Sujets de société
Un nouveau Pape
Un pape est mort. Un nouveau pape a été élu. Celui-ci a choisi le patronyme de Léon XIV, plus d’un siècle après la mort de son précédent prédécesseur Léon XIII. Après avoir eu un pape issu des Jésuites, on a donc désormais un pape issu de l’ordre mendiant des Augustins.
https://www.la-croix.com/religion/leon-xiv-qui-sont-les-augustins-ordre-du-nouveau-pape-20250509
Mais ce qui va motiver mon envie d’écrire ce soir n’est pas lié à ces sujets-là. Même si le choix de désigner un premier pape issu de l’Amérique du nord peut sembler surprenant lorsqu’on se rappelle les multiples affrontements entre des évêques ou des cardinaux des Etats-Unis et son prédécesseur le pape François.
J’ai plutôt envie de réfléchir sur le sujet d’une papauté, d’une organisation catholique qui se targue de donner des leçons de démocratie et de morale au monde entier, probablement à raison, probablement avec une certaine légitimité religieuse … Même si certaines affirmations peuvent surprendre de la part d’un parangon de vertus démocratiques.
On pourra parler en premier lieu du licenciement de l’évêque américain Joseph E. Strickland, qui a été licencié par le Saint Siège et destitué de son ministère par le pape François. Le Saint Siège, le Vatican, la papauté accepte ainsi très difficilement les voix critiques au sein des responsables religieux. Mgr Joseph Strickland, évêque de Tyler au Texas, était connu pour être la voix épiscopale la plus critique du pontificat de François aux États-Unis.
Le Saint Siège ressemble ainsi plus à une grande entreprise qu’à une démocratie. Comme dans une grande entreprise, on attend de l’ensemble des hauts cadres de l’entreprise une adhésion complète aux idées et aux projets du grand patron, et on ne laisse aucune voix dissidente s’y exprimer ou bien y prospérer. On retrouve également un tel fonctionnement dans les dictatures et les États de non-droit. Par opposition, dans les démocraties, les voix dissidentes se doivent d’être protégées et d’être autorisées à s’exprimer. Ce n’est manifestement pas le cas du Vatican qui ressemble bien plus à une dictature qu’à une monarchie parlementaire ou à une démocratie.
Il est intéressant de s’intéresser notamment à ce synode sur la synodalité violemment dénoncé par Mgr Joseph Strickland. Ce synode sur la synodalité qui cherchait à ouvrir la gouvernance de l’Eglise catholique est considéré comme l’œuvre majeure du pape François et on expliquait que plusieurs candidats potentiels au trône de Saint-Pierre, dont le nouveau pape Léon XIV, en étaient de fervents adeptes et instigateurs.
L’Eglise Catholique n’est donc pas une democratie où les oppositions et les dissidences sont acceptées et tolérées en son sein. Mais la sanction personnelle décidée par le pape François à l’encontre d’un autre de ses principaux opposants au sein de l’Eglise, le cardinal américain Raymond Léo Burke, notamment concernant les réformes qu'il avait décidé de mener au Vatican. Ainsi, le défunt souverain pontife avait tout simplement retiré l'appartement de fonction et le salaire du cardinal ultra-conservateur.
«Une source vaticane, de son côté, a fait savoir que cette décision de retirer au cardinal son logement et son salaire ne relevait pas d’une punition personnelle, mais reposait plutôt sur la conviction selon laquelle personne ne devrait pouvoir bénéficier de privilèges cardinaux tout en étant un critique du chef de l’Église.»
Imagine-t-on dans une democratie comme la France qu’un parlementaire opposant au chef de l’Etat comme Marine Le Pen ou un député LFI être privés de leurs indemnités parlementaires parce qu’ils sont des critiques du chef de l’Etat ? L’imaginerait-on même simplement aux Etats-Unis avec l’abominable Trump? Même pas. Le Vatican est véritablement à mille lieux du fonctionnement d’une démocratie. Par contre, ce même pape cherchait à l’ouvrir aux autres religions, aux femmes, aux clercs , aux autres inclinaisons sexuelles …
Y a-t-il un enseignement à tirer de ces différents faits qui ne me concernent d’ailleurs absolument pas ? Que le Pape et le Vatican ne sont pas des démocraties et des démocrates ? Bon nous le savions déjà tous, n’est-il pas ? Si François était sensé être le dernier pape selon la prophétie de Saint-Malachie, que représente donc l’élection de Léon XIV ? L’antéchrist ou Saint-Pierre lui-même ? Film à regarder dans les plus brefs délais, «Le Conclave». Chaque cardinal s’est-il déjà rêvé en tant que souverain pontif et s’est-il déjà choisi un nom ? Bonne soirée.
