Critiques de notre temps

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Morale et politique


Justice, politique et éthique

Saint-Denis de La Réunion, jeudi 11 mars 2021


La justice et la politique, entendues au sens large, que ce soit en France, ailleurs en Europe, ou dans le monde, sont-elles éthiques et appliquent-elles une éthique ? C’est une question que je me pose souvent, et à laquelle l’actualité médiatique de ces dernières heures ou de ces dernières semaines viennent fournir une réponse.

 

Est-il normal que le parlement européen puisse lever l’immunité parlementaire de M. Puigdemont et des ministres indépendantistes catalans alors que la justice espagnole menace de les condamner à une peine de prison de plus d’une dizaine ou d’une quinzaine d’années, non pas pour avoir tué, assassiné ou volé, mais simplement pour avoir proclamé l’indépendance de la Catalogne, province espagnole, conformément au souhait de nombre de catalans. Comment le parlement européen, par calcul politique, par respect des courant politiques, peut-il lever l’immunité parlementaire de certains de ses membres en faisant comme si la justice espagnole était une justice démocratique et que leur condamnation ne risquait pas d’être injuste ? Quelle éthique peut y avoir en politique en Europe ? Il y a de la noblesse et de l’inconscience dans le combat de Puigdemont et des indépendantistes catalans face à des États européens qui ne laisseront jamais aucun espoir aux velléités indépendantistes chez eux, mais seulement chez les autres, ailleurs, en Afrique, en Asie ou dans les Balkans.

 

https://www.lemonde.fr/international/article/2021/03/09/apres-la-levee-de-l-immunite-de-puigdemont-l-offensive-judiciaire-espagnole-en-europe_6072508_3210.html

 

De même, la justice elle-même réfléchit-elle aux conséquences des décisions judiciaires qu’elle prend et aux jugements et aux condamnations qu’elle prononce ? Ethiquement, de nombreuses décisions judiciaires ne sont-elles pas totalement hors de propos et déplacées. N’est-elle pas astreinte à réfléchir aux conséquences éthiques de ses choix et de ses décisions judiciaires ?

 

Premier exemple, dans les plaintes concernant le piratage de cet outil de messagerie utilisé par les pires criminels, EncroChat, n’est-il pas aberrant que la justice française se range aux côtés des criminels. «EncroChat était une messagerie cryptée réputée inviolable, utilisée par des narcotrafiquants, des marchands d’armes, des réseaux de blanchiment d’argent sale et de trafic ou de traite d’êtres humains. Et la justice française malgré cela se prononce sur des requêtes en nullité qui dénoncent l’illégalité des moyens employés». La justice française, et les juges qui la composent, peuvent-ils se mettre aux côtés des pires criminels et les protéger, sans prendre en compte le fait qu’ils protègent des criminels en faisant cela ?


Que diront ces juges devant les victimes de ces criminels ? Tant pis pour vous ? J’espère surtout que demain, ces mêmes juges ne seront pas les victimes de ces mêmes criminels. Même si c’est rarement le cas. Les juges qui libèrent des assassins, des violeurs ou des pédophiles sont rarement les nouvelles victimes de ces monstres lorsqu’ils récidivent. 

Est-ce la conformité au texte de la loi, et au respect des procédures qui doit primer sur l’éthique même de la justice, et sur l’éthique de la portée des décisions judiciaires prononcées ? 

 

https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/03/10/piratage-d-encrochat-les-recours-se-multiplient-contre-la-justice-francaise_6072569_3224.html

 
On a un deuxième exemple dans cette plainte et ce jugement en cours au Pérou concernant un ancien président, Alberto Fujimori, poursuivi pour avoir mis en œuvre des stérilisations forcées de femmes boliviennes ! La justice bolivienne appelée à se prononcer sur cette plainte ne doit-elle pas réfléchir aux conséquences d’un tel procès et de l’éventuelle décision qui sera prise. La stérilisation forcée des hommes et des femmes sur notre planète n’est-elle pas la seule manière de limiter la croissance de la population terrienne et de ne pas nous retrouver à plusieurs dizaines de milliards d’humains sur Terre dans quelques décennies ?

 

https://www.lemonde.fr/international/article/2021/03/10/au-perou-alberto-fujimori-devant-la-justice-dans-le-dossier-des-sterilisations-forcees_6072531_3210.html

 
On a également un troisième exemple dans le procès du siècle sur l’inaction climatique du gouvernement français. Qu’elle peut être la légitimité de la justice française pour faire condamner l’Etat français, c’est-à-dire en quelque sorte tous les français, nous tous, eux également, pour un supposé inaction gouvernementale ? N’est-il pas aberrant que la justice française condamne le gouvernement français ? Vous pensez qu’en dehors de l’Europe, voire en dehors de la France, un autre pays se condamnerait lui-même par sa propre justice ? La justice de ces pays-là n’est même pas capable (ou en etat) de juger équitablement des justiciables étrangers dès lors que leurs intérêts sont contraires aux intérêts de leurs propres ressortissants. Mais en France, la justice donne non seulement raison aux justiciables étrangers, mais elle nous condamne en plus collectivement tous ensemble, à travers le gouvernement. Qui sont donc ces juges et ces rapporteurs publics pour rendre de cette manière la justice en France ? En sont-ils simplement dignes ?

