Loi divine vs opinion publique : et si les médias mainstream se trompaient
Loi divine vs opinion publique : et si les médias mainstream se trompaient
Par Saucratès
Saint-Denis de la Réunion, samedi 2 juillet 2022
Ne peut-il y avoir qu’un seul sens au progrès ? Et qui décide de ce qui est le bon sens, et de ce qui est le mauvais sens ? Qui est juge de ce qui est progrès, et de ce qui est retour en arrière ?
Les diverses décisions récentes de la Cour Suprême américaine nous offrent une saisissante mise en persoective de ce questionnement. Je l’ai abordé au sens de la présentation médiatique qui en était faite par les médias mainstream, pour lesquels seule une vision libérale de la société, permissive en matière de mœurs, attentatoire en matière de droits, est acceptable et digne d’éloges. À l’inverse, les visions conservatrices de la société sont elles intolérables et ardemment combattues.
Coup sur coup, la Cour Suprême américaine s’est ainsi prononcée pour supprimer la protection fédérale dont bénéficiait de droit les femmes d’avorter librement aux Etats-Unis, pour défendre le droit constitutionnel des américains de porter des armes et de les utiliser librement, et très récemment pour remettre en cause le droit de pénaliser les activités de production d’électricité fortement émettrices de carbone. Elle s’est ainsi prononcé sur trois sujets majeurs d’affrontement entre les conservateurs et les libéraux : avortement, armes et réchauffement climatique. Trois sujets majeurs sur lesquels les médias mainstream sont arc-boutés, persuadés d’avoir l’opinion de leurs lecteurs de leur côté, persuadés que l’opinion publique en général, celle à laquelle ils s’intéressent, sont vent debout contre l’aberration de ces décisions.
https://www.lemonde.fr/international/live/2022/06/25/droit-a-l-avortement-de-nombreuses-manifestations-attendues-samedi-dans-les-villes-americaines_6131915_3210.html
Et le plus amusant, c’est que tout ce qui compte de partis politiques libéraux en matière de mœurs sociales de part le monde se sentent également heurtés par ces décisions de la Cour Suprême américaine ! Il s’agit ainsi selon les Insoumis français de sanctuariser dans la Constitution de la Cinquième République française le droit d’avorter. Ignorent-ils qu’une décision de la Cour Suprême américaine, à l’égale d’une décision du Conseil Constitutionnel français, ont pratiquement une valeur constitutionnelle ?
Et je parle pas du sujet de la décision sur le réchauffement climatique, qui va elle-aussi, dans les prochaines semaines, entraîner des levées de bouclier chez tous les écolos-collapsolgues du monde entier.
La question est donc de déterminer le cours de l’histoire, le cours de l’humanité, des droits des gens, le cours des lois. Et il y a bien au moins deux visions antagonistes des choses dans la tradition occidentale. La première est celle de ces médias mainstream, des courants libéraux sociaux, où il ne s’agit que d’accorder des nouveaux droits aux gens, aux personnes, dans le but de remettre en cause l’ordre naturel des choses : égalité des sexes voire supériorité de la femme sur l’homme, mariage pour les homosexuel.les, adoption pour tous les couples, lutte contre les discriminations sauf si ces dernières visent les blancs. Tout ceci sont des droits sur lesquels il faut avancer et où toute remise en cause constitue un retour en arrière. L’objectif final de ce cours de l’histoire, ce serait un Occident dans lequel il n’y aurait plus que des homosexuels, noirs, musulmans, et où les hommes blancs, hétérosexuels, seraient privés de droit, discriminés, expulsés (pour aller où ? Mystère).
Un monde parfait où la couleur de peau, l’orientation sexuelle, le sexe, ne serait plus un critère discriminant. Au fond un beau monde certes, mais les moyens pour y arriver ne sont pas de supprimer les discriminations, mais d’écraser ceux que l’on imagine profiter du système, à savoir les hommes, les blanc.hes, les hétérosexuel.les, sommé.es de choisir leur camp.
Mais il y a une autre vision antagoniste du monde. Une vision du monde où le droit humain doit se rapprocher de la Loi divine, de la Loi de Dieu. Les supposés avancées défendues par les libéraux sociaux ne sont ainsi en fait que des déviations malines vis-à-vis des préceptes divins que tout bon croyant doit corriger. On le retrouve à l’oeuvre aussi bien du côté catholique que du côté musulman. Sauf que les médias mainstream n’ont qu’un et unique ennemi : le catholicisme et les conservateurs catholiques.
Vous avez compris ma position. Je crois en l’égalité des sexes, des peaux, des orientations sexuelles dès lors qu’elles ne me sont pas imposées, dès lors qu’on ne travestit pas la présentation du monde pour y placer des quotas de noirs ou d’homosexuels à la télévision ou au cinéma. Je ne demande pas que dans le cinéma africain, on trouve des quotas de 50% de blancs ou dans le cinéma homosexuel des quotas d’hétérosexuels et des histoires ou des délires hétérosexuels.
Mais je crois aussi en l’existence d’une morale divine chrétienne, d’une Loi de Dieu qui s’impose aux lois des hommes. Je crois que l’Europe est une Terre de chrétienté, et que la présence de musulmans sur cette Terre, et de minarets, est une offense à Dieu, et la même manière que la présence de clochers chrétiens sur la Terre sacrée de l’Islam est considérée comme une insulte à leurs croyances, à leur Dieu.
La confrontation entre cette Loi divine, supérieure aux lois humaines qui dependent des périodes, des opinions, des moments, et certains droits que l’on peut estimer comme importants, comme le droit à pouvoir avorter dans certaines conditions pour les femmes, le droit à disposer de leurs corps, peuvent parfois poser des problemes éthiques importants à certains d’entre nous. Mais le problème de la Loi divine est qu’elle ne dépend pas des hommes, qu’elle ne varie pas au gré des vents. Elle est immuable. Et surtout, on ignore si elle a été véritablement édicté par Dieu, ou si c’est une création d’hommes ou d’un homme à une certaine époque. Et pourtant, elle constitue un phare dans la nuit du mal, un phare dans la nuit des opinions médiatiques.
Au fond, tout ceci est un combat, une confrontation entre l’opinion d’une multitude, opinion publique relayée par les médias sociaux, agée des moins de trente ans, idées des journalistes tous formés dans les mêmes écoles, tous adeptes des mêmes théories libérales et sociales, et une Loi divine supérieure, pratiquement immuable, et dont les défenseurs, les représentants, sont adeptes d’une certaine forme de sagesse, de réflexion éthique. Peu importe au fond que cette Loi divine ait été écrite par des hommes lors d’un quelconque concile extrêmement ancien.
Tout ceci pour dire que ceux que les médias présentent comme d’horribles et abominables méchants, gâteux, abjects conservateurs, fermés aux évolutions de l’opinion publique, défendent en fait des normes qu’ils estiment supérieures aux basses contingences de leur époque perdue.
Saucratès
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