommes basculent dans l’animalité. C’est pour cette raison que les terroristes du Hamas ont pu violer à la suite puis assassiner les femmes et les jeunes filles israéliennes qu’ils ont croisé. De même que les soldats russes ou ukrainiens dans la guerre en Ukraine. L’homme est un monstre. Et les féministes aussi. Le sexe, la mort et la peur les attirent comme l’odeur du sang attire les prédateurs ! Je n’ai nul espoir dans l’humanité alors qu’un simple vernis nous protège des pires instincts de l’humanité.

 
Evidemment, on a parfois de bonnes surprises, chez les hommes et chez les femmes. Le monde est rempli de justes, de bonnes personnes, de gens qui protègent et cachent les faibles, qui refusent le viol. Ils en existent partout. Mais la minorité de monstres suffit à rendre le monde dangereux. Et surtout la majorité de ceux qui laissent faire, qui applaudissent, qui se réjouissent sans participer…

 
 
Saucratès



25/05/2024
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