 

Ils croient peut-être faire avancer la cause de la lutte contre le réchauffement climatique, à moins que ces juges ne recherchent seulement que la gloire personnelle, laisser une trace dans l’histoire, passer à la postérité autrement que comme les traîtres ayant condamné leur propre pays et leur propre gouvernement !

https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/02/03/climat-l-etat-condamne-pour-carences-fautives-dans-l-affaire-du-siecle_6068613_3244.html

 

Et des histoires de ce type, il y en a des millions d’autres. Mais il apparaît évident à ce moment de ma présentation que chacun d’entre nous peut avoir sa propre interprétation de ce qui devrait être l’éthique à défendre dans le cas de ces différents sujets ou jugements. Entre l’appréciation du juge et l’appréciation de chacun d’entre nous sur ce qui devrait être jugé, de ce qui devrait être condamné ou non, il peut en effet y avoir une multitude de positions antagonistes.

 

Et pourtant, en matière d’éthique, peut-il y avoir plusieurs positions sur un même sujet, sur les obligations morales qui s’imposeraient aux juges ? Peut-il y avoir des positions éthiques antagonistes ? Non, évidemment que non. Dans ces différents cas recensés, il peut y avoir des jugements ou des positions politiques se basant sur des principes juridiques, ou politiques, de primauté de tels ou tels principes, mais au fond, ces divers jugements ne sont pas conformes à l’éthique. Ils ne sont pas éthiques. Ils respectent juste un principe de primauté du droit ou des principes. Rien d’autre. Il reste à définir ce que devrait être cette éthique des juges et de la justice, ou de la politique. 

 

 

Saucratès


10/03/2021
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Les affaires de Rugy et la fabrique de l'opinion publique

Saint-Denis de La Réunion, dimanche 14 juillet 2019

 

L'Etat de droit est en danger en France sous le gouvernement de Macron et Philippe. La décision du procureur de la République nommé par Macron (M. Rémy Heitz) de ne pas poursuivre trois membres de l'entourage d'Emmanuel Macron à l'Elysée pour parjure (à savoir MM. Patrick Strzoda, Alexis Kohler et Lionel Lavergne) ne peut pas se comprendre autrement sans se rappeler les circonstances de sa nomination décidée par Emmanuel Macron (cf. la tribune de Jean-Philippe Derosier, constitutionnaliste et professeur de droit public à l'université de Lille, paru dans le Monde du 9 juillet 2019).

 

«On craignait alors que ce dernier (le président de la République) n'ait pour dessein de contrôler le plus important parquet de France. Avec la décision du même Rémy Heitz concernant les trois collaborateurs du chef de l'Etat, cette crainte paraît devenir réalité : la justice est aux ordres. Ce n'est pas seulement troublant, c'est alarmant pour notre démocratie.»

 

C'est particulièrement inquiétant dans un État de droit. Tout comme les poursuites menées contre les gilets jaunes depuis novembre 2018 sont également inquiétantes, tout comme inversement l'absence de poursuites à l'encontre de tous les agents des forces de l'ordre pour les agressions, les coups, les tirs injustifiés ... Mais ces forces de l'ordre sont les seuls remparts du pouvoir macroniste, et celui-ci ne peut se permettre de perdre le soutien des forces de l'ordre. Macron, en violation du respect de l'Etat de droit, utilise la violence publique pour faire peur, contraindre et combattre les manifestants et ses contestataires et adversaires, comme par exemple les gilets jaunes ou la CGT. Sans les forces de l'ordre, Macron et son gouvernement tomberaient car, à la difference de ses prédécesseurs, il n'a absolument aucune légitimité antérieure, ni même aucune légitimité aucune. Il a été élu en raison d'une intoxication médiatique, d'une manipulation médiatique de l'opinion publique. Et à ses côtés, on trouve toute une série de traitres de droite et de gauche qui ne représentent rien si ce n'est eux-mêmes et une certaine forme de politique et de milieu social ou de caste ! Ces gens-là n'ont aucune espèce de légitimité. Ils ne tiendront qu'autant que les forces de l'ordre continueront à les protéger, eux, et la République derrière eux. Que les forces de l'ordre laissent les manifestants marcher sur l'Elysée, et c'en serait fini du macronisme et de Macron.

 

Que penser par ailleurs de l'affaire, des affaires concernant François de Rugy, révélée par le site Mediapart ? Que les puissants, comme Macron en premier lieu, continuent de mener un grand train de vie aux frais des contribuables ? Tout en nous imposant réformes et cures d'amaigrissement, tout en nous demandant toujours plus de sacrifices ? Il eusse fallu être aveugle ou ignorant pour croire que les hommes politiques étant subitement devenus des anges et des ascètes, tout comme il serait idiot de penser que Macron ou Philippe sont des anges ou des ascètes. La conversation entre Philippe et de Rugy a dû être fort intéressante ! De Rugy disant à Philippe que tu fais tous les jours les mêmes dépenses et dérapages. Et Philippe lui répondant que toi, par différence avec moi, tu as été pris ... 

