Critiques de notre temps

Critiques de notre temps

Ce qui ne va pas sous l'ère Macron

Réflexion cinq (dimanche 22 avril 2018)

Le retour des tenants de l'ultra libéralisme et du «There is no alternative» ... et son impact sur l'évolution de notre société.

 

Comment définir la politique conduite par Emmanuel Macron et par son gouvernement ? Ou pour l'aborder d'une autre manière, comment définir l'équipage dont il s'est entouré dans son gouvernement ? Il n'y a donc jamais eu un gouvernement plus riche que le gouvernement Philippe/Macron. Le ministre du travail, chantre des réformes du Code du travail, est la deuxième ministre la plus riche de ce gouvernement et ancienne DRH ayant notamment grassement profité des difficultés financières d'une entreprise où elle gérait les ressources humaines et qu'elle a pu «dégraisser». Ayant fréquenté suffisamment de DRH, je sais que rares sont celles que je qualifierais «d'humains». La majeure partie sont inhumaines, juste intéressées à progresser le plus haut possible. Le plus riche ministre, à l'écologie, ancien animateur de télévision, dispose d'un patrimoine très peu écologique, en contradiction avec tous les combats politiques qu'il a défendu et toutes les positions qu'il a prise ! Bruno Le Mer à l'économie, Édouard Philippe comme premier ministre, sont des transfuges de la droite, qui ont rarement brillé par leurs idées sociales. La seule véritable surprise est le ministre de l'intérieur, Gérard Collomb, ancien maire de Lyon, et dont les positions très fortement ancrées à droite me surprennent toujours. Comment a-t-il pu basculer de cette manière ? Opération de décervelage ? On lui a greffé un nouveau cerveau de droite libérale ?  L'appât du pouvoir à un âge où il ne pouvait plus rien espérer de sa propre formation politique, qui basculait aux mains des petits jeunots ?

 

Réforme de l'ISF pour en exonérer l'ensemble des supporters d'Emmanuel Macron, et transformation de cet impôt en un impôt sur les seules possessions immobilières, qui a l'avantage de toucher beaucoup moins les grands capitalistes (voire dont ils peuvent vraisemblablement totalement s'exonérer) et de toucher certainement une cible un peu plus large ... ou qui pourra devenir beaucoup plus large lors d'une prochaine réforme de cet impô. N'oublions que les libéraux ont comme grande idée de faire payer un loyer aux propriétaires de leur appartement ou de leur habitat afin de permettre de rebrasser les patrimoines. Derrière cette idée de révolutionner l'économie française, il y a surtout cette envie fondamentale des ultra libéraux de ramener la plus grande partie du peuple à la plus extrême pauvreté, afin que les puissants sont veritablement riches et puissants, avec une masse de malheureux travailleurs sans aucune protection à leur disposition ! Toute la politique libérale ne se comprend qu'avec cette principale grille d'analyse. Cette mise en valeur du capitalisme de l'âge d'or du dix-neuvième siècle, ce capitalisme du laisser-faire, ne doit se comprendre qu'en corollaire de la situation de la plus grande partie du peuple au cours de ce dix-neuvième siècle, réduit à la mendicité, à la peur du lendemain, à la peur de la maladie, où l'essentiel des salaires permettait tout juste de se nourrir chichement. Siècle où le syndicalisme n'était pratiquement nulle part reconnu, autorisé, mais était au contraire un crime (puni de mort par pendaison aux Etats-Unis par exemple), où les congés payés et la retraite n'existaient pas pour le plus grand nombre parmi le peuple ... et où seule la compromission, les connaissances et la naissance vous permettaient de vivre confortablement et dans le confort !

