Si les journalistes français faisaient bien leur travail ...
Saint-Denis de La Réunion, dimanche 9 juin 2019
L'élection d'Emmanuel Macron puis le mouvement des gilets jaunes ont permis de mettre en lumière un véritable problème d'affichage médiatique. Les journalistes français ont défendu becs et ongles la candidature d'Emmanuel Macron jusqu'à permettre et favoriser outrageusement son élection, puis ils ont enjolivé exagérément les premiers mois de sa présidence. Un président si brillant, si merveilleux, si parfait ... Ses quelques dérapages verbaux, par exemple au sujet des kwassa kwassa mahorais, étaient immédiatement étouffés par des médias aux ordres et exagérément ver
La couverture des gilets jaunes est également apparue exagerement favorable au gouvernement. Filmer le moindre désordre des gilets jaunes, de la moindre de leurs violences, et transmettre leurs vidéos aux forces de l'ordre, semblait être les seuls objectifs des journalistes et des télévisions françaises, tout en évitant soigneusement de rendre compte des dérapages des mêmes forces de l'ordre voire simplement de les filmer. Criminaliser un mouvement citoyen révolutionnaire : voilà apparemment le maître mot des journalistes français de la presse écrite et plus encore de la presse télévisuelle !
Mais si les journalistes faisaient en fait réellement leur travail, un travail d'investigation, proprement, déontologiquement, avec professionnalisme, on aurait une analyse réfléchie des actions du gouvernement, de ce qu'Emmanuel Macron fait, et de ce que d'autres gouvernements font en comparaison. Mais il faudrait pour cela que les principes journalistiques français soient révolutionnés, et qu'ils cessent d'être contrôlés par les principales fortunes, par des milliardaires qui contrôlent les gouvernements successifs et qui ont fait élire Macron, l'idée que représentait Emmanuel Macron. Élu initialement avec les voix des bonnes gens de droite, du centre et de gauche, il est maintenant devenu le héraut des possédants de la droite orpheline.
Par exemple, les journalistes auraient pu s'intéresser, à l'époque de la finale du Mondial de football en Russie, aux différences entre le comportement de la présidente croate, Kolinda Grabar Kitarović, et de son homologue français, Emmanuel Macron ! Parce que la Croatie à été confrontée à un gros problème de corruption des hommes politiques, Mme Garbar Kitarović «a fait savoir qu’elle avait pris des congés pour assister aux matchs de son équipe, voyageant en classe tourisme sur des lignes régulières payées de sa poche». Comme l'écrivait le blogueur (ou la blogueuse), c'est «un détail qui compte dans un pays où les affaires de corruption polluent la vie politique».
https://blog.challenges.fr/femmes/la-presidente-croate-star-du-mondial-2018/
Mais je serais plus que tenté de dire : Mais pas que là-bas ! Chez nous aussi, n'est-il pas invraisemblable en comparaison qu'Emmanuel Macron ait fait le voyage en jet privé, avec l'ensemble de son gouvernement, vraisemblablement quelques amis milliardaires ou de quelques uns des milieux qui l'ont accompagnés dont son ascension politique, de l'école de Sciences-Po Paris en passant vraisemblablement par quelques loges maconniques. Non pas sur des vacances mais supposement pour travailler ... Il serait indispensable que l'on puisse savoir quelles personnes ont voyagé avec Emmanuel Macron dans l'avion présidentiel au moment du Mondial 2018 de football, lesquelles l'accompagnaient pendant ces déplacements, dans quelles conditions ils étaient hébergés, sur quels fonds et par qui ... et ainsi de suite.
Mais bizarrement, aucune trace de telles questions, de telles interrogations dans la presse à cette époque-là, aucune comparaison avec le comportement vertueux de la présidente croate, tellement la sphère journalistique francaise, à la fois leurs patrons mais également l'ensemble des journalistes, s'est aussi profondément compromise avec le pouvoir politique depuis des années. Plus rien ne les étonne, plus rien ne les choque, si ce n'est la violence dont font preuve les méchants gilets jaunes à leur égard. Quel manque de respect semblent penser les journalistes francais !
La presse francaise ? Un quatrième pouvoir ? Absolument pas. Plutôt un monde de viles flatteurs, de flagorneurs et de cireurs de pompe ! Ils ne s'attaquent à quelqu'un que lorsqu´il s'agit d'un petit, d'un sans-grade, d'un de ces petits sans-dent (comme les appelait François Hollande) qui ose faire peur, mettre en danger le pouvoir des puissants ou des journalistes, leur petit monde si feutré. Ou alors il s'agit d'un meurtre politique, dans lequel ils agissent aux ordres des puissants, lorsqu'il s'agit d'éliminer quelqu'un, comme par exemple Dominique Strauss-Kahn avant la présidentielle de 2012 ou bien François Fillon pendant la présidentielle de 2017. Telle une meute de loups, les journalistes, les médias peuvent se jeter sur leur proie pour la détruire, la déchiqueter. Une meute de loups aux ordres, dressée par quelques puissants dont on ne connaît pas réellement les identités. Mais une meute veule, de collabos, de traitres et de tueurs à gage. Voilà ce qu'est la presse actuelle.
Et donc pour ce Mondial 2018, on a eu droit à des articles de presse dithyrambiques sur les extraordinaires prouesses des footballeurs français et sur leur merveilleux président de la République qui poussait la bonté et la grandeur d'âme à s'afficher enlaçant la belle présidente croate aupres de laquelle il avait vécu le match de son équipe, sous le regard que l'on imaginait réprobateur de la première dame francaise qui se trouvait quelques mètres derrriere lui ! Mais de remise en question du train de vie dispendieux de l'Elysée, du Président Emmanuel Macron, d'une interpellation sur l'identité de ceux qui avaient partagé l'avion présidentiel (aux côtés vraisemblablement de quelques journalistes triés sur le volet), rien de tout cela. Des nèfles ...
Saucratès
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