Critiques de notre temps

Critiques de notre temps

Quelques réflexions critiques sur quelques pays lointains


Les plantes des Amériques

Que serait le monde sans la découverte de l’Amérique ? Dernier continent découvert à partir de 1492, si on excepte la découverte du grand continent blanc de l’Antarctique dont on doit vraisemblablement considéré qu’il a dû être decouvert après l’Amérique, après 1492, une grande partie de notre alimentation actuelle repose sur des plantes découvertes après 1492, sur le continent américain, des plantes aculturées et domestiquées par ceux justement que nous avons exterminé, eradiqué, auxquels nous avons volé leurs terres, leurs cultures, leur continent, leur or et leur argent.

 

La première plante à laquelle on pense est évidemment la pomme de terre, sans laquelle il n’existerait pas de culture belge, sans laquelle nos repas de fête seraient bien tristes pour les enfants, sans laquelle l’Irlande et les Etats-Unis ne seraient pas ce qu’ils sont. Sans laquelle l’Europe n’aurait jamais pu conquérir et coloniser le reste du monde. 

 

  • Ainsi la pomme de terre est originaire de la cordillère des Andes dans l’ouest de l’Amérique du Sud où son utilisation et sa domestication remonte à environ 8 000 ans. Elle a été Introduite en Europe vers la fin du XVIè siècle. La pomme de terre sauva notamment de la famine le peuple irlandais avant de conduire des années plus tard à une autre famine qui les contraint à émigrer massivement en Amérique.

  

  • On a aussi l’exemple du maïs. Cette plante est originaire du Mexique et elle constituait l'aliment de base des Méso-américains et de nombreux groupes autochtones d'Amérique avant l'arrivée en Amérique de Christophe Colomb. La plante était cultivée avec la courge et le haricot en utilisant la technique dite des trois sœurs. Elle a été introduite en Europe également au XVIè siècle, et elle est aujourd’hui la première céréale cultivée dans le monde devant le riz et le blé. Que serait aujourd’hui la culture du bétail sans là culture du maïs ?

  

  • Évidemment, on trouve donc aussi la courge et les haricots. Si l’introduction de la courge en Europe  remonte à la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb, on connaissait déjà des cucurbitacées en Europe et en terre d’Islam sous l’appellation des calebasses, même si les cucurbitacées ne représentent pas une aussi grande importance pour l’alimentation humaine que le maïs ou la pomme de terre. 

  

  • Les haricots également ne furent introduits en Occident et dans le reste de la planète qu’après la découverte de l’Amérique. Ils sont également originaire de Mésoamérique. Ils s’étaient également disséminés avant la conquête espagnole dans la région sud des Andes.

  

  • On ne parle bien sûr pas du tabac et du chocolat. Originaire du bassin amazonien, le cacaoyer, produisant les fèves de cacao utilisées pour la fabrication du chocolat, était cultivé depuis plus de 3500 ans dans la région amazonienne et au Mexique. Même le nom de ‘chocolat’ est probablement originaire des langues maya ou nahuatl. Les fèves de chocolat servaient également de monnaie d’échange en Amazonie. 

  

  • Il en va de même donc du tabac, que les espagnols rencontrèrent dès leur arrivée, et dont l'usage remonterait apparemment à au moins 12 300 ans. 

  

  • Ouf, le café par contre n’est pas originaire d’Amérique mais d’Éthiopie et il avait conquis l’Europe bien avant la découverte de Christophe Colomb.

  

  • L’arachide est également une plante originaire du nord-ouest de l’Argentine et de Bolivie. Que seraient nos apéritifs et nos bars sans nos cacahouètes !

  

  • Le manioc, la patate-douce et les poivrons-piments sont aussi originaires d’Amérique et diffusés dans le monde et tout particulièrement en Afrique après la découverte de l’Amérique. 

  

  • Par contre, la canne à sucre n’est pas originaire des Amériques mais elle est originaire de la Nouvelle-Guinée ou d’Indochine avant de gagner l’Inde et la Chine au Néolithique. 

  

  • Parmi les autres plantes ou espèces originaires d’Amérique du Sud et disséminées dans le monde entier, on a également la papaye, la vanille, la noix de cajou, la sapotille et l’ananas.

 

  • Par contre, une fois encore, ni la banane, ni le cannabis ne sont originaire d’Amérique. On a trouvé les traces les plus anciennes de cannabis au Japon 8.000 avant notre ère et le bananier avec le tarot sont des cultivars des peuples polynésiens.

