Critiques de notre temps

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Attentats au Sri Lanka, culture du viol et unanimité en politique

Saint-Denis de la Réunion, lundi 22 avril 2019

 

En ce lundi de Pâques, en l'an de grâce 2019 de la Chrétienté, je ne peux que m'interroger sur le sens de la vie. Des attentats criminels ont eu lieu au Sri Lanka, visant des églises chrétiennes et des hôtels de luxe, alors que des centaines de migrants de ce pays tentent de rejoindre nos côtés, à des milliers de kilomètres. Que cherchent à faire ces hommes et ces femmes qui tentent d'envahir ou de se réfugier dans notre Île ? Préparent-ils de futurs attentats sur notre Île ou en Europe, ou bien cherchent-ils simplement une vie juste meilleure ? S'agit-il d'un plan d'invasion ou bien seulement le hasard si des migrants parcourent des milliers de kilomètres dans l'océan pour rejoindre un petit bout d'Europe en plein milieu de l'Océan Indien ? Et que sont-ils ? Des victimes ou des potentiels tueurs ?

 

On ne peut s'empêcher de faire un lien entre ces arrivées successives de bateaux supposés venir directement du Sri Lanka, après des dizaines et des dizaines de jours de traversée maritime, entassés à une cinquantaine sur un minuscule rafiot bravant supposément les flots déchaînés de l'Océan Indien, et la signature de ce pacte de Marrakech par le président Macron, qui soit-disant, n'a pas vendu la France et ne nous oblige pas à accepter l'immigration de millions de réfugiés climatiques et de migrants ! Les deux événements n'ont apparemment rien à voir mais la concomitance de ces événements interpellent ! Comme si la signature de ce pacte avait envoyé un message aux  filières qui jettent sur les routes, les mers et les océans des populations issues des pays pauvres. Combien de ces pseudos réfugiés disparaissent avant que leur demande d'asile n'aboutisse ou soit rejetée, préférant basculer dans la clandestinité des sans-papiers, sachant que des âmes charitables seront prêtes à les cacher ou à les héberger. Combien de ces clandestins sont des terroristes en puissance ou des assassins ! Un article choc du journal Le Monde signalait qu'un quart des hommes de la zone Asie-Pacifique avaient déjà violé une femme. La moitié des viols étaient d'ailleurs commis alors qu'ils étaient adolescents. Et ce n'était qu'une enquête faite sur la base d'une auto déclaration. On pourrait parler d'une culture du viol. Et ce sont ces gens-là que l'on laisse rentrer chez nous, au milieu de notre société ?

 

https://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2013/09/10/en-asie-pacifique-un-quart-des-hommes-ont-deja-commis-un-viol_3474055_3216.html

 

Cette enquête de L'ONU se base sur «les témoignages de plus de 10 000 hommes de 18 à 49 ans interrogés sous couvert de l'anonymat dans six pays (Bangladesh, Cambodge, Chine, Indonésie, Papouasie-Nouvelle-Guinée et Sri Lanka) ...». Et il y a fort à parier qu'une partie de ces hommes, même sous couvert de l'anonymat, n'aient pas reconnu avoir commis des viols. La proportion de 24% de violeurs parmi ces hommes est peut-être largement sous-estimée.

 

J'en arrive donc à la deuxième partie de mes réflexions en ce lundi de Pâques, sur les dangers de l'unanimité en politique. Et je dirais aussi dans les médias. J'avais déjà trouvé nauséeux l'unanimité des partis politiques francais, et des médias francais, à écarter systématiquement toute potentielle explication de la survenue de l'incendie de la cathédrale de Notre-Dame-de-Paris par un attentat ou par un incendie volontaire

 

Mais lorsque pratiquement tous les partis politiques confondus ont hurlé à l'ignominie parce que des gilets jaunes ont moqué les forces de l'ordre leur faisant face et les chargeant en les encourageant à se suicider en scandant des «suicidez-vous !», là, je ne comprends plus. Ce serait ignoble de se moquer des policiers qui se suicident ? Des policiers dans leur ensemble ?

