Critiques de notre temps

Critiques de notre temps

Dur temps pour la démocratie

Le Conseil constitutionnel a donc censuré certaines dispositions de la loi Duplomb, notamment celle autorisant la réintroduction d’un herbicide contesté, l’acétamipride, dangereuse pour les abeilles. Faut-il s’en réjouir ? Les excités et excitées liant ces produits phytosanitaires et la survenue de cancers doivent forcément se réjouir même si je parie qu’ils appellent au rejet de loi dans son ensemble.

 

https://www.lemonde.fr/planete/article/2025/08/07/loi-duplomb-le-conseil-constitutionnel-censure-les-dispositions-autorisant-la-reintroduction-de-l-acetamipride_6627330_3244.html

 

Le Conseil constitutionnel qui n’avait donc jamais jugé utile de censurer le gouvernement Macron sur les dispositions du confinement généralisé de tous les français, leur enfermement, sur les violations des libertés publiques vis-à-vis des vaccins et de l’obligation vaccinale, et sur la réforme des retraites, choisit donc aujourd’hui de censurer une loi votée par des parlementaires contre l’avis du gouvernement ? Et on veut qu’on se réjouisse ? Le Conseil constitutionnel semble plutôt toujours agir dans l’ombre du gouvernement, acceptant ce que celui-ci lui demande d’accepter, et censurant ce dont ce même gouvernement ne veut pas. 
 
Ou alors, il faut croire que le Conseil constitutionnel accorde plus d’importance à la santé et au bien-être des abeilles qu’au traitement des êtres humains et des citoyens français ! Réjouissons-nous donc ! Ferrand est bien évidemment tout autant inféodé aux desiderata de Macron et de ses sbires que ne l’était Laurent Fabius ! Il ne fallait pas en douter. Quand on pense que le Général de Gaulle avait pensé ce Conseil constitutionnel comme le rempart de la démocratie française et de la Constitution de la cinquième République alors que celui-ci est désormais uniquement composé de séides des puissants.

Sur ces entrefaites, Le Monde publie ou nous pond un magnifique papier, un éditorial, sur le droit des africains à vivre en démocratie. Le Monde nous liste la situation des pays africains désormais gouvernés  par des juntes militaires ou des dictatures militaires, comme si la situation en France ou en Europe était préférable. 

 

https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/08/07/les-africains-ont-droit-eux-aussi-a-la-democratie_6627279_3232.html

 
Le Monde critique la France prompte à reconnaître un satrape pour peu que celui-ci avantage les intérêts de la France-Afrique. Mais Le Monde oublie bien facilement que Le Monde lui-même défend facilement les détournements et les manquements des dirigeants africains qu’il met en avant pour peu que celui-ci se drape dans l’illusion démocratique. 
 
La grande question est donc de savoir ce que l’on entend par démocratie. Quand un Conseil constitutionnel africain au Cameroun, où Paul Biya, 92 ans, brigue un huitième mandat, rejette la candidature d’un candidat, Maurice Kamto, l’un des principaux challengers de Biya, il s’agit du signe d’un état de non-droit ! Par contre, quand la justice française fait interdire la candidature du principal adversaire de Macron à la présidentielle pour 2027, Marine Le Pen, en la déclarant inéligible, c’est le signe de la vigueur de la démocratie française. Idem en Roumanie où la Cour constitutionnelle a annulé un scrutin présidentiel parce qu’aucune des candidatures qualifiées pour le second tour ne satisfaisait l’aspiration européenne de la Roumanie, puis lorsque cette même Cour constitutionnelle a rejeté les candidatures de deux des principaux challengers, les démocrates européens ont là-aussi applaudi à tout rompre la vigueur démocratique de la Roumanie. 

Les élections roumaines ont-elles été truquées pour permettre la victoire du candidat pro-européen ? En tout cas, la victoire inespérée de ce dernier a été largement fêtée. Le report et l’annulation de l’élection présidentielle a en tout cas permis au pouvoir et à l’Europe de prendre les mesures permettant de s’assurer de la victoire électorale.

 
Selon moi, l’idée même de démocratie et processus électoral démocratique n’existe pas. Seul compte la manière dont les médias européens ou occidentaux en rendent compte et les présentent. Le monde entier est partagé pour ces médias occidentaux entre les BONS et les MECHANTS. Quand ceux que les médias occidentaux appellent les BONS l’emportent, il y a victoire de la démocratie que les BONS démocrates peuvent fêter. Quand ce sont les MÉCHANTS qui l’emportent, les faits sont dépeints sous leur jour le plus sombre et on parle de violations et d’état de non-droit. Ou bien de déviance et d’anomalie comme dans le cas de la victoire de Trump, dans un système électoral américain que le système ne peut pas corrompre, sauf marginalement.

 
N’ayant pas peur de le penser : nous ne vivons pas en démocratie, juste dans l’illusion de la démocratie. Les forces de sécurité sont peut-être juste derrière ma porte, prêtes à intervenir pour me faire taire, comme dans un état de non-droit. Ou pas. De toute façon, on n’est pas interpellé comme opposant politique en France, cette notion n’existe pas, mais comme justiciable et délinquant. Comme pour Marine Le Pen. De la même manière que François Fillon fut éliminé en 2017 pour assurer la qualification et l’élection de Macron.

 
Nous savons tous que l’extrême-droite de Marine Le Pen ou de Bardella ne sera jamais élu en France ; le système s’en assurera. Les partisans des élites et de l’Europe l’emporteront forcément. Le système est désormais bien rodé. Et au besoin, le Conseil constitutionnel infeodé à Macron fera en sorte de trouver un prétexte pour annuler l’élection présidentielle si celle-ci n’était pas favorable aux intérêts des puissants qui nous gouverne ! Et Le Monde applaudira à tout rompre. Comme le disait George Lukas, «la République galactique s’effondre dans un tonnerre d’applaudissements».

 
 
Saucratès



07/08/2025
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