Questions sur l’histoire des premières sociétés humaines
Je vais revenir ici sur ce que j’appelle l’histoire des premières sociétés humaines. Quelles sont-elles ? De quoi et de qui parle-t-on ? Par ces mots, on veut souvent entendre l’interrogation suivante : Quelles sont les premières sociétés humaines organisées à avoir laissé des traces visibles dans l’histoire ? Historiquement, on parle ainsi souvent des sociétés égyptiennes et mésopotamiennes parmi les plus anciennes civilisations apparues sur Terre. Mais celles-ci étaient-elles réellement les premières et plus anciennes civilisations humaines organisées ?
- La civilisation chinoise : -5.000 ans avant le présent (BP)
- La civilisation égyptienne : -5.100 ans BP
- La civilisation sumérienne : -5.500 ans BP
- La civilisation de la Vallée de l’Indus (ou civilisation harappéenne) : entre -4.600 ans BP et -7.500 ans BP
- Les plus anciennes civilisations amérindiennes connues (Valvidia et Caral) : entre -5.000 ans et -6.000 ans BP
- Çatal Höyük (Turquie) : -9.500 ans BP
- Gobekli Tepe (Turquie) : -11.600 ans BP
https://www.nationalgeographic.fr/histoire/le-plus-ancien-temple-du-monde-va-etre-restaure
J’avais notamment déjà abordé certains de ces sujets et de ces questions dans un de mes articles de novembre 2023.
https://saucrates.blog4ever.com/questions-sur-la-protohistoire
Ce que l’on sait moins, c’est que cette histoire évolue très rapidement bien que difficilement. Avant la découverte de Göbekli Tepe dans les années 1990, personne n’imaginait que l’humanité avait pu être capable de construire un temple aussi gigantesque 11.600 ans dans le passé, en plein milieu de ce que l’on estimait être l’époque des chasseurs cueilleurs du paléolithique. Chaque nouvelle découverte est d’abord combattue et contestée par les archéologues renommés et les datations des découvertes systématiquement remises en cause. La reconnaissance de l’ancienneté de la civilisation harappéenne est également récente.
En même temps, on fait souvent remonter l’origine de la découverte des mathématiques aux grecs anciens. Les premiers, ils auraient découverts et su calculer les ères de surfaces géométriques et nombre de nos théorèmes remontent à des mathématiciens grecs. J’ignore si cette légende est vraie pour la philosophie puisque l’on dit aussi que les grecs ont inventé la philosophie aux alentours du sixieme et cinquième siècle avant notre ère, mais pour les mathématiques, tout ceci semble faux.
Des tablettes cunéiformes datant du début du deuxième millénaire avant notre ère présentent de nombreuses figures géométriques comme des hexagones, des heptagones, des triangles, des trapèzes, des rectangles, des cercles et des arcs de cercle, éventuellement pourvus de lignes intérieures particulières comme des diagonales, des transversales ou des diamètres (tablettes Sb13088, MS3052, YBC7290).
Certaines comportent des problèmes résolus de géométrie ou d’algèbre comme la détermination du côté d’un carré dont on connaît la somme de l’aire et du côté, ou bien la longueur et la largeur d’un rectangle dont on connaît l’aire et la diagonale. Elles reposent sur un système dit en numérotation sexagésimale positionnelle flottante (base 60). «Le système est comparable à notre décompte du temps, où 60 minutes égalent une heure. La mesure du temps est d’ailleurs l’un des héritages que nous a légué la civilisation Mésopotamienne.»
https://archeologie.culture.gouv.fr/orient-cuneiforme/fr/les-mathematiques-des-mesopotamiens
L’élaboration de théorèmes mathématiques comme celui de Pithagore remonte ainsi peut-être à la Grèce antique (entre le troisième et le sixième siècle avant notre ère), mais plus de 1.500 ans plus tôt, Babylone et Elam connaissaient déjà les mathématiques et le résultat de ce théorème.