 

Toutes les formules ultra libérales ne peuvent se comprendre qu'à l'aune de cette interprétation. Les volontés de destruction et de remise en cause (pour l'instant) de la Sécurité sociale, des régimes de retraites, dans l'objectif de leur privatisation, permettront un jour de solder les acquis sociaux mis en œuvre au sortir de la seconde guerre mondiale. C'est l'objectif ultime des économistes ultra libéraux dans ce domaine, et de manière extrêmement triste, une grande partie des salariés les plus aisés ne verront que ce qu'ils pourront gagner à très court terme dans cette opération de privatisation, ignorant ce qu'ils auront à payer à plus long terme du fait de cette réforme. Car l'économie entière de notre système de sécurité sociale repose evidemment sur son caractère universel. Si les plus riches des salariés sont libres de transférer leurs cotisations vers des assureurs privés, ce système explosera assurément. Evidemment, me direz-vous, Emmanuel Macron n'a pas parlé de la privatisation partielle de la sécurité sociale ! Evidemment que non. Il parle de réforme des régimes de retraite, de fin des régimes spéciaux de retraite, comme ceux des cheminots de la SNCF (également de celui de la Banque de France ?) il parle aussi d'équilibre des comptes de la Securite Sociale. Non, ce discours, c'est celui qui est sous-jaccent aux politiques ultra libérales actuellement à l'œuvre en France, et je suis presque sûr qu'il sera mis en avant à un moment donné par son gouvernement, vraisemblablement sous forme d'une plus grande liberté donnée à ceux qui le souhaiteront. À moins que cela ne viennent de la justice française ou européenne, puisqu'un certain nombre d'actions judiciaires sont aujourd'hui en cours contre l'obligation faite de s'affilier obligatoirement à la caisse de Sécurité Sociale ...

 

Il reste évidemment la réforme du Code du travail et des instances représentatives du personnel qu'Emmanuel Macron a fait adopter à marche forcée à la suite des élections présidentielle et législatives. Ces projets d'ordonnances, intitulées «renforcement du dialogue social», ne sont évidemment qu'un immense recul social, qui au final aboutit à la déliquescence du dialogue social dans l'ensemble des entreprises francaises, petites ou grandes, et permettra aux employeurs de se séparer tellement facilement des empêcheurs de tourner en rond syndicalistes ! Cadeau de Macron aux employeurs et chèque en blanc donné par la CFDT au patronat et au gouvernement, parce qu'au fond, la CFDT au niveau des grands décideurs confédéraux, était totalement gagnée à ce même texte qu'elle était prête à signer quelques mois auparavant, en l'état. Les responsables confédéraux de la CFDT sont clairement des vendus à l'ultra libéralisme qui se répand tel un fléau en France ! À noter que les publications cédétistes insistent desormais sur les difficultés de cette réforme et les reculs possibles, et la nécessité de négocier dans les entreprises pour permettre de limiter ses reculs. Alors que la CFDT a pourtant failli quelques mois avant, signer ce même texte, qu'elle aurait alors présenté comme un texte novateur et riche de grandes avancées ... lesquelles ? La CFDT confédérale ne s'intéresse de toute façon qu'aux «toutes petites entreprises» et à la «féminisation» des cadres intermédiaires ! Le reste ? Ce qu'elle est prête à vendre au plus offrant.

 

Licenciement facilité pour les entreprises avec la rupture conventionnelle collective, organes de représentation du personnel annihilés et chambreboulés par une réforme à la hussarde, imposée obligatoirement sans aucune forme de liberté dans sa mise en œuvre, avec une ministre du travail VRP du grand patronat, après avoir été leur exécutrice des basses œuvres (DRH), sans compter toutes les réformes du champ social qui nous attendent au cours des prochains mois et des prochaines années ! 

 

Il y a de quoi désespérer ! Ou bien se révolter ! 

 

 

Réflexion quatre (samedi 21 avril 2018)

Derrière l'uniformisation de la pensée, une dictature de la bien-pensance ... l'immonde Bête est toute proche ...