Saucratès
Genre et agressivité sur la route
Je vais en revenir à l’accident survenu à Paris entre un automobiliste, conduisant un SUV, et un cycliste. Accident ou meurtre selon notre avis sur cet épisode. Évidemment, on peut mettre la responsabilité de cet accident sur la Mairie de Paris et sur ses édiles, qui ont placé l’exclusion des automobiles de Paris au centre de leurs politiques de déplacement et qui ont placé les SUV comme l’ennemi public numéro un à abattre.
Ce genre de politique tue. Je l’ai déjà écrit. Un automobiliste à peu près humain, à peu près normal, a craqué, et un cycliste à peu près humain, à peu près normal, persuadé de son bon droit, s’est posé en redresseur de tord, et il en est mort.
Rien n’est plus agressif qu’un automobiliste qui perd patience. Et rien n’est plus agressif qu’un cycliste qui veut se faire respecter. Les cyclistes agressifs ne respectent pas plus les piétons avec lesquels ils partagent des voies réservées, que les automobilistes agressifs ne respectent les piétons ou les cyclistes qui les ralentissent.
En même temps, je suis totalement en accord avec cet article du Monde (une fois n’est pas coutume). Il existe un comportement de genre sur la route en ce qui concerne les automobilistes ou les conducteurs de bus et de camions.
Comme l’écrit Le Monde, l’agressivité «n’est pas un comportement spécifique à l’automobiliste. On peut se montrer agressif également quand on est piéton ou cycliste. Cela survient quand quelque chose ou quelqu’un semble entrer dans notre zone personnelle ou dans l’espace qui nous est assigné par l’aménagement de la voirie. Plus le véhicule conduit est lourd et rapide, plus le comportement peut être dangereux pour les autres».
On peut ne pas adhérer au reste de l’article parce qu’on ne peut pas le vérifier par nous-mêmes. Il y est notamment question des normes genrées d’éducation vis-à-vis des femmes. Mais je suis persuadé du fait qu’il y a une grande différence entre une femme au volant et un homme au volant, par mon expérience. En aucun cas, on ne peut dire que l’homme ne conduise mieux que la femme. Stupidité.
[Nota : que penser du fait que les coureurs automobiles et les champions automobiles soient presque systématiquement des hommes et que le milieu de la course automobile soit essentiellement un monde masculin ? Voilà pourtant un milieu où la force physique devrait normalement peu compter et où les hommes et les femmes devraient être à égalité. Et pourtant cela ne semble pas être le cas même s’il y a des femmes pilotes. La F1 et le Raid me semblent pourtant peu féminisés. Probablement des stéréotypes de genre qui réservent la vitesse aux jeunes garçons dans l’imaginaire collectif ?]
Mais par mon expérience, je pense qu’une femme conduit mille fois plus civiquement, mille fois plus sécuritairement, mille fois moins agressivement. Il y a évidemment des bons et des mauvais conducteurs dans les deux genres, des agressifs et des agressives dans les deux genres. À la marge … Vous tomberez sur un conducteur non agressif parfois. Vous tomberez sur une femme agressive exceptionnellement. Mais soyons précis : je préfère mille fois croiser une femme comme constructrice d’un bus ou d’un camion plutôt qu’un homme. Que je sois piéton, cycliste ou automobiliste.
