Sur la politique
De la nécessaire lutte contre l’écologie
Pourquoi me faudrait-il combattre les principes, les oukases des écologistes ? Personnellement, je n’arrive pas à me sentir consterner par la victoire de Donald Trump ou par les inflexions de la politique climatique américaine.
Je ne me sens pas plus consterné par le virage anti-écologique des partis conservateurs en Europe et par leur volonté de remettre en cause la politique climatique de l’Union européenne. J’écoutais aussi les podcasts de l’émission du Monde intitulée ‘Chaleurs humaines’ et je me suis senti agacé par l’idéologie écologique véhiculée par cette émission et par ses différents intervenants. Ces gens-là s’estiment légitimes pour décider ce qui est légitime et ce qui est
L’un de ces podcasts traitait des métiers de la finance et des banques. Le grand truc de tous ces extrémistes de l’écologie n’est plus seulement d’agir â leur niveau, de se priver personnellement pour sauver la planète, ce que je trouverais tout à fait légitime et louable. Non, leur truc s’est comment forcer les gens à agir collectivement pour sauver la planète. Parce qu’ils se sont évidemment rendu compte que leurs actions individuelles ne changera pas grand chose et que la seule manière d’y arriver, c’est de contraindre les gens et les entreprises. Imposer les changements. Interdire. Et cette chaîne de podcasts est l’un des maillons de cette internationale extrémiste.
Il y a quelques décennies, les militants gauchistes combattaient pour interdire les interdictions. Et aujourd’hui, leurs successeurs visent à rendre les lois et les règlements les plus contraignants possibles. N’y a-t-il pas là quelque chose d’aberrant ? Que les soixantuards de l’écologie soient aujourd’hui les plus extrémistes des partisans de la contrainte et de la violence, dès lors qu’elle permet leur extrémisme écologique ?
Sur les banques et la finance, il faut selon ces extrémistes, comme Lucie Pinson de l’ONG Reclaim Finances, citée dans ce podcast, imposer des contraintes aux banques en leur interdisant de financer les énergies fossiles, en leur imposant des multiplicateurs de 1 pour 10 pour financer les énergies renouvelables, ou en leur imposant de financer le démantèlement des installations fossiles. Ces gens-là en appellent à la réglementation pour contraindre les banques parce qu’ils jugent insuffisant l’auto-régulation dans les banques peuvent faire preuve.
Ces gens-là s’estiment suffisamment légitimes pour décider de ce qu’il est légitime ou illégitime de financer. Nous avons donc une petite extrémiste ayant monté son ONG et qui sait ce qui est légitime et ce qui ne l’est pas. Une sorte de déesse qui sait tout, qui connaît tout, qui voit tout. Dans sa grande intelligence et dans sa grande clairvoyance. Elle a ainsi développé un site pour inciter à changer de banques, et j’espère que des personnes la poursuivront un jour en justice en la rendant responsable de ses conseils financiers si l’une des banques qu’elle conseille coule ou fait faillite.
Ce qui se profile à l’horizon correspond à un cauchemar que j’anticipe ; le jour où les banques refuseront de vous financer dans l’achat de votre véhicule ou de votre maison parce que votre banque estimera que ce n’est pas nécessaire, que l’énergie retenue est polluante, ou que vous pouvez utiliser le bus après tout plutôt qu’un véhicule électrique. Ce cauchemar est contenu dans l’idéologie developpée par ses extrémistes du contrôle et de la contrainte, mot qui revient si souvent dans ces podcasts ‘Chaleurs humaines’.
On retrouve la même idéologie, les mêmes idées dans un autre podcast traitant des véhicules légers. Généraliser sur tout le réseau routier français les interdictions de se déplacer que les écologistes mettent en œuvre en ville pour protéger les vélos du reste de la circulation.
Heureusement, la polarisation du débat politique entraîne la progression des idées réactionnaires qui voit dans l’écologie uniquement des contraintes et une entreprise punitive. Que ce soit les mouvements des agriculteurs contestant les excès des normes europeennes et françaises, les mouvement des bonnets rouges ou des gilets jaunes … ou bien le mouvement qui croit contre l’exclusion des français ruraux des ZFE … Tous combattent en fait l’idéologie exterminatrice écologiste.
