Critiques de notre temps

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Réforme du lycée


Réforme du Baccalauréat : quels objectifs véritables ?

Réforme du Baccalauréat : quels objectifs véritables ?

 

Par Saucratès 

 

Saint-Denis de la Réunion, lundi 11 juillet 2022


À l’heure des résultats du Baccalauréat 2022, il est une question qui se pose : quels pouvaient être les objectifs véritables de la réforme du baccalauréat et du processus de sélection pour l’enseignement supérieur via Parcours.Sup, voulue par le président Emmanuel Macron et le ministre Jean-Michel Blanquer, à leur arrivée au pouvoir ?

 

Ces résultats sont particulièrement ‘excellents’ : 91,1% d’admis en 2022, après des taux de 93,9% en 2021 et de 95,7% en 2020. En 2019, dernière année du Baccalauréat normal, le taux de réussite était de 88,1%. Et si on s’intéresse aux taux de réussite pour chacune des trois voies principales, le taux de réussite monte à 96,1% d’admis en voie générale, contre 90,6% en voie technologique et 82,3% en voie professionnelle. 

https://www.lemonde.fr/bac-lycee/article/2022/07/09/avec-91-1-d-admis-les-resultats-du-bac-2022-sont-en-recul_6134126_4401499.html

 

Une toute petite proportion de 3,9% des élèves ratent donc le Baccalauréat en série générale, voire moins sachant qu’une petite partie des lycéens des écoles hors contrat doivent continuer à passer les épreuves normales du Bac, sans prise en compte des notes du contrôle continu. Il semble même désormais plus simple de réussir son Baccalauréat en voie générale qu’en voie professionnelle, ce qui est contraire à toute logique, sauf à penser comme nos élites et comme nos gouvernants que le niveau d’éducation et de connaissance de nos chères ‘têtes blondes’ progressent depuis la dernière réforme des enseignements au lycée !

Comment ne pas comprendre l’incompréhension des élèves refoulés et de leurs parents lorsqu’ils contestent l’échec de leurs enfants ; «vous donnez le baccalauréat à tous les enfants. Pourquoi pas à mon enfant ?» Et ils ont raison : l’échec au Baccalaureat devient désormais une injustice puisque pratiquement tout le monde l’obtient, à l’exception de quelques élèves qui servent de victimes expiatoires.

 

Le Monde indiquait ainsi les raisons suivantes pour cette réforme du Baccalauréat : «Cette politique (…) a rendu obsolète le baccalauréat d’antan, injuste, coûteux et inadapté à sa fonction de porte d’entrée dans l’enseignement supérieur, car trop décalé par rapport aux exigences des différentes filières universitaires. Les principales innovations du « nouveau bac » introduit depuis 2020 – enseignement de spécialités, contrôle continu, grand oral, etc. – doivent permettre de mieux articuler le lycée et l’université et de réduire les échecs en premier cycle.»

 

https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/07/11/le-bac-est-mort-vive-le-bac_6134312_3232.html

 
Evidemment, tout ceci est un énorme mensonge, un enfumage à grande échelle. Les universités et les écoles découvrent des gosses auxquels ils doivent réapprendre les connaissances de base en mathématiques, en physique ou en chimie, puisque par le biais des enseignements en spécialités en classes de première et de terminale, ils ont forcément dû abandonner certaines de ces matières. S’il existait une possibilité de mesurer le niveau moyen des élèves obtenant le Baccalauréat et accédant à l’enseignement supérieur, on observerait une diminution continue de ce niveau depuis les années 1980. Un précieux sésame que presque tout le monde obtient (96,1% des candidats) est-il encore un sésame ? Le brevet des collèges est-il encore un sésame ? Le sésame de ceux qui n’ont rien décroché d’autre ?

 

Cette réforme pose un problème. L’absence de toute possibilité de comparer le niveau des élèves obtenant le Bac entre classes d’un même lycée et entre les lycées. On voudrait nous faire croire que tous les lycées se valent, qu’il n’y a pas de différence de niveaux entre les lycéens d’Henri IV, de Louis Le Grand, de Ginette, et celui de quelconques lycées publics de Paris et de sa proche banlieue, ou de la Cambrousse ? Aujourd’hui, grâce à cette réforme du Baccalauréat de Blanquer, on ne peut plus réellement différencier ces lycées élitistes privés du reste des lycées. Ils affichent tous les mêmes taux de réussite au Baccalauréat, tournant entre de 96% et 100%, une proportion de mentions relativement proches, puisque les mentions dépendent des moyennes générales et qu’il n’existe pas d’échelle absolue des notes. Et d’ici quelques années, il ne sera plus possible de démontrer que les lycéens de Louis Le Grand ou d’Henri IV seront meilleurs que ceux d’une quelconque lycée de ZEP où la majorité des eleves ne parlent même pas français couramment. Et pourtant leurs résultats seront les mêmes. Et il faudra en prendre la même proportion dans les grandes écoles, à Sciences Po, ou en écoles d’ingénieurs.

 

Dans la classe de mon enfant, en collège privé, l’un des derniers élèves de sa classe de troisième avait choisi de rejoindre un lycée public pour la seconde. Il a terminé sa seconde parmi les premiers élèves de sa classe. Pour la classe de première, il a choisi de rejoindre le lycée privé de mon fils, et il s’est immédiatement retrouvé dans les derniers de sa classe en première et en terminale. De la même manière, un jeune lycéen mahorais, le meilleur de son lycée à Mayotte, a également rejoint ce même lycée privé réunionnais, et il a aussi terminé à la dernière place de sa classe en terminale. Mais ces enfants ont-ils les mêmes chances d’accéder au Supérieur en étant dernier dans un lycée élitiste privé, ou bien premier dans un lycée public lambda ? Évidemment que non ! Même s’ils ont malgré tout leur Bac. Au mieux ils iront à l’Université en étant derniers, alors qu’ils auraient pu rejoindre des classes préparatoires en terminant dans les premiers dans un lycée plus faible.

Dans tous les lycées, dans toutes les classes, les enseignants notent à peu près tous les élèves sur une échelle de notation allant de 8 à 20, que les l’élèves soient tous excellents, ou tous nuls. Attribuer le Baccalauréat majoritairement au Contrôle continu est ainsi une hérésie et une imposture intellectuelle.

 

Au mieux, ce système ne vise plus à être juste, ne vise plus à sanctionner de manière juste une scolarité, comme le Baccalauréat que nous avons connu, dans les années 1980-1990, mais juste à traiter égalitairement tous les lycéens qu’ils viennent de lycées élitistes ou non ! 

 

C’est au fond le grand débat entre justice et équité ! Et cette réalité démontre l’abomination de cette opposition. L’équité est une horreur lorsqu’elle ne vise pas à réparer des injustices, mais repose sur des injustices et sur une idéologie politique.

 

Au pire, cette réforme visait à faire disparaître l’enseignement privé de qualité, ces boîtes à bac que la méritocratie républicaine qui nous gouverne veut voir disparaître. Macron, Blanquer et son successeur risque de réussir là où Mitterrand et les socialistes avaient échoué à faire disparaître l’enseignement privé. Après cela, ce sera au tour des classes préparatoires de disparaitre, après l’ENA que Macron a déjà fait disparaître (bien qu’il en sorte). Et puis ce sera au tour des grandes écoles et de la première d’entre elle, celle qui a osé ne pas accepter Emmanuel Macron, à savoir les Ecoles Normales Supérieures comme Ulm et Cachan. 

Il reste évidemment un dernier point à évoquer : les supposés accusations de bienveillance de certains professeurs et de certains correcteurs, ou les harmonisations massives de notes par le ministère. 

Mme Catherine Nave-Bekhti, du SGEN-CFDT, citée par l’article du Monde, indique ainsi au sujet «de la fameuse bienveillance de mise en temps de Covid-19» qu’il «y a quand même une probité des correcteurs, qui est indispensable et qui existe, rappelle Catherine Nave-Bekhti. Les collègues peuvent tenir compte du contexte en sanctionnant moins sévèrement les imprécisions. Mais ils ne vont jamais jusqu’à dire que c’est réussi alors que c’est raté.» 

