Critiques de notre temps

Critiques de notre temps

Dieu


Aux origines de la Religion et de la Philosophie

Dieu, l’Homme et la philosophie

Par Saucratès 

Paris onzième, jeudi 14 décembre 2023

 

Qu’est-ce que Dieu ? Qui est Dieu ? Pourquoi l’homme a-t-il besoin de croire en Dieu ou en autre chose ? Ou bien en quoi pourrait-il croire s’il ne croit pas en Dieu ? Pourquoi l’Homme pense-t-il ? Et depuis quand ? Et qu’est-ce que la philosophie ?

 

Sont-ce les grandes questions métaphysiques existentielles ? La première question porte, je pense, sur la place respective de la religion et de la philosophie. La religion a-t-elle commencé avec l’invention des Dieux, au début des premières civilisations de l’écrit, ou bien la religion et la croyance en un Dieu, ou des Dieux, bienveillants ou malveillants, préexistaient-elles à ces premières civilisations de l’écrit, aux temps antérieurs au néolithique ? De la même manière, la philosophie a-t-elle démarré avec la Grèce antique, avec Socrate ou avant cela avec les philosophes présocratiques, ou bien existait-elle avant la Grèce antique, au cours des millénaires antérieurs qui se sont déroulés en Égypte, en Sumer, en Chine ou dans la vallée de l’Indus ? 
 

À la première question, sur l’existence préhistorique de la croyance en des Dieux, en des êtres surnaturels, on peut se rappeler toute la controverse sur l’existence ou non d’une croyance et d’une religion adorant une déesse mère, schématisée autour de ces multiples statuettes de déesses mères trouvées dans les grottes préhistoriques. Ces statuettes représentaient-elles, témoignaient-elles d’une adoration d’une sorte de déesse mère ? Ou bien s’agissait-il de toute autre chose, de symbole de la fécondité ou autre symbole ? Les préhistoriens ne sont pas tous d’accord sur l’objet et les symboles de ces statuettes. 
 

Il existe une autre réponse à cette question. Elle se trouve dans l’ancienneté des grandes formes des mythes des origines, qui font tous intervenir des Dieux ou des personnages légendaires et supérieurs aux humains. Et ces mythes sont extrêmement anciens, bien antérieurs aux premières civilisations de l’écrit que j’ai cité. La répartition géographique de ces mythes permet de faire remonter l’origine de ces mythes de la création du monde, de ces discours sur l’origine des sociétés et de l’homme, à plus de 100.000 ans dans le passé pour les plus anciens des mythes primordiaux. Le discours des aborigènes australiens remontent probablement aux premiers temps de leur arrivée en Australie, vers il y a 50.000 ans.

 

Et ces mythes, quelque soit la manière dont ils ont évolué, dont ils ont pu se combiner avec d’autres mythes, d’autres discours, d’autres religions, font intervenir des Dieux ou des personnages ou des animaux légendaires. La croyance en des Dieux, en des entités surnaturelles, dépassent forcément de très loin les premières traces écrites que les premières civilisations de l’écrit nous ont laissé. On sait que  l’écriture de la Bible a été influencé par les mythes babyloniens et sumériens. Vraisemblablement, ces premiers mythes sumériens ont dû également être influencés par des mythes bien plus anciens d’autres peuples dont il ne nous reste aucune trace écrite et aucun souvenir historique. 
 

A l’exception de nos peuples occidentaux urbains modernes, le reste de l’humanité croit encore aujourd’hui en des entités surnaturelles. Je fais partie d’un peuple pétri de religiosité et de surnaturel, qui croit encore à la légende de l’Ankou. Et dans ma prime enfance, certainement bercé par les contes et légendes bretonnes, j’étais persuadé que je tomberais, en soulevant les rochers pour la pêche aux coquillages, sur le roi des crabes ou le roi des poissons. Un crabe à la carapace immense, bien plus grand que le jeune enfant que j’étais. Et même si j’étais d’un caractère rêveur, je ne peux avoir été le seul à croire en l’existence de tels êtres surnaturels. De telles croyances on existait de tout temps comme nous l’enseigne les contes et légendes qui se perpétue jusqu’à nous, depuis des temps immémoriaux.

 

Si ces croyances ont existé de tout temps, vraisemblablement depuis au moins 100.000 ans, il est possible que ces croyances ne reposaient pas sur l’existence d’un Dieu unique et tout puissant, ni sur un Dieu vengeur. L’existence de croyances préhistoriques en des entités surnaturelles n’implique pas évidement que l’on puisse parler de religions préhistoriques. Pas de bible. Juste une histoire de la création du monde que l’on se transmet de générations de conteurs en générations de conteurs …

 

Pour la deuxième question posée quant à l’origine de la philosophie, cette question équivaut à se demander si la manière de se penser des égyptiens et des sumériens de l’Antiquité correspondait à un questionnement sur le but de l’homme, sur la recherche du bonheur. Les hiéroglyphes égyptiens et les pictogrammes sumériens ne nous renseignent pas sur ce problème. On y trouve des codes de lois, des inventaires marchands, des discours de la création, mais pas de traités sur le bonheur ou sur le bon fonctionnement de la cité. Une autre façon de chercher une réponse à ces questions est d’interroger les civilisations archaïques que l’on a découvert au cours des derniers siècles, au moment de leur premier contact avec l’Occident, que ce soit en Afrique, en Australie, en Nouvelle-Guinée ou dans la forêt vierge amazonienne. Les hommes et les femmes de ces sociétés archaïques avaient-ils développé une philosophie, sur le bonheur, sur les formes idéales de fonctionnement des sociétés, sur ce qu’est l’homme et l’humanité ?

 

Question à laquelle, je le crains, il n’y ait pas vraiment de réponses. Les anthropologues qui ont étudié ces peuples nouvellement découverts, qui ont été au contact de ces peuples, s’intéressaient à collecter de nombreuses informations, mais je n’ai pas lu qu’ils avaient cherché véritablement à se demander s’ils disposaient d’un discours philosophique. Mis à part Pierre Clastres qui nous a transmis de sa rencontre avec les indiens Guayakis ce qu’il a appelé ‘Le grand Parler, Mythes et chants sacrés des Indiens Guarani’, ce qu’il a appelé comme une forme de discours mélancolique des indiens Guayakis sur la fin de leur vie d’errance. 
 

Au fond, l’invention et l’usage du terme de philosophie n’est-il qu’un concept ethnocentrique de l’Occident et de ces racines qui plongent dans la Grèce antique platonicienne. N’est-ce pas uniquement parce que nous avons conquis le monde entier que nous pensons que la philosophie est une constante inamovible de la pensée humaine ? L’existence et l’invention de la philosophie ne dépendent-elles pas de la confrontation à de multiples formes de sociétés, d’organisations sociales différentes, comme cela a été le cas dans la Grèce antique, ce creuset géographique microscopique où s’inventa la cité athénienne ou spartiate, la démocratie et la tyrannie ? Des sociétés archaïques en Afrique, en Amazonie ou en Australie, qui ont réussi à maintenir inchangées et immuables des organisations sociales inchangées pendant des millénaires, qui ont réussi à rejeter toute apparition de l’Un, du pouvoir coercitif, ces sociétés pouvaient-elles avoir un discours sur la meilleure forme d’organisation de la société et de l’homme, alors que toute leur énergie passait dans le processus de maintien et de défense de leur forme de société. Le discours servait à rappeler l’origine de la tribu et l’égalité de tous contre tous, et ce discours n’aurait pas pu tolérer une réflexion philosophique sur ce que serait la meilleure forme de gouvernement, sur le rôle de l’homme, sur la recherche du bonheur …

 

La philosophie implique la possibilité d’interroger et de remettre en cause l’organisation de la société telle qu’elle fonctionne. La philosophie n’a probablement pas pu apparaître avant qu’une telle capacité de la société à accepter sa remise en cause ne soit acceptable et possible. Et probablement cette tolérance n’a pas été possible avant cet exceptionnel accident historique et géographique que fut l’apparition des premières cités de la Grèce antique. Tout comme cette tolérance n’a pas survécu, ou très difficilement survécu, aux temps obscurs du moyen-âge occidental tout comme aux siècles obscurs de l’islamisme, même si la splendeur des débuts de l’islam ont permis la redécouverte des sagesses antiques que l’Occident avait totalement oublié lors de ce même moyen-âge. 
 

