Critiques de notre temps

Critiques de notre temps

Morale et politique


La philosophie, Kant et la politique

Je rêve à la philosophie comme havre de paix dans l’enfer politique et l’enfer des relations internationales. Plutôt que d’énoncer des vérités absolues comme les vulgaires présentateurs médiatiques qui pullulent dans les médias, comme les innombrables hommes d’état, petits ou parfois grands, qui pullulent dans le monde entier, j’espérais que la philosophie et les philosophes qui professaient la philosophie pouvaient offrir un autre regard au monde, une autre vision de l’actualité, en dehors de l’hystérisation du débat politique. Peine perdue.

 

J’ai cru trouver sous la plume de Mickaël Fœssel une telle approche, notamment lorsqu’il rappelait que c’est la philosophie de Kant qui permet d’expliquer que «la philosophie s’identifie aujourd’hui communément à la critique des autorités en matière de savoir et de pouvoir …». 

«Comme son étymologie l’indique, la critique résulte d’une crise. Elle naît de ce que Kant diagnostique comme étant la crise de la métaphysique, à savoir que les discours portant sur les choses qui sont hors de l’expérience - Dieu, l’âme ou la liberté - se contredisent sans que l’on puisse les départager. Certains prétendre que l’âme est matérielle, d’autres qu’elle est immatérielle, les uns affirment et les autres nient l’existence de Dieu, etc. À partir de là, Kant identifie une crise dans les fondements du savoir. Et, pour sortir de l’arène métaphysique, ce Kampfplatz, dit-il, où les philosophes s’opposent de manière vaine et interminable, eh bien il ne faut pas y entrer, mais réfléchir aux règles du jeu. Le geste critique consiste à interroger les conditions qui rendent les discours vrais. À quelles conditions est-il possible d’accéder à une connaissance objective ?»

 

https://www.philomag.com/articles/michael-foessel-lhumanite-cest-la-liberte-point-final

 

Mais je suis tombé dans le journal Le Monde sur un autre article de ce même Mickael Fœssel sur l’extrême-droite, je me suis rendu compte qu’il y avait un monde entre les écrits du philosophe et la mise en œuvre qu’il en faisait dans la réalité politique, dans son combat contre l’extrême-droite.

 

https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/07/06/dreux-1983-une-lueur-au-commencement-de-la-nuit-par-michael-f-ssel_6247325_3232.html

 

On peut penser personnellement tout ce que l’on veut de l’extrême-droite, entre ceux qui y militent et ceux qui sont persuadés qu’on a déjà essayé l’extrême-droite en 1941 et que l’on sait ce qui en a découlé. On voit surtout que certains en appellent au front républicain, à l’arc républicain pendant les élections pour faire battre les candidats d’extrême-droite, et puis ensuite estiment que ces mêmes députés présentés comme la lie de la société doivent avoir droit à certains postes à l’Assemblée nationale. Quoiqu‘en puisse en penser, il serait utile que la philosophie nous offre un angle de lecture serein du monde, et non pas participe à l’hystérie collective en énonçant des vérités supposées.

 

Aucune victoire électorale ne se déroule de manière propre et policée. La campagne électorale de Dreux de l’extrême-droite n’est pourtant pas très différente de la prise de la mairie de Saint-Denis par les socialistes autour d‘Annette ou de Bareigh. Ou de la campagne électorale de Paris par Anne Hidalgo. Ou bien encore des dernières élections législatives de 2024 où l’ensemble des médias encartés dans l’arc républicain ont enchaîné les éditoriaux catastrophiques et les manipulations de l’opinion publique. Mais c’était évidemment pour la bonne cause, combattre l’extrême-droite, et toutes les excuses et toutes les armes sont bonnes pour empêcher une telle victoire. 
 
Aussi, ce qui s’est passé en 1983 à Dreux était sûrement abominable. Mais on en trouverait d’aussi terribles campagnes électorales dans pleines d’autres villes, dans plein d’autres circonscriptions électorales, à plein d’autres époques, avec les mêmes lots de manipulations médiatiques, de mensonges et de rumeurs malveillantes, de traîtrises, de la part d’autres partis politiques, de droite, de gauche ou du centre. Et ce n’est pas selon moi la place d’un philosophe écrivant sur Kant de s’essayer à un tel exercice, sans essayer de mettre en œuvre sa propre définition de ce que doit faire la philosophie à la suite du Kantisme : «réfléchir aux règles du jeu, interroger les conditions qui rendent les discours vrais, déterminer les conditions permettant d’accéder à une connaissance objective.»

 

La question est donc celle-là. Dans le monde politique national ou international dans lequel nous vivons, comment la philosophie peut-elle nous apporter un éclairage non partisan dans les débats autour des extrêmes-droites européennes et leur exclusion de toute représentation collective, autour des différences de perception entre les dangers que représentent les extrêmes-droites et les extrêmes-gauches, autour des alliances de tous les autres partis, ceux appartenant à l’arc républicain, contre l’extrême-droite, autour de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, entre Israël et les palestiniens du Hamas, autour de la remise en cause en Afrique des processus électoraux et la condamnation par les gouvernements occidentaux de la généralisation des putschs militaires etc ? 
 
