Critiques de notre temps

Critiques de notre temps

Sur la guerre


Rebelles Houthistes vs naufrageurs bretons des temps anciens

Par Saucratès 

Saint-Denis de La Réunion, dimanche 14 janvier 2024

 
Les attaques navales du mouvement des rebelles Houthistes yéménites peuvent-ils être comparés aux agissements des siècles passés des naufrageurs bretons de la pointe finistérienne? Et la riposte des armées américaines et britanniques est-elle légitime et proportionnée?

 

https://www.lemonde.fr/international/article/2024/01/13/les-medias-houthistes-annoncent-de-nouvelles-frappes-sur-le-yemen_6210545_3211.html

 

Evidemment, il nous a raconté depuis plusieurs mois que les rebelles Houthistes yéménites mettent en danger le commerce international en attaquant des navires en Mer rouge. Les compagnies maritimes et leurs assureurs (dont vraisemblablement la Lloyd de Londres) se plaignent des nuisances de ces attaques et des pertes financières dues aux attaques ou aux changements de route maritime qui les obligent à passer par le Cap de Bonne Espérance, au Sud du continent africain, avec des pertes de temps (quinze jours de délai de route supplémentaire) et un coût en carburant supplémentaire. 
 
Mais une intervention militaire pour défendre les intérêts de compagnies internationales de transport maritime et d’assurance revêt-elle une légitimité suffisante ? La privatisation des moyens militaires navaux et aériens américains et britanniques releve-t-elle de la légalité ? Si j’ai un problème avec un paysan yéménite, malgache ou mexicain, à partir de quel moment est-ce que je peux avoir l’appui des forces militaires américaines ou britanniques ? Cela dépend-il de ma richesse ? Ou bien faut-il que je sois une grande compagnie navale et que je puisse faire croire que les attaques me visant mettent en danger le commerce international dans son ensemble ?

 

Reprenons mon exemple des naufrageurs bretons des siècles passés. En temps que breton, mon enfance et mes lectures ont été bercées par les récits des naufrageurs appartenant au passé, par temps de brume ou par temps de tempête. 

 

«La légende rapporte que, dans des temps reculés, il y avait en Bretagne des peuples terriblement cruels. Ils étaient si pauvres qu'ils allumaient, dit-on, des feux sur le sentier des douaniers pour tromper les navires et provoquer leur perte. Lorsque ceux-ci coulaient, ils tuaient, dit-on, d'une mort atroce tous les éventuels survivants et rejetaient leurs cadavres à la mer pour mieux s'approprier leurs biens.»

 

http://www.wiki-brest.net/index.php/Naufrageurs-et-pilleurs-d’épaves# 

 
Ce site signale néanmoins que ces récits de naufrageurs ne sont pas attestés historiquement, mais que de très nombreux naufrages se sont produits sur les côtes bretonnes. 
Mais «il faut croire que cette légende était particulièrement bien ancrée, puisque la Grande Ordonnance de la Marine, décrétée par Colbert en Août 1681, aborde cette question, au Titre IX, article 45 qui traite des naufrages, bris et échouements : ceux qui allumeront la nuit des feux trompeurs sur les grèves de la mer et dans les lieux périlleux pour y attirer et faire perdre les navires seront aussi punis de mort et leur corps attaché à un mât planté aux lieux où ils auront fait leur feu».

 

Ce site donne aussi quelques récits de pillages de navires naufragés.

 

«Ces regroupements tournaient régulièrement, lorsque de l'alcool était trouvé, en énorme beuverie ! Paul Cornec décrit les pillages au Cap Sizun : La mise en perce des barriques, futailles et autres pipes préside à la triste litanie des naufrages. Si certains futs sont emportés intacts, beaucoup sont enfoncés sur place et aussitôt consommés sans modération. Plus près de nous, en 1903, le naufrage du Vesper est relaté avec force détails par la presse locale. Une dizaine de fûts furent mis en perce. [...] Pour le soir, tout le monde était gai et des rondes s'organisèrent autour des barriques sérieusement entamées. Deux bateaux, dont les patrons avaient trop fait la noce, se brisèrent sur les rochers. Les riverains se ruèrent sur les tonneaux et les défoncèrent. Les hommes et les femmes ivres dansaient autour des tonneaux. Une femme de Plouguerneau buvant dans un fût y tomba et faillit se noyer. [...] Bref, toute la contrée se grisa pendant huit jours.»

 
En terme de fréquence également, on ne combat pas dans la même catégorie avec les rebelles Houthistes yéménites. On parle de centaines de naufrages et non pas de quelques attaques. Selon le site :

 

«Entre 1700 et 1792, le trafic colonial nantais a subit pas moins de 232 naufrages, soit 3 par an, rien que pour ce secteur ! L'amirauté de Cornouaille en recense, quant à elle, entre 1720 et 1790, 37 naufrages sur l'île de Sein, 37 naufragés à Penmarc'h, 26 naufragés sur les îles des Glénans...»

 

Autre description datant de février 1795 par Jacques Cambry pour les autorités révolutionnaires françaises.

 

«La baye d’Audierne forme un arc dont les extrémités sont la pointe de Penmarck et le Bec-du-Raz ; malheur aux navigateurs qu’un vent affale sur ces côtes hérissées de rochers. Sans un miracle, sans une faute de vent très rare, il est dans l’impossibilité de se relever, il faut périr ; le pilote qui de la côte voit les inutiles efforts des matelots, indique avec précision l’heure du naufrage : l’honnête homme palpite à la vue du danger, l’impitoyable habitant de ses rives s’arme de crocs, de cordes, va se cacher dans les rochers pour y saisir ce que la mer transportera sur le rivage ; il attend sa proie accroupi pour échapper à l’œil des surveillants. Jadis il assommoit le malheureux qui lui tendoit les bras, en échappant au courroux des flots, il l’enterroit et le dépouilloit sans pitié ; il est plus humain à présent, il accorde la vie, il ne tue que rarement, mais il vole… Peignez-vous la position de ces hommes et de ces furies qui, la nuit, l’hyver surtout, au moment des orages, cachés dans les enfoncements du rivage, l’œil tendu vers les flots, attendent les dons de la mer avec l’avidité d’un tygre. Dans les temps reculé, ils pendoient un fanal à la tête d’une vache, pour attirer les vaisseaux éloignés, trompés par le mouvement de ces animaux, et par ces feux qu’ils croyoient pouvoir suivre.»

 

https://audierne.info/les-pilleurs-depave-du-cap-sizun-mythe-ou-realite/

 
«Situées sur des routes commerciales en pleine expansion au 18e siècle, les côtes du Cap-Sizun constituent un véritable piège pour les nombreux vaisseaux marchands qui remontent du Sud de l’Europe vers les havres nordiques. Les statistiques des archives de l’ Amirauté de Cornouaille révèlent en effet que les quatre cinquièmes des navires naufragés se dirigeaient ainsi du Sud vers le Nord. Abordant les atterrages de la péninsule armoricaine, les bateaux naviguant à vue des côtes tentent de gagner le large pour doubler la pointe de Penmarc’h. Mais, lourdement chargés et peu manœuvrant, ils sont régulièrement drossés sur les falaises du Cap-Sizun par la puissance des vents d’Ouest dominants, qui balayent la baie d’Audierne.»

 

«Les archives de l’Amirauté de Cornouaille font état de la présence de centaines, voire de milliers de pilleurs sur le site de certains naufrages, à Plouhinec, Plogoff ou Sein ! Ici, sur ces rivages des tempêtes, les noms de navires ainsi sacrifiés sur l’autel de la misère capiste hantent encore la mémoire collective : Le Parker, La Catherine, Le Don de Dieu Suzanne.» Notamment le naufrage et le pillage qui s’ensuivit de ‘La Catherine’, le 17 octobre 1719, à la célèbre et terrible Baie des Trépassés, au Cap Sizun. 
 

Si nous avions été à notre époque, pourrait-on imaginer le même type de réponses militaires contre les habitants bretons du Cap Sizun que contre les rebelles Houthistes yéménites ? Aurait-on pu imaginer que les forces aériennes et navales anglo-saxonnes puissent bombarder les côtes et les villages bretons, pour punir les naufrageurs bretons qui mettaient en danger une route commerciale majeure de l’époque et naufrageaient des navires commerciaux ? Aurait-on pu imaginer les armateurs maritimes de l’époque se plaindre à l’amirauté britannique de ces pillages et de ses naufrages et lui demander d’envoyer une force navale pour canonner les villages et les villes côtières d’Audierne et de sa région au Cap Sizun ?