Il me resterait maintenant à parler de Dieu et de l’homme …

 

 

Saucratès


14/12/2023
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Du péché

Du péché 

Par Saucratès 

Saint-Denis de La Reunion, Samedi 5 novembre 2022


Parlons donc de la notion de péché ! Le péché est en effet sous-jacent à de nombreuses discussions sur la question de l’homosexualité et des positions que devrait prendre l’Eglise catholique apostolique vis-à-vis d’elle. 

https://www.zinfos974.com/Pour-un-changement-de-doctrine-dans-la-morale-sexuelle-de-l-Eglise-catholique_a187438.html

 

Évidemment, sur ce point-là, il n’y a vraiment rien de simple dans ce que l’on peut dire. On ne choisit pas son orientation sexuelle ; j’en ai bien peur. Je n’ai pas choisi d’aimer les femmes, pas plus que d’autres hommes n’ont choisi d’aimer les hommes. Et inversement. Certaines femmes aiment les hommes, et d’autres les femmes.

 

On peut ainsi croire en des centaines d’explications de l’homosexualité ou de l’hétérosexualité. Personnellement, je pense que c’est l’hétérosexualité qui est naturelle, c’est-à-dire conforme à la nature de l’homme et de la femme, que ce qui est naturel est le fait d’être attiré par une personne du sexe opposée. Mais d’autres personnes pensent que légitimement que le sexe d’une personne n’est pas fixé à la naissance, ou que des enfants peuvent ne pas se reconnaître dans leur sexe physique. Après tout, je ne suis pas totalement opposé à une telle vision dé la sexualité puisque je crois en la possibilité de la réincarnation et des vies antérieures. 

 

Imaginons donc que dans toute la discussion que nous allons avoir, on ne veuille juger ni blesser personne mais que l’on cherche uniquement à réfléchir sur l’existence de cette notion de péché, de position de l’Eglise sur un certain nombre de sujets liés à la sexualité, et qu’en aucun cas, cela ne vaut jugement et condamnation de quelque orientation sexuelle que ce soit. 

Ceci n’est pas non plus simple parce que nous avons tous aussi un jugement différent sur ce qu’est le péché, et nous ne parlons jamais de cette notion à personne d’autre qu’à notre for intérieur. On ne parle jamais de péché avec ses amis. L’un d’eux, David, se proclame athé mais ne croit-il vraiment pas en l’existence du péché ? J’avais une amie qui se disait agnostique mais elle a été frappée par une terrible maladie, le plus terrible des cancers, et avant de mourir, elle s’est fait baptiser et je pense qu’il n’y avait pas de personne plus religieuse et plus heureuse qu’elle dans ses derniers jours. Et pourtant, elle laissait une fille et un mari derrière elle. J’ai une autre amie (Bérénice) qui doit être la plus respectueuse des préceptes de la religion, mais son meilleur ami est homosexuel et elle se trouve être la plus ardente des défenseurs des droits des homosexuels.  

 

Le péché est donc une notion apprise de notre enfance, fruit de l’éducation donnée par nos parents, de l’éducation religieuse que nous avons reçue au catéchisme ou à la mosquée, ou ailleurs, et de ce que l’on en a conservé, intégré, intériorisé. Et surtout, sauf dans de très très rares occasions comme des situations de malaise entre personnes très proches, on ne parle jamais de cette notion de péché. Je pense que nombre de mes amis cherchent en permanence à agir bien, conformément à ce qu’ils estiment être la morale, ils évitent de faire le mal intentionnellement, mais jamais on a abordé ce qu’ils estiment être le péché. Et inversement. Je pense même que ma femme ignore ce que je tiens pour péché et j’ignore ce qu’elle considère comme péché. Et ce n’est pas différent pour nos propres enfants. Seuls les prêtres par le biais de la confession en ont connaissance, pour ceux qui se confessent (ce n’est pas mon cas).

 

Il y a très longtemps, sur un autre site, la Nonobserverie, un autre internaute, Connaissance, m’avait plaint pour ma croyance religieuse. Je crois en un Dieu justicier, inflexible, comptable de chacune de mes actions, un Dieu vengeur, intransigeant, et qui me jugera ou me condamnera sur la somme de l’ensemble de mes mauvaises ou bonnes actions. Chacune mauvaise chose, chaque péché que je commettrais pèsera sur mon âme. La conséquence d’une mère terrible, tyrannique peut-être. Ou pas. Et la sexualité est certainement le lieu du pire de nos addictions, de nos mauvaises pensées. On en guérit avec l’âge, vraisemblablement pour la majeure partie d’entre nous. La vieillesse est un naufrage dit-on souvent, mais peut-être cela devient-il aussi une délivrance, que ce soit pour les femmes qui attirent moins la luxure des hommes, ou pour les hommes qui sont peu à peu délivrés de leurs pires instincts, de leurs pires désirs. Ou pas ….

 

Je parle ainsi de péché sans aucune référence à la religion. Je pense plus éducation, sur laquelle se greffe une notion forcément religieuse. Le père absent ou pas. La mère vengeresse, violente ou pas. Ou inversement un Dieu bon et aimant comme la mère que certains ont pu avoir, ou un père présent, proche, aidant. L’image de Dieu que nous avons tous dépend-il uniquement intimement de nos parents et des relations d’amour ou de peur que nous avons eu ? Si cela peut nous conduire à être des personnes bonnes cherchant à faire le Bien, tant mieux.

 
La notion de péché est donc aussi large que nos actions. Vol, viol, luxure, violence, meurtre et assassinat, mensonge, manipulation, diffamation, envie, la liste des péchés s’étend à l’infini. Pour certains et certaines, les relations sexuelles hors mariage sont également un péché. Mais parle-t-on de mariage civil, comme le mariage pour tous, ou de mariage religieux ? Aux yeux de certaines femmes, la polygamie serait ainsi moins un péché qu’un mariage civil sans mariage religieux, ce qui démontre ainsi la divergence entre cette notion de péché religieux et de légalité. Selon elles, un homme polygame musulman pourrait ainsi être moins fautif aux yeux de Dieu et de ses femmes qu’un occidental athée qui se refuserait à les épouser devant Dieu, à l’Eglise ?

 

La notion de péché semble ainsi extraordinairement variable d’une personne à l’autre, d’une religion à l’autre. Comment expliquer que la polygamie soit considérée comme un péché pour un catholique et non pas pour un musulman ? J’en suis arrivé à penser que si la première épouse du prophète avait refusé qu’il épouse une deuxième femme, la religion musulmane en eut été métamorphosée, et peut-être ne serait-elle jamais devenue la religion planétaire qu’elle est aujourd’hui. 


On en arrive en quelque sorte à une vision psychologique du péché … Le péché ne serait qu’une construction psychologique, propre à une personne, en fonction de ce qu’on lui a appris, en fonction de la manière dont il l’a instrumentalisé, en fonction de la manière dont il a été éduqué, des parents ou des grands-parents qu’il a eus et qui l’ont éduqué.

 

Mais dans cette acceptation du péché, cela voudrait ainsi dire que si quelqu’un assassinait sans aucun remord, il ne commettrait pas de péché ? Sur une île de pirates, éduqué par des pirates tuant et détroussant les navires qu’ils capturent en haute mer, les enfants de ces pirates en tuant, assassinant, brûlant et violant les équipages des bateaux capturés, ne commettraient aucun péché ? Faux évidemment. 