 

Et l'autre enseignement de cette affaire, c'est pourquoi de Rugy, et comment se fait-il que Mediapart s'en soit pris à de Rugy et à sa directrice de cabinet ? Comment cela se fait-il que Mediapart ait pu avoir des informations compromettantes sur de Rugy. Qui l'a vendu ? Pour quelles raisons ? Car l'arrivée de Macron au pouvoir a tarri les principales sources d'informations des médias. Mediapart a-t-elle enfin réappris à faire du journalisme d'investigation ? Ou bien n'a-t-elle simplement que pu bénéficier à nouveau d'informations venant d'un tiers mal (ou bien) intentionné ? 

 

Cette affaire démontre une chose principalement. Que les traitres comme de Rugy, comme tant d'autres, ne cherchent qu'une seule chose : profiter toujours plus de l'argent public pour leur plaisir personnel et celui de leurs collègues de caste. De Rugy faisait donc de petites fêtes privées fastueuses sur les fonds de la présidence de l'Assemblée Nationale. Et il avait aussi fait procéder à des travaux onéreux dans le logement de fonction luxueux qu'il occupait avec sa famille. Il occupait également un logement social depuis des années sans plus en avoir le droit, sans répondre aux critères pour occuper un logement social. Il avait d'ailleurs viré sa directrice de cabinet pour la même raison, la veille justement. Et enfin, le lendemain, on apprenait qu'il ne déclarait pas et ne payait pas ses impôts en 2015 ou 2016.

 

https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/07/14/francois-de-rugy-assure-qu-il-ne-se-laissera-pas-demolir_5489230_823448.html

 

Ces différentes affaires interrogent le rôle des médias, ce quatrième pouvoir dans une démocratie digne de ce nom. Des médias qui se sont tus ou qui étaient complices de la manipulation de l'opinion publique lors de la prise de pouvoir d'Emmanuel Macron, jusqu'aux incidents de la Place de la Contrescarpe à Paris. Des médias qui sont encore aveuglés par le pouvoir macroniste, opposés au mouvement des gilets jaunes dont ils guettent en permanence les moindres dérapages, les moindres fautes. Et surtout des médias qui ont une certaine image de la bonne politique, des bons partis détenant le pouvoir. Les médias français et plus largement européens adorent les partis de centre-droit ou de centre-gauche. Emmanuel Macron était ainsi le divin espoir de l'Europe, ayant battu/vaincu l'extrême droite française. On sait aujourd'hui que cette victoire était calculée, préparée, manipulée. Le regard médiatique sur les élections grecques du 7 juillet 2019 sont du même acabit. Les médias européens chantent ainsi la très nette victoire de Kyriakos Mitsotakis, du Parti de centre-droite Nouvelle Démocratie. «A plusieurs reprises ces dernières années, les Grecs se sont dangereusement approchés du bord de l’abîme. Les élections législatives, qui se sont tenues dimanche 7 juillet, sont, de ce point de vue, doublement rassurantes : elles marquent une maturité bienvenue de la vie politique grecque, parallèlement à l’amélioration de la situation économique, et s’inscrivent résolument dans le cadre de l’Union européenne (UE). Non seulement la Grèce se normalise, mais, après avoir été le précurseur de la crise en Europe, elle pourrait peut-être montrer la voie de la restructuration du paysage politique.»

 

Aux antipodes de la vision des médias sur son prédécesseur, Alexis Tsipras. «A gauche, la défaite du premier ministre sortant Alexis Tsipras était attendue : il paie ses promesses non tenues et surtout les douloureuses années d’austérité infligées par la profondeur de la crise grecque ... M. Tsipras sauve les meubles et, à 44 ans, peut mettre à profit cette période dans l’opposition pour construire un vrai parti de gauche moderne, structuré et solidement implanté, à partir de ce qui n’était à l’origine qu’un mouvement populiste radical. Syriza s’est assagi ...»

 

https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/07/08/la-grece-un-pays-normal_5486848_3232.html

 

Il importe peu que pour l'emporter, Kyriakos Mitsotakis ait menti à ses électeurs, qu'il est promis de renégocier l'obligation d'un excédent budgétaire de 3,5% imposée aux grecs par leurs créanciers européens. Programme électoral que les dirigeants européens, dès que celui-ci fut élu, porté au pouvoir, s'empressèrent de rappeler à l'ordre. Mais Kyriakos Mitsotakis avait déjà été élu. Ces partenaires politiques de centre droite ou de centre gauche se gardèrent bien d'ailleurs d'interférer au cours de la campagne électorale et de ramener  sa promesse à son caractère mensonger. Peu importe qu'il mente si ce dernier est un parti de centre-droit, voire de centre-gauche. Les seuls mensonges, les seules demi-vérités, combattus à tout prix sont celles émanant des partis d'extrême droite ou d'extrême gauche ; il suffit de lire le site des décodeurs du Monde ...