 

Uniformisation de la pensée et du discours dominant : Un parfait exemple en a été donné lors de l'attentat contre le supermarché de Trèbes. Les interventions critiques du président du Parti des Républicains à l'égard du Gouvernement et de son action contre le Terrorisme ont été immédiatement contestées par les médias comme excessivement critiques et inappropriées : la raison principale étant l'unanimité de l'hommage et des réactions des députés de l'Assemblée nationale. Ceux qui rompaient cette unanimité affichée comme telle (Laurent Wauquiez et Marine Le Pen) étaient donc les sordides politiques mûs par de tous aussi sordides intérêts personnels.

http://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/2018/03/26/25001-20180326ARTFIG00223-attentats-la-majorite-denonce-la-recuperation-politique-choquante-de-wauquiez-et-le-pen.php

 

Mais ce que les médias taisaient dans cette analyse, c'est que l´Assemblée Nationale est majoritairement composée de députés à la solde, favorables, à Macron, qu'ils soient de droite, appartenant aux «constructifs», qu'ils soient de gauche (prêts à se vendre à la première occasion à celui qui a été ministre de l'économie d'un socialiste et qui appliquait plus ou moins la même politique !), ou qu'ils appartiennent à l'immense majorité de la République en Marche ou du Modem ! L'unanimité de l'Assemblée Nationale n'est ainsi que le symptôme d'un malaise, que l'ensemble de la représentativité soit aux mains d'un seul homme, d'un seul groupe économique, d'un seul système de groupe d'intérêt !

 

Nous sommes rentrés dans un système médiatique où l'obéissance et la loyauté sont considérées comme la seule réponse autorisée, où toute information critique a réussi à être éliminée, cachée, masquée. L'admiration à l'égard des décisions gouvernementales est la seule réponse autorisée ainsi que la remise en cause des critiques des adversaires. Ainsi, il fallait rendre compte en termes dithyrambiques de l'hommage rendu au gendarme tué lors de cet attentat. Il fallait se féliciter de la réponse gouvernementale apportée aux actions terroristes. Derrière l'unanimité de l'hommage national, il y a un grave manque de démocratie, de possibilité de réponse démocratique. 

 

De la même manière, il est incompréhensible que tous les dérapages verbaux d´Emmanuel Macron ne soient jamais repris par le journal Le Monde et une grande partie des médias. Lorsque Emmanuel Macron s'était laissé aller à faire une blague sur les comoriens et les kwassa-kwassa, il était impossible de trouver toute trace de cette blague de mauvais goût sur le site internet du Monde. Bizarrement, l'information y avait totalement disparu alors qu'une dépêche avait pourtant été publiée juste avant ! C'est comme si un filtre ou un contrôle était là pour éliminer toute information défavorable à Emmanuel Macron ! Impossible d'y avoir accès ! 

http://www.liberation.fr/france/2017/06/04/macron-et-les-kwassa-kwassa-quand-le-vernis-craquelle_1574470

 

Tout esprit critique a ainsi été éliminé de la presse et des médias. Par exemple, la volonté du gouvernement de privatiser les voitures radars sur nos routes est évidemment extrêmement grave pour nos libertés. Non pas parce qu'une surveillance accrue serait dangereuse pour notre sécurité et pour nos libertés, mais parce que les dérives observées dans la gestion des amendes à Paris par une société privée sont là pour nous rappeler les dangers extrêmes de la privatisation des forces de police et de coercition à des intérêts privés ! Pour une dérive prouvée et comdamnée par la justice, combien y aura-t-il d'arrangements et de mic-macs qui seront ignorés du public, de milliers de fausses contraventions données à des automobilistes non fautifs ? Et pourtant, même si les poursuites judiciaires contre cette société en charge des contraventions parisiennes sont connues de tous, les médias ne rejettent en aucune façon en cause la décision gouvernementale plus large de privatiser les voitures radars automobiles aujourd'hui gérées par la gendarmerie et la police. Aucun média ne fait état de ce risque immense. La privatisation des forces de coercition de l'Etat aux mains d'une caste de capitalistes. Mais non, les médias ne sont là que pour faire assaut de complaisance vis à vis du pouvoir, vis-à-vis du gouvernement. Et pour masquer la réalité au peuple, aux moutons que nous sommes, aveuglés par un jeune homme brillant qui va révolutionner la France et les français. Nous sommes des moutons conduits à l'abattoir qui bêlons stupidement notre amour à notre tortionnaire. 

