Critiques de notre temps

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Des monstres - La noirceur de l'âme humaine


Irresponsabilité pénale et psychiatrie - Le meurtre de Sarah Halimi impuni

Saint-Denis de La Reunion, samedi 17 avril 2021

 

Pour mon article de ce jour, je vais aborder un sujet fortement médiatisé de ces derniers jour traitant du jugement de la Cour de cassation sur l’irresponsabilité pénale du meurtrier de Sarah Halimi. 

https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/04/14/mort-de-sarah-halimi-la-cour-de-cassation-confirme-l-irresponsabilite-de-son-meurtrier-qui-ne-sera-pas-juge_6076764_3224.html

 

https://www.la-croix.com/Sarah-Halimi-pas-proces-meurtrier-irresponsabilite-penale-confirmee-cassation-2021-04-14-1301150905

 

https://laregledujeu.org/2019/12/24/35468/affaire-sarah-halimi-une-terrible-et-etrange-defaite/

 

Sarah Halimi était une 'vieille' dame de religion juive, massacrée et assassinée par son voisin de religion musulmane, Kobili Traoré, simplement parce qu’elle était juive. Et pourtant, les juges de plusieurs juridictions, et en dernier ceux de la Cour de Cassation, ont estimé que le discernement de Kobili Traoré était aboli. Il était ouvertement et modérément antisémite et pourtant cela n’a pas suffit pour caractériser le crime de haine et l’assassinat terroriste.

 

Le 4 avril 2017, en pleine nuit, «Kobili Traoré, 27 ans, de confession musulmane, fait irruption chez sa voisine de 65 ans, Lucie Attal aussi appelée Sarah Halimi. Aux cris de Allahou akbar, il la roue de coups en récitant des versets du Coran, avant de la jeter par-dessus le balcon de leur HLM de Belleville, dans l’est de Paris».

 

Il n’y aura donc pas de procès pour sa famille et ses proches. Son assassin restera peut-être interné pendant une période de vingt ans en hôpital psychiatrique, ou pas, selon les décisions des psychiatres qui l’examineront. Il est peut-être même déjà dehors, à préméditer un nouveau crime. 

 

A croire d’ailleurs qu’il existe une malédiction sur les noms de famille. Ou bien qu’il existe une malédiction à porter un nom de famille juif en France. Après Ilan Halimi assassiné sauvagement pour des motifs antisémites, c’est au tour de Sarah Halimi d’être assassinée pour les mêmes motifs, parce qu’elle était juive ! Ilan Halimi avait été enlevé, séquestré et assassiné parce que les membres du groupe des Barbares croyaient que tous les juifs étaient riches ; et Sarah Halimi sera également assassiné parce que son meurtrier était persuadé que les juifs contrôlent tout, tout le monde ! Il aurait fait une crise mystique !

https://laregledujeu.org/2021/04/14/36979/les-trois-vies-perdues-dilan-halimi/

 

On ne parle pas du nom de famille Traoré, comme Kobili, ou Adama et ses frères Yssouphou, Cheikne, Bagui, Yacouba, condamnés pour des faits de délinquance, avant de devenir des symboles de la lutte contre les violences policières ou judiciaires.

 

https://www.20minutes.fr/justice/2525427-20190524-val-oise-deux-freres-adama-traore-condamnes-prison-ferme-trafic-drogue

 

https://www.leparisien.fr/faits-divers/bagui-le-frere-d-adama-traore-renvoye-aux-assises-pour-tentative-d-assassinat-02-07-2019-8108172.php

 

En parallèle, les médias donnent une grande importance au témoignage du psychiatre en milieu pénitentiaire Cyrille Canet, qui vient de démissionner de la direction du service médico-psychologique de la prison de la Santé à Paris. 

 

https://www.franceinter.fr/societe/detenus-malades-psychiatriques-le-docteur-canetti-alerte-sur-un-recours-trop-systematique-a-l-isolement


Selon Cyrille Canet, les malades mentaux n’ont rien à faire en prison et devraient être placé en hôpitaux psychiatriques pour pouvoir y être soignés. La prison ne serait pas fait pour eux, mais les moyens dévolus à la psychiatrie seraient insuffisants pour permettre d’y accueillir toutes les personnes malades mentales qui seraient de fait emprisonnées par manque d’espace en hôpitaux psychiatriques. De l’hôpital, à la rue, de la rue à la délinquance pour s’en sortir, puis de la délinquance à la prison !

 

Admirable débat à un moment extrêmement pertinent. Pour clarifier les choses, à prime abord, je suis favorable à la peine de mort pour tout assassinat abominable, pour tout crime odieux, et donc pour tout meurtre terroriste. Il ne peut y avoir aucun espoir de rédemption pour ces monstres, et seule la mort peut apporter une réponse adéquate de la part de notre société. 


Contrairement aux magnifiques idées de Cyrille Canet, la prison n’est pas là, n’est pas faite, pour réinsérer des criminels repentis ! La prison est la réponse insatisfaisante élaborée par une société beaucoup trop libérale pour isoler des criminels et pour les punir, pour leur faire payer leurs crimes. La solution russe des goulags ou chinoise des camps de redressement, voire la solution américaine d’enfermement à vie, sont bien plus pertinentes que la solution française. Les seules personnes pour lesquelles la prison française serait réellement un enfer seraient pour les personnes comme moi, des malheureux citoyens qui pourraient être condamnés éventuellement pour des accidents de la route ou de crimes de cols blancs (harcèlement moral, détournements de fonds ...) ou de petits délits mineurs.

 

Que conclure de tout cela.
—> Une absence de justice apportée à la victime de ce meurtre abominable, évidemment.

—> Un exemple offert à chaque futur terroriste, qui pourra désormais arguer de l’abolition de son discernement après chaque assassinat terroriste, aussi.

—> L’inadéquation de la réponse de la justice française, incapable de punir des terroristes et des monstres, et de la psychiatrie française, qui est confrontée à la perversion du terrorisme islamique mais qui continue à utiliser une grille de lecture marxiste et victimaire dépassée, alors que l'explication de tout ceci est l’islamisation rampante de la société française et des cités populaires. Ceci n’est qu’une guerre civile où la lutte contre les violences policières n’est qu’un outil pour faire de ces cités urbaines une zone hors du droit français, c’est-à-dire non pas une zone de non-droit, mais une zone où le droit sera le droit des gangs, le droit islamique, mais pas le droit français.

 

Certes, la psychiatrie et la psychanalyse sont capables d’offrir une grille de lecture pertinente de ce qui ne va pas chez nous, de nos psychoses, de nos désordres. Mais n’est-il pas exagéré de croire qu’elles peuvent offrir une réponse à ces gens qui sont des monstres, à ces fous meurtriers, à ces assassins qui ont goûté au sang et à la terreur de leurs victimes ? On tue bien des chiens parce qu’ils ont goûté au sang humain, pourquoi ne tue-t-on pas ces monstres qui tuent des innocents pour leur plaisir ? 

 

La justice et la psychiatrie française sont devenues folles. Ils auraient aujourd’hui à juger les responsables nazis de l’Holocauste, Hitler, Himmler ... qu’ils les considereraient comme des malades mentaux dont le dicernement était aboli pendant ces années de guerre et qui les gracieraient sous prétexte qu’ils ne seraient pas responsables de leurs actes !

 

Soyons clair, Kobili Traoré aurait dû être jugé pour le meurtre de Sarah Halimi, et dans l’absolu, il aurait du être condamné à mort. Pour la même raison que comme des millions de français, j’ai trouvé extraordinaire que le meurtrier de Samuel Paty ait été tué lors de son arrestation par les Forces de l’ordre. Il eut été abominable que des avocats, des psychiatres lui permettent d’échapper à un procès, qu’il ressorte vivant de prison pour commettre à nouveau des meurtres dans quelques années ! Ce monstre ne mérite d'ailleurs même pas que l’on se souvienne de son nom autrement qu’à travers celui de sa victime. Il est heureux qu’il ait été abattu. Et heureusement, nul avocat, nul défendeur, n’ont osé s’attaquer, porté plainte contre les  courageux policiers qui l’ont abattu. La peine de mort eusse encore exister qu’ils n’auraient pas été obligés de l’abattre pour permettre que la justice humaine soit prononcée.

 

Ce sera tout pour ce soir !

 

 

Saucratès


17/04/2021
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Djihadistes et déradicalisation, une lecture de la revue «Esprit» du mois de décembre 2019

Saint-Denis de La Réunion, mercredi 18 mars 2020

 

Le numéro 460 de la revue «Esprit» du mois de décembre 2019, qui traitait du langage et des langues, intégraient quelques articles extrêmement intéressants et pertinents sur le djihadisme, sur la mobilisation djihadiste et sur la démobilisation des djihadistes, ou déradicalisation. 

 

https://esprit.presse.fr/tous-les-numeros/quand-le-langage-travaille/884

 

Un premier article d'Eric Marlière intitulé «du communisme à l'islam - réflexions sur la violence politique» discutait de l'origine, de l'explication de la radicalisation islamiste ou djihadiste. Grosso modo, mon interprétation de cet article est que les ressorts de cette radicalisation islamique ne sont pas différents selon l'auteur des violences anarchisantes et gauchisantes des années antérieures qui avaient donné naissance à la bande à Bader ou aux Brigades rouges. 

 

https://esprit.presse.fr/article/eric-marliere/du-communisme-a-l-islam-42443

 

«Des formes de radicalisation politique dans les quartiers populaires urbains existent depuis un certain nombre d'années : contestation généralisée, méfiance étendue et révoltes urbaines. Cependant, la mise en place de l'Etat islamique apparaît comme un projet séduisant pour certains jeunes, visant à changer le monde : «si l'Etat islamique avance dans certaines régions en difficultés, c'est pour une raison simple : il ne se borne pas à promettre un changement révolutionnaire, il le met en action. Il renversé l'ordre politique et économique, en suivant, pour la conduite de la société, un code moral radicalement différent.» (Scott Atran, L'Etat islamique est une révolution, Les liens qui libèrent, 2016) Pour une extrême minorité de jeunes des quartiers, vulnérables et en rupture avec les institutions sociales, dans un contexte d'injustice, les sites de Daech ou d'Al Qaïda et leurs franchises peuvent proposer une alternative crédible.»