Probablement que la formation que les femmes conductrices de bus ou de camions reçoivent, est différente de celles que leurs homologues masculins ont reçue. Probablement qu’elles boivent moins, qu’elles se dopent moins aux anabolisants, ou bien toute autre raison pour lesquelles elles se trouvent être moins agressives, plus respectueuses des autres usagers de la route, plus civiques. Mais en tout cas, il vaut mieux le plus souvent croiser une femme comme conductrice de bus qu’un homme pour lequel la route lui appartient, et comme le bus ou le camion de l’homme est le plus gros, les autres usagers ont intérêt à s’arrêter et à le laisser passer.
De la même manière, vous ne dépasserez rarement un mâle qui conduit une Porsche ou un véhicule puissant. Si vous en dépassez une un jour, vous pouvez être pratiquement certain que c’est une femme qui le conduit, c’est-à-dire une personne qui n’a pas un égo sur-dimensionné et des coronès qui traînent par terre, qui ne se sens pas agressée et diminuée parce qu’un plébéien a osé le dépasser. Avec l’électrification du parc automobile, le problème est qu’on généralise des véhicules capables d’accélérations importantes, similaire aux Porsche (je pense aux Tesla et aux Peugeot et Renault électriques) entre les mains de mâles agressifs sans aucune expérience qui se croient être devenus intouchables et indépassables. Nul besoin de se demander pourquoi l’incivilité sur les routes progresse.
Les mêmes réflexions valent pour des automobilistes mais également pour les cyclistes. Croiser un groupe d’un ou deux cyclistes sur une voie partagée ou une femme n’a aucun rapport. D’un côté des mâles agressifs et sûrs de leurs pouvoirs, de leur force, de leur vitesse, et de l’autre un respect et une attention à l’autre. Mais il y a bien sûr des exceptions dans un sens ou dans l’autre. Toutes les femmes ne sont pas des conductrices respectueuses et attentives aux autres !
[Il reste le sujet de l’invective en automobile et du sentiment de propriété. La voiture, le cyclisme, sont des endroits où on insulte facilement l’autre, où les noms d’oiseaux (connard, pétasse, vieux con…) sont régulièrement utilisés dès lors que l’autre vous refuse une priorité, ne vous laisse pas passer, manque à une quelconque obligation que vous avez décrété, comme si les règles de circulation variaient en fonction de nos besoins.
Le sentiment de possession, de propriété, influe aussi fortement sur cette agressivité routière. Ce véhicule nous appartient et gare à celui qui le touche, qui nous manque de respect. La voiture, le vélo, est une extension de notre propre personne, une extension de notre corps. Il doit en être de même de notre chez-nous, de notre appartement, de notre maison, d’où l’impression de viol intime que semblent ressentir ceux qui se font cambrioler. Mais sur la route où nous croisons systématiquement d’autres propriétés intimes d’une multitude d’autres conducteurs, d’autres usagers, les conséquences en sont mille fois plus systématiques.]
Saucratès
L’extrémisme pro-cycliste de la ville de Paris tue
La mort d’un cycliste écrasé par un automobiliste à Paris soulève un certain nombre de questionnements. On savait déjà que la conduite automobile peut éventuellement conduire en prison. Il s’agit en fait de la plus probable raison d’être envoyé en prison pour un citoyen lambda comme nous, comme vous, comme moi. Une simple accès de colère en conduisant et cet automobiliste est traité comme un criminel notoire.
La ville de Paris est devenue une zone de non-droit pour les automobilistes franciliens, une zone où les automobilistes sont devenus des nuisibles, une espèce en danger, aux yeux des politiques socialo-écologistes qui sévissent et contrôlent à Paris. La mise au ban des voitures de la capitale, une politique pro-vélo extrémiste de la mairie de Paris, combinées à l’intransigeance propre à la gente vélo-cycliste. Circuler dans Paris est devenu extrêmement dangereux pour les piétons comme pour les autres usagers de la route.
Autrefois, il fallait se méfier des automobilistes et des motards. Désormais, le pire ennemi des piétons sont les vélo-cyclistes et autres adeptes des trottinettes électriques et autres moyens électriques autonomes. À Paris, les vélo-cyclistes ne s’arrêtent même plus pour les passages piétons, ils circulent dans le sens ou à contre-sens des véhicules automobiles et vous renverserons sans état d’âme. Ils roulent sur les trottoirs dans un sens ou un autre comme si la ville leur appartenait. Mais c’est le cas : Anne Hidalgo et sa secte d’extrémistes écologistes leur ont abandonné Paris. Et cette secte extrémiste se répand dans les autres villes grandes ou moyennes françaises, cherchant à en exclure les automobiles et à livrer les villes à des hordes de vélo-cyclistes déchaînés et haineux.
