Critiques de notre temps

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De la crise financière


Lundi noir sur les marchés financiers, notamment asiatiques

Lundi noir sur les marchés financiers, notamment asiatiques

Par Saucratès 

Saint-Denis de la Réunion, jeudi 8 août 2024

 

Selon Reuters, « les places boursières asiatiques ont accusé lundi 5 août 2024 l'une de leur pire séance depuis plusieurs années, voire décennies pour certains indices, dans le sillage d'un mouvement généralisé de vente provoqué par des craintes d'une récession économique aux Etats-Unis après de mauvais chiffres sur l'activité manufacturière et l'emploi. A Tokyo, l'indice Nikkei 225 a plongé de 12,4% le lundi 5 août 2024, à 31.458 points, soit sa plus forte baisse journalière en pourcentage depuis le 20 octobre 1987. Mais son repli en points (de - 4,451.28 points) dépasse la baisse accusée lors de cette précédente séance et constitue le recul journalier en points le plus important jamais enregistré. L'indice japonais affiche ainsi un repli de 27% depuis son pic du 11 juillet dernier, ce qui le place désormais en territoire baissier (le Nikkei 225 a néanmoins progressé de +10,23% le lendemain mardi 6 août 2024.

 

https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/08/05/les-bourses-redoutent-une-recession-et-plongent_6268577_3234.html

De son côté, la Bourse de Taïwan (TWII) a chuté de 8,4%, son plus fort repli en une séance depuis le 20 novembre 2000, selon des données de LSEG. En Corée du Sud, l'indice Kospi (KS11) a perdu 8,8%, sa plus forte baisse depuis octobre 2008 et la crise financière mondiale. Le plongeon a été tel - l'indice a perdu jusqu'à 10,8% - que cela a déclenché une restriction des échanges pour la première fois depuis quatre ans. En Asie du Sud, la Bourse de Singapour (STI) perd 4,4% pour se diriger vers sa plus mauvaise séance en quatre ans tandis que les places boursières en Indonésie (JKSE) et aux Philippines (PSI) perdent 3,3% et 2,6% respectivement.

On découvre aussi chaque jour de nouvelles règles et de nouvelles théories explicatives et prédictives des comportements des marchés financiers, comme la règle de Sahm, du nom de l'ancienne économiste de la Fed Claudia Sahm, qui a élaboré cette règle. Actuellement, Mme Claudia Sahm est économiste en chef chez New Century Advisors.

 
La règle dite de Sahm serait un indicateur précoce de récession historiquement précis. La règle de Sahm signale le début d'une récession lorsque la moyenne mobile sur trois mois des taux de chômage nationaux augmente de 0,5 point de pourcentage ou plus, par rapport au minimum des moyennes sur trois mois des douze mois précédents.

L'ancienne économiste de la Fed Claudia Sahm, qui a élaboré cette règle, explique que cette fois-ci, elle ne signale peut-être pas exactement une récession, mais qu'elle voit de nombreuses raisons de s'inquiéter de la trajectoire de l'économie.


«La règle de Sahm est un peu en avance sur elle-même parce qu'elle ne saisit pas ce pour quoi elle a été conçue», a-t-elle déclaré, citant les changements survenus dans l'économie après la pandémie de grippe aviaire et l'augmentation de l'immigration à la suite de pénuries de main-d'œuvre, qui perturbent les données.

Néanmoins, selon Mme Sahm, «Je ne pense pas que nous soyons en récession, mais la dynamique est en train de s'installer dans la mauvaise direction.» La raison invoquée par Mme Sahm est le retard pris par la Réserve fédérale américaine pour assouplir sa politique monétaire. «Étant donné que la FED a tardé à réduire ses taux d'intérêt, un rattrapage en septembre pourrait s'avérer très judicieux» (les marchés tablent sur une baisse des taux de 50 points de base lors de la réunion de septembre de la Fed, alors même que les inquiétudes liées à la récession ont ébranlé les marchés mondiaux lundi). «La Fed pourrait manquer de marge de manœuvre si elle n'agit pas rapidement, compte tenu du temps nécessaire pour que les baisses de taux aient un impact sur l'économie réelle.»

Les évolutions enregistrées par les marchés financiers américains et européens ont été beaucoup moins violents pour ce lundi 5 août 2024, avec une baisse de l’indice phare de la bourse de Paris (CAC40) de seulement -1,42% et de -2,60% seulement pour le Dow Jones Industrial Average, -3,00% pour le Standard and Poors 500, malgré le fait que Reuters titre sur la semaine de ‘la peur au ventre’ pour les actions américaines.

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Et pourtant, graphiquement, les évolutions enregistrées par les marchés financiers ne font pas apparaître de situation anormales pour l’instant. Ci-dessus l’évolution du CAC 40 sur les 20 dernières années (2004-2024) avec une figure sur les derniers mois qui n’est guère différent des mouvements de 2021-2022 et 2023.

 
Le recul de ces dernières séances de bourse ressemblent aux mouvements ou oscillations enregistrées régulièrement au cours des derniers semestres. Par ailleurs, les marchés de New York ou de Tokyo n’avaient jamais atteint de tels niveaux jusqu’au mois dernier, avec un Nikkei 225 a plus de 40.000 points. A son plus haut niveau avant la crise financière de 2007, le Nikkei 225 avait à peine dépassé les 18.000 points, soit son plus haut niveau depuis 1945.