 
Cette comparaison historique permet de souligner l’absurdité de la réponse militaire américaine et britannique aux attaques des rebelles Houthistes yéménites et la disproportion des bombardements anglo-saxons sur des cibles Houthistes. Tout cela pour protéger les navires des grandes compagnies maritimes occidentales ou anglo-saxonnes et défendre les intérêts des compagnies d’assurances anglo-saxonnes … Disproportion des moyens d’hier et d’aujourd’hui, et disproportion des réactions populistes des États militaires d’aujourd’hui. Autrefois, on profitait et on pillait des vaisseaux naufragés drossés sur les côtes déchiquetées. Certains naufrageurs pouvaient attirer les vaisseaux dans les tempêtes avec des lanternes.

 

Aujourd’hui, les rebelles Houthistes attaquent les supertankers avec des drones. Autrefois, la marine britannique auraient pu canonner à quelques milles de distance et endommager quelques bâtiments en bord de côte. Aujourd’hui, les missiles et les avions anglo-saxons peuvent détruire des villes entières.

 

 

Saucratès

 

 
Nota :
La baie des trépassés

 

La ‘Baie des Trépassés’ ou ‘Bae an Anaon’ en breton (qui signifie plus précisément ‘Baie des défunts’), a triste réputation : une légende raconte qu’autrefois les cadavres des naufragés s’y échouaient fréquemment. Mais cette plage doit son nom sinistre à une erreur de traduction : elle s’appelait à l’origine Bae an Avon, « la baie de la source » (un petit fleuve côtier s’y jette effectivement). Mais l’erreur contribue fortement à la légende.

 

L’une des hypothèses avancées est liée à l’histoire malheureuse de l’activité maritime de passage ou de pêche côtière dans les parages du Raz de Sein. La configuration des courants de marée et les vents dominants de secteur ouest repoussaient en effet les corps des marins naufragés sur la plage. Une autre explication ferait revenir aux naufrageurs locaux l’origine de ce nom.

 

Enfin, une tradition celtique rapporte que cette baie était le lieu d’embarquement des druides morts en partance pour l’île de Sein.

 
On rapporte une légende en Bretagne. «Depuis que le monde existe, la Barque des Morts se présente à la Baie des Trépassés, certaines nuits. Une voix puissante s'élève sur le Bec du Van ou le Bec du Raz, appelant un pêcheur par son nom. L'homme ne s'étonne pas. Il sait que, depuis toujours, ses ancêtres ont passé les morts et que, pour cet office, ils étaient affranchis de toute redevance envers leurs seigneurs de la terre.
 

Il descend vers la baie du Nord-Ouest. Une longue chaloupe y est à flot. Elle paraît vide et pourtant elle s'enfonce dans l'eau jusqu'au bordage, comme si elle était chargée à couler bas. Dans une grande rumeur de supplications, le pêcheur se fraie un passage à travers les rangs pressés d'une foule invisible. Quand il a pris sa place au gouvernail, une voile se largue d'elle-même et la Barque des Morts s'éloigne de la grève. Derrière elle, éclatent les sanglots des âmes qui ne sont pas du voyage.

 
Le pêcheur la manoeuvre à travers les brisants et la mène vers Sein. Dès qu'elle a touché l'île, il la sent qui s'allège et remonte sur l'eau à mesure que débarquent les invisibles passagers. Alors, il peut remettre le cap sur la grande terre. Quand il est entré dans la baie vide et silencieuse, la barque n'est déjà plus qu'une ombre, quand il a posé un pied sur le sable, elle a disparu.

 
A qui demandera si la Barque des Morts aborde toujours à la Baie des Trépassés, aucune voix n'osera répondre. Aucun pêcheur du Cap-Sizun n'a jamais avoué qu'il avait fait le passage. Celui qui est choisi pour cet office vit désormais en étranger parmi ses frères en attendant qu'il devienne l'Ankou marin.» de Pierre Jakez Hélias


14/01/2024
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Le conflit palestinien encore et toujours

En ce premier novembre 2023, je ne peux rien écrire d’autre que sur le conflit israélo-palestinien, qui occupe tous mes écrits. Les conversations entre amis dérivent forcément vers l’attentat du Hamas. Ce n’est même pas que je veux afficher une position divergente de ceux de mes amis ou de mes vis-à-vis. Plus simplement, c’est parce que les vies valent toutes la même chose, que ce soit celle d’un israélien ou celle d’un palestinien. Il n’y a que les vies de nos proches qui valent plus, mille fois plus que celles des autres. 

 

Dans ce conflit israélo palestinien, on se trouve souvent dépassé par les diverses plaintes visant tels ou tels commentaires. Surtout lorsque l’on pense, dit ou écrit les mêmes choses qui font l’objet de poursuites.

 

Ainsi, aujourd’hui, à noter la plainte et la saisie de l’Arcom par LFI suite à des propos de l’essayiste Caroline Fourest sur BFM-TV indiquant qu’on ne pouvait pas comparer «le fait d’avoir tué des enfants délibérément en attaquant comme l’a fait le Hamas, et le fait de tuer des enfants involontairement comme le fait Israël». Selon LFI, «ces propos hiérarchisant les morts civils palestiniens et israéliens sont choquants, dangereux, racistes». 

 

J’entends souvent ce genre de commentaires de personnes parfaites, grands pourfendeurs du méchant Hamas et grands défenseurs des gentils israéliens. Que pensent-ils du fait que leurs propres affirmations peuvent aussi être poursuivies ?

 

https://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2023/11/01/l-arcom-saisie-pour-des-propos-tenus-dans-les-medias-autour-de-la-guerre-entre-israel-et-le-hamas_6197662_3236.html

 
Le journal Le Monde nous abrutit avec ses interviews d’intellectuels juifs ou de victimes juives. Mais inversement, aucune interview de victimes palestiniennes, comme si, soit elles n’existaient pas, soit il était de mauvais goût pour un média libéral de donner la parole aux monstres.  Car c’est bien cela que les médias et le gouvernement français ont accolé à l’étiquette palestinienne. Des monstres. Oh évidemment, les victimes civiles palestiniennes s’expliquent par la monstruosité des terroristes palestiniens qui se cachent au milieu des civils, dans les hôpitaux, dans les écoles. Les pauvres civils palestiniens sont les otages des méchants terroristes du Hamas et les gentils soldats israéliens n’ont pas d’autre solution que de toucher des civils en cherchant à venger l’Etat d’Israel !

 

Nous avons donc pléthore de témoignages de braves israéliens ardents défenseurs de la paix israélo-palestinienne qui, ce coup-ci, n’hésite pas à servir dans l’armée israélienne pour défendre leur patrie. Aucune importance si rien ne vient corroborer le passé de partisan de la paix de ces pseudos convertis à la vengeance de la patrie menacée. Quelle importance ! Ce qui compte, c’est l’image. Des jeunes (ou des moins jeunes) opposants à la guerre qui vont affronter les monstrueux palestiniens.

 

https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/11/01/guerre-israel-hamas-apres-avoir-vecu-ces-dernieres-annees-comme-athenes-dans-l-insouciance-d-un-statu-quo-illusoire-israel-se-voit-contraint-de-redevenir-sparte_6197669_3232.html

 

https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/10/31/je-suis-toujours-convaincu-que-l-occupation-israelienne-est-immorale-reste-que-pour-cette-guerre-ci-je-pars-combattre-sans-hesiter_6197511_3232.html

 

On a fait de même en 1914. Les français aussi étaient partis combattre les méchants allemands/prussiens la fleur au bout du fusil et ils sont restés quatre ans dans les tranchées de la première guerre mondiale, dans la pluie et dans la boue, avec au bout des dizaines de millions de morts et d’invalides. Et au final, la haine des schleus n’a toujours pas faibli, que ce soit dans l’entre deux guerres, voire encore aujourd’hui. Alors oui on connaît cela. Les mêmes qui se plaignent de la haine inculquée depuis l’enfance de leurs adversaires se rendent-ils compte que la même haine des palestiniens leur a aussi été inculquée, que demain ils tueront sans distinction tout palestinien parce qu’il sera palestinien, parce qu’il vivra en terre palestinienne, à Gaza ! 

