Critiques de notre temps

Critiques de notre temps

Encore un merveilleux samedi soir sur cette Terre

Nous sommes le samedi 11 mai 2024. Un feu de bois brûle dans mon barbecue où dans quelques dizaines de minutes, je grillerais une entrecôte. Quelques voitures éparses circulent sur la route qui nous surplombe, moments entrecoupés de longs silences où je n’entends plus le bruit de la circulation. Les lampadaires de l’éclairage public qui nous surplombent éclairent les arbres et la végétation environnantes. Les flammes du feu de bois remplissent d’ombres mon jardin et leur lumière dansante éclaire fugacement les plantes environnantes. C’est une très belle soirée. 

 

Des nuages de fumée sont sculptés par les lampadaires environnants ; l’absence surprenante de vent laissant la fumée s’accumuler dans l’air, comme si tels des indiens des Plaines, ils cherchaient à communiquer quelques messages à de lointains interlocuteurs. Ces nuages de fumée qui s’amoncellent dans l’air environnant me rappellent aussi que les feux de bois sont considérés par les écologistes extrémistes comme des sources malvenues d’émission de gaz à effet de serre. Mais ce sont de si beaux moments, même en solitaire. À l’origine, on estime en effet que ce sont les feux de forêt des premiers hommes civilisés (drôle d’appellation) utilisés pour défricher des champs pour y planter leurs cultures qui furent à l’origine de l’anthropocène, et qui firent sortir le climat terrestre de l’alternance de cycles glaciaires et de cycles interglaciaires. 
 

Belle journée de samedi qui vient conclure une très belle et rare semaine ayant vu deux jours fériés se succéder. Très belle journée où nous avons pu rencontrer un certain nombre de personnes très sympathiques.

 

Mais des commerçants ont-ils le choix de ne pas paraître sympathiques ? Un salarié a-t-il le choix de ne pas paraître amical et sympathique aux yeux de son supérieur hiérarchique. Et le salarié qui ferait le choix contraire peut-il s’attendre à autre chose de la part de son supérieur hiérarchique qu’une guerre sans merci, qu’une guerre froide et un isolement si par malheur, il semblera impossible à son manager de le faire licencier ? Non évidemment. Un salarié n’a pas le choix. Le chef a toujours raison. Et dans le cas contraire, il faut appliquer la règle numéro un. Le client a aussi toujours raison. Et dans le cas contraire, c’est une vente qui ne se fera pas. 

 

Inversement, face à un vendeur extrêmement sympathique, un consommateur a-t-il le choix de ne pas acheter ? Probablement que si. Mais bien souvent, lorsqu‘un consommateur rentre dans un magasin, c’est déjà le signe que quelque chose l’intéresse. D’une certaine façon, le plus difficile est fait. Mais toute la qualité du commercial, du vendeur, est de transformer une potentialité de vente en vente effective. Certaines personnes doivent être plus facilement manipulables que d’autres, et qui face à un commercial sympathique et agréable, auront de la peine à ne pas lui acheter quelque chose. Ne se sentiront pas obligé de lui acheter la chose, le bien, le mets qu’il leur aura si bien vanté, si bien vendu, si bien présenté.

 
Au fond, il ne faut pas se départir de sa rudesse naturelle. Il ne faut pas paraître manipulable ou influençable. Il est plus sécuritaire de s’enfermer dans une apparence morose, morne, fermée plutôt que de se montrer ouvert aux autres, accessible. S’agit-il d’un de ces rares moments où je ne préfère pas m’isoler des autres. 

 
En somme, un beau samedi soir sur la Terre. Chez nous, l’été tire à sa fin, les températures décroissent peu à peu et l’air commence à se rafraichir, tout particulièrement le soir. Evidemment, ce n’est pas le cas en journée. Sous les tropiques, il est relativement rare que la température tombe sous les 25 degrés sous le soleil. Mais il en va autrement la nuit. Et ce soir, malgré les nuages de fumée striés de rayons de lumière des lampadaires à travers la végétation, il commence à faire bon ; certains diront sûrement qu’il commence à faire frais. Mais je n’oublie pas qu’ailleurs, de l’autre côté de la Terre, dans l’autre hémisphère, le printemps s’achève et l’été approche. Les beaux jours approchent. Ceux-ci n’ont pas la chance de vivre dans les beaux jours toute l’année. Malgré tout ce que l’on peut dire de merveilleux de La Réunion, je n’oublie pas que c’est d’abord cet endroit merveilleux où il fait bon vivre toute l’année durant. Un endroit si merveilleux qu’il y a désormais près de trente-six ans, je ne contrôlais plus ma joie d’y remettre les pieds, d’y revenir vivre. 

 

Saucratès



11/05/2024
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 49 autres membres