Critiques de notre temps

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COP-28. Au fond, il n’y a rien à en attendre

Entre postures personnelles et idéologiques, les COP ne sont rien qu’une immense perte de temps. Notre seul espoir : qu’elles ne débouchent sur rien.

Par Saucratès 

Saint-Denis de la Réunion, jeudi 1er décembre 2023

 

La COP-28 a démarré ce jeudi 30 novembre à Dubaï, aux Émirats Arabes Unis. Elle se tiendra du 30 novembre jusqu’au 12 décembre 2023. Elle est présidée par le Sultan émirati Ahmed al-Jaber, ministre de l’Industrie et PDG de la compagnie nationale Abu Dhabi National Oil Company.

 
Le terme COP signifie «Conférences des Parties (conferences of the parties) des États signataires de la CCNUCC (convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques)». Les 197 pays signataires de la CCNUCC sont appelés «Parties à la Convention». Cette convention-cadre fait partie des trois conférences-cadres signée lors du sommet de la Terre, à Rio-de-Janeiro en 1992. Les deux autres conventions signées lors du sommet de la Terre sont la «Convention sur la diversité biologique» (CDB) et la «Convention sur la lutte contre la désertification» (CLD).

 

https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/crise-climatique/cop28-recit-tout-le-monde-s-en-foutait-le-constat-d-une-crise-climatique-se-heurte-a-l-indifference-politique.html#lente_prise_conscience

 

Que peut-on attendre de cette nouvelle ‘conférence des parties», de cette COP-28 de Dubaï ? Qu’est-ce que, pour ma part, j’en attends ? Pour ma part, surtout rien du tout. Surtout que rien ne change. Pour avoir vécu de suffisamment près la COP-21 de Paris, cette COP exceptionnelle qui accoucha de ce que l’on appela l’Accord de Paris, je me rappelle surtout que ces COP ont d’abord et avant tout des enjeux de carrière, de politique intérieure et extérieure.

 

• Pour les personnalités qui en assument l’organisation comme à l’époque Laurence Tubiana, également présidente de l’Agence française de Développement.

 

• C'était d’ailleurs aussi le cas pour le directeur de l’Agence française de Développement de l’époque, Jean-Michel Severino, dont l’objectif à atteindre était la réussite de cette conférence parisienne, et pour laquelle derrière lui toute l’Agence française de Développement s’attela.

 

• Pour le président de la république François Hollande qui avait prévu de décrocher un accord, à tout prix.

 

• Pour les pays les plus industrialisés enfin qui ne peuvent se permettre de laisser de petits États accueillant les COP s’enorgueillir d’obtenir la conclusion d’accords marquants. Raison pour laquelle tous les accords de quelque envergure ne sont signés que lorsque les COP se tiennent en Occident (Paris, Bonn, Copenhague, Montréal…)

 

• Pour les autres Etats industrialisés qui auront tendance à vouloir réserver à leur propre conférence la signature de ces accords, pour peu qu’il y en ait une qui soit organisée chez eux juste après.


Les COP sont en fait des jeux de dupes. Jeux de dupes dans lesquels les risques pour la planète, pour les équilibres de la planète, pour les jeunes générations et les générations futures sont complètement oubliés. Parce que ce qui compte pour les gouvernants de tous pays, pour les personnalités publiques de tous pays, c’est d’abord et avant tout eux-mêmes, et en aucun cas l’espoir de l’humanité.

 

De toute façon, que pourrait-il en sortir ? Dans la partie d’en face, dans les diverses ONG et mouvements activistes, leurs leaders n’attendent que l’interdiction de toute forme d’activités polluantes, la condamnation et l’interdiction de consommer, d’acheter, de produire ou d’extraire tout ce qui de près ou de loin participe à l’émission de gaz à effet de serre. Ces gens-là ne se satisferont que de cela, d’interdictions totales vertueuses et des condamnations morales de ceux qui polluent. 

Le problème, c’est que c’est comme dans une révolution, comme dans une libération armée d’un pays, comme dans les territoires ukrainiens libérés, comme dans la France libérée en 1944 et 1945, comme dans l’Italie libérée de 1945, tout le monde pollue, tout le monde peut être condamné et exécuté pour avoir pollué la planète, même la sainte Greta Thurnberg, jusqu’à la sainte Greta Thurnberg. Tout le monde peut donc être dénoncé comme pollueur par l’armée des activistes ; tout le monde peut donc être jugé et condamné par ces nuées de militants activistes, tout le monde peut être accusé et condamné. 

On ne va pas empêcher l’eau des océans de monter ou les températures de grimper. Ces nuées d’activistes n’attendent qu’une chose : l’imposition d’une dictature écologiste dont ils seront les papes et les papesses. Eux seuls sauront ce que nous sommes autorisés à faire, à acheter, à consommer et eux seuls sauront ce que nos leaders éclairés, c’est-à-dire eux-mêmes, auront le droit de continuer à utiliser comme moyens polluants pour continuer à militer, à se rendre dans les sauteries climatiques internationales.