 

« Savaient-ils seulement, en tuant leurs victimes d’une façon aussi barbare, brûlant ce qu’il restait de leurs pauvres corps, après les avoir violées, décapitées, démembrées à tel point que toutes n’ont pas été identifiées, qu’ils assassinaient ceux qui se battent contre l’occupation et pour que les Palestiniens aient un Etat ? Comme Carméla, membre de La Paix maintenant, qu’ils ont brûlée avec Noya, sa petite-fille autiste ? Ont-ils reconnu Vivian, qui accompagne les enfants de Gaza dans les hôpitaux israéliens, avant de la prendre en otage ?

… Mais, pour ces assassins, peu importent les options politiques de leurs victimes. Vieux ou jeunes, enfants ou bébés, ils sont tous l’objet de leur haine, inculquée depuis l’enfance.»

 

Exactement comme c’est le cas pour les israéliens. «Vieux ou jeunes, enfants ou bébés, ils sont tous l’objet de leur haine …» et mourront tous sous les bombes des israéliens … Tout en se réclamant de principes moraux de protection des civils palestiniens, que les israéliens tuent pourtant allègrement. À vomir.

 

https://www.lemonde.fr/international/article/2023/10/31/jack-sullivan-conseiller-a-la-securite-nationale-de-joe-biden-proteger-les-civils-a-gaza-est-une-necessite-morale-et-strategique_6197503_3210.html

 
 
Saucratès

 


01/11/2023
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Conflit israélo-arabe et islamisme

Réflexion quatre

Crimes de guerre à Gaza, absence de renforcement de la menace terroriste en France selon les renseignements généraux 

Par Saucratès 

Saint-Denis de la Réunion, dimanche 29 octobre 2023

 

L’ONU considère enfin avec beaucoup de retard que l’offensive israélienne à Gaza constitue désormais des crimes de guerre, alors que l’enclave gazaouie et les millions de palestiniens y demeurant ont toujours été maintenus sous la botte israélienne depuis très très longtemps.

 

Ainsi, voici ce qu’écrit Le Monde dans son Live en citant l’Organisation des Nations Unies

 

«L’Organisation des Nations unies (ONU) s’inquiète de la tournure prise par le conflit entre Israël et le Hamas. « Nous sommes préoccupés par le fait que des crimes de guerre sont commis. Nous sommes préoccupés par la punition collective infligée aux Gazaouis en réponse aux attaques atroces du Hamas, qui constituent elles aussi des crimes de guerre », a déclaré Ravina Shamdasani, la porte-parole du Haut-Commissariat aux droits de l’homme, lors du briefing régulier de l’ONU à Genève. « La punition collective est un crime de guerre. Le châtiment collectif infligé par Israël à l’ensemble de la population de Gaza doit cesser immédiatement », a renchéri la porte-parole, dénonçant aussi l’usage d’explosifs à large rayon d’action dans des zones densément peuplées. « Aucun endroit n’est sûr à Gaza. Obliger les gens à évacuer dans ces circonstances (…) et alors qu’ils sont soumis à un siège complet soulève de sérieuses inquiétudes quant aux transferts forcés, qui constituent un crime de guerre », a ajouté la porte-parole. « Les attaques aveugles menées par des groupes armés palestiniens, notamment le lancement de roquettes non guidées sur Israël, doivent cesser », a-t-elle aussi demandé.

 

Ces groupes armés palestiniens « doivent libérer immédiatement et sans condition tous les civils capturés et toujours détenus. La prise d’otages constitue également un crime de guerre », a rappelé Mme Shamdasani.

 

Interrogée sur le fait de savoir si l’on pouvait parler de génocide en cours contre la population palestinienne dans la bande de Gaza, Mme Shamdasani a répondu qu’il n’appartenait pas au Haut-Commissariat de trancher. « La qualification d’autres crimes doit vraiment être faite par un tribunal dans le cadre d’une procédure indépendante », a-t-elle précisé.

 

En réponse, la mission israélienne à Genève a déclaré que le droit international humanitaire restait la « référence » de l’armée israélienne, malgré « la brutalité du Hamas et le bouclier que lui offre l’ONU »« Israël est en guerre contre le Hamas, une organisation terroriste génocidaire. Il ne s’agit pas d’une guerre contre les Palestiniens. Il ne s’agit pas d’une punition collective », a déclaré la mission. « Israël fait tout ce qui est en son pouvoir pour protéger les civils et atténuer les dommages qu’ils subissent, notamment en les informant à l’avance de l’existence de zones plus sûres, alors que le Hamas les met délibérément en danger », a également fait valoir la mission israélienne.

 

La Cour pénale internationale (CPI) a ouvert une enquête officielle en 2021 sur les territoires palestiniens, notamment sur des crimes présumés commis par les forces israéliennes, le Hamas et les autres groupes armés palestiniens. Etablie en 2002, la CPI est la seule juridiction internationale indépendante qui mène des enquêtes sur les crimes de génocide, crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Israël, qui n’est pas membre de la CPI, a refusé de coopérer à l’enquête et de reconnaître sa juridiction.»

 

https://www.lemonde.fr/international/live/2023/10/29/en-direct-guerre-israel-hamas-dans-la-bande-de-gaza-ou-l-armee-israelienne-augmente-graduellement-les-operations-terrestres-une-agence-de-l-onu-craint-un-ecroulement-de-l-ordre-civil_6196539_3210.html

 
Reprenons donc ce que l’ONU appelle  ‘crimes de guerre’ :

- punition collective infligée aux Gazaouis en réponse aux attaques
- transferts forcés de population pour échapper aux bombardements, auxquels Israël a appelé

- la prise d’otages constitue également un crime de guerre. Mais les très nombreux palestiniens jetés en prison et qui servent d’otages à Israel ne constituent-ils pas également des crimes de guerre ?

 

Alors qu’Israël était en train de normaliser ces derniers mois et ces dernières années sa relation avec la Turquie, avec l’Arabie Saoudite, avec les états du Golfe, avec de nombreux états africains afin de rejoindre l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA), la Turquie vient désormais de considérer qu’Israel était un État agresseur et que le Hamas luttait pour la libération de la Palestine, impliquant le rappel immédiat du personnel de l’ambassade israélienne en Turquie. Les États du Golfe menacent également Israël d’un embrasement du conflit en l’absence de cessez le feu immédiat. 

 

Même Macron, qui considérait il y a encore peu que toute personne ne condamnant pas le Hamas devait être poursuivie pour le crime d’apologie du terrorisme, vient de présenter des propositions ahurissantes. D’un côté, la mise en place d’une coalition internationale contre le Hamas, mais aussi la fin de toute colonisation en Cisjordanie et la reprise des négociations pour la mise en œuvre d’une solution à deux États pour Israël et pour la Palestine, avec Jérusalem-Est comme capitale. 
 
Il a fallu une attaqué terroriste abominable du Hamas contre Israël, avec des centaines de morts parmi les israéliens, pour que la guerre que mène Israël depuis des décennies apparaisse enfin pour ce qu’elle est : une entreprise genocidaire visant à l’éradication de la population palestinienne à Gaza.

 

Certes, les assassinats aveugles et terroristes du Hamas en Israël à l’encontre de civils sont abominables, condamnables, mais les palestiniens avaient-ils une autre option pour continuer d’exister, pour continuer de se battre, pour relancer le processus de reconnaissance de l’Etat palestinien ? Non. Gaza et les palestiniens étaient condamnaient à s’éteindre peu à peu dans leur enclave enfermée et soumise à un blocus, sans que la communauté internationale ne s’en émeuve. Il a fallu ces crimes atroces pour que la communauté internationale, leurs soutiens inconditionnels, se rappellent de l’horreur également vécue par les palestiniens, aidés en cela par la disproportion de la réaction militaire israélienne autorisée par les américains.

 

À côté de cela, il y a la menace islamique en France et les nombreux attentats enregistrés, ou bien faudrait-il dire, l’absence de renforcement de la menace islamiste en France.

 
«Les services de renseignement français ne constatent pas de frémissement de la menace au sein de l’islam radical. S’ils parlent d’une menace endogène exacerbée, celle-ci existait déjà avant l’attaque du Hamas du 7 octobre contre Israël.»