 

Lorsque les résultats d’un lycée dépendent du taux de mention et du taux de réussite au Baccalauréat, et que celui-là dépend des notes attribuées par ces mêmes professeurs, on comprend que cette bienveillance existe évidemment. Et qu’un professeur ne peut même pas avoir la moindre petite idée du niveau des élèves dans une autre classe ou dans un autre lycée. Imaginons un enseignant venant d’Henri IV et rejoignant un lycée de la banlieue parisienne qui continuerait à avoir les mêmes exigences, et qui noterait toutes ses copies entre 0 et 4 ? Pensez-vous que le système le laisserait faire, qu’il ne serait pas sanctionné, éliminé ?

 

Il ne peut pas exister de probité en la matière ! Seules des épreuves nationales communes le permettent, et un système d’harmonisation des corrections comme cela existait pour le Baccalauréat d’autan. Car deux correcteurs, aussi probes soient-ils, ne pourront jamais apprécier de la même manière une copie. Un même correcteur pourra lui-même apprécier différemment une copie en fonction de la copie qui l’aura précédée ou qui l’aura suivie. Les correcteurs ne sont pas des machines. Et je ne parle même pas des enseignants du public qui voue une haine farouche pour le privé et vice-versa. Si par malheur l’un d’eux peut se rendre compte que la copie qu’il corrige vient de l’un ou l’autre, il pourra saquer une telle copie simplement par idéologie. 

 

Vous avez dit «probité» ? Il y a quelques années, j’intervenais dans un club de sport, et les salariés de ce club devaient intervenir dans les écoles primaires pour faire des ateliers de découverte de leur sport. La présidente de ce club, enseignante en primaire dans le public, fonctionnaire par conséquent, a refusé que ses salariés interviennent également dans la seule école primaire privée de la commune. Jamais de son vivant s'était-elle exclamée ! On trouve partout de ses idéologues bornés parmi les enseignants du public, haïssant l’enseignement privé même si parfois ils y mettaient leurs enfants pour leur offrir les meilleurs chances de réussite. Mais cela c’était avant cette réforme !

 

 

Saucratès 


11/07/2022
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Les aberrations de Parcours Sup et de la réforme du baccalauréat

Saint-Denis de la Réunion, mercredi 9 juin 2021


En ce mois de juin 2021, je vais vous parler de «Parcours Sup», ou plutôt, de l’algorithme de «Parcours Sup». En effet, «Parcours Sup» vient de donner, ces dernières semaines, des résultats d’orientation à des centaines de milliers de lycéens, et ces derniers se trouvent confronter à son fonctionnement aberrant. Il existe de nombreuses informations sur le fonctionnement de Parcours Sup et sur l'algorithme informatique qui sous-tend son fonctionnement. Je n’en retiendrait que deux, les plus significatifs au sens de GOOGLE mais ce n’est pas très important, ce n’est pas ce que je cherche à expliquer ou à démontrer. Ils sont surtout là pour ceux qui voudraient plus d’explications.

 

https://blog.generationzebree.fr/blog/algorithme-parcoursup-vrai-ou-faux/

 

https://groupe-reussite.fr/blog/algorithme-parcoursup/

 

Nous sommes désormais dans un monde où il n’y a plus rien qui permet de comparer le niveau des élèves, et le niveau des lycées dont ils sont issus. Dans le passé, lorsque le baccalauréat était un diplôme national, on pouvait classer les lycées selon les résultats de leurs élèves au Baccalauréat. Les lycées élitistes avaient ainsi des proportions des mentions «Très bien» et «Bien» exceptionnelles, seuls quelques rares cancres avaient leur Bac avec seulement une mention «Assez bien» ou «Passable». Mais aujourd’hui que le Baccalauréat est distribué (généreusement) en fonction de la moyenne générale ou du contrôle continu, le Bac n’a plus aucune velléité de classement des élèves. N’importe quel lycéen d’un lycée élitiste comme Henri IV ou Louis Le Grand, même le dernier élève de ces lycées, qui aura difficilement son Bac au mieux avec un mention «Passable» ou «Assez Bien» au contrôle continu, aurait eu son Baccalauréat avec mention «Très Bien» et avec les félicitations du jury dans n’importe quel autre lycée de province ou de banlieue. «Parcours Sup» est ainsi totalement inadapté aux méthodes de notation et d’enseignement des lycées. Les enseignants de ces lycées élitistes préparent leurs étudiants, ou plutôt leurs lycéens, aux études supérieures. Mais à quoi cela peut-il donc servir si ces enfants, si ces jeunes, si ces lycéens, n’arrivent pas à rejoindre de grandes écoles ou des classes préparatoires parce que leurs moyennes générales sont trop basses !

 

Nous sommes rentrés dans l’ère du moyen, de l'égalitarisme. L’égalisation par le bas ! Tous égaux dans la médiocrité ! De mon temps, il y a plus de trente ou trente-cinq ans, nous ne disposions d’aucune information facilement accessible sur les études supérieures. Ceux qui connaissaient ce monde étaient évidemment privilégiés sur les autres. Internet n’existait pas. Ni les messageries. Ni même les téléphones portables. Il n’existait que les centres de documentation et les envois postaux. Et nous sommes aujourd’hui dans un monde où les concepts mêmes d’élitisme devraient être interrogés. Inscrire son enfant dans une boite à Bac comme Levavasseur, Saint-Charles, Henri IV, Louis le Grand ou Lakanal n’est plus un passeport vers les études supérieures, mais au contraire le risque potentiel de se voir fermer la majorité des classes préparatoires et des grandes écoles. 

Jusqu’à présent, comment savait-on que certains lycées étaient élitistes ? Comment savait-on que des lycées comme Louis Le Grand, Henri IV, Sainte-Genevieve, Lakanal, ou bien Levavasseur ou Saint-Charles à La Réunion avaient de meilleurs résultats que les autres ? Ils n’étaient pas seulement élitistes en raison du coût des études dans ces lycées ; ils étaient aussi élitistes par l’importance des résultats !

 

Mais désormais, tous les lycées, prestigieux ou d’un niveau extrêmement faible, auront à peu près désormais le même taux de mentions «Très Bien» ou «Bien». La majeure partie du Baccalauréat reposant sur des notes de moyenne générale ou de contrôle continu, noté par des enseignants du même lycée, le niveau des notes s’inscrira à peu partout dans les mêmes échelles de notes, entre 8/20 et 20/20. Chaque lycée, chaque classe de terminale ou de première, se trouvera dépendre d’une niveau moyen de la classe. Que cette classe soit composé d’une foultitude d’excellents élèves, ou majoritairement de cancres, ne sachant ni lire ni écrire, n’y changera pas grand chose ; chaque enseignant devant à peu près noter ses élèves sur une même échelle allant de 0 à 20, et une moyenne de la classe oscillant entre 10 et 14. Et chacun d’entre eux se trouve confronter à l’obligation de proposer des devoirs ni trop faciles, ni trop difficiles en fonction du niveau de la classe. Autrement dit, tous les enseignants, quelque soit le lycée, notent leurs élèves sur une échelle de notation allant de 5 et 20 et ils restreignent leurs exigences, ou au contraire les réhaussent, en fonction du niveau des élèves qu’ils ont en face d’eux ! 

 

Aujourd’hui, on sait encore évidemment que les lycées comme Louis Le Grand ou Henri IV sont des lycées prestigieux. Mais qu’en sera-t-il dans quelques années ? Dans quelques années, sur quelle base s’appuiera-t-on pour expliquer que ces deux lycées sont meilleurs que les autres, et que leurs élèves sont meilleurs que ceux des autres lycées ? (et quand je parle de ces lycées prestigieux, je ne parle pas des petits lycées élitistes de province qui auront encore plus de mal qu’eux à démontrer la qualité de leur enseignement).

