Sujets polémiques sur l’actualité
Deux ou trois articles du Monde, sur quelques sujets polémiques. Le premier sujet portera sur l’irruption des plaintes pour harcèlement moral dans l’enseignement supérieur et notamment les classes préparatoires aux grandes écoles des lycées élitistes.
Ces lycées élitistes et ces classes élitistes sont supposés préparer aux plus grandes écoles françaises, et la majorité de ceux qui réussissent ces concours élitistes en sont issus. Ces classes préparatoires de ces lycées prestigieux sont là pour préparer et former la crème d’une classe d’âge, d’une génération. On trouvera plus tard ces jeunes hommes devenus adultes puis quinquagenaires dans les plus grandes entreprises et aux plus hauts postes de l’Etat. Ceci autorise-t-il leurs enseignants ou certains de leurs enseignants à les malmener, à les pousser au-delà des limites pour voir ce qu’ils ont dans les tripes ? J’en suis pour ma part persuadé. Cela a toujours fonctionné de cette manière et il n’y a pas de raison que cela cesse de fonctionner de cette manière. Ceux qui ne supporte pas cette pression et cette méthode ne sont peut-être pas fait pour suivre cette voie-là, ils feraient peut-être mieux de rejoindre l’Université pour y étudier tranquillement.
Peut-être plus largement est-ce tout le système de l’élitisme à la française, des classes préparatoires et des grandes écoles, qui pose problème, qui doit être interrogé et qui doit être reformé. Peut-être n’avons-nous pas en France d’universités comme Cambridge où Oxford parce que nous préférons atomiser nos lieux d’enseignement afin de préserver l’élitisme et l’entre-soi de certaines Écoles prestigieuses.
Il faut survivre aux classes préparatoires et y exceller pour pouvoir choisir ensuite l’école de ses rêves offrant des débouchés de rêve et des salaires de rêve, très loin des difficultés du reste de la populace. Mais c’est tout le milieu de l’enseignement supérieur qu’il faudrait réformer, et les dizaines ou centaines de groupes privés qui possèdent des écoles de commerce ou d’ingénieurs dans le monde entier. Tout ceci a donc un prix, un prix humain que certains ne veulent pas payer, cherchent à combattre.
Que les plaintes pour harcèlement moral débarquent dans ces grandes écoles n’a rien d’étonnant. Il s’est depuis très longtemps invité dans le management des entreprises, instrumentaliser par certains pour combattre leurs adversaires, sanctionnant bien souvent des comportements interdits et anxiogène. Il est donc conforme à notre époque que les plaintes pour harcèlement moral émergent dans le monde de l’enseignement et des classes préparatoires. Ce n’est forcément pas un monde préservé ni de ces horreurs, ni de leur instrumentalisation par certains en vu d’arriver à leurs fins.
La question est plus large. C’est le modèle même des systèmes d’initiation des jeunes générations, quelque soit la société où elle a lieu. La violence en a toujours été une composante essentielle. Que ce soit dans les sociétés archaïques amérindiennes ou australiennes où les cérémonies impliquaient des atteintes physiques graves, dont l’objectif était de signifier à tout le monde que tous sont égaux, tous ont également été marqués. Que ce soit dans les cérémonies tamoules ou indiennes où la foi implique de supporter la douleur de telles cérémonies. Que ce soit les cérémonies d’initiation des sociétés africaines tournant autour de l’excision des filles et de la circoncision des garçons. Au fond, nos sociétés modernes ont gardé la culture de tels rites d’initiation, autrefois dans le cadre du service militaire, et désormais encore dans les rites de ces écoles, ou dans les émeutes des banlieues où il faut avoir affronté la police et brûlé des voitures, le plus souvent celle dé leur voisin.
