Critiques de notre temps

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Iniquité des ZFE, à quand la révolte ?

Iniquité des ZFE, à quand la révolte ? 
La Réunion sera-t-elle concernée par cette loi inique ?

Par Saucratès 

Saint-Denis de la Réunion, mardi 3 janvier 2023

 

Que sont ces zones à faibles émissions (ZFE) qui deviennent désormais pratiquement obligatoires pour toutes les agglomérations de plus de 150.000 habitants, et nous concerneront-elles au cours des prochaines années ? 

Le Monde a publié un certain nombre d’articles en décembre 2022 et janvier 2023 sur ce sujet des ZFE. Apparemment, les départements d’outre-mer ne seraient pas forcément concernés par cette loi, mais cela s’explique essentiellement par le fait qu’aucune agglomération d’outre-mer n’atteignait 150.000 habitants. Mais l’agglomération de Saint-Denis de la Réunion s’en approche. A la dernière estimation du recensement, Saint-Denis atteignait 147.931 habitants (2017) et elle dépassera la barre des 150.000 habitants vraisemblablement en 2022.  Derrière elle, seule la ville de Saint-Paul dépasserait la barre des 100.000 habitants (104.519 habitants en 2017). 

Combien de temps resterons-nous à l’abri de ce genre de politiques ? Combien de temps les hommes et femmes politiques de notre département résisteront-ils à l’envie de nous imposer des législations ennuyeuses et emmerdantes pour supposément participer à l’effort collectif de la Nation pour lutter contre le réchauffement climatique ?

 

https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/10/11/zfe-pour-les-vehicules-les-plus-polluants-de-forts-risques-d-injustices_6145322_3232.html

 

https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/10/11/les-villes-face-au-defi-de-l-acceptation-sociale-des-zones-a-faibles-emissions_6145269_3234.html

 

https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/12/24/zones-a-faibles-emissions-certaines-agglomerations-pourront-demander-des-derogations_6155610_3244.html

 

Le gouvernement de Macron cherche-t-il la confrontation violente avec le peuple français des gilets jaunes, avec la large fraction des classes appauvries et des classes moyennes que ces lois cherchent à exclure des centres-villes, des villes, au sein du territoire français ? 

Ces articles du Monde parlent d’acceptation sociale des zones à faibles émissions, de risques d’injustices sociales pour tous les possesseurs de véhicules diesel un peu anciens … 

 

Comme pour toutes les législations prises et édictées par Emmanuel Macron et ses différents gouvernements depuis 2015, le concept d’intérêt supérieur de la Nation et de l’intérêt collectif est particulièrement politisé et idéologiquement chargé. C’est l’ultra libéralisme qui sous-tend chacune de ces lois, chacune de ces décisions, comme si la théorie du ruissellement, comme si l’intérêt des milliardaires qui possèdent la majorité de la richesse française, étaient l’alpha et l’oméga de la politique française. 

 

Les ZFE et le fait de pouvoir exclure de certaines zones des villes de plus de 150.000 habitants les véhicules ne disposant que d’une vignette Crit’Air 5 (ou ne disposant pas de cette vignette), sont particulièrement injustes. Et comme l’indiquait une jeune militante malgache se battant pour la démocratie, il est injuste de valider des lois ou des projets qui ne reposent que sur les lubies de quelques dirigeants, hommes ou femmes politiques.

 

Le concept de démocratie n’a de sens que s’il correspond réellement aux décisions de la majorité du corps des électeurs. Et des lois pondus par quelques individus élus sur la base du hasard, d’un malentendu, ne respectent pas ce principe de consentement de la majorité. Un gouvernement gouvernant sur la base d’articles 49.3 ne peut pas imposer des règles liberticides à une partie de la population française, sous prétexte qu’elle est pauvre, désargentée, ou qu’elle ne peut pas s’offrir des voitures neuves ou qu’elle ne veut pas rentrer dans la spirale de l’endettement indispensable pour changer un véhicule qui fonctionne toujours. De la même manière, ce genre de décision ne peut pas être prise par un maire ou un conseil municipal quelque soit la majorité électorale dont ils ont bénéficié sans validation par la majorité des citoyens concernés de la région !