 

Au fond, que serait notre monde et notre cuisine si nous n’avions pas découvert les Amériques, ou bien si le continent américain n’avait jamais existé ? Nous nous nourririons de céréales, de riz et de choux. Le plus frappant est évidemment la cuisine africaine qui n’aurait pas non plus grand chose de commun avec celle que l’on connaît. De quoi serait constitué nos repas si tous ces aliments n’existaient pas, n’avaient pas été découverts ?
 
Et j’en oublie certainement. Je remercie d’avance ceux qui voudront bien compléter ma liste à la Prévert.

 
 
Saucratès


10/03/2025
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L’Afrique du Sud, Elon Musk et le racisme

L’Afrique du Sud est-elle raciste ? Les citoyens de race blanche y sont-ils victimes de racisme et d’exclusion comme Trump et Musk le sous-entendent, jusqu’à refuser de se déplacer pour la prochaine COP ?

 

https://www.lemonde.fr/afrique/article/2025/02/05/quand-l-enfant-du-pays-elon-musk-s-immisce-dans-la-politique-americaine-vis-a-vis-de-l-afrique-du-sud_6532289_3212.html

 
Les déclarations de Donald Trump et d’Elon Musk surprennent et interpellent dans le milieu feutré des médias occidentaux. L’Afrique du Sud ayant été la dernière nation occidentale a pratiqué l’apartheid, ces médias préfèrent s’enthousiasmer pour louer la passation pacifique du pouvoir entre les noirs et les blancs et ne surtout pas accuser le pouvoir de l’ANC de mettre en oeuvre des politiques raciales à l’encontre des blancs. 
 
Ainsi, quelques jours plus tard, Le Monde, fidèle à sa doxa mainstream et modéré, rend compte de la réaction modérée du gouvernement sud-africain qui s’émeut des propos de Donald Trump et d’Elon Musk, considérant qu’ils ont été mal informés. Ainsi, dans cet article, Le Monde nous explique doctement que «dans le pays, la majorité des terres sont détenues par la minorité blanche, héritage d’une politique d’expropriation de la population noire pendant l’apartheid et la colonisation».

 

Le Monde continue sa docte explication : «Une loi, promulguée en janvier par le président, cristallise les peurs d’une frange de la population [les sales profiteurs de blancs - note du traducteur]. Elle clarifie le cadre juridique des expropriations, sans nouveauté sur le fond, de l’avis de la plupart des juristes. Le texte permet au gouvernement sud-africain, par mesure d’intérêt général, de décider d’expropriations sans compensation dans certaines circonstances exceptionnelles où cela serait juste et équitable». Magnifique n’est-ce pas ?

 

https://www.lemonde.fr/afrique/article/2025/02/05/confiscation-de-terres-l-afrique-du-sud-s-emeut-aupres-de-musk-de-la-desinformation_6533339_3212.html

Dans l’idéal mainstream du Monde, les Méchants s’immiscent sans raison ni légitimité dans les affaires publiques qui ne les concernent pas, et les Bons s’émeuvent délicatement et candidement ! Que c’est une belle vision idyllique du monde qui nous entoure ! Où il est si simple de cataloguer les Bons et les Méchants ! Des Méchants qui malheureusement ne racontent pas toujours des conneries, n’en déplaise au Monde, comme l’indique les enquêtes que va engager le gouvernement du Royaume-Uni sur les gangs de violeurs pakistanais de jeunes filles. 

 

L’Afrique du Sud post apartheid, aussi merveilleux qu’ait été son premier président Nelson Mandela, est-elle une société raciste envers les blancs ? La réponse est ‘Oui’ bien évidemment. Cette question à l’encontre d’une population autrefois dominante, encore relativement puissante, est évidemment une hérésie intellectuelle pour nombres de théoriciens du racisme, le plus souvent issus des minorités ou de fractions de la population dite racisée. Selon ces gens, il ne peut y avoir de racisme contre les blancs, parce que ce racisme ne serait pas institutionnalisé. Les blancs ne peuvent donc pas être victimes de racisme. En quelque sorte, on ne peut parler de racisme anti-blanc puisque les blancs ne sont pas racisés. On pourrait ainsi faire des chasses aux blancs comme à Mayotte qu’on ne pourrait malgré tout pas parler ni de racisme, ni de crime contre l’humanité.

 

Pourtant, les classes portées au pouvoir grâce à l’ANC sont racistes à l’égard des blancs, mais aussi du reste de la population pauvre sud-africaine. Difficile de l’appréhender autrement qu’en vivant en Afrique du Sud ou en fréquentant ces classes sociales. J’avais reçu une de leurs enfants dans le cadre des échanges de classe lycéenne, et elle nous considérait, nous qui l’hébergions, de la même manière que ses parents considéraient les blancs chez elle : des sous-êtres. Mais elle était néanmoins amoureuse d’un de ses camarades, fils d’une professeure française expatriée, blanche. Compliqué. 

