Critiques de notre temps

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Militantisme et réchauffement climatique : Quels principes éthiques ou moraux à l’œuvre

Militantisme et réchauffement climatique : Quels principes éthiques ou moraux à l’œuvre ?

Par Saucratès 

Saint-Denis de La Reunion, samedi 18 février 2023


Mon but principal est d’essayer de comprendre comment notre monde fonctionne. Que ce soit l’économie et la finance, les crises financières, la Morale et l’Ethique, et aujourd’hui, l’écologie punitive et tous ceux qui luttent contre le réchauffement climatique et l’inaction des États et des entreprises. Je ne parlerais ici que de cette dernière réflexion.

La place des jeunes

On pourrait déjà s’intéresser aux jeunes qui comme Greta Thurnberg sont devenus les égéries de la lutte contre le réchauffement climatique. Mais il n’y a pas uniquement elle. Elles sont des dizaines à chercher à être des stars de la Lutte, à avoir des photos dans la presse, quitte à monter des bobards pour se poser en victimes : Loukina Tille, Luisa Neubauer, Isabelle Axelsson et Vanessa Nakate.

 

Cf. le bordel d’une photographie recadrée lors du forum de Davos le vendredi 24 janvier 2020. 
https://saucrates.blog4ever.com/l-affaire-de-la-photographie-recadree-de-vanessa-nakate-ou-quand-l-absence-d-hommes-de-cette-photographie-me-parait-bien-plus-problematique-1

 

Et pourtant aujourd’hui une seule d’entre elle est devenue une star planétaire détestée ou adulée par le plus grand nombre : Greta Thurnberg. En quoi leur starisation en égérie de la lutte contre le réchauffement climatique va-t-il apporter quelque chose à la Lutte elle-même, au combat lui-même ? 

Est-il d’ailleurs normal que de jeunes activistes se voient accorder une telle importance par les médias internationaux ou nationaux ? Est-il normal qu’on leur donne la parole dans des enceintes internationales comme celle de Davos, dans les grandes messes du GIEC ou des Conférences des parties sur le climat (COP) ? Non, ce n’est absolument pas normal, de la même manière qu’il n’est pas normal que le président ukrainien parle devant toutes les assemblées internationales.

 

De mon temps, les jeunes s’investissaient également au lycée (rarement au collège) dans des actions pour sauver le monde, contre la faim dans le monde, pour creuser des puits dans le désert, ou pour aider au fonctionnement des écoles en Afrique. J’étais dans une telle association, dans un lycée de Bretagne, et j’ai fait partie d’une telle association. Les filles y étaient déjà les plus investies, pour trouver des idées, pour penser des actions. Mais il ne me serait pas venu à l’idée d’apostropher les adultes parce qu’ils n’intervenaient pas pour sauver ces enfants, ces villageois et villageoises, ces pays en détresse.

 

J’imagine les proviseurs et CPE de tous les lycées de France qui ont vu depuis des générations se monter années après années de tels groupes, de telles associations, de tels gamins et gamines, qui ont vu ces programmes, ces objets de combat évoluer années après années, qui ont vu leurs moyens d’action changer ou se ressembler. Les moyens utilisés pour récolter quelques sommes puis les transmettre à des associations. J’imagine que ces proviseurs et CPE ont dû voir quelques arnaqueurs tenter de manipuler des gamins crédules. Comme ceux qui œuvraient autour de L’arche de Zoé, qui ont ainsi dû arnaquer nombre de lycéens, nombre d’associations de jeunes lycéens pour qu’ils leur fournissent de l’argent pour faire fonctionner leur association ou leur projet au Tchad. Il doit y avoir tout un écosystème avec des prédateurs et des proies dans ce marché des associations lycéennes.


Entre parenthèses, que font les jeunes des lycees des pays africains? Cherchent-ils à collecter de l’argent ou des pulls pour les jeunes europeens en détresse? Ou pour les populations plus pauvres qu’eux?