Sur tout ceci, je ne peux rien attendre de Mickaël Fœssel qui assène comme les autres ses certitudes que je pense politiciennes.

 
On nous certifie que nous vivons en démocratie mais les libertés publiques n’ont jamais été aussi restreintes que de nos jours, probablement parce que nous touchons du doigt la potentialité d’une véritable démocratie. Dans les 1960, il n’y avait pas véritablement de démocratie comme aujourd’hui pour toute une fraction de la population française : les jeunes, les femmes, qui vivaient toujours sous la coupe du chef de famille, pratiquement comme à Rome près de 2.000 ans auparavant.
 
Nous vivons ainsi dans un monde où la liberté d’opinion et d’informer est bafouée. Il apparaît normal à l’Arcom que l’ensemble des médias n’offrent aucune tribune à une extrême-droite représentant 30% des électeurs mais l’Arcom condamne et interdit de diffusion sur la TNT des chaînes qui selon eux mettent trop en avant les positions de la droite et de l’extrême-droite. Et LFI de jubiler sur l’exclusion de C8 de la TNT et de regretter que CNews n’ait pas elle-aussi été exclue de la TNT. Et si on avait interdit de publication Le Monde ou L’Humanité pour non représentation des idées de l’extrême-droite ? Si un gouvernement d’extrême-droite prenait un jour une telle décision, ce serait la démocratie qui serait en jeu. Le retour de la censure. Un appel au soulèvement de tous les républicains. Et pour C8 ou NRJ12 ? En le disant, on comprend l’inanité d’un tel reproche : le principe est justement d’empêcher toute diffusion des idées d’extrême-droite !

 
Au fond, rien, nul ne peut offrir la moindre sérénité, la moindre interprétation mesurée et dépassionnée dans ce monde où l’hystérie domine. On ne peut être que pour ou contre, partisan d’un côté ou de l’autre. Certains ont défini unilatéralement le BIEN et le MAL. Le BIEN est d’un coté, contre la Russie, contre le Hamas, contre les extrêmes-droites, contre Trump, contre les juntes militaires (mais comme le BIEN interdit de critiquer l’Afrique, on évite soigneusement de se prononcer), pour tout ce qui est LGBTQIA+, pour l’islamisme modéré,  pour la lutte contre le réchauffement climatique, etc. Le MAL est l’autre côté : ceux qui ne condamnent pas la Russie, le Hamas, les extrêmes-droites, ceux qui ne condamnent pas Trump, les juntes militaires, ceux qui n’applaudissent pas les LGBTQIA+, l’islamisme, la lutte contre le réchauffement climatique, etc. 

Un homme de BIEN condamne désormais. Ceux qui ne condamnent pas ce que l’on nous dit de condamner sont les adeptes du MAL. Voilà la nouvelle philosophie de notre époque !

 

 

Saucratès


26/07/2024
0 Poster un commentaire

CIVITAS, coupable ou victime expiatoire

CIVITAS, coupable ou victime expiatoire ?

Par Saucratès

Saint-Denis de La Réunion, jour de l’Assomption (mardi 15 août 2023)

 

Les ministres de l’intérieur en France (j’allais dire un peu virulents, mais ils sont dans la réalité tous virulents, de Nicolas Sarkozy à Charles Pasqua, en passant par Manuel Valls ou maintenant l’actuel ministre macroniste de l’intérieur, Gérald Darmanin), mais aussi les premiers ministres, qui aiment s’afficher sur les sujets régaliens, adorent cibler des ennemis de l’intérieur en les accusant péremptoirement d’être des antisémites. Et il s’agit là d’une accusation sans appel possible, qui, une fois lancée, se suffit à elle-même, possède sa propre légitimité et présente l’avantage, ou l’inconvénient, d’interdire toute contestation. Toute personne qui voudrait défendre ou contester l’abominable antisémite serait immédiatement taxée d’être également un antisémite. CQFD. Ou bien le serpent se mord la queue. 

 

Rappelons-nous bien, sous les socialistes, Manuel Valls, alors premier ministre, en quête d’un dérivatif, avait ciblé l’humoriste Dieudonné en l’accusant d’être un antisémite et en faisant interdire ses spectacles partout en France. On peut se moquer de tout en France, sauf des musulmans, d’Allah, de Mohamet, et surtout pas d’Israel, des juifs, sans oublier désormais de l’Ukraine, des ukrainiens et des ukrainiennes et de son leader charismatique et si beau et si intelligent et si grand. Par contre, se moquer de Dieu, du pape, des chrétiens, c’est permis, toléré, encouragé, célébré, applaudi, signe d’une ouverture et d’une indépendance d’esprit, signe d’une occupation salutaire.

 

Donc aujourd’hui, notre ministre macroniste de l’intérieur, Gérald Darmanin, futur présidentiable, décide d’en découdre avec l’association ultra-catholique CIVITAS en demandant sa dissolution, en dénonçant des «propos ignominieux tenus lors de l’université d’été de juillet du groupuscule». Il s’était précédemment attaqué à l’association ‘Soulèvement de la Terre’ et la NUPES est bizarrement absolument contre. Mais là, CIVITAS, tout le monde est d’accord.