(page 100)

 

L'auteur pose ainsi comme diagnostic et comme question : «comment sommes-nous passés du terrorisme révolutionnaire d'extrême gauche à celui qualifié d'islamique à l'échelle du globe ? Nous partons du postulat que la violence politique extrême a changé de support - mais pas forcément de programme - et revêt de nouveaux oripeaux idéologiques.»

 

A la lecture, ce diagnostic paraît tout à fait pertinent. Je peux tout à fait me reconnaître dans une telle analyse ; de mon temps, j'aurais tout à fait pu m'associer à une lecture violente proche du terrorisme d'extrême gauche. Et je peux tout à fait m'imaginer que si l'islamisme eusse existé à cette époque ancienne, j'aurais peut-être pu me laisser séduire par son message et par son programme. C'est une question qui parfois m'interpelle, que parfois je me suis posé. Mais de la même manière que je n'ai pas été un terroriste d'extrême gauche, ou que je n'ai pas rejoint un kibboutz israélien en Terre Sainte, il n'y a pas plus de raison que j'aurais basculé dans le terrorisme djihadiste.

 

L'auteur se fatigue beaucoup pour rapprocher et expliciter la ressemblance entre la vision communiste et la vision islamique de la société et de leur message émancipateur. Cette ressemblance existe-t-elle réellement ? L'auteur conclut son article de la manière suivante :

 

«Les formes anthropologiques et les structures idéologiques proposées par le communisme révolutionnaire ou le djihadisme, malgré leurs finalités antagonistes, peuvent paraître séduisantes à celles et à ceux qui se sentent exclus et pensent ne pas avoir grand-chose à perdre. En effet, les sentiments d'injustice, de colère et de frustration peuvent trouver des réponses immédiates dans les problématiques égalitaires du djihadisme et ses projets messianiques de revanche et de justice face à un monde perçu comme inique. Autrement dit, l'islam, après le communisme, procure des réponses idéalisées à des problèmes générés par un système politique appréhendé comme corrompu et injuste.»

 

«En proposant un tel paradigme structurel, nous tenons une position d'équilibriste bien définie par Jean Birnbaum : «tous les points communs soulignés ici, entre le brigadiste d'antan et le djihadiste actuel, masquent un conflit mortel entre les deux visions du monde, deux idées de l'homme à la fois jumelle et irréconciliables.» (Jean Birnbaum, Un silence religieux - La gauche face au djihadisme, Seuil, 2016) C'est sans aucun doute l'un des grands paradoxes de notre époque, marquée par l'absence de débouchés politiques pour une partie de la jeunesse francaise.»

(page 104)

 

La vision d'Eric Marlière est certes séduisante. Mais elle oublie un certain nombre de choses. Elle explique assez bien l'existence du djihadistes et la séduction qu'elle peut opérer sur un certain nombre de personnes, pas toujours forcément de religion musulmane. Mais elle oublie que l'idéologie révolutionnaire d'extrême gauche continue d'exister, comme l'idéologie terroriste d'extrême droite. Même s'il est difficile de qualifier des penseurs d'extrême gauche comme le groupe de Tarnac et son leader Julien Coupat de terrorisme d'extrême gauche, ce qui me paraît comme particulièrement exagéré, il existe bien cependant malgré tout toujours des groupes révolutionnaires d'extrême gauche. Mais il est clair que cette vision du monde est réservée aux intellectuels et aux personnes avec un certain niveau d'éducation et de formation. Pour les jeunes des cités et les exclus du système éducatif, le terrorisme d'extrême gauche semble pratiquement inaccessible, réservé aux seuls intellectuels. Mais cela a toujours été le cas depuis Marx et Engels en passant par les situationnistes de mai 1968. Ce qui n'a pas empêché l'existence et la constitution de groupes terroristes d'extrême-gauche ! Pour les exclus  du système éducatif d'aujourd'hui, les francais de souche peuvent basculer dans les mouvements d'extrême droite, en guerre contre l'islam et les juifs, tandis que les autres français peuvent basculer dans le djihadisme et dans l'islamisme.

 

Au fond, il n'y a peut-être pas vraiment de mouvement de bascule entre islam et communisme comme semble vouloir le croire et le démontrer Éric Malière. Les deux idéologies n'ont jamais attiré les mêmes personnes et les mêmes profils. À moins de penser que le communisme révolutionnaire ne soit fermé aux non-intellectuels qui ont alors dû basculer vers l'islamisme. D'où la très grande facilité d'endoctrinement pour l'islamisme pour ces profils d'exclus.

 

Je partage encore moins d'affinités avec l'article suivant de Myriam Benraad, intitulé «Les déçus du califat - Émotions et démobilisation».

 

https://esprit.presse.fr/article/myriam-benraad/les-decus-du-califat-42444

 

Cet article de Myriam Benraad semble ainsi défendre cette idée  naïve que les djihadistes déradicalisés sont soignés d'une sorte de maladie et ont déjà été suffisamment punis par ce qu'ils ont fait et par ce qu'ils ont commis pour qu'il soit nécessaire de les punir et de les condamner. C'est grosso modo ce que je retiens de la lecture de cet article et de la démonstration de cette auteure. Les pauvres ont été tellement marqués par ce qu'ils ont vécu, par ce qu'ils ont fait, qu'ils se sont volontairement deradicalisés et qu'ils ont voulu fuir le califat et l'Etat islamique, marqués par ce qu'ils ont vu, fait et vécu.

 

«Outre leur déception vis-à-vis du projet de l'Etat islamique et de sa relaité tangible, nombreux sont ceux qui ont quitté les rangs de l'organisation terroriste sous le poids de la honte générée par une confrontation, directe ou non, avec leurs propres actes. Cela est particulièrement vrai concernant les combattants qui furent témoins d'exécutions et d'atrocités, et qui présentent tous les symptômes d'un stress post-traumatiqu. D'idéalistes croyant être partis vivre une utopie, des combattants de l'Etat islamique ont littéralement été transformés en instruments de torture, en assassins méthodiques, rendant impérative une prise en charge thérapeutique appropriée au terme de leur désaffiliation physique, pour conjurer leur identification à un mouvement pervers et ultraviolent, être en mesure d'accepter l'idée, moralement intolérable, de s'être associés au pire, même brièvement.»

(page 110)

 

Lecture qui se veut tellement naïve des crimes perpétrés par ces djihadistes. L'évocation même d'«idée moralement intolérable» me semble un complet contre-sens. C'est intolérable pour nous, ou peut-être même pour l'auteure, mais le djihadisme et ses crimes ne démontrent-ils pas eux-mêmes que leur morale islamiste n'a plus rien à voir avec notre morale judéo-chrétienne ? 

 

Lorsque des personnes ont basculé de cette manière dans le mal absolu, existe-t-il une possibilité de rachat ? Lorsque l'on a tué et torturé des personnes à cause de leur religion ou de leur origine, est-on rachetable ? C'est la peine de mort qui fut requise au tribunal de Nuremberg contre les criminels nazis qui y furent traduit, qui avaient tué, assassiné, torturé, déporté des français, des polonais, des russes, des juifs, des tsiganes, des communistes. Un djihadiste est-il capable de s'amender, de ne pas prêcher le terrorisme ou le djihâd ? Seule la mort n'est-elle pas la seule reponse tolérable à l'intolérable ? Et si notre civilisation n'est pas capable de mettre en place un tribunal comme Nuremberg pour juger les faits des djihadistes en Syrie et en Irak et partout dans le monde, confions donc leur jugement à des pays qui appliquent encore la peine de mort.

 

 

Saucratès


18/03/2020
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Prison et radicalisation islamique

Saint-Denis de La Réunion, mercredi 6 mars 2019

 

L'agression qui s'est déroulée en prison hier mardi 5 mars 2019 du fait d'un détenu radicalisé et de sa femme musulmane pose problème. C'est évident, tous les journaux en parlent, et pratiquement toutes les émissions de débat des chaines de télévision ! Les mouvements de protestation ce mercredi 6 mars des surveillants de prison ont également permis de faire écho à un malaise grandissant de la population des surveillants de prison. Mais l'on sait déjà que ce sujet cessera de paraître important dans quelques jours, quelques semaines et que plus personne n'y portera attention jusqu'au prochain nouvel évènement qui ne manquera pas de se reproduire dans quelques semaines, mois ou années. Et de nouveau, les mêmes hommes politiques, les mêmes ministres se représenteront, se redéplaceront sur place pour marquer leur solidarité avec les personnels en souffrance. Un grand jeu de dupes. 

 

https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/03/06/agression-terroriste-dans-l-une-des-prisons-les-plus-securisees-de-france_5431947_3224.html

 

Cette agression pose donc de multiples soucis. Le premier problème est celui de l'introduction d'armes dangereuses, des couteaux en céramique, dans une prison les plus sécurisée de France. L'épouse d'un dangereux criminel, condamné à une peine de sûreté de 20 ans, a pu faire pénétrer un (ou des) couteau en céramique ainsi qu'une fausse ceinture d'explosifs ! Il aurait été caché dans un faux ventre de grossesse de la visiteuse.

 

Première question en rapport. Les surveillants de prison font état qu'ils leur est interdit de fouiller au corps les visiteurs des prisonniers, selon une législation européenne ! Est-ce possible ? Est-ce vrai ? Alors que les fouilles au corps seraient tout à fait possibles dans les aéroports pour se protéger des attaques terroristes. Pourquoi seraient-elles donc interdites en prison ? Des intervenants politiques ou des journalistes présents faisaient état que ce sont les fouilles à nu qui seraient interdites. Qu'en est-il réellement ? 

