Critiques de notre temps

Critiques de notre temps

Nouvelles pensées d’un samedi soir

Nous sommes à nouveau samedi soir. Que dire ? Que raconter ? Il est simple de savoir sur quoi on veut écrire, il est plus difficile de savoir si cela a un intérêt, si cela a un sens, si cela a même une simple cohérence. Et surtout, il est difficile de savoir si on devrait écrire sur ce sujet et dire ce que l’on écrit. Ce doit être aussi difficile, et même beaucoup plus difficile, d’écrire un livre, de raconter une histoire, et de se demander apres chaque page écrite si cela ne fait pas évoluer le personnage, ou tel ou tel personnage, d’une manière qui ne serait pas la bonne. Après, personne ne jugera le personnage, selon la manière dont le narrateur le fera évoluer. Nul ne le jugera selon ce qu’il racontera, fera ou dira. Il s’agit d’un personnage de fiction. Il pourra être antisémite, raciste, assassin, extrémiste, ultra-libéral, que sais-je encore. Au pire, le lecteur pourra abandonner la lecture de son livre si l’évolution du personnage lui déplaît. Mais selon la manière dont le narrateur le présente au fil d’une page, au fil d’un chapitre, c’est toute l’histoire autour de ce personnage qui sera entraînée dans un certain sens, dans une certaine direction. 
 
Zakanf’t qui nous lit peut-être ce soir en sait probablement beaucoup plus que nous sur ce dilemme du narrateur. Elle qui représente justement parfaitement celle que l’on appelle le narrateur.

https://drive.google.com/file/d/1bs5FEqTmKZXoi_19GhygXTk442MSII5a/view

 
Même si le narrateur absolu, celui auquel je pense en prononçant ce mot de Narrateur, comme peut-être certains autres de mes lecteurs, c’est Proust. Proust qui a poussé le principe du narrateur à sa plus haute représentation (j’oublie peut-être Modiano dont j’adore les livres et qui définit parfaitement cette notion de narrateur-personnage, peut-être encore mieux que Proust si c’est possible). Mais derrière chaque personnage, quelque soit le livre, il y a un narrateur. Et demain, il risque d’y avoir une intelligence artificielle.

 

Donc que dire de mes écrits de la semaine dernière. Il y a tellement à dire sur le féminisme, comme sur les hommes, comme sur la violence masculine, comme sur ceux que l’on appelle parfois des héros, ceux qui se dressent face à la violence aveugle, face à la violence terroriste. Alors oui, je trouve problématique que l’on analyse une situation à travers uniquement un seul prisme, une seule définition, une seule interprétation. 
 
En fait, les penseurs, les journalistes, les universitaires féministes se trompent de cible et de théorie. En dépeignant l’homme, elles ne font que reproduire la thèse de Hobbes qui ecrivait des siècles avant que le féminisme soit inventé. L’homme est un loup pour l’homme, et aujourd’hui comme à cette époque ancienne, pour la femme. Mis ce que ces féministes oublient, c’est qu’il y a aussi de rares lions courageux qui affrontent ces loups, qui les combattent, qui se dressent parfois pour s’opposer aux loups. Le plus souvent des anonymes. Et parfois ils meurent aussi, ils échouent à s’opposer victorieusement. Ils n’en demeurent pas moins des lions, même si ces lions meurent sous les armes, sous les crocs des loups. Ce sont des hommes ou des femmes. Et c’est qui me gêne, me répugne dans le féminisme, cette facilité à expliquer le monde comme une opposition entre victimes et bourreaux fonction de leur sexe.
 

Alors oui, comme mon narrateur, je risque d’avoir donné définitivement une image déformée de mon personnage, de moi-même. Aujourd’hui, je souhaitais écrire sur un autre sujet : la laïcité.

 

https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/04/17/l-interdiction-des-signes-religieux-ostentatoires-a-l-ecole-contredit-la-laicite_6228276_3232.html

 

Comme pour l’antisémitisme, comme pour l’opposition entre droite et gauche, je pense qu’il y a de multiples définitions de ce qu’est la laïcité. Il y a évidemment les définitions données par un quelconque haut conseil de laïcité. Il y a tous les laïcards (les partisans d’une laïcité intransigeante et excluante) pour lesquels la laïcité les oppose à tous ceux qui promeuvent l’enseignement privé catholique, alors que moi-même, je pourrais trouver tou aussi inquiétant les écoles coraniques et les lieux d’enseignement musulman comme Avaroes. Mais les laicards étant de gauche et cette gauche-là ayant pour seul adversaire le catholicisme et la droite, l’islam ne peut être un adversaire mais forcément un allié. 
 
Pour ma part, je pense que la laïcité telle qu’elle a été conçue au tout début du vingtième siècle, à une époque où nous vivions sous la loi des curés, n’a plus aucune légitimité, plus aucune valeur aujourd’hui. La laïcité n’a plus lieu d’être aujourd’hui comme dispositif cherchant à isoler l’Etat de la religion catholique.  A un moment quelconque du vingtième siècle, la religion catholique a cessé d’être un adversaire de  l’intelligence collective (mais comment oublier que même dans les temps les plus obscurs de l’humanité, de grands philosophes furent chrétiens comme d’autres furent musulmans), pour devenir un socle de la société, de la même manière que le judaïsme modéré ou l’islam modéré. Et là-dessus, je pense que l’Ile de la Réunion peut éclairer réellement éclairer le monde.