 

https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/08/07/gerald-darmanin-annonce-engager-la-dissolution-de-l-organisation-catholique-integriste-civitas-apres-des-propos-antisemites_6184729_823448.html


De quels propos ignominieux et antisémites est-il ici question ? Il s’agit d’une intervention de Pierre Hillard, tenus lors du rassemblement de l'UDT Civitas à Pontmain, dans le département de la Mayenne, dénoncée par la LICRA et relayée par les députés de la NUPES. Pierre Hillard y développe l’idée que les politiques d’intégration des étrangers de religion musulmane trouvent leur origine dans la loi d’émancipation des juifs du 27 septembre 1791 votée par l’Assemblée nationale révolutionnaire et promulguée par le Roi de France Louis XVI.

 

«Louis, par la grâce de Dieu et par la loi constitutionnelle de l'État, roi des Français, à tous présents et à venir, salut. L'Assemblée nationale a décrété et nous voulons et ordonnons ce qui suit: Décret de l'Assemblée nationale du 27 septembre 1791:

 

L'Assemblée nationale considérant que les conditions nécessaires pour être citoyen français et pour devenir citoyen actif sont fixées par la Constitution, et que tout homme qui, réunissant lesdites conditions, prête le serment civique et s'engage à remplir tous les devoirs que la Constitution impose, a droit à tous les avantages qu'elle assure ; révoque tous ajournements, réserves et exceptions insérés dans les précédents décrets relativement aux individus juifs qui prêteront le serment civique, qui sera regardé comme une renonciation à tous privilèges introduits précédemment en leur faveur. »

 

Conclusion de la LICRA : «Nous interpellons @GDarmanin et @NunezLaurent et demandons une condamnation ferme ainsi que la dissolution de Civitas ! @_LICRA»

 

https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/08/08/dissolution-de-civitas-le-gouvernement-cible-pour-la-premiere-fois-les-catholiques-integristes_6184829_3224.html

 

Soyons clair, cette idée et ce rapprochement sont stupides. Les débats à l’Assemblée nationale dans les deux années précédant 1791 rappellent la violence de l’antisémitisme de nombre de parlementaires de l’époque, mais également que déjà des musulmans peuvent être ou devenir citoyens français, selon WIKIPEDIA, mais pas les juifs. Et cette même page WIKIPEDIA rappelle la condition abominable faite aux juifs dans toute l’Europe, excluant de la citoyenneté, interdit de certains métiers, cantonnés à habiter dans des ghettos, et interdit d’ester en justice ou contraint à des procédures abominables, comme le serment more judaico.

 

Alors évidemment, voire dans cette loi du 27 septembre 1791 l’origine des politiques assimilationnistes ultérieures est stupide ! Penser que la remise en cause des politiques assimilationnistes pourrait nécessiter de remonter jusqu’à cette loi révolutionnaire (et royale), et la remettre aussi en cause, est également particulièrement stupide et inutilement vexatoire. Mais s’agit-il pour autant de propos ignominieux et antisémites ? Et doit-on dissoudre CIVITAS parce qu’un idiot y a prononcé un discours stupide ? Non. Pas selon moi. Faut-il dissoudre WIKIPEDIA parce qu’un article y explique les débats survenus dans l’Assemblée nationale de l’époque sur la question de la citoyenneté des juifs ? Non. Faut-il dissoudre le ministère de l’intérieur parce qu’un article y parle de cette même loi du 27 septembre 1791 ? Non plus. Faut-il dissoudre la LICRA parce qu’elle appelle à dissoudre un mouvement catholique et que c’est ignominieux d’attaquer un mouvement catholique, fut-il intégriste ? Non.

 

https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/08/13/dissolution-de-civitas-faire-des-juifs-de-france-des-etrangers-releve-d-une-falsification_6185276_3232.html

 

Tout le monde y va donc de sa petite musique. La LICRA, la NUPES et Darmanin veulent la dissolution de CIVITAS. Pierre Salmona nous explique quant à lui que «contrairement à ce qu’affirme Hillard, les juifs n’ont pas été naturalisés en 1791 mais émancipés». Bon, c’est un peu jouer sur les mots dans le cas présent, même si la formule est historique. Parce que la question derrière cette querelle d’historiens est bien de savoir, à cette époque, et pendant deux ans, si «les juifs vivant en France peuvent prétendre ou non à la citoyenneté française», droit qui leur était refusé à cette époque. «À cette époque, seule une communauté sépharade, qu'on appelle les Juifs portugais ou espagnols, résidant dans le sud-ouest et à Avignon, disposent depuis seulement 1787 de l’égalité civile.»

 

On se trouve ainsi devant une querelle de termes utilisés, d’historiens sur une matière qui est l’histoire, sur des sujets extrêmement sensibles. Soyons clair, l’Europe a appliqué des politiques abominables à l’encontre des citoyens européens de relevions juive. La France a même été le premier état européen à casser le statut discriminatoire des juifs par cette loi de 1791. Et si émettre une opinion historique sur l’histoire des juifs peut être traité comme de l’antisémitisme, c’est extrêmement dangereux parce qu’on pourrait aussi considérer que l’article de Pierre Salmona énonce également des positions antisémites en rappelant simplement l’histoire de cette loi … ou moi-même.