Eux qui estiment que les véhicules automobiles doivent partager les chaussées routières, ce sont aussi les derniers à accepter de partager des pistes ou des voies de circulation avec les piétons. Il suffit de les voir frôler à 40 ou 50 kilomètres heures des piétons marchant simplement ; ils hurleraient si un automobiliste les rasait de la même manière, à quelques centimètres. Si un piéton ose empiéter sur une voie cycliste à Paris, gare à lui et aux engueulades qui lui tomberont dessus. Et en cas d’accident, j’imagine que la mairie de Paris là aussi protègera ses sacro-saints vélo-cyclistes en criminalisant le piéton victime.
[Nota : à lire l’article du Monde, les violents et les excités sont évidemment les automobilistes, en aucun cas les cyclistes eux-mêmes qui agresseraient ou terroriseraient des piétons ! Jamais de la vie ! Je suis pratiquement certains que ces cyclistes accuseraient les piétons d’incivisme. Et quant au nombre des 150 témoignages récoltés pour l’ensemble de la France, je ne trouve pas cela si invraisemblable ni excessif. L’agressivité des uns ou des autres devient tellement habituelle que l’on oublie presque immédiatement ces multiples agressions banales que l’on subit quotidiennement.]
Effectivement, le cyclisme demeure dangereux sur nos routes, et c’est un moyen écologique de se déplacer, plus rapidement et plus simplement qu’à pied. Mais un retour des règles et du respect des priorités et des sens de circulation dans Paris me semble désormais nécessaire. Et la verbalisation de tous les contrevenants, qu’ils soient vélo-cyclistes, motards, automobilistes, chauffeurs de taxi, chauffeurs de bus ou de poids lourds.
Et que ce soit à Paris, ou dans les autres villes, il faut réapprendre aux usagers de la route le respect des piétons, des passages piétons et des feux de circulation. Et changer les français pour les remplacer, non pas par des migrants africains ou des pays arabes, mais par des nords-européens, par des allemands ou par des scandinaves qui obéissent scrupuleusement aux règles routières et autres lois adoptées légalement. Non pas de ces français que seule la peur du gendarme contient et freine, mais des citoyens respectant scrupuleusement les règles et les lois, qui ne cherchent pas à tricher pour ne pas payer d’impôt… et ainsi de suite. Des français de base en somme, résistants et gouailleurs. Évidemment, ce n’est pas de ce grand remplacement là qu’il est question… bien tristement.
Bon évidemment, dans ce cas-là, on parlerait le teuton de Marseille à Dunkerque, de Brest à Strasbourg, ce contre quoi nos parents, grands parents et arrières-grands-parents se sont battus de 1942 et 1945 pour délivrer la France des nazis. Pour en revenir à ce banal fait divers, un automobiliste est accusé de meurtre par la faute de l’extrémisme de la mairie de Paris et de sa politique pro-cyclisme.
Saucratès
Inquiétant regain du masculinisme ou inquiétante montée du féminisme
Et si la question n’était pas tant l’inquiétant regain du masculinisme que l’inquiétante montée du féminisme ?
Par Saucratès
Saint-Denis de la Réunion, lundi 15 avril 2024
J’ai évidemment de nombreuses similitudes de point de vue avec les masculinistes. Comme eux, je me sens en permanence agressé par les multitudes de plaintes émanant de femmes contre des hommes publics ou connus, célèbres. Sauf à être homosexuel, il devient dangereux de devenir ou d’être célèbre ou publiquement connu. Probablement parce que les plaintes pour agression sexuelle sont les seules plaintes pour lesquelles il n’existe aucune présomption d’innocence. Vous voulez la peau de quelqu’un, faites en sorte que quelqu’un porte plainte pour agression sexuelle. De la même manière qu’en entreprise, il suffit de faire en sorte que quelqu’un porte plainte pour harcèlement moral. Le licencie assuré sauf si c’est contre le patron lui-même !