 

La réussite au Baccalauréat ? Le nombre de mentions «Très bien» ou de «Félicitations du Jury» ? Le pourcentage de réussite au Baccalauréat ? Mais tous les lycées afficheront désormais peu ou prou les mêmes niveaux de résultat aux épreuves du Baccalauréat, des taux de mentions «Bien» et «Très bien» proches les uns des autres. Les lycées prestigieux n’afficheront pas des moyennes générales entre 16 et 20. Elles s’échelonneront comme partout ailleurs entre 8/20 et 20/20. Sauf que tous ces 20/20 (ou ces 15/20) ne seront pas comparables d’un lycée à l’autre.


Il y a en fait deux conséquences possibles de cette réforme du Baccalauréat. Sur lesquelles je reviendrais un peu plus loin.

 

Evidemment, nombre de mes lecteurs ne partagent vraisemblablement pas cette envie de défendre les lycées élitistes. La sélection par l’argent est mauvaise, sauf que payer quelques milliers d’euros par an pour offrir à ses enfants un cadre agréable pour étudier n’est pas un sacrifice si important. Nombre de parents de milieux très modestes n’hésitent souvent pas à mettre leurs enfants dans des écoles privées catholiques. Après tout, combien d’argent ne mettez-vous pas dans des abonnements de téléphonie mobile, d’Internet, ou de Canal Plus ou de chaînes de télévisions par câble ou satellites ? Et les familles pauvres n’y échappent pas non plus, bien au contraire. Il ne s’agit au fond que de priorités des familles pour l’utilisation d’une cinquantaine ou une centaine d’euros par mois. Voilà l’enjeu ! Evidemment, ce qui est sacrifice pour certains n’est qu’une dépense de plus pour d’autres, voire une dépense insignifiante pour les plus riches. 

Alors évidemment, défendre des lycées élitistes peut paraître indécent à certains. Mais les mêmes doivent peut-être maudire le niveau en grammaire, en conjugaison ou en français de leurs étudiants. Certains abandonnent même l’enseignement parce qu’on leur refuse le droit de noter l’orthographe de leurs étudiants. 

Quelles conséquences possibles à cette réforme ? Lorsqu’il deviendra impossible de différencier les lycées les uns des autres par leurs résultats, il deviendra probablement intelligent de ne plus mettre ses enfants dans des lycées élitistes et dans des classes regroupant les meilleurs élèves. Bien au contraire. Un élève aura d’autant plus de chance d’avoir son Baccalaureat avec une mention d’excellence si il se trouve dans un lycée moyen, dans une classe moyenne.

 

On peut ainsi imaginer que la conséquence de cette réforme sera de conduire à égaliser les niveaux moyens de tous les lycées et toutes les classes. Il pourrait ne plus y avoir de lycées élitistes ni de boites à bac. Mais après tout, à quoi sert une boite à bac lorsque le baccalauréat sera donné indifféremment à 85% des élèves de chaque classe ? 

Mais il y a une deuxième probabilité à cette réforme. La possibilité que les baccalauréats obtenus dans chaque lycée ne se valent plus, qu’ils ne soient plus équivalents. Qu’il y ait des sous-baccalauréats et des baccalauréats de différentes valeurs. On jugera peut-être les étudiants en fonction du lycée dans lequel ils ont obtenus leur baccalauréat. Et les élèves se verront peut-être interdire toute forme d’études supérieures s‘ils ont eu leur Bac dans les lycées de banlieue. C’est une probabilité qui me parait peu probable ; la premiere évolution  me paraissant plus probable.

Comment fonctionne dont «Parcours Sup», qui rappelons-le, utilise ces mêmes moyennes et notes des élèves pour les classer ? Des lycéens du Lycée Levavasseur, amis de mon fils, ont eu ainsi la surprise d’être acceptés dans les prépas extrêmement sélectives des lycées Henri IV, Louis Le Grand et de Sainte-Genevieve (Ginette), mais d’être refusés dans des prépas beaucoup moins sélectives de lycées métropolitains de province ! Ces derniers se basent simplement sur les algorithmes de PARCOURS SUP, lorsque des lycées extrêmement élitistes reconnaissent la qualité de l’enseignement d’un lycée comme Levavasseur. Mais pour encore combien de temps ?

 

Quel peut bien être l’objectif de ces diverses réformes du lycee, du Baccalauréat, d’APB transformé en PARCOURS SUP, du gouvernement Macron ? Une volonté de s’attaquer à l’enseignement privé et élitiste, dans la même veine que la disparition de l’ENA ? Un égalitarisme de mauvais aloi ? Ou juste cette idée stupide qu’il faut tout changer, qu’il faut réformer pour faire croire que l’on agit, que l’on réforme, qu’on combat les immobilismes ?

 

 

Saucratès


09/06/2021
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Retour sur la réforme du Baccalauréat - Des objectifs cachés ?

Saint-Denis de la Réunion, mercredi 28 avril 2021

 

Mes deux prochains posts sur ce blog aborderont quelques réflexions éparses sur deux sujets qui m’interpellent.

 

Le premier sujet concerne la réforme du lycée et du baccalauréat menée par le ministre Blanquer du gouvernement Macron. On peut faire remonter l’origine de ce mouvement de réformes à la suppression sous le président Chirac, il y a assez longtemps, des cours à l’école le samedi matin. Belle reforme pour nombre de parents d’élèves, mais cette réforme est à l’origine d’une vieille contestation, d’une vieille rancoeur des pédagogues socialistes, selon lesquels on doit étaler les enseignements pour les enfants plutôt que de les concentrer sur quatre jours. Evidemment, chaque gouvernement a à cœur de proposer une réforme du monde de l’enseignement. Réforme de l’université en 1986 avec la réforme Devaquet, finalement abandonnée sous la pression des manifestations estudiantines, déjà à l’époque de Chirac premier ministre. Reforme du collège unique dans les années 1975-1977, qui conduira à la disparition de l’examen du BEPC en 1980, puis une réforme du lycée en 1981 avec la création de la seconde indifférenciée, puis de la première S l’année suivante. Là aussi, une génération d’enfants avait subi les unes après les autres ses réformes successives ; celle des enfants nés au cours des années 1966-1967. 

Mais revenons-en aux réformes qui nous intéressent. En 2012, sous le président Hollande, on a donc d’abord eu le rétablissement au choix des cours le mercredi matin ou le samedi matin, et une réforme des rythmes scolaires à l’école élémentaire. Puis dans la foulée, on a eu droit à une deuxième réforme socialiste, du collège cette fois-ci, frappant toujours la même classe d’âge, les enfants nés en 2003-2004. Cette réforme visait cette fois-ci supposément à offrir à tous les élèves les mêmes chances. Mais la vision socialiste de cette égalité des chances, c’est d’interdire à tout enfant d’avoir plus que les autres. Suppression donc des options classes bilangues qui offraient dans certains collèges (trop élitistes au goût des socialistes) la possibilité d’apprendre deux langues vivantes (anglais-allemand-chinois-espagnol) aux collégiens de sixième. Interdiction donc des classes bilangue. Suppression également de l’enseignement du latin également au collège, vraisemblablement parce que c’est un enseignement trop élitiste, réservé selon les socialistes aux enfants de certains milieux sociaux, ou bien parce que Mme le ministre de l’éducation Vallot-Belkacem n’aimait pas le latin. Des enseignements qui ne bénéficient qu’à une fraction des élèves, ce n’est pas tres socialo-compatible ! Si en plus, cela donne des connaissances historiques aux élèves sur les racines latines du français, c’est extrêmement mauvais. Trop passéiste pour les socialistes, trop élitistes, trop europeano-centriste ...

 

L’arrivée du libéral socialo-centriste ni de droite ni de gauche Emmanuel Macron mis fin à ces deux expérimentations à l’école et au collège mais il lança une nouvelle réforme du lycée et du baccalauréat des son arrivée, dont les premières victimes sont toujours cette même génération des enfants nés en 2003-2004.