 

Faut-il rappeler ce que signifiait le serment More Judaico (qui signifie en latin «d’après la coutume juive» ? Faut-il rappeler que dans l’empire byzantin, au dixième siecle, le juif doit prêter serment en justice avec une couronne d’épine sur les reins ? Qu’à Arles, en 1150, une guirlande d'épines est enfilée autour du cou du jureur juif, tandis que d'autres branches d'épines entourent ses genoux ? Qu’à Souabe, au treizième siècle, le Juif doit prêter serment en se tenant debout sur une peau de truie ou d’agneau ensanglantée ? Qu’en Silésie, en 1422, le Juif doit se tenir debout sur un tabouret à trois pieds et payer une amende à chaque fois qu'il tombe. S'il tombe quatre fois, il perd son procès ? Et ainsi de suite … 

 

Faut-il rappeler que le serment More Judaico restera en vigueur en Prusse jusqu’au 15 mars 1869, que les Pays-Bas ne modifieront le serment qu’en 1818 et que la Roumanie ne supprimera ce serment qu’en 1902 ? L’antisémitisme, à savoir la haine des juifs, est une histoire ancestrale en Europe et elle reste tellement proche de nous. Même en France, même après 1791, la question de l’égalité civile et juridique des juifs n’a pas été immédiatement tranchée.

 

Mais le simple fait de rappeler l’histoire, même de manière stupide, même avec des raccourcis stupides et honteux, et des conclusions fausses, ne doit pas relever de l’accusation d’antisémitisme, parce que sinon, c’est tout rappel de l’histoire qui pourrait conduire à des accusations d’antisémitisme ainsi qu’à la dissolution de tous ceux qui font œuvre d’historiens.

 

L’acharnement de l’histoire européenne vis-à-vis des citoyens de religion juive à travers l’histoire est intolérable et abominable. Mais il faut pouvoir parler de cette histoire, de cette horreur, qui nous a conduit jusqu’à l’holocauste, sans jugement hâtif d’hommes politiques intéressés uniquement par leur carrière politique.

 

 

Saucratès


14/08/2023
0 Poster un commentaire

Justice, politique et éthique

Saint-Denis de La Réunion, jeudi 11 mars 2021


La justice et la politique, entendues au sens large, que ce soit en France, ailleurs en Europe, ou dans le monde, sont-elles éthiques et appliquent-elles une éthique ? C’est une question que je me pose souvent, et à laquelle l’actualité médiatique de ces dernières heures ou de ces dernières semaines viennent fournir une réponse.

 

Est-il normal que le parlement européen puisse lever l’immunité parlementaire de M. Puigdemont et des ministres indépendantistes catalans alors que la justice espagnole menace de les condamner à une peine de prison de plus d’une dizaine ou d’une quinzaine d’années, non pas pour avoir tué, assassiné ou volé, mais simplement pour avoir proclamé l’indépendance de la Catalogne, province espagnole, conformément au souhait de nombre de catalans. Comment le parlement européen, par calcul politique, par respect des courant politiques, peut-il lever l’immunité parlementaire de certains de ses membres en faisant comme si la justice espagnole était une justice démocratique et que leur condamnation ne risquait pas d’être injuste ? Quelle éthique peut y avoir en politique en Europe ? Il y a de la noblesse et de l’inconscience dans le combat de Puigdemont et des indépendantistes catalans face à des États européens qui ne laisseront jamais aucun espoir aux velléités indépendantistes chez eux, mais seulement chez les autres, ailleurs, en Afrique, en Asie ou dans les Balkans.

 

https://www.lemonde.fr/international/article/2021/03/09/apres-la-levee-de-l-immunite-de-puigdemont-l-offensive-judiciaire-espagnole-en-europe_6072508_3210.html

 

De même, la justice elle-même réfléchit-elle aux conséquences des décisions judiciaires qu’elle prend et aux jugements et aux condamnations qu’elle prononce ? Ethiquement, de nombreuses décisions judiciaires ne sont-elles pas totalement hors de propos et déplacées. N’est-elle pas astreinte à réfléchir aux conséquences éthiques de ses choix et de ses décisions judiciaires ?

 

Premier exemple, dans les plaintes concernant le piratage de cet outil de messagerie utilisé par les pires criminels, EncroChat, n’est-il pas aberrant que la justice française se range aux côtés des criminels. «EncroChat était une messagerie cryptée réputée inviolable, utilisée par des narcotrafiquants, des marchands d’armes, des réseaux de blanchiment d’argent sale et de trafic ou de traite d’êtres humains. Et la justice française malgré cela se prononce sur des requêtes en nullité qui dénoncent l’illégalité des moyens employés». La justice française, et les juges qui la composent, peuvent-ils se mettre aux côtés des pires criminels et les protéger, sans prendre en compte le fait qu’ils protègent des criminels en faisant cela ?


