Critiques de notre temps

Critiques de notre temps

Notions


Du syndicalisme

Collection Notions - Dans une série de petits articles, j’essaierai de revenir régulièrement sur quelques notions, pour faire un point de manière régulière, une fois par an, sur certains sujets que je juge importants.

 
 

Du syndicalisme

Ou des différences entre les mouvements syndicaux et le droit syndical en Europe

Par Saucratès 

Saint-Denis de la Réunion, dimanche 6 novembre 2022

 
Le droit syndical, l’organisation du mouvement syndical, diffèrent largement d’un État européen à un autre, même pour ceux qui sont normalement très proche en terme d’institutions juridiques. Pour une grande partie des français, même l’organisation des organisations syndicales françaises doit être une parfaite inconnue, de même que le droit syndical voire même simplement le droit du travail. Dans ce cas, ceux qui savent comme fonctionnent ces institutions, à quoi correspond ce droit syndical ou le droit du travail en Angleterre, en Allemagne, en Italie ou en Belgique sont forcément encore plus rares. 

 

Pour l’immense majorité des citoyens de tout pays, les syndicats et les syndicalistes sont des empêcheurs de tourner en rond, des bloqueurs d’entreprises ou de route, voire de stations service. Ceci de manière très synthétique. Et pourtant, chaque pays européen applique des règles très différentes les concernant. L’article suivant du Monde Diplomatique de novembre 2022 offrait ainsi une analyse succincte et intéressante du droit syndical britannique. 

 

https://www.monde-diplomatique.fr/2022/11/LENORMAND/65271

 

On y apprend ainsi qu’une législation antisyndicale y a été «mise en place sous Margaret Thatcher et John Major, maintenue par les travaillistes puis encore renforcée par les conservateurs à partir de 2010». «Elle exclut le blocage des lieux de travail, les grèves de solidarité ou les revendications de portée générale comme la défense des acquis en matière de retraite. Y contrevenir expose les salariés à des licenciements et les syndicats à des poursuites».


«La cessation de l’activité devient une action qu’il incombe aux organisations de travailleurs d’organiser et d’encadrer. S’imposent notamment la consultation des adhérents, le vote de plus de la moitié des inscrits, l’obtention de 50% des voix en faveur de la cessation du travail.»

 

«Le taux de syndicalisation de la population active britannique, qui s’élevait à 23,1% en 2021, masque une différence majeure : si un peu plus de la moitié des travailleurs des services publics sont syndiqués, moins de 13% de ceux du privé le sont.»

 

Cela m’a ainsi rappelé les différences fondamentales avec ce que l’on observe en France. En France aussi, le blocage des lieux de travail est interdit de même que les grèves de solidarité. Par exemple, les salariés français et les syndicats français ne peuvent pas lancer de mouvements de grève pour contester le licenciement de membres du personnel ou de collègues. Quant au taux de syndicalisation en France, il est bien plus bas qu’en Angleterre, puisqu’on estime qu’il s’élève aux alentours de 7% de la population active. Et comme en Angleterre, ce sont les administrations et les grandes entreprises publiques qui en représente l’essentiel. Les deux tiers des syndiqués appartiennent ainsi à la population des fonctionnaires et salariés des grandes entreprises publiques ou nationales (Éducation nationale, des Finances, de l’Équipement, hôpitaux publics, organismes de sécurité sociale, fonction publique territoriale, SNCF, EDF, GDF, RATP, Aéroports de Paris, Arsenaux, La Poste, France Télécom).

 

Les deux tiers du tiers restant des salariés du secteur privé appartiennent essentiellement aux secteurs des grandes banques et des assurances, des entreprises de l’aéronautique, du pétrole, de la chimie, du Livre et de la communication, les services aux collectivités. Les autres secteurs d’activité représentant plus de 15,5 millions de salariés, soit la moitié de la population active totale, ne représenterait qu’un neuvième (1/9) des syndiqués. Ainsi, le taux de syndicalisation sur le secteur public et les grandes entreprises nationales serait plutôt proche de 17%, tandis qu’il ne s’élèverait qu’à 3,2% des salariés syndiqués pour l’ensemble du secteur privé, et à peine 1,3% des salariés pour l’immense majorité des entreprises françaises hors banques, assurances, aéronautique, pétrole, chimie, etc.