 

Si les réformes socialistes visaient à casser les privilèges accordés à certains enfants issus de certains milieux sociaux, ayant seuls les clefs leur permettant de comprendre le fonctionnement du système scolaire, aux yeux des socialistes, quels pouvaient bien être les objectifs des réformes Blanquer ? Macron et Blanquer ont évidemment également lancé les enseignements en demi-classe en CP en zone difficile de façon à permettre de meilleurs apprentissages. C’eut été une réforme socialiste, ils auraient plutôt imposé une mesure désavantageant les enfants honnis des classes privilégiées. 

Accessoirement, ces classes privilégiées qui connaissent si bien le fonctionnement du système scolaire sont surtout les enseignants et leurs enfants, et ce sont aussi les principaux électeurs historiques du parti socialiste. Ils étaient également, en tant qu’enseignants au primaire, les premières victimes de la réforme des rythmes scolaires. Y a-t-il d’ailleurs un lien avec le score des socialistes à la présidentielle ? Sanction idiote d’ailleurs, puisque les concepteurs de ces réformes, Vallot-Belkacem, Hollande, Valls, Macron et consorts avaient fui ailleurs, à LREM.

 

Pour en revenir au sujet qui m’interpelle, pourquoi donc Macron et Blanquer voulaient-ils réformer le Baccalauréat et les enseignements au lycée ? Etait-ce dans le but de casser la suprématie des filières scientifiques ? Objectif raté puisqu’avec cette réforme, plus de 70% des lycéens choisissent les spécialités scientifiques (Mathématiques-Physiques-SVT). Mais dans quel autre but alors ...

 

Le fait de généraliser la notation continue pour la plus grande partie des appréciations des matières et des examens du Baccalauréat met en lumière l’impossibilité de conserver un diplôme national qui aura une même valeur au plan national. Fini le rêve d’une épreuve nationale par laquelle tous les bacheliers étaient passés de la même manière, avec les mêmes angoisses, forts ou faibles. C’est un nouveau rite de passage qui disparaît, après le service militaire. Un rite de passage qui frappait tout le monde dans une génération, qui marquait toute une génération. 

Cette réforme butte sur un impensé de la réflexion pédagogique sur la réussite scolaire et sur les réformes du baccalauréat, du lycée, du collège et de l’école : l’impossibilité de noter tous les lycéens de la même manière, de manière égalitaire, et l’existence de différences de niveau scolaire et de niveau de notation entre les lycées et entre les élèves et/ou les enseignants.

Pour les examens du Baccalauréat, l’éducation nationale avait organisé au fil des années un système extrêmement complexe pour permettre que les évaluations des copies des élèves soient à peu près identiques au niveau de l’ensemble de la France et que l’ensemble des élèves se trouvent dans les mêmes conditions pour passer cet examen. Organisation militaire pour éviter que les sujets d’examen ne soient découverts et qu’ils puissent arriver le même jour dans chaque centre d’examen. Double notation de chaque copie et mise au point d’une grille d’évaluation pour que chaque enseignant note plus ou moins de manière comparable. Et anonymisation des copies afin que nul notateur ne sache quelle copie celui-ci notait, son identité, son lycée d’origine ... afin d’éviter tout a priori. Evidemment, toute cette machinerie ne permettait pas d’avoir une notation strictement équivalente dans la France entière. Mais cette machinerie extrêmement complexe et coûteuse permettait de s’en approcher. Evidemment, elle n’était pas parfaite. Deux notateurs ne suffisent pas à s’assurer de la véracité de la note attribuée. Un troisième notateur aurait certainement mis une note divergente, et un échantillonnage n’est considéré comme gaussien, ou respectant une loi normale, qu’au delà de 15 observations. Il eusse fallu 15 notations de chaque copie pour obtenir une note la plus objective possible. La seule autre manière d’avoir une notation uniforme, et donc une évaluation objective de la qualité de chaque copie, eusse été de faire noter toutes les copies par un seul et unique programme informatique, qui seul aurait été capable de noter toutes les copies et de les apprécier objectivement, de la même manière, quelque soit son état d’esprit, ses problèmes, ou la copie que l’évaluateur venait de noter.

 

Il existe évidemment des centaines de raison expliquant que les évaluateurs ne sont pas des robots et qu’ils vont forcément noter et évaluer une copie de manière différente. Passer derrière une copie excellentissime, ou derrière une copie minable, n’est évidemment pas sans conséquence. La machinerie mise en place par l’éducation nationale permettait malgré tout de limiter ce risque d’inobjectivité (ou de subjectivité) des notations. Il s’agissait du meilleur des systèmes possibles, au sens de Pangloss.

 

Mais la réforme du Baccalaureat de Blanquer oublie complètement tout ce souci d’une évaluation objectivement comparable pour le baccalauréat. Le recours au contrôle continu pour évaluer pour partie l’élève oublie complètement qu’aucun enseignant ne note de la même manière et ne donne les mêmes contrôles. Un même élève noté dans une classe d’excellence de Louis Le Grand ou dans un lycée public de banlieue ne sera pas apprécié de la même manière, n’aura pas les mêmes notes en contrôle continu. Il n’aura pas non plus le même niveau d’enseignement, me direz-vous. Il en va exactement de même de l’autre partie de la note du baccalauréat, les évaluations communes, dont les sujets doivent être recherchés dans une base de sujet commune. Là aussi, pas de système de notation pour permettre une objectivité des notations. C’est un autre enseignant du même lycée qui va noter ces évaluations. Avec là aussi forcément des niveaux d’attente différents selon que vous soyez dans un lycée de banlieue ou dans un lycée élitiste de la capitale ou dans une boite à bac.

 

Le nouveau baccalauréat de Blanquer ne permet plus de donner à chaque élève un baccalauréat reflétant le plus fidèlement possible une mesure de son excellence, de son niveau, de son travail. Une mesure qui était sensé être la plus objective possible, la plus régulière au niveau de l’ensemble de la France.

 

Non, ce nouveau Baccalauréat vient sanctionner l’élève par un diplôme dont le niveau sera différent d’une classe à l’autre, d’un enseignant à l’autre, d’un lycée à l’autre.

 

Au fond, l’aberration du baccalauréat uniforme sur l’ensemble de la France disparaît. C’était le seul diplôme à fonctionner de cette manière, l’ensemble des diplômes universitaires, jusqu’aux doctorats de troisième cycle, sont des diplomes délivrés par une université. On sanctionne un nombre d’années d’enseignement. On ne donne pas un diplôme équivalent, même si toutes les universités reconnaissent la validité de tous les diplômes de leurs consœurs, voire des universités étrangères.

 

Il y a deux conséquences possibles à ce projet de nouveau de Baccalauréat de Blanquer. La première conséquence voudrait que la valeur des diplômes de baccalauréat de chaque lycée soit différent. Il devrait y avoir de bons diplômes de baccalauréat qui seraient recherchés, venant de bons lycées, et d’autres qui ne vaudraient presque rien, quelque soit les mentions obtenues. Une mention assez bien obtenu à Louis Le Grand est bien plus difficile à obtenir qu’une mention très bien dans un lycée de banlieue où une moitié des élèves sont des cancres. Ce n’est pas 1 ou 2 points de moyenne générale qu’un élève perd en passant d’un lycée public à un lycée privé, mais plutôt 4 ou 5 points de moyenne générale. 

Mais je ne crois pas à cette conséquence. Je ne pense pas que ce soit le projet de Macron et de Blanquer. Parcours Sup apprécie à peu près tous les dossiers de la même manière, ne s’intéressant qu’aux moyennes obtenues, quelque soit les lycées fréquentés. Sinon, si Parcours Sup rajoutait entre 5 et 10 points aux moyennes générales des élèves des meilleurs lycées, ce serait une énorme levée de boucliers.

 

Et puis, aujourd’hui, que va-t-on appeler un meilleur lycée ? Celui qui a les meilleurs résultats au Baccalauréat, la plus grande proportion de diplômés, le meilleur taux de mention ? Autant les lycées élitistes avaient une chance dans le précédent système de notation du Baccalauréat, autant ils n’ont plus aucune chance dans ce nouveau régime !