Que diront ces juges devant les victimes de ces criminels ? Tant pis pour vous ? J’espère surtout que demain, ces mêmes juges ne seront pas les victimes de ces mêmes criminels. Même si c’est rarement le cas. Les juges qui libèrent des assassins, des violeurs ou des pédophiles sont rarement les nouvelles victimes de ces monstres lorsqu’ils récidivent. 

Est-ce la conformité au texte de la loi, et au respect des procédures qui doit primer sur l’éthique même de la justice, et sur l’éthique de la portée des décisions judiciaires prononcées ? 

 

https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/03/10/piratage-d-encrochat-les-recours-se-multiplient-contre-la-justice-francaise_6072569_3224.html

 
On a un deuxième exemple dans cette plainte et ce jugement en cours au Pérou concernant un ancien président, Alberto Fujimori, poursuivi pour avoir mis en œuvre des stérilisations forcées de femmes boliviennes ! La justice bolivienne appelée à se prononcer sur cette plainte ne doit-elle pas réfléchir aux conséquences d’un tel procès et de l’éventuelle décision qui sera prise. La stérilisation forcée des hommes et des femmes sur notre planète n’est-elle pas la seule manière de limiter la croissance de la population terrienne et de ne pas nous retrouver à plusieurs dizaines de milliards d’humains sur Terre dans quelques décennies ?

 

https://www.lemonde.fr/international/article/2021/03/10/au-perou-alberto-fujimori-devant-la-justice-dans-le-dossier-des-sterilisations-forcees_6072531_3210.html

 
On a également un troisième exemple dans le procès du siècle sur l’inaction climatique du gouvernement français. Qu’elle peut être la légitimité de la justice française pour faire condamner l’Etat français, c’est-à-dire en quelque sorte tous les français, nous tous, eux également, pour un supposé inaction gouvernementale ? N’est-il pas aberrant que la justice française condamne le gouvernement français ? Vous pensez qu’en dehors de l’Europe, voire en dehors de la France, un autre pays se condamnerait lui-même par sa propre justice ? La justice de ces pays-là n’est même pas capable (ou en etat) de juger équitablement des justiciables étrangers dès lors que leurs intérêts sont contraires aux intérêts de leurs propres ressortissants. Mais en France, la justice donne non seulement raison aux justiciables étrangers, mais elle nous condamne en plus collectivement tous ensemble, à travers le gouvernement. Qui sont donc ces juges et ces rapporteurs publics pour rendre de cette manière la justice en France ? En sont-ils simplement dignes ?

 

Ils croient peut-être faire avancer la cause de la lutte contre le réchauffement climatique, à moins que ces juges ne recherchent seulement que la gloire personnelle, laisser une trace dans l’histoire, passer à la postérité autrement que comme les traîtres ayant condamné leur propre pays et leur propre gouvernement !

https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/02/03/climat-l-etat-condamne-pour-carences-fautives-dans-l-affaire-du-siecle_6068613_3244.html

 

Et des histoires de ce type, il y en a des millions d’autres. Mais il apparaît évident à ce moment de ma présentation que chacun d’entre nous peut avoir sa propre interprétation de ce qui devrait être l’éthique à défendre dans le cas de ces différents sujets ou jugements. Entre l’appréciation du juge et l’appréciation de chacun d’entre nous sur ce qui devrait être jugé, de ce qui devrait être condamné ou non, il peut en effet y avoir une multitude de positions antagonistes.

 

Et pourtant, en matière d’éthique, peut-il y avoir plusieurs positions sur un même sujet, sur les obligations morales qui s’imposeraient aux juges ? Peut-il y avoir des positions éthiques antagonistes ? Non, évidemment que non. Dans ces différents cas recensés, il peut y avoir des jugements ou des positions politiques se basant sur des principes juridiques, ou politiques, de primauté de tels ou tels principes, mais au fond, ces divers jugements ne sont pas conformes à l’éthique. Ils ne sont pas éthiques. Ils respectent juste un principe de primauté du droit ou des principes. Rien d’autre. Il reste à définir ce que devrait être cette éthique des juges et de la justice, ou de la politique. 

 

 

Saucratès


10/03/2021
0 Poster un commentaire

Les affaires de Rugy et la fabrique de l'opinion publique

Saint-Denis de La Réunion, dimanche 14 juillet 2019

 

L'Etat de droit est en danger en France sous le gouvernement de Macron et Philippe. La décision du procureur de la République nommé par Macron (M. Rémy Heitz) de ne pas poursuivre trois membres de l'entourage d'Emmanuel Macron à l'Elysée pour parjure (à savoir MM. Patrick Strzoda, Alexis Kohler et Lionel Lavergne) ne peut pas se comprendre autrement sans se rappeler les circonstances de sa nomination décidée par Emmanuel Macron (cf. la tribune de Jean-Philippe Derosier, constitutionnaliste et professeur de droit public à l'université de Lille, paru dans le Monde du 9 juillet 2019).