 
Utiliser le principe de la laïcité pour rejeter la reconnaissance des racines chrétiennes de l’Europe est une terrible erreur. Une Europe qui se présente comme le cheval de Troie de je ne sais quelle idéologie mortifère et destructrice. Utiliser la laïcité pour interdire des crèches de Noel dans des lieux publics ou des lieux municipaux est une terrible tragédie. La France était la fille aînée de l’Eglise catholique et ce n’est pas parce que nous avons accueillis une forte minorité musulmane que nous devons renier nos racines et notre histoire, même si ces gens-là, mêmes présents depuis des générations, ne se reconnaissent pas dans cette histoire. J’ai vécu au Sénégal une histoire magnifique de royaumes que je ne connaissais pas, des Almoravides et des Almohavides. Et même si ce n’était pas mon histoire à moi, occidental, je l’ai appris et je me souviens toujours de bribes lointaines, plus de quarante à cinquante ans plus tard. Et comme je l’ai déjà dit, cela a nourri mon amour de l’anthropologie. 

 
Pour moi, la laïcité, ou l’interprétation de la laïcité telle qu’elle est utilisée aujourd’hui est une erreur et une abomination. Elle nourrit toutes les velléités séparatistes dans notre beau pays. Et elle ne nous permettra d’ailleurs probablement pas de résister à une prise de pouvoir de l’islamisme comme le raconte l’histoire de «Soumission» de Houellebecq. La laïcité est aujourd’hui pensée par ceux-là même qui préparent le règne de l’islamisme, ou bien par ceux qui cherchent à préserver le rôle de neutralité de l’Etat dans un combat perdu d’avance contre l’islamisme.

 
 

Saucratès 


20/04/2024
2 Poster un commentaire

Inquiétant regain du masculinisme ou inquiétante montée du féminisme

Et si la question n’était pas tant l’inquiétant regain du masculinisme que l’inquiétante montée du féminisme ?

Par Saucratès 

Saint-Denis de la Réunion, lundi 15 avril 2024

 
J’ai évidemment de nombreuses similitudes de point de vue avec les masculinistes. Comme eux, je me sens en permanence agressé par les multitudes de plaintes émanant de femmes contre des hommes publics ou connus, célèbres. Sauf à être homosexuel, il devient dangereux de devenir ou d’être célèbre ou publiquement connu. Probablement parce que les plaintes pour agression sexuelle sont les seules plaintes pour lesquelles il n’existe aucune présomption d’innocence. Vous voulez la peau de quelqu’un, faites en sorte que quelqu’un porte plainte pour agression sexuelle. De la même manière qu’en entreprise, il suffit de faire en sorte que quelqu’un porte plainte pour harcèlement moral. Le licencie assuré sauf si c’est contre le patron lui-même !

 

Comme les masculinistes, je me suis senti agressé par #meetoo et par #balancetonporc.org. Ce climat de délation généralisée, qui se pense ou se comprend comme une justice enfin offerte aux femmes victimes des violences sexuelles des hommes, mais qui n’a aucun attribut de la justice. Ni procès équitable, ni droit d’être défendu par un avocat, ni présomption d’innocence. S‘il s’agit effectivement d’une justice, c’est d’une justice de femmes, une justice féministe, où la peine prononcée est connue dès l’ouverture du procès médiatique, la culpabilité évidente dès que la plaignante s’exprime, où seule la parole des femmes comptent, et la mort du condamné automatique, indispensable. Une véritable société matriarcale en somme.

 

Comme les masculinistes, je ne pense pas seulement que l’on «s’acharne sur les hommes» mais que les féministes de toutes sortes veulent nous éradiquer, nous les hommes. 

 
«A partir de données de plus d’une vingtaine de pays, un article du Financial Times a mis en évidence la progression, depuis six ans, d’un fossé idéologique de 30 points environ entre les filles et les garçons de la génération Z, notamment sur les questions d’égalité.

 

La France n’est pas épargnée par cet inquiétant phénomène. L’alerte a été donnée en janvier par le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes. Les résultats de son Baromètre annuel du sexisme rapportent, là aussi, un écart de près de 30 points entre les femmes et les hommes de moins de 35 ans, sur la perception des inégalités dans la famille (28 points) comme dans la rue ou les transports (27 points). Le clivage se confirme et se polarise, s’alarment les auteurs du rapport, qui constatent que plus l’engagement en faveur de femmes s’exprime dans le débat public, plus la résistance s’organise. Ils s’inquiètent notamment de la progression des réflexes masculinistes et comportements machistes chez les jeunes hommes adultes : 28 % des 25-34 ans estiment que les hommes sont davantage faits pour être patrons (contre 9 % des 50-64 ans) ; 52 % pensent qu’on s’acharne sur les hommes.

 

https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/04/12/l-inquietant-regain-du-masculinisme-cette-pensee-reactionnaire-aux-origines-millenaires_6227457_3232.html

 

Je n’étais pas supposé évoluer de cette manière. J’ai toujours défendu l’égalité des sexes entre les hommes et les femmes, ou entre les femmes ou les hommes comme il faut désormais l’écrire. Et c’est vraisemblablement là où réside le problème, si l’on ne reconnaît qu’une façon de dire les choses pour être un bon défenseur de l’égalité des sexes. 
 
J’adore mon épouse et j’ai toujours eu pour principe de partager toutes les tâches ménagères, ou plutôt de vivre dans un équilibre où chacun participe. Je n’ai aucun problème avec l’égalité des salaires entre hommes et femmes, ayant longtemps milité pour une telle égalité en entreprises.
 
Bon évidemment, pour suivre les points évoqués par le Haut conseil à l’égalité, je me suis fait à l’idée de toujours payer les additions, que l’homme doit défendre la femme, même si j’abandonne plaisamment l’idée de la galanterie puisque c’est antinomique avec l’égalité des sexes. Surtout, je sais que les mères ou les femmes peuvent être aussi facilement des dragons que les hommes, peuvent dominer ou écraser leurs conjoints ou leurs enfants. Ce n’est pas le sexe qui compte mais le comportement de chacun et chacune. Et l’éducation reçue, le travail psychologique réalisé sur soi, sur ses propres déviances, sur ses propres démons.
 
