Critiques de notre temps

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Féminisme, qu’est-ce qu’une morale adossée à la haine ?

Saint-Denis de la Réunion, mardi 13 octobre 2020


Ce titre n’est pas vraiment de moi, mais il s’agit plutôt d’un sous titre d’un article du Monde, traitant de Mazarine Pingeot. Comme l’écrivait le ou la journaliste, «la romancière dénonçait le nouveau féminisme qui, selon elle, se complaît dans la morale au lieu d’agir de façon politique.»

 

https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/07/28/mazarine-pingeot-ce-mortel-ennui-qui-me-vient_6047461_3232.html

 

Elle y parle du mortel ennui qui lui vient, «devant la victoire d’extrémistes de la médiocrité au nom de l’éthique, discréditant les combats féministes : ceux qui luttent pour l’égalité des droits, l’égalité des chances, avec à l’horizon une véritable révolution anthropologique. Combats politiques et non moraux ! Aujourd’hui, les femmes sont assez puissantes pour mener ce combat politique, pourquoi s’en tiendraient-elles à occuper la seule place du ressentiment et de la vengeance, de la délation et de la vindicte ? Est-ce cela, la place naturelle de la femme ?

 

Ce mortel ennui qui me vient, devant une certaine jeunesse sans désir mais pleine de colère, ces jeunes femmes mieux loties que leurs mères et leurs grands-mères, qui ont mené la lutte pour elles, déblayé le terrain pour leur laisser en héritage de continuer le combat : les unes se sentent insultées quand un homme, de sa violence ancestrale, ose un compliment – et c’est comme une gifle en plein visage, certaines appellent ça un viol, au mépris de celles qui en ont vraiment été victimes ; les autres se déguisent en putes pour imiter les danseuses des clips de rap qui vantent l’argent facile et l’amour monnayable.»

 

J’adore ce texte. J’adore les idées qui y sont développées, tout du long. J’aurais pu l’écrire, beaucoup moins bien parce que je n’ai pas son talent, beaucoup moins légitimement parce que je ne suis pas une femme, parce que je ne suis pas une romancière célèbre, parce que je n’aurais pas su non plus developper aussi perfectement de tels arguments et une telle démonstration.

Mais moi aussi je déteste une philosophie, une vision de la vie, qui me donne à croire que je suis un horrible machiste et un horrible violeur parce que je ne me retrouve jamais dans leurs haines et dans leurs présupposés. Et pourtant je me sentais féministe ! Je porte le nom de ma femme accolé au mien par solidarité avec la violence qui leur était faite, hier comme aujourd’hui, lorsqu’on leur change de force leur nom ou lorsque des hommes estiment que leur femme, leur objet, doit porter leur nom !

 

Mais cela non !

 

Cette justice expéditive née avec le mouvement «metoo» et «balancetonporc.org» ne défend aucune des valeurs avec lesquelles je pourrais me retrouver, que je pourrais partager. Le temps de la justice ne satisfait pas ces féministes extrémistes, ni son obligation d’impartialité ni son obligation de permettre un débat contradictoire, de permettre à l’accusé de se défendre ! (là aussi, l’expression de «justice expéditive» n’est pas de moi mais de la tribune de Catherine M. et de Catherine Deneuve)

 

Mais quelle horreur ! Pourquoi laisser à un homme le droit de se défendre d’avoir violer ou d’avoir importuner une pauvre représentante du sexe faible ? Ou un pauvre homosexuel ou un travesti ? Un homme est forcément coupable, cela saute forcément aux yeux. Les réseaux sociaux ont cette extraordinaire faculté de permettre de véhiculer à la vitesse de la rumeur la moindre des informations et de pouvoir ternir en quelques milliers de clicks les réputations des plus puissants des salauds qui contrôlent le monde, mais aussi des millions de pauvres petits mâles qui auraient eu le malheur de croiser ou d’importuner le chemin d’une de ses prédatrices en jupon qui pullulent dans nos rues, dans nos vies, dans nos entreprises. 

Dans notre société occidentales actuelles, les pires des accusations qui peuvent être portées contre une personne, à coté d’être un violeur d’enfant ou un mari violent, c’est d’être un raciste ou un homophobe. Voir par exemple l’article suivant d’un journaliste infiltré (ou d’un pseudo-policier se lançant dans le journalisme). 

 


Ah, je comprends mieux l’obligation de réserve faite aux militaires du rang pour permettre d’empêcher de telles velléités journalistiques et de tels déballages ! Au fond quelle preuve existe-t-il des affirmations relevées dans ce bouquin, qui deviendra, j’en suis sûr, un grand best-seller d’édition, sans que l’on sache jamais si tous les faits relatés sont réels ou inventés. Et dire que dans quelques années, ce bouquin sera peut-être étudié en anthropologie, à l’égal des grands livres d'ethnologie ou d’anthropologie ? 

Je hais le mouvement metoo, balancetonporc.org, les féministes comme les mouvements antiracistes ou les groupuscules islamistes. Tous ces mouvements qui prospèrent dans la haine de l’homme, de l’homme blanc, du patriarcat occidental, du pollueur mâle occidental ... Au fond, ces mouvements, même les écologistes et les jeunes qui adulent Greta Thurnberg n’ont qu’un seul et unique adversaire : nous, les hommes blancs occidentaux, les décideurs blancs occidentaux ! Sommes-nous véritablement ces monstres qu’elles décrivent, elles et les traitres à la race humaine qui les servent et qui adoptent leurs combats ? 

Vous me demanderez ce qu’il peut y avoir de commun entre une feministe (ou plutôt une ultra-féministe) et un terroriste islamiste ? Rien si ce n’est une même haine, la haine de l’homme blanc occidental. 

Oh évidemment, ces ultra-féministes ne sont qu’une infime minorité des femmes. De même que les islamistes, les écologistes extrémistes ou les antifascistes ne sont que quelques minorités. Néanmoins, pour une poignée de femmes qui les contestent, comme Catherine Millet, Catherine Deneuve ou Mazarine Pingeot, une proportion beaucoup plus importante de femmes (comme des musulmans pour les idées islamistes ou de jeunes pour les combats de Greta Thurnberg), se reconnaissent dans leur combat. J’ai ainsi été effaré de découvrir que 25% des jeunes musulmans français ne condamnent pas l’attaque terroriste contre le journal Charlie Hebdo et l’assassinat de ses journalistes et dessinateurs ! Nombre de femmes jugent peut-être légèrement exagérées certaines actions des féministes, mais nombre d’entre elles s’y reconnaissent. Mais il y a aussi un très grand nombre de femmes qui ne s’y reconnaissent pas dans ce combat haineux.

 

Mais comme le disait un grand homme, «le monde est dangereux, non pas tant à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et qui laissent faire» (Albert Einstein). Les hommes ne devraient donc pas laisser une minorité d’entre eux frapper et tuer leur femme, et les femmes ne devraient pas laisser les haines et les rancœurs d’une minorité d’entre elles créent les conditions d’une guerre des sexes entre les hommes et les femmes.

 

 
Saucratès



13/10/2020
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