 

Du coup, je ne peux comprendre ni ces jeunes qui mettent en cause adultes et institutions, ni les médias qui relaient leurs inepties, ni même les institutions elles-mêmes qui leur donnent du crédit, de l’importance. Mais pourquoi donc le forum de Davos leur donne-t-il la parole ? Je rêve !

 

Mais en même temps, je sais que les jeunes, les étudiants, les lycéens, se sont toujours intéressés à ce qui se passait dans le reste du monde et ont toujours cherché à faire des choses pour améliorer le monde. C’est humain. C’est la jeunesse.


Quelle morale, quelle éthique est ici à l’œuvre ?

Lorsque j’entends des personnes, jeunes ou vieux, demander à ce que tout le monde soit interdit de faire telle ou telle chose parce qu’elles s’interdisent elles-mêmes de consommer telles choses ou de faire telles choses, je me demande sur quels fondamentaux éthiques cela peut donc reposer. 

Pour moi, l’Ethique ou la Morale, ou la Méta-Morale, reposent sur un certain nombre de principes ou d’écoles. Il y a l’école de la déontologie (il faut à tout prix faire telle chose ou telle chose pour qu’une action soit morale), il y a l’école de l’éthique des vertus et il y a enfin les écoles conséquentialistes, dans lesquelles nos actions morales ne valent, ne sont jugées qu’en fonction de leurs conséquences.

 

Mais dans aucune de ces écoles, on ne prévoit qu’il soit possible d’interdire telle ou telle action parce que la personne qui promeut cette vision des choses a telle ou telle croyance, s’interdît telle ou telle chose. Par exemple, «je ne mange pas de viande, donc il faut interdire à tout le monde de manger de la viande parce que c’est mauvais pour la planète ou parce que c’est cause de réchauffement climatique !» Ou idem pour les voitures. «Je fais du vélo ou je me déplace à pied, donc il faut interdire les voitures individuelles, et je veux crever les pneus de ceux qui osent braver les interdits. Ils polluent la planète, ou plutôt, ils participent à la pollution de la planète.»

 

Tout ceci me met fort mal à l’aise. On n’est plus dans l’ordre de la Morale ou de l’Ethique. On est dans l’ordre de la dictature écologique. On est dans l’ordre de l’envie, de la jalousie, ou de l’uniformisation des comportements. Et pourtant, c’est ce qui est l’œuvre aujourd’hui dans notre monde occidental, et plus largement dans le monde. L’envie et la jalousie sont devenus le leitmotiv de toutes les politiques publiques, d’une majorité de publications médiatiques. Il y a des oukases, des groupes de pression, dont le poids n’est plus financier, mais médiatique. Ils traîneront dans la boue tels ou tels décideurs politiques parce qu’ils ne respectent pas tels ou tels de leurs diktats, de leurs oukases. À moins que ces décideurs ne soient persuadés d’oeuvrer pour sauver la planète, à moins que tels ou tels jugés administratifs ou civils soient persuadés d’œuvrer pour sauver la planète.

 

Nous entrons donc dans une ère où, en fonction de sa propre popularité médiatique, on peut imposer au reste de la planète, ou au reste de sa propre Nation, ses propres oukazes, opinions, envies, diktats. Et ces oukases, envies, décisions personnelles s’imposeront au reste de nos concitoyens parce que tels ou tels médias les relaient aveuglement. Et tout ceci semble parfaitement normal à tout le monde, alors que c’est totalement aberrant, immoral, contraire à toute forme d’éthique. 

Sommes-nous rentrés dans un monde où la légitimité du vote du peuple, du vote populaire, peut être remplacé par la simple popularité médiatique de tel ou tel individu ? Devant laquelle la représentation nationale devra se plier, à laquelle la représentation nationale devra obéir, devant laquelle elle devra se plier ? 

Une nouvelle branche de la philosophie est-elle en train de naître ? Une branche de la philosophie et de l’éthique qui aura pour nom dictature, qui aura pour principe conducteur l’envie et la jalousie. La philosophie du futur, la philosophie de la dictature écologiste.

 
 

Saucratès 



18/02/2023
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