Critiques de notre temps

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Nouvelles pensées d’un samedi soir

Nouvelles pensées d’un samedi soir sur la politique

Par Saucratès 

Saint-Denis de la Réunion, samedi 2 septembre 2023

 

Je vais parler ce soir de populisme et de politique. Qu’est-ce qui explique donc la désaffection entre les classes populaires et les partis de gauche ? Voilà une question particulièrement intrigante. Pourquoi les classes populaires ne se sentent-elles plus représentées par les partis de gauche et leur combat ? 

https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/09/02/classes-populaires-cela-fait-vingt-ans-que-la-reconquete-de-cet-electorat-obsede-la-gauche-sans-qu-elle-parvienne-a-trouver-de-solution_6187552_823448.html

 

L’auteur de cet article du Monde fait remonter ce divorce aux années 1980 et la montée du chômage. Mais les années 1980, ce sont également les années Coluche et les années des premiers Resto du Cœur. L’auteur rattache aussi l’explosion de ce sentiment dans l’élection présidentielle de 2002 et l’élimination de Lionel Jospin du second tour de l’élection présidentielle. À tord selon moi puisque cette élection de 2002 rappelle simplement le danger de la division dans le camp de la Gauche. Miterrand l’avait compris bien auparavant en ayant vécu l’élection présidentielle de 1969 où déjà, on observait un combat du centre contre la droite, blanc bonnet contre bonnet blanc. La Gauche ne peut s’en sortir qu’unie. Mais l’unité contrecarre tous les intrigants et toutes les intrigantes.

 

2002 fut l’erreur des électeurs de gauche qui votèrent au premier tour pour un autre candidat que celui pour lesquels ils voulaient voter au second tour. Mais comment voter au second tour pour un candidat, si vous l’avez éliminé au premier tour de cette élection ?

 

Le divorce entre le peuple, entre les classes populaires, et la Gauche, le Parti socialiste et le Parti communiste, est plutôt né des années Hollande, de ces années 2012-2017 où un homme soit-disant de gauche, François Hollande, a appliqué une politique ultra-libérale de droite, où le Parti socialiste a servi de tremplin au ministre et au haut fonctionnaire Macron, et où nous avons vu des centaines de députés socialistes tourner casaques pour prendre l’investiture du parti ultra-libéral LREM de Macron.

 

C’est cette année 2012 et les années suivantes qui ont démontré à nombre d’électeurs qu’ils n’étaient plus de gauche. La gauche ne représente plus aujourd’hui le peuple et les aspirations du peuple.

 

• La gauche c’est un ultra-féminisme revendicatif, à l’image de ce que représente Sandrine Rousseau ou les chiennes de garde chez les écologistes, ou Clémentine Autain chez LFI.

 

• La gauche c’est aussi un assimilationnisme et une ouverture en grand des frontières à tous les migrants et étrangers. Le Parti socialiste d’autrefois ne partageait pas cette pensée assimilationniste : «la France ne peut pas accueillir toutes la misère du monde», disaient-ils. Mais ce que représente désormais la Gauche n’est plus capable de cette réflexion. 

• La gauche c’est le mariage pour tous, les évolutions de la société. Mais les classes populaires se reconnaissent-elles dans cette priorité donnée au combat en faveur des droits des LGBTQIA+ et de la destruction de toutes les valeurs familiales traditionnelles au profit de l’anormalité ?

 

L’offre politique actuelle est scindée, partagée selon plusieurs dimensions. L’une de ses dimensions voit s’opposer un pôle conservateur en matière de mœurs et un pôle libéral, tandis qu’une autre dimension voit s’opposer un pôle conservateur en matière économique et sociale et un pôle libéral. Jusque dans les annees 2010, tous les principaux partis politiques étaient conservateurs en matière de mœurs et de morale. Ils combattaient la peine de mort, et défendaient l’égalité entre les hommes et les femmes, mais les années 2010 ont vu les partis de gauche s’engouffrer dans les combats de libéralisation à outrance des mœurs. On ne parle plus simplement d’égalité des sexes mais de la lutte contre le patriarcat. L’évolution de la société avec #metoo et #balancetonporc.org a également pesé dans ces évolutions.

 

Mais les classes populaires ont-elles suivi cette évolution ? Non. Elles ont vu le Parti socialiste s’attaquer aux valeurs traditionnelles de la famille, mais également aux droits des travailleurs et aux syndicats. Le Parti socialiste a oublié qu’il était le parti des fonctionnaires. Des enseignants, des syndiqués. Ils se sont crus le Parti des LGBTQIA+ et ils vont disparaître. Enfin, ceux qui seront restés jusqu’au bout avec l’étiquette PS, tandis que la majorité ont fui, tandis que Hollande et ses séides cherchent à s’assurer que nul ne relèvera le Parti socialiste. Ils veillent dans l’ombre.

 

Les classes populaires ne peuvent

 

• ni voter pour la Droite ou le Centre dont les idéaux et le programme politique ne les concernent pas,

• ni pour la Gauche dont les valeurs morales et familiales ne les concernent plus non plus

• ni même voter pour l’extrême-droite dont le programme politique ne diffère guère du reste de la droite, avec les origines poujadistes du mouvement et sa clientèle de petits commerçants, et son discours anti-immigration auquel tout le monde n’adhère pas forcément complètement

 

Du coup, que reste-t-il donc comme choix aux classes populaires si ce n’est l’abstention ?

 

https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/09/03/de-darmanin-a-ruffin-l-appel-du-pied-aux-classes-populaires_6187609_823448.html

 

 

Saucratès



02/09/2023
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