Le Dow Jones a quant à lui aussi dépassé les 41.000 points éphémèrement en juillet 2024 alors qu’il dépassait à peine les 14.000 en octobre 2007. Pour mémoire, le Dow Jones était tombé à l'issue de la crise financière des subprimes à un minimum de 6.547 points en mars 2009. Les valorisations boursières américaines ou japonaises atteignent ainsi actuellement des niveaux jamais observés par le passé, largement supérieures au double des maximums précédents lors des précédentes bulles de valorisation boursière.  

 

Ceci peut ainsi expliquer l’extrême nervosité des marchés financiers. Une étincelle suffirait pour conduire à une explosion.

En 2007, les commentateurs des marchés financiers rappelaient une évidence. «Les arbres ne montent pas au ciel !» Aujourd’hui, les marchés financiers semblent avoir oublié cette évidence. On croyait aussi à cette époque avoir changé de logiciel, avoir changé d’époque. Mais ce n’était pas plus le cas en 2007 que ce n’était le cas lors de la bulle des valeurs internet de 1999-2000. Et il est peu probable que ce soit le cas le cas aujourd’hui, en 2024. Toute hausse a vraisemblablement une fin. La panique de ce lundi 5 août 2024 vient en somme nous rappeler une évidence. La moindre information alarmante dans un marché monstrueusement survalorisé se traduit mécaniquement par une chute vertigineuse des cours de bourse. Même si les cours boursiers de Tokyo ou de New York étaient divisés par deux, ils resteraient encore largement supérieurs aux plus hauts de 2007.

C’est un peu moins sensible pour la bourse de Paris et pour l’indice CAC40 qui a clôturé hier mardi 6 août 2024 à un peu plus de 7.100 points après avoir dépassé les 8.200 points en mai-juin 2024. Les précédents plus hauts de juillet 2007 s’élevaient à 6.000 points, avant que le CAC40 ne descendre à son plus bas niveau en mars 2009 à 2.569 points. A noter que son précédent plus haut niveau historique avait été atteint le 4 septembre 2000 avec 6.922,33 points. Soit pratiquement son niveau actuel d’août 2024.
 
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Cela n’empêche néanmoins pas de se rappeler que malgré le fait que la bourse parisienne semble moins survalorisée que les marchés américains ou japonais, elle demeure proche de ses plus hauts niveaux historiques. Et que cela n’avait pas empêché la bourse parisienne de s’effondrer comme ses consœurs japonaises ou américaines en 2001-2002 pendant la crise des dot.com ou en 2007-2009 lors des crises des subprimes.

 

 
Saucratès

 

 

Post scriptum : cet épiphénomène du lundi noir 5 août 2024 peut aussi n’avoir aucune conséquence et le mouvement de croissance des places boursières mondiales peut tout à fait se poursuivre encore quelques années. Cela fait des années, depuis 2018 ou 2019, que je pronostique une nouvelle crise financière qui n’arrive pas. 


08/08/2024
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Point sur la crise des cryptomonnaies

Point sur la crise des cryptomonnaies

Par Saucratès 

Saint-Denis de la Réunion, dimanche 29 janvier 2023

 

Qu’il soit clair que je ne conseille à personne d’acheter, d’investir, ou de spéculer dans des cryptomonnaies. Je reste persuadé que les cryptomonnaies ne reposent sur rien de concret, et qu’elles peuvent très facilement perdre demain toute valeur. Une action, une obligation, un fond commun de placement reposent normalement sur une part d’une entreprise, sur des valeurs, sur une activité, sur un rendement futur. Du fait de l’évolution des marchés, ces placements peuvent évidemment perdre toute valeur, s’effondrer, du jour au lendemain, mais c’est le propre de la vie et de l’économie. Des exemples de ce type pullulent dans l’histoire boursière : Bourbon, Moulinex, 1855.com … Mais malgré tout, ces échecs sont des exceptions, la faute à des erreurs de gestion, des erreurs de stratégie, ou des arnaques.

 

Mais les cryptomonnaies ne représentent aucune de ses protections, de ses sous-jacents, rien de tout cela. Elles ne correspondent pas à des valeurs, à des placements, à des activités. Elles ne sont que pure spéculation. Elles ne servent à rien, si ce n’est de moyens de paiement recherchés par des terroristes ou des mafieux du fait de leur supposée intraçabilité, ou par des spéculateurs ou des épargnants cherchant à spéculer et à s’enrichir.

Par ailleurs, j’ai beaucoup de peine avec la finance moderne, cette finance qui repose sur la désécurisation des flux financiers et des informations financières. Mais le monde a changé. La finance ne peut plus être maintenue à l’écart des hackeurs informatiques et du réseau.

 

Ceci étant dit, les évolutions des derniers mois interpellent. Je me permets donc de revenir ci-dessous sur les divers événements ayant touché l’univers des cryptomonnaies. 

https://g.co/finance/BTC-EUR?window=5Y


(nota : je ne conseille en aucun cas d’investir dans une cryptomonnaie, que ce soit le Bitcoin ou une autre), et par ailleurs je ne détiens aucune cryptomonnaie ni même le moindre produit type actions, OPCVM ou FCP en direct)

 

Après un somment atteint en septembre 2021, la chute des cryptomonnaies en 2022 … «Winter is coming»

 

En mai 2022, effondrement de l’UST et du LUNA provoque un tremblement de terre dans l’univers des cryptomonnaies. 