 

«On craignait alors que ce dernier (le président de la République) n'ait pour dessein de contrôler le plus important parquet de France. Avec la décision du même Rémy Heitz concernant les trois collaborateurs du chef de l'Etat, cette crainte paraît devenir réalité : la justice est aux ordres. Ce n'est pas seulement troublant, c'est alarmant pour notre démocratie.»

 

C'est particulièrement inquiétant dans un État de droit. Tout comme les poursuites menées contre les gilets jaunes depuis novembre 2018 sont également inquiétantes, tout comme inversement l'absence de poursuites à l'encontre de tous les agents des forces de l'ordre pour les agressions, les coups, les tirs injustifiés ... Mais ces forces de l'ordre sont les seuls remparts du pouvoir macroniste, et celui-ci ne peut se permettre de perdre le soutien des forces de l'ordre. Macron, en violation du respect de l'Etat de droit, utilise la violence publique pour faire peur, contraindre et combattre les manifestants et ses contestataires et adversaires, comme par exemple les gilets jaunes ou la CGT. Sans les forces de l'ordre, Macron et son gouvernement tomberaient car, à la difference de ses prédécesseurs, il n'a absolument aucune légitimité antérieure, ni même aucune légitimité aucune. Il a été élu en raison d'une intoxication médiatique, d'une manipulation médiatique de l'opinion publique. Et à ses côtés, on trouve toute une série de traitres de droite et de gauche qui ne représentent rien si ce n'est eux-mêmes et une certaine forme de politique et de milieu social ou de caste ! Ces gens-là n'ont aucune espèce de légitimité. Ils ne tiendront qu'autant que les forces de l'ordre continueront à les protéger, eux, et la République derrière eux. Que les forces de l'ordre laissent les manifestants marcher sur l'Elysée, et c'en serait fini du macronisme et de Macron.

 

Que penser par ailleurs de l'affaire, des affaires concernant François de Rugy, révélée par le site Mediapart ? Que les puissants, comme Macron en premier lieu, continuent de mener un grand train de vie aux frais des contribuables ? Tout en nous imposant réformes et cures d'amaigrissement, tout en nous demandant toujours plus de sacrifices ? Il eusse fallu être aveugle ou ignorant pour croire que les hommes politiques étant subitement devenus des anges et des ascètes, tout comme il serait idiot de penser que Macron ou Philippe sont des anges ou des ascètes. La conversation entre Philippe et de Rugy a dû être fort intéressante ! De Rugy disant à Philippe que tu fais tous les jours les mêmes dépenses et dérapages. Et Philippe lui répondant que toi, par différence avec moi, tu as été pris ... 

 

Et l'autre enseignement de cette affaire, c'est pourquoi de Rugy, et comment se fait-il que Mediapart s'en soit pris à de Rugy et à sa directrice de cabinet ? Comment cela se fait-il que Mediapart ait pu avoir des informations compromettantes sur de Rugy. Qui l'a vendu ? Pour quelles raisons ? Car l'arrivée de Macron au pouvoir a tarri les principales sources d'informations des médias. Mediapart a-t-elle enfin réappris à faire du journalisme d'investigation ? Ou bien n'a-t-elle simplement que pu bénéficier à nouveau d'informations venant d'un tiers mal (ou bien) intentionné ? 

 

Cette affaire démontre une chose principalement. Que les traitres comme de Rugy, comme tant d'autres, ne cherchent qu'une seule chose : profiter toujours plus de l'argent public pour leur plaisir personnel et celui de leurs collègues de caste. De Rugy faisait donc de petites fêtes privées fastueuses sur les fonds de la présidence de l'Assemblée Nationale. Et il avait aussi fait procéder à des travaux onéreux dans le logement de fonction luxueux qu'il occupait avec sa famille. Il occupait également un logement social depuis des années sans plus en avoir le droit, sans répondre aux critères pour occuper un logement social. Il avait d'ailleurs viré sa directrice de cabinet pour la même raison, la veille justement. Et enfin, le lendemain, on apprenait qu'il ne déclarait pas et ne payait pas ses impôts en 2015 ou 2016.

 

https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/07/14/francois-de-rugy-assure-qu-il-ne-se-laissera-pas-demolir_5489230_823448.html

 

Ces différentes affaires interrogent le rôle des médias, ce quatrième pouvoir dans une démocratie digne de ce nom. Des médias qui se sont tus ou qui étaient complices de la manipulation de l'opinion publique lors de la prise de pouvoir d'Emmanuel Macron, jusqu'aux incidents de la Place de la Contrescarpe à Paris. Des médias qui sont encore aveuglés par le pouvoir macroniste, opposés au mouvement des gilets jaunes dont ils guettent en permanence les moindres dérapages, les moindres fautes. Et surtout des médias qui ont une certaine image de la bonne politique, des bons partis détenant le pouvoir. Les médias français et plus largement européens adorent les partis de centre-droit ou de centre-gauche. Emmanuel Macron était ainsi le divin espoir de l'Europe, ayant battu/vaincu l'extrême droite française. On sait aujourd'hui que cette victoire était calculée, préparée, manipulée. Le regard médiatique sur les élections grecques du 7 juillet 2019 sont du même acabit. Les médias européens chantent ainsi la très nette victoire de Kyriakos Mitsotakis, du Parti de centre-droite Nouvelle Démocratie. «A plusieurs reprises ces dernières années, les Grecs se sont dangereusement approchés du bord de l’abîme. Les élections législatives, qui se sont tenues dimanche 7 juillet, sont, de ce point de vue, doublement rassurantes : elles marquent une maturité bienvenue de la vie politique grecque, parallèlement à l’amélioration de la situation économique, et s’inscrivent résolument dans le cadre de l’Union européenne (UE). Non seulement la Grèce se normalise, mais, après avoir été le précurseur de la crise en Europe, elle pourrait peut-être montrer la voie de la restructuration du paysage politique.»