 

Il en va de même avec la couverture médiatique des élections italiennes et du leader de la formation politique populiste de la Ligue du Nord. Pour quelles raisons les médias européens ont-ils peur des formations populistes ? Et pourquoi donne-t-on ce nom de populiste à des partis politiques qui ont pour ambition de représenter le peuple et de s'appuyer sur le peuple pour arriver au pouvoir ou pour conserver le pouvoir ? Pour quelles raisons le fait de s'appuyer sur une minorité d'énarques, de cadres, de managers, d'enseignants ou de vieux rentiers (tout en manipulant la majorité des autres) est-il considéré comme préférable au fait de s'appuyer sur la majorité du peuple ?

 

Je ne peux pour ma part comprendre un tel traitement différencié de l'actualité et de la politique. Et une telle disproportion entre les traitements médiatiques des uns et des autres. Ce n'est plus de la démocratie dont il s'agit, mais d'une fabrique de l'opinion par le mensonge et la manipulation. 

 

 

 Saucratès


14/07/2019
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La France, un régime autoritaire

Saint-Denis de La Réunion, dimanche 10 mars 2019

 

Les grands donneurs de leçon m´ont toujours fait me tordre de rire. Surtout quand cela eux-mêmes sont les derniers à mettre en application leurs propres recommandations. Faut faire ci. Faut faire ça. Faites ce que je dis, pas ce que je fais ! Dans le domaine politique, Emmanuel Macron en est un parfait exemple, ou plutôt contre-exemple. Il a donc souhaité expliquer à tous les peuples européens son projet européen ! Traduit en douze ou treize langues ! Pourquoi vos gouvernements sont nuls ou populistes. Et pourquoi mon projet européen est mieux que le vôtre (ou le leur) ! Diantre ! Quel programme ! Vive l'Europe qui ne marche que dans le sens qui m'intéresse. J'ai moi le droit de m'adresser à vos peuples pour leur donner ma bonne parole. Mais gare à vous si vous osez vouloir rencontrer certains de mes opposants, comme dans le cas de l'Italie qui a osé vouloir rencontrer un groupe de gilets jaunes francais candidats aux élections européennes ! Vive l'Europe des marchés qui ne marche que dans le sens que je decide. Mais gare à vous si l'Etat néerlandais decide de prendre également la même participation que mon pays dans une société qui se trouve etre aussi importante pour lui ! Mais l'Europe de Macron ne marche pas comme ça ! L'Europe de Macron n'est en fait pas une démocratie ! C'est une Europe qui fonctionne comme la France fonctionne. Une Europe où les Gros, les Puissants ont tous les pouvoirs, et où les petits obéissent, servilement, humblement, à leur place. Que ce soit des petits pays, et les Pays-Bas ou l'Italie sont des petits pays dans l'Europe de Macron, de même que la Hongrie d'Orbán.

 

Donc oui, Macron le donneur de leçon m'amuse. Le Macron qui reconnaît la légitimité d'un opposant politique non élu m'amuse aussi. J'imagine aussi qu'il applaudirait de la même manière un gilet jaune décrétant que ce dernier représente la France s'il se faisait investir pour la foule des Gilets jaunes en tant que Président de la République française. J'imagine ainsi très bien Macron reconnaître la légitimité d'un tel Monsieur Drouet dans ses prétentions à accéder à la présidence de la république, en dehors de tout cadre électoral !  De la même manière qu'il reconnaît la légitimité de l'adversaire autoproclamé de M. Maduro. Il accepterait de la même manière que des dirigeants politiques d'autres pays reconnaissent la légitimité de M. Drouet (par exemple) et le reconnaisse comme le véritable représentant de la France ! Sinon, pour quelle raison ose-t-il reconnaitre la légitimité du candidat des manifestants vénézuéliens contre le President Maduro au Venezuela ? 

 

Grande question en rapport : La France est-elle une démocratie ? Ou bien est-elle un Régime autoritaire, comme tous ceux que l'on condamne régulièrement dans la presse bien-pensante ? A quoi reconnait-on un régime autoritaire ? J’utiliserais pour y répondre une définition trouvée dans un article du Monde Diplomatique, pour y décrire la Guinée comme un État autoritaire. «Des forces de sécurité qui font un usage excessif de la Force contre les manifestants". Driante, j'ai l'impression que cela décrit très précisément la France de Macron, dans la volonté de son gouvernement de casser et de frapper le mouvement des gilets jaunes. Deuxieme argument utilisé par les journalistes pour décrire un État autoritaire : «des journalistes, des défenseurs des droits humains et les personnes qui s'expriment contre le gouvernement sont arrêtées arbitrairement». Là encore, cela me rappelle comme deux gouttes d'eau les arrestations arbitraires décidées dans l'ensemble de la France à l'encontre des gilets jaunes pour leur interdire de se rassembler contre la politique du gouvernement, en criminalisant le port du moindre outil ... pratiquement si les juges ne condamnent pas des automobilistes détenteurs de cric dans leur voiture, s'ils sont interceptés la veille d'un samedi ou un samedi matin ! Et quand on parle des journalistes, ce gouvernement désormais separe les bons journalistes (ceux qui sont à sa disposition, qui chantent les louanges de Macron ... comme Le Monde, Le Figaro ...) et les mauvais journalistes (bizarrement ceux qui sont à l'écoute du mouvement des gilets jaunes) ... Evidemment pas BFM TV qui filment les gilets jaunes pour mieux consigner les moindres de leurs dégradations et les transmettre aux autorités compétentes !  