Au fond, ces émeutes nous rappellent une chose. Qu’à force de vouloir stériliser les relations humaines dans nos sociétés, en cherchant à faire disparaître toute forme de rire d’initiation, le besoin d’appartenance des jeunes et de passage d’une classe d’âge à un autre les pousse à se lancer dans des activités destructrices de la société où ils grandissent. Il vaut mieux des rites mêmes extrêmement violents que des émeutes urbaines pour que ces jeunes passent de l’enfance à l’âge d’homme !
Le deuxième sujet polémique traitait de l’extension du principe d‘abus de biens sociaux dans un journal comme le Canard Enchainé. Une salarié y a donc travaillé de 1996 à 2022 pour le journal et on estime aujourd’hui qu’il s’agissait d’un emploi fictif parce qu’elle était liée à l’un des dirigeants du journal. Ce genre d’affaire repose toujours sur la rancoeur et la jalousie de collègues. Et il est risible que ce soit justement le Canard Enchainé qui soit poursuivi sous ce chef d’accusation-là, lui qui a tant brocardé et qui s’est tant acharné sur des hommes politiques ou autres personnes publiques pour ces mêmes faits.
Mais, je pense néanmoins que ce procès est atroce pour cette personne qui a travaillé dans ce journal de 1996 à 2022. Et cette affaire est aussi extrêmement dangereux pour tous ceux qui ne travaillent pas de manière très acharnée. Le jour où des syndicalistes se verront poursuivre pour des emplois fictifs dans des entreprises où ils ne travaillent plus vraiment, où ils n’ont pas véritablement d’activité productive ou intellectuelle, où les différents mandats extérieurs qu’ils possèdent les exonerent d’être présents dans leurs entreprises, on verra ce jour-là si les syndicats trouveront toujours aussi intéressantes les plaintes pour abus de bien social lorsqu’ils seront directement impactés. Et on verra aussi s’ils ne seront pas également choqués de savoir que des représentants syndicaux travaillant dans des entreprises depuis plusieurs dizaines d’années pourraient être accusés d’être des salariés fictifs condamnés à rembourser les sommes perçues pendant ces années.
Un dernier article concerne les dissensions entre les démocraties occidentales et le Brésil du président Luiz Inacio Lula da Silva, notamment autour du conflit ukrainien ou palestinien, et la manière dont un média comme Le Monde en rend compte.
Le ton du Monde était bien plus agressif et accusateur lorsque certaines de ses positions étaient affichées par le prédécesseur du président Lula, considéré comme un fou d’extrême-droite. Le ton est beaucoup plus mesuré s’agissant de Lula, même s’il ose refuser de condamner la responsabilité de la Russie et de Poutine dans le conflit ukrainien. Vu d’Europe, on oublie bien souvent que dans le reste du monde, dans la majorité des États en développement, hors les États occidentaux dits développés, la Russie n’est pas forcément considérée comme un méchant agresseur, et l’Ukraine comme la magnifique et bonne démocratie injustement agressée par les méchants russes. Il y a quelques années, ce n’était que le repère de groupes de cybercriminels arnaquant les consommateurs occidentaux et les entreprises.
Difficile à imaginer depuis l’Europe, où toute interrogation autour de ce conflit est pratiquement considérée comme un crime de guerre passible des pires peines, où tout lien avec la Russie fait pratiquement de vous un traitre potentiel qu’il est interdit de saluer. Il semble néanmoins que lorsque l’on est catalogué comme sauveur de la démocratie brésilienne comme Lula, un média comme Le Monde peut le pardonner. Exceptionnellement il s’entend.
Un dernier mot sur les dernières annonces du premier ministre François Bayrou autour de la suppression de jours fériés (le lundi de Pâques et le 8 mai), l’année blanche fiscale, la suppression de l’abattement de 10% pour les retraités, et autres joyeusetés. Vivement que ce gouvernement tombe ! Malgré tout, avec un deficit annoncé de presque 6%, toutes les mesures de résorption du déficit public seront douloureuses et probablement impopulaires.
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