 

Aujourd’hui, un élève bon ou moyen doit vraiment se poser la question de savoir s’il ne vaut mieux pas rejoindre un lycée public dans lequel le niveau est plus faible, plutôt que de rejoindre un lycée élitiste privé dans lequel il ne sera qu’un élève moyen et dans lequel il n’obtiendra que des notes moyennes, dans le milieu de sa classe. Est-ce cela le projet de Macron et de Blanquer ? Faire disparaître l’enseignement elitiste et privé, de la même manière qu’il veut désormais faire disparaître l’ENA ?

 

Oh evidemment, ces lycées élitistes privés continueront à préparer parfaitement leurs élèves pour les études supérieures et les classes préparatoires aux grandes écoles, à la différence des lycées publics normaux, ou de banlieue, comme aujourd’hui, même si ces derniers vont très vite devenir les lycées ayant les meilleurs taux de réussite au baccalauréat. Il faut juste que leurs élèves réussissent à rejoindre les classes préparatoires et les grandes écoles malgré le filtre de Parcours.Sup et de ce nouveau baccalauréat.

 

Il s’agit vraiment d’une drôle de réforme que cette réforme du Baccalauréat. À la différence des réformes des socialistes dont on comprenait parfaitement les tenants et les aboutissants, notamment l’égalitarisme le plus complet, qu’aucun élève n’obtienne plus que les autres, cette réforme Blanquer du lycée et du Baccalauréat est plus complexe, même si ce souci de l’égalitarisme républicain semble la piste la plus probable. Égaliser les chances de tous les élèves, quelque soit le lycée où ils étudient. 

Techniquement, ce système devrait conduire tous les lycées à noter plus souplement leurs élèves pour leur permettre d’avoir de meilleures mentions au Baccalauréat et une meilleure orientation derrière dans le cadre de Parcours Sup. Mais peut-être qu’au fond, c’est la focalisation sur la mention obtenue au Baccalauréat qui ne va plus avoir aucun sens ? La fin d’une époque ?

 

 

Saucratès


28/04/2021
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Le baccalauréat 2019 et le légitime mouvement de contestation de la réforme des enseignements au Lycée et du baccalauréat

Saint-Denis de La Réunion, samedi 20 juillet 2019

 

On aura entendu beaucoup de choses concernant la réforme du baccalauréat, sur les supposés insupportables enseignants ayant pris en otage de jeunes futurs bacheliers. Le ministère parle pratiquement d'actes terroristes ! 

 

1. Une remise en cause de droits syndicaux

 

Il s'agit d'abord de la négation du droit des enseignants à contester une réforme injuste et prise sans concertation. La remise en cause du lycée, de l'égalité de tous devant un examen national. La remise en cause surtout du droit de faire greve. Ce ministère, comme tant d'autres ministères, ce gouvernement, comme tant d'autres gouvernements avant eux, tentent la criminalisation du droit de grève. Les enseignants qui osent refuser la correction de copies du baccalauréat, les infirmiers et professions médicales qui osent tomber malades lorsqu'ils veulent faire grève parce qu'ils se voient imposer de soigner même lorsqu'ils sont en grève. Et ces ministres de Macron qui les accusent, qui les condamnent, parce qu'ils osent s'opposer à leurs politiques de destruction des emplois, des hôpitaux, des écoles !

 

Les enseignants grévistes prennent donc en otage, selon le ministre Blanquer et selon le ministère, les bacheliers et leurs parents en bloquant la restitution des copies et des notes ! Résultat, avec un an d'avance, les bacheliers se sont vus appliquer leur moyenne annuelle dans les matières où les notes n'étaient pas disponibles. Et comme les jurys d'enseignants refusaient parfois de se prononcer et d'appliquer les décisions du ministère, ce sont les équipes administratives qui ont suppléé aux jurys souverains pour saisir les notes et décider de l'attribution du baccalauréat. 

 

https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/07/16/resultats-du-baccalaureat-2019-l-ideal-sacre-d-egalite-vient-d-etre-bafoue_5489837_3232.html

 

Certains ont applaudi le talent du ministre Blanquer, qui a réussi à mettre en application sa réforme du lycée avec deux ans d'avance pour combattre les enseignants grévistes. Mais pour quelle raison dit-on de cette réforme qu'elle n'est pas égalitaire ?

 

2. La réforme à l'origine de cette contestation

 

Tout ceci provient d'une réforme hâtive des enseignements au lycée et du baccalauréat, décidée par un gouvernement, par un ministre et imposée à la hussarde par ce même ministre. Cette réforme n'est pas le fruit d'une concertation au sein du monde de l'enseignement, de l'éducation nationale. Certes, M. Blanquer est considéré comme un spécialiste du monde de l'enseignement, de l'éducation nationale. Certes, le constat de base sur lequel tout le monde est plus ou moins d'accord, c'est la nécessité de réformer la place de la série scientifique pour le baccalaureat. S'il n'y a pas adhésion de tous, c'est en tout cas quelque chose qui ne semble pas être trop conflictuelle. Les mathématiques sont un critère comme un autre de sélection, au même titre que le francais d'ailleurs, mais il n'est sûrement pas normal que les autres matières soient ravalées au rang de voie de garage. Imaginons un enfant réfractaire au francais, Il n'est pas sur que notre système actuel d'enseignement ne rejeterait pas cet enfant hors du monde de l'enseignement, hors de l'école. N'est-ce pas tout aussi anormal ? Mais là n'est pas le sujet principal de mon post sur la réforme du baccalauréat ; il reste en effet toujours l'épreuve anticipée de francais à l'issue de la classe de première, et cette épreuve présente même désormais un nombre de textes encore plus important à préparer, vraisemblablement pour avantager encore plus certains profils de futurs Sciences Po. Je reviendrais sur ce point.

 

Donc, si cette réforme avait juste eu pour objectif de casser la suprématie des filières scientifiques dans le baccalauréat et dans l'accès à l'enseignement superieur, cette réforme aurait pu être acceptée. Ce n'est au fond pas normal que pour réussir dans le supérieur, il faille avoir un baccalaureat scientifique. Mais c'est certainement une conséquence non pas de la massification de l'enseignement secondaire ; cette massification existait depuis bien plus longtemps, depuis au moins trente ans ... Non, c'est plutôt une conséquence de la réussite (ou de l'échec) des enseignements des lycéens, et l'obtention par désormais plus de 80% des élèves de leur baccalauréat, qui crée une pression sur l'enseignement supérieur. Ce n'est pas la massification de l'enseignement qui est en cause, mais l'objectif que 80% d'une génération ait le niveau baccalauréat, et désormais un niveau licence. Le niveau de compétence moyen des élèves n'ayant pas pu progresser, il a bien fallu abaisser les niveaux des exigences et filtrer les candidatures. D'où la mise en place d'algorythmes et de programmes pour diriger les possesseurs d'un baccalauréat. Il y a trente ans, un bon baccalauréat littéraire pouvait très facilement défendre son dossier et rentrer dans de grandes écoles scientifiques ou techniques s'il le souhaitait. Aujourd'hui, face à un algorithme, l'humain a disparu, et si l'algorithme n'a pas prévu cette possibilité par un bachelier littéraire, les parents ou les élèves intelligents comprennent qu'il vaut mieux choisir une filière qui ne les enferme pas trop ; à savoir un baccalauréat scientifique à l'issue duquel l'algorithme de Prcoursup lui permettra d'aller où il voudra.