 

https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/04/21/suicidez-vous-indignation-apres-ce-slogan-lance-par-des-gilets-jaunes-aux-policiers_5453119_3224.html

 

Cela fait 23 semaines que des gilets jaunes, des révoltés se font charger, agresser, arrêter par des forces de police, se font gazer, se voient mettre des amendes pour obstruction de la circulation, pour participation à des manifestations illégales, se ramassent des balles de lanceurs de balles de defense dans la tête, que des manifestants sont frappés, jetés par terre et roués de coups, même lorsque comme à Nice, ces manifestants sont des vieilles dames sans danger qui ont juste le tord de vouloir crier leur indignation. Et ces manifestants n'auraient pas le droit de haïr ces policiers et ces gendarmes qui leur font face, qui les chargent , les agressent et leur tirent dessus ? 

 

Comme des millions d'autres francais, je comprends la rage de ces gilets jaunes, de ces manifestants, de ces casseurs, même si je n'en fais pas partie, même si j'ai bien trop peur de me faire tabasser, charger, gazer par forces de police et de répression de notre État supposé démocratique pour participer à ce mouvement des gilets jaunes et à leurs manifestations. La violence et la répression aveugle de ce pouvoir autiste est le seul responsable de ce qui est en train de se passer. Macron, Philippe et Castaner conduisent la pire répression qu'il soit possible de mener contre le peuple de France, non pas la caste de grands bourgeois et de managers qui les ont mis au pouvoir, mais le véritable peuple de France, des campagnes et des petites villes oubliées de la Macronie de l'an I. 

 

On peut regretter cette haine du flic qui habite les gilets jaunes. Mais les Macron, Philippe, Castaner en sont les seuls responsables. Avec la police et la gendarmerie qui font trop bien leur travail, qui prennent trop au sérieux les ordres de violence qui leur sont donnés, qui ne fraternisent absolument pas avec les manifestants qui leur font face, même lorsque ces manifestants sont de vieilles dames âgées de plus 70 ans. La violence engendré la violence ! Le pouvoir macroniste joue le matador : juste avant l'épisode XXIII, je lisais dans Le Monde que 60.000 membres des forces de l'ordre seraient mobilisés pour contrer un peu plus de 20.000 gilets jaunes. Cette surenchère guerrière d'un pouvoir haineux, agressif, autiste aura un coût : une haine durable entre les forces de l'ordre et une partie de la population, non pas seulement comme autrefois la France des cités, mais cette fois-ci la France des campagnes. Quel dommage que les cités ne se soulèvent pas aussi pour renverser ce gouvernement de va-t-en-guerre !

 

Mais voilà, nous ne sommes plus dans une démocratie d'opinion. Il n'y a plus de liberté de manifester en France, avec des manifestations interdites un peu partout qui n'ont plus le droit d'accéder à certains quartiers où les intérêts touristiques des grandes fortunes sont privilégiées (comme les Champs Elysées ou le Quartier Latin à Paris). La liberté d'opinion est également en danger, où toute opinion subversive est de plus en plus condamnée, moralement ou pénalement. On essaie de faire peur, de bâillonner les gilets jaunes et leurs représentants. Condamnation pour appel à participer à une manifestation interdite, pour menace de mort ... et tous les macronistes de notre beau pays entonnent d'une voix chargée d'émotion : j'ai été choqué que l'on me menace de l'échafaud, de la guillotine, ou bien «condamnons ensemble ces paroles révoltantes» ...

 

Le danger, c'est bien l'unanimité en politique. C'est en fait le signe que l'ensemble des hommes et des femmes politiques en France appartiennent à une seule et même caste politique, à un seul et même groupe social, et que malgré leurs supposés différences politiques, il s'agit en fait d'un seul et même milieu. Les différences ne sont là que pour nous faire croire qu'il y a un échappatoire, qu'il y a une alternative. Meme si au fond, «there is no alternative» comme nous l'avait expliqué Maragareth Thatcher !