Est-il envisageable de penser que l’ensemble des pays d’Afrique sont racistes à l’égard des blancs ? Racisme compliqué puisque ces pays africains doivent faire avec un héritage colonial qui les a profondément marqué, une invasion et une réduction en esclavage de nombre d’entre leurs coreligionnaires et ancêtres, histoire avec laquelle il est difficile de continuer à vivre, avec une classe possédante qui est encore pour partie blanche, et avec des rêves de faire fortune au loin, via l’immigration, dans ces mêmes pays occidentaux pour y avoir une belle vie et s’enrichir. Racisme compliqué, parce que bien souvent, jeunes gens, ces mêmes africains ont pu éventuellement partir se former dans les universités de ces mêmes pays occidentaux blancs.

Un indicateur du racisme des différents pays peut-il être trouvé dans les concours de miss ? Ceux-ci peuvent-ils être utiliser pour donner une bonne image du racisme intrinsèque d’une société, ou plutôt de son acceptation des différences de préférence d’apparence physique ? Je vais ainsi comparer l’élection de miss France et les élections de certains pays africains. Je pourrais m’intéresser simplement aux miss élues mais il me semble plus juste de regarder l’ensemble des candidates. 
 

Que ce soit en Afrique, aux Antilles, en Guyane, à Mayotte ou à la Réunion, les candidates retenues se ressemblent le plus souvent, ou du moins ressemblent au type normal de la jeune femme dans ces pays-là, et on n’y trouve jamais de jeunes femmes de type européen. J’ai pris au hasard les candidates du concours de miss Tchad pour 2020. Mais ce serait pareil pour les autres années, pour Miss Sénégal ou Miss Cote d’Ivoire.


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La comparaison avec les élections de Miss France me semble édifiante avec des miss régionales candidates pour miss France de toute origine et de toute couleur de peau. C’était ainsi le cas en 2023 ci-dessous …

 
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Tout comme en 2025 … et on sait que l’élection 2025 a consacré la victoire de Miss Martinique à près de 34 ans…

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Un pays comme la France, supposément raciste et parcouru de tendances xenophobles d’extrême-droite, s’avère ainsi apparemment comme beaucoup moins raciste dans le choix de ces miss France que les pays qui nous condamnent et qui nous donnent des leçons de racisme, qui sont mêmes incapables de laisser une jeune femme typée blanche européenne concourir pour le titre de Miss.

 

Mais, au fond, ces élections de Miss ne démontrent peut-être pas forcément que les pays européens comme la France ne sont pas racistes lorsqu’ils élisent comme plus belle jeune femme de France une Miss Martinique ou une Miss Reunion. Ces élections peuvent en fait signifier plusieurs choses :

 

  1. Primo, ces résultats et ces élections peuvent simplement refléter les goûts du comité organisateur, qui peut exclure toute candidate qui ne correspondrait pas à leur critère pour les Miss. S’il n’y a aucune blanche parmi les candidates Miss Senegal ou Miss Tchad, c’est probablement parce que le comité organisateur peut rejeter toute candidature inacceptable à leurs yeux. Parce qu’ils imaginent que les jeunes femmes tchadiennes et les tchadiens verraient d’un mauvais œil une européenne remporter le titre de Miss Tchad.
  2. Secundo, ces résultats peuvent indiquer que les électeurs et la jeunesse française sont ouverts aux différences ethniques et acceptent d’être représentés par une Miss France qui ne leur ressemble pas forcément. 
  3. Mais tercio, ces résultats peuvent aussi s’expliquer par le résultat d‘immigrations massives qui remplacent les populations autochtones et élisent des miss régionales qui leur ressemblent ? Le jour où Miss Réunion sera d’origine mahoraise, cela sera-t-il un signe d’une cohabitation harmonieuse et d’une intégration des populations mahoraises au sein de la population réunionnaise, ou bien cela sera-t-il simplement le signe d’une submersion des réunionnais par la population mahoraise ?

 

Les concours de Miss peuvent donc être soit des témoins du caractère raciste ou non-raciste d’un peuple, ou bien inversement être des témoins, des révélateurs du remplacement des peuples européens (ou réunionnais) par des populations immigrées.
 