 

Le privilège dénoncé de la suprématie des baccalauréats scientifiques n'est ainsi qu'une simple conséquence de la mécanisation, de l'informatisation de la sélection à l'enseignement supérieur. Si on avait laissé l'humain sélectionner les candidats, les élèves de chaque établissement de l'enseignement supérieur ; on n'aurait pas eu ce biais de sélection. Mais comme on voulait se protéger d'un afflux de candidatures, ou de biais de sélection de ces mêmes écoles, on a tout informatisé. On utilise des algorithmes secrets pour proposer des choix aux élèves. Résultat, on a obtenu ces mêmes biais de sélection. Et aujourd'hui, on détruit le baccalauréat et les enseignements du lycée pour casser ce qui fonctionne et pour mettre fin au désordre que l'on a soit-même créé. Ce biais de sélection existait vraisemblablement avec la plate forme APB. La réforme de Macron et de Blanquer, qui voulaient la peau de APB (Macron lui attribue-t-il son échec scolaire ? Son incapacité à rejoindre l'ENS ?) pour mettre en place Parcoursup n'a rien réglé. Il y a autant de bacheliers sans affectation à quelques semaines de la reprise des enseignements supérieurs ... ce qui a été l'argument de Macron pour réformer APB. Mais ce qui était recherché, c'est plus de privilégier certains profils et surtout empêcher que la plèbe, les enfants de la plèbe, osent comprendre comment marche le système et arrive à en sortir. Quelle horreur ! Les enfants de la plèbe doivent n'avoir que des universités et des écoles de merde, tandis que les enfants des classes avantagées, supérieures, doivent eux pouvoir rejoindre les meilleures écoles et les meilleurs cursus ! Il est quand même surprenant que Blanquer et Macron aient eu besoin de mettre en place une nouvelle plateforme et de nouveaux algorithmes pour remplacer APB.

 

https://www.lemonde.fr/idees/article/2017/12/06/cedric-villani-ce-qui-a-bugge-dans-apb-ce-n-est-pas-le-logiciel-mais-bien-l-etat_5225204_3232.html

 

(à noter que Parcourspu date de janvier 2018, promesse de campagne de Macron, tandis que APB -admission post bac- datait pour sa part de 2002 pour les seules admissions aux classès préparatoires et avait été généralisé à partir de 2009 à l'ensemble de la France et pratiquement toutes les filières d'enseignement post baccalauréat).

 

Nous avons donc une réforme du lycée hâtive. Les programmes scolaires sont en cours d'élaboration et les jeunes lycéens de première (dont mon fils) seront les cobayes de cette réforme. Ils auront peut être leurs livres de cours mi août à la reprise des enseignements. Mais c'est loin d'être certain. Après tout, les cours ne reprennent que début septembre en métropole et je doute que le ministère et les imprimeurs aient anticipé cette contrainte ! Cette réforme du lycée visait à combattre la prépondérance des mathématiques et des enseignements scientifiques. Résultat, tous les enseignements scientifiques sont relégués en matiere optionnelle En première et en terminale, ce qui me semble être une aberration totale. La majorité des jeunes pourrait ne plus faire de mathématiques à partir de 16 ans, apres la seconde ? 

 

Par ailleurs, on estime que tous les enfants doivent tous continuer à faire du francais, du sport, des langue vivante, de l'histoire, mais pas des mathématiques, ni des sciences physiques, ni des sciences de la vie et de la terre (SVT) ? Mais c'est quoi cette connerie. Et cela ne paraît aberrant à personne au gouvernement ? Le sport serait plus important que les maths ? Plus utile ? La revanche des matières de merde sur les enseignements scientifiques ; c'est cela l'objectif de cette réforme ? Résultat de cette réforme : 70% des élèves ont choisi en orientation la combinaison des trois matières scientifiques : mathématiques, Sciences physiques et SVT, au plan National. Et vraisemblablement, la majeure partie des lycees ont dû être contraints de sélectionner les candidatures pour rejoindre ces diverses options. 

 

La selection apres le baccalauréat en faveur des matières scientifiques à été remplacée par une selection masquée, larvée, qui ne dit pas son nom, apres la seconde, sur la base de résultats scolaires qui ne sont meme pas fondés sur la reussite à des examens égalitaires, et qui ne sont pratiquement pas contestables par les élèves et leurs parents. En effet, l'accès à ces spécialités d'enseignement reposait sur les moyennes des élèves dans ces matières, même s'il était demandé de prendre en compte les projets professionnels des enfants. Mais il n'existe pas de procédures pour contester le choix d'une option d'enseignement. Il en existe pour contester un redoublement, ou contester le refus d'un passage en serie littéraire ou scientifique, mais il n'a rien pour un enseignement. Et le résultat est binaire. Soit on fait des maths, ou de la physique, soit on n'en fait pas. Il n'existe pas de serie où le niveau de maths est un peu plus faible, mais qui permet quand même de conserver ses chances d'orientation. Non, là, soit on a une place maths, soit on n'en fera plus !

 

Une sélection contestée apres le Bac a ainsi été remplacée par une selection larvée, binaire, apres la seconde. Il restera une sélection apres le Bac, mais elle sera forcément limitée. Elle aura (comme autrefois, à l'époque des secondes et premières C) déjà eu lieu en seconde, mais sans aucune possibilité de retour en arrière. 

 

3. En quoi cette réforme n'est-elle pas égalitaire ?

 

Il y a le sujet de la place de l'enseignement des mathématiques au lycée comme enjeu de cette réforme. Il y a aussi selon moi l'enjeu de la réussite de la France dans les tests internationaux TIMMS. En restreignant drastiquement l'accès à la filière mathématiques en première et terminale, on devrait pouvoir améliorer significativement la place de la France dans cette enquête, en en limitant l'accès aux meilleurs.

 

Mais il y a aussi le sujet de la prise en compte des moyennes et du contrôle continu pour l'attribution du Bac. Vous me direz que les facultés et les universites, les grandes écoles, utilisent deja des moyennes issues du contrôle continu pour l'attribution de leurs diplomes. Mais justement, chaque universite ou ecole attribuent son propre diplôme, et ceux-ci valent différemment selon l'établissement. Une licence de Rennes ou de Brest ne vaut pas autant qu'une licence de Dauphine ou La Sorbonne. Rien de tout cela dans le baccalauréat vous me direz ? Certes, c'est vrai pour l'instant. On va donner un diplôme national à des bacheliers, mais les notes de contrôle continu des lycéens de lycees populaires seront très vraisemblablement superieures aux notes de leurs homologues des lycées privés ou sélectifs. En soi, c'est l'inégalité inversée. Pour une fois, les lycéens du public auront plus de chances d'obtenir une mention au Bac que leurs homologues des boîtes à Bac privées. Injustice et inégalité ; cela dépend des avis. 

 

Certains contesteront peut-être cette analyse. Pensent-ils vraiment que les notations au lycee parisien Henri IV et dans un lycee de banlieue sont comparables ? Qu'un lycéen de banlieue aurait les mêmes notes dans le lycée Henry IV ? Evidemment que non ! 

 

Les boîtes à Bac seront obligées de changer très vite de position. Sinon, les lycées de banlieue ou populaire auront des résultats bien meilleurs au baccalaureat qu'eux. Et de nombreux élèves feront le choix de quitter les lycées privés élitistes pour se rabattre sur les lycees publics, populaires. En fait, Blanquer et Macron auront reussi là où les socialistes échouent depuis des décennies, en mettant fin à la suprématie des boîtes à Bac. Sauf si l'objectif est de faire fuir une nouvelle fois les classes moyennes des boîtes à Bac et des lycées privés, afin de les réserver aux classes supérieures, pour lesquelles les mentions au Bac sont sans intérêt ; leurs enfants étant conditionnés et préparés ou bénéficiant de privilèges.

 

A partir du moment où ce n'est pas un examen National, que tout le monde passe dans les mêmes conditions, qui conditionne l'obtention d'un baccalauréat et l'attribution d'une mention, on tombe dans le règne de l'inégalité. Tout dépendra désormais de notes données en première et en terminale par quelques enseignants, avec un pouvoir de vie ou de mort sur les élèves de ces enseignants.

 

Cette réforme est non seulement floue et inégalitaire, avec des zones d'ombre sur les raisons qui ont poussé à éliminer les mathématiques et les matières scientifiques du tronc commun de tous les lycéens, sans aucune intelligence, sans aucun sens, sans aucune pertinence ... mais cette réforme est surtout prématurée et non concertée !

 

Le mouvement de grève des copies du Bac des enseignants était absolument légitime et indispensable. Mais ce gouvernement de parasites et de spécialistes a choisi la voie de l'affrontement pour délégitimer ce mouvement et criminaliser leurs leaders et les grévistes. Tout aussi minable que le comportement de la ministre de la santé.