 

https://www.istravail.com/11258-en-france,-combien-de-salariés-sont-ils-syndiqués.html

 

Le système juridique et syndical anglais, qui affiche ainsi un taux de syndicalisation très supérieur à celui de la France, présente aussi une autre grosse différence avec notre système. L’obligation dans certaines entreprises ou secteurs d’activité de n’embaucher que des salariés syndiqués auprès d’un syndicat, sans possibilité d’embaucher des salariés non syndiqués. Inversement, en France, une telle obligation serait impossible et illégale ; l’absence de toute forme de discrimination à l’embauche étant la norme légale. Mais on comprend facilement qu’en Angleterre, de telles dispositions favorisent fortement l’implantation syndicale et le nombre d’adhérents des organisations syndicales. En Angleterre tout comme aux Etats-Unis, il existe une autre disposition qui limite la possibilité de bénéficier des accords signés par une organisation syndicale aux seuls adhérents de ce syndicat.

 

En France inversement, la non-discrimination implique deux conséquences :

 

—> un fonctionnement des salariés dans les entreprises basé sur le système du passager clandestin. Pourquoi se syndiquer et se battre syndicalement et faire grève puisqu’au final, tout le monde, grévistes ou non-grévistes, syndiqués ou non-syndiqués, profitent des retombées et des avantages des accords syndicaux. Ils ont tous les avantages de la grève, mais également des avantages de ceux qui ne font pas grève et qui ne sont pas syndiqués (avancements plus rapides que les grévistes)


—> des syndicats encouragés à faire de la surenchère syndicale. Si leurs syndiqués ne disposaient d’aucune avancée financière tant que des syndicats comme la CGT ne signaient pas d’accords, ces syndiqués feraient pression sur leurs représentants pour arriver à des avancées et pour les signer. Mais en France, un syndicat comme la CGT peut sans problème aucun tenir un rôle extrémiste, refusant toute signature d’accord, sans que cela ne pose problème à leurs adhérents qui bénéficient malgré tout des avancées négociées par les autres syndicats. 

Comment définir le système syndical français ?

La France dispose ainsi d’un certain nombre de grandes centrales syndicales, pour lesquelles il existait un désaccord en terme de calcul et de reconnaissance de la légitimité. 5 grandes organisations syndicales bénéficiaient par le passé d’une présomption irréfragable de représentativité du fait de leur comportement exemplaire au cours de la seconde guerre mondiale.

 

Mais les organisations syndicales fondées après les années 1970 n’en bénéficiaient pas et il n’existait aucune possibilité pour ces organisations d’être reconnues au niveau national, et de grandes difficultés pour être reconnues dans les entreprises. Les cinq premières organisations syndicales qui bénéficiaient d’une représentativité irréfragable était la CGT, la CFDT, la CFTC, CGT-FO et la CGC. Les autres organisations dont la représentativité était plus difficile à prouver étaient notamment les SUD et les UNSA.

 

Mais on est passé en 2017 à un régime où la présomption irréfragable de représentativité a été abolie, grâce a un accord entre la CFDT et la CGT, et où chaque organisation syndicale est désormais obligée de prouver sa représentativité, dans les élections des entreprises, de la fonction publique, dans les PME ou au niveau prudhommal. Grande avancée ? Pour les SUD et les UNSA peut-être. Sauf que la CFDT et la CGT ne l’ont fait que dans le but que des petites organisations syndicales comme FO ou la CFTC soient rayées de la carte, et leurs adhérents obligés de rejoindre leurs deux grandes confédérations syndicales. Mais il n’en a rien été. 

 

Je garde une préférence marquée pour la présomption irréfragable de représentativité qui existait jusqu’à dans les années 2010, même si la référence, l’explication, la raison étaient anciennes et peut-être obscures (un comportement exemplaire pendant la période de l’occupation nazie de la France !). Évidemment, je ne vois pas comment le président Macron aurait pu tolérer une telle survivance anachronique, lui qui a annihilé les formes historiques de la représentativité collective du personnel dans les entreprises, qui remontaient aussi à ces mêmes années d’après-guerre !

 
Les différences entre pays européens en matière de taux de syndicalisation s’expliquent essentiellement par une législation privant les syndicats français de toute prérogative sociale 

Alors que certains pays européens comme l’Islande affichent des taux de syndicalisation de près de 80%, que dans les pays nordiques comme la Suède, la Finlande ou la Belgique, 
les allocations de chômage et d’autres prestations sociales sont versées par le syndicat et affichent du coup des taux de syndicalisation compris entre 50 et 70%, que l’Allemagne repose sur un système de co-gestion offrant un partage égale des postes d’administration dans les entreprises entre syndicats et patronat, offrant une puissance importante aux grands syndicats, comme IG Metal par exemple, et explique l’existence d’un taux de syndicalisation relativement élevé, proche de 30%.