Enfin, au final, ces élections ne sont peut-être aussi qu’un signal politique. Les résultats historiques des élections des Miss d’Afrique du Sud peuvent peut-être nous aider à répondre à la question de savoir si l’Afrique du Sud est raciste envers les blancs ou non ? En 1992, Amy Kleinhans est à la première jeune femme de couleur a être élue Miss Afrique du Sud. Et depuis 1992, plus aucune jeune femme blanche n’a été élue Miss pour représenter l’Afrique du Sud. Et évidemment, l’apartheid a été démantelé en Afrique du Sud entre 1991 et 1993, puis s’est conclu avec l’élection de Nelson Mandela en 1994. CQFD.

 

Faut-il en conclure que les élections de Miss sont un bon indicateur du racisme d’un pays ? Ou de son niveau d’envahissement ? 

 
 
Saucratès


09/02/2025
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Quelques nouvelles africaines

Quelques articles sur l’Afrique piochés dans Le Monde me conduise à être résolument optimiste en ce début d’année 2025 quant à la profondeur abyssale de la bêtise humaine. 

 
1. Macron

À tout Seigneur, tout honneur, notre président Macron n’en loupe pas une. Le voilà qui déplore que les gouvernements africains aient oublié lui dire merci ! Qu’il estime que les déculottées qu’il se prend en Afrique sont en fait un choix de la France mais que la France a laissé l’honneur à ses homologues africains de l’annoncer. La France est expulsée de la majorité de ses bases militaires et de ses implantations en Afrique mais c’est un choix volontaire de la France ! Quitte à ce que les gouvernements africains concernés le considère comme du mépris et des mensonges.

 

https://www.lemonde.fr/afrique/article/2025/01/06/interventions-contre-le-terrorisme-en-afrique-on-a-oublie-de-nous-dire-merci-deplore-macron_6484350_3212.html

 
2.Mohamed Salah Ben Ammar

Beaucoup plus intéressant, nous avons cette tribune parue dans Le Monde de Mohamed Salah Ben Ammar, ancien ministre tunisien. Cette tribune rejoint le combat de tous les islamistes, islamo-gauchises et frères-musulmans qui revendiquent l’instauration d’un sultanat en France. Au-delà des idées professées dans cette tribune, n’y a-t-il pas un problème de voir Le Monde défendre une telle idéologie à mille lieux des valeurs humanistes de la France que Le Monde devrait défendre et représenter ? 

 

https://www.lemonde.fr/societe/article/2025/01/07/enseigner-l-arabe-pourrait-etre-un-vecteur-d-integration_6485338_3224.html

 
Qu’est-ce qu’écrit Mohamed Salah Ben Ammar ? Il se mêle évidemment en premier lieu des matières enseignées en France. Il lui est loisible de parler de la Tunisie dont il a été ministre de l’Education nationale ; il est inacceptable qu’il s’immisce dans les affaires de l’Education nationale en France. Il plaide ainsi pour que l’enseignement de la langue arabe en France soit renforcé à l’école pour combattre sa marginalisation. 

Pourtant, quelques paragraphes plus loin, il reconnaît que l’existence de dialectes parlés variant selon les régions et intègrant des influences berbères, françaises, italiennes ou espagnoles, qui «provoque des frustrations chez les apprenants, car la langue apprise en classe diffère souvent de celle entendue au sein de leurs foyers». Et un musulman frusté, ça fait quoi ? 

Plus grave, ce qui me choque le plus, c’est lorsqu’il met en cause la place du français comme langue officielle de l’administration et du pays. Il note ainsi que la langue arabe est «visible notamment par son absence dans l’espace public, [ce qui] nourrit un sentiment d’exclusion chez de nombreux jeunes issus de l’immigration». Et juste après, il indique que «Langue maternelle d’une partie importante de la population immigrée, notamment maghrébine, l’arabe reste marginalisé sur le plan institutionnel».

 

Il se trouve que la France a encore pour langue officielle le français et non pas l’arabe. Il n’y a pas lieu que l’arabe obtienne une quelconque reconnaissance institutionnelle dans notre pays. Ce monsieur et le journal Le Monde participent visiblement à une offensive d’entrisme islamique et musulmane en France et il est choquant que Le Monde ouvre ses colonnes à de telles tentatives de déstabilisation de la France.

  
3. Les tests TIMSS

Les résultats désastreux aux tests internationaux TIMSS (Trends in International Mathematics and Science Study) ne font pas seulement polémiques en France mais également en Afrique du Sud. Là-bas, le gouvernement sud-africain découvre (ou choisit de mettre en exergue) le décalage entre les résultats aux tests internationaux et les inégalités scolaires entre les lycées privés élitistes et le reste de l’enseignement public. 

