Critiques de notre temps

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Prise d’otage de la Bnp Paribas - L’excuse climatique a bon dos

Prise d’otage de la Bnp Paribas

L’excuse climatique a bon dos

Par Saucratès 

 

Saint-Denis de la Réunion, dimanche 30 octobre 2022

 

Si vous l’avez loupé l’information médiatique, un certain nombre d’associations qui avait attaqué avec succès l’Etat français pour inaction climatique s’attaquent désormais à la BNP Paribas pour la faire également condamner en tant que premier financeur mondial des principales majors du pétrole et du gaz.

 

https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/10/26/bnp-paribas-mise-en-demeure-de-cesser-de-financer-les-energies-fossiles-et-le-chaos-climatique_6147358_3244.html

 

Certains de mes lecteurs seront certainement persuadés que c’est l’une des seules façons de forcer les entreprises et les banques à mettre fin à l’exploitation des énergies fossiles. Une telle condamnation aurait certainement un impact important, mais elle aurait aussi un impact terrible sur nos vies, sur notre façon de nous considérer les uns les autres. 

 

«Après L’affaire du siècle, l’affaire BNP Paribas ? Les organisations non gouvernementales Notre affaire à tous et Oxfam France, qui ont contribué à faire condamner l’Etat en justice pour son inaction climatique, entendent désormais ouvrir le procès d’un financeur du chaos climatique. Un premier jalon a été posé, mercredi 26 octobre : les ONG, rejointes dans leur démarche par Les Amis de la Terre, ont mis formellement en demeure la première banque française de cesser de soutenir le développement des énergies fossiles, a appris Le Monde.

 

Elles s’appuient sur la loi concernant le devoir de vigilance, qui oblige les grandes entreprises françaises à identifier les risques et à prévenir les atteintes graves à l’environnement et aux droits humains pouvant résulter de leurs activités. En l’espèce, les associations reprochent à BNP Paribas de ne pas l’appliquer en matière climatique, en continuant à financer des projets pétroliers et gaziers. Elles fixent un ultimatum au groupe bancaire : il a trois mois pour se mettre en conformité avec la loi. A défaut, les associations saisiront le tribunal judiciaire de Paris. Avec l’objectif d’aboutir au premier contentieux climatique au monde impliquant une banque commerciale. Jusqu’ici, seuls des Etats (la France, les Pays-Bas) et des groupes pétroliers (Shell) ont été condamnés.

  
BNP Paribas est responsable de la crise climatique, car elle finance les énergies fossiles. Elle est en train de devenir coupable, car, depuis l’accord de Paris [sur le climat, conclu en décembre 2015, lors de la COP21], malgré ses grandes promesses, la première banque française n’a toujours pas coupé le robinet, s’insurge Cécile Duflot, directrice générale d’Oxfam France et ancienne patronne des Verts.Nous sommes convaincus que la justice nous aidera à mettre fin à une hypocrisie en passe de devenir mortelle.

 

Pourquoi cibler BNP Paribas plutôt qu’une autre banque ? Parce qu’elle est le premier financeur mondial des principales majors du secteur, justifie Lorette Philippot, spécialiste des questions climatiques et financières aux Amis de la Terre. Entre 2016 (après la conclusion de l’accord de Paris) et 2021, le groupe a injecté plus de 43 milliards de dollars (43,4 milliards d’euros) dans les huit principales compagnies pétrolières et gazières européennes et américaines.

 

Aucune autre banque au monde n’a investi autant sur cette période, selon les données compilées dans l’édition 2022 du Banking on Climate Chaos, rapport de référence piloté par une dizaine d’ONG, dont Reclaim Finance. Les américaines City et J.P. Morgan Chase, qui complètent le podium, ont seulement injecté 36 milliards de dollars sur la même période. Toujours à titre de comparaison, les françaises Crédit agricole et Société générale se classent en neuvième et dixième position, avec respectivement 15 milliards et 13 milliards de dollars. BNP Paribas est ainsi le premier bailleur de fonds de BP et Shell et le financeur majeur pour six autres géants : Total, Chevron, ExxonMobil, ENI, Repsol et Equinor.»

 

Stéphane Mandard, Le Monde

 

Nous sommes face à des preneurs d’otages médiatiques qui ont gagné leur première prise d’otages et qui sont désormais certains de pouvoir attaquer et vaincre sans risque en prenant d’autres cibles en otage. Les juges, l’Etat français en les encourageant afin de prendre le contre-pied des gilets jaunes français, les gendarmes des marchés financiers, ont une responsabilité écrasante dans cette situation, dans ces prises d’otages et celles qui suivront. 