 

https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/10/27/terrorisme-pas-de-fremissement-de-la-menace-au-sein-de-l-islam-radical-selon-les-services-de-renseignement-francais_6196777_3224.html

 

C’est l’enseignant Dominique Bernard et son épouse qui doivent être rassurés. Parce que je ne pense pas que l’assassinat de cet enseignant ne représente pas au minimum un frémissement de la menace islamiste. Sinon, qu’est-ce qui leur faut. Un jeune islamiste arrêté devant une synagogue avec un couteau, mais qui supposément voulait mettre en place un point de vente de drogue devant un lycée … Parfois, on croit rêver devant l’aveuglement des services de renseignement et des politiques obnubilés par leur étiquette libérale. 

 

 

Réflexion trois

Sur le Hamas, le conflit israélo-arabe et l’islamisme. Ce que cela raconte sur nos démocraties.

Saint-Denis de la Réunion, mardi 17 octobre 2023

 

Les attaques meurtrières du Hamas en Israël des 7 octobre 2023 et suivants nous rappellent la poudrière que représente cette zone de conflit entre Israël et la Palestine. Ainsi que la poudrière sémantique que celle-ci représente. Comment se prononcer simplement sur les atrocités qui ont eu lieu de part et d’autre depuis toutes ces décennies. 

 

En France, toute personne ne condamnant le Hamas comme groupe terroriste criminel, toute personne ne condamnant pas ces attaques à grand renfort de termes dithyrambiques, est immédiatement menacé des pires peines et condamnations. Demandes de suppression de l’immunité parlementaire, menaces de mort ou de lapidation, ceux qui osent refuser de condamner vigoureusement les attaques terroristes du Hamas sont ostracisés et livrés à la vindicte populaire. Qualifier le Hamas de ‘mouvement de résistance’ vaut même des poursuites pénales selon Darmanin !

 

https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/10/18/daniele-obono-qualifie-le-hamas-de-mouvement-de-resistance-gerald-darmanin-saisit-la-justice-pour-apologie-du-terrorisme_6195084_823448.html

 

Et pourtant, nous nous trouvons dans une démocratie parlementaire où la liberté d’expression et d’opinion est normalement protégée par la Loi. Mais s’agissant du Hamas, s’agissant de la Russie, s’agissant d’Israël et s’agissant des accusations d’antisémitisme, il n’y a plus de démocratie qui compte ni même de libertés publiques. Pas plus qu’il n’y en avait eu pendant l’épidémie de coronavirus.

 

Inversement, dans de nombreux pays d’Afrique, dans de nombreux pays du monde musulman, c’est l’inverse. C’est la défense de la position d’Israël qui y est dangereuse, ainsi que la condamnation de l’attaque meurtrière du Hamas ou le fait de les considérer comme une organisation terroriste. Mais techniquement, ces deux positions sont toutes aussi incompréhensibles l’une que l’autre, et si des démocraties comme la France ou l’Occident ne permettent même pas l’expression libre des opinions politiques, si tout un chacun, si même le gouvernement, considère qu’il n’y a qu’une seule opinion acceptable et exprimable, et que toute autre opinion est abjecte, alors aucune de ces démocraties occidentales n’est réellement démocratique.

 

Depuis l’épidémie de coronavirus et la privation des libertés publiques qui en a découlé, depuis la crise des gilets jaunes et la peur qui s’est répandue dans les médias et le gouvernement, depuis l’élection de Macron à la Présidence de la République, la démocratie périclite en France et concomitamment dans le reste du monde.

 

Je suis à la fois partisan du combat des palestiniens pour une solution juste négociée, opposé à l’islamisation rampante de la France, défenseur des racines chrétiennes de la France, et opposé à toute forme d’antisémitisme. Des massacres et des morts de civils palestiniens et israéliens, il y en a eu de chaque côté. Comment oublier l’assassinat de Rachel Corrie, jeune activiste américaine pro-palestinienne écrasée par un bulldozer israélien le 16 mars 2003 ? Comment ignorer les milliers de morts palestiniens tombés sous les bombes ou sous les balles israéliennes ? Alors évidemment, même si leur cause est juste, même si combattre la colonisation israélienne et les blocus et privations de la bande de Gaza est juste, les méthodes sont condamnables, les assassinats perpétrés par le Hamas en Israël sont abominables, monstrueux.

 

Des gens biens qui défendent des causes justes font des choses abominables ; c’est le propre de la guerre. Et quant au conducteur du bulldozer israélien qui écrasa volontairement Rachel Corrie le 16 mars 2003, était-il un homme bien ? Il est bon de se rappeler les écrits d’Hannah Arendt sur la banalité du Mal en parlant du procès d’Eichmann, ainsi que les travaux sur la soumission à l’autorité de Stanley Milgram. Certains font des choses abominables en obéissant scrupuleusement à des ordres abjects et injustes, d’autres font des choses abominables par vengeance et par haine.

 

Il en va de même en France dans ces attentats meurtriers dont sont victimes des policiers et gendarmes, des dessinateurs comme ceux de Charlie Hebdo, de simples passants ou spectateurs comme ceux du Bataclan, ou des enseignants comme Samuel Paty ou Dominique Bernard. Il y a des actes abominables perpétrés. Le plus souvent pour des raisons abominables. L’histoire du Proche-Orient est sans espoir. 

 
 

Réflexion deux

C’est trop tard pour la paix

Saint-Denis de la Réunion, lundi 16 octobre 2023

 

D’un côté, les attaques du Hamas en Israël déclenchées le 7 octobre dernier ont causé la mort de plus de 1.400 personnes, dont des femmes et des enfants, parfois des bébés. De l’autre, les frappes israéliennes dans la bande de Gaza ont tué 2.670 personnes, selon le ministère palestinien de la Santé du Hamas. D’un côté, un concert assourdissant de condamnations internationales a suivi les attaques du Hamas, comparant ces derniers à des monstres, à des animaux. De l’autre, un silence également assourdissant, comme si ces morts palestiniennes, avec des femmes, des vieux, des enfants, ne comptaient pas aux yeux des puissances occidentales !

 

Après s’être déchainé contre le Hamas et ses attaques meurtrières en Israël, les médias occidentaux commencent désormais, avec un retard abominable, à s’alarmer des risques d’embrasement liés à une intervention militaire israélienne, à se modérer, à parler du vertige de la vengeance pour le Monde, à parler d’une nécessaire humanité … Mais c’est beaucoup trop tard. Monstrueusement trop tard.

 

A tout ranger sous l’épithète de l’antisémitisme, des pires pogroms à l’encontre des juifs depuis 1945, on en oublie que face à l’absence de toute forme d’espoir, un peuple en est toujours forcément réduit au désespoir. Les attaques meurtrières des palestiniens et leur adhésion à la cause du Hamas ne peuvent se comprendre que dans le contexte de l’occupation militaire de la Palestine par Tsahal, par les israéliens.

 

https://www.lemonde.fr/le-monde-des-religions/article/2023/10/15/delphine-horvilleur-face-aux-meurtres-du-hamas-certains-silences-m-ont-terrassee_6194559_6038514.html

 

Ce que le Monde écrit est d’une stupidité sans nom, d’un remarquable aveuglement anti-palestinien, et par ailleurs, c’est beaucoup trop tard :

 

« La sidération et la révulsion ont dominé à juste titre en Occident face au massacre commis par le Hamas en Israël. Rien ne peut justifier ou relativiser une telle débauche de cruauté. Ni la poursuite de l’occupation en Cisjordanie depuis 1967, avec son cortège de violences, ni l’avènement d’un suprémacisme juif, autrefois relégué aux franges de la société israélienne, avant d’être blanchi par le premier ministre, Benyamin Nétanyahou, ni l’abandon de la question palestinienne par les pays arabes, les Etats-Unis et les Européens. En revanche, ces trois facteurs ne peuvent être ignorés, à l’aube inquiétante d’une opération terrestre. Ils conditionnent la réponse de l’Etat hébreu. »

 

https://www.lemonde.fr/international/article/2023/10/15/israel-face-au-vertige-de-la-vengeance_6194626_3210.html

 

Israéliens et palestiniens sont partis pour se haïr encore pendant de nombreuses décennies, à jamais probablement. L’histoire d’Israël et de la Palestine sera encore marquée par de très nombreux massacres, tant qu’il y aura encore un palestinien vivant sur Terre, tant qu’Israël vivra.