 

Le péché ne peut pas être ainsi psychologique. Il est indépendant de notre éducation, des étapes de notre vie, de nos parents. Il existe forcément une définition supérieure à l’homme du péché, des bonnes actions et des mauvaises actions. Et si le péché en lui-même existe, si nous sommes tous pêcheurs, alors Dieu existe forcément ! Je ne sais pas si ce Dieu pèse véritablement chacune de nos actions, leurs intentions ou leurs résultats, ou uniquement les mauvaises, ou uniquement les bonnes, ou si IL n’est qu’amour … mais Dieu existe forcément. Parce que si Dieu n’existe pas, le péché n’existerait pas plus que nos âmes, et il ne servirait à rien de ne violer, de ne pas tuer, de ne pas voler, de ne pas spolier femmes et orphelins, de faire le BIEN. Si DIEU n’existe pas, le BIEN n’a plus aucun sens !

 

Cela ne signifie en aucun cas que je fais le BIEN uniquement par peur de DIEU. Non pas uniquement. Par éducation aussi, par choix de vie, mais aussi et surtout parce que je crois en un DIEU vengeur, comptable de chacun de mes actes.

 

Et l’homosexualité dans tout cela, me demanderez-vous ? Péché, faiblesse, curiosité ? Au fond, tout ceci est sans importance tant que je ne le suis pas. Chacun se trouve confronter à son propre jugement, à sa propre conscience. Je sais qu’il n’y a pas de pire juge que sa propre conscience. C’est la seule dont le jugement, dont le regard ne vous quittera jamais ! Avec celui de DIEU.

 

J’en arrive ainsi à ma conclusion. Seuls ceux qui n’ont jamais péché peuvent condamner les pécheurs. Seuls ceux qui n’ont jamais été tentés, qui ne connaissent pas la tentation, peuvent condamner leurs frères pécheurs. Nous sommes tous des pécheurs, nous fautons tous. Et nous devons vivre avec nos péchés. Le sexe est bien sûr la principale source du sentiment de péché. Je me retrouvais notamment dans un des romans de Brian Aldiss intitulé «Helliconia l’été» (auteur britannique de science-fiction) où un Roi se faisait flageller après chaque rapport sexuel débridé avec son épouse la Reine, parce qu’il voulait se laver du lucre, du taureau en rut qui l’habitait dans ces moments-là.

 

Est-il normal que le sexe ait si mauvaise presse dans la religion catholique ? Que tant de péchés se rapportent au sexe, et que notre éducation catholique soit marquée par cette notion de péché ? Que le sexe ne soit accepté que dans le but de la procréation ? Et que l’usage du préservatif ou de moyens de contraception soit ainsi également considéré comme un péché ? Cela permet ainsi de relativiser la possible condamnation morale de l’épiscopat, de l’Eglise, vis-à-vis de l’homosexualité. Comme toute forme de sexualité dont l’objet premier n’est pas la procréation, le sexe est considéré comme un péché !  


Je ne suis pas là pour faire le procès du catholicisme, et je ne vais pas non plus faire le procès d’une éducation qui m’a construit, qui a fait de moi ce que je suis. Ce qui est clair, c’est que c’est un poids extrêmement lourd à porter pour tous ceux qui, en plus, s’écartent de la norme communément admise. Effectivement, la situation doit être très compliquée à vivre pour des couples homosexuels ou pour des homosexuels. Ce n’est ni la faute de l’Eglise, ni de la religion. Certains arrivent à s’en séparer, à s’en libérer. Certains vivent d’ailleurs très bien en tuant, violant, volant, dépouillant les autres. L’absence de sensation du péché n’est pas une bénédiction. Bien au contraire, c’est une malédiction. 

 
Nota :
 
1. Le rapprochement avec l’islamisme n’est pas faux. Toute religion défend son dogme, donc est dogmatique. L’islam est juste pire, puisque les croyants des autres religions y sont considérés comme des mécréants, potentiellement damnés au sens de l’islam. L’islam est également pire pour le comportement des croyants. En terre d’Islam, j’ai souvenir de foules en colère menaçant les européens, Charlie Hebdo, à cause de l’histoire des caricatures. Ils auraient eu un européen ou un français sous la main, ou un journaliste de Charlie Hebdo, ils l’auraient décapité séance tenante. On peut penser que les diatribes des religieux catholiques ressemblent à celui des imams musulmans, mais l’accueil qui en fait par les croyants catholiques n’a absolument rien à voir. Aucune foule en colère ne s’élance hors des églises pour brûler une préfecture et un palais du gouvernement !
 

2. Le problème vient aussi du militantisme homosexuel. Celui qui ne priera pas pour que Dieu le délivre de cette attirance, celui qui ne verra pas cela comme un péché dont il faut se confesser, mais au contraire comme un acte normal, naturel, une valeur à promouvoir, voir quelque chose dans l’ordre des choses, celui-là n’aura rien à faire dans une église ou dans la religion catholique. (Le terme ‘valeur à promouvoir’ renvoie à la philosophie morale et à la conception conséquentialiste de l’éthique).

3. Les dignitaires catholiques peuvent-ils s’élever contre cette loi scélérate. Oui pour ma part. Qui en dernier recours décide qu’une loi est légitime ou qu’elle ne l’est pas ? Pour ma part, je crois en l’existence d’une loi divine, supérieure, aux lois terrestres, des petits pouvoirs des potentats, des lois qui changent au gré du vent, au gré de l’opinion publique. C’est en regard de cette loi divine que des prélats peuvent condamner des lois scélérates, offensantes pour Dieu et les croyants.

4. Si on suit certains, dès lors qu’une loi est légalement votée et publiée, un homme d’église ne peut la contester. Cela marchait-il aussi pour les lois nazies ou vichystes contre les juifs et permettant la spoliation des biens juifs ? Ces lois étaient légales à ce moment-là, édictées par des pouvoirs légitimes, les nazis ou le régime de Vichy. Alors quoi, comment déterminer si une loi est bonne ou mauvaise. Se référer à ce que l’histoire en dira, dans 10 ou 50 ans. Ou alors en demandant l’avis d’une commission composée de quelques gourous autoproclamés ?

 

5. L’église n’a pas à suivre les effets de mode. C’est avant tout un endroit où des pécheurs (parce qu’on est tous des pécheurs) peuvent chercher des réponses et un réconfort dans la recherche de la foi. Ceux qui ne le comprennent pas, ce qui jugent l’Eglise et ses prélats, n’ont manifestement rien à y faire. Ou bien ils doivent chercher à devenir meilleurs, à se repentir, à comprendre son enseignement.

6. L’enseignement de la religion catholique n’est pas de chercher à exclure, mais à convaincre de changer, de s’amender, de sortir de la vie impie, du péché. Évidemment, certains diront que cela s’apparentent à une thérapie de conversion, interdite désormais par la loi. Là encore, on a une loi scélérate. Encore une. Même s’il est faux de parler de thérapie de conversion. Nul n’est obligé d’aller à l’église, nul n’est obligé de prier. Nul n’est obligé de se faire enterrer religieusement, avec une messe. Chacun est libre, libre de vivre de manière impie, libre de vivre de manière juste, et également libre de condamner une loi scélérate.

 

7. On parle du péché sexuel, mais on ne parle pas ici du péché climatique ! Le fait de polluer la planète ou de participer à la pollution de la planète ! Le péché au fait d’utiliser un moyen de transport émettant des gaz à effet de serre, comme un véhicule carburant au gasoil … mais il y a aussi le péché de prendre l’avion, moyen de transport émettant un volume criminel de gaz à effet de serre … le fait d’utiliser une climatisation, péché constituant à utiliser une électricité qui pourrait servir à autre chose qu’à son petit confort personnel ? Et là aussi, on se trouve face à des extrémistes, des ayatollahs de la pensée, de la religion, qui estiment qu’ils sont les seuls à être vertueux et que tous les autres sont des pécheurs ou des criminels ! Car là, on ne parle plus seulement de péché, mais de crimes. Écocides … de la même manière que les extrémistes féministes parlent de féminicides … 

 

 

Saucratès


05/11/2022
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Dieu (2)

Réflexion onze (4 novembre 2010)
A quoi sert la religion ? Pourquoi les croyants ne sont-ils pas irréprochables ?