Non, mon seul problème, c’est le féminisme agressif, c’est cette agressivité féministe cherchant à rendre responsable les hommes de tous les malheurs qui tombent sur certaines femmes. Cette explication si simple à leur situation personnelle ou professionnelle dont elles rendent responsables le sexisme de la société et des hommes qui les entourent. 

 
La cause de ma bascule dans le masculinisme, c’est #meetoo, c’est #balancetonporc.org, c’est toutes les affaires successives qui éclaboussent un par un tous les hommes un tant soit peu célèbres ou connus. 
 
Et si le problème n’était pas le masculinisme mais le féminisme ? Mais si les médias comme Le Monde, comme la majeure partie des journalistes télévisés ou de presse écrite, n’étaient pas essentiellement composés de femmes, peut-être qu’une autre opinion médiatique pourrait émerger dans les médias. Elles ont déjà gagné la guerre en France. Et ceux qui osent le contester sont attaqués judiciairement ou considérés comme des masculinistes.

 
M’est-il possible de dire réellement que le seul problème est le féminisme ? Non. Les femmes sont régulièrement victimes d’agression sexuelle au cours de leur vie, ce qui n’est pas le cas des hommes. Elles seront aussi plus fréquemment victimes de commentaires misogynes au cours de leur vie professionnelle, à la différence des hommes. Tout ceci n’est pas contestable. Je me réjouis même d’avoir des fils plutôt que des filles, parce que j’aurais peur pour elles dès lors qu’elles devraient sortir. Un garçon n’a qu’à craindre un détraqué sexuel. Une fille doit craindre potentiellement tous les hommes qu’elle croise. Tout est plus dangereux pour une femme, comme par exemple une simple ballade en montagne ou au bord de la mer. 
 
Mais le féminisme est aujourd’hui allé trop loin, dans sa rage contre les hommes. Une femme âgée peut se trouver avec de jeunes hommes sans jugement négatif. Un homme âgé avec de jeunes femmes est un sale pervers et il est immédiatement considéré comme ayant abusé d’elles et elles seront incitées à porter plainte, à se plaindre d’agressions sexuelles et d’emprises. #meetoo et #balancetonporc.org sont allés beaucoup trop loin pour que je me sente encore le moins du monde féministe.
 
Même les lois sur la parité en matière électorale et politique vont également trop loin. Et pourquoi ne pas imposer des listes sur lesquelles on trouvera un ouvrier, une ouvrière, un paysan, une paysanne (au SMIC maximum), un cadre et une cadre, un enseignant et une enseignante, une infirmière et un infirmier ? Pourquoi prioriser la représentation des genres sexuels (bientôt il faudra aussi des binaires, des transsexuels, des homosexuels et des homosexuelles) et pourquoi ne pas prioriser l’appartenance à la catégorie sociale des gens qui font les lois ou qui nous gouvernent ? Ou bien leur appartenance à des classes d’âge ? Moins de 30 ans, de 30 ans à 49 ans, plus de 50 ans ? Parce que ce serait une énorme usine à gaz ? Mais c’est déjà une énorme usine à gaz électorale.

 
Comment et de quelles manières les féministes ont-elles réussi à faire accepter, à faire considérer, que l’appartenance à un milieu social ou à une classe d’âge n’avait aucune importance, que cela n’influait en aucune façon sur les lois ou les règlements qui étaient votés ou mis en œuvre, mais que le sexe des élus avait par contre une énorme importance et qu’il fallait une parité, ou une majorité de femmes, pour que les lois soient bien votées ou le gouvernement bien géré ? Si les uns ou les autres n’ont supposément aucune importance, alors que pourtant, les jeunes, les ouvriers sont très mal représentés au parlement ou dans les échelons communaux ou régionaux, il n’y a aucune raison que le sexe ait plus d’importance. Si ce n’est pour plaire à une obligation de féminisme auquel nous sommes tous contraints d’obéir. Même moi puisque cet article sera taxé de sexisme et d’anti féminisme puisque je n’y respecte pas l’obligation de saluer le féminisme.

 
 
Saucratès


15/04/2024
0 Poster un commentaire

Le féminisme et la recherche universitaire sur la violence

Les sciences sociales vont mal, très mal, envahies par les thèses des féministes maladives et des tenantes de l’intersectionnalité revancharde. Il y a quelques siècles de cela, des philosophes comme Rousseau, La Boétie, Marx ou Machiavel cherchaient à expliquer l’origine de la violence, à expliquer la vie en société. Il y a quelques décennies de cela, des anthropologues et des sociologues comme Clastres, Bourdieu ou Testard cherchaient à expliquer l’origine des sociétés humaines et à comprendre la violence inhérente à la vie en société.

 

1. Une vision féministe étriquée de la violence

Mais aujourd’hui, rien de tout cela. Des féministes haineuses comme Lucile Peytavin s’emparent du sujet et plaquent sur ce problème de la violence des sociétés humaines leur monomanie de la haine des hommes. Elles essaient d’expliquer à l’aide de leur seul prisme intellectuel, ce mantra qui a donné naissance à #meetoo et à #balancetonporc.org, qu’elles ressassent à longueur de temps et à longueur de jour : combattre les hommes, poursuivre judiciairement ou médiatiquement les hommes, faire des hommes les seuls responsables de toutes les misères féminines, de tous les malheurs du monde, de tout ce qui ne va pas. La faute aux hommes.

