Critiques de notre temps

Critiques de notre temps

Autres choses dites

Mercredi 25 juin 2014

 

Je voudrais dans cet article revenir sur le sujet de l'environnement. En quelques mots, quel monde est-on en train de léguer à nos enfants, aux générations futures ? Quelle image de notre génération, tous ceux qui ont aujourd'hui entre une vingtaine d'année et soixante-dix à quatre-vingt ans, les générations futures auront-elles ? Je crains que notre génération ne soit condamnée sans appel par les générations qui nous suivront, et en premier lieu par nos propres enfants.

 

Ceux qui en porteront la plus grande responsabilité seront évidemment tous les responsables politiques et économiques qui pouvaient agir depuis trente, quarante ou cinquante ans, et qui n'ont rien fait du tout. Le reste de notre génération, tous les occidentaux notamment, qui se sont engouffrés et ont profité de notre société de consommation, et qui n'ont pas agi contre cette culture sociétale (il ne suffit même pas de se mettre à l'écart de la société de consommation pour être exonérés de cette responsabilité puisqu'il faut aussi agir), portent aussi une grande part de responsabilité dans ce que le monde est devenu.

 

Mais même nos enfants qui sont déjà entrés dans le monde de consommation de masse (jeux vidéos, nourriture à gogo et sous la dictature de la mode), même sans avoir rien décidé, sont déjà prisonniers de cette culpabilité, et ils seront bien en peine de nous condamner pour avoir détruit notre planète et notre biosphère, sans se condamner eux-mêmes.

 

Pourquoi parler de crimes et de responsabilité ? En quelques mots, il me semble important de décrire notre planète telle que nous allons la léguer à nos enfants. Deux articles du Monde de ces derniers jours me suffiront pour rappeler le monde tel que nous l'avons transformé (détruit) et tel que nous le léguerons à nos enfants et à nos petits enfants :

 

1) Extermination massive des insectes du fait de l'usage massif d'insecticides par l'agriculture et les multinationales criminelles des semences et des OGM. Le biotope de notre planète est en train d'être métamorphosé par les visées capitalistes de firmes multinationales, tout cela pour améliorer les rendements et rendre esclaves les agriculteurs du monde entier. Un monde sans insectes, sans lombrics, sans oiseaux, pourra-t-il survivre longtemps, et l'humanité elle-même pourra-t-elle survivre à cette extinction ?
http://www.lemonde.fr/planete/article/2014/06/24/le-declin-massif-des-insectes-menace-l-agriculture_4444051_3244.html

 

2) Destruction de l'océan et des profondeurs océaniques par les techniques de sur-pêche de quelques états destructeurs et quelques firmes capitalistes aveuglées par le profit et la rentabilité ! Lorsque les océans auront été vidés de leur vie marine, que les cétacés auront disparu, que nos océans seront remplis de déchets et les eaux rendus acides par le gaz carbonique capturé dans l'atmosphère (je n'ose même pas pensé à l'idée farfelue et criminelle de piéger du gaz carbonique en profondeur dans les océans puisqu'il faut bien trouver un endroit pour éviter de le rejeter dans l'atmosphère !), la vie sur notre planète y sera-t-elle encore possible ?
http://www.lemonde.fr/planete/article/2014/06/24/la-haute-mer-un-etat-en-deliquescence_4443900_3244.html

 

Ce ne sont que deux exemples des conséquences d'une cinquantaine d'années d'exploitation ultra-capitaliste inscouciante et égoïste de notre planète. Il y a évidemment d'autres aspects de cette même politique capitaliste des ressources de notre planète :

 

3) Le réchauffement climatique dû à l'injection massive de gaz à effet de serre comme le gaz carbonique ou le méthane dans l'atmosphère. Dans quelques dizaines d'années, on anticipe un relèvement de plusieurs degrés des températures sur le globe, avec des conséquences importantes en terme de montée du niveau des océans, de disparitions massives des espèces animales et végétales qui risquent d'être incapables de s'adapter à une élévation rapide des températures, d'aggravation des phénomènes météorologiques extrêmes (tornades, cyclones, typhons, ouragans) et de diminution drastique des disponibilités en eau potable et de diminution des rendements agricoles. Conjugués à la poursuite de l'essor démographique de l'espèce humaine, il y aura forcément un point de retournement dans notre histoire où l'humanité ne pourra plus continuer à croître et à trouver à se nourrir !

 

4) La consommation frénétique des dernières réserves en hydrocarbures, en métaux. Notre génération risque de voir l'épuisement, non seulement des ressources végétales et animales de notre biotope, mais également de toutes les ressources rares et non renouvelables que les âges géologiques avaient entassé dans notre planète. Là, encore, la responsabilité en revient à une société de consommation dispendieuse, et à un modèle économique qui repose sur le renouvellement frénétique des produits pour assurer l'enrichissement de firmes capitalistiques, de leurs dirigeants et de leurs actionnaires.

 

La contamination de l'air (gaz à effet de serre et pollution), de la terre (empoisonnement par les herbicides et les fongicides), de la mer (déchets, destruction des fonds marins par la sur-pêche, acidification) et l'épuisement des ressources végétales, minérales et animales ... voilà ce que sera le testament que notre génération et celles qui nous ont précédé depuis une cinquantaine d'années légueront aux générations qui nous suivront !

 

Peut-on encore faire quelque chose pour notre Terre ? Certainement, il n'est pas encore trop tard ! Il faut revoir le système d'accumulation capitaliste qui régit notre monde, la recherche du seul profit pour quelques uns, afin de penser un monde fini et en voie d'empoisonnement et d'épuisement, afin de le maintenir habitable pour les générations qui nous suivront. Il nous faut penser un nouveau monde, un nouveau système économique, des entreprises qui oeuvrent pour l'humanité entière et non pour quelques capitalistes. Cela passera selon moi par des procès immenses où la caste capitaliste sera jugée pour crime contre l'humanité et la biosphère.

 

Evidemment, cela ne se fera pas, j'en ai bien conscience. Le réveil des consciences sera trop long, trop difficile. Il y a trop de petites habitudes, de petits conforts, de petits égoïsmes à remettre en cause. Les changements de politiques économiques seront trop longs à mettre en oeuvre et les firmes capitalistes continueront à régenter notre monde et à décider des politiques à mettre en oeuvre. Ces changements ne seront jamais décidés et ils préserveront les intérêts des firmes capitalistes, qui ne mettront en oeuvre que les mesures qui leur permettront d'amplifier leurs pouvoirs et leur contrôle sur le monde. Il faudra une catastrophe pour que le monde change et les générations suivantes sauront peut-être un jour trouver une solution aux catastrophes que nous aurons déclenchées, que notre égoïsme et notre aveuglement aura déclenché ! Et ce jour-là, cette génération aura à nous juger, nous qui n'aurons rien fait alors que nous en avions le pouvoir, alors que certains d'entre nous en avait le pouvoir !

 

 

Saucratès 



25/06/2014
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