Comme les masculinistes, je me suis senti agressé par #meetoo et par #balancetonporc.org. Ce climat de délation généralisée, qui se pense ou se comprend comme une justice enfin offerte aux femmes victimes des violences sexuelles des hommes, mais qui n’a aucun attribut de la justice. Ni procès équitable, ni droit d’être défendu par un avocat, ni présomption d’innocence. S‘il s’agit effectivement d’une justice, c’est d’une justice de femmes, une justice féministe, où la peine prononcée est connue dès l’ouverture du procès médiatique, la culpabilité évidente dès que la plaignante s’exprime, où seule la parole des femmes comptent, et la mort du condamné automatique, indispensable. Une véritable société matriarcale en somme.
Comme les masculinistes, je ne pense pas seulement que l’on «s’acharne sur les hommes» mais que les féministes de toutes sortes veulent nous éradiquer, nous les hommes.
«A partir de données de plus d’une vingtaine de pays, un article du Financial Times a mis en évidence la progression, depuis six ans, d’un fossé idéologique de 30 points environ entre les filles et les garçons de la génération Z, notamment sur les questions d’égalité.
La France n’est pas épargnée par cet inquiétant phénomène. L’alerte a été donnée en janvier par le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes. Les résultats de son Baromètre annuel du sexisme rapportent, là aussi, un écart de près de 30 points entre les femmes et les hommes de moins de 35 ans, sur la perception des inégalités dans la famille (28 points) comme dans la rue ou les transports (27 points). Le clivage se confirme et se polarise, s’alarment les auteurs du rapport, qui constatent que plus l’engagement en faveur de femmes s’exprime dans le débat public, plus la résistance s’organise. Ils s’inquiètent notamment de la progression des réflexes masculinistes et comportements machistes chez les jeunes hommes adultes : 28 % des 25-34 ans estiment que les hommes sont davantage faits pour être patrons (contre 9 % des 50-64 ans) ; 52 % pensent qu’on s’acharne sur les hommes.
Je n’étais pas supposé évoluer de cette manière. J’ai toujours défendu l’égalité des sexes entre les hommes et les femmes, ou entre les femmes ou les hommes comme il faut désormais l’écrire. Et c’est vraisemblablement là où réside le problème, si l’on ne reconnaît qu’une façon de dire les choses pour être un bon défenseur de l’égalité des sexes.
J’adore mon épouse et j’ai toujours eu pour principe de partager toutes les tâches ménagères, ou plutôt de vivre dans un équilibre où chacun participe. Je n’ai aucun problème avec l’égalité des salaires entre hommes et femmes, ayant longtemps milité pour une telle égalité en entreprises.
Bon évidemment, pour suivre les points évoqués par le Haut conseil à l’égalité, je me suis fait à l’idée de toujours payer les additions, que l’homme doit défendre la femme, même si j’abandonne plaisamment l’idée de la galanterie puisque c’est antinomique avec l’égalité des sexes. Surtout, je sais que les mères ou les femmes peuvent être aussi facilement des dragons que les hommes, peuvent dominer ou écraser leurs conjoints ou leurs enfants. Ce n’est pas le sexe qui compte mais le comportement de chacun et chacune. Et l’éducation reçue, le travail psychologique réalisé sur soi, sur ses propres déviances, sur ses propres démons.
Non, mon seul problème, c’est le féminisme agressif, c’est cette agressivité féministe cherchant à rendre responsable les hommes de tous les malheurs qui tombent sur certaines femmes. Cette explication si simple à leur situation personnelle ou professionnelle dont elles rendent responsables le sexisme de la société et des hommes qui les entourent.
La cause de ma bascule dans le masculinisme, c’est #meetoo, c’est #balancetonporc.org, c’est toutes les affaires successives qui éclaboussent un par un tous les hommes un tant soit peu célèbres ou connus.
Et si le problème n’était pas le masculinisme mais le féminisme ? Mais si les médias comme Le Monde, comme la majeure partie des journalistes télévisés ou de presse écrite, n’étaient pas essentiellement composés de femmes, peut-être qu’une autre opinion médiatique pourrait émerger dans les médias. Elles ont déjà gagné la guerre en France. Et ceux qui osent le contester sont attaqués judiciairement ou considérés comme des masculinistes.