 

Les enseignements tirés de l’histoire de la France et de l’Allemagne/Prusse ne peuvent être ignorés. Entre 1870 et 1945, les relations entre la France et l’Allemagne auront été près d’un siècle de haines, de rêves de vengeance, de guerres et de morts. Trois guerres dont deux guerres mondiales auront rythmé la fin du dix-neuvième siècle et le vingtième siècle, et il aura fallu que les allemands aillent au bout de l’horreur, des atrocités des camps de concentration et du nazisme, pour que ces deux états puissent s’engager dans la construction européenne, grâce à des dirigeants visionnaires, et qu’ils puissent faire oublier la haine enracinée de l’autre.

 

Et cet apaisement demeure néanmoins fragile. La demi-finale de football entre la France et l’Allemagne de 1982 nous rappelle par exemple la fragilité de cette paix. La rivalité franco-allemande, la soif de revanche n’est toujours pas très loin entre nos deux peuples, entre deux nations. De la même manière, la paix entre Israël et la Palestine n’est pas prête d’aboutir selon moi. Chaque massacre israélien en Palestine, chaque pouce de terre colonisé par les colons israéliens, nourrit la haine des palestiniens contre l’injustice de cette occupation israélienne des terres palestiniennes, de même que le silence coupable assourdissant des grandes puissances occidentales.

 

Quel espoir restait-il aux palestiniens confinés dans la bande de Gaza ? Gaza saignée à blanc par la répression de la seconde Intifada (2000-2005). Gaza placé sous blocus depuis 2007, et bombardé à intervalles réguliers par Israël. « Le réduit palestinien s’est transformé en volcan. Et, à l’aube du 7 octobre, il est entré en éruption. Couverts par des salves de roquettes, plus d’un millier d’hommes en armes du Hamas, le mouvement islamiste qui dirige le territoire depuis 2006, ont percé la clôture fortifiée qui le sépare d’Israël. Les infiltrés ont déferlé sur les localités juives voisines, en pick-up, à moto et même en ULM, semant la terreur sur leur passage. Bilan de cet assaut : au moins 1 300 morts, des civils pour l’immense majorité. »


https://www.lemonde.fr/international/article/2023/10/15/gaza-la-fabrique-d-une-poudriere_6194561_3210.html

 

Quel espoir restait-il pour les jeunes palestiniens de la bande de Gaza ? Quel avenir est aujourd’hui le leur ? Tueurs et assassins ou victimes des frappes israéliennes ? Certains commentateurs croient pouvoir dire que les palestiniens sont les otages du Hamas, qu’ils sont terrorisés par le Hamas ? Mais c’est à croire que l’histoire de la France et de l’Allemagne ne leur a rien appris. La haine engendre la haine. La mort engendre la mort. Il faut dire selon eux que le Hamas est un mouvement terroriste ? Pourquoi pas, mais un mouvement terroriste diffère-t-il tant que cela d’un mouvement de résistance, surtout lorsqu’il prend sa source dans l’humiliation, la guerre, l’occupation et la souffrance de tout un peuple martyrisé ?

 

A côté de cela, et plus proche de nous, il y a les évènements d’Arras, le prix payé une nouvelle fois par un enseignant face à la terreur islamiste en France. Il s’appelait Dominique Bernard, il était agrégé de lettres classiques et il a été assassiné par un jeune homme originaire du Caucase, Mohammed Mogouchkov, né en 2003 à Malgobek, en Ingouchie, une petite république russe à majorité musulmane, voisine de la Tchétchénie. La famille Mogouchkov avait demandé l’asile politique en France mais elle a basculé depuis dans l’extrémisme islamiste.

 

https://www.liberation.fr/societe/police-justice/attentat-a-arras-de-lexil-au-jihadisme-litineraire-sulfureux-de-la-famille-mogouchkov-20231013_OE4TETXWZRCVTIDWNZ56AT7Q5U/

 

https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/10/15/attentat-a-arras-le-djihad-d-origine-caucasienne-en-france-une-histoire-de-generations_6194562_3224.html

 
Trois ans auparavant, en octobre 2020, c’était le professeur Samuel Paty qui avait été assassiné et décapité devant son collège à Conflans-Sainte-Honorine, par un jeune islamiste tchétchène dont la famille avait autrefois demandé l’asile en France pour fuir des persécutions en Russie.

 

https://saucrates.blog4ever.com/le-lache-assassinat-de-samuel-paty-encheres-et-surencheres

 

La question n’est pas de savoir pourquoi ce jeune ingouche/tchéchène est passé à l’acte. La question n’est pas de savoir s’il s’agit de terrorisme ou de résistance. Résistance à quoi d’ailleurs ; il est en France, pays aux racines chrétiennes qui n’a pas attaqué ou conquis son pays. La question n’est pas de savoir si ce terroriste est un monstre ou un malade mental. Non, la question est de se demander pourquoi ce jeune et sa famille était aujourd’hui en France, pourquoi des associations d’aide aux migrants ont insisté pour que cette famille, pour que ce gamin, pour que ces frères et sœurs, pour que leur père, pour que leur mère ne soient pas renvoyés dans leur pays mais qu’ils puissent rester en France, pays qu’aujourd’hui ils abhorrent.

 

https://www.humanite.fr/politique/extreme-droite/comment-lextreme-droite-tente-dinstrumentaliser-lattentat-darras-contre-la-gauche

 

Qui sont ces associations, ces militants de la terreur, qui ont aujourd’hui du sang sur les mains ? Se rendent-ils compte, ces militants défenseurs du droit des migrants, qu’ils ont le sang de cet enseignant, de Dominique Bernard, sur les mains ? Son sang versé va-t-il les empêcher de dormir ? Combien d’autres assassinats faudra-t-il pour qu’enfin la France se débarrasse de tous ces fous furieux, islamistes et djihadistes, qui ont basculé ou qui vont basculer aujourd’hui ou demain dans le terrorisme aveugle et meurtrier, ou dont les enfants ou les petits-enfants basculeront. 

 

Et comment faire le lien entre mon discours tolérant sur le Hamas et la Palestine, et ce discours extrémiste sur ces populations de migrants.

 

Il reste enfin le sujet que j’abordais déjà il y a trois ans, en octobre 2020, lors de l’assassinat abominable de Samuel Paty. Déjà. Dans les mêmes conditions … Un enseignant victime de l’obscurantisme de l’islamisme radical, de la liberté d’enseignement en France, du droit d’y évoquer la liberté d’expression et la liberté religieuse. Il s’agissait de la place des positions extrémistes pro-immigration des militants LFI que l’on observe également aujourd’hui. Evidemment, les médias ne l’abordent que d’une manière détournée, pour en nier tout sens et toute logique. Cette enseignante militante de LFI pro-immigration, qui cherche à combattre l’entrisme de partisans des idées d’extrême-droite à l’école et dans le monde des parents d’élèves. L’entrisme de l’islamisme dans le monde scolaire ne l’ennuie pas ; LFI est un mouvement à l’islamophilie assumée. Port de tenue islamiste, interdiction de la liberté d’expression, combattre la mixité dans les piscines, ne pas proférer la moindre opinion qui puisse choquer un musulman, obliger les cantines à passer aux menus conformes à la charia ; tout ceci doit pouvoir s’exprimer dans le monde de l’enseignement. Mais que l’extrême-droite puisse chercher à défendre ses thèses à l’école ; ça ce serait une abomination ? Qu’elle puisse chercher à infiltrer des réunions de parents d’élèves, ce serait une abomination ? Drôle de démocratie qui sous prétexte de cordon sanitaire, diabolise certains de ses élus du peuple qui ne pensent pas exactement comme tout le monde.

 

https://huffingtonpost.fr/politique/article/arras-comment-sophie-djigo-enseignante-a-valenciennes-s-est-retrouvee-ciblee-par-l-extreme-droite_224422.html

 

Contrairement à ce que je pouvais écrire en 2020, aucun discours autre que celui des démocrates assimilationnistes n’est aujourd’hui toléré dans les médias mainstream, quelque puisse être le nombre d’attentats islamistes qui s’y produiront, et quelque puissent être le nombre d’enseignants assassinés par les assassins islamistes.

 

  

Réflexion une

Les attaques du Hamas contre Israël : actes de terrorisme ou actes de résistance ?