Cette polarisation permet l’élection de Donald Trump, la sortie des banques américaines des normes écologiques fr le financement des énergies fossiles, la montée des conservateurs en Allemagne qui contestent la politique européenne punitive de sortie des moteurs essence, alors que cette législation fait péricliter l’ensemble de l’industrie allemande.
https://www.lopinion.fr/economie/pourquoi-le-marche-des-voitures-electriques-seffondre-en-allemagne
Tout le combat des écologistes n’a plus aucun sens. On ne peut pas mener un combat en imposant toujours plus de contraintes, toujours plus de normes imposées, contre la liberté des gens normaux, des gens simples, de la majorité. C’est une autre guerre de religion qui se profile dans notre société, entre deux religions, à rebours de toute l’éthique écologiste qui a toujours été défendue par ses adeptes dans le passé. Et aujourd’hui, ils prônent l’instauration d’une dictature écologiste ? C’est l’ensemble de la Gauche qui risque de s’effondrer dans ce conflit, comme aux Etats-Unis où les démocrates ne représentent plus le peuple mais juste les élites largement éduquées. La même évolution se profilera aussi en Europe même si un parti comme LFI joue uniquement la carte ethnique pour quelques temps encore, jusqu’à ce qu’un parti islamique prenne sa place. En Europe, ils s’appuient sur une organisation non démocratiquement élue pour imposer leur ideologie. Mais jusqu’à quand le peuple supportera une organisation qui les assassine. Et c’est tout le projet européen qui s’effondrera ce jour-là.
Je trouve enfin un grand soulagement à voir l’évolution de Meta à la fois sur le fact-cheking ou sur son retour en arrière sur la mise en avant de la diversité. Le monde change et les hommes cessent de se positionner en victimes expiatoires. Loin de la bien-pensance qui m’ulcère.
Saucratès
La France, Israël, la CPI, le Bien, le Mal
Il y a quelques jours, j’écrivais sur le mandat d’arrêt délivré par la CPI à l’encontre du premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou et le malaise des chancelleries occidentales sur ce sujet.
Et aujourd’hui, la nouvelle honteuse est tombée : le premier ministre israélien disposera d’une immunité s’il vient en France, en violation de toutes les règles internationales et des engagements pris à l’encontre de la Cour Pénale Internationale par la France.
https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/11/30/le-droit-international-et-l-opportunisme-de-la-france_6422105_3232.html
On savait que le réalisme dans les affaires internationales (ou Real Politik) pouvait conduire notre pays à faire des compromis abominables. Mais je n’imaginais quand même pas qu’il pousserait la France à enterrer ses propres obligations vis-à-vis de la Cour Pénale Internationale. Comme l’écrit Le Monde, «en se prêtant à ce troc peu glorieux, qui relativise la sincérité de déclarations passées en faveur de la justice internationale, la France paie un prix élevé en matière d’image pour un résultat incertain».
«Troc peu glorieux» ou honte … Cette décision du Gouvernement français acte surtout le fait que la France applique un double langage, selon qu’il s’agisse d’un État ami occidental comme Israël, ou tout autre État dont les dirigeants seraient alors arrêtés et présentés à la justice internationale, qu’il s’agisse de la Russie ou de tout autre État comme l’ex Yougoslavie, des pays africains ou d’ailleurs. Deux poids, deux mesures. Et toute honte bue, la France en la personne d’Emmanuel Macron peut continuer à recevoir le premier ministre israélien comme si de rien n’était, comme si la Cour pénale internationale n’avait pas émis des mandats d’arrêt pour crimes de guerre et génocide à son encontre. Aujourd’hui, c’est la position de la France. Demain, celle de l’ensemble des pays occidentaux.