 

Mais ce ne sont pas d’ailleurs les seuls citoyens qui seront concernés. Entre 2023 et 2025, ce ne sont pas seulement les citoyens disposant d’un véhicule avec une vignette Crit’Air 5 qui seront exclus de nos grandes ou moyennes villes, mais aussi potentiellement les véhicules avec des vignettes Crit’Air 3 et 4. 

C’est assez simple, tous les véhicules diesel antérieurs au 1er janvier 2011 seront exclus, ou plutôt leurs propriétaires, ainsi que tous les véhicules à essence antérieurs au 1er janvier 2006. De manière assez surprenante, même les véhicules hybrides essence antérieurs aux 1er janvier 2006, relativement écologique (du moins à l’époque) pourront être exclus de nos villes, ce qui me semble plutôt cocasse. Leurs possesseurs devront trouver particulièrement injustes de se voir également traiter comme des nuisibles dans nos villes d’ici quelques années. 

Si vous cherchez à comprendre ces règles des vignettes Crit’Air, vous trouverez ici un tableau récapitulatif assez simple pour les véhicules des particuliers. Pour récapituler,

 

- vignette Crit’Air 0 : tous les véhicules 100% électriques et hydrogènes

- vignette Crit’Air 1 : tous les véhicules gaz et hybrides rechargeable, et les moteur essence de norme Euro 5 et 6 (depuis le 1/01/2011)

- vignette Crit’Air 2 : essence Euro 4 (du 1/01/2006 au 31/10/2010) et diesel Euro 5 et 6 (depuis le 1/01/2011)

- vignette Crit’Air 3 : essence Euro 2 et 3 (depuis le 1/01/1997) et diesel Euro 4 (1/01/2006)

- vignette Crit’Air 4 : diesel Euro 3

- vignette Crit’Air 5 : diesel Euro 2

- sans vignette (polluants) : tous les véhicules antérieurs au 31/12/1996 (Euro 1)

https://www.certificat-air.gouv.fr/files/CQA_classementVoitureParticuliere.pdf

 

Seront ainsi exclus à terme de nos moyennes et grandes villes (près d’une quarantaine de villes sont concernées en France métropolitaine) tous les véhicules diesel antérieurs à 2005 et tous les véhicules essence antérieurs à 1996. Il est difficile de trouver une loi plus injuste, plus stupide et plus inique. Plus bêtement automatique, parfaitement macronienne, sans réflexion, sans prise en compte des cas particuliers, des situations individuelles ou particulières. Simplement et stupidement technocratique …

 

Mais Le Monde a peur d’une révolte de tous ces exclus, de toutes ces pauvres gens, de tous ces citoyens des classes moyennes ou des classes pauvres, qui ne peuvent pas acheter le véhicule idoine qui leur permettront de continuer à se déplacer et à se rendre à leur travail, mais également les jeunes, les étudiants, les apprentis, les stagiaires dont les parents ne sont pas suffisamment riches pour leur offrir une voiture neuve.

 

Et le gouvernement ? A-t-il peur d’une telle révolte en comparaison de laquelle les manifestations des gilets jaunes pourraient ressembler à de gentils défilés pacifiques ? Et les maires, les élus municipaux qui prendront de telles mesures ou ne feront rien pour les refuser, ont-ils également peur d’une telle révolte ? Ou bien leur idéologie écolo-islamo-gauchiste leur font-ils ignorer la prudence et la peur ?

 

Il est temps de refaire la révolution, de remettre de l’ordre dans la noblesse technocratique aveugle aux difficultés des français. L’occasion de chanter encore une fois : «Allons enfants de la patrie, le jour de gloire est arrivé !» Ou bien vaudrait-il mieux voter intelligemment, éliminer dans les urnes tous les technocrates, les ultra-libéraux, les écologistes, les islamo-gauchistes et tous ceux qui nous pourrissent la vie à longueur de lois et à longueur d’années, depuis tant de décennies ! Tous ceux dont le programme rime avec sanctions, privations, normes et climat … et ouverture des frontières …

 

 

Saucratès



02/01/2023
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