Le peuple et le réchauffement climatique
Le peuple et le réchauffement climatique
Par Saucratès
Saint-Denis de La Réunion, vendredi 6 mai 2022
Parlons de réchauffement climatique. Les experts du GIEC nous alertent régulièrement sur les graves conséquences qu’auraient une hausse des températures moyennes de 2 degrés centigrades au niveau mondial, et les journaux occidentaux relaient tout aussi régulièrement ces informations aux populations occidentales.
Pour ma part, je remonterais de 15.000 à 10.000 ans dans le temps, à l’époque de la fin de la précédente et dernière période glaciaire, en imaginant le monde tel qu’il existait alors. En regard de cette période glaciaire, peut-on dire que le monde était plus habitable à cette époque-là ?
Les glaciers arrivaient jusqu’à la hauteur des îles britanniques, et couvraient aussi une partie de la France. On croisait des mammouths et des rhinocéros laineux dans les plaines françaises. L’essentiel de l’Afrique était inhabitable, à l’exception des côtes de ses deux extrémités, sur la Méditerranée et en Afrique australe. Pour le reste de l’Afrique, cette période est appelée «le grand aride». J’ai moins d’informations sur les conséquences de cette glaciation sur l’Asie du Sud-est voire sur la région du Moyen-Orient. Mais l’on sait qu’une grande partie de d’Indonésie, de l’Irian-Jaya et de l’Australie etaient émergées et rattachées dans une seul continent, et que l’homme préhistorique a pu rejoindre à pied l’Australie venant de l’Asie du Sud-est. Par rapport à cette période, en quelques milliers d’années, les températures ont pu remonter de plus de 6 degrés à l’échelle du globe et les mers ont remonté d’une centaine de mètres en quelques millénaires.
Les conséquences de cette catastrophe climatique monstrueuse ont pourtant été le dégel de toute l’Europe et le recul des calottes glaciaires à leur niveau actuel, le verdissement de l’Afrique et même du Sahara, avant que la modification des précipitations et des moussons n’entrainent à nouveau sa désertification. Mais on ne parle plus de grande aride. On a aussi assisté à la disparition des mammouths et des rhinocéros laineux mais il n’existait pas encore de journalistes, de médias et de réseaux sociaux pour faire pleurer dans les chaumières sur leur fin tragique, comme c’est aujourd’hui le cas pour les ours polaires perdus sur des glaçons à la dérive ou contraints de rejoindre des villes pour trouver à se nourrir.
Je pense que c’est là que se trouve la principale différence entre la situation actuelle et celle d’il y a 15.000 à 10.000 : l’absence ou la présence de médias, de journalistes et de réseaux sociaux. On peut ainsi voir un président d’un atoll quelconque faire un discours au milieu de l’océan (mais sans risque pour sa sécurité, car il avait choisi un endroit sans vagues … mais on pourrait aussi imaginer faire une interview du fond de sa piscine). On est aujourd’hui dans le sensationnel, dans l’attente de grandes mesures, de grandes décisions, que ces mêmes médias, ces mêmes groupes de pression, ces mêmes experts, considèreront toujours comme insuffisants.
Mon Dieu, si ces groupes avaient existé il y a 10.000 ou 15.000 ans, on vivrait encore en période glaciaire, au milieu des mammouths et l’Afrique serait inhabitable, comme l’Europe du Nord et la Russie. s’il y aura forcément des gagnants et des perdants à toute évolution du climat, et à tout réchauffement climatique, même si ce ne sont pas les mêmes. Il n’y avait donc pas de cyclones en -13.000 à -8.000 avant Jesus-Christ ? Même si on ne peut pas le vérifier, j’en doute forcément. Les légendes de l’antiquité grecque sont malgré tout remplies de tempêtes et des colères du Dieu Poseidon.
Pour en revenir donc à la période actuelle, il nous faudrait croire que les deux mètres de remontée des océans attendus pour les prochaines décennies sont catastrophiques, ainsi que des remontées de températures de quelques dixièmes de degré (puisque les deux degrés sont aujourd’hui déjà presque atteints). Certains expliquaient malgré tout que le problème par rapport au passé, il y a dix millénaires, venait de la taille de notre population. Quelques millions ou bien comme aujourd’hui près de huit milliards d’humains, ce n’est pas la même chose. Mais cela signifie que le problème n’est pas le réchauffement climatique et l’emballement des températures, mais bien l’emballement de la démographie humaine, mais ce n’est pas ce point là qui est remis en cause. On ne parle pas de stérilisation de force de populations dont l’indice de fécondité est trop élevée. Non, la taille de la population mondiale et les mesures pour la contrôler dictatorialement sont des tabous. On préfère culpabiliser les peuples occidentaux de trop consommer et de rouler en véhicules automobiles, plutôt que de soulever le tabou de la stérilisation indispensable pour contenir la population humaine.
Il y a un problème entre le peuple et ses élites. Et c’est un très vieux problème ; Julien Benda avait déjà parlé de la trahison des clercs pour la période des années 1930. Les élites ne peuvent pas manipuler et obliger les peuples à agir de certaines manières, à les forcer à se priver et à les punir écologiquement, sans qu’il n’y ait de révoltes sporadiques, sans que se développe un complotisme diffus, virulent, un rejet des messages de ses élites. Il y aura forcément des mouvements populistes ou poujadistes croissants. L’élection de Donald Trump a marqué la victoire du populisme sur les élites. Il y en aura d’autres, même si les élites américaines ont réussi à le renverser, à le présenter comme un fou furieux. Mais lui ne nous a pas conduit au bord du précipice de la troisième guerre mondiale !
Le pire, c’est qu’il n’existe pas un complot des élites. Chacun des membres de l’élite médiatique, chacun des experts, chaque journaliste, est persuadé de la valeur de ses avis, de ses combats, de chercher à sauver la démocratie ou la planète. Il n’y a pas de plan caché. Au pire, c’est leur passage obligé par certaines grandes écoles, certaines formations, qui expliquent la similitude de leurs points de vue, leur conformisation à la position dominante. Ils communiquent, ils diffusent de l’information de bonne foi. Ils croient en ce qu’ils disent. Lorsque des journalistes et des politiques expliquent que la gauche se trompe de combat, que les législatives ne seront pas un troisième tour des présidentielles, et qu’il faut donner une majorité au Président de la République pour gouverner, ils sont de bonne foi, ils y croient réellement.
Il y a un hiatus affolant entre les élites, entre le GIEC et les peuples occidentaux ou d’ailleurs. Il n’est pas acceptable aux yeux de tous ceux qui croient appartenir aux élites, de chercher à contester ou à interroger les positions dominantes défendues par les médias. Remettre en cause les rapports des experts du GIEC sera bientôt considéré comme un crime. Aujourd’hui, c’est déjà une faute impardonnable, un motif de condamnation médiatique. Et les pauvres peuples russes qui croient que le réchauffement climatique peut être une bénédiction sont forcément manipulés, trompés par un tyran devenu complètement fou.
Les élites, les médias et les réseaux sociaux peuvent-ils gagner cette guerre médiatique, contre les peuples. Soyons clair, ils ont déjà pratiquement gagné cette guerre ; les révoltes de tel ou tel peuple, de tel ou tel mouvement de gilets jaunes, ne peuvent conduire qu’à quelques débordements vite contenus, matés sous les tirs de LBD, d’arrestations et de condamnations. À moins d’une nouvelle révolte du peuple comme en 1789, nous allons disparaitre sous les tirs du conformisme et la bien-pensance.
Saucratès
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