Saint-Denis de la Reunion, lundi 9 octobre 2023

 

En ce lundi 8 octobre 2023, au sur-lendemain des attaques meurtrières du Hamas palestinien contre des cibles israeliennes, je vais parler des frontières poreuses entre terrorisme et résistance. Je risque évidemment d’être soupçonné ou poursuivi pénalement pour apologie du terrorisme. Après tout, même un parti politique comme LFI ou des hommes politiques comme Mélenchon sont menacés de poursuites pour apologie du terrorisme parce qu’ils ne condamnent pas les attaques du Hezbollah à l’unisson des autres partis politiques. Ce monde est devenu complètement fou ! Le gouvernement est complètement fou. 

Donc, ce week-end, le Hamas a lancé des attaques meurtrières contre des civils et contre des militaires israéliens, sur le territoire israélien confisqué. Il ne s’agit pas de savoir si je condamne ou pas ces attaques meurtrières. Je le refuse. J’ai été marqué par tant de violences et de meurtres commis par l’armée israélienne contre la Palestine et ceux qui contestent la politique israélienne de colonisation et d’occupation des terres palestiniennes. Cela ne fait que rajouter des morts et de la haine dans une histoire séculaire de haine et de violence. 

Non, ce qui est aussi gênant dans cette histoire, c’est évidemment les discours des rescapés israéliens qui décrivent les attaquants palestiniens du Hamas comme des animaux et comme des monstres. Ces israéliens, certes choqués par ces attaques, nient néanmoins toute forme d’humanité à leurs agresseurs. Ils ne voient plus des hommes en face d’eux, mais des animaux et des monstres, auxquels ils dénient toute forme d’humanité. J’imagine ces personnes une arme à la main au sein de Tsahal, et j‘ai peur de leur absence d’humanité. 

Je comprends leur peur. Je comprends leur incompréhension. Mais nier toute forme d’humanité à son ennemi est extrêmement dangereux comme le prouve le conflit israélo-palestinien qui dure depuis près de soixante-dix ans. Ce conflit risque de dépasser l’horreur du conflit de la seconde guerre mondiale, quelque soit son vainqueur, que ce soit les israéliens qui l’emportent ou les palestiniens. Même si cela paraît impossible. 

 
Alors oui, tuer des civils est MAL. Voir des jeunes être assassinés à l’aube de leur vie est terrible, mais ils avaient aussi la chance de pouvoir faire des rave-party, eux. Pas comme les jeunes palestiniens habitant à quelques kilomètres de là. Israel aurait accepté la coexistence tranquille de deux nations sur un même territoire qu’on n’en serait pas là. Il y aurait eu une moitié de jeunes palestiniens et de jeunes israéliens à cette rave-party qu’on n’en serait vraisemblablement pas là. Il n’y a pas de guerre si une solution de paix avait été recherchée et acceptée, si Israël avait cherché la paix et non pas la voie des armes, de la colonisation des terres palestiniennes et des clôtures grillagées. 

 

https://www.lemonde.fr/international/article/2023/10/09/pres-de-gaza-la-rave-party-a-vire-au-cauchemar_6193286_3210.html

 

Pourquoi les attaques du Hamas en Israël ne sont-elles pas présentées comme des actes de résistance ? Pourquoi sont-elles considérées comme des actes terroristes ? Est-ce parce que les Etats-Unis n’ont jamais eu à résister à une invasion de leur territoire ? Est-ce parce que Israël a conquis les territoires palestiniens dès le début du conflit israélo-arabe et que tout le monde a oublié le droit des palestiniens à résister à cette invasion des territoires palestiniens ?

 

On peut ainsi se demander ce qui se serait passé si l’invasion de la France par l’Allemagne nazie n’avait pas duré seulement trois ou quatre ans, entre 1941 et 1945, mais qu’elle avait perduré pendant près de soixante-dix ans ? L’Allemagne nazie victorieuse aurait-elle été considérée comme une grande nation démocratique et les armées de libération françaises, les FFI et les FFL, seraient-elles elle-aussi considérées comme des organisations criminelles terroristes par les pays occidentaux ? 

Un peuple vaincu doit-il disparaître et cesser de se battre et de vivre sous prétexte que son vainqueur a fait reconnaître à la communauté internationale le bien-fondé de son triomphe, de son occupation ? À partir de quel moment un peuple cesse-t-il d’avoir le droit de résister légitimement à son envahisseur et à partir de quel moment les combattants de ce peuple deviennent-ils des terroristes aux yeux de la communauté internationale, et se voient-ils interdire le droit d’être supportés sous peine d’accusations d’apologie du terrorisme ? 

Ce qui se passe en Israël et dans les territoires palestiniens occupés, dans les colonies juives en Cisjordanie, est abominable. Mais il ne s’agit pas d’une guerre ou de terrorisme. Le terrorisme, c’est quand des attentats causés au nom d’une idéologie mortifère et religieuse visent des cibles dans des États étrangers, européens. Ou africains. Dans le cas du Hamas palestinien, il ne s’agit ni de terrorisme ni de guerre. Parce que la disproportion des forces entre Israël et le Hamas interdit de parler de guerre. «La botte n’est pas en conflit avec la fourmi !» pour plagier Loki dans les Avengers. Dans le cas du Hamas et de la Palestine, il s’agit de résistance à l’encontre d’une armée belligérante, d’un ennemi héréditaire.
 

L’histoire est écrite par les vainqueurs. La frontière entre le terrorisme et la résistance est poreuse et friable. Ce que certains appellent actes de résistance, d’autres les appellent des actes de terrorisme. Et inversement.

 

Je n’ignore cependant pas que les résistants français se sont essentiellement attaqués à des soldats allemands, et que leurs actes terroristes, selon l’occupant allemand, ou de résistance pour le gouvernement français d’après la guerre, ne visaient pas de civils et qu’ils ont fait essentiellement des victimes militaires. A la différence des attaques perpétrées par le Hamas qui ont tué indistinctement femmes, vieillards, hommes, soldats et même des bébés qu’ils ont décapités. Certes, il est plus difficile dans ce cas-là de parler d’actes de résistance. Mais en France, les allemands ne nous avaient pas encore colonisé. Il n’y avait que peu de civils allemands en France pendant la guerre. Mais au bout de quelques décennies, les résistants français auraient-ils continué à ne viser que des cibles militaires ?

 

 
Saucratès

 
 

Post scriptum : 

 

De manière amusante, juste avant ces attaques, plusieurs journaux donnaient une image beaucoup moins sympathique des «vieilles traditions juives» consistant à cracher sur les chrétiens. Israël n’est pas seulement un havre de tolérance et d’acceptation des autres. Bien au contraire. Comme le disait un journaliste israélien, que diraient ces juifs orthodoxes s’ils se faisaient cracher dessus de la même manière en Europe par des chrétiens ?

 

https://www.france24.com/fr/moyen-orient/20231006-cracher-sur-des-chrétiens-une-vieille-tradition-juive-qui-passe-mal-en-israël

 

https://www.humanite.fr/monde/benjamin-netanyahou/a-jerusalem-des-chretiens-pris-pour-cibles-par-des-juifs-orthodoxes

 

J’ai aussi apprécié que le président américain Biden ait fait le lien entre les attaques du Hamas et le droit à l’autodétermination du peuple palestinien, même si cela a été pour immédiatement nier leur droit. Selon Biden, le Hamas met en danger les vies palestiniennes. Mais de quelle vie parle-t-on là. Une vie enfermée dans une enclave, derrière des grillages, enfermé avec la haine, avec la rage, alors que juste dehors, des israéliens font la fête, vivent libres ?


29/10/2023
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Terrorisme vs résistance

Est-il possible d’opposer terrorisme et résistance ou bien ces deux mots ne traduisent-ils que le sens de l’histoire et le jugement du vainqueur ?

Par Saucratès 

Saint-Denis de la Réunion, vendredi 13 octobre 2023

 

Voilà deux mots de notre vocabulaire que l’histoire récente ne classe pas de la même manière et dont la reconnaissance internationale n’est pas équivalente. Selon moi, l’Histoire nous a appris que la frontière entre ces deux types d’actes peut être est poreuse. Ceux qui se pensent résistants sont toujours considérés comme des terroristes par leurs adversaires, par leurs ennemis, et inversement. Et comme l’Histoire est toujours écrite par les vainqueurs, ceux que l’on appelle ‘terroristes’ ou ‘criminels de guerre’ ne sont jamais que ceux qui ont perdu la guerre, les perdants, tandis que ceux qui ont droit à l’appellation de ‘résistants’ sont ceux qui étaient du côté des vainqueurs.