 

Aux antipodes de la vision des médias sur son prédécesseur, Alexis Tsipras. «A gauche, la défaite du premier ministre sortant Alexis Tsipras était attendue : il paie ses promesses non tenues et surtout les douloureuses années d’austérité infligées par la profondeur de la crise grecque ... M. Tsipras sauve les meubles et, à 44 ans, peut mettre à profit cette période dans l’opposition pour construire un vrai parti de gauche moderne, structuré et solidement implanté, à partir de ce qui n’était à l’origine qu’un mouvement populiste radical. Syriza s’est assagi ...»

 

https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/07/08/la-grece-un-pays-normal_5486848_3232.html

 

Il importe peu que pour l'emporter, Kyriakos Mitsotakis ait menti à ses électeurs, qu'il est promis de renégocier l'obligation d'un excédent budgétaire de 3,5% imposée aux grecs par leurs créanciers européens. Programme électoral que les dirigeants européens, dès que celui-ci fut élu, porté au pouvoir, s'empressèrent de rappeler à l'ordre. Mais Kyriakos Mitsotakis avait déjà été élu. Ces partenaires politiques de centre droite ou de centre gauche se gardèrent bien d'ailleurs d'interférer au cours de la campagne électorale et de ramener  sa promesse à son caractère mensonger. Peu importe qu'il mente si ce dernier est un parti de centre-droit, voire de centre-gauche. Les seuls mensonges, les seules demi-vérités, combattus à tout prix sont celles émanant des partis d'extrême droite ou d'extrême gauche ; il suffit de lire le site des décodeurs du Monde ...

 

Il en va de même avec la couverture médiatique des élections italiennes et du leader de la formation politique populiste de la Ligue du Nord. Pour quelles raisons les médias européens ont-ils peur des formations populistes ? Et pourquoi donne-t-on ce nom de populiste à des partis politiques qui ont pour ambition de représenter le peuple et de s'appuyer sur le peuple pour arriver au pouvoir ou pour conserver le pouvoir ? Pour quelles raisons le fait de s'appuyer sur une minorité d'énarques, de cadres, de managers, d'enseignants ou de vieux rentiers (tout en manipulant la majorité des autres) est-il considéré comme préférable au fait de s'appuyer sur la majorité du peuple ?

 

Je ne peux pour ma part comprendre un tel traitement différencié de l'actualité et de la politique. Et une telle disproportion entre les traitements médiatiques des uns et des autres. Ce n'est plus de la démocratie dont il s'agit, mais d'une fabrique de l'opinion par le mensonge et la manipulation. 

 

 

 Saucratès


14/07/2019
0 Poster un commentaire

La France, un régime autoritaire

Saint-Denis de La Réunion, dimanche 10 mars 2019

 

Les grands donneurs de leçon m´ont toujours fait me tordre de rire. Surtout quand cela eux-mêmes sont les derniers à mettre en application leurs propres recommandations. Faut faire ci. Faut faire ça. Faites ce que je dis, pas ce que je fais ! Dans le domaine politique, Emmanuel Macron en est un parfait exemple, ou plutôt contre-exemple. Il a donc souhaité expliquer à tous les peuples européens son projet européen ! Traduit en douze ou treize langues ! Pourquoi vos gouvernements sont nuls ou populistes. Et pourquoi mon projet européen est mieux que le vôtre (ou le leur) ! Diantre ! Quel programme ! Vive l'Europe qui ne marche que dans le sens qui m'intéresse. J'ai moi le droit de m'adresser à vos peuples pour leur donner ma bonne parole. Mais gare à vous si vous osez vouloir rencontrer certains de mes opposants, comme dans le cas de l'Italie qui a osé vouloir rencontrer un groupe de gilets jaunes francais candidats aux élections européennes ! Vive l'Europe des marchés qui ne marche que dans le sens que je decide. Mais gare à vous si l'Etat néerlandais decide de prendre également la même participation que mon pays dans une société qui se trouve etre aussi importante pour lui ! Mais l'Europe de Macron ne marche pas comme ça ! L'Europe de Macron n'est en fait pas une démocratie ! C'est une Europe qui fonctionne comme la France fonctionne. Une Europe où les Gros, les Puissants ont tous les pouvoirs, et où les petits obéissent, servilement, humblement, à leur place. Que ce soit des petits pays, et les Pays-Bas ou l'Italie sont des petits pays dans l'Europe de Macron, de même que la Hongrie d'Orbán.

