Nouvelles pensées d’un samedi soir : renouveau
Saint-Denis de la Réunion, samedi 30 avril 2022
Samedi 30 avril au soir, je suis partagé quant à ce que je veux écrire, ce sur quoi je veux écrire. Les dernières élections présidentielles qui ont vu une victoire d’Emmanuel Macron, porté par tout ce que la France compte d’intelligentsia, de groupements organisés ? En regard de l’immensité de ses soutiens, sa victoire paraît étriquée. Près de 45% des français ont voté contre lui, déjouant tous les pronostics, contre tous les sondages, contre tous les appels de toutes parts à voter Macron, contre toutes les unes des médias qui appelaient à voter pour lui et surtout pas pour son adversaire injustement diabolisée.
Veux-je donc écrire sur cette France déchirée ? Déchirée entre trois blocs antagonistes ? Ceux qui ont voté Macron. Ceux qui ont voté Marine par détestation de Macron. Ceux enfin qui ont voté Melenchon ou se sont abstenus.
Veux-je donc écrire sur les péripéties autour de cette élection présidentielle ? Mon fils me parlait notamment d’un tweet d’un fonctionnaire (ou juge français) qui avait pronostiqué dès les résultats connus de la Présidentielle, les résultats anticipés des prochaines élections législatives. Les prévisions du gouvernement, selon ce tweet, donnaient entre 350 et 420 députés au parti du président, sur un total de 500 députés. Les français sont cons ; ce type ne représente qu’une infime partie des francais et pourtant, les électeurs vont lui offrir à nouveau une large majorité pour appliquer ces réformes dont normalement personne ne veut. Pas d’autres explications possibles que le fait que les électeurs français sont cons, que ce type les a hypnotisés.
Le tweet de ce fonctionnaire, de ce juge apparemment, a été immédiatement supprimé et il n’en existe apparemment plus aucune trace. Vraisemblablement, il faut cacher au peuple français que la partie est déjà jouée, que les dés sont pipés, que toutes les autres interventions ne sont que rodomontades. Il n’y aurait plus que moins d’une dizaine de députés socialistes dans la prochaine Assemblée nationale, guère plus de Les Républicains, peu d’insoumis. Et Hollande, le fossoyeur du Parti socialiste, donne encore son avis sur le devenir du Parti socialiste.
Normalement, LaREM disposerait de 420 députés sur un total de 500. Comme en 2017, cela va être la course à l’investiture LaREM. Je pense que dans cette histoire, c’est le silence complice des médias, de la presse, sur ces trahisons et ces retournements de veste, des ex-socialistes et des ex-LR, pour briguer un nouveau mandat sous l’étiquette LaREM, qui pose le plus problème. Par le passé, lorsqu’une telle trahison était observée, comme celle de M. Besson en faveur de M. Sarkozy pendant l’entre deux-tours de 2007, cela faisait la Une des médias. Idem pour celles concernant Marine Le Pen et Zemmour. Mais lorsqu’il s’agit de Macron, c’est un grand silence qui masque ces retournements de veste. Parce qu’il y a en eu trop ? Ou parce que Macron était protégé par la presse et les médias ? Protégé en tant que seul rempart contre l’extrême droite ? Ou du fait de ses liens avec les grands patrons propriétaires de ces divers médias ?
Mais je pourrais aussi parler de mon prochain sujet d’intérêt, parce que la politique, ses magouilles et ses compromissions, c’est beaucoup trop fatigant, épuisant. Ma priorité serait donc de parler d’évolutionnisme des sociétés humaines, ou plutôt de classification des sociétés humaines. L’idée est de savoir s’il existe une possibilité de retracer l’évolution des sociétés humaines des premiers chasseurs-cueilleurs de la lointaine préhistoire, des premiers groupes d’humanoïdes, jusqu’aux sociétés modernes.
En disant cela, je fais comme si nos sociétés modernes étaient l’aboutissement ultime de la civilisation humaine. En tant que taille de sociétés, on peut dire sans se tromper que les sociétés modernes, occidentales, russes, chinoises, ou indiennes, représentent la concaténation du maximum d’humains sur cette Terre, vraisemblablement de tous les Temps. Donc effectivement, ils constituent l’aboutissement ultime de la civilisation humaine. Ils n’en constituent peut-être ni le futur, ni la meilleure forme d’organisation, ils vont peut-être même entraîner l’Humanité et la Terre elle-même dans le mur, mais ce n’est pas ce que l’on vise ici à rechercher.
Y a-t-il un intérêt à s’intéresser à une telle évolution ou une telle classification ? Ne vous êtes-vous jamais demandés comment les peuples grecs anciens avaient pu inventer la démocratie primitive des cités grecques, ces légendes qui sont arrivées jusqu’à nous de l’Athènes antique, de la Sparte antique ? Ne vous êtes-vous jamais demandé comment se faisait-il que des peuples amérindiens comme les Guayakis pouvaient être organisés sur une base d’une démocratie primitive ? Comment se faisait-il que des peuples comme les Sans ne connaissaient pas le pouvoir d’un chef, ou les aborigènes australiens ? Si c’est le cas, ne lisez pas mon prochain papier.
Saucratès
Post scriptum : Qu’est-ce qui explique que les médias semblent être aussi subjectivement partisans de Macron et de LaREM ? C’était incroyablement visible pendant l’élection présidentielle, mais il était difficile de savoir si la raison en était le combat contre les idées de l’extrême-droite, ou la compromission ou la soumission aux intérêts de Macron et des milliardaires qui le supportent.
Aujourd’hui, dans cet article tout simple, que l’on peut difficilement lier au combat contre l’extrême-droite, on voit un journaliste qui considère que la célébration de la victoire du président sortant par ses troupes déchaînées aux pieds de la Tour Eiffel, sur le Champ-de-Mars, était «sobre» !
«Depuis sa réélection, célébrée sobrement dimanche 24 avril au Champ-de-Mars, Emmanuel Macron peaufine lentement l’architecture de son futur gouvernement …»
Suis-je le seul à être choqué de voir affubler cette célébration de la victoire du président sortant du sobriquet, du qualitatif «sobrement» ! On nage dans le délire le plus extrême, dans l’enfilade de perles. Qu’est-ce donc que la démesure ? Faut-il uniquement se réunir au Foucquet´s pour que la presse, les médias, s’en émeuvent ?
La question que je me pose est simple. Ce journaliste a-t-il tellement peur pour son poste, pour son emploi, pour oser l’ironie en parlant de la fête Jupitérienne organisée par Macron au Champ-de-Mars pour ses partisans ? Cela semble être cela, la démocratie Macronienne, un monde où le moindre faux pas, la moindre déclaration ou le moindre écrit qui déplairait en haut lieu, sera synonyme de licenciement ou de révocation pour tout fonctionnaire, tout journaliste, tout membre de l’intelligentsia. Vive la démocratie comme disent certains adeptes du doigt sur la couture du pantalon.
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