 

1. Le principe de ‘résistance’ n’est pas miscible dans la démocratie

 

En tant que peuple français, nous n’avons été confrontés qu’une seule et unique fois à l’invasion de notre patrie, et à cette nécessité de résistance à l’occupant. C’était entre 1940 et 1945. C’est la seule période historique récente où la France a été confrontée à cette nécessité de résister militairement à un ennemi plus puissant, à un envahisseur. Par contre, plus récemment, nous avons aussi été confrontés à la résistance d’autres peuples que nous avions envahi et soumis, comme en Indochine, à Madagascar, ou en Algérie.

 

Nul français pourtant n’irait contester l’usage et l’utilisation du terme de résistance pour la période allant de 1940 à 1945. Tous les historiens français appellent de cette manière les combats menés dans la France conquise, même si ceux-ci ont souvent pris la forme d’attentats, d’explosions pour frapper les forces allemandes nazies qui occupaient la France et ciblaient les juifs et les populations cibles des nazis. Ces attentats ne visaient peut-être pas volontairement des civils allemands en France, essentiellement parce que ceux-ci n’étaient pas massivement installés en France pendant la guerre. A la Libération et pendant les purges qui suivirent, c’est également les actions de résistance qui étaient appréciées par ceux qui recherchaient ou poursuivaient les collaborateurs. L’épuration n’a pas poursuivi les actes de résistance armée ou le fait d’avoir perpétré des attentats contre les allemands ou la milice. Et même la représentativité des organisations syndicales de salariés reposait sur la participation historique de ces syndicats à la résistance dans les années 1940-1945, et ceci jusque dans les années 2000.

 

Mais cela n’empêchait pas qu’en face, aux yeux de l’armée allemande, aux yeux de l’opinion allemande, ces mêmes actes de résistance soient qualifiés de terrorisme, et les auteurs français d’actes terroristes capturés par les allemands et les nazis n’ont pas été considérés comme des combattants bénéficiant de la Convention de Genève, mais comme des terroristes, abattus ou exécutés comme tels.

 

Pour un même acte, il n’existait ainsi pas de définition commune selon que l’on soit d’un côté ou de l’autre. Et si aujourd’hui, cette période de l’histoire de France est considérée comme l’époque de la Résistance, et glorifiée, c’est bien parce que la France a gagné la Seconde Guerre Mondiale aux côtés des alliés. La guerre eut été gagnée par les Forces de l’Axe, que notre histoire n’appellerait pas cette période du nom de ‘Résistance’.

 

Et pourtant, ce n’est pas pour autant que les français ont accepté de reconnaître le rôle de résistants à ceux qui les ont combattu par la suite, notamment les maquisards algériens. Bizarrement, aucune corrélation entre ces combats n’a été fait par les Autorités françaises de l’époque, ni par les historiens d’aujourd’hui. Seule limite à cette interprétation de l’histoire, ceux qui combattaient pour l’Algérie française, l’OAS, n’ont plus eu droit à l’appellation de ‘résistants’, vraisemblablement parce qu’ils osèrent s’attaquer au gouvernement français et même au Général de Gaulle.

 

Et il en va de même pour tous ceux que la France a considéré comme des terroristes en leur déniant le droit de se considérer comme un peuple envahi et contraint, que ce soit les mouvements de libération de la Bretagne (le FLB), du pays basque (IPARETARAK), de la Corse (le FLNC) ou de la Nouvelle Calédonie (FLNKS). Ou plus récemment les mouvements des gilets jaunes et des bonnets rouges bretons.

 

Au fond, je pense qu’aucun peuple, qu’aucune armée, qu’aucun gouvernement, qu’aucune démocratie, ne reconnaissent jamais que ceux qui les combattent, ceux qui les contestent par les armes, ont le droit de porter le terme de ‘résistants’, qu’ils sont légitimes à les combattre au nom du droit à la résistance à une oppression militaire. Surtout pas dans des démocraties ! Ainsi, dans le discours de Joe Biden après les attentats du Hamas en Israël, il y a quelques jours, celui-ci n’a reconnu aux palestiniens  qu’un droit de résister de manière pacifique ! Mais peut-on résister de manière pacifique à une armée d’invasion ? L’utilisation du droit de vote, du droit de manifester, ne fonctionne, imparfaitement, que pour les membres d’une nation, mais en aucun cas pour un peuple envahi, combattu par les armes.

 

Mais pas plus que la France, les Etats-Unis, de par leur histoire, ne peuvent reconnaître à des peuples envahis le droit de leur résister militairement, cette nation qui s’est constituée en éradiquant les peuplades indiennes autochtones qui peuplaient l’Amérique du Nord et en s’étendant par la fureur et le glaive, dans le sang. Alors non, évidemment, reconnaître au peuple palestinien le droit de résister militairement au peuple israélien, ce serait reconnaître le droit aux descendants des peuplades indiennes parquées dans des réserves indiennes le droit de résister et de combattre les américains. Inenvisageable.

 

Toute démocratie se doit ainsi de récuser le droit de se proclamer ‘résistants’ à ceux qui la combattent, à ceux qui s’opposent à leurs vainqueurs, que cette démocratie soit la France, les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la Russie ou Israël. Ces Etats ont tous été créés par assimilation de peuples dominés et vaincus, écrasés férocement pendant des siècles. Reconnaître le droit des peuples à résister militairement à leurs tortionnaires équivaudrait pour ces derniers à disparaître corps et âmes de l’histoire et à se morceler en une mosaïque de régions ou d’Etats autonomes.

 

2. Comment une démocratie combat-elle les tendances centrifuges en son sein

 

Qui dit force de résistance à une occupation militaire, que ce soit en France, en Israël, aux Etats-Unis ou en Russie, implique l’existence de moyens de coercition pour les écraser. Les moyens sont au fond toujours les mêmes mais le regard de la presse, des médias dits libres, dits indépendants, les analyse d’une manière différente. Lorsque que c’est La Russie de Poutine qui est concernée par la mise au pas d’un opposant politique, cet opposant est systématiquement présenté comme un combattant de liberté. Les procès qui les frappent en Russie sont ainsi des mascarades de procès, des procès burlesques (le dissident Oleg Orlov) ou des procès expéditifs (l’opposant Alexei Navalny). Et ces combattants de la liberté sont appelés ‘dissidents’ ou ‘opposants’.

 

https://www.lemonde.fr/international/article/2023/10/11/a-moscou-la-fin-du-proces-burlesque-du-dissident-oleg-orlov_6193822_3210.html

 

https://www.lemonde.fr/international/article/2023/08/05/en-russie-l-opposant-alexei-navalny-une-nouvelle-fois-condamne-au-terme-d-un-proces-expeditif_6184487_3210.html

 

Mais rien de tout cela en France, aux Etats-Unis ou ailleurs, dans les sacro-saintes démocraties occidentales. Dans ce cas, les personnes poursuivies ne sont pas présentées comme des opposants, des résistants ou des dissidents. Juste des délinquants ordinaires comme les autres. Que diantre, on est en démocratie ! Il en va de même en Israël où des procès expéditifs touchent pourtant en permanence des citoyens palestiniens. Mais ne chercher pas à coupler sur le web en langue française les mots ‘Israël’ et ‘opposants’. La presse de langue française parle d’opposants en Biélo-Russie, en Tunisie, en Russie, mais en aucun cas en Israël ou en France.

 

https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/06/05/le-gilet-jaune-eric-drouet-juge-pour-port-d-arme-le-proces-ordinaire-d-une-figure-mediatique_5472028_3224.html

 

https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/02/13/gilets-jaunes-deux-ans-ferme-requis-contre-le-boxeur-christophe-dettinger_5423138_3224.html

 

Si chez nous, en Occident, des personnes sont arrêtées et poursuivies par les forces de l’ordre ou par la justice, ce n’est en aucun cas sur la base de positions politiques, mais parce que ces personnes ont enfreint la loi. Et même si au fond, il en va de même dans un Etat considéré par les médias comme dictatorial, la loi y sera présenté comme injuste et intolérable, alors que les lois occidentales sont forcément justes, légitimes, conformes au droit. Je considère cette interprétation des médias comme une monstrueuse parodie de justice, une monstrueuse parodie de présentation de la réalité, indigne d’une profession qui se targue de son indépendance vis-à-vis du pouvoir politique.