 

On peut estimer que je fais le jeu de l'extrême droite francaise, ou bien des extrêmes en politique. Mais ce serait oublié que Marine Le Pen a aussi condamné les «suicidez-vous» lancés aux forces de l'ordre Place de la République. Elle appartient comme les autres au même microcosme politique, même si elle n'est toujours pas arrivée au pouvoir !

 

Ce problème n'est même pas limité à La France. Il saute également aux yeux aux Etats-Unis en lisant un article dans Le Monde Diplomatique traitant de la situation en Louisiane, dans la ville de la Nouvelle-Orleans. Il n'y a aucune différence entre les positions des démocrates et des républicains dans la gestion de la crise ayant touché cette ville lors et après le passage de la tempête Katrina. Des deux côtés, on lit la même haine et la même absence d'empathie pour les victimes noires et natives de la Nouvelle Orléans. Des deux côtés de l'échiquier politique, on lit la même volonté de les faire disparaître et de tuer leur mode de vie, pour privilégier la gentrificatin de la Nouvelle-Orléans, pour qu'elle ressemble désormais au Monde rêvée de la classe sociale des dominants et des possédants. (lire l'article du Monde Diplomatique : «Stratégie du choc à La Nouvelle-Orléans dans le sillage de l'ouragan Katrina - Comment tuer une ville», d'Olivier Cyran). Accessoirement le terme de «Stratégie du choc» renvoie vraisemblablement à un livre écrit par Noami Klein, sous-titré «La montée d'un capitalisme du désastre», également autour du célèbre livre «No Logo» et qui dépeint les mêmes mécanismes de destruction culturelle et sociale de l'élite possédante et de la classe des dirigeants et des grandes entreprises. 

 

https://www.monde-diplomatique.fr/2018/12/CYRAN/59367

 

Je reprendrais quelques citations de personnalités américaines citées dans cet article, qui, bien que démocrates ou républicaines, tiennent toutes les mêmes discours :

 

«J'ai un message pour les pillards : nos troupes savent comment tirer et tuer. Elles sont parfaitement disposées à passer à l'acte et j'espère bien qu'elles le feront.» Kathleen Blanco, gouverneure démocrate de Louisiane

 

«On a finalement réussi à nettoyer les logements sociaux de La Nouvelle-Orléans. On n'y arrivait pas par nous-mêmes, mais Dieu l'a fait pour nous.» Richard H. Baker, élu républicain de La Louisiane à la Chambre des Représentants.

 

«Katrina, c'est une tragédie. C'est aussi une chance de réformer radicalement le système éducatif.» Milton Friedman, économiste libéral (theoricien du «Monétarisme»)

 

«L'ouragan Katrina est la meilleure chose qui soit jamais arrivée au système éducatif de la Nouvelle-Orleans.» Arne Duncan, ministre démocrate de l'éducation dans l'administration de Barack Obama (l'ensemble des enseignants, majoritairement noirs, de la Nouvelle-Orleans ont été licenciés après le passage de Katrina, remplacés par des «charter schools» ou écoles sous contrats du privé).

 

Il y a unanimité politique parce que, que ce soit en France ou aux Etats-Unis, derrière les oppositions idéologiques dramatisées et théâtralisées, il n'y a au fond aucune différence, aucune alternative, et tous ne font que défendre les intérêts que d'un seul et unique groupe social, à savoir les dominants et les possédants. Et même si j'en fais peut-être moi aussi partie (mais uniquement de la frange la plus éloignée, celle qui fera partie des premiers à être sacrifiés), je ne peux m'empêcher de trouver abject cet état de fait, cette situation dramatique et inacceptable. Je ne peux m'empêcher d'attendre et de craindre le jour où ce Monde explosera, où le peuple réussira à se révolter, à renverser ce monde de privilèges, comme le peuple l'avait déjà réussi en 1789, avant de se faire voler/confisquer sa victoire.

 

 

Saucratès



22/04/2019
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