 

https://www.objectifeco.com/riche-rentier/argent/investir/investissement-cryptomonnaies.html

 

L’UST est un stablecoin dont la parité est arrimé au dollar à raison du cours minimal de 1 UST pour 1 dollar. Il avait été développé par TERRA dont le PDG, Do Kwon, était en fuite et recherché par Interpol.


Ce stablecoin, adossé en principe au dollar américain et qui se rêvait en tant qu’alternative crédible au BUSD de BINANCE, à l’USDC de CIRCLE et surtout à l’USDT de TETHER, permettait de bénéficier de rendements élevés.


La chûte de ce stablecoin qui n’avait de stable que le nom a fait s’écrouler le LUNQ, l’autre cryptomonnaie de TERRA qui a perdu l’entièreté de sa valeur.

 

https://journalducoin.com/actualites/catastrophe-terra-luna-analyste-blockchain/

 

La baisse globale des cours qui s’en est suivie a conduit à la banqueroute de plusieurs acteurs, dont Celsius, société dirigée par Alex Mashinsky, et le fond Three Arrows Capital (3AC) mené par Su Zhu et Kyles Davies.

 

Novembre 2022, faillite de FTX 

 

Deuxième plus grande plateforme d’échange de cryptomonnaies après BINANCE, la société FTX de l’emblématique PDG fondateur Sam Bamkman-Fried, aka SBF, qualifié de génie de la finance et des cryptomonnaies qui a surtout fait fortune grâce à une autre société, Alameda Research, est mise en faillite après l’échec de la tentative avortée de rachat par son principal concurrent BINANCE.

 

https://www.lerevenu.com/bourse/la-plateforme-de-cryptomonnaies-ftx-en-faillite-aux-etats-unis-son-patron-demissionne

 

On apprend ainsi que FTX utilisait les dépôts de ses clients en collatéral pour financer les opérations d’Alameda Research (malgré les dénégations de SBF), dont la CEO est Caroline Ellison, largement responsable de la débâcle FTX (jeune fille de 28 ans, sans aucune expérience préliminaire à ce type de job).

 

Ce qui fait dire aux journalistes sur ces boîtes de cryptomonnaies : «les PDG ont tous des têtes d’adolescents, les sociétés n’ont pas dépassé 5 ans d’âge et ils se retrouvent avec des milliards en gestion».


Des victimes collaterales de la chute de FTX : la banque SOFTBANK, le fonds SÉQUOIA CAPITAL, le Fonds de Pension des enseignants de l’Ontario (qui avait investi 95 millions de dollars dans FTX)

 

De nombreuses autres cryptomonnaies résistent cependant encore à ce que les spécialistes appellent désormais l’hiver des cryptomonnaies, parmi lesquelles on trouve : l’UST de TETHER, BINANCE (et son charismatique patron Changpeng Zhao, surnommé «CZ»), et bien sûr le roi BITCOIN.


BINANCE est-il trop grand pour faire faillite (Too Big to Fail) ? C’est la question que se pose certains articles, et ce qui protège aujourd’hui l’univers des cryptomonnaies d’une faillite généralisée.

 

Quelque chose de tout à fait normal pour quelque chose qui ressemble à de la monnaie décentralisée

 

Mais les jeunes générations qui croient avoir réinventé la monnaie et la finance me font rire, ou bien les vieux loups qui croient avoir découverts la poule aux œufs d’or ou la réponse au règne de l’argent roi. Cet hiver des cryptomonnaies n’est rien d’autres que quelque chose de très normal, tout à fait naturel. Le dix-neuvième siècle occidental a été rempli de ses phases d’expansion et de crise des monnaies, avec des centaines de faillites d’établissements bancaires. 

Ce que l’on observe depuis les années 1980 est l’exception d’un système financier qui a plusieurs siècles d’histoire et des réglementations derrière lui. La banque aujourd’hui est une aberration, et elle conduit les acteurs de la finance, de la cryptomonnaie à se méprendre sur ce qu’est la monnaie et la banque. Pour échapper à cette succession de faillites et de bulles, les États et les banques ont organisé le système des banques centrales, des prêteurs en dernier ressort d’une puissance financière monstrueuse. Et pourtant parfois, même ses puissances ont pu être dépassées par la spéculation sur les marchés financiers, comme lors de la crise du système monétaire européen dans les années 1992-1993, lorsque Georges Sorros avait réussi à battre la Banque centrale d’Angleterre, l’obligeant à laisser la livre sterling être dévaluée. 

L’univers des cryptomonnaies n’a rien de tout cela pour combattre la spéculation, ni prêteurs en dernier ressort, ni SEC, ni ACPR, ni droit bancaire, ni même autorités crypto-monétaires. Les acteurs de ce monde des cryptomonnaies ne sont que des fonds spéculatifs qui cherchent l’enrichissement. 

https://www.jeuxvideo.com/news/1664646/cette-plateforme-crypto-prevoit-de-racheter-des-banques.htm

 

Tout ceci ne cherche ni à vous décourager d’investir dans ce domaine des cryptomonnaies, ni inversement à vous encourager à y investir. Des personnes ont certainement dû gagner de l’argent en y investissant, et de nombreuses personnes ont dû se faire arnaquer, ont dû perdre toutes leurs économies. 