 

Deuxième question que l'on peut aussi se poser ; les surveillants de prison seraient-ils suffisamment nombreux pour fouiller au corps tous les visiteurs des prisons françaises ou domiennes ? Ou bien les fouilles au corps ne seraient-elles utilisées que pour les visiteurs de certains criminels, les plus dangereux ? Avec le risque alors que ces criminels ne fassent encore plus pression sur les détenus les plus faibles, les moins dangereux, les moins surveillés, pour que ceux-ci fassent rentrer par leurs proches les marchandises que les proches de ces derniers ne pourraient pas amener en prison ? Les fouilles au corps ne devraient pas etre aléatoires ou réservées aux plus dangereux, mais elles devraient être généralisées. Et sans que l'état d'une supposée grossesse n'empêche une palpation suffisamment précise. 

 

Evidemment, pour les milliers de visiteurs de prisonniers qui se pressent les jours de parloir pour voir des proches, parfois des jeunes gens complètement perdus et déboussolés, de tels contrôles, de telles fouilles au corps entraîneront des retards incommensurables. Il y aura forcément beaucoup moins de visiteurs qui pourront passer pour chaque parloir. Sans oublier que les plus vindicatifs ou vindicatives de ses visiteurs ou visiteuses de parloirs (ou de lieux de vie) seront aussi probablement les plus dangereuses. Comment réagir face une visiteuse ou un visiteur qui refuse la fouille au corps parce qu'elle porte cachée sur elle des armes ou des explosifs ? Tout en prétextant qu'elle est enceinte et qu'on attente à sa dignité ? Ce serait trop simple que cette personne puisse juste refuser la fouille au corps et repartir ! Pour retenter sa chance une autre fois !

 

Ceci n'est cependant que le premier problème. Le deuxième problème c'est de savoir comment un dangereux criminel, condamné en 2014 pour un crime atroce, le meurtre d'un rescapé d'un camp nazi, condamné à une peine de sûreté de vingt ans, supposement non libérable avant 2037, puisse avoir droit à rencontrer sa famille (sa femme) dans une «unité de vie familiale», un appartement meublé de deux pièces où ils peuvent rester entre 6 heures et 72 ensemble ? On marche carrément sur la tête !

 

Le troisième problème concerne le problème de la radicalisation. Que faire des criminels islamistes radicalisés, que ce soit en prison ou dans la vie courante ? Que va-t-on faire des djihadistes de retour de Syrie ? De quelle manière notre société peut-elle s'en protéger, comment peut-elle éliminer le danger que ces derniers représentent ? La sénatrice Nicole Beluget indiquait qu'elle ne croyait pas en la déradicalisation, ce que je suis particulièrement enclin à croire. Si une personne est capable de vouloir tuer d'autres personnes, de commettre des attentats par idéologie musulmane (ou islamique), il n'y a rien qui pourra les faire démordre. Cetains commentateurs autour d'elle indiquaient qu'il fallait au moins y croire. Mais ces personnes radicalisées sont perdues, irrécupérables. Notre seule chance ; les parquer en prison jusqu'a la fin de leur vie.

 

Le parallèle avec l'exemple carcéral des Etats-Unis est particulièrement intéressant. Des prisons hautement sécurisées où tout contact entre les prisonniers et leurs gardiens est impossible afin de protéger les surveillants de prison. Des condamnations à des peines se comptant en dizaines ou en centaines d'années, permettant d'éliminer à jamais la menace que ces criminels representent pour la société. Evidemment, on ne parle plus dans ce cas-là de possibles rédemptions ou de réinsertion de ces criminels. Ils ne seront pas appelés à sortir de prison mais ils y resteront toute leur vie, jusqu’à leur mort ! Mais l'exemple américain a aussi ses limites : la souffrance des prisonniers qui sont déshumanisés. La composition ethnique de la population carcérale où les noirs constituent la plus grande part des condamnés. Les conséquences terribles des eventuelles erreurs judiciaires, qui mettent des innocents en prison dans des conditions d'enfermement terribles.

 

Mais dans notre cas, on a presque l'impression que les prisons se doivent être des cinq étoiles où les prisonniers les plus dangereux, les plus radicalisés, serait des sortes de divas, des invités de marque, dont tout les désirs doivent être satisfaits. Attention, je ne dis pas que toutes les prisons sont des lieux idylliques ; bien au contraire, elles sont des endroits extrêmement dangereux pour le quidam moyen comme moi ou vous, qui pouvons nous trouver envoyer en prison pour presque rien, notamment pour un accident de la route où nous serions responsables de la mort ou des blessures de quelqu'un ! Pour nous, la prison est un endroit horrible de promiscuité. Mais pas pour les grands criminels, pour les assassins, ou pour les radicalisés qui en seront les stars, les rois de la pègre ! 

 

Il faut une réponse politique, transformer la justice pour qu'elle punisse à sa juste mesure les crimes graves. Pour que les criminels ne sortent pas au bout de quelques années, à la moitié de leur peine de prison avec les aménagements de peine. Et transformer la prison pour que ces criminels y restent enfermés à vie, jusqu'à leur mort. Sans amenagement, sans visite, sans unité de vie familiale, sans communication avec l'extérieur. Seuls pour expier leur faute, dans l'attente de l'enfer qui les attendra après leur mort.

 

(Pardon pour mes lecteurs athées ... LOL, c'est vrai que ces derniers islamistes sont persuadés qu'ils seront attendus dans leur Paradis musulman avec des dizaines de vierges !!!... alors Paradis musulman ou Enfer chrétien ? Peut-on tuer des innocents et croire rejoindre le Paradi, même musulman ?)

 

 

Saucratès


06/03/2019
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Des monstres - La noirceur de l'âme humaine (2)

 

Réflexion douze (27 mars 2012)
La question de la barbarie et son actualité ...


Un article que j'ai trouvé extrêmement intéressant d'un philosophe et sociologue allemand, Jan Philipp Reemtsma, publié dans le journal Le Monde, intitulé «Les racines de la violence : réflexion sur les mécanismes de la barbarie».

http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/03/24/les-racines-de-la-violence_1675170_3232.html

 

Article à lire ! Selon lui, les faits de barbarie que l'on observe encore régulièrement dans le monde, où qui ont pu être observés par le passé, notamment au cours de l'atrocité nazie, ne sont que le fait des hommes ordinaires, et non pas de monstres ou de sadiques.  Questionnement que j'ai déjà abordé par le passé, en m'interrogeant pour ma part sur la nature humaine pervertie. Pour lui, les racines de la violence existe dans chacune de nos sociétés, et il est selon lui merveilleux que la violence ne l'ait jamais emportée sur les forces du vivre ensemble.

 

«... Ce qui devrait au contraire nous étonner, c'est pourquoi nous n'en sommes pas restés à ce stade ; pourquoi jusqu'à aujourd'hui, la violence n'a pas eu le dernier mot dans l'histoire. Rappelons que Theodor Adorno ou Thomas Mann par exemple - au cours des années 1944-1945 - ont cru qu'il y aurait d'autre avenir que la poursuite de la barbarie.»

 

Selon Reemtsma également «aucune culture n'est violente ou non violente. Partout l'on retrouve une classifiation assez simple. La violence est prohibée, imposée ou autorisée.» Il n'y aurait pas ainsi selon lui de civilisation ou de culture supérieure à d'autres, contrairement à ce qu'a pu penser certain ministre de l'intérieur ou président de la république ! On peut peut-être selon penser que des civilisations ont connu un certain niveau d'endiguement de la violence sur les autres, par rapport à d'autres cultures ou civilisations, endiguement qui est capable pour l'instant de résister et de limiter les faits de violence à certaines situations, à certaines personnes malades mentalement, à certaines personnes déséquilibrées socialement ... Jusqu'aux prochains évènements qui feront exploser les conventions sociales, telle une guerre ou une apocalypse.

 

C'est ce que Reemtsma écrit à la fin de cet article lorsqu'il dit : «Pour ce qui est de la conscience de soi, il s'agit de se rendre compte que la restriction de la violence par l'interaction, par le contrôle des institutions et la limitation des moyens dont dispose le monopole d'Etat sur la violence a probablement représenté le plus grand progrès de l'histoire de l'humanité en termes de civilisation. Nous devons nous y tenir.

 

A ce composé de peur et de conscience de soi s'ajoute la compréhension des mécanismes susceptibles de plonger en un tour de main une société moderne dans un état de barbarie extrême, ainsi qu'une sensibilité aux conséquences que peuvent entraîner certains débats comme ceux qui prétendent relégitimer la torture.»

 

Clairement, je partage la même croyance. Que, même dans nos sociétés policées, la barbarie n'est jamais loin. Que seul le vernis de la respectabilité empêche les personnes de basculer dans la haine et dans la violence. Et je ne parle pas des quelques cas isolés de fous qui tueraient ou violeraient au hasard, comme l'islamiste de Toulouse. Non, je parle d'une bascule d'une majorité d'hommes ou de femmes dans la haine, le meurtre et les massacres, pour des différences de couleur de peau, de religion, ou de richesse ...

 

Ce à quoi conduisent, même en France, les discours révolutionnaires de certains leaders politistes, d'extrême droite ou d'extrême gauche ... Ou ce que l'on observe en Syrie, où une partie de la population dans certaines villes est victime de la répression d'un pouvoir aux abois ... et où même les médecins et les infirmiers torturent les victimes pour les faire avouer ou juste pour le plaisir, rompant en cela les préceptes les plus sacrés de la médecine et le serment d'Hypocrate. 

