Critiques de notre temps

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L’imposture démocratique des médias occidentaux

L’imposture démocratique des médias occidentaux

par Saucratès 

 

Saint-Denis de La Reunion, dimanche 26 septembre 2021


À toute personne vivant en Occident et habituée à entendre parler des médias non occidentaux, mon titre doit apparaître comme une stupidité. À tout lecteur des médias occidentaux, croyant aux fables que ces derniers racontent à leur propre sujet, et ne se rappelant que des dernières années écoulées, mon titre doit aussi apparaître comme totalement stupide, et il doit déjà me souhaiter de vivre en Russie, en Chine ou en Corée du Nord pour m’ouvrir les yeux, pour regretter l’immense liberté démocratique dont je dispose en Occident. (a)

 

A toute personne n’ayant que le présent en comparaison, elle sera évidemment de leur opinion. Comment pourrait-elle penser autrement ? Jamais il n’y a eu un tel foisonnement d’informations circulant dans ce que l’on appelle les médias sociaux. Jamais il n’y a eu une telle immédiateté de l’information. Jamais les médias n’ont été aussi prompts à faire circuler l'information. On sait presque tout ce qu’il y a à savoir d’intéressant sur ce qui se passe dans le monde connu. 

Evidemment, il existe de très nombreuses zones qui échappent aux radars des médias occidentaux. Le monde des médias est la jungle urbaine, de préférence en Occident, mais pas uniquement. Les campagnes européennes leur échappent pratiquement ; que peut-il y avoir d’intéressant qui s’y passe, dans ces campagnes où fleurissent les gilets jaunes français désocialisés et les vieillards et les paysans réactionnaires. Les campagnes états-uniennes leur échappent tout autant, avec leurs électeurs Trumpistes supposément stupides et racistes. Les médias d’aujourd’hui sont les moyens de communication des grandes mégalopoles occidentales. 

Les médias d’aujourd’hui n’ont plus rien à voir avec ce à quoi ils ressemblaient ne serait-ce qu’il y a quarante ans, au debut des années 1980. Mais les années 1980 et les années d’avant sont plus ou moins l’antiquité pour les jeunes qui font aujourd’hui l’information. Qui se rappelle qu’en 1990, internet n’existait pas. Que les telephones portables et les smartphones n’existaient pas plus, et que les seules sources d’information disponibles étaient la presse écrite et les médias télévisuels et la radio ?

 

Assez tristement, je pense que cette période était l’âge d’or des médias occidentaux, une époque où le foisonnement des médias faisaient vraiment d’eux des défenseurs de la démocratie. Une période où de grands journalistes avaient à cœur de défendre, de chercher la vérité, de la défendre. Aujourd’hui, ceux-ci ne cherchent plus à défendre et à chercher la vérité, mais juste à manipuler l’opinion publique pour lui faire accepter leur propre vision de la vérité.

Avec la simultanéité et la transparence de l’information que l’on connaît désormais, on aurait pu avoir des médias d’excellence, représentatifs des divers courants traversant nos sociétés et ouverts aux divers points de vue. Le Monde à la fin des années 1990 et au début des années 2000 a pu être un tel journal. Mais parallèlement à l’essor de l’accès de l’information de masse et au développement d’Internet, les médias ont peu à peu été achetés et contrôlés par le grand capital, par des multinationales et des milliardaires. Le contrôle de l’information est devenu l’alpha et l’oméga des multinationales et des gouvernements. Jusqu’à leur permettre de contrôler des élections présidentielles en France et de fabriquer leur candidat presidentiable en la personne d’Emmanuel Macron et de son mouvement En Marche. La stupidité des électeurs français a fait le reste en fournissant à un candidat sans parti politique le contrôle du Parlement.

Et en parallèle, un nouvel acteur est apparu, devenu de plus en plus puissant grâce aux médias sociaux, acteur dont on ignore l’objet véritable et ceux qui le contrôlent véritablement. La société civile et ses groupes de pression, mouvements écologistes, leaders charismatiques du business collapsologiste (qui aurait pu penser que la petite Greta faisant grève les vendredi dans sa petite ville deviendrait une égérie planétaire quelques années plus tard ?), des mouvements antiracistes ou universitaires sans oublier ces mouvements comme #metoo ou #balancetonporc.org ; tous ces mouvements occupent et contrôlent les débats publics et règlementent ce qu’on peut y dire, ce que l’on a le droit d’y dire à coup de procès et de plaintes en justice, ou de lynchage médiatique sur les réseaux sociaux.

 

Tout ceci n’est pas le symbole d’une démocratie qui fonctionne correctement, chacun d’entre nous se trouvant soumis à la censure du gouvernement et à la fois de tous ceux qui s’érigent en censeurs des bonnes mœurs, des bonnes opinions, des bons comportements. En Chine, tout ceci est sous le contrôle d’un parti unique ; en Occident, tout ceci est sous le contrôle de délateurs anonymes autorisés à s’ériger en censeurs auto-investis du pouvoir de pourrir la vie de leurs ennemis.

 

Et les médias mainstream me direz-vous au milieu de tout cela ? Un outil aux mains des milliardaires qui les contrôlent, des outils cherchant à plaire aux goûts des lecteurs qu’ils cherchent à atteindre, qu’ils cherchent à pouvoir manipuler, des outils cherchant à s’attirer les bonnes grâces des groupes de pression dont leurs journalistes partagent les opinions. Et dans tout cela, toutes les opinions ne sont pas toutes acceptables ou supportables. Il suffit de voir les attaques que subit la chaîne C-News pour oser donner la parole à des intellectuels considérés comme ultra-conservateurs !


Rien de tout cela ne correspond à la définition d’une démocratie selon moi ! Tout ceci correspond plus à une religion, du politiquement correct, du socialement correct. Cela expliquerait la cabale dont fut victime Donald Trump aux Etats-Unis, où 90% de la presse américaine conduisit une croisade morale anti-Trump tout au long de ses quatre années de présidence ! Et comme l’islam qui lui-aussi cherche à détruire l’Occident, c’est une religion sans pape ni papauté, avec une multitude d’imams et de chapelles...

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Notes :

 

(a) Souhaiter à un indigéniste qui critiquerait le racisme de la France de l’envoyer en Afrique, dans un État non démocratique ou en guerre, ou en proie aux attaques de AQMI ou de l’Etat Islamique, est considéré comme du racisme en France. Et cela peut conduire en prison.

 

Mais souhaiter envoyer un internaute qui critique l’absence de démocratie ou de transparence des médias occidentaux dans un État considéré comme totalitaire (Chine, Russie, Corée du Nord), comme je l’ai souvent vu écrit, n’est pas considéré comme du racisme mais semble normal dans le cadre d’une critique inacceptable des médias. N’est-ce pas bizarre ?



26/09/2021
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