M’est-il possible de dire réellement que le seul problème est le féminisme ? Non. Les femmes sont régulièrement victimes d’agression sexuelle au cours de leur vie, ce qui n’est pas le cas des hommes. Elles seront aussi plus fréquemment victimes de commentaires misogynes au cours de leur vie professionnelle, à la différence des hommes. Tout ceci n’est pas contestable. Je me réjouis même d’avoir des fils plutôt que des filles, parce que j’aurais peur pour elles dès lors qu’elles devraient sortir. Un garçon n’a qu’à craindre un détraqué sexuel. Une fille doit craindre potentiellement tous les hommes qu’elle croise. Tout est plus dangereux pour une femme, comme par exemple une simple ballade en montagne ou au bord de la mer.
Mais le féminisme est aujourd’hui allé trop loin, dans sa rage contre les hommes. Une femme âgée peut se trouver avec de jeunes hommes sans jugement négatif. Un homme âgé avec de jeunes femmes est un sale pervers et il est immédiatement considéré comme ayant abusé d’elles et elles seront incitées à porter plainte, à se plaindre d’agressions sexuelles et d’emprises. #meetoo et #balancetonporc.org sont allés beaucoup trop loin pour que je me sente encore le moins du monde féministe.
Même les lois sur la parité en matière électorale et politique vont également trop loin. Et pourquoi ne pas imposer des listes sur lesquelles on trouvera un ouvrier, une ouvrière, un paysan, une paysanne (au SMIC maximum), un cadre et une cadre, un enseignant et une enseignante, une infirmière et un infirmier ? Pourquoi prioriser la représentation des genres sexuels (bientôt il faudra aussi des binaires, des transsexuels, des homosexuels et des homosexuelles) et pourquoi ne pas prioriser l’appartenance à la catégorie sociale des gens qui font les lois ou qui nous gouvernent ? Ou bien leur appartenance à des classes d’âge ? Moins de 30 ans, de 30 ans à 49 ans, plus de 50 ans ? Parce que ce serait une énorme usine à gaz ? Mais c’est déjà une énorme usine à gaz électorale.
Comment et de quelles manières les féministes ont-elles réussi à faire accepter, à faire considérer, que l’appartenance à un milieu social ou à une classe d’âge n’avait aucune importance, que cela n’influait en aucune façon sur les lois ou les règlements qui étaient votés ou mis en œuvre, mais que le sexe des élus avait par contre une énorme importance et qu’il fallait une parité, ou une majorité de femmes, pour que les lois soient bien votées ou le gouvernement bien géré ? Si les uns ou les autres n’ont supposément aucune importance, alors que pourtant, les jeunes, les ouvriers sont très mal représentés au parlement ou dans les échelons communaux ou régionaux, il n’y a aucune raison que le sexe ait plus d’importance. Si ce n’est pour plaire à une obligation de féminisme auquel nous sommes tous contraints d’obéir. Même moi puisque cet article sera taxé de sexisme et d’anti féminisme puisque je n’y respecte pas l’obligation de saluer le féminisme.
Saucratès
Du racisme anti-blancs
Quelques questions sur le racisme
Par Saucratès
Saint-Denis de la Réunion, dimanche 10 décembre 2023
Nota bene : Je ne voudrais pas que l’on m’accuse de considérer que le racisme n’existe pas, que seul le racisme anti-blancs existe en France. Ce n’est pas mon idée. Le racisme existe évidemment, en France comme partout ailleurs. Même si, au sein de cette France, le département de la Réunion constitue une sorte de havre de paix où de nombreuses communautés ont réussi à vivre de manière sereine, où les apparences et les couleurs de peau sont juste des évidences (chinois, malbaraise, cafre, créole, mahorais, zoreil), sans que cela ne dénote aucun jugement, aucun racisme.