 

L'horreur et la barbarie ne sont jamais loin dans la nature de l'homme : aujourd'hui en Syrie, hier en Iran, en Tchétchénie, il y a une décennie au Rwanda, il y a un peu plus d'un demi-siècle en Europe dans la folie nazie ... Et cela fait froid dans le dos de penser que demain peut-être votre voisin sera votre bourreau ou celui de vos enfants !

 

A côté de cela, il y a parfois un peu d'espoir, comme cet acquittement demandé par l'avocat général et accordé par les jurés de la cour d'assise du Nord. Alexandra Guillemin a été acquittée du meurtre de son mari, qui la battait si régulièrement et qu'elle a tué, en juin 2009, alors qu'il était en rage parce qu'elle voulait le quitter.

 

Il faut lire ces quelques mots terminant la plaidoirie de Luc Frémiot, avocat général lors de son procès : «De quoi êtes-vous responsable, Alexandra Guillemin ? Quelle serait la crédibilité, la légitimité de l'avocat de la société qui viendrait vous demander la condamnation d'une accusée, s'il oubliait que la société n'a pas su la protéger ? Alors, je vais parler de légitime défense. Est-ce qu'au moment des faits, Alexandra Guillemin a pu penser qu'elle était en danger de mort ? Est-ce qu'en fonction de tout ce qu'elle a vécu, subi, elle a pu imaginer que ce soir-là, Marcelino allait la tuer ? Mais bien sûr ! Cela fait des années que ça dure. Alexandra a toujours été seule. Aujourd'hui, je ne veux pas la laisser seule. C'est l'avocat de la société qui vous le dit : vous n'avez rien à faire dans une cour d'assises, madame. Acquittez-la !»

http://www.lemonde.fr/societe/article/2012/03/24/femmes-battues-l-indifference-en-proces-aux-assises-du-nord_1675049_3224.html

 

C'est magnifique !

 

 

Réflexion onze (8 août 2011)
Suicide du plus ancien prisonnier de France ... Faut-il s'en réjouir ?


Pierre-Just Marny, un antillais, âgé de 68 ans, en détention depuis 1963, soit depuis quarante-huit ans, s'est suicidé ce week-end dans sa cellule, aux Antilles où il avait été transféré en 2008. Il avait été condamné à la réclusion à perpétuité pour meurtres en 1969 (échappant vraisemblalement de peu à la peine capitale), après l'attaque d'un taxi ayant fait trois morts, dont un enfant de trois ans, et quatre blessés.

http://www.lemonde.fr/societe/article/2011/08/07/le-plus-ancien-prisonnier-de-france-se-suicide-en-cellule_1557128_3224.html

 

Je suis désolé mais je ne trouve pas injuste ce qui lui est arrivé. Certes, il était jeune lorsqu'il commit ces meurtres, à peine âgé de 20 ans, et il aura passé sa vie dans des prisons, dans des cellules, dans des unités psychiatriques pour malades dangereux ... Il n'aura rien connu de la vie, mais il aura vécu cependant plus longtemps que les personnes qu'il tua ce jour-là, il y a quarante-huit ans ... et notamment que cet enfant alors âgé de 3 ans, qui aurait eu une cinquantaine d'années aujourd'hui ...

 

Marny n'eut que justice. Et il est terrible de penser qu'il ne s'est pas suicidé par culpabilité pour les meurtres qu'il commit et les vies qu'il ôtat, mais par apitoiement sur son propre sort personnel, parce qu'il venait d'avoir 68 ans la veille ...

Cette histoire nous souligne aussi l'intérêt d'avoir fait disparaître la peine de mort, dès lors que ces personnes sont effectivement maintenues en prison pendant des décennies, jusqu'à leur mort ... Au lieu d'être exécuté immédiatement, cet homme aura vécu 48 ans en prison à repenser à son crime, ou peut-être à s'en vanter ...

 

Ce qui est sûr, n'en déplaise aux antillais qui manifestent de manière déplacée leur problème racial en contestant la longueur de sa peine, c'est qu'en restant enfermé, Marny n'aura tué personne d'autre. On ne saura simplement jamais combien de vies auront été épargnées grâce au maintien en prison de cet assassin ... zéro ou des dizaines ... Combien de vies auraient été épargnées si Bodein, dit Pierrot le fou, ou quelques autres assassins, avaient également été maintenus indéfiniment en prison, si la justice leur avait appliqué une peine suffisante, à la mesure de leur crime et de leur dangerosité, si la justice avait convenablement appliqué la peine prononcée ?

 

Alors NON, je ne trouve pas injuste que Pierre-Just Marny ait passé quarante-huit ans en prison ou qu'il y soit mort ... Je trouve cela simplement juste et normal ... Même si pour suivre Foucault, l'enfermement de ses fous n'ait peut-être pas la meilleure chose pour une société ...

 

Il faut lire par contre la manière dont les journaux antillais rendent compte de l'évènement ... De manière inappropriée pourrait-on dire ... A lire notamment le sondage à peine orienté qui est proposé aux lecteurs du journal France-Antilles : le lecteur a le choix entre quatre items : 1.

 

 

 

 

 

Réflexion dix (13 octobre 2010)
Essai d'introspection


Un ami contradicteur (inconnu), m'a accusé d'avoir une position populiste et honteuse sur la prison et les condamnations pénales. Peut-on défendre la peine de mort dans certaines situations, peut-on estimer anormal de voir sortir d'anciens condamnés pour des affaires de meurtre ou de viol, qui repassent à l'acte et retuent et (ou) reviolent ?

D'une façon générale, je trouve que la prison est un monde terrible et que c'est une malédiction d'y arriver. Les raisons qui peuvent nous conduire en prison, nous citoyens lambda plus ou moins innoccents, sont relativement nombreuses. Il y a d'abord le risque d'accidents routiers ; au volant d'une automobile, la probabilité de tuer non intentionnellement une personne est relativement élevée, piéton, autre automobiliste ou motard, même en faisant extrêmement attention. Il y a ensuite toute une série de raisons économiques, liées au travail, à la famille (pensions non payées, non présentation d'enfants ...), de plaintes diverses mais infondées (pour agressions sexuelles par exemple) ... et à ce niveau, je comprends parfaitement la position de mon contradicteur. Lorsqu'il pense suicide en prison, je pense à toutes ces personnes qui n'auraiet rien à faire en prison et qui se trouve condronter à la confiscation de leur liberté, et surtout à la violence aveugle de cet autre monde, d'un monde où se trouvent regrouper tout ce que la société a rejeté.

Car c'est cela l'horreur de la prison ; voir regrouper ce que la société a de pire dans quelques murs, des assassins et des violeurs mélangés à des gens normaux, comme nous. C'est ce qui me sépare de mon contradicteur. Quelle position doit prendre la société à l'encontre des pires criminels ? Selon moi, chacun d'entre nous avons le choix de tuer ou de ne pas tuer, de violer ou de ne pas violer, de voler ou de ne pas voler (avec violence), d'agresser ou de ne pas agresser ...

Même si plus on avance dans cette liste, plus l'opinion que l'on peut avoir peut être soumise à interprétation (vol avec violence ou sans violence ... un vol est un vol avec ou sans), plus on peut se sentir facilement concerner et donc plus le choix est contestable (on peut parfois passer très près de l'obligation de se battre, de l'envie de frapper quelque vis-à-vis dans une situation d'énervement ...) ...

Je reste intimement persuadé que chacun d'entre nous avons ce choix, et que l'humanité c'est d'arriver à dissocier le passage à l'acte du fantasme, du désir, de l'envie de passer à l'acte. Etre humain, ou rester humain, c'est résister à l'appel de la violence, de l'animalité, de la transgression des règles ... Le criminel, c'est celui qui a enfreint ces règles, qui a plongé du côté de l'inhumanité, plus ou moins longuement, plus ou moins fréquement.

Que doit faire la société dans cette situation ? Laisser sortir des criminels qui ont tué ou violé après quelques années de prison, c'est un pari que je trouve extrêmement dangereux, mortellement dangereux, pris par quelques juges des libertés mais que des citoyens lambda, innoccents, courent à leur place. La peine de mort semble à mon contradicteur une condamnation indéfendable ; pas à moi dans certains cas de meurtres extrêmement graves et choquants.

Selon moi, nous faisons tous les deux un choix (différent). Mon contradicteur et les opposants à la peine de mort partent du principe que la mort de quelques passants innocents, victimes de condamnés récidivistes, est un prix nécessaire et acceptable pour réinsérer des anciens condamnés ... De mon côté, ces morts innocentes me semblent un prix excessif à payer, et l'exécution de quelques innocents (ou le maintien en prison à vie de prisonniers réadaptables) me semblent un prix acceptable pour sauver ces quelques vies de passants (et de passantes) innocent(e)s. Divergence d'opinions et de valeurs. Mais cela fait-il de moi un populiste ?

Tout dépend de la valeur que l'on accorde à la vie de tel ou tel innocent, selon qu'il soit suspect ou simple passant. Tout dépend également du nombre de victimes. Enfin, tout dépend si on accepte que ce soit la société qui puisse être responsable de telles erreurs, ou si on refuse cette possibilité et si du coup on décide que ce seront des assassins pervers ou violeurs qui seront responsables de ces morts innocentes. Il est néanmoins à noter que dans cette perspective, j'ai accepté l'idée que la peine de mort pourrait frapper des victimes innocentes. A l'inverse, il resterait alors à me démontrer que la vie d'assassins et de violeurs vaudraient plus que celles des victimes innocentes de certains d'entre eux que leur exécution aurait pu économiser !