Au fond, tout ceci n’est peut-être qu’une tentative de faire revenir un camarade sur sa décision de ne plus rien poster sur ZINFOS. 

 

 

Saucratès



https://www.lemonde.fr/economie/article/2023/01/10/coinbase-licencie-en-masse-pour-se-tirer-du-naufrage-des-cryptomonnaies_6157349_3234.html

 

https://www.lerevenu.com/bourse/la-plateforme-de-cryptomonnaies-binance-renonce-racheter-ftx

 

https://www.lerevenu.com/bourse/cryptomonnaies-les-remous-de-la-faillite-de-ftx-frappent-dautres-plateformes

 

https://www.lerevenu.com/bourse/devises/dogecoin-une-blague-18-milliards-deuros

 

https://www.lerevenu.com/bourse/devises/binance-coin-gare-aux-pirates

 

https://www.lerevenu.com/bourse/devises/tether-le-dollar-comme-metre-etalon


29/01/2023
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Pandémie, panique boursière et politique monétaire européenne

Saint-Denis de La Réunion, samedi 14 mars 2020

 

Mon article précédent traitait déjà de l'existence de la pandémie de Covid 19 (ou coronavirus) et du déclenchement simultané d'une crise ou panique boursière d'une importance disproportionnée. C'était l'objet de mon précédent article. Après, il reste une inconnue : est-on véritablement dans le cas d'une crise ou d'une panique boursière ? Ou bien n'est-ce qu'un simple aléa des marchés ? La réponse n'est pas si simple.

 

Certes, les cours des bourses se sont en moyenne, dans pratiquement toutes les places boursières, effondrées de l'ordre de 33% sur les trois dernières semaines, ce qui traduit une diminution de l'ordre d'un tiers de la valeur de toutes les entreprises cotées sur ces marchés, en moyenne. Certaines actions ont diminué de plus d'un tiers, d'autres de moins. Par exemple, la fonciere Klépierre, qui porte les murs de moults centres commerciaux en Europe, s'est effondrée de 50% (de 34 euros à 17 euros). 

 

Mais il y a peu, au quatrième trimestre 2018, l'ensemble des places boursières mondiales s'étaient également effondrées de 20% entre septembre et décembre 2018. Là aussi, on pouvait craindre le début d'une crise boursière. Et puis, dès le début de l'année 2019, les bourses avaient effacé les pertes enregistrées avant de voler de records en records, jusqu'à dépasser les 6100 points pour l'indice CAC40. Il n'est ainsi pas simple de savoir quand commence une crise boursière, ou une crise financière, et quand il ne s'agit que d'une simple oscillation des marchés boursiers ; une de ces phases de baisse puis de hausse des indices et des cours des actions. Et la logique voudrait que, la crise de la pandémie de coronavirus ne devant pas s'installer durablement, les cours boursiers devraient se reprendre ; tout ceci ne devant être qu'une péripétie de la marche des marchés financiers. À moins que la crise boursière ne soit plus grave, qu'elle repose sur une surévaluation des cours boursiers début 2020, et que la panique boursière continue d'enfler jusqu'à ce que la baisse devienne si importante que le marché puisse enfin repartir à la hausse. 

 

Car le fonctionnement des marchés financiers et boursiers ne repose essentiellement que sur la psychologie des foules. Lorsque la foule croit que les marchés progressent, les cours du marché progressent, quitte à faire rentrer des clients moins qualifiés, moins habitués à la Finance et à ses pièges, comme les petits porteurs. Par contre, lorsque la foule craint que les marchés baissent, les cours du marché baissent, jusqu'à ce qu'ils atteignent un tel niveau de faiblesse que la majorité des acteurs cessent de jouer la baisse pour recommencer à croire majoritairement à une hausse des cours. Cette crise n'est pas différente des précédentes ni des prochaines crises qui se produiront évidemment dans les prochaines années. Pour le CAC40, le bas de ce cycle de baisse se trouve-t-il à 4000 points comme aujourd'hui, ou bien à 3000 points, ou bien vers 2500 points comme en 2008 ou en 1999 ? Seules les prochaines semaines boursières nous éclaireront sur la poursuite ou non de ce mouvement baissier. Certaines personnes vont parler d'effondrement generalisé des bourses puis des prix, car il est normal que ces moments d'angoisse réveillent les pires craintes et les pires imaginations de tous ceux qui se présentent comme des gourous, comme des maîtres à penser, comme des guides des boursicoteurs apeurés ou craintifs. 

 

Faut-il empêcher ou combattre ces crises boursières ? Non évidemment. Il n'existe pratiquement aucun outil qui permette une croissance régulière et ininterrompue des indices des places boursières. On ne peut pas empêcher la psychologie des marchés ni celle des foules. Par le biais de la politique monétaire, on peut juste tenter d'empêcher que des manipulateurs et des spéculateurs arrivent à s'enrichir opportunément sur le dos des autres intervenants des marchés, tout particulièrement les petits porteurs. C'est la raison pour laquelle il existe des outils que l'on range sous le vocable de politique monétaire. La crise financière de 2007-2009 avait vu l'apparition de nouveaux outils de cette politique monétaire, non pas pour combattre les spéculateurs et leurs spéculations, mais pour rassurer les marchés financiers et les intermédiaires. 