 

 

Saucratès


20/07/2019
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Les nouveaux programmes d'enseignement au lycée - Guide et critiques des enseignements de spécialité

Saint-Denis de la Réunion - Le 14 décembre 2018

Réflexion une - Les nouveaux programmes pour la première et la terminale

 

On commence à y voir un peu plus clair dans la réforme du baccalauréat et des enseignements au lycée. Les différents enseignements, les programmes et les nombre d'heures sont enfin parus. Mais c'est la consternation ! La réforme du lycée résistera-t-elle à la fronde qui commence à agiter les lycées français en France métropolitaine, en liaison avec le mouvement des gilets jaunes et la contestation sociale qui commence à s'étendre à d'autres composantes des acteurs de la société française ? Cela me semble presque impossible à prédire. Ou plutôt, il me semble presque impossible que le gouvernement et le ministère de l'éducation nationale reculent sur ce sujet, quelque soit la hauteur de la mobilisation des lycéens. On peut aussi se poser la question d'une autre manière : en d'autres termes, la réforme actuelle voulue du baccalauréat et des enseignements au lycée est-elle une bonne ou une mauvaise chose, et l'ensemble de ses objectifs sont-ils bien apparents et surtout connus ?

 

Avant de développer ces arguments, de réfléchir sur ces sujets, il me semble surtout important de pouvoir disposer d'informations claires et accessibles sur ce que sera cette réforme des enseignements du lycée, car tout passe en fait par ces aspects des choses. Qu'est-ce qui est en jeu dans cette réforme des enseignements ? Je vais donc rapidement dessiner la réforme du lycée ci-dessous et donner les liens des différentes matières/enseignements tels/telles qu'ils/qu'elles ont été publiés/publiées dans les publications officielles.

 

Les enseignements en classe de première et de terminale seront désormais articulés, pour les enfants/adolescents qui entreront en première au lycée à partir de l'année prochaine, entre des enseignements de tronc commun, obligatoires, et des enseignements de spécialité, qui sont les suivants :

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Le programme du tronc commun de la filière générale en classe de première sera le suivant (pour un total un volume d'heures d'enseignements de 16 heures par semaine) : Français (4h/semaine) - Histoire Géographie (3h/semaine) - Enseignement moral et civique (18h/an) - Langue vivante A et langue vivante B (4h30/semaine) - Éducation physique et sportive (2h/semaine) - Enseignement scientifique (2h/semaine).

 

Par ailleurs, chaque lycéen de première devra choisir trois enseignements de spécialité dans la liste suivante, de 4 heures d'enseignement par semaine. Sur ces trois enseignements de spécialité, le lycéen ne devra en retenir que deux en terminale (il devra en abandonner une) dont le volume horaire d'enseignement sera de 6 heures par semaine :  Arts - Histoire Géographie, Géopolitique et Sciences Politiques - Humanités, Littérature et Philosophie - Langues, littératures et cultures étrangères - Littérature, langues et cultures de l'Antiquité - Mathématiques - Numérique et sciences informatiques - Physique Chimie - Sciences de la Vie et de la Terre - Sciences de l'Ingénieur - Sciences Économiques et Sociales.

 

La première chose qui ressort de ce nouveau programme des enseignements au lycée est la disparition des mathématiques du tronc commun. Une bonne partie des élèves lycéens vont désormais cesser de se voir enseigner (et de travailler) les mathématiques après la seconde ! C'est une catastrophe pour les futures générations, même si au fond savoir dériver une fonction ou factoriser des expressions mathématiques n'est pas extrêmement utile et n'est pas très souvent utilisé par les gens dans la vie de tous les jours. Ce qui fait néanmoins réagir mon gamin de 14 ans qui est aujourd'hui concerné par cette reforme, c'est que le francais, l'histoire-geographie ou le sport continue d'appartenir au tronc commun des enseignements, mais pas les mathématiques ! Le sport est donc apparemment considéré comme plus important que les mathématiques ??? Plus largement, c'est l'ensemble des matières scientifiques qui sortent du tronc commun des enseignements à partir de la première, mis à part un enseignement de tronc commun sur les méthodes scientifiques. Avec les arts, le dessin et la musique, ce sont les seuls enseignements majeurs qui disparaissent des enseignements communs à tous les lycéens de première de l'enseignement général ! On va créer une génération qui n'aura plus entendu parler des matières scientifiques à partir de l'âge de 15 ans !

 

L'option d'enseignement de spécialité en mathématiques est par ailleurs réservé aux très forts en maths, avec un programme d'enseignement encore plus compliqué que le programme de la première et de la terminale scientifique (S). De nombreuses notions mathématiques actuellement étudiées en terminale S sont ramenées en première dans cette spécialité mathématiques ! Ce n'est donc pas une option que des élèves  moyens peuvent prendre simplement pour continuer à faire des mathématiques ! Mais un lycéen qui ne choisira pas cette option, cet enseignement, se coupera un très grand nombre d'études, des écoles préparatoires et des écoles d'ingénieurs, jusqu'aux études de sciences économiques ! 

 

La suprématie de la filière scientifique qui est aujourd'hui décriée et combattue par le gouvernement et des enseignants continuera donc d'être, au bénéfice de ceux qui seront capables de suivre le programme de l'enseignement de spécialité en mathématiques ! Ceux-là se verront ouvrir la totalité des filières d'enseignement post-bac ; les autres devront se contenter des filières qui n'utilisent pas les mathématiques comme langage ou comme outils ! Simplement, en proposant une dizaine d'autres options toutes plus intéressantes que les autres, on aura donné l'impression aux lycéens et à leurs parents que la sélection par les études scientifiques n'est plus la seule voie possible, ou la voix royale ! Mais en fait ce sera un mensonge. Les mathématiques sont forcément l'alpha et l'oméga de la sélection. Faire semblant qu'il n'en est rien n'y changera rien !!! 

 

Est-ce la seule critique contre ce nouveau programme des enseignements ? Non parce qu'il est aberrant d'ouvrir à un enfant autant de branches d'enseignement différentes, pour au final ne l'autoriser à n'en sélectionner que trois, et à imposer ce choix dès la fin de la classe de seconde ! Je ne pense pas que nombre d'enfants sachent véritablement ce qu'ils veulent faire comme études supérieures en seconde, en sachant en plus que ce choix conditionnera l'ensemble de leur choix futurs. 

 

Pour quelle raison le ministère a-t-il pris cette décision de supprimer les mathématiques du tronc commun, et de sur-sélectionner les jeunes lycéens ? Il y a une explication que je n'ose imaginer : améliorer la réussite aux tests internationaux de la France en permettant de restreindre/sélectionner le nombre des élèves des voies scientifiques pour la réserver à une élite scientifique. En effet,  la France était particulièrement mal placée dans les deux tests internationaux qui appréhendent les compétences des élèves d'une classe d'âge dans les matières scientifiques, à savoir les tests PISA (culture scientifique des élèves âgés de 15 ans) et surtout le test TIMSS Advanced (élèves des classes de terminale scientifique). Restreindre de manière drastique l'enseignement des mathématiques et des sciences en faisant disparaître les classes de première et de terminale S, sous prétexte que de nombreux élèves choisissaient cette voie même en étant mauvais dans les domaine scientifiques parce que c'était une voie d'élite) et en créant à la fois de nombreuses autres options apparemment extrêmement intéressantes, riches, et en accroissant considérablement la difficulté de l'enseignement optionnel en mathématiques et sciences physiques, est-il juste une manière de diminuer le nombre des mauvais élèves des classes scientifiques et d'accroître potentiellement le niveau moyen des élèves restant qui pourront être testés dans les enquêtes internationales ?

https://www.linternaute.com/actualite/education/1310839-pisa-2019-combien-de-points-obtient-la-france/

http://www.cnesco.fr/fr/pisa-timss-comprendre-les-evaluations-internationales/

Comparaison_PISA_TIMSS.png

Je n'ose imaginer que c'est la manière dont le gouvernement a décidé d'améliorer le niveau de la France dans les tests internationaux auxquels nous participons ! Et je n'ose imaginer que pour y réussir, ils ont décidé de faire disparaître tout enseignements scientifiques à l'immense partie des adolescents qui ne seront pas capables de suivre les spécialités scientifiques en première et terminale. Quelle proportion de lycéens abandonneront la voie de la spécialité mathématiques en première et en terminale ? On le saura les prochaines années.