Il reste à déterminer ce qui, dans ce racisme, relève de la haine et de la stupidité des autres, des racistes, et ce qui relève de l’attitude et le regard des victimes elles-mêmes, notamment face à ce que les sociologues appellent le racisme institutionnel de l’administration française elle-même. Il me semblait néanmoins important de le souligner en introduction pour qu’on ne se méprenne pas sur le sens de mon argumentation. Le racisme anti-blanc, de même que l’antisémitisme, n’est qu’une fraction des comportements racistes que l’on observe en France.
Qu’est-ce que le racisme ? Est-ce une question qui a un sens aux yeux de tous ? Ceux qui indiquent en être victimes depuis leur plus jeune âge peuvent-ils accepter que l’on pose cette question ? Pour ces populations issues de l’immigration en France, dont la couleur de peau n’est pas blanche, qui peuvent considérer que le racisme, c’est ce qu’ils vivent tous les jours, tout le temps. Et que le fait de tenter de le définir, revient à considérer comme nul et non avenu ce qu’ils vivent régulièrement. Comme si on leur demandait : «dites-nous en quoi ce que vous vivez est du racisme ?»
Voilà ce qu’écrit France Info sur le racisme anti-Blancs et le racisme en général :
«L'existence d'un racisme anti-Blancs fait toutefois l'objet de débats en France. Si la justice a bien reconnu des cas d'injures racistes pour des paroles prononcées envers des personnes blanches, les études d'opinion et les travaux de sociologues montrent qu'il existe une vraie différence entre ces insultes et l'expérience des personnes non-blanches en France. Les Blancs ne rencontrent pas de désavantages en raison de leur couleur dans les orientations à l'école, l'accès à l'emploi, au logement, à la santé ou dans les relations avec les institutions, détaillait ainsi le démographe et sociologue Patrick Simon.»
L’ancien premier ministre Édouard Philippe se prononce donc lui aussi sur ce racisme anti-blancs, objet de tous les débats, à la suite du Rassemblement national, mais assez simplement en ne l’excluant pas immédiatement.
Il y a donc opposition d’expériences et de vécus entre les blancs et les noirs autour de cette question du racisme. Et tenter de le définir ou de le circonvenir est une manière comme une autre de se faire une opinion sur cette question du racisme.
Si le racisme c’est de rejeter l’autre en fonction de sa couleur de peau, de l’insulter et de l’agresser physiquement ou oralement dans un endroit où cette personne est minoritaire ou bien non majoritaire, alors effectivement, le racisme non-blancs existe dans nos cités, dans nos villes et aussi dans certains départements d’outre-mer français.
Si on retient une définition plus institutionnelle du racisme, dans un regard plus sociologique comme l’écrit le sociologue Paul Simon, on retiendra alors pour définir le racisme, comme il l’indique, des expériences de désavantages en raison de leur couleur de peau dans les orientations à l'école, l'accès à l'emploi, au logement, à la santé ou dans les relations avec les institutions.
Au fond, pour ceux que l’on appelle les personnes racisées, issues de l’immigration, elles ont l’impression que le racisme a muté. Avec le développement d’une forme de tolérance accrue dans la société envers les différences de couleur de peau, avec la criminalisation de tout acte raciste fondé sur la couleur de peau, les personnes racisées ne sont plus forcément très souvent confrontées aux insultes et aux agressions verbales ou physiques quant à leur apparence et à leur couleur de peau. Ce n’est peut-être plus tout à fait leur vécu. Par contre, le racisme pour ces personnes continue de correspondre à ce qui fait leur vécu : l’orientation à l’école, l’accès à l’emploi, au logement, à la santé et les relations avec les institutions.
Si le racisme est le fait d’être victime plus que de raison de contrôles (au faciès) par les forces de police en comparaison d’autres personnes de couleur blanches, ces personnes racisées s’estimeront victimes du racisme institutionnel de la police, même si les policiers qui les contrôlent sont eux-mêmes racisées.