En refusant d’arrêter et de livrer Benyamin Nétanyahou à la CPI, l’Occident se rend désormais complice de l’Etat Hébreu dans son entreprise de génocide. En ont-ils conscience ? Quel peut être la conséquence de ce choix sur les populations Arabes ou musulmanes, qui se reconnaissent dans le martyr subi par le peuple palestinien ? Le risque est selon moi maximal d’un divorce définitif entre les populations arabes et des pays Occident.
Pour autant, soyons clair, je ne rejoins La France Insoumise dans ses hurlements à l’encontre de François Ruffin. On peut penser que les peuples palestinien ou libanais vivent un martyr sans forcément être certain que ces faits ressortent forcément d’un génocide. Si le procès de la CPI sur Gaza était terminé et que les dirigeants israéliens étaient condamnés, on ne pourrait plus nier l’existence de crimes de guerre et d’un génocide. Mais ce n’est pas le cas.
On ne peut pas déjà condamner Benyamin Nétanyahou avant même la tenue d’un procès et les plaidoiries des avocats et des procureurs. Mais il en va également de même des attaques et assassinats palestiniens d’octobre de l’année passée, que l’on était obligé de considérer comme des actes terroristes. Toute personne est supposée être innocente jusqu’à sa condamnation, que ce soit en droit pénal national ou international.
J’aurais évidemment un dernier point à souligner sur le double langage de la France et de l’Europe, dans le cas de l’exemple géorgien. Voilà un pays dans l’orbite russe qui cesse de se rapprocher d’une adhésion à l’Europe et voilà cette Europe qui condamne violemment la politique intérieure géorgienne. Voilà donc une Europe qui prend fait et cause pour ceux qui veulent se rapprocher d’elle. Peu importe qu’une présidente de la République refuse la fin de son mandat présidentiel ! Elle fait partie du camp du Bien ! Peu importe que les gilets jaunes français et les manifestants contre la réforme des retraites aient pu être chargés, dispersés, arrêtés par les forces de maintien de l’ordre macronistes, l’Europe ne s’est jamais exprimée à ce sujet. Mais si le gouvernement géorgien ose faire de même, l’Europe condamne bien évidemment. Charger une foule pacifiste, comme l’étaient pourtant les gilets jaunes français ou les opposants à la réforme des retraites, serait apparemment criminel ! Quand il s’agit de manifestants géorgiens aspirant à rejoindre l’Europe. Bizarrement beaucoup moins lorsqu’il s’agit de manifestants français critiquant cette même Europe.
«La nouvelle cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, a jugé dimanche inacceptable la dispersion par la force par la police des manifestations pro-Union européenne. Il est clair que le recours à la violence contre des manifestants pacifiques n’est pas acceptable et que le gouvernement géorgien doit respecter la volonté du peuple géorgien, a-t-elle affirmé lors d’une visite à Kiev, en Ukraine.»
https://www.lemonde.fr/international/article/2024/11/30/en-georgie-107-manifestants-interpelles-lors-d-un-nouveau-rassemblement-pro-europeen_6422171_3210.html
Même la France n’a pas honte de s’exprimer à ce sujet, alors que Macron et ses séides ont gazé, nassé et chargé les manifestants lors des épisodes des gilets jaunes et de la réforme des retraites. La France a ainsi «appelé vendredi au respect du droit de manifester pacifiquement». Évidemment ! Partout sauf en France !
Une nouvelle fois, des prises de position partisanes et différentes selon le pays qui est en face, selon que ce pays ou ces personnes appartiennent au camp du Bien ou qu’il ose chercher à se détacher du camp du Bien pour forcément se rapprocher du camp du Mal.
Saucratès
La démocratie et l’élection de Donald Trump
Paradoxalement, l’élection de Donald Trump est une fantastique victoire de la démocratie. Le peuple américain l’a réellement élu face à l’ensemble des groupes de pression, face à la majeure partie des médias, face à l’ensemble de l’establishment américain mais également occidental. Donald Trump était la tête de turc de l’ensemble de cet establishment et il a été élu démocratiquement envers et contre tous. Et c’est une magnifique symbole de résistance démocratique.