Evidemment, ce débat a déjà eu lieu par le passé, par de bien plus illustres et compétents avocats que moi. Je ne suis par ailleurs pas bien placé pour en discuter, n'ayant jamais eu à souffrir des agissements de tels assassins, meurtriers ou violeurs ... Que dirais-je si cela m'arrivait ? Il demeure l'aberration des peines de prison qui suppléent désormais à la peine capitale. Le fait que condamner un meurtrier à la prison à perpétuité ne suffise pas à l'envoyer en prison suffisamment longuement. Qu'il faille désormais adjoindre à leur condamnation une peine incompressible. Avec le risque que dans quelques années, ces personnes sortiront malgré tout après quelques années à peine d'emprisonnement ... J'ai connu des délinquants en col blanc, ayant simplement volé l'état, en détournant des billets qui devaient être détruits, sans aucune violence si ce n'est contre l'état, subir une plus longue peine d'emprisonnement (sept ans sans aucune réduction de peine) que de nombreux violeurs ... Conclusion, il vaut mieux violer que voler l'état ...

Un débat sans conclusion. Du même avis que mon contradicteur, on ne peut défendre la peine de mort ... Mais comment faire en sorte que la société nous protège de ces pires assassins, meurtriers, délinquants, violeurs ... de tous ceux qui choisissent de ne pas en respecter les règles ???

 


Réflexion neuf (12 septembre 2010)
Un nouveau meurtre d'une jogueuse à Marcq-en-Baroeul


Une nouvelle fois, un violeur ayant bénéficié d'une décision de mise en liberté conditionnelle est le meurtrier présumé d'une jeune femme violée et assassinée dans une ville des alentours de Lille, à Marcq-en-Baroeul. Natacha Mouguel, cadre dans le secteur de la grande distribution, âgée de 29 ans, a été attaquée et enlevée dimanche dernier alors qu'elle effectuait son jogging vers 19 heures 30 dans un parc de Marq-en-Baroeul. L'alerte a été donnée par son ami ne la voyant pas rentrer.

L'homme, âgé de 39 ans,  chauffeur-livreur travaillant pour les Restos du Coeur, avait été condamné en février 2006 par les assises des Hauts-de-Seine à dix ans de prison pour le viol d'une joggeuse sous la menace d'une arme deux ans plus tôt à Suresnes. Après avoir passé cinq années en prison, il avait bénéficié d'une remise en liberté conditionnelle en septembre 2009. Il a avoué le viol et l'assassinat de Natacha Mouguel.
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/societe/20100908.FAP7927/le-meurtrier-presume-de-la-joggeuse-de-marcq-en-baroeul-mis-en-examen-et-ecroue.html
http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5ha3FZxIUW2kAl53D1BXNytv4D0Tw
http://www.letelegramme.com/ig/generales/france-monde/france/marcq-en-baroeul-59-un-meurtre-repose-la-question-de-la-recidive-08-09-2010-1042278.php

Les proches de la victime ont lancé un site internet intitulé www.plusjamaisca.com. Il est incompréhensible et inacceptable que la justice continue de libérer des assassins et des violeurs alors que la moitié à peine de leur peine est écoulée. Il est déjà incompréhensible que ce monstre ait pu n'être condamné qu'à dix ans de prison pour un viol sous la menace d'une arme ; encore plus invraisemblable qu'il ait pu être libéré trois ans à peine après son procès. Je n'ose imaginer la peur de sa victime lorsqu'elle a appris la libération de son violeur, ses cauchemars ... si jamais elle l'a su ... si la justice a osé l'informer de la libération de son violeur.

La justice est devenue folle. Y a-t-il même des êtres humains, dotés de conscience, au sein de l'appareil judiciaire ? On n'en a pas l'impression. Cette histoire rappelle l'histoire tragique du meutre de Marie Christine Hodeau, âgée de 42 ans, assassinée et violentée en septembre 2009 dans l'Essonne, en France, alors qu'elle faisait un jogging à Oncy-sur-Ecole. Son assassin présumé était Manuel da Cruz, âgé de 47 ans, un violeur multi-récidiviste. Face à une justice à ce point aveugle et privée de morale, face à ces monstres sanguinaires, à ces violeurs et à ces assassins, je suis partisan de réclamer le rétablissement de la peine de mort, ou l'application de réelles peines de prison, de 50 ans, incompressibles ... afin que ces monstres soient définitivement exclus de la société ... ou exécutés.


 

Réflexion huit (10 septembre 2010)
Les monstres d'Aix-en-Provence et le cas Patrick Henry


Les monstres trop normaux d'Aix-en-Provence (Jean-Pierre Planqueel, Frank Julien, Arnaud Frapech, Aurélie Piteux et Barbara Jean-Louis) ont été condamnés à des peines de prison s'étalant de onze à dix-neuf années de prison, échappant à une condamnation à perpétuité et à une période de sûreté de 22 ans. En clair, cela signifie qu'ils feront à peu près la moitié de leur peine par le jeu des réductions de peine, et que certains de ces monstres sortiront de prison dans une ou deux années, du fait de la durée de la détention préventive déjà réalisée.

Ces évènements me ramènent à une autre histoire bien plus ancienne, celle du meurtre du petit Philippe Bertrand, âgé de huit ans, en janvier-février 1976, par le meurtrier Patrick Henry (pour une histoire de demande de rançon). Celui-ci sera arrêté et confondu le 17 février 1976 (cf. l'affaire Patrick Henry). Grâce à une plaidoirie d'anthologie de l'avocat et futur garde des sceaux Robert Badinter, Patrick Henry échappera en 1977 à l'exécution capitale (à la guillotine) pour se voir condamner à une peine de prison à perpétuité. Considéré comme un prisonnier modèle, il sera libéré conditionnellement le 15 mai 2001, soit après simplement 25 années d'emprisonnement. Il demandait depuis de nombreuses années sa libération conditionnelle. Il sera réarrêté en Espagne en 2002 pour possession de drogue (10 kilogrammes) en 2002 et condamné en 2003 à une nouvelle peine de quatre années de prison (se rajoutant à la révocation de sa liberté conditionnelle). Patrick Henry est aujourd'hui âgé de 57 ans, et je ne serais pas rassuré de le savoir en liberté et dans la capacité d'approcher un de mes enfants ...

A quoi cela sert-il de condamner des personnes à la perpétuité s'ils sortent malgré tout de prison quelques années plus tard ? Ce genre de monstres sont-ils susceptibles de s'amender ? Robert Badinter ne regrette-t-il jamais d'avoir permis à Patrick Henry d'avoir échappé à la peine de mort et de l'avoir ensuite abolie ? Robert Badinter ne ressent-il jamais de culpabilité lorsqu'il entend parler de ces meurtriers et de ces violeurs multi-récidivistes (Manuel da Cruz, Pierre Bodein dit Pierrot le Fou, Francis Evrard ...), qui violent, tuent, font quelques années de prison, ressortent et reviolent et retuent d'autres enfants ou d'autres femmes ? ... Et parfois recommencent encore et encore ...

Pourquoi la justice et la société devraient-elles faire preuve d'humanité envers des personnes qui sont incapables de faire preuve de la moindre humanité à l'égard de leurs concitoyens et concitoyennes ?


Réflexion sept (30 août 2010)
Les monstres d'Aix-en-Provence


Ces jours-ci s'ouvre devant la cour d'assises d'Aix-en-Provence le procès des assassins de William Modolo, un jeune d'une vingtaine d'années, violé, torturé puis assassiné par lapidation par un groupe de six marginaux dans cette même ville d'Aix-en-Provence, il y a quatre ans, en mai 2006.
http://www.laprovence.com/article/region/assises-daix-le-proces-dune-barbarie-collective
http://www.europe1.fr/Faits-divers/Les-tortionnaires-de-William-aux-assises-259928/
http://www.laprovence.com/article/region/proces-de-lhorreur-le-combat-dune-mere

Des monstres, des barbares ? Des êtres sans aucune moralité, des bêtes ? Les mots manquent pour décrire ce que l'on peut penser de ces six individus, comme les mots manquent pour décrire ce qu'ils ont fait à ce jeune homme, William Modolo ... Les six présumés-innocents/coupables, suspectés de cet assassinat sont : Jean-Pierre Planqueel (le leader du groupe dans l'acharnement à l'égard de William Modolo), Frank Julien, Arnaud Frapech, Aurélie Piteux, Barbara Jean-Louis (jeune assistante d'une garderie de Gardanne, qui se dénoncera d'elle-même à la gendarmerie le jour même où le corps de William Modolo sera découvert) et Lucien Boursier (dit papy).

Ces six monstres encourent des peines de prison à perpétuité pour des faits qualifiés par la justice de viols aggravés, d'actes de tortures, de barbarie et d'assassinat.


Saucratès


Note précédente sur le même sujet :
https://saucrates.blog4ever.com/blog/lire-article-447196-2078730-des_monstres___la_noirceur_de_l_ame_humaine__1_.html


13/01/2011
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Des monstres - La noirceur de l'âme humaine (1)

Réflexion six (4 novembre 2009)
Naît-on 'monstre' ou choisit-on de devenir un 'monstre' ?


Connaissance me posait une question intéressante. Il m'interrogeait pour savoir sur ce que serait ma position si moi-même était un de ses 'monstres', si j'étais né 'monstre' ? Serais-je dans ce cas toujours partisan de la peine de mort à mon encontre ? Mais la question est avant tout de savoir si on naît effectivement monstre, si on le devient à notre corps défendant, sans que l'on puisse avoir de libre-arbitre, si c'est une forme de maladie, de tarre ... ou si au contraire, on choisit de devenir un 'monstre', s'il s'agit d'un choix conscient, d'un choix volontaire, d'une décision individuel ... Et, dans ce dernier cas, la société ne doit pas seulement se protéger de ses personnes en les considérant comme non responsables de leurs actes, mais elle doit au contraire les châtier à la mesure de leur crime.

Je suis persuadé que ces 'monstres', Fourniret, Pierrot le fou, Evrard, Cruz ... ont choisi volontairement et consciemment de laisser libre court à leurs pires instincts, pulsions, dépravations ... Il ne me semblerait pas impossible d'affirmer qu'une majorité des hommes de cette planète ont des pulsions ou des fantasmes sexuels, plus ou moins incorrectes, au regard des normes sociétales, pas forcément sur les petits garçons, mais plus certainement à l'égard des femmes qu'ils connaissent ou rencontrent. Et pourtant, l'immense majorité des hommes de cette planète ne donnent jamais libre court à leurs fantasmes ou pulsions sexuels, qui demeurent à l'état de simples envies, d'idées répugnantes ou de probabilités improbables.