A quoi cela sert-il de se rendre régulièrement à l'église, à la messe, si on n'est pas les meilleures personnes du monde ? Je me suis souvent posé cette question en entendant parler de certaines personnes apparemment extrêmement pieuses mais pourtant ignobles dans la vie de tous les jours.

Cette question peut recevoir plusieurs réponses. Certaines personnes trouvent de la force dans leur foi, dans la messe, dans la prière, et ces personnes paticulièrement pieuses s'y ressourcent. Elles sont la preuve que Dieu existe, que la prière peut aider les autres, soulager les souffrances, répondre aux attentes des gens.

A un autre niveau de réponse, on peut se rappeler que l'église, la messe, les prières, peuvent correspondre à des actes de contrition de personnes qui y cherchent un soutien face à leurs démons, à leur tempérament, ou y recherchent le pardon ou l'absolution.

Ainsi, on n'est pas obligé de ne voir dans les présences de ces personnes soi-disant pieuses à la messe une sorte de présence obligatoire, de recherche de respectabilité, d'usage automatique, voire de mensonge ... On peut aussi y voir des actes de contrition et des actes de foi, avant tout. Ce n'est pas parce que l'on se rend régulièrement à l'église, à la messe, que l'on est meilleur que les autres. Simplement, on recherche simplement ailleurs que dans sa propre personne, la réponse à des problèmes qui nous dépassent.

Avant de rejoindre mon travail, j'aime en effet à passer dans la cathédrale de ma ville pour y prier, pour trouver le calme, la paix, le silence en moi-même, pour me vider de cette rage, de cette haine, qui parfois m'habite, pour rien, contre mes proches, contre rien, un autre conducteur dans la circulation, sans que je sache pour quelle raison je me sens habiter par de tels sentiments de rage, de haine ... Evidemment, je n'ai jamais trouvé de réponse à mes demandes dans cette église. Au sortir de ces minutes de prières, je me sens plus calme, plus en paix avec moi-même, moins énervé par un rien. C'est tout et c'est déjà énorme.

La réponse à mon mal être ? La vie de tous les jours. Des reminescences de mes relations avec ma mère, de mon enfance, qui me conduit peut-être à répéter le même comportement d'irrascibilité, de surveillance énervée, qui caractérisaient mes relations avec ma mère, avec mon propre fils aîné. La réponse est-elle vraiment à chercher en Dieu, ou plutôt avec un psycho-thérapeute ?

Et ceci me conduisit à comprendre que je n'étais peut-être pas le seul à chercher dans les églises, dans la participation aux messes, une réponse à des problèmes, une aide pour suppléer à une volonté défaillante, une possibilité de devenir meilleur ...

Réflexion dix (16 juin 2010)
Dieu, la religion et la tentation ...


Aucune volonté de polémique dans ce titre ; simplement une réflexion touchant à la religiosité. Quelle aide peut-on recevoir de la religion, de Dieu, dans notre combat quotidien contre la haine, contre la barbarie, l'envahissement du quotidien par les petits et parfois minuscules tracas de la vie, contre les tentations de toute sorte qui nous guette ? Il est habituel pour certains d'entre nous, pas forcément les meilleurs ni les plus bons, de demander dans une prière l'aide de Dieu. Certains autres, dans la religion catholique, dans d'autres religions qui croient en un Dieu vengeur, qui croient à la prédestination, qui croient en un Dieu appelant au Jihad et récompensant ses meilleurs soldats par des poignées de femelles vierges au paradis, se croient protéger, sauver ou guider par Dieu. D'une certaine manière, j'envie ces personnes qui affichent leur croyance en Dieu et en leur infaillibilité, en leur supériorité, à la manière d'un étendard, comme d'autres portent une croix.

Il est une prière chrétienne qui apporte une réponse à cette interrogation : le Notre père ... Il ne s'agit pas de demander à Dieu de résoudre à notre place nos problèmes, de se substituer à notre propre volonté, de se substituer à nous ; il s'agit de lui demander de nous préserver de la tentation ... En tant qu'être humain, même les meilleurs d'entre nous, qu'ils soient hommes d'église, simples quidams, ou boudha réincarnés, nous sommes tous malgré tout confrontés à la tentation, de la chair, de la pensée, de l'envie, de la violence ou d'autres ... Et il nous faut résister à ces tentations, trouver une réponse adéquate, y renoncer, s'en détourner, l'ignorer.

Mais cette réponse est parfois tellement difficile à donner, à longueur de jours, à longueur d'années. Je comprends ces prêtres pédophiles qui se trouvent confrontés à des appétîts inommables, face à des communautés qui les idéalisent, à une société qui ne peut pas comprendre un engagement qui la dépasse, et à une église qui récuse l'existence de la tentation et du problème. Je comprends la tentation qu'ils peuvent éprouver ; non pas les actes que ces prêtres pédophiles commettent.

Pour des personnes aussi imparfaites que nous-mêmes, soumis à tant de tentations, face à une absence totale de modèles auxquels nous pourrions nous comparer, nous référer, qu'ils soient hommes politiques, confrontés à la prévarication et aux luttes d'influence, qu'ils soient personnalités publiques ou stars, uniquement intéressés par l'argent, le pouvoir, la reconnaissance et la réalisation immédiate de leurs moindres souhaits, nous avons besoin de nous rattacher à tout espoir de rédomption, à tout personne pouvant apparaître comme un modèle. Dans certaines sociétés, et même en France dans un passé assez récent, ces modèles étaient trouvés parmi les militaires : Pétain, de Gaulle, Napoléon Bonaparte. C'est dans les armes, dans la violence, que de nombreux humains préfèrent se reconnaître ... en fait un modèle essentiellement réservé aux hommes ...

Mais face à l'éradication de la guerre ou plutôt à la mise à l'écart de l'armée, notre société française ne peut plus chercher ses modèles dans ses chefs militaires. Et les seules personnalités auxquelles il est encore possible de se référer comme à des modèles sont les hommes d'église. La même interprétation peut être conduite pour l'islam, avec l'attirance exercée par les imams et autres chefs religieux ... D'où la 'sanctification', l'adoration de certains religieux et religieuses, comme soeur Emmanuel ou le pape Jean Paul II. Et également l'idéalisation que leur communauté réserve aux prêtres, dont les engagements personnels sont tellement à l'opposé des tentations dont sont constituées nos vies : chasteté, pauvreté, humilité ...

Tout cela pour en revenir à Dieu, et à l'importance, à mes yeux, de lui demander de nous préserver des tentations de toute sorte ... Pensées issues de quelques instants passés dans une église ce matin, à la première heure du jour, au milieu de quelques autres communiants. Aberration de savoir aussi que la fréquentation assidue de la messe et des églises ne fait pas forcément de nous des hommes ou des femmes meilleures, car nous restons toujours soumis aux tentations, aux envies de toute sorte ... Il n'y avait autrefois pas de pires esclavagistes ou exploiteurs que les grenouilles de bénitiers et dames patronesses ! Et même aujourd'hui, dans certains milieux, la présence à l'église est encore considérée comme une obligation sociale. Pauvre religion !


Saucratès


Précédent écrit sur le même sujet :
1.https://saucrates.blog4ever.com/blog/lire-article-447196-1980121-dieu__1_.html


04/11/2010
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Dieu (1)

Réflexion neuf (24 juillet 2009)
Croyance en Dieu et jugement moral ...