On ne peut pas se déclarer un démocrate et se réjouir de la victoire du peuple quand celui-ci élit le bon candidat, et rejeter ce même peuple, ces mêmes règles démocratiques, lorsqu’elles ne font pas élire la bonne candidate ou le bon candidat. Un partisan de la démocratie qui ne se réjouit pas de la libre désignation d’un des candidats en lisse, sans triche, sans manipulation des votes, est au mieux un faux cul et un menteur, au pire un dictateur de la pire espèce.
Les médias occidentaux mainstream ne vont plus arrêter de véhiculer des messages de désolation et d’hystérie autour de sa future présidence, comme au cours de son premier mandat, comme au cours de toute cette élection. Ces médias mainstream titraient sur ce que Trump prévoyait de faire s’il n’était pas élu, s’il était battu lors de cette présidentielle, sur ce qu’il prévoyait de faire pour mettre l’Amérique à feu et à sang. Mais ces mêmes médias mainstream n’ont jamais rien titré sur ce que eux prévoyaient de faire si Trump était élu démocratiquement, si leur candidate fétiche démocrate était finalement battue, à l’encontre de tous leurs pronostics. Parce que ce que les médias mainstream prévoient de faire n’est pas anti-démocratique, évidemment. Il s’agit du camp du Bien. Le camp du Bien ne fait jamais rien de Mal. Le camp du Bien agit toujours dans l’intérêt du Bien, de la démocratie. Ils imaginent même que c’est l’essence même de la démocratie, qu’ils servent de contre-pouvoir au gouvernement lorsque celui-ci est corrompu ou occupé par les forces du Mal. Mais en fait, il s’agit de manipulation de l’opinion publique. Et les médias mainstream, l’establishment, ont perdu le combat de l’opinion publique.
Il ne sert à rien de s’acharner médiatiquement à mort contre Trump et son équipe, de le présenter comme un homme seul que son entourage cherche à contourner pour l’empêcher d’agir, comme ces mêmes médias ont présenté sa première présidence. Parfois, rarement, la vérité ressort malgré les manipulations médiatiques, malgré l’histoire écrite par ces médias mainstream. Un peuple entier, un parti entier, l’ensemble des gens qui l’entourent, ont voté pour lui et se reconnaissent dans ses idées. C’est un peuple qui combat une autre fraction du peuple américain. Bien plus qu’en France, l’Amérique est partagée en deux, coupée entre deux groupes irréductibles. Et au milieu coulent des médias mainstream qui cherchent à manipuler leurs lecteurs ainsi que l’opinion publique internationale.
On lit donc au gré des commentaires que les négociations sur le climat risquent d’être durablement affectées par la sortie de l’accord de Paris sur la réduction des gaz à effet de serre, par la fin des subventions à l’achat de véhicules électriques. Mais, outre que cela risquera d’impacter Tesla et son patron Musk, grand ami de Trump, cela est-il si important de favoriser outrageusement l’achat de véhicules électriques et de criminaliser l’achat de véhicules à moteur thermique ? Il faut vraiment être un bobo stupide pour imaginer que le subventionnement de véhicules électriques ne soit pas une idée stupide, et que ces aides feraient bien mieux d’aider tous les ménages en difficulté à s’acheter un véhicule quelle que soit sa motorisation ?
De la même manière, tous ces gens qui indiquent avoir peur, que ce soit des militantes féministes, des militants LGBTQIA+, ou des militants écologistes, me font mourir de rire. Nous avons peur ! Que le balancier de l’histoire cesse de criminaliser les hommes hétérosexuels, coupables de tous les crimes, de toutes les accusations, et que ce balancier s’inverse ? Le problème est évidemment que l’Histoire n’est écrite que par un seul groupe de personnes, de journalistes écrivant dans des journaux mainstream, relayés par d’autres journalistes dans une multitude de pays appartenant à d’autres journaux mainstream, véhiculés par des médias appartenant à d’autres groupes mainstream. Malheureusement, un parti de ces médias échappent à l’emprise mainstream et on nous les présente comme des dictatures extrêmement dangereuses, des groupes relayant des théories complotistes.