 

https://www.lemonde.fr/afrique/article/2025/01/06/en-afrique-du-sud-des-tests-internationaux-illustrent-les-abyssales-inegalites-scolaires_6483305_3212.html

 

Les tests TIMSS constituent «une étude comparative visant à évaluer les connaissances des élèves de CM1 et de 4e en mathématiques et en sciences à travers le monde. Publiés le 4 décembre 2024, les résultats révèlent que les élèves sud-africains testés pour un niveau de CM1 sont arrivés bons derniers du classement, à la 59e place, en mathématiques comme en sciences.»


«Dans les deux domaines, les jeunes sud-africains se situent, en moyenne, bien en dessous du seuil de connaissance « faible » de 400 points (362 en mathématiques, 308 en sciences). En mathématiques, 40 % des élèves ne maîtrisent pas les connaissances de base attendues pour leur âge. Un résultat d’autant plus alarmant que l’Afrique du Sud avait choisi de tester des élèves d’un niveau équivalent au CM2, soit un an de plus que la majorité des pays ayant pris part à l’étude, afin de s’adapter au contexte local.»

 

Bon, c’est rassurant ; il n’y a pas qu’en France que les résultats sont alarmants ! Il y a pire. Après en France, on ne teste pas tant le niveau des petits français que des populations qui scolarisent leurs enfants en France. Dans les régions fortement touchées par une immigration récente, les résultats ne viennent pas vraiment sanctionner un système scolaire français que le système scolaire d’origine. Dans un département comme Mayotte confronté à une immigration illégale massive, mais où à la scolarisation des enfants immigrés est obligatoire et constitue un droit, et qui entraîne un engorgement du système scolaire (les enfants ont cours soit le matin soit l’après-midi en raison du nombre d’enfants dans une majorité sont des illégaux), quel peuvent être leurs résultats aux tests TIMSS et de quel manière ils influent sur la note globale de la France à ces tests TIMSS ?

 
La question que pose cet article, qui est d’ailleurs la question que se posent tous les parents pour leur progéniture, dès lors qu’un système éducatif comme le système scolaire sud-africain ou le système scolaire et secondaire français, périclite à grande vitesse, c’est de déterminer s’il est normal et éthique de payer l’accès à un système d’enseignement privé payant plutôt que de choisir le système public gratuit mais dans lequel on retrouve l’ensemble des pires problèmes de niveau scolaire ?

 

Le nouveau système de notation du bac Blanquer, dans lequel il n’y a plus d’échelle de note absolue mais où les élèves ne sont plus notés que par rapport à leur classe et à leur lycée peut masquer ce problème. Vous pouvez n’avoir que des cancres dans une classe, le meilleur obtiendra toujours une mention très bien à son baccalauréat. «Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois». Il est surprenant que la France accepte que les tests TIMMS ne se contentent pas de comparer les résultats juste au sein de la classe comme pour le Bac ! Du coup, les résultats de la France aux tests TIMSS ne sont pas aussi bons qu’ils devraient l’être dans notre pays si Blanquer avait aussi pu réformer TIMSS, dans notre beau pays où la mediocrité est fêtée et récompensée. 

Je pense qu’il faudrait graver au frontispice de chaque lycée public de notre beau pays la maxime suivante : «Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois».

 
4. Complotisme

Je conclurais par un soupçon de complotisme. En cherchant à combattre les stéréotypes, nous participons tous à une forme d’acculturation de notre propre société. C’est un combat auquel j’ai adhéré et auquel j’ai participé sans réfléchir. Mais c’est un combat que nous sommes les seuls à mener de par le monde. Pour combattre les stéréotypes, nous faisons attention de mettre en scène des enfants noirs et des enfants blancs, des papas blancs et des mamans noires et inversement, afin que les dessins d’explication ne soient pas vraiment genrés ni surtout ethnicisés. Mais nulle part ailleurs en Afrique ou en Asie, les autorités publiques n’ont ce genre de priorité.

 
Et comme on le voit dans cet exemple, les groupes qui cherchent à promouvoir la mixité et l’intégration des populations immigrées utilisent justement ce genre d’images pour véhiculer leurs idées. Nul besoin de modifier nos images pour expliquer la sexualité à des personnes immigrées ; elles correspondent justement à leurs fantasmes !