Il y a quelques temps, j'avais écrit sur les rapports selon moi existant entre morale et religion. J'écrivais alors que « la croyance en l'existence d'un Dieu comptable de l'ensemble de nos actes, de l'ensemble de nos actions, implique nécessairement l'existence d'une norme morale unique, externe à nos propres croyances et à celles de la société dans laquelle nous vivons ... Une norme morale unique, d'ordre divine, qui dit ce qui est bien, ce qui est mal, et ce qui est ni bien ni mal mais qui peut être bien ou mal en fonction de nos raisons ou de nos agissements » ... 

Avais-je raison ou tord en écrivant cela ? Quelques mots écrits dans le Nouvel Observateur me conduise à interroger cette vision de la religion et ses rapports avec le jugement moral, que cette position dogmatique implique ... Dans le Nouvel Observateur, Olivier Py proposait une autre approche de la religion catholique et sa croyance dans le Christ. Selon lui, croyance en Dieu, croyance dans le Christ et jugement moral sont antagonistes. « Jésus nous demande d'en finir avec la violence. Et pour cela, il commence par nous dire qu'il n'y a pas les innoccents et les coupables, mais que nous sommes tous pécheurs. Et c'est précisément cette notion de péché qui nous permet de sortir de la culpabilité. Aujourd'hui, on ne comprend pas cela tant que l'on pense - à tort - en termes de jugement moral. Cela signifie plutôt qu'en tant que pécheurs nous devons nous délester de notre culpabilité pour nous débarrasser de notre propre violence. »

Et c'est vrai que cette vision du Christ et de la religion catholique est conforme à l'enseignement catholique ... On retrouve le christ au côté des prostituées et de la femme adultère, on retrouve les prêtres et les soeurs aux côtés des pauvres, des sans-papiers, des malades, des rejetés de notre société comme de toutes celles qui l'ont précédée ... Croire en Dieu, c'est d'une certaine façon ne pas les juger en fonction de leurs fautes éventuelles, de leurs responsabilités dans leur misère actuelle ...

D'une certaine façon, Anna et ses combats permanents pour les faibles de nos sociétés occidentales exprime un positionnement intrinsèquement catholique, malgré la compréhension dont elle peut parfois faire preuve en faveur de l'extrêmisme islamique, et cela peut m'expliquer l'étrange compréhension que ressent Nolats, intrinsèquement catholique, à son égard ...

Mais au-delà de cette opinion personnelle d'une personne que je ne connais évidemment aucunement et dont j'ignore l'engagement, même s'il est clair que l'essence même du catholisme, c'est l'esprit du partage et l'aide à l'égard de tous ceux qui sont malades, pauvres, malheureux, emprisonnés ou plus simplement en souffrance, n'y existe-t-il pas une croyance en une morale, en des valeurs supérieures à toutes lois humaines ; morale et valeurs qui transcendent cette vie et sont censées régler nos agissements et nous indiquer le bien et le mal ?


Réflexion huit (23 novembre 2008)
Croire en Dieu ...


« Croire véritablement en Dieu implique d'avoir de hautes aspirations morales vis-à-vis de soi-même à l'égard des autres. Ceux qui disent croire sans s'imposer de telles exigences ne croient pas véritablement, sauf à ce qu'ils soient cernés de manière permanente par une terrible culpabilité de ne pas être à la hauteur ... »


Peut-on dire que l'on croit véritablement en Dieu tout en ayant un comportement contraire à ce que la religion promeut ? Evidemment, tout croyant fait le plus souvent un tri dans ce que l'on lui demande de croire ... L'interdiction du sexe en dehors de la volonté de procréer ... ce qui interdit l'usage des moyens de contraception tels la pillule ou le préservatif ... La croyance dans le créationnisme, c'est-à-dire l'apparition de l'homme par la volonté de Dieu il y a quelques milliers d'années ... et la création de l'univers en six jours ... Ou alors l'interdiction de désirer la femme de son prochain ... ce qui interdit l'adultère ...

Mais, si on peut trouver normal de faire un certain tri dans les commandements de Dieu, tout un chacun peut tout aussi bien faire d'autres tris dans les enseignements divins ... Mais en même temps, les pires crimes commis à l'égard des hommes ou des femmes ne sont pas compatibles avec la croyance en Dieu. De même, un prêtre pédophile, qui agresse et s'attaque à de jeunes enfants, peut-il encore être considéré comme croyant en Dieu ? Ou un croyant dont l'âme est rempli de rancoeur, d'aigreur, d'envie, de haine ou d'ambition peut-il également se considérer comme un véritable croyant ?

Il me semble que le fait de croire en Dieu impose un certain nombre de valeurs, une certaine forme de paix intérieure, une certaine forme d'aspiration morale ... Ce qui ne veut pas dire que seuls des croyants peuvent atteindre cet état d'esprit ... Mais simplement que ceux qui n'ont pas atteint un tel état d'esprit ne peuvent être véritablement des croyants ... Mais qu'ils trichent avec leur croyance, avec leur sentiment ... Croire en Dieu implique de grandes aspirations vis-à-vis de soi-même ... Et l'ambition personnelle en représentre le contraire absolu ...

Autrement dit, je crois dans les sept péchés capitaux ... en plus des dix commandements ... La vie d'un croyant n'est pas facile ... Il doit être plus simple de ne pas croire, pour se soulager du fardeau de la culpabilité.


Réflexion sept (26 octobre 2008)
La place de Dieu (réaction seconde) ...


« On voit celui qui, ayant décidé que 'Dieu est mort', se déclare 'Dieu' lui-même et se considère l'unique artisan de son propre destin, le propriétaire absolu du monde (...) Quand les hommes se proclament propriétaires absolus d'eux-mêmes et uniques maîtres de la création, (...) s'étendent l'arbitraire du pouvoir, les intérêts égoïstes, l'injustice et l'exploitation, la violence dans toutes ses expressions (...) Comment fonder alors une société où règnent la liberté, la justice et la paix ? »
Benoît XVI


J'ai déjà cité ces quelques phrases prononcées par le pape, mais je souhaite aborder un deuxième versant de mes réflexions sur le thème de la religion ... Cette opposition récente entre la philosophie et la religion. Depuis les philosophes des Lumières, depuis Kant notamment, la philosophie ne s'intéresse plus à la religion ou à Dieu. La philosophie s'en est émancipée. Le bien, le mal, la rationalité, la morale, l'éthique ne repose plus sur l'existence de Dieu ou sur une vérité révélée, mais sur une construction de l'esprit ou de la société, sans qu'il soit possible d'en référer une morale supérieure. Dans cette même ligne de pensée, Connaissance proposait récemment « d'assumer tout seul le fondement de sa morale (...) comme nous serions obligé de (le) faire si nous naissions dans un monde sans traditions (...) ».

Pour contredire Connaissance, nous ne naissons pas dans un monde sans traditions. Et pour peu que l'on croit en un dieu, il préexiste à notre naissance une morale supérieure, supérieure à toutes les lois et toutes les morales qui sont appliquées ou pourront l'être. Le problème, c'est que l'on ne peut fonder en tant que philosophes nos philosophies d'action, nos règles éthiques et morales, sur une loi divine supérieure qui nous précède mais qui nous excède également largement. Il est impossible de fonder nos règles de morale sur une loi divine qui est indémontrable mais ressort uniquement de la foi de chacun.

La philosophie ne peut donc se référer à Dieu ... Elle ne peut que se référer à son propre domaine de connaissance et s'intéresser à la rationalité humaine, parmi d'autres notions. Mais il ne faut pas cesser d'oublier, dès lors, que l'approche philosophique n'est pas complète et qu'elle se doit d'être complétée par la religion pour donner une vision complète de la vie, dès lors que la croyance en Dieu excède la philosophie du fait de la nécessité imposée aux croyants de croire aveuglement dans un certain nombre de préceptes, même si ces préceptes sont au final l'entière vérité, mais une entière vérité révélée ... L'étude de ces préceptes, mêmes vrais, n'est malgré tout pas du ressort de la philoophie, mais de la religion.