Qu’est-ce que le complotisme ? Une théorie ou des idées opposées à celles du groupe dominant. À d’autres époques, sous d’autres régimes, les complotistes étaient considérés comme des résistants, comme des opposants politiques. Mais en démocratie, les médias dominants les privent de toute légitimité en les traitant de complotistes !
En démocratie, il n’y a pas d’opposants politiques, ni de résistants, ni même de prisonniers d’opinions. Il n’y a que les Bons et quelques Méchants, et des délinquants que la justice bonne et indépendante poursuit et condamne justement. Et les bons médias mainstream ne s’intéressent qu’aux méchantes dictatures qui font condamner injustement de gentils opposants politiques défendant la démocratie au péril de leur vie et de leur liberté. CQFD.
Magnifique Victoire donc que celle de Donald Trump. Marre de tous ces discours d’affrontement entre les forces du Mal et celle du Bien. Le Mal a donc gagné. Et c’est la démocratie qui l’emporte !
Saucratès
Équation budgétaire insurmontable pour la France
Équation budgétaire insurmontable pour la France
Par Saucratès
Saint-Denis de la Réunion, samedi 19 octobre 2024
Macron et ses premiers ministres ont laissé la situation budgétaire de la France devenir explosive, avec un déficit budgétaire de l’Etat qui devrait atteindre 6% du produit intérieur brut français contre 4,4% initialement budgété dans la loi de Finances initiales.
Signe d’une démocratie française malade, aux Etats-Unis, une telle situation entraînerait un risque de shutdown et l’absence de rémunération de tous les fonctionnaires fédéraux. En France, rien de cela.
Si aux Etats-Unis, l’absence d’accord ou de majorité presidentielle au congrès sur le relèvement de la dette fédérale entraîne de facto un risque de shutdown, en France, le dépassement de la loi de finances n’entraîne aucune conséquence catastrophique. Les administrations continuent de dépenser et le Trésor de payer et d’émettre des emprunts pour payer les dépenses. Tant que des banques acceptent de placer les OAT (obligations assimilables du Trésor) émises par l’Etat, il ne se passe rien.
Sans loi de finances votée par le parlement, y a-t-il le moindre risque de difficultés réelles pour l’Etat ? Ou bien celui-ci peut-il continuer à fonctionner sans ? Les administrations françaises peuvent-elles continuer à fonctionner sans discontinuité même en l’absence de loi de Finances ? On n’en est pas arrivé là pour l’instant : la Loi de Finances 2025 est en train d’être discutée à l’Assemblée Nationale et dans la cacophonie ambiante, on peut tout imaginer. Entre la Gauche qui se refuse à toute coupe dans les dépenses, et la Droite qui se refuse à toute hausse des prélèvements et des impôts, la partie est loin d’être simple à jouer.
https://www.publicsenat.fr/actualites/parlementaire/budget-2025-la-france-risque-t-elle-le-shutdown
En un sens, l’échec du parlement de se mettre d’accord sur un projet de budget dédouanerait l’Elysée de sa faute dans la dérive du déficit budgétaire de l’Etat pour 2024. Comment mettre en cause Macron et Darmanin pour les dérives des finances publiques françaises et du déficit budgétaire si leurs propres opposants politiques de Gauche et de Droite n’arrivent pas plus à se mettre d’accord sur un budget de l’Etat pour 2025 ? Il y a donc urgence à trouver un compromis entre des positions antagonistes, ce que le système politique français n’a jamais permis. Ce que les extrémismes politiques actuellement observés en France ne semblent pas permettre …
Il faudrait que des élus aussi opposés que ceux de LFI, du macronisme, de la Droite et de l’extrême-droite, arrivent à se mettre d’accord, à trouver un juste milieu entre leurs positions antagonistes. Entre ceux qui veulent ouvrir plus grande la France aux migrations et aux migrants et ceux qui veulent réduire ou faire disparaître l’aide médicale d’urgence. Entre ceux qui veulent accroître le nombre de fonctionnaires et ceux qui veulent réduire l’Etat. Entre ceux qui veulent fiscaliser les hauts revenus et les hauts patrimoines et ceux qui veulent les protéger.