 

https://www.clesdusocial.com/les-taux-de-syndicalisation-en-europe

 
Le libéralisme de nos élites technocratiques explique-t-il la faiblesse des syndicats français ?

On ne peut pas déconnecter les discours tenus sur les syndicats et les taux de syndicalisation et le droit du travail et le droit syndical, sur les pouvoirs et les responsabilités des organisations syndicales, et sur toute l’organisation de la société. On ne peut pas, du côté du gouvernement, du côté de la présidence de la République, du côté du patronat, critiquer la faiblesse de la syndicalisation à la française, et vouloir maintenir le plus grand libéralisme possible, consistant à priver les syndicats de tout pouvoir et de toute influence dans les entreprises et dans la société française. L’importance de la syndicalisation dans les autres pays européens s’explique avant tout par leur influence dans la société, que ce soit par leur capacité à gérer les entreprises, à permettre l’embauche dans certains secteurs clés ou certaines entreprises ou administrations, à permettre le versement du chômage ou d’avantages sociaux, ou à bénéficier des dispositions des accords signés. 
 
La France se signale semblerait-il par une protection exorbitante du droit commun de ses représentants syndicaux ou des élus du personnel, dont le licenciement est pratiquement impossible, totalement entre les mains de l’administration et de la justice. La France se signale également par la difficulté de licencier les salariés des entreprises ou les fonctionnaires.

 

Pour quelles raisons la France a-t-elle choisi de priver les syndicats de toute influence sociétale, les maintenant dans un rôle contestataire qui leur est même désormais refusé, sauf pour contrebalancer l’influence des mouvements sociaux extrémistes comme les gilets jaunes. C’est l’ensemble de la représentation sociale de notre société qu’il faut réformer, pour mettre fin à la libéralisation croissante de nos institutions que nos élites poursuivent, et la technocratophilie de nos institutions. C’est à une révolution que notre société française doit se préparer.

 
Ne nous trompons pas, le libéralisme pousse nos gouvernements à vouloir assouplir les règles de licenciement, à sécuriser (comme Macron l’a indiqué) les licenciements en plafonnant les indemnités dues en cas de licenciement, en restreindre les nombres d’élus protégés, avant de chercher à fragiliser cette protection exorbitante du droit commun, bien plus qu’à étendre le principe même de co-gestion a l’Allemande, qui impliquerait que la moitié des postes d’administrateurs dans les entreprises soient occupés par des syndicalistes ou des salariés. En France, on fait encore sortir le ou les deux administrateurs salariés des réunions de CA lorsqu’on doit aborder les sujets de rémunération des dirigeants, comme s’ils étaient des sous-administrateurs.

 

 

Saucratès 


06/11/2022
0 Poster un commentaire

Bioéthique

Collection Notions - Dans une série de petits articles, j’essaierai de revenir régulièrement sur quelques notions, pour faire un point de manière régulière, une fois par an, sur certains sujets que je juge importants.

 
 

Bioéthique

 

Par Saucratès 

 

Saint-Denis de la Réunion, samedi 22 octobre 2022

 
 

Bioéthique ou éthique du vivant. Du grec ancien Bios (vie) et ethos (moeurs ou plus largement morale). En quelque sorte, on peut la définir comme «l’étude des problèmes moraux que soulèvent la recherche et les techniques biologiques, génétiques».

 

Selon le site du gouvernement français :

 

«Avec les progrès rapides des biotechnologies, la bioéthique s’est rapidement focalisée sur l’humain et, ce faisant, sur les questions éthiques soulevées par leur application à l’homme.

 

La bioéthique peut ainsi se définir comme un ensemble de recherches, de discours et de pratiques, généralement pluridisciplinaires, ayant pour objet de clarifier ou de résoudre des questions à portée éthique suscitées par l’avancement et l’application des technosciences biomédicales (Gilbert Hottois).

 

La bioéthique est née et s’est ancrée sur quatre grands principes: le respect de l’autonomie du de la personne, de la bienfaisance, de la non-malfaisance et de la justice. Ces principes, formulés dans le rapport Belmont de 1979 portant sur la recherche sur l’être humain, vont être progressivement étendus à l’ensemble de la pratique médicale sous l’influence d’un ouvrage intitulé Principles of Biomedical Ethics.»