(voir le magazine La Recherche d’octobre-décembre 2024).
Faire ainsi remonter l’invention et la découverte des formes géométriques à la Grèce antique représente ainsi une erreur. Les mathématiques furent ainsi inventées bien longtemps auparavant.
C’est pour cela que la découverte d’une construction humaine remontant à 25.000 ans m’intéresse au plus haut point, tout comme celle de la découverte de traces d’empreintes humaines datées de 23.000 ans, qui viennent remettre en cause ce que l’on croit de l’histoire de l’humanité.
L’histoire du site de Gunung Padang en Indonésie, dans la province de Java occidental, constitue ainsi un mystère absolu. Ce que la plupart des archéologues occidentaux prenaient pour une montagne naturelle pourrait-elle être une ancienne pyramide fabriquée par l’homme dont l’origine remonterait potentiellement à 25.000 ans, à une époque où, en Europe, les hommes de Cro-Magnon habitaient encore des grottes dans lesquels ils peignaient des scènes de chasse ou des scènes mythiques ?
Juste à titre de comparaison, il y a 25.000 ans, on se trouve juste après le moustérien, entre l’aurignacien et le gravetien sur le vieux continent (Europe), à l’époque des grottes ornées.
- Aurignacien : de 50.000 ans à -30.000 ans avant notre ère
- Gravetien : de -30.000 ans à -22.000 ans
- Solutréen : de -22.000 ans à -17.000 ans
- Magdalénien : de -17.000 ans à -14.000 ans
Les grandes maisons communes construites et retrouvées en Europe ainsi que les premières constructions mégalithiques datent de la culture du Rubané, entre -5.000 ans et -4.000 ans avant notre ère, soit à des dates beaucoup plus tardives.
Quelle civilisation, dont il ne reste plus rien, a-t-elle pu construire une telle pyramide il y a 25.000 ans à cet endroit, et dans quel objectif, pour quelle utilité ? Question pour laquelle pour l’instant nous n’avons aucun commencement de réponse.
Il en va de même de la réécriture de l’histoire du peuplement des Amériques. C’est également une histoire en perpétuelle réécriture puisqu’il y a peu de temps, la plupart des préhistoriens estimaient que l’arrivée des premiers hommes en Amérique remontait à la fin de la dernière période glaciaire, soit aux alentours de 15 000 ans avant notre ère. Dorénavant, on estime que cette arrivée est bien antérieure remontant à au moins -30.000 ans avant notre ère, toujours via le détroit de Béring accessible tout au long du Pléistocène. Mais que va-t-on encore découvrir lors des prochaines fouilles ou des prochains prélèvements.
Dernier élément de cette série de questionnement : l’existence de cités antiques datant d’avant notre ère en pleine Amazonie. L’article ci-dessous traite de cités antiques présentes dans la partie équatorienne de l’Amazonie mais il existe d’autres traces de telles cités dans la partie brésilienne de l’Amazonie, traces retrouvées également à l’aide de Lidar à travers la canopée infranchissable.
https://lejournal.cnrs.fr/articles/des-cites-antiques-en-amazonie
Là aussi, cette présence interpelle. Cette même zone amazonienne occupée uniquement désormais par quelques tribus isolées, par quelques peuples de chasseurs-cueilleurs se croyant pour certains les derniers et les seuls humains sur Terre, pourraient-ils avoir été précédés par une véritable civilisation qui aurait été capable de construire des routes et des cités il y a tout juste un peu plus d’un millier d’années ? Une civilisation comme Rome ou la Grèce qui aurait totalement disparue alors qu’elle s’étendait sur une zone de plusieurs milliers ou millions de kilomètres carrés ?
Graham Hankook a également découvert des traces d’autres installations urbaines comparables dans l’Etat brésilien de l’Acre, malgré tout à plusieurs milliers de kilomètres dans la forêt vierge. Nouveau mystère incompréhensible sur l’évolution de l’humnité
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