 

https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/04/12/lucile-peytavin-historienne-le-cout-des-violences-masculines-s-eleve-a-100-milliards-d-euros-par-an_6227451_3232.html

 

Dans les misérables de Victor Hugo, on attribuait toutes les fautes à Rousseau. Désormais, les féministes attribuent toutes les fautes à l’Homme. L’homme avec un grand H, non pas seulement les hommes poursuivis sur #meetoo ou sur #blancetonporc.org, mais tous les hommes en général, responsables collectivement du fait de leur éducation, du fait de l’éducation qui leur est donné, du fait de leur égoïsme, du fait de leur domination sur les femmes. Cette façon de penser, cette façon d’être des féministes est abominable.

 

https://www.lemonde.fr/sciences/article/2016/09/28/les-racines-de-la-violence-humaine-plongent-dans-l-arbre-de-l-evolution_5005088_1650684.html

 

Plus besoin de réfléchir. Simplement besoin de trouver comment éliminer les hommes définitivement, les faire payer métaphoriquement d’abord, et désormais donc, à l’aide de la méthode de Lucile Peytavin dont elle semble fier comme Artaban (catastrophe, c’est un homme … fière comme Cléopâtre ?) financièrement le coût des violences qui leur sont imputées parce qu’ils sont des hommes, simplement des hommes. 

Mais condamner des hommes juste parce qu’ils sont des hommes, n’est-ce pas justement le sexisme que les femmes combattaient et dénonçaient autrefois lorsqu’elles en étaient les victimes ? Vouloir faire payer les hommes juste parce que ce sont des hommes, n’est-ce pas remettre en cause jusqu’aux fondements de l’égalité des sexes ? 
 

2. Vie en société et violence

Je ne peux pas rejoindre la vision manichéenne de Lucile Peytavin. La préhistoire humaine est un lieu inconnu. Les premières sociétés protohumaines courants sur des centaines de milliers d’années, ou des millions d’années précédant notre ère, ressemblaient-elles aux sociétés de gorilles, avec un mâle dominant au dos argenté et un harem de femelles (harem, terme impropre), aux sociétés de chimpanzés guerrières et agressives, ou aux sociétés de Bonobos fuyant la confrontation grâce à la sexualité ? Ou bien ressemblaient-elles aux sociétés d’Homo Naledi d’Afrique Australe, que l’on connaît si peu et qui diffèrent tellement des sociétés préhistoriques que l’on a imaginé. Si on savait répondre à cette question, si on connaissait précisément notre origine, ce serait tellement simple. Mais ce n’est pas le cas.

 

Si on se réfère aux seules sociétés historiques documentées, pour la majeure partie patriarcales, on peut penser que la violence émane des hommes, et que les femmes en sont majoritairement les victimes. Même lorsqu’elles furent dirigées par des femmes, même quand des castes de guerrières y dominaient l’ordre social, les hommes et les femmes sans pouvoir constituant le peuple en représentaient les victimes. Et au sein des victimes, les femmes et les plus faibles y constituaient encore la caste la plus basse des victimes. Et en dessous des femmes, les enfants. Avec cette seule possibilité d’échapper au statut de victimes en rejoignant la caste dominante, la caste des guerriers ou des guerrières. Mais seulement pour les plus forts et les plus fortes d’entre eux.

 

Chiffrer le coût de cette violence ? Quelle drôle d’idée ? Comme si le fait de donner une valeur aux dégâts dûs à la violence permettait de donner une valeur aux victimes ?
 
En tant qu’enfant victime de la violence de ma mère, je sais que la violence n’est pas réservée à l’homme. La violence dépend de certainement énormément de choses, de la moralité des gens, de leur capacité à se défendre et à se comporter, à réagir face à la violence et face aux prédateurs, qu’ils soient des hommes ou des femmes. Certains savent réagir. D’autres ne le savent pas. La capacité de violence que nous avons tous en nous dépend de nos propres filtres, de notre propre éducation, que nous soyons des hommes ou des femmes. Et du recul que nous avons sur notre capacité à faire le mal, à violenter les autres. On trouvera toujours un plus faible que nous à violenter. 

Alors effectivement, on rencontre plus souvent de la bonté et de l’humanité chez des dames alors qu’elle semble absente chez certains hommes. Mais ce n’est pas général. Une armée de femmes paraîtrait moins dangereuse, moins violente, moins violeuse, plus respectueuse des droits des plus faibles, des droits des civils et des civiles, qu’une armée d’hommes, d’autant plus dangereux qu’ils sont jeunes, incapables de réfréner leurs plus viles envies et leurs plus viles angoisses de mort. Mais ne peut-on pas y assimiler ses armées de jeunes influenceuses sans aucune limite, sans aucune humanité autre que de plaire à leurs abonnés, même s’il faut briser, tuer, assassiner, harceler leurs adversaires, leurs concurrents ?

 

C’est la jeunesse qui tue plus que le sexe probablement. Imaginerait-on le même exercice mené par Lucile Peytavin se focalisant sur la jeunesse des violenteurs, violenteuses, harceleurs et harceleuses et chiffrant le coût de cette violence. Et pourrait-on alors penser à supprimer cette jeunesse, enfermer cette jeunesse, éradiquer les germes de cette violence chez les jeunes. Mais sans jeunes, il n’y aurait plus de sages.

 

Tout ceci est débile. L’analyse de Lucile Peytavin est d’une stupidité sans nom. Une énième exagération des ambitions hégémoniques du féminisme pour remplacer par une dictature féministe la supposée dictature patriarcale que les féministes combattent avec l’assentiment de tous ceux qui ont soit honte d’être des hommes, soit pensent pouvoir régner aux côtés des louves extrémistes féministes. 
 