 

https://solidarites-sante.gouv.fr/grands-dossiers/bioethique/article/5-questions-sur-la-bioethique

 

Ethique du vivant ! Mais le vivant n’a pas forcément d’éthique. Les animaux n’ont pas d’éthique. Ni les plantes. On ne considère pas non plus que homo sapiens était éthique dès son origine. Avant la Grèce antique, avant les Grecs anciens, avant les philosophes grecs, on pense aujourd’hui que les humains ne connaissaient pas l’éthique. On pense que les grecs anciens à travers la philosophie furent les premiers à réfléchir philosophiquement sur leurs actions, sur les conséquences de leurs actions. Pas les égyptiens qui les avaient précédés, ni les perses, ni toutes les civilisations proche-orientales qui s’étaient succédés depuis les cités sumériennes et akkadiennes, ni même les incas et les mayas. Ces sociétés ont inventé l’écriture, la comptabilité, mais ni la philosophie, ni la morale.

 

Les sociétés archaïques antérieures ne connaissaient pas évidemment pas non plus l’éthique, ils ne s’interrogeaient pas sur les conséquences de leurs actions ou de leur inaction. Cela ne signifie pas qu’il n’y avait pas de règles dans les sociétés archaïques anciennes ainsi que de multiples interdits. Les sociétés archaïques anciennes sont corsetées d’interdits, d’obligations imposées à tous. Mais l’éthique et les interdits ne sont donc pas une seule et même chose. Obéir à des interdits et respecter une morale ou une éthique n’a ainsi pas du tout la même signification.

 

L’homme n’a pas non plus attendu la bioéthique ou la philosophie pour toucher ou modifier l’ADN des plantes ou des animaux. Depuis 10.000 ans, L’homme a fait évoluer les plantes avec lesquels il partage cette planète. Ainsi que les animaux. Mais c’était une évolution accidentelle du génome ou de l’ADN des plantes via la domestication. Aujourd’hui, l’humanité est capable de modeler le vivant, son propre ADN, celui de ses enfants et des enfants des autres.

 

Mais s’il est facile de comprendre l’importance de la bioéthique et de sa place dans la réflexion éthique autour de la recherche et des techniques biologiques et génétiques, on peut malgré tout se demander ce que l’on entend réellement en France par les termes de bioéthique, et par ces lois sur la bioéthique ? La bioéthique correspond-elle à des principes moraux intangibles, ou bien est-elle subordonnée à la politique, à l’économie, aux nécessités concurrentielles de la lutte internationale, de la préservation de champions nationaux ou européens ? 

En clair, pourquoi utilise-t-on les termes galvaudés de bioéthique puisqu’au final ce sont des impératifs non-moraux, amoraux, économiques, politiques, ou concurrentiels qui priment sur les principes éthiques et moraux qui devraient prévaloir ?

 

Et je voudrais en revenir à ma comparaison initiale avec les sociétés archaïques qui ignoraient, qui n’avaient pas encore découvert la réflexion philosophique, morale et éthique. La bioéthique aujourd’hui se comprend comme une somme d’interdits, d’interdits évolutifs puisque les interdits d’hier ne sont plus les interdits d’aujourd’hui, parce que, quelque part dans le monde, une équipe a réussi à braver les interdits éthiques et que toutes les équipes, toutes les nations veulent pouvoir les suivre, veulent pouvoir les imiter. Le docteur Josef Mengele n’avait qu’un siècle d’avance sur la médecine moderne et sur la bioéthique. 

Les expériences sur les fœtus humains, sur les embryons transgéniques et sur les chimères humain-animal ont ainsi été interdites mais les avancées potentielles de ces techniques ont ensuite impliqué de les autoriser par le biais de loi d’août 2021. La bioéthique n’a d’éthique que son nom. Elle n’est ni intangible, ni réflexion sur elle-même et sur son objet ; elle n’est qu’une somme d’interdits que chacun, chaque équipe de recherche, cherche à contourner, à repousser pour continuer toujours plus loin vers un homme parfait, immortel, augmenté, ou dénaturé. Il faut lire l’article du Monde Diplomatique d’octobre 2022 sur la bioéthique de Jacques Testart. 