 

https://www.tf1info.fr/international/les-autorites-allemandes-incitent-elles-les-migrants-a-rencontrer-des-femmes-locales-et-a-avoir-avec-elles-des-relations-sexuelles-2320374.html

 

5. Tombeau roulant

Pour finir, une dernière histoire macabre. Un accident de la route avec un seul véhicule fait 70 morts. Il ne s’agissait même pas d’un autobus, simplement d’un utilitaire. Il n’y a qu’en Afrique que l’on peut voir cela ! Nota, pour avoir déjà roulé dans ce genre de tombeau roulant à Madagascar, on se rend compte que l’appât du gain n’est pas réservé aux seuls occidentaux mais que c’est une constance de l’homme en général. Le règne du profit maximum ! Un peu comme en Casamance (au Sénégal) lorsque le naufrage d’un bac avait causé plus d’un millier de morts.

 

https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/12/30/en-ethiopie-un-accident-de-la-route-fait-plus-de-70-morts_6474012_3212.html

 

 
Saucratès 


08/01/2025
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De la nouvelle reine des Maoris et de la Nouvelle-Calédonie

S’il existe une géographie sur laquelle je ne connais rien, c’est bien de celle de la Nouvelle-Calédonie, pas plus que sur les multiples heurts, problèmes et mouvements qui y surviennent actuellement ainsi que par le passé. Ces heurts et incompréhensions proviennent-ils, s’expliquent-ils, par une idéologie colonialiste, centralisatrice de la France, incapable de reconnaître une quelconque légitimité à toute personne ou à toute institution qui ne dépend pas d’elle, qui ne relève pas d’elle ? La question polémique mérite selon moi d’être posée. Les gouverneurs, les préfets, les commissaires de la République disposent d’une autorité conférée par l’Etat, d’une légitimité reconnue par l’Etat, mais aucun autre organe n’en bénéficie aux yeux du gouvernement et de l’Etat. Les centrales syndicales sont à peine reconnues, et uniquement lorsqu’il faut désamorcer un conflit social. Mais quid des autorités coutumières ? Une reconnaissance de l’Etat réduite au néant. 
 
Les anglo-saxons ont une toute autre vision de cette question. Cette article sur la désignation de la nouvelle reine des Maoris de Nouvelle-Zélande me paraît ainsi extrêmement symptomatique du malaise colonial français.

 

https://la1ere.francetvinfo.fr/nouvellecaledonie/nouvelle-zelande-le-nouveau-souverain-maori-est-une-femme-de-27-ans-1519259.html

 

Cette souveraine se nomme Nga Wai hono i te po Paki, elle est âgée de 27 ans et elle succède à son père, le roi Tuheitia Pootatau Te Wherowhero VII, mort vendredi dernier à l'âge de 69 ans, quelques jours après le dix-huitième anniversaire de son couronnement. Elle est la deuxième reine des maoris, après sa grand-mère, la reine Te Arikinui Dame Te Atairangikaahu, qui avait précédemment occupé ce poste pendant quatre décennies, jusqu'en 2006. Le Kiingitanga, mouvement du roi maori, a été fondé en 1858 dans le but d'unir les indigènes maoris de Nouvelle-Zélande sous l'égide d'un seul souverain.

 
Il existe également des autorités coutumières pratiquement comparables en Nouvelle-Calédonie. Chaque zone coutumière, comme l’Ile aux pins, ou d’autres, disposent d’un conseil tribal et d’un grand chef, et la zone de Nouméa possède elle-aussi un conseil tribal avec à sa tête un grand chef tribal, sans que je sache si ce grand chef tribal a autorité sur l’ensemble de la Nouvelle-Calédonie. 

C’est la lecture d’un article de FaceBook de Virginie Ruffenach qui m’a rappelé ce point de détail, et notamment l’une des réactions à ce message qui rappelait la nécessité de rendre préalablement visite à la grande chefferie de l’Ile aux pins avant de visiter l’île, ce que les élues molestées n’avaient pas respecté.

https://www.facebook.com/virginienouvellecaledonie/posts/966550805482566?ref=embed_post

 
La confrontation entre les valeurs et les principes de la République française et celles d’un peuple comme celui des kanaks de Nouvelle-Caledonie (ou quelque soit le nom qu’ils donnent depuis des temps immémoriaux à leur île). La confrontation entre deux légitimités ; ceux qui se croient investis d’une légitimité électorale, à la française, face à ceux qui défendent une légitimité coutumière, qui n’a rien à faire avec l’onction du suffrage populaire. On peut mettre une baffe au Président de la République ; on ne penserait pas à frapper un chef coutumier sans commettre un outrage impardonnable. 

 
On se doute évidemment qu’Emmanuel Macron, lors de son déplacement dernier, n’a probablement pas rendu hommage et rendu visite à la grande chefferie de Nouméa, pas plus que le gouverneur ou le commissaire de la république, ou quelque soit le nom que le plus haut personnage de l’Etat français porte en Nouvelle-Calédonie. 
 