 
Saucratès


13/04/2024
0 Poster un commentaire

Éducation nationale et la mixité sociale

Poursuite du débat sur l’enseignement privé et la mixité sociale

Par Saucratès 

Saint-Denis de la Réunion, mercredi 10 avril 2024

 
Dans mon dernier article, je souhaitais parler de liberté académique et je n’ai pratiquement parlé que du débat autour du choix de l’enseignement privé. Ce sujet m’interpelle très fortement. Dérivation de pensée fort instructive.

 

Je vais donc revenir directement au sujet de l’enseignement privé. Il n’y a pas que le gouvernement ou les groupes parlementaires LFI, socialistes ou du groupe majoritaire qui veulent remettre en cause le financement des écoles, collèges et lycées privés. Je lisais récemment que la CFDT et le SGEN militaient pour le même réforme du financement de l’enseignement privé. 

«Selon les fédérations professionnelles de l’enseignement public (SGEN) et du privé (FEP) CFDT, une piste serait de moduler les dotations des établissements en fonction du niveau social des élèves qu’ils accueillent. Instaurer une forme de prime aux collèges et lycées qui jouent le jeu de la mixité sociale. L’école privée participe au service public de l’éducation, et les professeurs qui y enseignent sont des agents publics payés par l’Etat, rappelle le secrétaire général de la FEP-CFDT, Laurent Lambardiere. Il est tout à fait naturel que le privé participe à l’effort de mixité sociale. Les collegues y sont prets. Il n’est pas question de relancer la guerre scolaire mais d’inciter chacun à jouer le jeu de la mixité, de la diversité, de lutter contre l’entre-soi, ajoute la secrétaire générale du SGEN-CFDT, Catherine Nave-Bekthi.

 

Et de poursuivre : L’école publique a d’ailleurs des marges de progression sur cette question même en omettant la question du privé. Il faut faire progresser la mixité sociale dans le public et dans le privé pour faire société. Les deux fédérations demandent aussi un contrôle plus fort des établissements privés sous contrat par l’Etat : les financements publics supposent des exigences et le contrôle de leur respect par les établissements.»

 

Magazine CFDT - Mensuel n°502 - Avril 2024

 

Je ne raconterai pas de bobards. Je ne suis pas en accord avec cette position du SGEN et le FEP CFDT sur la mixité et l’enseignement privé. Autre information indiquée par le magazine de la CFDT : des données sur l’IPS (indice de position sociale) du ministère de l’Education nationale, rendu public en 2022 grâce à une décision d’un tribunal administratif.

 

• en 1989, la proportion d’élèves de milieu social très favorisé était supérieur de 11 points dans les collèges privés par rapport aux collèges publics.

 

• en 2003, l’écart concernant les élèves entrants en sixième atteignait 16 points.

 

• en 2021, cet écart s’établissait à 23 points.

 

Autres données indiquées par le magazine CFDT sur l’IPS, «sur les dix premiers collèges français en matière de position sociale, neuf sont des collèges privés (et un est donc public). Sur les cent premiers collèges en terme d’IPS, 81 sont privés sous contrat. À l’inverse, parmi les 100 établissements dotés des IPS les plus faibles, il n’y a qu’un seul collège privé.»

 

Mon problème est que je vois de multiples biais dans ces diverses indications et mesures. Ces mesures ne tiennent pas la route.

• Primo, ces mesures de positionnement sociale reposent sur du déclaratif de la part des parents et des élèves. On ne demande pas encore les fiches d’imposition des élèves. Plusieurs biais peuvent ainsi affecter cet indice.

 

> Certains parents peuvent ne pas assumer leur position sociale et se présenter comme employés alors qu’ils sont cadres, comme je demandais de l’indiquer à mes enfants. Quelle importance cela peut-il avoir ?

 

> Certaines professions sont difficilement comparables. L’analyse des entrepreneurs individuels pose ainsi problème ; à quel groupe socio-économique les rattacher alors que leurs comptes de l’exploitant peuvent être lourdement déficitaires.

 

> Enfin, les stratégies des enfants et des parents peuvent différer d’un établissement privé à un établissement public. Ne vaut-il pas mieux se déclarer comme enfant d’employés dans un établissement public que comme un enfant de cadres supérieurs richissimes ? Pour éviter de se faire racketter. Et n’est-il pas potentiellement honteux de s’afficher enfant de pauvres ou d’employés smicards dans un collège privé quand ceux qui vous entourent s’affichent comme riches ? 

 

> Et le développement des réseaux sociaux ne peut-il pas avoir amplifier ce phénomène justement en 2021 par rapport aux années 1989 ou 2003 ? Une Story publiée par des camarades de classe sur un fils ou une fille de bourgeois sur les réseaux sociaux n’est-il pas extrêmement dangereux ?

 

• Secundo, on fait semblant d’oublier qu’un établissement privé implique des frais de scolarité de plus d’un millier d’euros par an pour les moins chers. Tous les parents d’élèves feront-ils le choix de mettre cette somme dans la scolarité de leurs enfants alors qu’il existe des établissements où on peut les inscrire gratuitement ? Je n’en suis pas sûr. Quelques milliers d’euros ne sont pas grand chose pour des ménages aisés alors qu’ils représentent des montants conséquents pour des familles moins aisées. L’objectif est-il d’imposer la gratuité de l’enseignement dans les établissements privés pour les familles pauvres ? Et sur la base de quelles preuves ? Car tout le monde peut aussi tenter d’en profiter. 