Car il s’agit ni plus ni moins que de déformer complètement l’objet des lois francaises pour leur faire dire ce qu’elles ne disent pas. Ces diverses associations chapeautées par les anarcho-écologistes comme les louves alpha des mouvements écologistes, par Cécile Duflot ou par Lorette Philippot, ne doivent pas pouvoir décider ce que nous aurons le droit de consommer, ce que nous aurons le droit d’acheter, de faire financer par une banque. Elles ne doivent pas pouvoir décider si nous avons ou non droit d’acheter un véhicule à moteur thermique ou électrique, ou si nous devons nous déplacer en bus ou en vélo, si nous avons le droit d’acheter et de vivre dans une maison individuelle, dans une zone pavillonnaire, ou si au contraire nous devons vivre dans des barres d’immeubles, si nous devons partager à 4, 5 ou 10 des appartements éco-responsables. 

Si ces gens-là l’emportent, gagnent, s’ils réussissent à faire condamner BNP Paribas en tant que financeur et responsable du chaos climatique, les banques seront après cela obligées de juger, contrôler ce qu’elles financent et l’objet que l’on fait de leurs financements. Demain, des écologistes, des louves alpha, Cécile Duflot et son association de féministes écologistes extrémistes, auront la possibilité de faire condamner vous ou moi sous prétexte que l’on aura eu un train de vie dispendieux en terme climatique. Il achetait de la viande une fois par mois, vous vous rendez compte ! Il circulait dans une vieille guimbarde qui brûlait du diesel, rendez-vous compte !

 

Nous rentrons dans une dictature écologiste. Ces gens-là ne doivent pas gagner, et ce ne sera pas facile, car un avocat de mes amis me racontait que les juges sont fainéants et qu’ils ne lisent jamais leurs dossiers. Les juges ne connaissent même pas la loi ; ils ne s’intéressent qu'à ce qui sera bon pour leur carrière. Et évidemment, un procès de ce type sera extrêmement bénéfique pour le juge qui en sera bénéficiaire. Bien au contraire, ne pas condamner la banque serait s’exposer à une campagne médiatique terrible, à des plaintes pour harcèlement sexuel de la part des louves alpha des mouvements ecologistes, et ce juge n’aura pour seule possibilité de condamner la BNP Paribas même si la loi visée par ces associations écologistes, Oxfam, ‘Notre affaire à tous’ et ‘Les amis de la Terre’, ne concerne en aucun cas ce qu’ils veulent faire condamner. 

Qu’est-ce donc que «ce devoir de vigilance, qui oblige les grandes entreprises françaises à identifier les risques et à prévenir les atteintes graves à l’environnement et aux droits humains pouvant résulter de leurs activités» ? Il s’agit d’une loi adoptée définitivement en mars 2017, n° 2017-399 du 27 mars 2017 relative au devoir de vigilance des sociétés mères et des entreprises donneuses d’ordre, à l’issue d’une épopée législative, et en partie censurée par le Conseil constitutionnel. Elle ne concerne apparemment que les entreprises employant plus de 5.000 salariés en France (ou 10.000 dans le monde) en leur sein et dans leurs filiales directes et indirectes.

 

https://plan-vigilance.org/wp-content/uploads/2019/06/2018-VPRG-Français.pdf
 

«L’entreprise a l’obligation de mettre en place un plan de vigilance élaboré, mis en œuvre et publié par l’entreprise, contenant des mesures propres à identifier les risques et à prévenir les atteintes graves envers les droits humains et les libertés fondamentales, la santé et la sécurité des personnes ainsi que l’environnement, résultant des activités de la société, de ses filiales, ainsi que des activités des sous-traitants ou fournisseurs avec lesquels est entretenue une relation commerciale établie.

 

  • Une cartographie des risques ;  
  • Des procédures d’évaluation régulière de la chaîne de valeur ; 
  • Des actions adaptées d’atténuation des risques ou de prévention des atteintes graves ; 
  • Un mécanisme d’alerte et de recueil des signalements ; 
  • Un dispositif de suivi des mesures mises en œuvre et d’évaluation de leur efficacité.»

 

Il parait qu’il faut avoir confiance en la justice ! Mais la justice peut-elle ne pas être politicienne ? Le juge qui sera chargé de ce jugement privilégiera-t-il son intérêt personnel, son exposition médiatique, le tribunal médiatique qui lui sera offert, comme les juges des plus hautes instances administratives françaises dans l’affaire du siècle ? 

Il est surprenant d’observer que ces affaires n’éclatent qu’en France et aux Pays-Bas, c’est-à-dire dans des pays où la justice trouve amusant de condamner leurs propres autorités ou leurs propres entreprises nationales, où les juges ne protègent ni les petites gens, ni leur pays ! Aux Etats-Unis, en Chine ou en Russie, les responsables de ces associations seraient probablement empêchées de continuer de nuire. Raison vraisemblablement pour laquelle ces associations ne nuisent que chez nous, en Europe et en France ! 

 

Saucratès



30/10/2022
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