 

Troisième argument relevé par les journalistes du Monde Diplomatique, pour dépeindre la Guinée (non pas la France mais cela y ressemble encore comme deux gouttes d'eau) : «l'impunité qui demeure monnaie courante». Là encore, on pourrait croire que cette description a pris la France comme cible. L'impunité des forces de l'ordre est patente malgré les blessures de manifestants. Bizarrement, les journalistes de BFM TV ou des autres médias ne prennent jamais en reportage les violences dont sont victimes les gilets jaunes ; seulement celles dont ils sont responsables ! Le gilet jaune énucléé sur Paris, pas de nouvelles. Par contre le moindre gilet jaune attrapé est prestement reconnu puis condamné, comme le boxeur de gendarmes mobiles d'un pont à Paris. Il faut aussi parler de l'impunité des politiques proches de Macron ; évidemment pas ceux qui étaient en travers de son chemin à l'encontre desquels la justice s'est prestement attaqué, et à l'égard desquels les médias rivalisaient de gros titres lorsqu'ils étaient susceptibles de battre ou de gêner l'election puis la mise en œuvre de la politique de Macron : Francois Fillon, Francois Bayrou ...

 

L'élection même de Macron en 2017 est aussi un problème. C'est un peu comme en 1848. On a compris apres coup pourquoi Louis Napoleon Bonaparte avait été élu brillamment, à l'encontre de tous les pronostics, comme premier président de la Seconde République. Parce qu'il était le neveu de l'empereur Napoleon. Pourquoi Emmanuel Macron a-t-il été élu en 2017 ? Quand le découvrirons-nous ? A-t-il eu une couverture médiatique particulièrement avantageuse ? Et du fait de quelles personnes ? A-t-il bénéficié d'appui dans les deux principaux partis politiques opposés où les candidats, trop à gauche ou trop catholique, auraient conduit certains de leur camp à le rejoindre et à faire campagne pour lui, contre leur propre candidat ?

 

La France est-elle donc un État de droit ou bien plutôt un État autoritaire, où même l'élection présidentielle puis législative qui avait suivi avaient été manipulées, trafiquées ? A-t-on quelque chose à envier à La Russie de Poutine ou à La Turquie d'Erdogan. À part un comique qui se croit autoriser à donner des leçons à L'Europe entière ?

 

 

Saucratès


10/03/2019
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Les affaires Ghosn et Fillon ... ou de la nécessité de l'existence des lanceurs d'alerte

Saint-Denis de La Réunion, dimanche 3 mars 2019

 

Je suis vivant. Quatre heures plus tard, j'étais sorti de la clinique. Vous me direz que c'est beaucoup de peur, beaucoup d'exagération pour pas grand chose. Vous auriez peut-être raison. Ce dimanche soir, deux jours plus tard, je profite malgré tout du bonheur d'être en vie, en buvant un bon whisky ... ou plutot un bon bourbon pour répondre aux eventuels puristes.

 

Je voudrais en ce soir tombant revenir sur l'affaire Carlos Ghosn. Et par la même occasion, cela me permettra aussi de revenir sur l'affaire Pénélope et François Fillon. Ces deux histoires me semblent particulierement proches ou plutôt ressemblantes. Carlos Ghosn a fait embaucher quelqu'un de sa famille (une cousine) à des tarifs exorbitants, il a fait réaliser des travaux hors de prix sur une de ses propriétés personnelles, il a fait prendre en charge les dépenses de réception grandioses correspondant à son mariage (ou à ses fiançailles), tout cela aux frais notamment de l'alliance Renault-Nissan. Mais malheur pour lui, une partie de ses dépenses ont été payées par Nissan, une entreprise japonnaise. Il eut tout fait prendre en charge par Renault et uniquement par Renault qu'il n'aurait jamais été inquiété ! C'est tellement naturel en France que les dirigeants se croient tout puissant et se servent dans les caisses de leurs entreprises que jamais personne n'aurait rien dit si cela s'était passé de cette manière. 

 

C'est pour cette raison que je fais le parallèle avec l'affaire Fillon. Nous avons là un parlementaire qui a osé embaucher ou faire embaucher sa femme et ses enfants dans le cadre de son mandat parlementaire. Non pas une rémunération de plusieurs centaines de milliers d'euros comme la cousine de Ghosn. Seulement quelques milliers d'euros par mois. Mais dans ce cas-là, c'est le mal, la faute grave. Les juges qui leur tombent dessus, une nouvelle information chaque jour dans les semaines précédant le premier tour de l'élection présidentielle de mai 2018. Par contre, dans le cas de Ghosn, il ne semble y avoir aucune faute, aucune grave erreur. C'est un acharnement de la police et de la justice japonaise qui cherche à atteindre l'alliance Renault au travers de la personne du pauvre innocent Carlos Ghosn jeté injustement en prison ! 