• Il existe aussi une légende qui veut que les allocations de rentrée scolaire versées aux familles pauvres servent moins à payer des fournitures scolaires que les achats somptuaires des parents ou des enfants. Comme les allocations familiales. Evidemment, on me rétorquera qu’il n’y a aucune étude sérieuse sur ce sujet. Mais c’est bien pour ça que j’ai parlé de légende. 

Je pense malgré tout qu’il y aura forcément beaucoup plus de ménages aisés, à l’IPS élevés, qui seront prêts à payer pour accéder à un établissement privé plutôt que d’accéder gratuitement à un établissement public. Et proportionnellement beaucoup moins de ménages pauvres ou moyennement pauvres pour faire le même choix. Mécaniquement, du fait de l’absence de gratuité des études dans le privé, l’indice de positionnement social ne peut en aucun cas y être comparable. 

Il y a également statistiquement bien plus d’intérêt et de raison pour des enfants de milieu sociaux aisés de chercher à éviter des établissements publics où la violence est endémique plutôt que pour des enfants de milieux pauvres, qui risquent moins d’y être agressés et rackettés (même si le risque y reste grand comme nous l’enseigne tous les faits divers). Et qui ne pourront pas payer la scolarité payante  alternative pour rejoindre un établissement privé.

 

Le débat autour de la mixité sociale de l’enseignement privé me semble ainsi un faux problème, puisqu’elle s’explique forcément par la scolarité payante. Dès lors que tous les parents ne sont pas prêts à privilégier la scolarité de leurs enfants, qu’ils ne sont pas tous prêts à sacrifier d’autres loisirs, dépenses ou vacances pour leurs enfants, il ne sert à rien de se masturber ou de se gargariser sur un indice comme l’IPS. Un simple truc de ministère.

 

L’autre argument des LFI et intransigeants de l’enseignement public, qui veut qu’un enfant a forcément à perdre à ne pas fréquenter des pauvres et des délinquants dans sa scolarité, au lieu de rester confiner avec des enfants appartenant à son milieu social, n’a pas la moindre validité. Protéger ses enfants des travers de la société est naturellement la priorité de tous les parents qui tiennent un tant soit peu à leurs enfants. Leur permettre de se construire dans un milieu protégé, préservé des violences et des agressions, est juste naturel, en aucun cas immoral. Tout en rappelant que des parents pauvres font parfois le choix de scolariser leurs enfants dans des établissements privés, en se saignant aux quatre veines, pour offrir une éducation et des valeurs à leurs enfants, parce qu’ils en ont eux-mêmes profité dans leur jeunesse ou parce que c’est leur choix. 

Le vrai problème n’est ainsi pas la mixité sociale, la pauvreté ou la richesse des parents, mais les valeurs morales des parents, des familles et des enfants. Et de savoir quelle valeur ils attribuent à la scolarité payante ou gratuite dans le privé ou le public. Vouloir voir autre chose dans ce genre d’indice est stupide.

 

Certains trouveront peut-être mes propos outrageusement caricaturaux et simplistes sur l’enseignement privé ou public, sur la pauvreté et la violence. Mais le débat sur la participation de l’enseignement privé à la mixité sociale est lui-même caricatural et orienté. Le partage entre privé et public est un clivage opposant les intransigeants de gauche et les syndicalistes, aux partisans du privé. Presque sûr qu’à gauche, il ne fait pas bon être passé dans un établissement privé (ou pire y avoir inscrit ses enfants) si on veut des responsabilités nationales ou juste d’être autorisé à y adhérer. Ne parlons pas d’un poste de ministre. Ce serait utile d’avoir ce genre d’informations sur les députés de chaque parti politique à l’Assemblée nationale. On obtiendrait peut-être une autre mesure de mixité sociale dans les partis politiques comme LFI.

 
Avant de s’attaquer et de légiférer sur la mixité sociale dans les établissements scolaires, il faudrait d’abord s’attaquer aux racines de la violence dans les établissements publics et dans leurs alentours, faire des établissements scolaires des havres de paix et de tolérance réciproque, de la part des enseignants comme des élèves, en extirper la délinquance et les agressions, le school-bullying et les multiples incivilités. Et seulement après cela, on pourra arrêter de rechercher dans la scolarisation dans les établissements privés une alternative et une solution de fuite face à la violence endémique sévissant dans de trop nombreux établissements publics. 

 
 
Saucratès


10/04/2024
1 Poster un commentaire

Très chère liberté académique à sens unique

Lorsque la liberté académique ne se conjugue que dans un seul sens

Par Saucratès 

Saint-Denis de la Réunion, mardi 9 avril 2024

 

Je vais continuer à jouer le rôle de pignouf de service, de réactionnaire à la petite semaine, ou plutôt du week-end. Tout cela pour parler de la supposée liberté académique et du combat visant à l’éradication de l’école privée. Mais mon Dieu qu’ai-je dit, qu’ai-je écrit. Il ne s’agit en aucun cas de s’attaquer à l’école privée ou de vouloir éradiquer l’école privee, mais simplement de lui imposer des règles comme à l’école publique ! Afin qu’elle contribue elle-aussi à l’effort de la Nation en matière d’éducation. En clair, de lui faire récupérer la moitié voire un peu plus des cancres analphabètes et hyper-violents, étrangers ou sans-papiers, qui gangrènent notre société et l’éducation nationale, générés, fabriqués ou récupérés par le système éducatif public français. Pas de raison que le privé échappe à ce pourrissement qui affecte le public. Pas de raison que ces publics analphabètes et islamisés ne s’en prennent qu’à des enseignants des lycées publics. Si on arrive à en foutre la moitié dans les lycées privés, avec un peu de chance, les prochains terroristes islamistes décapiteront des enseignants du privé, doivent-ils se dire dans les groupes LFI, chez les socialistes et dans le parti présidentiel!