 

Heureusement ou tristement, une caste d'apparatchiks qui ont juré allégeance et soumission à Macron et à son gouvernement occupent la société, contrôlent les médias et l'espace médiatique. Pour certains, ils jouent leurs cartes individuelles, d'autres lorgnent sur un poste ou des responsabilité, d'autres espèrent une reconnaissance, d'autres enfin ne cherchent qu'à dominer les décombres fumants qui resteront de notre société, attendant la chute de leurs concurrents. Evidemment, le monde politique a toujours été rempli de ces pantins et de ces zélateurs prets à toutes les compromissions ! C'est simplement que ce sont des revirements sur des temps très courts, en quelques mois, particulièrement visibles, et d'une ampleur invraisemblable ! Parmi tous ces «certains» et tous ces «autres», on trouve évidemment les responsables des médias que j'ai abondamment cité, mais également ces syndicalistes comme ceux de la CFDT qui répugnent à engager le combat, la mobilisation contre la politique libérale de ce gouvernement. La CFDT préfère peser sur les négociations avec le gouvernement, pour de bien piètres résultats, plutôt que d'appeler ses adhérents à descendre dans la rue.

 

Mais peut-on négocier avec le diable, avec l'innommable ? Peut-on traiter avec celui et ceux qui seront peut-être demain les fossoyeurs de notre démocratie, de la République ? A-t-on pardonné à ceux qui avaient préféré entre 1938 et 1945 traiter, collaborer, avec les nazis plutôt que de les affronter, plutôt que les combattre, même par des actes terroristes ? Et si Macron n'était rien d'autre que la fin de la démocratie française ? De cette démocratie certes imparfaite, certes instrumentale, mais malgré tout vivante. Le peuple sera-t-il capable de se réveiller comme en 1789, malgré l'énergie dépensée par les grands médias pour l'endormir, le charmer, le tromper, lui cacher la réalité et les contestations de ceux qui combattent déjà ce gouvernement et sa politique ultra-libérale ?

 

 

Réflexion trois (jeudi 19 avril 2018)

Ce qui ne va pas dans le Monde de la politique politicienne

 

Je me suis essentiellement focalisé sur ce qui relevait des médias (papier, internet ou télévisés) dans mes deux articles des jours précédents. Et l'apparition et la prise de pouvoir d'Emmanuel Macron semble s'être accompagnée d'une disparition d'une presse libre et indépendante. C'est comme si la majeure partie des médias étaient contrôlés, surveillés par le gouvernement ou par l'Elysee, ou par un hypothétique cabinet noir qui contrôlerait les médias et les poursuites judiciaires. À la lecture de la presse ou à l'écoute des médias, difficile de se croire en démocratie, en république !

 

Au fond c'est assez simple. Une partie de la presse, de droite (Le Figaro, TF1), ne peut pas l'attaquer, parce que Macron applique le programme social et économique qu'elle a toujours rêvé de voir mettre en œuvre (réduction des droits sociaux des salariés et bientot des fonctionnaires), tout cela sous une apparence, sous des titres menteurs de «renforcement du dialogue social». L'autre partie de la presse, traditionnellement de gauche, porteuse du sens social, des exclus (Le Monde notamment) se trouve inféodée aux intérêts de ses actionnaires, qui appuient ou qui ont créé Macron ! Par ailleurs, le monde politique lui-même donne la même impression d'absence de toute contestation, contestation d'ailleurs qui ne trouve aucun écho dans la presse, réduite à la portion congrue. Entre une Assemblée nationale où les nouveaux élus de la République en marche et du Modem, de la droite des constructifs, représentent une telle majorité qu'ils écrasent toute contestation, comme au temps des godillots du General de Gaulle ! Entre une droite qui se veut décomplexée, qui est bien gênée de voir ses idées être mises en œuvre au delà même de leurs rêves ! Entre un Parti socialiste exsangue, dont les rares élus sont pratiquement tous des partisans de Macron et ne rêvent que de revenir au pouvoir, pour appliquer la même politique que lui, avec juste un vernis un peu différent, pour satisfaire les masses d'électeurs qui sont leurs électeurs ! Le petit nombre de députés de la France Insoumise sont tous ceux qui restent pour contester ce gouvernement !