Inversement, pour les personnes blanches de peau, le racisme restera les insultes et les agressions les visant en tant que personnes de couleur blanche de peau. Ces personnes-là ne rencontrent pas encore, ou bien très rarement, de difficultés dans l’orientation à l’école, dans l’accès à l’emploi, au logement, à la santé ou dans les relations institutionnelles, ou bien parce qu’elles ne les rattachent pas à leur couleur de peau. Parce qu’on a tous parfois des difficultés à communiquer avec des enseignants, à obtenir la bonne orientation pour nos enfants, à vivre des situations d’injustice en matière scolaire, punitions injustes. On a tous parfois des difficultés à trouver un travail et on peut rester longuement au chômage. De même, l’accès au logement est compliqué et la concurrence entre locataires féroce. Les réponses des médecins ne sont pas toujours faciles à obtenir. Et il vaut mieux pour tout le monde à ne pas avoir affaire à la police, à la gendarmerie ou à la justice. Donc on fait forcément profil bas lors d’un contrôle, parce qu’à tout moment, ce contrôle peut déraper. Alors effectivement, quelque soit la personne en face de vous, si vous partez en live, si vous l’accusez d’être raciste, si vous la traitez d’incompétente ou si vous lui niez le droit de vous contrôler, cette personne, quelque soit son statut, gendarme, flic, juge, caissière, vigile de supermarché, vous pourrira la vie, même si vous pensez être dans votre bon droit. Même si c’est à raison.
Au fond, le problème est peut-être de considérer comme des comportements racistes toutes ces petites violences institutionnelles, tous ces petits tracas institutionnels, qui concernent tout le monde, qui frappent tout le monde. Peut-être que certains d’entre nous en ont plus que les autres. Certains d’entre nous sont peut-être plus confrontés que d’autres à ces situations. À moins que leurs comportements, leurs attitudes, leurs façons d’être ou de vivre les exposent plus que d’autres à ces petits tracas, à ces petites violences.
Dans le racisme institutionnel, tout est peut-être manière de voir. Si vous estimez qu’un contrôle d’identité est forcément un contrôle au faciès, et qu’il vous humilie devant vos enfants ou vos proches, vous le prendrez comme un acte raciste au lieu d’y voir le signe d’une police qui vous protège, vous et votre famille. Un enseignant d’anthropologie aimait raconter ces difficultés pour trouver un logement en France, racontant qu’après s’être fait éconduire par un propriétaire, il s’était fait passer pour un blanc au téléphone pour s’entendre dire que le logement était toujours libre. Certes. Mais combien de personnes de toute couleur de peau se font éconduire par des propriétaires qui recherchent le locataire disposant des meilleures références et des meilleures garanties. Et concernant l’accès au travail, n’est-il pas tout aussi compliqué de trouver un travail pour un salarié de plus de 50 ans ou de plus de 60 ans, sans que cela puisse être considéré comme un acte raciste ? Du racisme anti-vieux ?
Au-delà de ce racisme institutionnel qui ne dépend que du point de vue et de l’état d’esprit de celui qui y est confronté, de sa manière de voir ces petits tracas et violences quotidiennes, il y a le racisme caractérisé, ces violences physiques et verbales qui constituent des actes racistes.
Dans notre société française où la couleur de peau racisée est devenue un brevet de coolitude, où les personnes racisées subissent peut-être moins que par le passé cette forme de racisme primaire, banalisée, il est peut-être normal que ces mêmes personnes s’opposent à l’idée que ces mêmes violences dirigées contre des blancs sont considérés comme du racisme. Il ne faut pas que les exploiteurs blancs puissent se présenter eux-aussi comme des victimes ! Ce serait le monde à l’envers. D’où le fait que SOS Racisme se prononce rarement en défense de personnes de couleur blanche de peau victimes d’injures ou d’agressions racistes. Ou qu’elle ne se prononce pas sur ces faits aux Antilles. Probablement parce que les blancs n’ont rien à y faire, que ce soit aux Antilles, en Afrique ou ailleurs, surtout pour s’y comporter en terrain conquis.
D’où désormais un débat national pour modifier le regard sur le racisme, afin que les violences et les agressions verbales et physiques visant les blancs ne soient pas considérées comme des actes racistes, pour privilégier tous ces actes de la vie quotidienne qui sont sensés pourrir la vie des pauvres victimes racisées victimes du racisme de la société française dans son ensemble. Ou quand le sociologue investit le champ politique pour défendre les intérêts d’un groupe d’individus particulier en délaissant l’objectivité des situations!
Saucratès