 
Il semble que je souhaite d’abord et avant tout parler du combat public-privé dans le monde de l’enseignement. Ce combat n’est absolument pas une invention de ma part. Il y a une haine de l’enseignement privé qui existe dans le monde de l’enseignement public, chez les enseignants du public. Comme s’ils étaient jaloux du privé. Je ne l’invente pas. Déjà, dans mon enfance, je me rappelle du collège privé qui s’étendait sur une colline opposée dans la rade d’Audierne, dans le Finistère, alors que le collège public s’étendait de l’autre côté du port de plaisance, sur une autre colline, sur la commune de Plouhinec. Deux mondes séparés par plusieurs kilomètres, sans aucun contact. Comment ne pas voir aussi un équivalent de ce conflit dans le monde de la Guerre des Boutons.

 

Beaucoup plus récemment, une connaissance vice-présidente dans un club de sport m’a juré que elle vivante, jamais les animateurs du club n’interviendraient en aucun cas dans une école privée et qu’ils n’interviendraient que dans les trois écoles publiques du village où nous habitions. Elle était évidemment enseignante en primaire dans une de ses trois écoles publiques du village. En aucun cas pauvre puisque son mari était praticien hospitalier au CHD de Saint-Denis de la Réunion. Simplement le résultat de cette animosité atavique, cette haine brûlante qu’entretient le monde du public envers le monde de l’enseignement privé. Vraisemblablement le reflet du dédain que ressent le monde du privé pour le monde de l’enseignement public. Et c’est cette même haine que l’on ressent dans les interventions publiques des députés LFI ou socialistes.

 
Certainement que l’un des critères principaux de sélection pour devenir député ou pour devenir adhérent chez LFI ou chez les socialistes, c’est de démontrer que l’on n’a pas fréquenté le monde de l’enseignement privé ni qu’on a mis ces enfants ! Il y a presque un siècle, les nazis devaient prouver qu’ils n’avaient pas d’ancêtres juifs dans leur arbre généalogique. Depuis la création des jésuites, ces derniers (comme notre pape notamment) devaient eux aussi démontrer qu’ils n’avaient aucun ancêtre juif sur les quatre dernières générations. Aujourd’hui, à LFI ou au parti socialiste, j’ignore ce qu’ils pensent des ancêtres juifs (sont-ils réellement antisémites ?) même s’il semble qu’y avoir des ancêtres palestiniens semble y être   considéré comme un grand honneur. En tout cas, il semble qu’ils cherchent à vérifier l’absence de tout ancêtre ou descendant ayant fréquenté une école privée sur de nombreuses générations. Autre temps, autres mœurs et autres préoccupations ! Mais toujours une même haine des personnes différentes. 

 

Et j’en reviens donc à mon sujet initial, sur la très chère liberté académique de nos chers enseignants, et ceci à travers un article du Monde, media si représentatif de l’ensemble du spectre politique et de pensée, mais qui lui n’est aucunement mis en cause par le Conseil d’Etat ou l’Arcep pour la non-représentativité des positions de ses journalistes. Pas plus que l’émission Quotidien d’ailleurs, même si celle-ci peut déclarer sans risque d’être poursuivi, qu’en aucun cas, ils n’accueilleront dans leur émission un représentant de l’extrême-droite. 
 

https://www.lemonde.fr/sciences/article/2024/04/01/aux-etats-unis-la-liberte-academique-assiegee_6225458_1650684.html

 

Où l’on découvre donc que la liberté académique bafouée ou assiégée qui émeut les journalistes du Monde sont les idées des gauchistes, de l’affirmative action, et de l’intersectionalité, ou convergence des luttes pour les personnes issues des minorités discriminées. Mais on nous parle donc de la liberté académique bafouée des tenants de ces thèses nauséabondes, face aux poussées reactionnaires des républicains. Mais pas un mot sur les enseignants obligés de s‘humilier et de reconnaître leurs fautes parce que ce sont des hommes ou des blancs et qu’ils ont bénéficié d’un système les favorisant. La violence des courants réactionnaires républicains américains ne peut se comprendre que si l’on prend en compte la violence des agissements dans le milieu éducatif et enseignant américain de ceux-là même qui se réclament aujourd’hui de la liberté academique. Eux-mêmes la refusent et l’ont refusé à ceux qu’ils combattaient, leurs ennemis ou leurs cibles d’hier ou du passé, et aujourd’hui, ils s’en réclament à haut cri et Le Monde leur fait écho. 
 

La violence n’engendre que la violence, sauf à réussir à exterminer toute trace et toute descendance de son adversaire. Sinon, la vengeance de ces derniers sera encore plus virulente. Et si cela s’applique parfaitement au conflit ukrainien ou palestinien, comme il s’était appliqué aux différents conflits franco-prussiens puis franco-allemands, il s’applique aussi au conflit mené par les minorités intersectionnelles contre la majorité blanche occidentale aux Etats-Unis ou en France. 
 

On peut tous choisir de vivre en paix, de vivre en étant égaux, de vivre en se satisfaisant de sa propre vie, de ses propres choix. Pourquoi chercher à tout prix à se venger de prétendues offenses ou de prétendues malchances liées à sa couleur de peau, à son origine, à son sexe, à son milieu social, à ses propres choix ou à ses propres décisions ?
 