La philosophie ne peut simplement qu'étudier les raisons de croire offertes à l'homme, ou le sens de la vie dans un monde où la croyance en Dieu et en la religion ne serait pas certain, parmli d'autres sujets. Mais l'homme ne devrait simplement pas oublier que la philosophie n'offre pas un regard complet sur la vie, et que par conséquent, l'homme n'est pas forcément au centre du monde, n'est pas le propriétaire absolu du monde, libre de le détruire et de s'y nourrir et de se servir du reste de la création ... ou du reste du biotope ...

Tout le débat est là, dans cette existence ou non de Dieu. Si Dieu existe, l'homme ne peut pas avoir le droit de détruire notre planète. L'homme ne doit pas pouvoir exploiter le reste de l'humanité et de la biodiversité terrestre pour le bénéfice d'une petite poignée d'entre nous ... Même si cette poignée d'humains le peuvent physiquement, ils n'en ont pas le droit moral ... Par contre si Dieu n'existe véritablement pas, cette interdiction n'est plus possible, car en fonction de certaines justifications, aux yeux de certains, rien ne peut s'opposer à ce que la volonté de certains soit préférable à la volonté des autres, même si les autres sont beaucoup plus nombreux. Leur volonté ne pourra s'imposer que par l'usage de la force. Et l'absence de Dieu implique alors la justification de la force pour démontrer la supériorité des différentes visions du monde et des différentes formes de morales qui en découlent.


Réflexion six (7 octobre 2008)
La place de Dieu (réaction première) ...


Il me semble qu'il faut déjà réagir aux quelques citations, d'un texte dense, reprises au pape Benoît XVI et publiées dans ma réflexion d'hier. Peut-on être en désaccord avec le pape sur sa position ? C'est en effet bien un choix d'une partie de l'humanité d'aujourd'hui d'agir comme si Dieu était mort et de se considérer comme l'artisan de son propre destin. C'est un choix assumé par une partie de l'humanité habitant notamment dans les pays occidentaux ... Même si cette même fraction d'humanité occupe néanmoins sa vie, comme Connaissance le signalait, dans la recherche d'une certaine forme de spiritualité, mais hors du domaine de la religion. Cette même fraction d'humanité considère également l'homme comme propriétaire absolu du monde, s'arrogeant le droit de le polluer et d'anéantir la plus grande partie de sa biodiversité ... Le monde n'est là pour cette fraction d'humanité que pour subvenir aux besoins et aux désirs de l'homme, à la génération actuelle de cette fraction d'humanité.

Mais comme le pape l'expose également, dans le cadre de cette vision restrictive ou extensive (selon la manière dont on le voit) de l'humanité et du monde, « (...) s'étendent l'arbitraire du pouvoir, les intérêts égoïstes, l'injustice et l'exploitation, la violence dans toutes ses expressions (...) ». La réalité elle-même vient le confirmer. Depuis que l'on considère que Dieu est mort, depuis que du fait de sa technologie, l'homme se considère comme l'égal d'un Dieu, jamais les violences et les guerres n'ont été aussi terribles et meurtrières (première et seconde guerres mondiales) ... Jamais les pires formes d'arbitraire du pouvoir, tels le stalinisme, le communisme chinois, le nazisme (tous en isme) n'avaient été aussi meurtriers et négateurs de la valeur universelle de l'homme et du bien ...

Peut-on ne pas être d'accord non plus avec l'idée que ces quelques dernières décennies ont vu monter en Occident les intérêts égoïstes, l'injustice et l'exploitation de l'homme par l'homme ou par le capital ? La violence interne, à tous les étages de notre société, n'est-elle pas un élément explicatif de notre civilisation et un mal reconnu par beaucoup ? La montée des extrêmismes et de la délinquence ?

Evidemment, certains diront que la violence, l'arbitraire de certains pouvoirs royaux, l'égoïsme des élites et des riches, les différentes formes d'injustice, l'exploitation de l'homme par l'homme, ont existé tout autant au cours des siècles précédents, voire des millénaires précédents, même qu'en la plus grande partie de l'humanité d'alors croyait aveuglément en Dieu et en la religion, qu'au cours des dernières décennies. Ces gens-là n'auront évidemment pas tord. Ces faits ont existé de tout temps ... Mais il existait dans chaque village, dans la société, un pouvoir légitime qui pouvait condamner ces actes et ces faits. Peut-être que la religion, à ces époques-là, n'a pas suffisamment joué son rôle de contestation des pouvoirs établis ... Les religieux de cette époque faisaient partie des notables.

Aujourd'hui où la religion semble chercher enfin à jouer pleinement ce rôle, il est regrettable de constater qu'elle a perdu, aux yeux de nombre de ses contemporains, sa légitimité pour le faire, en ce sens où les églises sont désormais désertées par une grosse fraction de l'humanité, par une grosse fraction de cette jeunesse désoeuvrée et sans repères, par l'immense majorité de l'élite économique et politique ...

Ces quelques citations de Benoît XVI reprises dans son discours ne me semblent pas vraiment contestables, ni même révolutionnaires. Elles ne disent rien de fondamental ... simplement la vérité sur une planète qui court vraisemblablement à sa perte, sur une civilisation humaine qui s'est construite sur l'injustice, l'inégalité et la misère, pour le bénéfice du pouvoir et du confort d'une infime minorité de privilégiés ... Le problème, c'est que la religion catholique elle-même (ses anté-prédécesseurs à ce poste) n'a jamais rien fait contre cette situation jusqu'à ce jour, et qu'il est peut-être excessif d'en rendre l'athéisme responsable (par athéisme, je ne vise pas la position philosophique mais simplement la croyance en la 'mort' de Dieu). L'athéisme en est peut-être simplement une résultante. Pourquoi croire dans un tel monde ?


Réflexion cinq (6 octobre 2008)
La place de Dieu ...


Je voudrais continuer à réfléchir sur Dieu en me référant notamment aux dernières déclarations de Benoît XVI. Mais même si certains (Connaissance, Momo) pourraient estimer que j'attaque leurs croyances, qu'ils comprennent que je ne souhaite seulement qu'ouvrir un débat, qui prend en compte leur position, pour simplement les questionner. Qu'ils ne m'en veuillent pas ...


« On voit celui qui, ayant décidé que 'Dieu est mort', se déclare 'Dieu' lui-même et se considère l'unique artisan de son propre destin, le propriétaire absolu du monde (...) Quand les hommes se proclament propriétaires absolus d'eux-mêmes et uniques maîtres de la création, (...) s'étendent l'arbitraire du pouvoir, les intérêts égoïstes, l'injustice et l'exploitation, la violence dans toutes ses expressions (...) Comment fonder alors une société où règnent la liberté, la justice et la paix ? »
Benoît XVI


Ces diverses interventions du 'Saint-Père', dans son discours d'ouverture du synode sur 'la parole de Dieu' qui s'est ouvert dimanche 5 octobre à Rome pour une durée d'un mois, ne me semblent pas déplacées, mais au contraire posent des questions fondamentales pour des croyants catholiques (et peut-être au-delà).

Connaissance évoque un questionnement semblable lorsqu'il propose « d'assumer tout seul le fondement de sa morale (...) comme nous serions obligé de (le) faire si nous naissions dans un monde sans traditions (...) ». C'est en fait à une attaque de la philosophie qui proclame la mort de Dieu que le pape s'emploie ... A une philosophie qui s'attache désormais, depuis plus d'un siècle, à fonder la morale et le but de l'existence de l'homme sur autre chose que sur Dieu, sur autre chose que la parole divine, sur autre chose que sur une morale divine ...