 

Ce sont pour l'instant les mêmes types d'outils qui sont mis en oeuvre par les autorités monétaires mondiales pour tenter de rassurer les marchés financiers et empêcher la survenue d'une crise financière plus large, qui toucherait les banques et les établissements financiers, puis les entreprises elles-mêmes à travers le canal de l'offre de crédit. 

 

Mais la Banque centrale européenne n'a pas réussi depuis la fin de la crise financière de 2007-2009 à régulariser sa politique monétaire. Alors que la Réserve Fédérale Americaine avait réussi ses dernières années à remonter ses taux directeurs pour rétablir sa capacité à influer sur la survenue d'une nouvelle crise financiere, comme on vient de le voir, ce n'est pas le cas de la BCE. Les taux directeurs de la FED ont réussi été relevés à plusieurs reprises au cours des deux dernières années, même si cela avait suscité la colère et l'indignation de leur president Donald Trump, et avait entraîné le remplacement/limogeage de son gouverneur par un Donald Trump énervé. Celui-ci ne comprendra pas qu'en faisant cela, les membres de la Réserve Fédérale américaine lui ont permis de pouvoir agir pour combattre cette crise financière qui se profile. Les americains devraient les remercier pour leur clairvoyance. La gouverneure de la FED remerciée ne sera pas considérée comme le gourou de Wall Street, comme certains de ses prédécesseurs. Mais elle le mériterait pourtant.

 

En tout cas, elle a fait ce que les dirigeants de la Banque centrale européenne n'ont pas réussi ou n'ont pas voulu faire : rétablir la capacité de la politique monétaire européenne. Aussi, il était risible d'entendre les attentes des commentateurs journalistiques, qui anticipaient les réactions de la BCE et de sa gouverneure Christine Lagarde. Que pouvait-elle faire sachant que les taux directeurs de la Banque centrale européenne étaient toujours en territoire négatif, plus de 10 ans apres la précédente crise financière ! Il n'était pas venu à l'idée de ses prédécesseurs d'entamer, en même temps que la Réserve Fédérale américaine, la remontée de ses taux directeurs pour rétablir une capacité d'influence de la politique monétaire en Europe. Le conseils des gouverneurs a certainement préféré demeurer les servants préférés des décideurs politiques européens ou des patrons des grandes entreprises. Sauf que face à la survenue des prémices d'une nouvelle crise financière, la BCE est aujourd'hui totalement démunie, avec des taux directeurs déjà largement négatifs, des taux de financement des États européens aussi négatifs, qui leur permet de se refinancer à des taux extrêmement favorable, ou plutôt, des trouver des expédients budgétaires leur permettant de masquer une partie du déficit budgétaire étatique (en tout cas pour la France).

 

Aujourd'hui, la BCE et sa gouverneure n'ont pratiquement aucun outil pour influer sur la survenue de cette probable crise financière qui se prépare. Il n'y aura crise financière que si la crise boursière actuelle (ou plutôt la chute des cours boursiers) ne se diffuse au reste de l'économie par le biais du canal de l'offre du crédit, si les banques restreignent leurs financements, ou si une progression des défaillances des emprunteurs ne vient fragiliser les banques et les établissements financiers et les contraint à réduire leur offre de financements. Ou bien si le marché financier ne se grippe une nouvelle fois, comme en 2008-2009, parce que les établissements financiers auraient peur du risque de défaut de l'un d'entre eux. La BCE et sa gouverneure n'ont simplement comme derniers outils disponibles que l'octroi de facilités de financement toujours plus grandes aux banques de l'eurosystème. À moins qu'elles ne décident de mettre en œuvre de nouveaux outils jamais mis en œuvre, comme la monnaie hélicoptère. C'est-à-dire le déversement directement sur les ménages de tombereaux de financements, comme s'ils les déversaient depuis des hélicoptères sur la foule des badauds. Ce que Milton Friedman, le pape du monétarisme, avait imaginé et avait appelé «monnaie hélicoptère».

 

 

Saucratès


14/03/2020
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Pandémie et panique boursière

Saint-Denis de La Réunion, jeudi 12 mars 2020

 

Qu'y a-t-il de commun entre une épidémie ou une pandémie infectieuse, un effondrement des cours boursiers et une montée des populismes et une fermeture de toutes les frontières ? En ce mois de février et de mars 2020, la pandémie de coronavirus partie de Chine, de la région de Wuhan, a évidemment réussi à se répandre à la majeure partie des pays de la planète. Quelques dizaines de milliers de malades disséminés dans quelques dizaines de pays différents, quelques dizaines ou quelques centaines de morts également disséminés dans quelques dizaines ou centaines de pays ont suffit, en quelques semaines, pour gripper l'ensemble des relations internationales et l'ensemble de l'économie financière planétaire. Fermeture des frontières des Etats-Unis à la Chine et maintenant à l'Europe, enfermement des populations en Chine et en Italie, fermeture des écoles et des universités, il suffit de voir les scènes d'émeutes dans notre departement autour de l'accueil des croisiéristes des paquebots de croisière, depuis que ces bateaux avec des milliers de vacanciers et de membres d'équipage ont commencé à incuber le coronavirus en Asie. Et on en est encore qu'à quelques centaines ou quelques milliers de morts ! Si cette pandémie devait ressembler aux ravages de la peste au moyen-âge européen ou aux millions de morts de la grippe espagnole (nom faussement attribué), on peut se demander ce que feront et deviendront nos pays et nos institutions étatiques, et à quelles extrémités nous en arriverons pour nous protéger de la contamination, de la mort et des autres ?