 

https://www.lemonde.fr/international/article/2023/10/13/pourquoi-la-bbc-ne-qualifie-pas-le-hamas-de-groupe-terroriste_6194133_3210.html

 

« Ce fut le dernier acte d’un procès qui, de longs mois durant, n’a cessé d’osciller entre le tragique d’une persécution expressément politique et la farce la plus absurde. » (procès d’Oleg Orlov à Moscou). On aurait pu dire la même chose des procès de Christophe Dettinguer, d’Eric Drouet, de Maxime Nicolle, de Jérôme Rodrigues ou consorts. Mais non, les médias occidentaux, ou français, ne l’entendent pas de cette manière. Il ne s’agit que d’abjects, de pathétiques délinquants, qui contestent d’ailleurs les merveilleux journalistes qui ne font que leur métier et qui d’ailleurs font l’objet de violences et de contestations de la part de ces mêmes méchants contestataires, prouvant par là-même, qu’ils ne sont que des horribles délinquants que malheureusement, le gentil gouvernement et les gentilles forces de l’ordre ne peuvent pas tous arrêter. Sinon, il y aurait bien 60% de la population française qui serait emprisonnée !

 

3. L’erreur de laisser seule l’histoire séparer le terroriste du résistant 

 

Il y a des attaques meurtrières auxquelles on a toutes les peines du monde à les considérer comme des actes de résistance. L’attaque de samedi dernier du Hamas en Israël en fera peut-être partie, comme les attaques du Bataclan en France, les attentats contre Charlie Hebdo ou l’assassinat de Samuel Paty, ou bien les attentats du World Trade Center du 11 septembre 2001. Considérer ces assassins comme des martyrs et de courageux résistants nous semble t impossible. Et pourtant, aux yeux de la population musulmane, ces gens sont des héros, des martyrs, des résistants. Tout comme Oussama Bin Laden.

 

En refusant de théoriser le droit d’un peuple à résister violemment et militairement, par les armes, par le sang, par le glaive, à un État envahisseur, les autorités internationales légitimisent une vision partisane des choses et on permet que des monstres sans foi ni loi, des assassins meurtriers, puissent être idéalisés par des générations futures de prochains assassins. Il faut désormais reconnaître que les histoires des Nations se sont toutes construites sur des meurtres et des occupations militaires, même si elles remontent parfois à plusieurs siècles. On l’a reconnu en Afrique en mettant fin à la colonisation et en procédant à la décolonisation. Il faut aussi le reconnaître dans le reste du monde, et reconnaitre le droit de ces peuples colonisés à contester l’hégémonie des gouvernements centraux, de la centralisation et des frontières imposées et à leur résister. 

Et bien sûr, il faut considérer la politique israélienne à Gaza et dans les territoires palestiniens occupés comme ce qu’elle est : une occupation militaire à laquelle les groupes palestiniens ont droit de résister les armes à la main, et imposer à Israël de se retirer des territoires palestiniens et rendre les enclaves confisquées. On ne peut pas traiter différemment un conflit comme le conflit ukrainien, en reconnaissant le droit des ukrainiens de se révolter et de se battre, et le conflit israélo-palestinien où ces derniers n’auraient pas le droit de se battre les armes à la main. Un crime de guerre est un crime de guerre, quel que puisse être le vainqueur.

 

 

Saucratès


13/10/2023
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Guerre en Ukraine et manipulation médiatique

Guerre en Ukraine et manipulation médiatique

Par Saucratès 

Saint-Denis de la Réunion, dimanche 30 avril 2023

 

C’est une question sans fin : les médias occidentaux sont-ils objectifs vis-à-vis du conflit ukrainien ? Cette question n’est pas nouvelle sous ma plume (ou mon clavier faudrait-il dire) … même si le plus souvent, je ne pose pas la question mais j’affirme justement l’inverse. 

https://www.rfi.fr/fr/europe/20230429-un-comité-de-l-onu-dénonce-le-racisme-anti-ukrainien-en-Russie

 

Grosse blague que cette information venant d’un comité de l’ONU. Dans des pays dont les médias militent sans discontinuité pour l’exclusion des athlètes russes et biélorusses des compétitions internationales, aux Jeux Olympiques, au tennis, au foot et ainsi de suite ! Dans des pays qui confisquent le moindre bien, immeuble, yacht, voiture des milliardaires russes voire des simples quidams russes ! Si mon voisin était un russe et que je lorgnais sur sa propriété, je pense que je pourrais facilement obtenir la confiscation de son bien et le racheter pour un vil prix. Comme si l’objectif de ces actions n’etait pas seulement de punir la Russie et faire pression sur son peuple, pour qu’ils stoppent Poutine, mais plutôt de donner une leçon à Xi Jinping, pour lui donner un avant-goût des conséquences financières pour ces proches, pour les résidents chinois, d’une annexion de Taïwan. 

Je me dis que ce comité aurait dû intervenir dans les années 1940 lorsque les Etats-Unis ont interné l’ensemble de sa population originaire du Japon … Alors que personne n’en a jamais parlé, ni ne l’a denoncé … Que bizarrement, ce même comité se garde bien de s’intéresser à la répression anti-russe de l’Ukraine et de Volodomyr Zelenski , comme si le fait d’être dans le camp du bien aux yeux de l’Occident valait immédiatement certificat de bonne conduite. Ce comité n’est qu’une sombre émanation de la propagande américaine et occidentale ciblant la Russie. Il y a effectivement un problème dans les organes des instances multilatérales de l’ONU … Des centaines de sombres crétins persuadés d’agir impunément pour la liberté et pour le BIEN, sans même savoir où se situe la frontière entre le BIEN et le MAL !

https://www.france24.com/fr/europe/20230424-ukraine-les-chars-tueurs-de-drones-bientôt-à-court-de-munitions-à-cause-de-la-suisse 

 

Les attaques systématiques des médias contre la neutralité de la Suisse dont un autre souci. Manipulation médiatique visant à faire pression sur le gouvernement suisse ou sur les citoyens suisses parce que la Suisse refuse de livrer à l’Ukraine ses armements usagers ou retirés du service qui pourraient être si utiles à l’Ukraine. Ou bien comme ici qui refuserait de fournir des munitions pour faire fonctionner des chars tueurs de drones (russes il s’entend puisque les servants de drones ukrainiens sont de véritables stars en Ukraine et que ceux-ci ne sont aucunement visés par ces chars). 

Comment la communauté internationale peut-elle oser vouloir intervenir dans les affaires intérieures d’un État et vouloir lui imposer de remettre en cause une neutralité historique ? Bienvenue dans le vingt-et-unième siècle où il n’existe plus de limites à la médiatisation à outrance du monde, aux manipulations médiatiques, à l’aveuglement des citoyens et des médias et au contrôle de l’information. Lorsque les Etats-Unis envahissent l’Afghanistan ou l’Irak, c’est le camp du BIEN qui intervient pour défendre la liberté. Même 30 ou 40 ans plus tard, on ne sait toujours pas ce qui s’est réellement passé, les raisons qui expliquent ces attaques, la désinformation ou les manipulations qui ont conduit à l’invasion du Koweït ou aux attentats du World Trade Center (le centre du monde quand même). Pas de chance, on appartient au camp du BIEN et on n’entend pas la propagande russe ou irakienne.

 

Les médias ont un rôle dans notre belle supposée démocratie. Se coucher lorsqu’on le lui demande et répandre les manipulations médiatiques de ceux qui nous gouvernent. Mais c’est une democratie parce que 50% du temps, cette même presse est libre, libre de diffuser ses propres informations, même parfois de taper sur les pouvoirs en place, sans oublier qu’il leur faudra se coucher dès qu’on leur en intimera l’ordre.

 

Vive la République, vive la France. Demain, nous serons le premier mai, jour du travail, anniversaire de nombreux massacres perpétrés par le camp du BIEN contre des manifestants, contre des travailleurs. Le pouvoir macroniste va-t-il laisser transparaître sa véritable nature de tueur à cette occasion, face à la contestation syndicale et du peuple français ? 
 
 

Saucratès


30/04/2023
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