Ce n'est que face à de tels évènements, face à la possibilité de réalisation d'un tel fantasme, que tel ou tel homme saura s'il demeurera un homme civilisé ou s'il laissera place à l'animal, la bête qui sommeille peut-être encore en lui. Et les guerres nous apprennent que placés dans de telles situations, devant la disparition des lois sociales, avec des armes dans les mains comme à l'époque néanderthale, face à des femmes considérées comme des ennemis, comme le ventre féminin des ennemis, de nombreux hommes se transforment en 'monstres', dès lors qu'ils croient qu'ils ne seront pas découverts ni jugés. Les guerres récentes ou anciennes sont pleines de ces épisodes, de ces actes immoraux à l'égard des femmes adverses ... C'est le propre de la guerre ; faire basculer des hommes dans de telles circonstances, où leurs pires instincts se réveillent.

Mais toujours, ces hommes ont un choix de demeurer humain ou de se comporter comme des bêtes. Ils ne sont pas plus malades que ces 'monstres' que notre justice juge parfois. Ils ne sont pas plus malades que les autres hommes, ceux que l'on appelle parfois 'justes', ou ceux qui demeurent simplement des 'hommes', sans se laisser dominer par leurs fantasmes, leurs pulsions, leurs désirs sexuels ... Les autres, ces 'monstres', ne sont pas vraiment différents de nous ? On ne naît pas 'monstre'. Ils ne sont pas nés 'monstres' contre leur volonté ... Ils ont simplement au contraire choisi de ne pas combattre leurs pires instincts et de se soumettre et de profiter de leurs pulsions ...

Est-on ou non responsable de ses pulsions et surtout de ses passages à l'acte ? N'est-ce pas trop simple de se réfugier derrière la maladie. Le primate et la brute sommeillent en tant de nous, près à se réveiller dès lors que le vernis craque, que les lois de la société se délitent à la faveur d'une guerre, que le risque d'être pris et jugé diminue ... Tant d'entre nous se laisseraient si facilement tenter par les actes que ces monstres s'autorisent si le risque d'être pris n'existait pas ... Sommes-nous tous malades, nous les hommes, ou au contraire ces monstres ne sont-ils pas tout simplement pas plus malades que nous, seulement plus incapables de maîtriser leurs pulsions ?

C'est la morale qui sert de protection, de rempart face à la monstruosité, face aux pulsions, face aux passages à l'acte, face à nos pires instincts C'est la morale et notre éducation d'être humain, d'être civilisé, d'homme ... Dans nos sociétés occidentales, les pulsions et les violences ne sont pas véhiculées par les religions officielles ni par la société, même si elles s'apprennent aux marges de nos sociétés, dans les zones de non-droit et de non-éducation. C'est notre morale et notre éducation qui devraient nous interdire le viol de personnes physiquement moins forte que nous, que ce soit en raison de notre âge, de notre force ou de notre nombre. C'est la morale et notre éducation qui devraient nous interdire les violences et le meurtre. C'est la morale et notre éducation qui devraient nous interdire les attentats suicide et les attentats terroristes, qui dispensent la mort sans compter. Mais face à la monstruosité, face au meurtre, face au viol d'êtres faibles et sans protection, la morale et notre éducation nous interdisent de demander la mort, et ceci est peut-être une faute de notre organisation sociale, d'être incapable de répondre par la seule action qui serait compréhensible par de tels êtres 'monstrueux'.

Et en appeler à la justice privée, à la loi du Talion dispensées par nous-mêmes, qui sommes justement trop policés, trop bien éduqués pour agir dans le cadre de la violence, n'est-ce pas aberrant et invraisemblable ? Dans la nature, les loups ne craignent pas la révolte des moutons, ni les lions et les chacals celle des antilopes. Les faibles ont toujours peur des 'monstres', des violents, des forts. La société et la loi ont justement été fondées dans cette optique ; l'instrumentalisation de la violence dans le cadre de la loi, pour défendre les plus faibles des plus forts ... à moins que ce ne soit le contraire ... pour instrumentaliser, pour rendre légitime, la force et la domination des forts sur la masse des faibles ...


Réflexion cinq (30 octobre 2009)
Quelle justice possible pour le petit Enis et sa famille, face au violeur (présumé !) Francis Evrard ?

Les évènements s'étaient déroulés à Roubaix, au mois d'août 2007. Francis Evrard, âgé de 61 ans à l'époque des faits, un âge où tout homme normalement constitué devrait se comporter comme un grand-père, surtout à l'égard d'un enfant de 5 ans comme le petit Enis ... Mais Francis Evrard avait déjà été condamné à trois reprises depuis 1975 pour des attentats à la pudeur et des viols sur mineurs. Il avait été libéré le 2 juillet 2007 de la prison de Caen après avoir purgé 20 ans de détention au titre de sa dernière peine. Il a enlevé Enis le 15 août suivant lors d'une braderie à Roubaix pour l'emmener dans un garage fermé de la ville où il est accusé de lui avoir fait subir des violences sexuelles.

Certains, dont Francis Evrard et son avocat, mettent en cause l'administration pénitentiaire pour ne pas l'avoir suivi psychologiquement à la suite de sa libération et l'avoir abandonné face à ses 'pulsions' pédophiles. Mais que peut la justice ou l'administration pénitentiaire face à un monstre tel Francis Evrard, qui se fait prescrire du Viagra à sa sortie de prison ! 

Francis Evrard encourt désormais la réclusion criminelle à perpétuité. Mais que signifie cette peine face à une telle dépravation ? Face à de tels monstres, la réponse policée et 'humaine' de la société occidentale bien-pensante arrive face un mur confrontée à ces contradictions. Face à des monstres qui ne respectent aucune loi et aucun interdit, qui tuent et violent impunément femmes et enfants pour satisfaire leurs plus bas instincts, leurs plus basses pulsions, leurs plus bas plaisirs immédiats, la justice modérée et humaine n'apporte plus aucune réponse censée. Ces monstres se sentent encouragés à agir de la sorte par une société permissive.

Quelle réponse peut être apportée par une démocratie censée défendre ses membres face au comportement de tels monstres ? L'enfermement à vie définitif des plus dangereux criminels et l'élimination physique de ces monstres me semblent la seule réponse possible, comme c'est le cas aux Etats-Unis. Ce serait en tout cas la seule réponse que des monstres tels Francis Evrard, Manuel da Cruz, Pierre Bodein, parmi quelques autres meurtriers violeurs ou pédophiles, pourraient entendre et comprendre. Je me demande ce qu'en pense, non pas Anna dont je connais la position très laxiste (la faute à la société et non pas à ces braves gens), mais le père du petit Enis, qui comme je l'aurais fait dans la même situation, a menacé au cours du procès de tuer lui-même le violeur (présumé) de son enfant lorsque celui-ci a proclamé que le petit Enis n'avait subi aucun préjudice physique.

C'est la question que devraient aborder les parlementaires français en proposant de rétablir la peine de mort en France à l'encontre des pires de ces meurtriers récidivistes.
http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/10/29/evrard-predateur-incurable-selon-les-experts_1260449_3224.html

(Nota. Le pire est peut-être de penser que si le père du pétit Enis se faisait justice lui-même, en tuant le violeur présumé de son enfant, Francis Evrard, qu'il ait été condamné ou non par la justice française, il serait poursuivi pour assassinat, condamné et jeté en prison, malgré le fait qu'il pourrait peut-être par son geste sauver ultérieurement les prochaines victimes de Francis Evrard ... de même que Marie Christine Hodeau serait aujourd'hui probablement encore en vie si Manuel da Cruz ou Pierre Bodein avit été abattu par un des proches de ses précédentes victimes. L'impunité dont bénéficient les détraqués et les gansters en France pourrait ainsi pousser leurs victimes ou leurs proches à se faire justice eux-mêmes. De la même manière, je trouve qu'il est aberrant qu'une victime comme le commerçant René Dahan, âgé de 58 ans, soit poursuivi pour assassinat devant une cour d'assise pour la mort d'un cambrioleur, qui l'avait, lui et sa femme, agressé en 2006 chez lui à Nogent-sur-Marne. La loi du Talion devrait fonder la justice humaine.)


Réflexion quatre (1er octobre 2009)
Nouveau meurtre d'une femme dans l'Essonne attribué à un condamné récemment libéré précédemment condamné pour viol et séquestration ...


Elle s'appelait Marie Christine Hodeau. Elle était âgée de 42 ans. On connaît peu de choses d'elle. Mais elle a été assassinée et violentée lundi dernier, dans l'Essonne, en France. Elle était partie courir à Oncy-sur-Ecole. Avant de mourir, elle a pu appeler la gendarmerie du coffre de la voiture où son ravisseur l'avait jetée. Son assassin présumé serait Manuel da Cruz, âgé de 47 ans, marié, père de quatre enfants, qui a reconnu les faits et a conduit les enquêteurs jusqu'au lieu où le corps de Marie Christine Houdeau a été retrouvé, enfoui dans un trou, recouvert de branchages.
http://www.closermag.fr/actualite/view/142153/Histoires-Vecues/Dernieres-News/Enlevement-et-meurtre-de-la-joggeuse-le-suspect-a-avoue
http://fr.news.yahoo.com/63/20091001/tfr-polmique-aprs-le-meurtre-de-marie-ch-019dcf9.html
http://www.lepost.fr/article/2009/09/30/1719632_l-adn-de-marie-christine-hodeau-retrouve-sur-le-suspect.html
http://www.lepost.fr/article/2009/10/01/1720869_les-dernieres-paroles-de-marie-christine.html#xtor=AL-277
http://fr.news.yahoo.com/63/20091001/tfr-meurtre-de-marie-christine-le-suspec-019dcf9.html
http://www.rmc.fr/edito/info/90751/marie-christine-hodeau-aurait-ete-enlevee-deux-fois/

Ce terrible assassinat remet d'abord en lumière le problème de la récidive par des délinquants sexuels et par les malades mentaux. Manuel da Cruz, qui a finalement reconnu les faits confronté aux traces ADN de sa victime sous ses ongles, même s'il demeure néanmoins présumé innocent jusqu'à sa condamnation, avait été condamné en 2000 à onze ans d'emprisonnement pour sequestration et viol sur la personne d'une mineure. Il avait bénéficié d'une libération anticipée en 2007. Il est aujourd'hui soupçonné d'une nouvelle agression sexuelle et d'assassinat, et peut-être de plusieurs autres (dont celui de Caroline Marcel, une attachée commerciale de 45 ans, retrouvée étranglée à Olivet, dans le Loiret, le 22 juin 2008 alors qu’elle faisait aussi son jogging).