Quand, au même moment, d'autres croyants d'autres religions, quand d'autres penseurs d'autres religions, proclament leur croyance en l'existence d'un autre Dieu et n'hésitent pas, pour les plus extrêmistes d'entre eux, à prôner le djihad et à mourir pour cette croyance ...

Le problème, c'est que dans nos sociétés occidentales modernes, l'homme est arrivé à imaginer sa vie hors de Dieu, sans religion, sans espoir d'une vie future, si ce n'est que dans le matériel, dans les loisirs et dans les vacances ... Le pire est peut-être d'entendre ceux-là même qui récusent Dieu et se proclament athés, rejeter et vomir l'adoration actuelle du dieu 'argent' qui existe dans nos sociétés (même si après tout, cette adoration a toujours existé, même chez les bourgeois les plus religieux des siècles passés ... mais peut-être pas à cette échelle atteinte dans le monde de la folle finance et des traders ...).


Réflexion quatre (30 septembre 2008)
Quelle place pour les religions ...


A quoi servent les religions ? L'idée de Dieu a-t-elle été confisquée par les religions ? De tout temps, les religions ou les clergés ont été les principales détentrices des relations avec les Dieux, que ce soit dans les tribus archaïques indiennes (ou ce rôle est réservé au chaman), dans les civilisations grecques ou romaines antiques, dans les civilisations indiennes ou chinoises, dans les civilisations aztèques, tolmèques ou mayas ... De tout temps ... Le judaïsme, le christianisme et l'islam ont simplement suivi une habitude ancienne de confier à des détenteurs consacrés le soin de garder ce contact avec le divin et l'irrationnel, l'inhumain ...

Evidemment, aujourd'hui, comme nous le rappelle Momo, la science a réussi à expliciter la majeure partie des secrets du monde, et l'explication religieuse de la création du monde, seule explication disponible autrefois aux diverses populations, est aujourd'hui concurrencée par des explications scientifiques pratiquement certaines, qui discréditent même parfois celles des religions (le fait que la Terre soit ronde et non plate, le créationnisme ...).

... « Mettre la raison au pas, c’est, me semble-t-il , la finalité de toute religion surtout Révélée » ... Phrase reprise à Momo qui éclaire cette réflexion ... Rôle difficile aujourd'hui, mais certains d'entre nous acceptent toujours de se conformer aveuglement aux préceptes de leur religion (que ce soit le fondamentalisme chrétien, le fondamentalisme juif ou le fondamentalisme islamique) et de rejeter toute autre forme de rationalité ... même quand d'autres vies humaines sont en jeu ...

Mais les religions sont aussi de merveilleuses machineries à fabriquer des mythes ... Sans mythe, il n'y aurait pas de croyances ... qui sont encore nécessaires à certains d'entre nous pour vivre ... Et que le sont peut-être à nous tous à certaines périodes de notre vie, pour nous construire sereinement, pour nous équilibrer ... Sans mythe, il n'y aurait peut-être pas eu de race humaine, de civilisations humaines ? Nous en serions peut-être encore dans des arbres, avec nos cousins primates ... Et ces religions, ces mythes, indispensables avant-hier, nous sont-ils vraiment aujourd'hui devenus superfétatoires ? N'aurions plus besoin de religion pour vivre, sans béquilles ... Lorsque je vois les horreurs dont l'homme est encore capable, partout dans le monde, et même dans nos sociétés modernes et policées (mais il vaudrait mieux dire surveillées ... car dès que la lumière disparaît, dès que le risque d'être démasqué s'atténue, les pires violences se réveillent) ... je ne peux que me rappeler que les hommes auront toujours besoin de la religion et de Dieu pour maintenir une lumière dans le noir de l'obscurité, des Ténèbres ...


Réflexion trois (27 septembre 2008)
Dieu et la morale ...


Je souhaitais parler de Dieu pour en arriver à la morale. Chacun d'entre nous dispose de sa vision de Dieu, ou de l'absence de Dieu ... et chacun d'entre nous a une idée de la morale, ou de l'absence de morale ... Mon approche personnelle de la religion est évidemment marquée par mon enfance et par les normes que mes parents m'ont enseignées ... Je ne crois pas véritablement dans le Dieu chrétien ... Je crois en un Dieu vengeur, en un Dieu comptable des actes de chacun d'entre nous ... Une vision plutôt proche du puritanisme ...

La croyance en l'existence d'un Dieu comptable de l'ensemble de nos actes, de l'ensemble de nos actions, implique nécessairement l'existence d'une norme morale unique, externe à nos propres croyances et à celles de la société dans laquelle nous vivons ... Une norme morale unique, d'ordre divine, qui dit ce qui est bien, ce qui est mal, et ce qui est ni bien ni mal mais qui peut être bien ou mal en fonction de nos raisons ou de nos agissements ... Je sais bien que l'existence d'une telle morale divine est une théorie abandonnée depuis de nombreux siècles, depuis que les philosophes des Lumières ont tenté et réussi à fonder la morale sur la raison ...

Mais je crois en l'existence d'une telle morale. D'une morale différente et supérieure à toutes les autres morales de troupeaux (idée reprise à Connaissance) que les hommes ont pu inventer depuis qu'ils vivent dans des sociétés et qu'ils ont inventé la morale pour régenter leur vie et leurs rapports avec les autres. Quels rapports entretiennent ces différentes morales ? Et comment découvrir les normes morales qui serviront à juger de l'ensemble de nos actes ? Il est évidemment impossible de déterminer ces normes morales supérieures. On ne peut pas s'aider des enseignements des trois religions monothéistes révélées, puisque même si celles-ci doivent vraisemblablement traiter du même Dieu, elles attendent des croyants des actes considérés comme moraux différents ...

Et pourtant, nous sommes forcément conduits à privilégier les concepts moraux de notre religion pour imaginer et se faire une idée des normes morales supérieures que l'on ne peut que imaginer ... De la même manière que la seule manière dont il paraît possible de prier Dieu pour des chrétiens est de prier agenouillés, les mains jointes ... et non pas prosternés par terre ...

Il ne m'est pas possible d'imaginer l'absence de Dieu et l'absence d'une telle morale qui régirait nos vies ... Il est cependant clair que cela influe forcément sur ma conception de la morale à laquelle l'homme peut obéir ... L'obligation d'interroger chaque norme morale qui nous a été inculquée par la société pour vérifier que cette norme morale sociale ne risque pas d'être contraire aux normes morales supérieures sur la base desquelles nous serons jugés. Et cette impossibilité de savoir si nous avons tord ou raison, puisque nous ignorons tout de ces normes morales supérieures, et de la certitude de l'existence de Dieu et donc de cette morale supérieure. Lorsqu'une norme morale sociale nous semble incorrecte, mais qu'elle est impérative, il nous faut alors prendre le risque soit de la contester, soit de l'exécuter en contredisant aux normes morales supérieures que l'on estime vraisemblable.

Et que faut-il penser des lois votées par des organes démocratiques auxquelles je me suis souvent référé sans mettre en doute leur légitimité, si elles contredisent à certaines normes morales supérieures ? On se trouve alors dans la situation d'un croyant qui doit choisir entre deux ordres de légitimité, un conflit entre deux légitimités, avec la difficulté supplémentaire que l'un des deux ordres de légitimité n'offre aucune certitude ni aucune écriture ...


Réflexion deux (26 septembre 2008)
Un doute me saisit ...


A la lecture de toutes vos interventions, un doute me saisit ... Ne me suis-je pas aventuré sur un sujet au-delà de mes forces, sur un sujet beaucoup trop vaste pour moi ? Serai-je à la hauteur de vos attentes, capable de répondre à mes propres ambitions ? J'ai lu après coup ce que d'autres blogueurs écrivaient sur le sujet, Connaissance notamment dans une optique beaucoup plus philosophique ... Marthe aussi mais je l'avais déjà lu ...

