Pour conclure sur 2021 (primo)
Pour conclure sur 2021
Il y a un problème de démocratie en France
Par Saucratès
Saint-Denis de La Reunion, samedi 25 novembre 2021
Cette année 2021 qui se termine ne pourra être dissociée d’une terrible dégradation de la liberté d’opinion en France.
Normalement, en règle générale, les atteintes à la liberté d’opinion sont les faits des gouvernements et les journalistes et les médias en sont les premières victimes. Mais pas en France, pas plus qu’aux États-Unis d’Amérique. Les atteintes à la liberté d’opinion n’y sont pas le fait des gouvernements, mais elles sont le fait des médias et des journalistes eux-mêmes, en raison d’une polarisation extrême du débat politique.
Les médias y sont contrôlés par de grands groupes détenus par les capitaux d’un certain nombre de milliardaires fortunés, tandis que les journalistes sont contrôlés par les idées progressistes acquises pendant leurs années de formation à Sciences Po et dans les écoles journalistes.
Évidemment, cela n’a pas commencé en 2021, mais on le ressentait déjà en 2020, depuis l’apparition du coronavirus, et en 2019 avec le traitement médiatique réservé aux gilets jaunes. 2021 n’est que le point d’orgue, situation qui risque d’ailleurs de n’aller qu’en s’aggravant les prochaines années. Les médias, et Le Monde en premier lieu, feront tout ce qui sera en leur pouvoir pour empêcher l’élection d’un président issu de l’extrême-droite, ou représentant le peuple de France, et pour favoriser la réélection d’Emmanuel Macron ou celle de Christiane Taubira-Delanon, celle qui fit chuter la gauche en 2002.
Atteinte à la liberté d’opinion, ou plutôt faudrait-il dire, atteinte à la liberté de s’informer, atteinte à la possibilité d’avoir accès à une information non-partisane, non biaisée de la réalité. Lorsque tous les médias d’un pays diffusent une même vérité, une même opinion, lorsqu’il devient alors nécessaire de consulter une presse dite alternative pour accéder à une autre lecture de la réalité, la vision du peuple, il y a un problème démocratique.
Lorsque la presse ne fait plus son travail de rendre compte des attentes et des croyances des personnes du peuple français sous prétexte que ces attentes et ces croyances ne correspondent pas à la vision idéale que ces médias, que ces journalistes, ont des opinions légitimes que le peuple devrait avoir, il y a un problème de démocratie. C’est exactement la même chose, le même constat qui peut être fait au sujet des médias américains.
Lorsque la présentation des faits est réalisée de telle sorte de diaboliser, de ridiculiser les ennemis des journalistes, qu’ils soient d’extrême-droite, considérés comme populistes, ou bien gilets jaunes, et que les autres, ceux que les journalistes aiment, sont magnifiés, idéalisés, plébiscités, et que leurs erreurs sont minimalisées, passées sous silence, tues pour X raisons, il y a un problème de démocratie.
Des exemples de cet ordre, il y en a un des centaines en France en 2021. Toute la communication médiatique autour de la vaccination, du pass sanitaire, et aujourd’hui du pass vaccinal, en donne un parfait exemple. Rien qu’en cette journée de Noël, j’en ai encore trouvé un certain nombre dans le journal Le Monde.
- Entre la manière dont ils en rendent compte d’un déplacement du candidat Zemmour en Côté d’Ivoire, en indiquant que Zemmour drague les soldats français, manière minable et homophobe de ridiculiser sa tentative de récupération de leurs voix et de se donner une posture présidentielle alors que le président et candidat Macron a annulé sa propre visite africaine au Mali.
- Entre la manière dont Le Monde défend le pass sanitaire du gouvernement, en parlant de jeu de trouble des opposants politiques tout en excluant complètement les positions de Zemmour et Le Pen, comme si leurs positions et leurs opinions n’avaient aucune valeur, mais s’étendant à souhait sur les positions troubles des autres oppositions.
- Inversement, comment qualifier autrement la bienveillance dont fait l’objet l’indigéniste et ex-ministre socialiste Christiane Taubira-Delanon, favorite des partisans de la primaire populaire, en osant appeler de dernière grande avancée sociale sa loi du mariage pour tous, et en évitant consciencieusement de rappeler ses thèses indigénistes sur l’école de la République …
- On trouve aussi quelques autres perles, comme cet article sur les loups, et on se demande alors ce que représente un comportement habituel ou inhabituel d’une meute de loups ? Le Monde, déformé par sa posture écologiste et animalière, semble ainsi oublier que chasser et tuer fait partie du comportement habituel du loup. Mais tout ceci fait tâche dans le monde rêvé de bisounours des journalistes du Monde où cohabitent macronistes et leur chef, gentils écologistes et défenseurs des passeurs et des migrants, végans et gentils animaux sauvages … contre tous les méchants populistes, extrémistes de droite, chasseurs, gilets jaunes et possesseurs de voitures roulant au diésel.
Quand des millions de personnes, de citoyens, ne peuvent plus se retrouver dans les médias télévisuels et écrits, ils peuvent soit se désespérer en pensant être les seuls à avoir une opinion opposée et divergente de la multitude, soit comprendre qu’ils sont une multitude mais que leur opinion est niée, tue, masquée par ceux qui ont fait profession d’informer le public et de rendre compte de l’état de l’opinion publique française.
2021 aura encore plus que 2020 mis tout ceci encore plus en exergue. Et la candidature d’Eric Zemmour en fin 2021 permet de mettre tout ceci encore plus en évidence.
Pour conclure et confirmer mon analyse, je me réfèrerais à cet article de France 24 citant une étude du groupe britannique The Economist qui indique que les libertés démocratiques et individuelles ont reculé dans près de 70 % des pays du monde en 2020, à cause des restrictions provoquées par la lutte contre la pandémie de coronavirus.
Je les suis moins cependant lorsqu’ils écrivent :
«L'abandon volontaire de libertés fondamentales par des millions de gens a été peut-être une des occurrences les plus remarquables de cette extraordinaire année (...) mais nous ne pouvons pas conclure que le haut niveau d'acceptation des mesures de confinement signifie que les gens dévalorisent la liberté, a commenté Joan Hoey, responsable de l'étude. Ils ont simplement jugé, sur la base des preuves (...), qu'éviter des décès catastrophiques justifiait une perte de liberté temporaire, selon elle.»
Avons-nous eu le choix, nous français, d’accepter ou de combattre les mesures de confinement ? Dans notre monde de 2020 et de 2021, pouvions-nous partir dans le maquis pour combattre un gouvernement qui restreignait nos libertés publiques ? Avons-nous eu à choisir entre décès et perte de liberté publique ?
Je ne le pense pas. Nous n’avons pas eu le choix parce que ce gouvernement ne s’est pas présenté comme une armée d’occupation contre lequel on pouvait se révolter. Nous n’avons pas eu le choix parce que les médias ne se sont présenté comme des médias inféodés à un occupant étranger, mais comme des relais d’opinion de la seule vérité. Parce que ceux qui devaient défendre nos libertés publiques, comme les tribunaux et le Conseil constitutionnel ont failli, nous ont trahi, nous le peuple.
Saucratès
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