 

Donc oui, Macron le donneur de leçon m'amuse. Le Macron qui reconnaît la légitimité d'un opposant politique non élu m'amuse aussi. J'imagine aussi qu'il applaudirait de la même manière un gilet jaune décrétant que ce dernier représente la France s'il se faisait investir pour la foule des Gilets jaunes en tant que Président de la République française. J'imagine ainsi très bien Macron reconnaître la légitimité d'un tel Monsieur Drouet dans ses prétentions à accéder à la présidence de la république, en dehors de tout cadre électoral !  De la même manière qu'il reconnaît la légitimité de l'adversaire autoproclamé de M. Maduro. Il accepterait de la même manière que des dirigeants politiques d'autres pays reconnaissent la légitimité de M. Drouet (par exemple) et le reconnaisse comme le véritable représentant de la France ! Sinon, pour quelle raison ose-t-il reconnaitre la légitimité du candidat des manifestants vénézuéliens contre le President Maduro au Venezuela ? 

 

Grande question en rapport : La France est-elle une démocratie ? Ou bien est-elle un Régime autoritaire, comme tous ceux que l'on condamne régulièrement dans la presse bien-pensante ? A quoi reconnait-on un régime autoritaire ? J’utiliserais pour y répondre une définition trouvée dans un article du Monde Diplomatique, pour y décrire la Guinée comme un État autoritaire. «Des forces de sécurité qui font un usage excessif de la Force contre les manifestants". Driante, j'ai l'impression que cela décrit très précisément la France de Macron, dans la volonté de son gouvernement de casser et de frapper le mouvement des gilets jaunes. Deuxieme argument utilisé par les journalistes pour décrire un État autoritaire : «des journalistes, des défenseurs des droits humains et les personnes qui s'expriment contre le gouvernement sont arrêtées arbitrairement». Là encore, cela me rappelle comme deux gouttes d'eau les arrestations arbitraires décidées dans l'ensemble de la France à l'encontre des gilets jaunes pour leur interdire de se rassembler contre la politique du gouvernement, en criminalisant le port du moindre outil ... pratiquement si les juges ne condamnent pas des automobilistes détenteurs de cric dans leur voiture, s'ils sont interceptés la veille d'un samedi ou un samedi matin ! Et quand on parle des journalistes, ce gouvernement désormais separe les bons journalistes (ceux qui sont à sa disposition, qui chantent les louanges de Macron ... comme Le Monde, Le Figaro ...) et les mauvais journalistes (bizarrement ceux qui sont à l'écoute du mouvement des gilets jaunes) ... Evidemment pas BFM TV qui filment les gilets jaunes pour mieux consigner les moindres de leurs dégradations et les transmettre aux autorités compétentes !  

 

Troisième argument relevé par les journalistes du Monde Diplomatique, pour dépeindre la Guinée (non pas la France mais cela y ressemble encore comme deux gouttes d'eau) : «l'impunité qui demeure monnaie courante». Là encore, on pourrait croire que cette description a pris la France comme cible. L'impunité des forces de l'ordre est patente malgré les blessures de manifestants. Bizarrement, les journalistes de BFM TV ou des autres médias ne prennent jamais en reportage les violences dont sont victimes les gilets jaunes ; seulement celles dont ils sont responsables ! Le gilet jaune énucléé sur Paris, pas de nouvelles. Par contre le moindre gilet jaune attrapé est prestement reconnu puis condamné, comme le boxeur de gendarmes mobiles d'un pont à Paris. Il faut aussi parler de l'impunité des politiques proches de Macron ; évidemment pas ceux qui étaient en travers de son chemin à l'encontre desquels la justice s'est prestement attaqué, et à l'égard desquels les médias rivalisaient de gros titres lorsqu'ils étaient susceptibles de battre ou de gêner l'election puis la mise en œuvre de la politique de Macron : Francois Fillon, Francois Bayrou ...

 

L'élection même de Macron en 2017 est aussi un problème. C'est un peu comme en 1848. On a compris apres coup pourquoi Louis Napoleon Bonaparte avait été élu brillamment, à l'encontre de tous les pronostics, comme premier président de la Seconde République. Parce qu'il était le neveu de l'empereur Napoleon. Pourquoi Emmanuel Macron a-t-il été élu en 2017 ? Quand le découvrirons-nous ? A-t-il eu une couverture médiatique particulièrement avantageuse ? Et du fait de quelles personnes ? A-t-il bénéficié d'appui dans les deux principaux partis politiques opposés où les candidats, trop à gauche ou trop catholique, auraient conduit certains de leur camp à le rejoindre et à faire campagne pour lui, contre leur propre candidat ?

 

La France est-elle donc un État de droit ou bien plutôt un État autoritaire, où même l'élection présidentielle puis législative qui avait suivi avaient été manipulées, trafiquées ? A-t-on quelque chose à envier à La Russie de Poutine ou à La Turquie d'Erdogan. À part un comique qui se croit autoriser à donner des leçons à L'Europe entière ?

 

 

Saucratès


10/03/2019
0 Poster un commentaire