Critiques de notre temps

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L’affaire Dominique Pelicot, suite

Écrit du 22 septembre 2024


Il fallait s’en douter, l’affaire Pelicot devient un symbole de la lutte contre le patriarcat, contre la domination masculine, contre la violence des hommes.

 

Chaque jour, Le Monde donne la parole à un nouveau groupe victimaire, à une nouvelle prise de position dont l’objet est avant tout de s’afficher, de se mettre en avant, ou de crier sa frustration ou sa haine des hommes. Ainsi samedi 21 septembre 2024, c’était au tour d’un groupe de 200 hommes de proposer une feuille de route pour «lutter contre la domination masculine». Parmi eux, j’ai notamment noté la présence de Guillaume Meurice, cet humoriste licencié par Radio France pour une blague considérée comme de mauvais goût et antisémite du fait d’un rapprochement réitéré entre un célèbre premier ministre israélien et un nazi. Ainsi, on peut être courageux en matière de liberté d’opinion, de liberté de se moquer, et se soumettre au diktat de la lutte imposée contre le patriarcat !


https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/09/21/viols-de-mazan-plus-de-200-hommes-proposent-une-feuille-de-route-pour-lutter-contre-la-domination-masculine-puisque-nous-sommes-tous-le-probleme-nous-pouvons-tous-faire-partie-de-la-solution_6326430_3224.html

 

Quelques jours auparavant, le jeudi 19 septembre 2024, c’était au tour de la philosophe Camille Froidevaux-Metterie de publier une tribune pour indiquer que selon elle, selon son mari, selon certains autres hommes, tous les hommes étaient coupables de ce qui s’était passé à Mazan. Que selon elle, tous les hommes devaient se sentir coupables des agissements de Dominique Pelicot et des autres violeurs. 
 
Elle a beau être ‘philosophe’, je ne me retrouve pas dans ce qu’elle écrit. «Il se trouve aussi des femmes pour surenchérir et relancer l’accusation qui fait des féministes des furies aigries détestant les hommes et se complaisant dans une posture victimaire.» Il se trouve évidemment que c’est justement ce que j’ai écrit quelques lignes plus haut. Même si j’y parle de la complaisance du Monde avec la rhétorique féministe.
 

https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/09/19/camille-froidevaux-metterie-sur-les-viols-de-mazan-oui-tous-les-hommes-sont-coupables-coupables-d-etre-restes-des-indifferents-ordinaires_6324291_3232.html

 
Je ne suis pas d’accord avec l’idée que nous devons tous nous sentir coupables des agissements de Dominique Pelicot et de la multitude de violeurs normaux qui ont abusé sexuellement de son épouse dans son sommeil.
 
Je suis néanmoins assez d’accord avec l’idée que cette cinquantaine de violeurs sont des gens plus ou moins normaux, plus ou moins comparables à vous ou à moi. Je suis assez d’accord que l’on puisse penser que ce ne sont pas des monstres. Même si malgré tout, ces gens-là ne sont pas tout à fait sains d’esprit. Il faut aimer le risque pour rechercher des forums comme ‘à son insu’ et y interagir avec des inconnus. Il faut déjà avoir une sexualité limite pour être attiré par une telle prise de risque. 

 

Et c’est bien là que se trouve la clé du problème. Des millions de personnes ont une sexualité bizarre, limite, ou sans limite. Les adeptes de l’échangisme, du voyeurisme, du libertinage. Mais il existe aussi les hommes et les femmes adeptes des relations sadomasochistes, ou du triolisme. Tout ceci pourrait paraître très bizarre à des adeptes d’une sexualité ‘normale’. Avec tous les risques d’une telle appellation. L’homosexualité elle-même est-elle normale ou déviante ?

 
Évidemment, on me répondra que ce n’est pas de cela dont il est ici question ; c’est du viol et du consentement et je n’en disconviens pas. Simplement, je ne pense pas que l’on doive plus se sentir coupable de cette déviation de Dominique Pelicot et des 50 violeurs, que de toutes les autres déviances sexuelles que des millions d’hommes et de femmes pratiquent également !

 

Pourtant, moi aussi, j’ai fait état que cette affaire Dominique Pelicot me troublait. Elle me troublait parce que j’ignorais au fond si j’étais un violeur ou non, un malade sexuellement parlant ou non, un monstre ou non. Parce que je n’ai pas cette réponse, parce que moi aussi, je pourrais être attiré par ce versant obscur de la sexualité. Au fond, tous les hommes et peut-être les femmes ont pu un jour penser, même éphémèrement, que la seule façon d’approcher et d’avoir une relation sexuelle avec une très belle femme, ou un très bel homme, était d’user de violence ou de le soumettre par une drogue. Même si ce n’est pas sur le coup, mais simplement ultérieurement, en y repensant, en fantasmant sur ce moment.
 
Au fond, je suis peut-être potentiellement un monstre, un taré comme tant d’autres de ces violeurs, mais malgré tout, parce que je n’ai pas cédé à cette tentation, à ces éventuels fantasmes, je n’ai pas à me sentir coupable des agissements de Dominique Pelicot, probablement complètement taré sexuellement, ou des cinquante violeurs qu’il a entraîné dans ses fantasmes. Parce qu’il y a un gouffre entre un éventuel fantasme, quel qu’il soit, et son assouvissement, qui plus est lorsqu’il s’agit de blesser l’autre, le ou la violer, le ou la droguer.

 
 
Saucratès

 

 

Post scriptum : Enfin, il est difficile de se sentir responsable, coupable des agissements de Dominique Pelicot, également  coupable d’agressions sexuelles, de tentatives de viol et peut-être de meurtres sur de jeunes conseillères immobilières. Dominique Pelicot s’apparente désormais plus à un monstre qu’à un homme normal comme tout le monde.

 
https://actu.femmeactuelle.fr/actu/news-actu/violente-agression-sexuelle-et-meme-meurtre-ces-autres-affaires-sordides-dans-lesquelles-dominique-pelicot-est-soupconne-2180972



28/09/2024
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