 

Cette situation catastrophique dans laquelle se trouve plongé le monde trouve son origine dans le culte de la recherche du risque zéro. C'est ce culte du risque zéro qui explique les communications alarmistes qui tournent en boucle sur les réseaux d'information sur le coronavirus, sur la manière de se protéger, et sur les décomptes réguliers de la dissémination du coronavirus, des pays infectés, et des nombres de malades et de morts dus à la maladie. On nous expliquera dans quelques mois qu'une fraction de ces morts, le plus souvent des personnes âgés, seraient malgré tout décédés même sans le coronavirus. Mais aujourd'hui, comme s'il était nécessaire de nous affoler, on nous submerge de ces chiffres et de ces décomptes macabres. Et ce n'est même pas la décision d'un gouvernement qui tenté de nous manipuler, de nous démontrer que le Président de la République et ses ministres veillent sur nous au péril de leur vie ... même pas, puisque les mêmes informations affolantes sont diffusées de la même manière dans tous les pays de par le monde ! C'est juste un effet de notre société de l'information instantanée, de notre société de communication, de notre société de la globalité et de l'instantanéité ! Chaque gouvernement doit juste montrer qu'il agit pour prévenir les risques, pour rassurer leurs concitoyens qu'ils font le maximum pour les protéger et pour empêcher la propagation de la pandémie. Tout simplement. La culture du risque zéro. Donc il faut des capteurs dans les aéroports pour vérifier la fièvre des voyageurs. Il faut des zones de quarantaine pour les sujets à risques ou pour les gens venant de certains pays. On a de la chance, la France ou les Etats-Unis n'ont pas encore remis en marche des sortes de camps d'enfermement, comme dans les années 1940. Ces camps où les français avaient enfermé les réfugiés espagnols après la fin de la guerre d'Espagne, ou bien ces camps où les americains avaient enfermé les japonais vivant aux Etats-Unis après la déclaration de guerre avec l'empire du Japon. Rien de cela pour l'instant dans le Monde, à ma connaissance. Ni même de réouverture des lazarets dans notre département, où l'on enfermait autrefois les nouveaux arrivants, esclaves essentiellement, pour s'assurer qu'ils n'étaient pas porteurs de la lèpre ou d'autres maladies infectieuses. Ces camps où on n'est pas certain d'être malade lorsqu'on y rentre mais où on a de très forte chance d'attraper la maladie lorsqu'on y reste.

 

Le gouvernement français a ainsi appelé il y a deux semaines à rapatrier tous les élèves en voyages linguistiques dans l'ensemble du monde ! Le Président Trump appelle désormais tous les américains à ne plus quitter les Etats-Unis. Une petite épidémie d'un virus potentiellement dangereux, mais sans rapport pour l'instant avec les fléaux des temps passés, que ce soit Ebola, la grippe espagnole ou la peste bubonique, et le monde entier est devenu fou et nos dirigeants et leurs administrations décrètent que l'étranger est devenu l'ennemi, que l'épidémie vient des étrangers.

 

La montée des angoisses et la fermeture des frontières a évidemment un fort impact sur les échanges commerciaux internationaux, alors que la principale usine mondiale, la Chine, est fortement impactée par la pandémie. On parle assez communément de quelques dizièmes de point de ralentissement de la progression de l'activité économique dû à ce coronavirus, par rapport à ce qu'il aurait été en l'absence de cette pandémie. Mais tout ceci n'est pourtant pas si sérieux. Rien ne permet d'expliquer que les places boursières européennes et mondiales aient pu perdre le tiers de leur capitalisation en quelques semaines. -12,28%, c'est la baisse enregistrée par le CAC40 de la bourse parisienne aujourd'hui jeudi 12 mars 2020. C'est apparemment le pire décrochage de toute l'histoire du CAC40 depuis sa création, pire que la baisse du 19 octobre 1987, qui est restée dans les mémoires comme le lundi noir (Ou Black Monday). Le CAC40 avait alors perdu un peu moins de 10% alors que la bourse americaine avait alors décroché de -22,7%. L'histoire se répète d'une certaine manière puisqu'il existait déjà un jeudi noir (ou Black Thursday). Il s'agissait du 24 octobre 1929, première journée du krach de 1929 qui donna naissance à la grande dépression.

 

Les bourses europeennes ont donc perdu entre 10% et 20% en une seule journée, en ce jeudi 12 mars 2020. En une semaine, entre le 6 et le 12 mars 2020, le CAC40 a ainsi perdu plus de 25% de sa capitalisation (il avait déjà chuté de -8,39% le 9 mars 2020), passant de 5139 points à 4044 points. Et le 21 février, il y a juste trois semaines, le CAC40 dépassait les 6000 points. Il a ainsi perdu 2000 points en l'espace de trois semaines, soit un tiers de sa capitalisation, comme presque la totalité des bourses mondiales un peu partout dans le monde.

 

L'épidémie de coronavirus suffit-elle à expliquer cette panique boursière ? En quoi les résultats escomptés par les grands groupes cotés sur les marchés pourraient-ils avoir reculés d'un tiers du fait du coronavirus ? Il s'agit d'un cas d'école de psychologie des marchés ; les places boursières se maintenaient à des niveaux de capitalisation exagérés depuis le début de l'année 2019, et l'épidémie de coronavirus n'a été qu'un déclencheur d'une correction boursière de grande ampleur. Comme dit un proverbe chinois, «les arbres ne montent pas au ciel». 