https://www.monde-diplomatique.fr/2022/10/TESTART/65153

 
« Les perspectives ouvertes par les ciseaux génétiques genre Crispr-Cas9 ont favorisé l’essor d’un tourisme médical où l’argent règne en maître, et ont contribué à étendre la structure du biopouvoir à l’échelon international en réunissant les acteurs de l’édition du génome des principaux pays occidentaux. Si l’on peut se réjouir des interventions de l’OMS pour que la bioéthique décide enfin du licite et de l’interdit à l’échelle internationale, l’institution accompagne plus qu’elle ne devance ces évolutions, comme en témoignent ses ‘Recommandations sur l’édition du génome humain pour faire progresser la santé publique’ (communiqué de presse du 12 juillet 2021). Quelques mois plus tôt (19 mars 2021), le Groupe européen d’éthique publiait, à Bruxelles, un document sur le même thème (Ethique de l’édition génomique) à l’adresse des européens, en faisant fi des nombreuses publications scientifiques qui documentent l’absence de maîtrise de ces technologies et pointent les dommages irréversibles qu’elles pourraient infliger au génome. »

 

La bioéthique, enfin, échoue totalement à protéger le monde, l’humanité, la nature, de la stratégie d’accaparement du capitalisme humain, du processus de captation du vivant par les puissants, par le capitalisme, par les États. Bien au contraire, la bioéthique n’est qu’un paravent ayant pour objectif de faire croire que l’Etat cherche à protéger ses concitoyens alors qu’il ne cherche réellement qu’à protéger les intérêts de ses industries et de sa recherche.

 

Les industriels peuvent ainsi breveter le vivant, les semences, rendre leurs produits stériles pour s’assurer que leurs utilisateurs continueront à acheter de nouvelles semences, de nouvelles graines les années suivantes. Cette stratégie d’accaparement de la nature, du vivant, a un nom : le capitalisme. Ce système capitaliste qui contrôle tous les rouages de l’Etat, des États, à travers cette collusion entre les élites capitalistes qui les dirigent et les élites administratives qui contrôlent l’Etat et la Commission européenne, entre ceux qui utilisent les lois et ceux qui fixent les lois et les règlements. Et au milieu de tout cela, le citoyen qui se croit protéger par un corpus de lois, par des lois bioéthiques qui, en fait, changent en fonction des intérêts des uns et des autres, de l’avancée de la science, à des années-lumière de ce que devrait être l’éthique du vivant.

 

Comme le questionnait le groupe des Faucheurs volontaires : 

 

«Peut-on fonder une société humaine sur la transgression perpétuelle par la technique des limites éthiques ?» 


Citation par Jacques Testard, Le Monde Diplomatique

 

 

Saucratès 


22/10/2022
0 Poster un commentaire

L’islamisation de la France

Collection Notions - Dans une série de petits articles, j’essaierai de revenir régulièrement sur quelques notions, pour faire un point de manière régulière, une fois par an, sur certains sujets que je juge importants. Le premier sujet sera l’islamisation de la France.

 
 

L’islamisation de la France

Ou, peut-on parler d’islamisation de la France ?

 

Par Saucratès 

 

Saint-Denis de la Réunion, jeudi 20 octobre 2022

 
 
C’est un sujet typiquement Zemmourien ou d’extrême-droite, selon nombre de commentateurs politiques. En acceptant d’utiliser une telle notion, selon l’immense majorité des commentateurs potentiels, je me rends coupable de véhiculer des notions d’extrême-droite, fascisantes. Comme si le simple fait d’utiliser un mot, interroger une réalité, suffisait à faire de nous des fascistes, des adeptes du fascisme, et devait nous condamner à l’omerta, à la prison, à la peine de mort ?

 

Au fond, qu’est-ce qu’un pays islamisé ? Comment pourrait-on le définir ? Le reconnaître ? A ne pas les confondre avec des pays appliquant la loi islamique, la Charia, comme le Pakistan, le Soudan, les Comores ou l’Arabie Saoudite. Serait-ce une France où l’on ne pourrait plus organiser un arbre de Noël ou une crèche de Noël, sans tomber sous le coup des lois sur la laïcité ? Pas forcément, puisque ces mouvements anti-chrétienté s’expliquent par la conjonction des combats des islamistes et des gauchistes français, qui s’hérissent de toute forme de célébrations chrétiennes mais trouvent normal d’autoriser le port des tenues islamistes dans les piscines municipales et leur non-mixité à la demande des associations musulmanes. 

Un pays islamisé est un État où la religion musulmane est privilégiée, favorisée, au détriment des autres religions. La France était une Terre chrétienne, puis est devenue une Terre de combat de la laïcité, jusqu’à ce que les gauchistes remplacent la laïcité par l’islamisme dans leurs combats contre la droite et contre le racisme et la xénophobie. Comment défendre le prolétariat et les laisse-pour-compte de notre société et combattre les valeurs xénophobes sans défendre l’islam et lui accorder une juste place et une juste reconnaissance dans notre société ? Mais qu’est-ce qu’une ‘juste place’ dans une société laïque et chrétienne ? 