 

D'où cette impression nauséeuse d'une forme d'unanimité sur la politique du gouvernement et de l'Elysée !

 

A la fin des années 1970, Guy Debord, et avec lui le courant philosophique des Situationnistes, avait développé l'idée d'une société du spectacle, qui était à l'œuvre selon lui dans le monde politique francais. Cette société du spectacle a perduré selon moi jusqu'à très récemment, et l'affaire du groupe de Tarnac, qui vient de connaître son épilogue judiciaire avec l'acquittement des coupables désignés par les services anti-terroristes européens, par le gouvernement de Nicolas Sarkozy et surtout son ministre de l'intérieur Michèle Alliot-Marie (MAM pour les intimes ou les journalistes). Il faut reconnaître à Julien Coupat un certain talent pour retourner les médias, l'organisation du spectacle, contre le gouvernement et les services de lutte contre le terrorisme.

 

Mais Emmanuel Macron et ceux qui le contrôlent ou qui l'appuient ont mis en œuvre un nouveau système politique et médiatique, qui n'est plus explicable par le système du spectacle théorisé, présenté par les Situationnistes et Guy Debord. À moins que ce ne soit simplement que la société du spectacle de Debord poussée à son paroxysme, l'essence même de la société du spectacle à son maximum ! Une forme de dictature totalitaire/totalitariste des médias qui contrôlent tout ce que nous voyons, lisons, pensons, afin que rien ne nous arrache à cette horrible évidence : «There is no alternative» («TINA» en abrégé), expression rendue célèbre dans les années 80 par Margaret Thatcher.

 

Nous sommes rentrés dans une ère nouvelle, une ère de l'information contrôlée, une ère où toute contestation politique peut être niée, ignorée, oubliée dès lors que tous les moyens de communication sont unilatéralement utilisés pour la propagande du gouvernement, des puissants, du lobby patronal. Evidemment, le système TINA n'est pas si récent ; elle a été mise en œuvre au Royaume Uni dès le début des années 1980. Ce que l'on observe en France est-il différent, ou bien est-ce uniquement qu'un succédané de l'expérience Thatcher des années 1980, appliquée avec près de 40 ans d'écart en France ?

 

 

Réflexion deux (mercredi 18 avril 2018)

Ce qui ne va pas non plus dans le fonctionnement des médias

 

J'ai traité dans mon article précédent des questions liées à l'élection présidentielle, à la publicité et surtout à l'absence de toute contre-publicité de la part des grands médias quant au candidat Macron, et aux tentatives de mise à mort médiatique dont furent victimes ses principaux adversaires ou certains de ses parrains. Mon impression, c'est qu'Emmanuel Macron semble avoir été le candidat rêvé, parfait, espéré par des journaux comme le Monde ou des sites comme Mediapart, comme s'il avait été fabriqué par leurs soins !