La France, dans sa folie centralisatrice et colonisatrice (car nous n’en sommes pas sortis de cette folie coloniale) ne peut pas reconnaître et laisser reconnaître l’existence d’un roi ou d’une reine des mélanésiens de Nouvelle-Calédonie. Le premier-ministre néo-zélandais peut le reconnaître et traiter d’égal à égal avec ce personnage, mais pas la France. Accepter de reconnaître qu’il y aurait en France un personnage qui aurait la possibilité de parler d’égal à égal avec le Président de la République jupitérien Emmanuel Macron, qui serait donc le supérieur du plus haut personnage de l’Etat en Nouvelle-Calédonie, à savoir le préfet, est impossible pour la République française et pour les guignols qui nous dirigent. En tout cas pour ceux que Macron et avant lui Hollande ont désigné. 
 
Car tout européen, aussi puissant soit-il, qui met le pied sur l’île de Nouvelle-Calédonie, doit se présenter devant le haut-Conseil tribal, devant la grande chefferie de Nouméa, lui offrir des cadeaux, des cigarettes essentiellement, et demander la permission de mettre le pied sur l’île. Permission qui lui sera évidemment donnée. Virginie Ruffenach l’aurait fait que les heurts subis à l’île aux pins n’auraient pas eu lieu.
 
Cette reconnaissance serait aussi une terrible nouvelle pour les descendants des colons, les caldoches, qui dominent l’administration de l’île. Devoir partager le pouvoir avec le peuple kanak. En même temps (mot fétiche d’Emmanuel Macron), même si je suis persuadé que la reconnaissance des autorités coutumières de l’île n’a jamais été écrite dans aucun accord, parce que cela créerait vraisemblablement un précédent terrible pour la République française, je ne pense pas qu’il y ait une autre solution, un autre échappatoire, pour la Nouvelle-Calédonie. Mais comme je l’écrivais plus haut, je n’y connais rien.

 
Intéressant aussi d’expliquer pourquoi il n’existe point de roi des aborigènes en Australie, à l’égal de la Nouvelle-Zélande. Il a existé une royauté en Polynésie français, ainsi qu’à Hawaï. Je ne suis pas sûr d’ailleurs qu’aucune des deux n’existe encore. La réponse pour l’Australie repose sur l’absence totale d’unité australienne des aborigènes avant l’arrivée des européens sur l’île continent. Peuple aborigène qui n’avait rien à voir avec les peuples mélanésiens ou polynésiens, parce qu’issus d’une précédente migration humaine remontant à un précédent épisode glaciaire, qui remontait probablement à 50.000 ans. Les aborigènes n’ont jamais dépassé le stade de bandes de chasseurs-cueilleurs en guerre perpétuelle (ou en relation d’échange de femmes) les unes avec les autres. Et même aujourd’hui, je ne pense pas du coup qu’il existe l’équivalent d’un haut conseil tribal au niveau de l’ensemble de l’Australie. 
 
(ce que j’écris ci-dessus n’est pas une critique de ce peuple. On a tout à apprendre du peuple aborigène australien qui a su conserver les légendes du temps du rêve, qui sait préserver la nature et à l’aide de cérémonies magiques, la restaurer. Un peuple dont chaque tribu avait la charge de l’entretien, de la préservation et de la multiplication d’un bien, d’un végétal ou d’un animal qui était son totem, et qui savait lancer et contrôler un incendie capable de renouveler et de protéger la nature. La preuve, l’Australie est désormais confrontée à des mégas-feux qui s’étendent à l’Australie toute entière).

 
La France ne peut évidemment pas reconnaître l’existence d’une reine maori, comme les néo-zélandais, ou un grand chef kanak et s’incliner devant celui-ci, puisque, sinon, la France devrait aussi reconnaître et s’incliner devant le roi des français, devant les descendants des dernières familles régnantes royales ou impériales. Ce qui est impossible pour la République.

 
 
Saucratès


07/09/2024
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Fin de la discrimination positive dans les universités américaines

Fin de la discrimination positive (ou négative) à l’entrée des universités américaines (sauf pour celles dans les États américains l’interdisant déjà), suite à une décision de la Cour Suprême américaine en date du 29 juin 2023. Ce qui me gêne évidemment est la lecture parcellaire et politique de cette décision judiciaire américaine effectuée par le journal Le Monde en opposant une majorité conservatrice face à une minorité démocrate. Mais cette lecture trouve vraisemblablement son origine, à la fois dans une forme d’idéalisme sur le principe de la discrimination positive américaine de la part des journalistes du Monde, mais aussi par la lecture qui en est faite par les médias progressistes américains, où tout est combat entre des ennemis républicains et conservateurs, et des gentils démocrates.  

