L’Afrique du Sud, Elon Musk et le racisme
L’Afrique du Sud est-elle raciste ? Les citoyens de race blanche y sont-ils victimes de racisme et d’exclusion comme Trump et Musk le sous-entendent, jusqu’à refuser de se déplacer pour la prochaine COP ?
Les déclarations de Donald Trump et d’Elon Musk surprennent et interpellent dans le milieu feutré des médias occidentaux. L’Afrique du Sud ayant été la dernière nation occidentale a pratiqué l’apartheid, ces médias préfèrent s’enthousiasmer pour louer la passation pacifique du pouvoir entre les noirs et les blancs et ne surtout pas accuser le pouvoir de l’ANC de mettre en oeuvre des politiques raciales à l’encontre des blancs.
Ainsi, quelques jours plus tard, Le Monde, fidèle à sa doxa mainstream et modéré, rend compte de la réaction modérée du gouvernement sud-africain qui s’émeut des propos de Donald Trump et d’Elon Musk, considérant qu’ils ont été mal informés. Ainsi, dans cet article, Le Monde nous explique doctement que «dans le pays, la majorité des terres sont détenues par la minorité blanche, héritage d’une politique d’expropriation de la population noire pendant l’apartheid et la colonisation».
Le Monde continue sa docte explication : «Une loi, promulguée en janvier par le président, cristallise les peurs d’une frange de la population [les sales profiteurs de blancs - note du traducteur]. Elle clarifie le cadre juridique des expropriations, sans nouveauté sur le fond, de l’avis de la plupart des juristes. Le texte permet au gouvernement sud-africain, par mesure d’intérêt général, de décider d’expropriations sans compensation dans certaines circonstances exceptionnelles où cela serait juste et équitable». Magnifique n’est-ce pas ?
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2025/02/05/confiscation-de-terres-l-afrique-du-sud-s-emeut-aupres-de-musk-de-la-desinformation_6533339_3212.html
Dans l’idéal mainstream du Monde, les Méchants s’immiscent sans raison ni légitimité dans les affaires publiques qui ne les concernent pas, et les Bons s’émeuvent délicatement et candidement ! Que c’est une belle vision idyllique du monde qui nous entoure ! Où il est si simple de cataloguer les Bons et les Méchants ! Des Méchants qui malheureusement ne racontent pas toujours des conneries, n’en déplaise au Monde, comme l’indique les enquêtes que va engager le gouvernement du Royaume-Uni sur les gangs de violeurs pakistanais de jeunes filles.
L’Afrique du Sud post apartheid, aussi merveilleux qu’ait été son premier président Nelson Mandela, est-elle une société raciste envers les blancs ? La réponse est ‘Oui’ bien évidemment. Cette question à l’encontre d’une population autrefois dominante, encore relativement puissante, est évidemment une hérésie intellectuelle pour nombres de théoriciens du racisme, le plus souvent issus des minorités ou de fractions de la population dite racisée. Selon ces gens, il ne peut y avoir de racisme contre les blancs, parce que ce racisme ne serait pas institutionnalisé. Les blancs ne peuvent donc pas être victimes de racisme. En quelque sorte, on ne peut parler de racisme anti-blanc puisque les blancs ne sont pas racisés. On pourrait ainsi faire des chasses aux blancs comme à Mayotte qu’on ne pourrait malgré tout pas parler ni de racisme, ni de crime contre l’humanité.
Pourtant, les classes portées au pouvoir grâce à l’ANC sont racistes à l’égard des blancs, mais aussi du reste de la population pauvre sud-africaine. Difficile de l’appréhender autrement qu’en vivant en Afrique du Sud ou en fréquentant ces classes sociales. J’avais reçu une de leurs enfants dans le cadre des échanges de classe lycéenne, et elle nous considérait, nous qui l’hébergions, de la même manière que ses parents considéraient les blancs chez elle : des sous-êtres. Mais elle était néanmoins amoureuse d’un de ses camarades, fils d’une professeure française expatriée, blanche. Compliqué.
Est-il envisageable de penser que l’ensemble des pays d’Afrique sont racistes à l’égard des blancs ? Racisme compliqué puisque ces pays africains doivent faire avec un héritage colonial qui les a profondément marqué, une invasion et une réduction en esclavage de nombre d’entre leurs coreligionnaires et ancêtres, histoire avec laquelle il est difficile de continuer à vivre, avec une classe possédante qui est encore pour partie blanche, et avec des rêves de faire fortune au loin, via l’immigration, dans ces mêmes pays occidentaux pour y avoir une belle vie et s’enrichir. Racisme compliqué, parce que bien souvent, jeunes gens, ces mêmes africains ont pu éventuellement partir se former dans les universités de ces mêmes pays occidentaux blancs.