 

Donc oui, j'estime qu'il y a un nécessaire parallele à faire entre ces deux affaires, entre les traitements médiatiques de ces deux affaires. L'un, Francois Fillon, était supposément déjà coupable pour la presse, alors que l'autre, Carlos Ghosn, est un pauvre innocent victime d'un complot visant l'alliance Renault-Nissan. 

 

Plus largement, l'affaire Ghosn met en lumière la complaisance dont bénéficient les dirigeants d'entreprises privées en France. Et même publiques. Ils sont autorisés à faire ce qu'ils veulent, à se payer ce qu'ils veulent, à se faire payer ce qu'ils ont envie, sans que personne ne puissent rien y redire. Parce qu'ils font tous pareil. Parce qu'ils rêvent tous, au gouvernement, de pouvoir faire pareil, d'avoir droit au même gâteau. Ce qui s'est passé au Japon permet de mettre en lumière ce qui manque en France. Une justice, un ministère public, une police qui ne soit pas aux ordres du pouvoir, des puissants. En France, la justice, le ministère public, la police, ne s'acharnent que contre les pauvres, les sans-grades, les adversaires de l'Etat, et les quelques puissants qu'on les autorise à attaquer, sur lesquels on les autorise à s'acharner. Comme Fillon, comme Strauss-Kahn, comme Kerviel, comme le groupe de Tarnac, comme le boxeur de Paris. Même si ces trois derniers sont en fait les victimes naturels de la justice et du ministère public, des pauvres sans grade.

 

Combien de chefs d'entreprises, de hauts managers si prompts à faire licencier leurs personnels, à attaquer, à restreindre, à diminuer leurs avantages sociaux, à baisser leurs salaires, si intransigeants sur les augmentations salariales qu'ils acceptent de leur donner, mais quand il s'agit de leurs propres avantages, de leurs propres rémunérations, de la prise en charge de dépenses somptuaires ou personnelles, sont si compréhensifs à l'égard d'eux-mêmes ? C'est le cas de l'immense majorité des patrons, des hauts managers, des petits managers du secteur privé ou public, en France. Ils n'ont aucune éthique même s'ils imposent des obligations éthiques à leur propre personnel. Et derrière les chartes de déontologie, derrière les codes sensés protegerles donneurs d'alerte dans leurs entreprises, ce ne sont que des mécanismes visant à empêcher toute forme de divulgation d'informations qui les desserviraient. Ils ne cherchent pas à protéger les lanceurs d'alerte ou leur personnel. Ils cherchent avant tout à se protéger eux-memes. Comme si la chape de béton qui recouvre le systeme économique et politique francais n'était pas suffisant. Ils ont mzlgré tout tellement peur de perdre leur position de domination sur les autres qu'ils crèvent de peur dans leur coin. 

 

Et le mouvement des gilets jaunes se comprend tellement bien si on prend en compte cette posture. Comment en vouloir à des gens qui n'ont presque rien, qui se sentent à la lisière d'être déclassés, qui ont tellement perdu. Alors évidemment, ils ne s'attaquent pas uniquement à ceux qu'ils devraient. Tous ces salauds qui s'enrichissent monstrueusement sur notre dos, tous ces gens qui depuis des siècles, depuis qu'ils sont devenus tout puissants, ont quitté la France et ses taux d'imposition trop élevés à leur goût. Alors évidemment, les seuls contre lesquels les gilets jaunes peuvent se retourner, ce ne sont pas les très puissants, ce ne sont pas les leaders ultra-liberaux du gouvernement et des autres partis qui asphyxient la France et les francais. Ceux qu'ils peuvent ennuyer, ce sont des gens comme eux et nous, ce sont des petits élus de la France rurale, ce sont des préfets et des gendarmes qui obéissent aveuglement aux ordres, sans réfléchir parce que cela leur est interdit, comme une partie des forces de police françaises obéirent au Régime de Vichy dans les années 1940-1944.

 

Pour en revenir au sujet qui m'importe, les dépenses somptuaires des dirigeants et des hauts managers des entreprises, il n'existe qu'un seul type de personnes qui pourraient les faire tomber. Soit des administrateurs ou des dirigeants d'autres entreprises ou du management qui auraient des valeurs éthiques au dessus du lot. Mais ils sont rares. Ils ne survivraient pas longtemps ! Soit des salariés des services de comptabilité ou des frais généraux, qui trouveraient les moyens de lancer des alertes. C'est à dire des lanceurs d'alerte. Mais encore faut-il qu'une réelle presse libre et indépendante, non inféodée, existe dans notre société. Encore faut-il que la police et le ministère public est envie de s'occuper de telles histoires économico-économiques. Les dirigeants des grandes entreprises françaises peuvent dormir tranquille ; il n'existe en France, je le crains, aucune envie de s'attaquer aux puissants qui trichent, volent, mentent, trahissent. Il est plus simple de répondre aux attentes du gouvernement, de s'attaquer à la Petite deliquance, aux pauvres gilets jaunes qu'il faut écrabouiller, auxquels il faut enlever toute envie de continuer à manifester ! 