Mais cet assassinat met également en question les durées d'emprisonnement auxquels les délinquants sexuels sont condamnés, mais ceci est encore plus agravé par la politique de réduction de peine et de sortie anticipée de prison appliquée par la justice française. Comment une personne aussi dangereuse qu'un violeur ayant séquestré une mineure peut-il n'être condamné qu'à onze d'emprisonnement, et peut-il bénéficier de mesures de libération conditionnelle anticipée au bout d'à peine six ou sept ans ? En tout cas, Marie Christine Hodeau et peut-être Caroline Marcel ont fait les frais de l'aveuglement de la justice française et des juges d'application des peines, qui ont libéré un violeur et un assassin, qui toutefois, au lieu de s'attaquer à ceux qui ont fait l'erreur de le libérer, s'est attaqué à d'innocentes passantes sur lesquelles il a déchaîné ses fantasmes.

Le pire, c'est néanmoins d'imaginer que malgré ce ou ces meurtres, ces viols successifs, cet individu, s'il est condamné, sera néanmoins de nouveau dehors dans quelques années, à peine âgé d'une cinquantaine d'années, prêt à recommencer à s'attaquer aux personnes de sexe féminin ou sans défense (comme des enfants) qui passeront à sa portée.

Seule la peine de mort serait à même de répondre au problème que pose cet individu et ses congénères assassins et violeurs. Ou à défaut de la peine de mort, abolie en France, il faudrait des peines d'emprisonnement susceptibles de protéger la société des agissements de ces monstres, par exemple quelques centaines d'années de prisons comme aux Etats-Unis !



Réflexion trois (23 août 2009)
Les prisons françaises ...


Vive Anna ! Il est des lectures instructives, que ce soit en bien ou en mal. Je pourrais donner des centaines d'exemples de lectures instructives en bien, de Marcel Proust à Claude Levy-Strauss, en passant par René Barjavel, Patrick Modiano ou le journal Le Monde. A l'inverse, la lecture du blog d'Anna fait partie des lectures instructives en mal, de ces lectures qui vous donnent immédiatement envie de réagir devant l'idiotie des idées développées.

Selon Anna, la plus grande partie des prisonniers dans les prisons françaises ne devraient pas y être, seraient tout aussi bien dehors s'il ne s'agissait de l'aveuglement d'une multitude silencieuse de moutons français ... Heureuse démonstration d'une idéologie pernicieuse, qui ont souvent conduit la blogueuse Anna à cautionner certaines dérives comme des agressions à l'encontre des forces de l'ordre ... Elle exclut à peine de sa grande mesure de clémence les prisonniers coupables d'assassinat ... mais vraisemblablement pas les assassins de flics ...

Nos prisons seraient remplies d'innocents ?
- Les voleurs, ceux qui fracturent les portes de maison pour y voler vos économies, vos bijoux, vos matériels hifi, vos ordinateurs, vos tableaux, n'auraient donc rien à faire derrière des murs de prisons ?
- Les violeurs d'enfant ou de femme, ceux qui détruisent à jamais les vies de leurs victimes, n'auraient donc rien non plus à y faire ?
- Les adeptes de la violence, les agresseurs qui, pour un oui ou un non, passent à tabac ou menacent de mort vous ou moi devraient donc être dehors, pour continuer de nous terroriser ?
- Les chauffards meurtriers, roulant en état d'ébriété, en grand excès de vitesse, ou méprisant la vie des autres devraient-ils également être dehors ? Je pense notamment à tous ceux, en fuite ou condamnés, ayant écrasé des piétons parce qu'ils ne connaissaient même pas leur code de la route et ignoraient que les piétons ont également le droit de pénétrer dans le domaine des voitures sans être tués.
- Les milliers d'assassins, qui tels Youssouf Fofana et les membres du groupe des barbares, tuent par sadisme, haine, ou connerie, devraient-ils aussi être dehors ?

Contrairement à Anna, je m'en fous que des connards, meurtriers, voleurs, violeurs, chauffards ou autres, se suicident en prison. Ce qui serait terrible, c'est que ces suicidés aient été innocents des crimes pour lesquels ils auraient été condamnés. Mais ce ne serait pas encore une mise en accusation de l'institution prison, mais une mise en cause de la justice et de ses erreurs. Si certains condamnés se suicident en prison, ce n'est que le signe d'une institution malade de la violence de ceux qui y sont enfermés, et les libérer ne serait que généraliser cette violence dans nos rues, dans nos maisons. L'institution de la prison n'est pas condamnable en elle-même ? Il est simplement regrettable qu'il soit relativement facile de basculer dans la case prison, notamment en raison de risques professionnels, de dénonciations imaginées, ou plus facilement en tuant quelqu'un sur la route ... Et que les conditions d'emprisonnement soient souvent extrêmement dégradées et vous mettent dans la même cellule que des malades mentaux ou des détraqués sexuels.

Contrairement à Anna, je suis choqué que les durées de condamnation soient aussi courtes en droit pénal français, que la peine maximale à laquelle le pire meurtrier puisse être condamné soit de trente ans, et que même s'il est condamné à la prison à perpétuité, avec une peine de trente ans incompressible, il ne soit pas impossible qu'on le retrouve dans quelques années dehors, libéré pour bonne conduite, ou grâce aux remises de peine.

Contrairement à Anna, je serais favorable à des peines de prison de plusieurs siècles pour certains assassins et tueurs, ou certains malades mentaux ... Contrairement à Anna, je suis favorable à leur élimination à jamais de notre société, au fait qu'ils puissent être enfermés à jamais dans quelques mètres carrés, avec la certitude qu'ils ne pourront plus jamais voir la lumière du jour, un coucher de soleil ou un paysage, dès lors que par sadisme, par détraquement mental, par vice, par jouissance, par haine, par connerie, ils auraient tué. Contrairement à Anna, je serais même favorable au rétablissement de la peine de mort dans certains cas de violence atroce, comme notamment dans cette histoire du gang des barbares, que ce soit pour Youssouf Fofana ou pour ses comparses.

Evidemment, il s'agit essentiellement ici d'une volonté de vengeance de la société à l'encontre de ses meurtriers et de ses délinquants. Une société doit-elle vouloir/pouvoir se venger ? Sans parler de vengeance, il est incompréhensible que des peines aussi légères soient toujours données dans la majeure partie des crimes, et que les condamnés ne les appliquent en plus qu'à peine aux deux tiers avant d'être libérés par le jeu des remises de peine.

Est-ce gratuit et est-ce le fruit du hasard si la blogueuse Anna pond ce texte alors qu'au même moment, on apprend qu'un condamné bénéficiant d'un aménagement de peine (port d'un bracelet électronique) a été impliqué dans de multiples braquages ? Le port du bracelet électronique comme alternative à l'emprisonnement devrait être abandonné, car quelque soit la légèreté de l'infraction qui a pu être commise par le condamné, une telle peine paraîtra toujours insuffisante à sa victime et lui donnera l'impression que sa détresse n'a pas été entendue. 

... La prison comme réparation du préjudice subie par la victime ... et comme protection de la société ... Voilà ce que cette institution représente. Et il est inacceptable d'entendre quelqu'un comme Anna d'appeler à l'anarchie et de traiter les autres citoyens normaux composant la société de moutons aveugles et craintifs.


Réflexion deux (9 septembre 2008)
Ouverture du procès en appel à Colmar de Pierre Bodein dit Pierrot le fou ... Ou de l'impossibilité pour nos sociétés de juger et de se protéger des monstres tels Pierre Bodein ou Fourniret, parmi d'autres ...


Pierre Bodein repasse en jugement, après avoir fait appel de sa condamnation à la perpétuité incompressible prononcée en juillet 2007, pour le meurtre d'Hedwige Vallée, 38 ans, de la séquestration, du viol et du meurtre de Jeanne-Marie Kegelin, 10 ans, et du viol et du meurtre de Julie Scharsch, 14 ans.

Son procès s'est ouvert ce mardi 9 septembre 2008 devant un jury d'assisses, à Colmar, dans le Haut-Rhin. Durant son précédent procès, en juillet 2007, qui avait duré trois mois, Pierre Bodein n'avait cessé de clamer son innocence, malgré des preuves ADN confondantes (notamment des empreintes génétiques des victimes retrouvées dans sa voiture et sur des couteaux lui appartenant). Les meurtres dont Pierre Bodein est soupçonné avaient eu lieu en juin et juillet 2004 dans la région de Barr et d'Obernai (Bas-Rhin). Pierre Bodein était alors en liberté conditionnelle depuis trois mois, après avoir purgé quelques années de sa précédente condamnation mais évidemment pas la totalité de la peine à laquelle il avait été précédemment condamné.