 

Macron a quand même fait l'objet d'une couverture médiatique inédite par les principaux médias, pour un petit candidat inconnu tout juste sorti de l'anonymat, simplement auréolé de quelques semestres passés en tant que ministre de l'économie, pour un candidat sans Parti politique ayant pignon sur rue ! J'ai vraiment de la peine à croire que tout ceci était tout à fait normal, que l'opinion publique française n'ait pas été victime d'une inédite manipulation médiatique massive. Evidemment, au final, Emmanuel Macron a été élu à la présidence de la république, puis les électeurs francais lui ont donné une majorité massive à l'Assemblée nationale ! Les médias ont gagné leur pari ! À noter qu´il (ils) voulait même avoir la même majorité au Sénat, et il n'a pas compris que les grands électeurs n'aient pas été éblouis, hypnotisés, comme le reste de l'électorat ! De dépit, il a dû faire tomber quelques têtes !

 

Mais l'impact de manipulation des grands médias francais ne s'arrête pas seulement à cela ! Le Monde comme Mediapart ne se contentent pas non plus seulement d'attaquer les principaux adversaires de Macron, pour les décrédibiliser ... ils contrôlent également les informations dont nous disposons sur la contestation quant à la politique menée par Emmanuel Macron. Donner la parole uniquement à ceux qui adhèrent aux réformes décidées par son gouvernement. Pour cette raison, c'est surtout la CFDT qui était audible dans leurs colonnes lors de la réforme par ordonnances du Code du Travail. Beaucoup moins la CGT qui y était opposée ! De la même manière, les mouvements d'occupation des universités françaises ne sont absolument pas suivis par le journal Le Monde, de même que la grève des cheminots de la SNCF ... ou d'Air France. Silence Radio ! 

 

Deux mois que certaines universités sont occupées et bloquées par des étudiants ... Et Le Monde n'y envoie pas de journalistes, et les nouvelles sont noyées/ignorées/reléguées. Un jugement d'un tribunal administratif condamnant une telle occupation par des étudiants recevra  par contre évidemment un traitement beaucoup plus interessé ! 

http://www.lemonde.fr/campus/article/2018/04/18/une-quinzaine-d-universites-perturbees-la-justice-demande-l-evacuation-de-montpellier-iii_5287355_4401467.html

 

J'en étais sûr sans même avoir cherché sur le site du Monde. Et c'est bien le cas. Dans un article rempli de contradictions, puisque Le Monde réussit à ecrire dans un même article dans les premières lignes que les actions de mobilisation (on ne parle même pas de blocage ou d'occupation, juste de mobilisation!) dans les universités ont commencé il y a un mois, alors qu'un peu plus bas, on peut lire que l'université de Montpellier est occupée et bloquée depuis deux mois, soit mi-février !  Cet article est une honte. 

 

On y observe aussi que le syndicat étudiant bien de droite (voire d'extrême droite) UNI combat comme à son accoutumée les occupations d'université, et se trouve donc au côté du gouvernement Macron/Philippe. Ce qui ramene donc à sa juste place et sa juste image ce gouvernement de droite/ultra-libéral qui nous gouverne depuis bientôt un an. Un gouvernement de droite sans aucune attache sociale, même si certains socialistes s'y sont acoquinés/vendus pour une parcelle de pouvoir ou un mandat électoral !

 

Au final, on sait à qui appartient le Journal Le Monde. Son indépendance et sa ligne éditoriale n'existe plus. Les grands journalistes qui suivirent les grandes grèves des années 2000, dont l'une des dernières était Ariane Chemin, doivent pouvoir observer cette évolution. Le Monde s'est vendu au capitalisme et il est soit le démiurge qui a créé et fait exister Emmanuel Macron, soit l'outil minable de la décervelation de l'opinion publique française !

 

Lorsque l'on ne peut plus compter sur les médias pour nous informer sur la réalité de la situation française et des luttes sociales, syndicales et politiques conduites contre un gouvernement illégitime (au sens où il n´est là que du fait d'une manipulation, d'un éblouissement, d'une hypnose de l'électorat francais), que nous reste-t-il ? Se rabattre sur les nouveaux médias utilisés par la jeunesse, Facebook, Twitter, les messageries instantanées et les vidéos YouTube ! Comme nos enfants ! En sachant comme eux que les médias sont inféodés aux grands intérêts financiers capitalistes, et que les informations qu'ils nous transmettent sont biaisées, instrumentalisé, fausses. Tout ceci tuera les journaux papiers et internet. Ils ne se relèveront pas de la découverte de leur responsabilité dans l'élection d´Emmanuel Macron et de la mise en œuvre de sa politique ultra-liberale !