Effectivement, la vie n’est pas égale pas tous. On ne part pas tous égaux dans la vie. On n’a pas forcément tous les mêmes chances ou les mêmes facilités intellectuelles ou physiques. On n’a pas tous la même chance. Car au fond, la vie n’est qu’une question de chance et de choix. Avant tout. Certains ont de la chance. D’autres en ont moins, ou pas les mêmes. On ne fait pas tous les mêmes efforts. Ramener tout cela à de l’intersectionalité, se poser en victime, se victimiser parce qu’on est ceci ou cela, c’est selon moi stupide. Que diraient ceux qui sont lourdement handicapés, aveugles, et qui reussissent malgré tout, envers et contre tous ? 
 

Et j’en reviens enfin à mon objet principal, la place de l’enseignement privé et la guerre qui couve comme au temps de la victoire de Francois Mitterrand dans les années 1981-1984 et les réformes Savary de l’Ecole privée. Évidemment, je ne suis pas totalement objectif puisque j’ai fait le choix de mettre mes enfants dans l’enseignement privé catholique. Leur seule fréquentation de l’école publique fut en classes préparatoires. Évidemment, l’enseignement qu’ils reçurent dans ces classes préparatoires était mille fois supérieur à celui de leur lycée privé catholique. Mais l’enseignement privé catholique les avait parfaitement préparés à y accéder, bien mieux que les lycées publics de ces mêmes écoles. Ces classes préparatoires publiques, nos anciennes maths sup et mats spé de ma jeunesse, bénéficient des meilleurs enseignants du département. Mon fils m’expliquait qu’une grande majorité de ses enseignants étaient des normaliens. La qualité de leurs cours, de leur enseignement, leurs compétences, l’émerveillaient. Tous les normaliens passés par les ENS ne sont donc pas uniquement des présomptueux infatués.

 

https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/04/02/enseignement-prive-un-rapport-parlementaire-appelle-a-reformer-le-systeme-et-ravive-le-debat-politique_6225554_3224.html

 
Le problème de l’enseignement public n’est donc pas la qualité de ses enseignants, ou plutôt de ses meilleurs enseignants. Il est probablement lié à la médiocrité de certains autres enseignants qui cumulent absences, grèves de toute sorte et dispenses d‘enseignement. Il est certainement lié à des élèves violents et à des parents d’élèves démissionnaires ou eux-aussi violents, dont la progéniture est soit source d’allocations, soit sacralisée. Il est lié à un système scolaire qui n’est pas conçu pour amener toute une classe d’âge au Baccalauréat ou au niveau Master. Parce que tous les enfants n’en sont pas capables, sauf à descendre le niveau du Baccalauréat pour que des analphabètes puissent l’obtenir sans jamais avoir appris à lire. Il faut avoir le courage de revenir en arrière sur les réformes successives de l’Education pour abandonner cette idée d’amener une classe d’âge au baccalauréat ou au master, et accepter de redonner ses lettres de noblesse à l’apprentissage et aux études professionnelles. 
 

Parce que le débat sur l’enseignement privé accusé de ne pas prendre sa part de la mixité sociale est une ânerie. Il existe également des lycées privés d’enseignement professionnel, comme il y existe des lycées publics. Ces lycées privés participent aussi à la mixité sociale. Simplement, pour des parents, faire le choix d’un établissement privé pour scolariser son enfant implique que l’on s’intéresse à sa scolarité, qu’on ne considère pas sa scolarité comme un droit, la présence d’enseignants comme un droit, mais qu’au contraire, on accepte de payer pour son enfant afin qu’il bénéficie d’une certaine qualité d’enseignement, qu’on lui enseigne des valeurs et des idéaux moraux. Puisqu’on pourrait très bien choisir de le scolariser gratuitement dans le lycée public de son domicile.

 

Le privé pose problème parce que tous les jaloux, les envieux, les aigris, ne voient que la faculté pour les parents d’éviter le lycée public de zone pourri en choisissant le lycée privé. Ces envieux, aigris, jaloux ne voient pas des parents qui font le choix de payer pour le privé par adhésion à des valeurs, des parents qui privilégient le financement de la scolarité de leur enfant plutôt que telle ou telle emplette inutile, tel nouveau téléphone ou telle nouvelle télévision. Ils sont tellement envieux, jaloux, aigris, haineux qu’ils ne voient pas des parents qui privilégient l’éducation de leur enfant, alors qu’ils peuvent parfois être issus de milieux sociaux désanvatagés. Non, ils ne voient que leurs propres démons, leurs propres obsessions : échapper à tout prix à la promiscuité, à la violence des établissements publics, et ils les voient à travers leur propre avarice : si ces parents-là payent pour leurs enfants, c’est pour des raisons égoïstes et inavouables, en aucun cas pour des valeurs et un enseignement de qualité. L’obsession des socialistes, de LFI et de certains transfuges socialistes de la majorité présidentielle, c’est détruire l’enseignement privé, refaire la guerre scolaire et la réforme Savary, pour enfin pouvoir contraindre chacun de ses enfants privilégiés à rejoindre un lycée public où ils pourront être tabassés, rackettés et au final assassinés.

 
Certains me diront peut-être que ma vision est extrêmement sombre sur le monde de l’enseignement public. Que la violence est partout et que la violence symbolique ou morale que l’on trouve dans les établissements privés fait tout autant de mal que la violence physique. Mais c’est cette violence qu’il faut chercher à éliminer du public, et non pas la masquer et penser que si on diffuse également cette violence dans les établissements privés, la solution d’ensemble s’améliorera. C’est évidemment faux, et sans espoir. Mais les mêmes pingres qui ne veulent pas dépenser un centime dans l’éducation de leurs propres enfants sont ceux là même qui comptabilisent les financements consentis a l’enseignement privé. La qualité de l’enseignement consenti ne compte pas à leurs yeux : seul compte le nombre de délinquants et d’élèves violents pris en charge dans le privé. 

 

 

Saucratès 


08/04/2024
0 Poster un commentaire