Critiques de notre temps

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Les élections de demain, et après ?

Demain aura lieu le deuxième tour des élections législatives de juin-juillet 2024. Grand moment clef de notre histoire politique ou bien simplement une histoire en perpétuel recommencement ? En une seule semaine d’intervalle, les estimations en sièges du Rassemblement National en nombre de députés élus sont passées de la fourchette de 250 à 300 sièges de députés, la semaine dernière, à une fourchette de 175 à 205 sièges aujourd’hui. 

 

https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/07/05/legislatives-2024-les-dernieres-estimations-en-siege_6247203_823448.html

 

Le parti présidentiel, moribond en début de semaine, est désormais crédité de 118 à 148 sièges de députés. 

Heureusement, le second tour de demain dimanche nous permettra de vérifier ce sondage réalisé par «Ipsos Talan pour Le Monde, Radio France et France Télévisions, réalisée du mercredi 3 au jeudi 4 juillet auprès d’un échantillon représentatif de 10 101 personnes, selon la méthode des quotas». J’ai hâte de vérifier demain ces pronostics. 

Si ces résultats se confirment, on pourra en déduire que la peur a gagné, que l’acharnement médiatique contre l’extrême-droite conduite par les médias mainstream et la coalition des partis de l’arc républicain aura réussi à faire suffisamment peur à l’électorat populaire (ou autre) séduit par le discours du Rassemblement National. Diaboliser un parti politique, ses candidats, les idées qu’on lui prête, les idées qu’on le soupçonne de viser, son électorat, est-ce une solution pérenne ? Interdire un vote, interdire un parti, peut-il conduire à faire reculer le vote de ceux qui se reconnaissent en ses idées ? Non.

 

Mais reconnaissons-le, c’est aussi ce que fait C8 et l’extrême-droite avec le Nouveau Front Populaire et LFI. La diabolisation d’un parti politique et de ses candidats.

 

Macron va donc se retrouver avec une Assemblée Nationale aussi ingouvernable que la précédente. Il va probablement maintenir un gouvernement encore plus minoritaire que son précédent gouvernement, mais qu’aucune majorité parlementaire ne pourra faire tomber, aucun des deux blocs irréconciliables d’extrême-gauche et d’extrême-droite n’étant prêts à se rejoindre.

 

Pour ma part, je suis fatigué de ces perpétuels appels incantatoires à une supposée compromission avec l’extrême-droite, qu’elle émane du gouvernement vis-à-vis de LFI prête à rejoindre une motion de censure déposée par l’extrême-droite, vis-à-vis de LFI prête à accepter les votes de l’extrême-droite, ou bien du futur Nouveau Front Populaire si le gouvernement bénéficie du vote de l’extrême-droite. 
 
Quel que puisse être demain le résultat du second tour des législatives, les prochains jours risquent d’être éreintants, les articles médiatiques alarmistes des uns se mêlant aux tractations politiciennes des autres pour permettre le maintien de l’entreprise de prédation et de destruction de la France conduite par Macron, sa clique et ses nouveaux alliés de la gauche, sa famille d’origine, cette gauche qui l’a fait éclore, cette gauche qui couvait en son sein le serpent qui l’a finalement assassiné.

 

Vous l’avez compris, je suis face à un choix cornélien. Quelle victoire électorale dois-je souhaiter ? De quel bloc politique dois-je souhaiter la victoire ? 

• Celle de l’extrême-droite, du Rassemblement National, qui représente un saut dans l’inconnu politique, qui présente peut-être réellement un risque politique ou en matière de libertés publiques ? Mais nous sommes déjà tombés tellement bas sous Hollande ou Macron, pendant les répressions des manifestations contre la loi travail de Hollande-Macron, pendant les répressions des manifestations des gilets jaunes sous Macron ou bien celles contre la réforme des retraites, qu’il me semble difficile de croire que l’on pourrait tomber encore plus bas, sauf à penser que sous le RN, on pourrait faire tirer à balles réelles sur la foule. Le RN n’en aura aucun besoin ; il lui suffira de réactiver l’attirail répressif de ces prédécesseurs si républicains !

 

• Celle du Nouveau Front Populaire, qui nous promet certes le rétablissement de la retraite à 62 ans voire à 60 ans mais qui nous promet aussi le désarmement ou la dissolution de la police, et l’explosion de la fiscalité pour les classes moyennes et hautes ? Ce même Nouveau Front Populaire qui sera représenté à l’Assemblée Nationale, voire au gouvernement par Rousseau, Obono et Hollande, et quelques autres joyeux lurons et joyeuses luronnes. À côté de mille autres promesses électorales toutes aussi déjantées les unes que les autres.

 

• Celle de Macron et de sa clique, de la majorité présidentielle qui ne sera plus majorité, qui nous prévoyait déjà pour les prochaines semaines toute une série de réformes toutes aussi iniques et injustes les unes que les autres ? La réforme et la disparition de l’octroi de mer pour combattre supposément la cherté des prix dans les DOM, la réforme du statut de la Fonction publique pour la rendre plus corvéable et plus injuste, quelques autres fusions d’institutions pour être supposément plus efficaces, pour mieux placer ou récompenser des pions de la Macronie. Me faut-il souhaiter la victoire de celui qui a dissous les instances représentatives du personnel et les syndicats, qui déréglemente à tout va, qui a réformé à la hussarde les retraites et m’impose de travailler sans espoir deux ans de plus, qui restreint les droits des chômeurs ? Et qui a violé mes libertés publiques pendant la pandémie du coronavirus et celles de millions de mes compatriotes ?

 

Ce qui est clair, c’est qu’une possible défaite du Rassemblement National ne fera que repousser de quelques années l’inévitable arrivée au pouvoir de l’extrême-droite en France, à l’image de ce qui s’est produit ses dernières années dans d’autres pays européens. Et pourtant, ces pays n’ont pas encore sombré apparemment dans la barbarie de la dictature ou bien sous le joug des Nazis ? Un parti politique dominant durablement le paysage politique avec plus de 30% des suffrages, cela faisait bien longtemps que ce n’était plus arrivé !

 

Vivement demain dimanche !

 

 

Saucratès

 

 

Nota : Francois Hollande, celui qui disait qu’il n’aimait pas les riches en 2012, que la richesse commençait à partir de 4.000 euros par mois, et on apprend qu’il touche pourtant aujourd’hui 15.000 euros de retraite cumulée par mois ! Il vaut mieux en rire. La finance est mon ennemie disait-il ! Il n’aimait pas plus les pauvres, ceux qu’il appelait les sans-dents, après tout. Et des citoyens français vont le réélire malgré tout !
 
https://actu.capital.fr/economie-politique/legislatives-2024-en-cas-d-election-l-ex-president-francois-hollande-pourra-t-il-cumuler-ses-indemnites



06/07/2024
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