 

Néanmoins, ce qui est surprenant, c'est que ce n'est pas la première alerte épidémique qui nous tombe dessus. L'épisode du SRAS, également né en Chine, semblait beaucoup plus inquiétant. Des mesures de précaution avaient également été mises en œuvre. Et pourtant, je ne me rappelle pas de la même montée de protectionnisme et de la même crise d'affolement boursier. Le monde aurait changé, la Chine serait devenue le poumon, le centre du monde, Trump est désormais à la Maison Blanche, et les bourses mondiales avaient atteint des plus hauts historiques et n'attendaient qu'une occasion pour s'effondrer.

 

Si la pandémie continue de se répandre, et si les morts se comptent en millions de morts comme pendant la grippe espagnole de 1917-1918, on peut se demander ce que le monde deviendra, comment il pourra réussir à faire face à cette panique qui vient de démarrer, et si l'humanité saura ne pas retomber dans ses pires instincts ?

 

 

Saucratès

 


12/03/2020
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De la crise financière (18)

Réflexion cent-onze (27 décembre 2018)

2019 sera-t-elle une année de crise financière ?

 

Depuis 2015, j'anticipais à tord la survenue d'une nouvelle crise financière et une plongée des indices boursiers. Je m'étais trompé de près de trois ans, au minimum. La période d'euphorie des marchés boursiers a ainsi perduré trois années de plus, de 2009-2010 jusqu'à 2018. Mes précédents écrits sur la crise financière remontent également à très loin, à ces années 2008-2010 où le monde entier de la finance craignait pour la stabilité des marchés financiers et du système bancaire occidental. En cette fin de mois de décembre 2018, de plus en plus de commentateurs des marchés parlent désormais de la survenue d'une nouvelle crise financière, d'un nouvel effondrement des bourses pour certains. Depuis le début du mois de décembre 2018, les inquiétudes des marchés financiers semblent prendre de plus en plus d’ampleur. Même si quelques spécialistes rattachés à quelques grandes banques continuent de prédire que 2019 sera une belle année boursière ; après tout, les probabilités d'évolution des marchés financiers ne reposent pas sur des sciences exactes, et on peut très bien imaginer que les bourses se reprennent dans les prochains mois.

 

Malgré tout, je trouve que les alertes des gourous de la finance sont arrivés bien tard cette fois-ci. Ce n'est que depuis début décembre que l´inquiétude est devenue perceptible, et depuis la moitié du mois à peine que l'on peut lire des anticipations particulièrement moroses pour l'année 2019. Même le grand spécialiste des marchés boursiers, mon ami réunionnais Loïc Abadie, n'a commencé à faire état de risques baissiers que tout début décembre. D'une certaine façon, j'ai été plus réactif que lui en me tenant à l'écart des marchés boursiers depuis 2015-2016 en anticipant avec beaucoup trop d'avance la possibilité d'une crise financière !

http://www.objectifeco.com/bourse/trading/sentiment-de-marche/2019-et-au-dela-qu-en-attendre-pour-les-marches.html

 

Le CAC 40 a donc atteint son maximum le 28 septembre 2018 en touchant 5.547 points. Et il a clôturé aujourd'hui à 4.598 points, perdant ainsi près de 1.000 points (951 points pour être précis) en l'espace de trois mois, soit une baisse de 17% de cet indice. Le plus haut de ces dernières années avait néanmoins été atteint quelques mois auparavant, le 22 mai 2018, où l'indice CAC 40 avait clôturé à 5.657 points. Il s'agissait du plus haut point atteint depuis l'explosion de la crise financière début août 2007 (où le CAC 40 avait dépassé les 6.000 points).

Evolution 2018 du CAC 40.png
Il faut se rappeler qu'à deux reprises, en mars-avril 2003 et en mars-avril 2009, le CAC 40 avait touché à chaque fois un plus bas proche de 2.400 points, enregistrant ainsi des baisses cumulées de plus ou moins 4.000 à 4.500 points en l'espace d'un peu plus d'un an. Pour avoir vécu ses deux catastrophes boursières (sans oublier celle de 1987 à l'époque où je faisais des études en économie et en gestion), vous comprendrez mieux pourquoi j'ai préféré fuir la bourse avec autant d'anticipation !

 

Pour autant, actuellement, les probabilités de survenue d'une crise ne sont pas si certaines. Apres tout, on peut avoir assisté simplement à une correction des marchés boursiers. Je ne fais que citer le CAC 40 français mais la correction enregistrée ces trois derniers mois touche l'ensemble des places boursières occidentales, et peut être même mondiale.