Un indicateur du racisme des différents pays peut-il être trouvé dans les concours de miss ? Ceux-ci peuvent-ils être utiliser pour donner une bonne image du racisme intrinsèque d’une société, ou plutôt de son acceptation des différences de préférence d’apparence physique ? Je vais ainsi comparer l’élection de miss France et les élections de certains pays africains. Je pourrais m’intéresser simplement aux miss élues mais il me semble plus juste de regarder l’ensemble des candidates.
Que ce soit en Afrique, aux Antilles, en Guyane, à Mayotte ou à la Réunion, les candidates retenues se ressemblent le plus souvent, ou du moins ressemblent au type normal de la jeune femme dans ces pays-là, et on n’y trouve jamais de jeunes femmes de type européen. J’ai pris au hasard les candidates du concours de miss Tchad pour 2020. Mais ce serait pareil pour les autres années, pour Miss Sénégal ou Miss Cote d’Ivoire.
La comparaison avec les élections de Miss France me semble édifiante avec des miss régionales candidates pour miss France de toute origine et de toute couleur de peau. C’était ainsi le cas en 2023 ci-dessous …
Tout comme en 2025 … et on sait que l’élection 2025 a consacré la victoire de Miss Martinique à près de 34 ans…
Un pays comme la France, supposément raciste et parcouru de tendances xenophobles d’extrême-droite, s’avère ainsi apparemment comme beaucoup moins raciste dans le choix de ces miss France que les pays qui nous condamnent et qui nous donnent des leçons de racisme, qui sont mêmes incapables de laisser une jeune femme typée blanche européenne concourir pour le titre de Miss.
Mais, au fond, ces élections de Miss ne démontrent peut-être pas forcément que les pays européens comme la France ne sont pas racistes lorsqu’ils élisent comme plus belle jeune femme de France une Miss Martinique ou une Miss Reunion. Ces élections peuvent en fait signifier plusieurs choses :
- Primo, ces résultats et ces élections peuvent simplement refléter les goûts du comité organisateur, qui peut exclure toute candidate qui ne correspondrait pas à leur critère pour les Miss. S’il n’y a aucune blanche parmi les candidates Miss Senegal ou Miss Tchad, c’est probablement parce que le comité organisateur peut rejeter toute candidature inacceptable à leurs yeux. Parce qu’ils imaginent que les jeunes femmes tchadiennes et les tchadiens verraient d’un mauvais œil une européenne remporter le titre de Miss Tchad.
- Secundo, ces résultats peuvent indiquer que les électeurs et la jeunesse française sont ouverts aux différences ethniques et acceptent d’être représentés par une Miss France qui ne leur ressemble pas forcément.
- Mais tercio, ces résultats peuvent aussi s’expliquer par le résultat d‘immigrations massives qui remplacent les populations autochtones et élisent des miss régionales qui leur ressemblent ? Le jour où Miss Réunion sera d’origine mahoraise, cela sera-t-il un signe d’une cohabitation harmonieuse et d’une intégration des populations mahoraises au sein de la population réunionnaise, ou bien cela sera-t-il simplement le signe d’une submersion des réunionnais par la population mahoraise ?
Les concours de Miss peuvent donc être soit des témoins du caractère raciste ou non-raciste d’un peuple, ou bien inversement être des témoins, des révélateurs du remplacement des peuples européens (ou réunionnais) par des populations immigrées.
Enfin, au final, ces élections ne sont peut-être aussi qu’un signal politique. Les résultats historiques des élections des Miss d’Afrique du Sud peuvent peut-être nous aider à répondre à la question de savoir si l’Afrique du Sud est raciste envers les blancs ou non ? En 1992, Amy Kleinhans est à la première jeune femme de couleur a être élue Miss Afrique du Sud. Et depuis 1992, plus aucune jeune femme blanche n’a été élue Miss pour représenter l’Afrique du Sud. Et évidemment, l’apartheid a été démantelé en Afrique du Sud entre 1991 et 1993, puis s’est conclu avec l’élection de Nelson Mandela en 1994. CQFD.
Faut-il en conclure que les élections de Miss sont un bon indicateur du racisme d’un pays ? Ou de son niveau d’envahissement ?
Saucratès
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