Critiques de notre temps

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Retour sur l’éducation

Retour sur l’éducation

Par Saucratès 

Saint-Denis de la Réunion, samedi 13 mai 2023

 

S’il est un sujet sur lequel j’aime écrire, c’est bien sur le domaine de l’éducation et de l’école, au sens global. 
 

On peut se demander pourquoi le sujet de l’école occupe une telle place dans les programmes politiques de nos gouvernants. Pourquoi ces dernières décennies, chaque présidentiable, chaque président, a-t-il eu un projet de réforme de l’enseignement. Mais ce qui est vrai de l’école est également vrai du code du travail ou des instances représentatives du personnel. Et cette question pourrait utilement se poser pour tous les sujets : pourquoi chaque président nouvellement élu a-t-il besoin de tout réformer, de tout modifier, de tout changer ? Pourquoi cette croyance que le changement est indispensable ? Peut-être parce que les programmes des gouvernements que nous avons eu ces derniers années sont constitués de bric et de broc, des petites idées mesquines de milliers de petits hauts fonctionnaires haineux et envieux qui s’agrègent autour d’un candidat pour faire passer leurs petits projets minables et tristes. 

 

Pour reprendre l’énumération, on a eu en 2012 la réforme des rythmes scolaires et la réforme des enseignements du primaire des socialistes autour d’Hollande (étaient-ils socialistes, bonne question ?), qui fut un grand bide. Les années Hollande, c’est aussi une réforme du collège avec la disparition et l’interdiction des classes bilangues au niveau de la sixième, ainsi que l’appauvrissement et l’islamisation des programmes, sous la houlette de Najat Vallaud-Belkacem. En 2017, on a la réforme du lycée et du baccalauréat de Macron, et la réforme de l’accès à l’enseignement supérieur via la réforme du logiciel et de l’algorithme de Parcours Sup. Avant 2012, c’est un peu le désert, mais un désert positif, de grands ministres de l’Education nationale, de grandes idées mais sans idéologie malsaine. Bien sûr, en 1981, on avait eu le programme de Mitterrand de faire disparaître l’enseignement privé, qui avait conduit aux plus grandes manifestations de mémoire politique. Et malgré le fait qu’il avait dû être élu sur ce programme, Mitterrand avait abandonné son projet et cette idée. Lui. Et évidemment, après les années 1974, on avait le collège unique, vraisemblablement faisant partie du programme de Valérie Giscard d’Estaing de 1974.

 

Les projets que l’on observe depuis 2012 au minimum selon moi ont un seul et unique objet : uniformiser le monde de l’enseignement sur le fondement de l’idée de l’égalisation des chances. Si on ne peut pas amener tous les enfants au niveau de l’excellence des meilleurs, des plus doués, des mieux nés, alors il faut ramener tout le monde vers le bas, au même niveau. Que nul ne bénéficie d’un centime de plus que les autres enfants. D’où la disparition du latin ou du grec ancien des enseignements au collège voulue par les socialistes. 

 

Pourquoi chercher à uniformiser ? C’est aussi le principe de la réforme du baccalauréat et du lycée de Macron et de Blanquer. Chaque enseignant dans chaque classe, dans chaque lycée note différemment de ces collègues, voire de lui-même. Prendre en compte les moyennes générales des élèves pour leur donner le baccalauréat n’a ainsi aucun sens en terme d’égalité de valeur. Le baccalauréat de Louis Le Grand ou d’Henri IV n’a forcément rien à voir avec un baccalauréat obtenu dans un lycée de Trifouilli-les-Oies. Et pourtant, ils sont aujourd’hui comparables même si, au fond, on sait très bien que même les mentions Bien ou Très bien des lycées de Trifouilli-les-Oies n’auraient jamais eu leur baccalauréat à Henri IV ou à Louis Le Grand.

 

Mais l’uniformisation est en marche. Je peux encore penser que Louis Le Grand ou Henri IV sont les meilleurs lycées de France, avec Sainte-Geneviève. Ou les lycées privés de Levavasseur ou de Saint-Charles à La Reunion. Mais dans quelques années, qui s’en rappellera ? Qui saura que les enseignants de ces lycées sont plus exigeants, sont moins absentéistes, ou notent plus durs qu’ailleurs, qu’ils cherchent à préparer plus efficacement les élèves pour les études supérieures ? De toute façon, les enseignants des classes préparatoires le savent déjà. La prochaine étape de Macron et des pédagogues qui leur succéderont, sera de faire disparaître les classes préparatoires et leur accès privilégié aux écoles d’ingénieurs. Les classes préparatoires vivent leurs derniers jours, ces classes préparatoires qui disposent des meilleurs enseignants, de conditions d’enseignement privilégiées, toutes choses insupportables aux partisans, aux laudateurs de l’égalitarisme à tout crin.

 

Pourquoi vouloir tout uniformiser, et pour cela, tout ramener vers le bas ? Les enfants ne sont pas tous égaux en intelligence, comme le prouvent les tests de QI. Alors évidemment, certains vous parleront des différents types d’intelligence. Mais c’est bien pour cela qu’il y a des conservatoires de musique, des écoles des beaux-arts, des écoles d’architectures, des cours de musique ou de peinture, des équipes de foot, dès sélections de handball, de tennis de table et autres ! Si tout le monde devait pouvoir rejoindre les Beaux-Arts, les conservatoires de musiques, les équipes de foot de la Ligue 1, que n’entendrait-on pas ! Il y a plusieurs types d’intelligence, plusieurs formes d’intelligence et plusieurs formes d’école. Et l’école ne doit pas forcément récompenser, reconnaître chaque forme d’intelligence. 