 

J'ai vraiment l'impression que cette classe d'âge des enfants aujourd'hui âgés de 15-16 ans, actuellement en seconde et devant passer en première l'année prochaine (2019-2020), est une classe d'âge victime des essais d'apprentis sorciers incompétents dans les ministères et dans le monde politique. Cette génération-là a déjà subi les nouvelles idées -à la con- des spécialistes socialistes de l'éducation avec la réforme des rythmes scolaires au primaire, qui les avaient conduit à devoir à nouveau travailler le mercredi matin ou le samedi matin (promesse électorale de François Hollande que nous, parents, nous avions plébiscité à l'élisant à la présidence de la république). Cette génération-là essuie désormais les plâtres pour la réforme du lycée et du baccalauréat, une réforme mal pensée et bâclés, aux objectifs inavoués et inavouables (modifier l'échantillonnage des enfants interrogés pour accroître le niveau moyen potentiel des gamins interrogés). Elle essuie les plâtres d'une réforme visant le principal diplôme qu'ils auront à passer dans leur vie (le baccalauréat) et pour le choix des enseignements qui conditionneront l'ensemble de leur orientation et de leurs possibilités d'accès à l'enseignement supérieur. 

 

Cette génération-là paie l'addition pour un enseignement dégradé des mathématiques qu'ils subissent depuis leur plus jeune âge, cet enseignement délétère visant à faire sortir la connaissance de ce que les enfants savent déjà. La France ne doit pas être le seul pays où les techniques issues des sciences de l'éducation ont pourri l'ensemble de notre méthode d'enseignement des mathématiques : faire sortir la connaissance de l'enfant, ne plus faire de leçon mais faire découvrir par l'exemple et par l'exercice des règles ... Ce système d'enseignement des mathématiques a échoué ! Nos enfants n'ont plus eu de leçons de mathématiques depuis le collège et même avant depuis le primaire. On en voit le résultat désormais : des enfants qui sont majoritairement perdus en mathématiques, qui n'y comprennent majoritairement plus rien. Cette méthode d'enseignement ne marche pas. Les mathématiques demandent des leçons. Tout le monde n'est pas capable de découvrir des théorèmes à partir de rien, à partir de l'observation du monde. Seuls quelques immenses mathématiciens en ont été capables, tels Pythagore, Thalès, Einstein ... Le reste des humains doivent apprendre. Et rien n'est aussi simple pour apprendre que l'existence d'une leçon que l'on peut apprendre, réviser, se faire expliquer ! 

 

Nos enfants doivent aujourd'hui payer la note parce que des enseignants incompétents en mathématiques n'ont pas été capables de faire comprendre les mathématiques à une génération, parce que des spécialistes incompétents en sciences de l'éducation, dans les ministères, dans les think-tanks libéraux ou socialistes en éducation, ont inventé des méthodes d'enseignement inapplicables et criminelles, qui ont conduit une/des générations dans le mur ! Et aujourd'hui, on continue à avancer dans le mur ! Jusqu'à quand ? Désormais, les générations à venir n'auront plus eu accès aux mathématiques et aux sciences à partir de la première, parce que des incompétents à tout niveau auront été incapables de leur faire bénéficier d'un enseignement de qualité en mathématiques et en sciences ! Les concepteurs de ces méthodes et les politiques et hauts fonctionnaires pourront-ils un jour être poursuivis et condamnés pour leur incompétence criminelle par les enfants de cette génération perdue ???

 

 

Saucratès 

 

 

Liens 

http://eduscol.education.fr/cid134825/consultation-sur-les-programmes-seconde-premiere.html

https://www.snes.edu/Projets-de-programmes-du-lycee-lever-le-voile.html

 

Rappel de la liste des matières d'enseignement

Tronc commun

- Français

http://cache.media.eduscol.education.fr/file/Consultations2018-2019/77/0/PPL18_Francais_COM_1eGen-1eTec_1024770.pdf

- Histoire Géographie

http://cache.media.eduscol.education.fr/file/Consultations2018-2019/86/3/PPL18_Histoire-geographie_COM_1eGen_1026863.pdf

- Enseignement moral et civique

http://cache.media.eduscol.education.fr/file/Consultations2018-2019/42/2/PPL18_EMC_COM_1eGen-1eTec_1027422.pdf

- Langue vivante A et B

http://cache.media.eduscol.education.fr/file/Consultations2018-2019/77/6/PPL18_Langues-vivantes_COM-OPT_1eGen-1eTec-TleGen-TleTec_1024776.pdf

- Education physique et sportive

http://cache.media.eduscol.education.fr/file/Consultations2018-2019/76/6/PPL18_EPS_COM_2e-1eGen-1eTec-TleGen-TleTec_1024766.pdf

- Enseignement scientifique

http://cache.media.eduscol.education.fr/file/Consultations2018-2019/76/4/PPL18_Enseignement-scientifique_COM_1eGen_1024764.pdf

 

Enseignements de spécialité

- Arts

http://cache.media.eduscol.education.fr/file/Consultations2018-2019/74/0/PPL18_Arts-plastiques_SPE_1eGen_1025740.pdf

- Histoire Géographie, Géopolitique et Sciences Politiques

http://cache.media.eduscol.education.fr/file/Consultations2018-2019/42/7/PPL18_HG-geopolitique-ScPo_SPE_1eGen_1027427.pdf

- Humanités, Littérature et Philosophie

http://cache.media.eduscol.education.fr/file/Consultations2018-2019/07/2/PPL18_Humanites-litterature-philosophie_SPE_1eGen_1025072.pdf

- Langues, littératures et cultures étrangères

http://cache.media.eduscol.education.fr/file/Consultations2018-2019/70/0/PPL18_LLCE-Anglais_SPE_1eGen_1025700.pdf

http://cache.media.eduscol.education.fr/file/Consultations2018-2019/69/9/PPL18_LLCE-Allemand_SPE_1eGen_1025699.pdf

http://cache.media.eduscol.education.fr/file/Consultations2018-2019/70/1/PPL18_LLCE-Espagnol_SPE_1eGen_1025701.pdf

http://cache.media.eduscol.education.fr/file/Consultations2018-2019/70/2/PPL18_LLCE-Italien_SPE_1eGen_1025702.pdf

- Littérature, langues et cultures de l'Antiquité

http://cache.media.eduscol.education.fr/file/Consultations2018-2019/82/7/PPL18_Litterature-LCA_SPE_1eGen_1024827.pdf

- Mathématiques

http://cache.media.education.gouv.fr/file/CSP/20/0/1e_Mathematiques_Specialite_Voie_generale_1021200.pdf

- Numérique et sciences informatiques

http://cache.media.eduscol.education.fr/file/Consultations2018-2019/70/7/PPL18_Numerique-sciences-informatiques_SPE_1eGen_1025707.pdf

- Physique Chimie

http://cache.media.eduscol.education.fr/file/Consultations2018-2019/79/1/PPL18_Physique-chimie_SPE_1eGen_1024791.pdf

- Sciences de la Vie et de la Terre

http://cache.media.education.gouv.fr/file/CSP/81/2/1e_SVT_Specialite_Voie_generale_1023812.pdf

- Sciences de l'Ingénieur

http://cache.media.eduscol.education.fr/file/Consultations2018-2019/79/7/PPL18_Sciences-ingenieur_SPE_1eGen-TleGen_1024797.pdf

- Sciences Economiques et Sociales

http://cache.media.eduscol.education.fr/file/Consultations2018-2019/71/2/PPL18_SES_SPE_1eGen_1025712.pdf


15/12/2018
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