Il me semble ainsi important de revenir sur ce que je veux dire dans ces quelques réflexions ... Non pas resituer le débat qui est ouvert, mais ne pas faire d'attentes auxquelles je ne pourrais répondre et que je ne pourrais que décevoir ... Je souhaite essentiellement poser quelques questions, réfléchir sur Dieu, la religion (les religions) et la morale ... Il s'agira plus d'un questionnement que de l'affirmation d'une croyance ... Il m'est impossible d'affirmer une foi puisque je ne crois pas en sa supériorité sur d'autres conceptions du monde ou de la vie ... Je ne crois véritablement qu'en l'existence d'une Morale, d'une définition objective du bien et du mal, au-delà de toutes les définitions sociales et humaines parcellaires et divergentes ... Mais il est aussi impossible de prouver l'existence d'une telle morale, et donc d'affirmer son existence et la nécessité de la respecter ...

Dans l'ensemble de vos interventions d'hier, j'ai particulièrement aimé l'interrogation de Nolats : « Je suis un peu surpris par la démarche qui commence par le sentiment d'immortalité (ou le désir d'immortalité) pour inférer Dieu, alors qu'il me semble qu'il faut d'abord la conviction d'un pouvoir qui nous dépasse pour supposer ensuite que "quelque chose de ce pouvoir qui nous dépasse" demeure de nous après la mort. »

Peut-on croire en Dieu parce qu'il existe une vie après la mort ... Ou peut-on croire en une vie éternelle parce que Dieu existe ?... Je ne m'étais pas posé cette question, et il m'a semblé plus simple, moins prétentieux, de partir de l'existence d'une vie après la mort, que de partir de l'existence de Dieu ... L'approche préconisée par Nolats correspond me semble-t-il au dogme de la religion catholique ... C'est parce que l'on croit en l'existence de Dieu que l'on peut croire en l'existence de la vie éternelle après la mort ...

Mais l'existence de Dieu, de même que l'existence d'une vie éternelle après la mort, sont toutes deux en réalité indémontrables, invérifiables ... Ils ne peuvent faire l'objet que d'une croyance ... Ils nécessitent d'avoir la foi en l'un ou en l'autre ... De sorte que l'on doit pouvoir indifféremment croire plus particulièrement en l'un ou l'autre de ces deux termes ... Tout peut dépendre de ce que l'on met derrière ces deux termes, et tout particulièrement derrière l'existence de Dieu ... Pour la religion catholique comme pour les autres monothéismes, la croyance en l'existence de Dieu est primordiale, et l'existence de la vie après la mort en découle simplement ...

S'il est donc impossible de démontrer de manière incontestable l'existence de Dieu ou d'une vie éternelle après la mort, il est cependant tout à fait possible d'y croire ... très cartésiennement serais-je tenté de dire ... Mais pour rassurer Nolats, je dois reconnaître que je n'ai en fait jamais douté de l'existence de Dieu au cours de ma vie, jamais remis en cause son existence ... sans aucunement lié son existence à la reconnaissance d'une vie après la mort ...

Depuis mon plus jeune âge, les églises catholiques m'ont toujours paru être des endroits merveilleux, où la présence de Dieu me semblait plus vibrante, plus proche, plus palpable ... des endroits de recueillement, de calme, de certitudes ... qu'elles soient anciennes comme dans les églises romanes des villages bretons, ou plus récentes comme ailleurs en France ou à l'étranger ...

La multiplicité des religions ne m'interpellent pas réellement ... ni ne me pose problème ... si ce n'est pour les lieux de culte ... Il doit en effet être possible de prier Dieu de la manière qui plaît à chacun, quelles que soient nos croyances et notre religion, que ce soit assis sur un banc, agenouillé sur un prie-Dieu, ou sur un tapis orienté dans la direction de la Mecque ... De la même manière, je ne puis imaginer que seules les églises catholiques permettent de rencontrer Dieu, de toucher Dieu ... Chaque édifice de chaque religion, que ce soit une mosquée, un temple judaïque, une église, etc ... doit permettre de toucher la présence de Dieu, doit offrir cette impression de proximité de la présence de Dieu ... (qu'en est-il par ailleurs des temples hindous, des temples chinois ou des temples aztèques ?)

Mais est-il possible d'imaginer des Dieux différents qui auraient chacun leur petit édifice personnel dans une même ville, sans risque de les imaginer se tromper parfois d'édifices ? Peut-on imaginer des lieux différents consacrés à des dieux différents ? Si Dieu existe, et si l'on croit à un monothéisme, alors toutes les religions, tous les édifices s'adressent à un seul et même Dieu, à une seule et unique conscience supérieure ... Toutes les religions, tous les monothéismes ne sont ainsi que des versions différentes d'une même relation à Dieu ... personnelle pour chacun ... et donc une seule et même vie après la mort ...

Mais comment peut-on alors cautionner les conflits religieux qui opposent les hommes et les religions partout dans le monde ?...


Réflexion une (25 septembre 2008)
Peut-on parler facilement et sans contrainte de Dieu ?... Et pourquoi ai-je envie ici et maintenant de parler de Lui ...


Peut-on parler facilement de Dieu sans soulever ni dédain de la part de ceux qui ne croient pas ou ne croient plus, ni haine de la part de ceux qui ont d'autres croyances, d'autres horizons, d'autres valeurs ? Cette série d'articles nous le dira. Mais je souhaite plus poser des questions qu'apporter des réponses ou donner des assurances. Moi foi n'est pas fragile ... elle est interrogée. Plus une éthique qu'une religion ...

Pourquoi ai-je envie de parler ici et maintenant de Dieu ?... J'ai des amis croyants ... et des amis non croyants ... même une amie agnostique (vraisemblablement plus d'une) ... Lorsque j'avais un peu plus de vingt ans, j'ai estimé que j'aurais tout le temps devant moi plus tard pour y penser et y réfléchir, et qu'en attendant, je préférais ne plus y penser. Quelques vingt années plus tard, je me trouve toujours devant la même interrogation et le même problème : Dieu existe-t-il et dois-je croire en la religion qui m'a accompagné depuis mon plus jeune âge ?

A cette première question ... Dieu existe-t-il ? ... j'ai été amené à penser peu à peu qu'il existait vraisemblablement quelque chose après la mort, un état autre que la décomposition et la pourriture de nos os et de nos corps ... Il est souvent dit que cette croyance est seulement propre à rassurer les humains à proximité de la mort ... que c'est un espoir auquel on se rattache pour ne pas désespérer sur l'inutilité de la vie et de notre présence sur Terre ... qu'il est plus agréable de ne pas penser qu'après la mort, ce puisse être le néant.

Je ne le vois pas comme cela ... Non pas un espoir de cette sorte. Pour moi, il s'agit d'un espoir philosophique dans l'existence réelle du bien et du mal ... dans un fondement du bien et du mal antérieur et supérieur aux lois humaines ... De telle sorte que le respect de règles éthiques qui m'ont été enseignées, que j'ai tenté d'appliquer ma vie durant, et que je tente de transmettre à mes enfants, ne l'ont pas été en pure perte. Même si ce respect de l'autre que je tente d'appliquer dans ma vie, pas toujours parfaitement, trouve en lui-même sa propre reconnaissance ... Le fait de pouvoir se regarder chaque jour dans sa glace sans avoir honte de ses actes passés ou présents ... (enfin à quelques exceptions prêt ...).

S'il existe comme je le crois quelque chose après la mort ... une présence, une vie après la mort, une possibilité de réincarnation, quelque chose, quoique ce soit ... alors il existe presque certainement une entité assimilable à un Dieu à l'origine de cela ... une conscience supérieure, quelle qu'elle soit, esprit primordial ou accumulation de consciences depuis l'aube de la vie ... qu'il suffit de pouvoir appeler Dieu pour qu'Il existe et qu'il soit possible de croire en Lui ...


Saucratès


04/11/2010
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