 

https://www.lemonde.fr/international/article/2023/06/30/aux-etats-unis-la-cour-supreme-prononce-la-fin-de-la-discrimination-positive-a-l-entree-des-universites-a-l-issue-d-un-vif-debat_6179870_3210.html

 

Ce que peut de gens savent, c’est que si les personnes d’origine africaine sont clairement avantagées pour rentrer dans les grandes universités américaines, avec des notes relevées de près de +30%, ce n’est pas tant au détriment des blancs et des blanches (notes inchangées), mais essentiellement au détriment des personnes d’origine asiatique, qui voient leurs notes être diminuées inversement de près de 30%. Et c’est bien en effet un groupe d’étudiants d’origine asiatique qui est à l’origine de la plainte déposée en 2014 contre l’université privée de Harvard dans le Massachusetts et celle, publique, de Caroline du Nord.

https://www.lemonde.fr/international/article/2023/06/21/l-affirmative-action-dans-le-viseur-de-la-cour-supreme_6178529_3210.html

 

Finalement, la Cour Suprême américaine se fracture autour de la couleur politique des différents membres la composant, alors qu’il était indiqué jusqu’à présent, qu’à l’exception de Mme Sotomayor, démocrate nommée par Barak Obama, ses huit autres membres se posaient des questions sur cette politique de discrimination positive. Finalement, les juges démocrates n’ont pas vu d’autres choix que de se dissocier de l’opinion majoritaire, par peur de leur électorat ou du pouvoir politique, ou par calcul.

(de manière amusante, le seul juge d’origine afro-américaine à la Cour Suprême américaine a été nommé par un président Républicain, George H. W. Bush. Il s’agit de Clarence Thomas, considéré comme le juge le plus conservateur de la Cour, tenant de la position originaliste de la Constitutio)

  

La discrimination positive que subissaient les candidats d’origine asiatique me paraît pour ma part totalement abracadanbrantesque et ouvertement discriminatoire. L’article suivant de Slate.fr explique particulièrement bien la discrimination dont les étudiants d’origine asiatiques sont l’objet dans les universités américaines, mais aussi plus largement dans le monde professionnel. Ainsi, «un sociologue de Princeton, Thomas Espenshade, a déterminé en 2009 que pour être accepté dans les meilleures universités, les Asiatiques devaient en moyenne obtenir 450 points de plus que les Afro-Américains et 140 points de plus que les Blancs aux tests d'entrée SAT [qui concernent tous les étudiants souhaitant s'inscrire dans une université américaine, ndlr]». Le total maximal des tests SAT (Scholastic Assessment Test) s’élève à 1.600 points. Le désavantage des étudiants Asiatiques atteint ainsi plus de 28% et de près de 10% par rapport aux Blancs.

 

https://www.slate.fr/story/160966/politiques-pro-diversite-nuisent-americains-origine-asiatique

 

Autre point intéressant totalement ignoré par les journalistes du Monde dans cet article politique et progressiste, le fait que la discrimination positive est interdite dans certains États américains comme la Californie, notamment par l’élitiste université Caltech ou celle de Berkeley. Alors que la proportion des étudiants chinois est de 16% en moyenne dans les plus grandes universités, cette proportion atteint 32% à Berkeley et 42% à Caltech (où la discrimination positive est interdite).

 

Ci-dessous, le premier jugement datant de 2019 dans cette affaire, qui avait débouté les plaignants permettant à la plainte d’atteindre la Cour Suprême américaine pour y être jugée.

 

https://www.lefigaro.fr/international/discrimination-positive-harvard-gagne-une-bataille-20191002
 

Si Le Monde pouvait décider de respecter son éthique journalistique en nous informant librement au lieu de toujours chercher à manipuler ses lecteurs, ce serait particulièrement agréable.

 

Mais il ne faut pas rêver. Le Monde croit livrer un combat contre le MAL de la droite et du conservatisme des Républicains americains, qui osent préférer l’abominable Donald Trump et s’attaquent aux indépassables droits des femmes et des minorités noires et hispaniques. ‘Vade Retro Satanas’. Le combat contre le MAL ABSOLU en d’autres termes. Ou bien une croisade contre le MAL dans laquelle ils s’assoient même sur l’éthique.

 

 
Saucratès


30/06/2023
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