 

Ainsi, le Nikkei dégringole de 24.400 points fin septembre 2018 à un peu moins de 20.100 points fin décembre 2018, soit une baisse de 4.300 points en trois mois (-17,6%), soit un niveau de baisse très proche de celle du CAC 40 français. Le Dow Jones était passé sur la même période de 26.952 points à 23.138 points hier soir, soit une baisse de -14,2% (avec un plus bas de 21.792 points atteint la veille de Noël). Le DAX allemand s'inscrit en recul pour sa part depuis les mois de mai-juin 2018, et est passé d'un peu plus de 13.000 points à un minimum de 10.382 points hier, soit une baisse de -20,1%. Les bourses chinoises s'inscrivent en recul depuis la fin du mois de janvier 2018, avec un recul qui dépasse -25% à -30%. La bourse de Shanhai est ainsi passée de 3.587 points fin janvier 2018 à 2.483 points fin décembre 2018, soit une baisse de -30,8%. La bourse de Londres est en baisse depuis fin mai 2018 voire début août 2018, avec une accélération à compter de fin septembre 2018. Le FTSE 100 est ainsi passé de 7.800 points début août 2018 à un minimum de 6.585 points hier, soit une baisse de -15,6% (soit pas un niveau pire que le reste des bourses européennes sans lien donc avec les soubresauts du Brexit).

 

Il est cependant tout à fait possible que pour les derniers jours du mois de décembre 2018 et début janvier 2019, les marchés boursiers se stabilisent et reprennent de la hauteur, même si cela me surprendrait néanmoins beaucoup. Wall Street s'est en effet fortement repris dans la nuit, effaçant 5% à 6% de perte.

https://www.lemonde.fr/economie/article/2018/12/27/wall-street-signe-sa-meilleure-seance-depuis-2009_5402443_3234.html

 

Il faut également rappeler que des corrections boursières de l'ordre de 1.000 points en quelques mois ont déjà été observées par le passé, notamment entre décembre 2015 et février 2016, avec le CAC 40 passant de près de 4900-5000 points à 3.900 points en trois mois également (ce qui explique mon sombre diagnostic à l'époque). Sauf qu'à cette époque, fin 2015, les spécialistes que je lisais n'observaient pas de montée d'une aversion aux risques sur les marchés et qu'une crise boursière leur paraissait peu probable.

 

Aujourd'hui il me faut donc désormais parler de psychologie des marchés. Une crise boursière puis une crise économique puis financière devient de plus en plus probable dès lors que de plus en plus d'intervenants l'anticipent sur les marchés puis dans la réalité. Il n'y a crise que si l'ensemble ou une majorité des acteurs y croient. Et c'est parce que la crise boursière touche également les carnets de commandes des entreprises, donc les achats des consommateurs, que la baisse des cours de bourse influe sur la conjoncture économique nationale et internationale. Et lorsque ce ralentissement économique touche le système bancaire et monétaire, on observe alors la survenue d'une crise financière ... et tout ceci en l'espace de quelques trimestres !

 

Actuellement, j'ai l'impression que la psychologie des marchés se dégrade sensiblement et que la crainte d'une forte baisse des cours boursiers puisse avoir un effet auto-réalisateur. Les prochaines semaines nous éclaireront sur l'évolution des marchés boursiers et l'on pourra savoir si oui ou non, on va assister une nouvelle fois à une nouvelle crise boursière puis financière et économique ... ou bien si ce n'est encore qu'une fausse alerte.

 

Au niveau national et international, les sombres prévisions des commentateurs s'appuient sur la guerre économique que se livrent depuis quelques mois les Etats-Unis et la Chine, sur la crise du Brexit et ses conséquences sur le Royaume Uni et la construction Européenne. Sans oublier la fin des politiques de Quantitative Easing des banques centrales occidentales et les remontées des taux directeurs, et les ralentissements de la croissance européenne et mondiale qui en découlent (ou non) ainsi que les fortes croissances des endettements des entreprises et des états. Et au niveau français, cela se conjugue de manière particulièrement surprenante avec le mouvement des gilets jaunes et son impact sur la croissance française. Gageons que dans quelques années, on liera la survenue de cette crise et le mouvement des gilets jaunes (signe avant-coureur ou responsabilité).

https://www.lemonde.fr/economie/article/2018/12/24/l-economie-mondiale-va-ralentir-en-2019-mais-pas-forcement-s-effondrer_5401708_3234.html

 

Dans cette attente, il me semblerait plus sage de ne pas prendre trop de risques inconsidérés sur les marchés boursiers.

 

  

Saucratès
 

Mes précédents écrits sur la crise financière :
1.https://saucrates.blog4ever.com/de-la-crise-financiere-1
2.https://saucrates.blog4ever.com/de-la-crise-financiere-2
3.https://saucrates.blog4ever.com/de-la-crise-financiere-3
4.https://saucrates.blog4ever.com/de-la-crise-financiere-4
5.https://saucrates.blog4ever.com/de-la-crise-financiere-5
6.https://saucrates.blog4ever.com/de-la-crise-financiere-6

7.https://saucrates.blog4ever.com/de-la-crise-financiere-7

8.https://saucrates.blog4ever.com/de-la-crise-financiere-8

9.https://saucrates.blog4ever.com/de-la-crise-financiere-9

10.https://saucrates.blog4ever.com/de-la-crise-financiere-10

11.https://saucrates.blog4ever.com/de-la-crise-financiere-11

12.https://saucrates.blog4ever.com/de-la-crise-financiere-12
13.https://saucrates.blog4ever.com/de-la-crise-financiere-13

14.https://saucrates.blog4ever.com/de-la-crise-financiere-14

15.https://saucrates.blog4ever.com/de-la-crise-financiere-15

16.https://saucrates.blog4ever.com/de-la-crise-financiere-16

17.https://saucrates.blog4ever.com/de-la-crise-financiere-17


27/12/2018
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