 

L’article suivant du Monde traite des actions racistes de mouvements d’extrême-droite à l’égard du maire musulman de la ville de Stains, en Seine-Saint-Denis, M. Azzedine Taïbi, ex-PCF, et de la décision de la ville de renommer une rue de sa commune du nom de la première épouse du prophète Mahomet, Khadija Bint Khuwaylid.

 

https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/10/14/la-mairie-de-stains-ciblee-par-l-extreme-droite_6145767_3224.html


Nous sommes dans ce cadre complètement dans un processus d’islamisation de la France. Que ce projet émane de femmes chargées de choisir des femmes inspirantes ne change pas grand chose. Que ce soit un changement de nom éphémère non plus. Le prophète a eu treize femmes. Que la première de ces treize femmes soit inspirante n’est pas surprenant en fait, certainement. L’aurait-elle empêché de prendre une deuxième femme de son vivant et la religion musulmane en aurait été révolutionnée ! Les hommes musulmans peuvent la vénérer. 

 

https://www.leparisien.fr/seine-saint-denis-93/une-rue-de-stains-du-nom-dune-femme-de-mahomet-le-maire-balaie-la-controverse-21-09-2022-ECMNMTDWJVE4THZB2G4AUHVKUY.php

 

Cette affaire de Stains n’est évidemment qu’un épiphénomène. Comment est-il possible que nulle autorité ne conteste un tel projet ? Facile à comprendre. Le dénoncer, c’est être considéré comme un raciste invétéré, comme d’extrême-droite. Par contre, contester l’installation d’une crèche chrétienne de Noël, d’un arbre de Noël, c’est être un courageux laïc, combattant l’hydre de la chrétienté et défendant la laïcité dans l’espace public. Contester le port d’une croix, c’est être courageux. Combattre le port du hidjab ou du burkini, c’est être un raciste et un obscurantiste. Tellement simple.

 

C’est un peu comme la thèse du grand remplacement des populations autochtones françaises et européennes par des populations immigrées d’Afrique. C’est présenté comme une théorie fumeuse, une exagération d’extrême-droite, mais en même temps, le journal Le Monde peut publier un article expliquant qu’un tiers de la population française de moins de soixante ans a une origine étrangère, que la première génération ne se marie qu’entre immigrés, mais qu’à la deuxième génération, la part des mariages mixes concerne plus de la moitié des couples. Et pourtant le journaliste conclut que ces chiffres extrêmement inquiétants ne valident en aucun cas la thèse du grand remplacement ! Comme s’il s’agissait d’un mantra pour s’exonérer de nourrir, de valider les thèses de l’extrême-droite, comme s’il fallait se dédouaner d’apporter une confirmation aux thèses de l’extrême-droite !

 

https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/07/05/un-tiers-de-la-population-de-moins-de-60-ans-a-des-origines-immigrees_6133468_3224.html

 

Evidemment, cela ne signifie pas qu’un tiers des français de moins de 60 ans ont pour origine des migrants et migrantes africaines ; on peut y trouver des descendants des républicains espagnols de la dernière guerre mondiale, d’européens d’autres pays installés en France.

 

On peut encore aussi le lire différemment. Une bonne partie de ces français ont aussi des ascendants non immigrés ; pourquoi ne voir parmi eux que leurs ascendants immigrés. Mais inversement, cela veut aussi dire que seulement 68% des français sont uniquement des français dits de souche, ou des domiens et des descendants de domiens.


https://static.blog4ever.com/2010/11/447196/D8802A7A-42BA-44ED-9664-913D7D93CE3E.png
 

 

Ce graphique issu de l’article en lien me semble intéressant. On peut ainsi en déduire que 40% des enfants de 0 à 4 ans sont des immigrés, des enfants ou des petits enfants d’immigrés. Soit une proportion encore plus importante. Autre donnée, 13 à 15% des français des classes d’âge compris entre 30 ans et 44 ans sont directement issus de l’immigration. Ce ne sont que quelques données statistiques. Sur le fait de savoir si cela accrédite l’idée que le grand remplacement de la population française est peut-être déjà à l’œuvre, chacun en tirera ses propres conclusions. 

 

 

Saucratès 


20/10/2022
0 Poster un commentaire