 

Quelque soit nos efforts, des enfants réussissent et d’autres plus ou moins nombreux échouent. Il suffit parfois d’un déclic, des bonnes matières ou des bons enseignants. L’intelligence est une loterie. La bonne compréhension des règles du jeu, de ce que l’école attend de chacun, est une loterie … même dans une même famille, même chez des familles comparables. Vous pouvez avoir deux enfants et l’un fera toujours le pitre, et l’autre sera studieux. Certains finiront docteurs, d’autres ouvriers chez Renault. Et ne cherchons pas à savoir lesquels seront les plus heureux. C’est encore une autre question.

 

La question des bons enseignants est majeure. On ne fera pas de tous les enseignants de bons enseignants. Et un bon enseignant ne sera pas vu comme tel par tous ses élèves. Cela dépendra de chaque élève. Et cela dépendra du moment. L’élève qui aura une révélation avec tel enseignant aurait pu ne pas avoir cette révélation un an ou deux ans auparavant. C’est une loterie. La chance. Le hasard.

 

Vouloir uniformiser à tout prix notre systeme d’enseignement t est selon moi une monstrueuse aberration. Le baccalauréat tel qu’il a été modifié est une monstrueuse aberration. Comme l’echec d’un de des principaux objectifs affichés : reconquérir le mois de juin pour l’enseignement au lycée, le démontre merveilleusement bien. Avec les épreuves du baccalauréat, le ministère se plaignait de la fin des cours dès le debut du mois de juin. En plaçant les dernières épreuves communes au mois de mars, le ministère (et Blanquer) pensaient que les cours pourraient désormais se poursuivre jusqu’à début juillet. Sauf que le baccaulereat étant déjà acquis (ou hors de portée) pour la plupart, les dossiers déjà constitués dans Parcours Sup, et les notes du dernier trimestre sans intérêt, il n’y a plus de lycéens en cours dès le mois d’avril. Magnifique échec à la mesure de l’échec de cette réforme du Baccalauréat.

 

Sauf que l’objectif de cette réforme n’est pas celui-là. Son objectif est simplement de détruire l’enseignement privé, détruire l’élitisme, même si l’élitisme n’est pas l’élitisme de l’argent, mais l’élitisme des meilleurs. Il est hors de question pour Hollande, pour Macron et les sbires qui les entourent, de laisser survivre des établissements privés ou publics qui dispensent un enseignement privilégié. Chacun doit recevoir son lot de migrants ne sachant pas parler un mot de francais, chacun doit recevoir ses dealeurs de coke et ses casseurs de banlieues, non pas pour qu’ils puissent les remettre dans le droit chemin, mais qu’ils soient comme les autres gagnés par la violence, enfoncés vers le bas, ramenés vers le niveau moyen de l’enseignement en France. 
https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/05/11/pap-ndiaye-un-ministre-isole-dans-la-bataille-pour-la-mixite-sociale-et-scolaire_6172877_823448.html
 

Détruire le privé ou l’élitisme dans le public est leur seul objectif. Et détruire tous les thermomètres, tous les instruments de mesure, afin que l’on ne puisse plus savoir qui est bon et qui est mauvais, qui est nul, sous prétexte d’offrir à tous les mêmes chances.

 
Ne pas oublier que la prochaine réforme touchera à l’excellence des classes préparatoires, ces classes qui représentent l’enfer pour certains, le paradis de la connaissance pour d’autres, des années où des enseignants vous apportent les connaissances de trois ou de quatre années de faculté. Mais quelle présomption d’offrir un tel niveau d’excellence à certains jeunes, alors que tant d’autres en sont exclus. Égalisation vers le bas, c’est le principe de nos gouvernants, qu’il s’agisse d’Hollande, de Vallaud-Belkacem ou de Macron, Blanquer ou du macroniste-indigéniste qui lui a succédé. 
https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/05/07/pap-ndiaye-justifie-la-suspension-de-deux-professeurs-de-philosophie-pour-des-propos-d-une-tres-grande-violence_6172434_3224.html

 

 

Saucratès

 

 

Post scriptum : Note pour Pap Ndiaye. Comparer les députés ayant voté le pass sanitaire à ceux ayant voté le statut des juifs pendant la seconde guerre mondiale n’est pas violent. Ce n’est que l’entière vérité. Nous sommes des millions de français à l’avoir pensé, à l’avoir dit. Nous sommes des millions à devoir être suspendu si c’est le cas, si c’est une faute. Mais ce n’est pas une faute. C’est l’entière horreur de l’action de nos hommes politiques, de ces centaines d’élus, de droite et macronistes, qui se sont acoquinés avec des dirigeants ayant mis en œuvre un programme mondial de manipulation des peuples. Seuls les nazis avaient fait cela ; interdire aux citoyens français de se déplacer de chez eux sans un permis autorisé par la Kommandantur. Macron avait innové ; point de Kommandatur, mais des auto-autorisations … et la Wafen-SS autorisée à vérifier les attestations de déplacement et à choisir librement de sanctionner. Horrible disparition des libertés publiques validées par un Conseil constitutionnel gagné aux idéaux macronistes et des cabinets américains Mackinsey. Macron Hitler même combat !



13/05/2023
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