 

 

Réflexion une (mardi 17 avril 2018)

Ce qui ne va pas dans l'usage du pouvoir et des médias

 

Si on regarde la présidence Macron, la première chose qui n'a pas été normale a évidemment été la manière dont il a été élu. Inconnu au début du quinquennat de François Hollande, il est élu un an après s'être porté candidat en abandonnant le poste de ministre de l'économie. François Mitterand, grand stratège et fin homme politique, s'était présenté trois fois à la présidentielle avant d'être élu, même si évidemment, il avait eu à combattre le Général de Gaulle à sa première tentative. Valéry Giscard d'Estaing également avait connu l'échec à la présidentielle avant de se faire élire, de même que Jacques Chirac, à plusieurs reprises. Seuls, Nicolas Sarkozy et François Hollande avaient également été élus à leur première tentative. Mais cela faisait des années que ces deux-là occupaient le terain politique. Rien de comparable avec Emmanuel Macron !

 

La deuxième chose qui interpelle, c'est l'avanlache des attaques ayant frappé ses adversaires. Faut-il rappeler les attaques médiatiques et judiciaires ininterrompues contre François Fillon, qui se sont si mystérieusement arrêtées dès lors qu'il a été battu lors du premier tour de la présidentielle ! Incroyable comme les informations, les mises en examen, sont brutalement devenues inaudibles dès lors que François Fillon a cessé d'être un danger pour Emmanuel Macron ! Que s'est-il passé depuis ? François Fillon est-il toujours mis en examen ? A-t-il été entendu par la justice, par la police. C'est comme si cette histoire n'intéressait plus les journalistes et les journaux, alors que ceux-ci ne parlaient que de cela pendant toute la campagne présidentielle et l'élection présidentielle. Cela ne vous choque-t-il pas ?

 

Quant à François Bayrou et le Modem, son idée du Centre-droit avait enfin réussi à prendre le pouvoir et le palais présidentiel ; il en rêvait depuis des décennies ! Il était celui qui avait permis la victoire du jeune président de la République. À défaut du mandat présidentiel, il était devenu le Garde des sceaux. Patatras ! Pour lui également,  la presse et la justice faisaient sortir une affaire politico-financière et instruisaient des mises en examen. Et de manière assez proche, le faiseur de rois etait obligé de se retirer du gouvernement, avec sa collègue et vice présidente du Modem. Et comme pour François Fillon, la presse et la justice devenaient subitement inaudibles et silencieuses dès lors qu'il ne représentait plus une menace pour Emmanuel Macron ! Avant cela, il y avait egalement eu le retrait surprenant de Francois Hollande, obligé pour l'on ne sait quelle raison de ne pas se présenter pour un deuxième mandat !

 