 

Ce monde n'est pas cruel ! Ce Monde est juste injuste, parce qu'il protège les puissants parce que tous ceux au pouvoir n'aspirent qu'à une seule chose : devenir puissants et extremement riches eux aussi ! Alors oui, il faut défendre et combattre les mesures qui cherchent à faire peur aux potentiels lanceurs d'alerte. Les lanceurs d'alerte sont les héros de ce siècle. 

 

 

Saucratès 


03/03/2019
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La montée des populismes

Réflexion une (mardi 11 septembre 2018)

Une montée inéluctable des populismes ?

 

Un article intéressant du Monde d'hier 10 septembre traitait de la montée d'un vote populiste, d'extrême droite, voire raciste, dans le plus parfait et le plus emblématique des États européens : la Suède. Comment ce modèle d'intégration, d'inclusion, de vivre ensemble, pouvait-il voir une telle montée des idéaux et d'un vote d'extrême-droite ?

https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/09/10/la-suede-un-pays-europeen-comme-les-autres_5352960_3232.html

 

Mais peut-être que la réponse, la raison concernant la Suède est à chercher ailleurs. La Suède est un pays parfait où l'égalité entre les hommes et les femmes est érigée en paradigme, ou l'idée même de ségrégation et le racisme est niée. Mais comment peuvent faire ceux qui ne se retrouvent pas dans cette perfection, qui ne trouve pas normal qu'on nie les différences physiologiques entre les hommes et les femmes, ou que l'on place sur le même plan d'égalité toutes les religions, qu'elles soient autochtones comme le protestantisme ou le catholiscisme, ou importées récemment comme l'islam ? Ces hommes et ces femmes qui ne se retrouvent pas dans le discours de la perfection, des politiques parfaits proches de leurs administrés, ont simplement choisi cette possibilité du vote protestataire d'extrême droite. Et ce vote devrait prendre de plus en plus d'ampleur, comme dans les autres pays d'Europe, ou plutôt faudrait-il dire dans les autres pays occidentaux.

 

Un autre article encore plus intéressant à été publié dans le Monde Diplomatique de septembre 2018, en pages 22 et 23 : «Libéraux contre populistes, un clivage trompeur», de Serge Halimi et Pierre Rimbert. Les auteurs rappellent les nombreux renoncements et mensonges des dirigeants de droite ou de gauche de ces dernières décennies. Comme ils l'écrivent, «en gouvernant à rebours de leurs promesses, les dirigeants libéraux, de droite comme de gauche, ont conforté ce soupçon à l'issue de presque chaque élection.»

 

 - «Élu pour rompre avec les politiques conservatrices de ses prédécesseurs, M. Obama réduit les déficits publics, comprimé les dépenses sociales et, au lieu d'instaurer pour tous un systeme public de santé, impose aux américains l'achat d'une assurance médicale à un cartel privé.»

 

 - «En France, M. Nicolas Sarkozy retarde de deux ans l'âge de la retraite qu'il s'était formellement engagé à ne pas modifier ; avec la même désinvolture, M. François Hollande fait voter un pacte de stabilité européen qu'il avait promis de renégocier.»

 

 - «Au Royaume-Uni, le dirigeant libéral Nick Clegg s'allie, à la surprise générale, au Parti Conservateur, puis devenu vice-premier ministre, accepte de tripler les frais d'inscription universitaires qu'il avait juré de supprimer.»

 

 - «En 1992, rappelle le journaliste Jack Dion, les Danois ont voté contre le Traité de Maastricht : ils ont été obligés de retourner aux urnes» (et ils ont servi d'exemples au reste de l'Europe de ce qu'il ne fallait pas faire si on ne voulait pas etre exclu de l'Europe comme cela allait être le cas des pauvres Danois ... qui sont d'ailleurs toujours dans l'Europe ... normal, ils ont bien voté par la suite me direz-vous).

 

 - «En 2001, les Irlandais ont voté contre le Traité de Nice : ils ont été obligés de retourner aux urnes.»

 

 - «En 2005, les Francais et les Neerlandais ont voté contre le Traité constitutionnel europeen (TCE) : celui-ci leur a été imposé sous le nom de Traité de Lisbonne.»

 

 - «En 2008, les Irlandais ont voté contre le Traité de Lisbonne : ils ont été obligés de revoter.»

 

 - «En 2015, les Grecs ont voté à 61,3% contre le plan d'amaigrissement de Bruxelles - qui leur a été quand même infligé.»