Cette affaire, comme toutes les affaires de ce genre, comme par exemple l'affaire Fourniret, pose un certain nombre de problèmes, tels la monstruosité et la réponse carcérale que la société peut lui apporter (1), le problème de la récidive de la part de dangereux criminels (2), le problème de la place qui devrait être laissée à la peine de mort dans notre régime répressif pour de tels crimes (3), ou à défaut les possibilités d'élimination de la société de ces monstres (4) ... et enfin le problème de la médiatisation et du regard de l'opinion publique porté sur ce genre de procès, avec la difficile question de la présomption d'innocence (5) ... Mais Pierre Bodein mérite-t-il une telle clémence ? A-t-il laissé ce genre de droits à ces victimes ?

(1) Face à la monstruosité, que peut la justice des hommes ? Qu'est-ce qu'un monstre d'ailleurs ? Aurait-on pu tous, nous autres hommes, basculer dans la monstruosité au détour d'une rencontre ou au bout d'un chemin, dans certaines circonstances ? Ou bien est-ce notre morale personnelle qui nous en aurait préservé ... Notre morale ou notre culpabilité ? Et cette morale n'est rien d'autre que couardise, comme je m'interrogeais il y a quelques mois. En somme, devient-on un 'monstre' par accident ... ou ces personnes sont-elles prédestinées à être des monstres ... Et est-ce la peur et la crainte qui expliquent que l'on soit moral ... N'est-on moral que parce qu'on est trop couard pour devenir un 'monstre' ? La morale n'a-t-elle pas d'autres fondements que la peur ?

(2) Le problème de la récidive continue également de poser question, lorsque l'on se rend compte que de dangereux criminels, tueurs et violeurs de femmes ou d'enfants, sont aujourd'hui libérés de prison, le plus souvent sans avoir purgé la totalité de la peine à laquelle ils avaient été initialement condamnés, et alors qu'ils présentent encore une grande dangerosité pour les personnes qu'ils pourraient être amenés à croiser à leur sortie de prison.

(3) Face à de tels monstres, est-il interdit de regretter l'abolition de la peine de mort ? Sans cette abolition inopportune, Hedwige Vallée, Jeanne-Marie Kegelin et Julie Scharsch ne seraient-elle pas toujours en vie, aujourd'hui, âgées de 4 ans de plus ? La vie de Pierre Bodein, déjà condamné pour des meurtres antérieurement, vaut-elle plus que celles de ces trois jeunes femmes, jeunes filles ou enfants ? Face à cette monstruosité, je ne peux que regretter cette abolition de la peine de mort, car il est impossible de mettre en balance la mort qui aurait déjà dû être prononcé contre cet homme, il y a de nombreuses années, bien avant 2004, et les morts de Hedvige, Jeanne-Marie et Julie, qui n'auraient jamais dû avoir lieu.

(4) En effet, de quelles protections disposent les citoyens normaux pour protéger leurs enfants, leur femme des pulsions sanguinaires et des agissements de tels monstres ? Se trouve ici posé le problème de la réponse carcérale qui peut être apporté aux actions incontrôlables de ces individus. Lorsque l'on voit l'âge de Fourniret à l'époque des différents assassinats qu'il a avoués, on ne peut même pas être rassuré en se disant qu'au delà d'un certain âge, ces personnes ne présentent plus la même dangerosité ... A défaut de l'application de la peine de mort, qui, pour ma part, me semble être la seule réponse que la société devrait donner à leurs agissements, il faut trouver une mesure d'élimination de ces monstres de notre société. Je n'ai pour ma part aucune confiance dans la castration médicamenteuse pour traiter leurs pulsions ... Seule l'application réelle de la pertuité serait une réponse valable, jusqu'à la mort ... dans des prisons de haute sécurité ... A défaut, la mesure de Rachida Dati peut permettre d'atteindre un résultat équivalent. Je ne comprends d'ailleurs pas comment la justice peut considérer qu'une personne condamnée à une peine de prison à perpétuité peut être libérée au bout de dix, quinze ou vingt ans ?

Evidemment, cette réponse qui pourrait être apportée (et que je préconise en tant que citoyen lambda) par la société peut faire peur. Michel Foucault dénonçait notamment cette propension de la société moderne à enfermer ses fous et ses déviants pour ne plus les voir. Mais n'est-il pas excessif de voir dans Bodein ou Fourniret ou tant d'autres assassins et violeurs d'enfants, que le reflet de notre société, que les travers de notre société ? Ce ne sont que des monstres, à la morale pervertie, irrécupérables pour la société, non pas en tant que force productive ou consommatrice, mais en tant qu'êtres humains, en tant que prédateurs tout simplement.

(5) Enfin, comment concilier la couverture médiatique dont les assassinats commis et l'inculpation de ces personnes ont fait l'objet, et la présomption d'innocence que ces personnes devraient mériter en regard de la loi ? Comment ne pas considérer Pierre Bodein, dit Pierrot le fou, comme un monstre, comme l'assassin d'Hedwige Vallée, de Jeanne-Marie Kegelin et de Julie Scharsch ? Exercice difficile ? Comment le juger normalement de manière équitable, alors qu'il a déjà été condamné par les médias ? Et comment même accepter de le juger équitablement lorsque cette personne n'a pas offert la même équité à ces victimes ?

Là réside le noeud de l'horreur. Comment traiter en humain et en sujet de droit un monstre, un animal, un prédateur ? A mon niveau, c'est impossible. Et en tant que parent de ses victimes, cela me serait encore plus impossible.

Je sais que dans ce cas, la seule réponse qui me satisferait serait sa mort, par ma main ou par celle de la société. Evidemment, cela peut choquer ! Anna dirait que le monde est fou ! Mais Robert Badinter a-t-il eu raison d'abolir la peine de mort dans ces circonstances très particulières (ci-après le discours de Robert Badinter lors de la discussion à l'Assemblée Nationale du projet de loi portant abolition de la peine de mort le 17 septembre 1981) ?


Réflexion une (8 mai 2008)
Des monstres et de la morale - Contrepoints et commentaires de l'article d'Anna


Anna écrivait hier sur les 'monstres' dont l'actualité nous renvoie l'écho régulièrement ... ce père incestueux autrichien ... Fourniret ... ainsi que tous les autres criminels qui hantent notre société et tuent des enfants ou des jeunes femmes (Pierrot le fou ...). Elle n'écrivait rien que je ne puisse partager sur la folie et la monstruosité. Sont-ce des 'monstres' ? Anna donnait la définition suivante du vocable 'monstre' ... « personne terrifiante par ses traits physiques ou moraux ».

Le vocable de 'monstre' renvoie premièrement à la notion de sanction pénale. Quelle sanction pénale peut être prononcée contre un 'monstre' ? Un 'monstre' peut-il se racheter, peut-il changer ? Selon la réponse apportée à cette deuxième question, la notion de sanction prend une portée différente. D'un côté, l'obligation d'une 'élimination' de cet être de notre société ... De l'autre, la possibilité d'accepter une réhabilitation après une peine suffisante. L'élimination, c'est soit la peine de mort (abolie en France et plus largement en Europe), soit la condamnation à des peines de prison véritablement à vie (comme aux Etats-Unis) ou enfin l'enfermement à vie. La France applique pour l'instant des procédures de réduction de peine automatique qui vident les peines prononcées de toute valeur. Un seul condamné n'a pas bénéficié du sort clément de nombreux criminels dangereux en France ... Lucien Léger qui purge actuellement une peine de prison depuis quarante ans et qui a fait condamné la France pour traitement inhumain pour l'avoir maintenu en prison un si grand nombre d'années. Mais en quoi l'Europe a-t-elle le droit de critiquer une peine de prison appliquée par le peuple souverain français à l'égard d'un meurtrier qu'elle a condamné, que celui-ci clâme son innocence ou non ...

Il semble ainsi difficile de répondre à cette interrogation sur la possibilité d'amendement d'un de ces monstres, que ce soit Fourniret, Pierrot le fou ou un autre ? Mais cette question renvoie aussi à une autre interrogation ... Initialement, à l'instant de leur premier meurtre, de leur premier crime, ces personnes étaient-elle comparables à nous ... ou étaient-elles déjà des monstres en puissance ? En d'autres termes, dans le même enchaînement de situations, serions-nous également devenus des monstres, ou sommes-nous différents de ces 'monstres' ?

Dit encore d'une autre manière, est-ce un enchaînement de faits, ou d'une absence de faits, qui peut expliquer que Fourniret se soit enfermé dans un comportement criminel, et peut-on imaginer que si, lors de sa première agression, il avait été découvert et sa victime sauvée, aurait-il pu être rongé par la culpabilité, la peur et échapper à son futur de criminel et de monstre ? A l'inverse, peut-on imaginer que nous aurions également pu basculer facilement dans la criminalité si, à une époque, les faits ne s'étaient pas déroulés de la même manière, si nous n'avions pas eu peur au moment idoine, si nous nous étions retrouvé seuls avec une personne qui nous attirait sans réciprocité, si tout avait basculé un seul jour dans notre vie ?

Devient-on un 'monstre' par accident ... ou bien ces personnes étaient-elles prédestinées à être des monstres ... et le seraient-elles de toute façon devenues, ce jour-là ou un autre ?

Cette interrogation, toujours sans réponse renvoie également à un autre problème ... Qu'est-ce qui explique que face à une même situation, deux personnes réagissent suffisamment différemment, l'une pour basculer dans la monstruosité, l'autre pour fuir et pour culpabiliser ? Est-ce la peur, la crainte, qui expliquent qu'on devienne un meurtrier et un 'monstre', ou qu'on y échappe (ou plutôt qu'on en soit incapable) ... En d'autres termes, est-ce la peur et la crainte qui expliquent que l'on soit moral ... N'est-on moral que parce qu'on est trop couard pour devenir un 'monstre' ? Ou la morale a-t-elle un autre fondement que la peur ?


Saucratès


13/01/2011
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