 

Quelqu’un s’est-il intéresser au coût climatique des déplacements et de l’hébergement des acteurs de la société civile, des activistes, des manifestants, qui accompagnent et participent à ces diverses COP depuis désormais plus d’une ou deux décennies ? Combien de millions de tonnes de CO2 ces chers militants, ces troupeaux de manifestants et d’activistes, qui cherchent tous à se faire voir pour exister, ont-ils pu émettre pour alerter les décideurs et acteurs politiques ? Beaucoup plus que ce qui était nécessaire de toute façon.

 

C’est bien là le problème. Il est évident que ces millions de tonnes de CO2 ont été émis à tord, pour rien. Ils auraient pu s’en passer et la Terre s’en serait bien porter. Sans eux, il n’y aurait pas eu d’accord de Paris ? Probablement que si. Il y a le sommet de la Terre. Le protocole de Kyoto.

 

Le problème, c’est lorsque ceux qui jugent de la pertinence et l’impertinence des émissions de gaz à effet de serre sont à la fois juges et parties. Le problème, c’est lorsque les juges sont partiaux, partie prenante au problème et que leurs jugements sont arbitrairement subjectifs.

 

Je n’attends surtout rien de la COP-28 de Dubaï parce que je crois que la solution et la réponse devra être technologique, et que la seule réponse non technologique que j’attendrais, la limitation drastique des naissances par exemple par la stérilisation générale de l’humanité au-delà d’un premier enfant, ne sera jamais être prise par cette COP-28. Parce que la limitation des naissances est une chimère ; il suffit de regarder le carnage mahorais et son extension désormais à la Réunion.

 

 
Saucratès

 

 

Post scriptum : Liste des conférences des parties de la CCNUCC

 

• COP 1 à Berlin (Allemagne) en mars-avril 1995, qui donna naissance à la décision connue sous le nom de 'mandat de Berlin', où les parties entamèrent un cycle de négociations en vue de décider d'engagements plus solides et plus détaillés pour les pays industrialisés.

 

• COP 2 à Genève (Suisse) du 8 au 19 juillet 1996.

 

• COP 3 à Kyoto (Japon) du 1er au 12 décembre 1997, et qui vit l'adoption du Protocole de Kyoto.

 

• COP 4 à Bueno Aires (Argentine) du 2 au 14 novembre 1998.

 

• COP 5 à Bonn (Allemagne) du 25 octobre au 5 novembre 1999.

 

• COP 6 à La Haye (Pays Bas) du 13 au 24 novembre 2000.

 

• COP 7 à Marrakech (Maroc) du 29 octobre au 10 novembre 2001, qui débouchera sur la signature des accords dits de Marrakech, qui présentent la traduction juridique des règles de mise en œuvre du Protocole de Kyoto.

 

• COP 8 à New Delhi (Inde) en novembre 2002.

 

• COP 9 à Milan (Italie) en novembre 2003.

 

• COP 10 à Buenos Aires (Argentine) en novembre 2004.

 

• COP 11 à Montréal (Canada) en novembre 2005, qui donnera naissance au processus de Montréal.

 

• COP 12 à Nairobi (Kenya) du 6 au 17 novembre 2006.

 

• COP 13 à Bali (Indonesie) du 3 au 14 décembre 2007.

 

• COP 14 à Poznan (Pologne) du 1er au 12 décembre 2008.

 

• COP 15 à Copenhague (Danemak) du 7 au 18 décembre 2009, qui débouchera sur la signature d'un accord non contraignant dit de Copenhague.

 

• COP 16 à Cancun (Mexique) du 29 novembre au 10 décembre 2010.

 

• COP 17 à Durban (Afrique du Sud) du 28 novembre au 11 décembre 2011.

 

• COP 18 à Doha (Qatar) du 26 novembre au 7 décembre 2012.

 

• COP 19 à Varsovie (Pologne) du 11 au 23 novembre 2013.

 

• COP 20 à Lima (Pérou) du 1er au 14 décembre 2014.

 

• COP 21 à Paris (France) du 30 novembre au 12 décembre 2015, qui a donné lieu à la signature de l'accord de Paris.

 

• COP 22 à Marrakech (Maroc) du 7 au 18 novembre 2016.

 

• COP 23 à Bonn (Allemagne) du 6 au 17 novembre 2017, qui a donné lieu au lancement du dialogue de Talanoa, à l'invitation du Premier ministre fidjien Frank Bainimaram.

 

• COP 24 à Katowice (Pologne) du 3 au 14 décembre 2018.

 

• COP 25 à Madrid (Espagne) du 2 au 13 décembre 2019, dans les faits présidée par le gouvernement du Chili et organisée avec le soutien de l’Espagne

 

• COP 26 à Glasgow (Royaume-Uni) du 31 octobre au 12 novembre 2021

 

• COP 27 à Charm el-Cheikh (Égypte) du 6 au 18 novembre 2022.

 

• et donc pour finir, COP 28 à Dubaï (Emirats Arabes Unis) du 30 novembre au 12 décembre 2023.



30/11/2023
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