Critiques de notre temps

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Parle-t-on de front républicain vis-à-vis du bon candidat

Parle-t-on de front républicain vis-à-vis du bon candidat dans cette présidentielle ?

 

Par Saucratès 

 

Saint-Denis de La Réunion, samedi 16 avril 2022

(veille du dimanche de Pâques)


Pourquoi parle-t-on de front républicain pour cette élection présidentielle ? Pourquoi pratiquement tous les partis politiques, pourquoi toutes les organisations syndicales de salariés, pourquoi pratiquement tous les journaux, toute la presse, appellent-ils à voter contre Marine Le Pen et pour le président sortant ultra-libéra Emmanuel Macron ? À les croire, la République française nécessiterait d’être sauvée du danger Rassemblement National ou du danger Marine Le Pen ? Mais toutes ces personnes, tous ces politiques, tous ces intellectuels, ne ressentent pas ou ne ressentaient pas le même danger pour la survie de la République avec la candidature Macron ou la candidature Mélenchon ?

 

On sait pourtant les formes que prit la République française sous la présidence Macron, avec ces manifestants blessés ou tués, la liberté de manifestation écornée ou niée lorsqu’elle visait à contester le pouvoir de Macron (bizarrement, les manifestations anti-Le Pen n’enregistrent aucune interdiction d’accès aux centre-villes), les confinements et couvre-feus imposés à tous les français, enfin à presque tous, puisque les puissants continuaient à avoir le droit de se déplacer librement (ministres, préfets, chefs d’entreprise, etc) et probablement à faire la fête et à s’offrir des réceptions à l’abri des regards, et enfin le choix entre l’obligation de vaccination ou l’exclusion de toute vie sociale pour les non-vaccinés.

 

On sait aussi la forme qu’aurait la République française avec Jean-Luc Mélenchon, et ses colères homériques en cas d’enquêtes judiciaires. Et pourtant, on a pu observer une complaisance invraisemblable des médias à son encontre, aucune analyse de son programme politique mais juste des envolées lyriques des journalistes sur sa prestance, et sur le caractère de vote utile de sa candidature. Un peu auparavant, c’était l’indigéniste Taubira-Delanon qui était adulée de cette manière.

 

Alors que la mesure politique de retraite dès 60 ans de Mélenchon n’a jamais été condamnée ou chiffrée par Le Monde, la mesure de Marine Le Pen visant à permettre un départ à 62 ans, ou à 60 ans en cas de carrière longue, elle, est jugée irréaliste par ce même Le Monde, alors que c’est au fond, le maintien inchangé de la situation actuelle. 

Au fond, je ne cherche pas vraiment à comprendre pourquoi pratiquement personne n’ose appeler à voter pour Marine Le Pen, puisque, au fond, c’est la peur des autres, la peur de perdre son poste ou sa responsabilité, la peur d’être catalogué définitivement comme d’extrême droite, comme un raciste, comme un xénophobe, qui fait qu’aucune personne en responsabilité n’ose ou ne peut faire ce pas. Les gens qui combattent Marine Le Pen se disent démocrates, se disent républicains, se disent défenseurs de la liberté d’opinion et de conscience qui seraient supposément en grave danger si Marine Le Pen l’emportait, mais ce sont eux qui utilisent les pires méthodes fascistes et d’harcèlement à l’encontre de ceux qui ne pensent pas comme eux. Nous sommes dans un monde où on peut faire son coming out, ou toute personne qui oserait un commentaire déplacé serait poursuivie pénalement, mais on ne peut pas dire qu’on va voter pour Marine Le Pen. Ce doit etre cela ce que l’on appelle une démocratie !

 

Entre 45 et 49% des électeurs français envisagent pour l’instant de voter pour Marine Le Pen, mais ils ne sont représentés par personne, par pratiquement aucun journal, par aucun syndicat, et par pratiquement aucun parti politique si ce n’est le Rassemblement national ou Reconquête. N’est-ce pas terrible ? N’est-ce pas abominable ? Des dizaines de journaux et de médias, de syndicats, ne font que prêcher le vote pour un type contre lequel il faudrait réellement instaurer un front républicain pour empêcher sa réélection, pour seulement à peine une moitié de l’électorat ?

 

N’y a-t-il qu’une seule moitié de l’électorat francais qui compte, et l’autre moitié qui n’a aucune importance, aucune valeur, dont personne se soucie de les représenter ?


J’en reviens donc à ma question initiale : pourquoi cette haine de l’extrême-droite ? Quelques connards parlent d’ailleurs encore de peste brune à l’encontre de l’extrême-droite, dans une référence aux nazis des années 1930-1940. L’histoire française est construite autour du mythe des méchants allemands et des méchants nazis. Personne ne se rend compte que ce n’est qu’une partie de l’histoire. L’extrême-droite est restée au pouvoir en Europe bien après la fin de la seconde guerre mondiale. Le général Franco est resté le maître de l’Espagne jusque dans les années 1970, mais également au Portugal ou en Grèce avec le régime des colonels. Sur quoi repose le procès fait à l’extrême-droite française ? Les exagérations du père, même si celui-ci a permis de faire avancer les idées nationalistes de son parti dans l’opinion publique ? L’idée même de considérer que la France doit cesser d’attirer toute la misère du monde par la largesse de son système de protection sociale plus généreux pour les étrangers qu’il ne l’est pour ses propres concitoyens français ? 

 

L’idée même d’une idée d’un front républicain en recul ne s’explique au fond que parce que les électeurs qui se reconnaissent désormais dans les idées de l’extrême-droite ne représentent plus seulement 18% des électeurs comme en 2002, 36% en 2017, mais désormais pratiquement la moitié de l’électorat français ! En effet, Le Monde a raison, le front républicain recule parce qu’il ne parle plus seulement qu’à une petite moitié de l’électorat, au mieux. 


https://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2022/article/2022/04/16/presidentielle-2022-coup-de-fievre-general-sur-le-front-republicain-avant-le-second-tour_6122415_6059010.html

 

Dimanche prochain, dans une semaine, on saura si malgré les appels hystériques de tous les médias et des partis politiques et des syndicats réunis, le candidat des milliardaires, de la France d’en Haut, des technocrates et des idées ultra-libérales, aura réussi à se faire réélire, conformément à tous les calculs, à tous les pronostics, ou bien si ce sera son opposante qui sera élue pour sa deuxième tentative.

 

 

Saucratès

 

 

Post scriptum : Je ne parle pas de l’aberration intellectuelle que représentent les multiples appels à voter pour le candidat ultra-libéral Emmanuel Macron de la part des candidats et des dirigeants d’extrême-gauche comme Mélenchon, Poutou, les Communistes ou bien localement la Présidente du Conseil régional de la Réunion Bello.   Comme si tous ces supposés révolutionnaires en herbe cherchaient à rendre crédibles l’accusation de «tous pourris» du Rassemblement national, comme s’ils cherchaient à démontrer qu’ils défendent tous leurs propres intérêts, les mêmes interêts, sous des étiquettes diverses et variées. Abominable.



16/04/2022
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