Qu'est-ce qui peut expliquer cela ? Qu'est-ce qui se passe dans les arcanes politiques et médiatiques françaises ? Le précédent événement qui me rappelle tout cela, c'est l'affaire Dominique Strauss-Kahn au Sofitel de New-York. Le futur favori de l'élection présidentielle française se trouve mis en cause dans une affaire sexuelle avec une femme de chambre, et se trouve arrêté et jeté en prison, puis traîné dans la boue médiatique. Et là encore, il n'est toujours pas possible de savoir ce qui s'est réellement passé dans cette chambre de l'hôtel Sofitel. Y a-t-il eu agression sexuelle, et si oui, pour quelle raison Dominique Strauss-Kahn s'était-il autorisé cela ? Quelle information lui avait-on donné ? Pourquoi cet acharnement de la justice américaine ? Qui sont derrière toute cette affaire du Sofitel ? Evidemment, à cette époque, on pense immédiatement à un piège de l'UMP au bénéfice de Nicolas Sarkozy, qui aurait été bien gêné par une candidature Strauss-Kahn. Mais en est-on si sûr ? Y avait-il un cabinet noir autour de François Hollande qui orchestrait ces opérations ? Après tout, c'est lui qui a été le principal bénéficiaire de l'éviction de Dominique Strauss-Kahn ! Ce cabinet noir a-t-il par la suite changé de poulain en lui préférant Emmanuel Macron ? Bizarrement, les rumeurs sur Dominique Strauss-Kahn sont revenues régulièrement dès lors qu'il réapparaissait médiatiquement. Il a fallu le mettre en examen dans l'affaire du Carlton de Lille et pour ses liens avec Dodo La Saumure. Et là aussi, bizarrement, la presse est relativement peu prolixe sur les suites de ces affaires juridico-médiatiques. 

 

Que faut-il déduire de toutes ces mystérieuses coïncidences ?

# Que François Fillon, François Bayrou, François Hollande, Dominique Strauss-Kahn ont enfin compris que s'ils veulent la paix et ne pas être envoyés croupir ad vitam eternum en prison, ils doivent se cacher et ne plus faire d'ombre au patron ?

# Qu'il s'agit d'un simple travers médiatique, et qu'il est normal que les affaires judiciaires de personnalités médiatiques soient seulement mises en exergue par la presse. Et que dès qu'ils sortent de l'actualité, leur traitement médiatique disparaisse ! Cela me paraît improbable.

# Que les médias et la presse sont contrôlés par un groupe si puissant que ces derniers peuvent faire élire la personne qu'ils souhaitent à la présidence de la république, et qu'ils peuvent dezinguer tous ceux qui leur déplaisent ?

 

Je rajouterais deux événements plus récents. Un, la mise en cause pour une plainte pour agression sexuelle contre le ministre de l'écologie, suivie d'un emballement mediatique dans la lignée de l'affaire Weinstein et des sites «balance ton porc» qui s'est brutalement arrêtée lorsque le president de la république a renouvelé sa confiance à son ministre ! Comme si ce dernier avait sifflé la fin de partie : «celui-là, vous n'y touchait pas. J'en ai besoin !». Et boom, plus un mot dans la presse ! 

 

Deuxièmement, il y a bien évidemment le traitement judiciaire et médiatique actuel à l'encontre de Nicolas Sarkozy, mis en cause pour le financement de sa campagne électorale par la Lybie. Même si je ne l'appréciait pas outre-mesure (voire pas du tout), je ne pense pas que même sous son quinquennat, la liberté et la démocratie n'étaient pas autant en danger qu'elles ne le sont aujourd'hui ! C'est comme si le traitement réservé à Nicolas Sarkozy était un message destiné à tout ceux qui pouvaient faire de l'ombre à Emmanuel Macron. «Regarde ce qui risque de t'arriver si tu ne te couches pas !»

 

Nous ne saurons jamais ce qui se passe réellement dans notre pays, ce qui s'est réellement passé dans ces différents cas ... On ne saura peut-être même jamais les suites judiciaires de ces affaires mediatico-politiques ! Ces affaires resteront peut-être comme des épées de Damoclès au dessus de leur tête, au cas où ils se risqueraient à parler ou à avoir à nouveau des prétentions politiques ! Il nous reste donc à savoir si nous vivons reellement dans une démocratie ou non !

 

Mais aussi si nous ne sommes pas non plus pour partie responsables de ces emballements médiatiques auxquels nous assistons. Après tout, s'il n'y avait pas une opinion publique aussi friande de ces ragots politico-médiatiques, aussi prompte à juger et à condamner les gens en général, peut-être alors, ces emballements médiatico-politiques se seraient étouffés tout seuls, noyés dans leur propre fange !

 

 

Saucratès



22/04/2018
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