 

Et on pourrait y rajouter l'exemple plus ancien de l'élection en 1995 de M. Jacques Chirac, élu sur la promesse de combattre la fracture sociale, et qui appliqua en 1995, puis en 2002, une politique au seul bénéfice des puissants et des riches, comme un bon homme politique de droite ...

 

De ces multiples exemples, il en ressort effectivement que les promesses des hommes politiques ne les ont jamais engagés une fois élus, et qu'ils ont effectivement tous appliqué, qu'ils soient de droite ou de gauche, la même politique libérale avec les mêmes programmes de réductions des dépenses sociales, de destruction des lois protectrices des salariés, pour toujours plus de libéralisme, de marchéisation de l'économie, au bénéfice des super-riches, des banques, des grandes entreprises et des grandes firmes !

 

Les auteurs de l'article du Monde Diplomatique soulignent également la proximité économico-idéologique entre les dirigeants libéraux et les dirigeants populistes qui sont élus pour les remplacer, comme Donald Trump aux Etats-Unis, Viktor Orbán en Hongrie, Jaroslaw Kaczyński en Pologne ou Matéo Salvini en Italie. Les uns et les autres sont simplement des défenseurs du capitalisme, du libéralisme, des grandes entreprises et des plus riches, même si les populistes défendent «un capitalisme véhiculé par une autre culture, illibérale nationale et autoritaire, exaltant le pays profond plutôt que les valeurs des grandes métropoles.» Ce que sous-entend aussi cet article, c'est que les populistes de gauche comme Bernie Sanders aux Etats-Unis, Jeremy Corbyn au Royaume-Uni ou les membres de Podemos ou de la France Insoumise, sont également des partisans de cette même démocratie illibérale, d'une démocratie expurgée des travers de la démocratie. 

 

Au-delà de ces deux articles, il en ressort un ensemble cohérent. Les mensonges et les politiques libérales menées par tous les hommes politiques de droite comme de gauche depuis des dizaines d'années ont creusé le sillon du populisme, que ce soit hier Orbán, Salvini ou Trump, ou demain Le Pen en France entre autres. Chaque nouvel essai de porter un autre homme politique au pouvoir, qu'il soit afro-américain aux États-Unis ou jeune et inconnu en France ou au Canada, conduit à la mise en place de la même politique néo-libérale. Qu'en sera-t-il demain ? Les électeurs continueront-ils à nouveau à se mobiliser pour empêcher une nouvelle fois l'élection possible d'un leader populiste, raciste, ou ouvertement xénophobe ? Ou bien une majorité de ces électeurs se diront-ils qu'après tout, cela ne devrait pas être très différent avec ce populiste qu'avec ces prédécesseurs ultra-libéraux ? Et je ne pourrais pas leur jeter la pierre. Pour la France, l'exemple de l'élection de Macron et la politique qu'il mène en est un parfait exemple. La majeure partie de son électorat doit se sentir particulièrement floué par sa politique depuis un an, hormis les électeurs de droite qui avaient compris que le candidat ni de droite ni de gauche était simplement un pur néo-libéral de droite ! Dans quatre ans, un échec éventuel de Macron offrira un boulevard à l'extrême droite francaise, à moins d'une apparition et de la victoire d'un islam politique comme l'a décrit Michel Houellebecq dans son livre «Soumission» (victoire du candidat islamique soutenu par l'ensemble des vieilles formations qui se croient démocratiques et bien-pensantes).

 

Mais la morale de cette histoire est à chercher ailleurs selon moi. La victoire des leaders populistes et leur extension dans tout l'espace occidental me rappelle fortement l'essor des fascismes dans les années 1930-1940. Leur cortège de discours politistes, les tentatives de guerres commerciales que certains d'entre eux développent à outrance, tout ceci rappelle les grandes heures de l'Entre-Deux-Guerres et de la Grande Dépression. Stopper cette machinerie me semble être devenu presque impossible, parce que ce qui est en cause, comme l'indique cet article du Monde Diplomatique, c'est le raz-le-bol des électeurs qui voient non seulement des hommes politiques élus violer leurs engagements de campagne, mais surtout que les politiques économiques et étatiques mises en place sont toujours uniquement favorables aux plus riches, aux plus puissants, aux dirigeants eux-mêmes et à leurs proches ou à leurs amis ! Face à ceci, il n'y a pas d'espoir. 

 

En 1945, les États européens survivants, libérés, ont mis en place un nouveau contrat social articulé autour du partage d'idéaux communs : nationalisations, protection sociale collective, lois protectrices. Plus de soixante dix années après, tout ceci a été remis en cause et les derniers vestiges sont en voie d'être jetés aux orties, pour prétendre d'être plus efficace, plus efficient !

 

C'est l'élan de 1945 qu'il faut retrouver. Etre capable de mettre en œuvre des politiques qui ne soient plus favorables aux seuls grands propriétaires et aux seuls maîtres du capitalisme, mais au contraire qui soient pensées pour l'intérêt du plus grand nombre. Alors seulement, les jours des populismes seront comptés. Comme en leur temps les jours des fascismes furent comptés !

 

 

Saucratès


11/09/2018
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