Tout l’enjeu de ses discussions tiennent en ce que l’on appelle des hauts revenus ou des hauts patrimoines, ou ce que l’on appelle l’Etat et ses agences ? Pour rappel, pour Hollande et les socialistes, les hauts revenus commençaient à 4.000 euros mensuels, selon un mec qui touchait et qui touche toujours des dizaines de milliers d’euros mensuels de revenus de mandats électoraux ou de retraite. On peut se demander ce qui selon LFI, représente un haut revenu. Plus de 1.500 euros mensuels comme du temps de Lutte Ouvrière ? Tant que la Gauche ne répondra pas aux interrogations légitimes sur son programme et sur son idéologie, nul ne pourra être rassuré sur la politique qu’elle tiendra qrrivée au pouvoir. Dans une ville comme Paris ou Grenoble, ce n’est pas très grave. Un maire ou une maire a peu de pouvoir. Mis à part transformer des routes en pistes cyclables, ou augmenter les impôts locaux pour financer son train de vie dispendieux ou ses investissements pharaoniques, un maire n’est pas très dangereux. Mais un gouvernement !
Il n’est évidemment ni de mon rôle, ni de ma responsabilité, de proposer un programme de gouvernement et un budget. Simplement, il ne faut pas perdre de vue notre principal problème lié à un déficit budgétaire explosif qui va atteindre 6,1% en 2024 et qui implique des décisions courageuses pour le ramener vers l’équilibre, soit graduellement, soit violemment.
On entend tout et rien. Y a-t-il trop de fonctionnaires ? Ou bien le poids des dépenses des fonctionnaires n’ont-elles pas augmenté depuis 40 ans ? Peut-on encore augmenter les impôts sur les plus hauts revenus alors que les prélèvements obligatoires français atteignent déjà des sommets mondiaux au sein des économies développées ? Peut-on toucher au nombre de fonctionnaires et en diminuer le nombre, par exemple dans l’Education nationale, ou bien faudrait-il encore en augmenter le nombre ? Mais les résultats de l’école française sont-ils véritablement corrélés au nombre de fonctionnaires dans l’Education nationale ? Dans ce cas-là, ne devrait-on pas avoir des résultats extraordinaires aux tests PISA au lieu de caracoler en queue de peloton avec les plus faibles résultats en matière d’éducation des pays développés, en rétrogradation régulière ? Et enfin, faut-il payer des impôts pour se sentir citoyen français, faut-il reconnaître avoir des devoirs envers la Nation pour se voir reconnaître des droits ?
Selon moi, il est clair que nous devons mieux faire avec moins de moyens financiers, que nous devons réduire les dépenses publiques, que ce soit en faveur des entreprises ou en réduisant le train de vie de l’Etat, en réduisant le nombre de fonctionnaires, en organisant mieux l’Etat, en récupérant éventuellement les missions dévolues à diverses agences déconcentrées de l’Etat, et surtout en supprimant les expertises et le recours aux cabinets privés.
Mais peut-on vivre avec moins d’Etat ? Lorsqu’on a besoin de plus de prisons, de plus de forces de l’ordre, de plus de personnels de soins, de plus de personnels hospitaliers ?
[Au fond, le Rassemblement national de Marine Le Pen n’est-il pas le parti le plus gaulliste de l’arc républicain ? N’était-ce pas le général de Gaulle le premier qui appelait du nom de machins tous les trucs qui étaient lancés aux alentours de l’Etat, hors de son contrôle, pour décider de sa propre politique. N’était-ce pas ce même Général de Gaulle qui décida de la politique de la chaise vide européenne pendant plusieurs mois parce qu’il était mécontent de l’orientation politique de la Communauté européenne de son époque ? Qu’aurait-il dit aujourd’hui ? Qu’aurait-il fait aujourd’hui s’il était encore là ? Européaniste certes, mais à n’importe quel prix.
Encore faudrait-il s’assurer que la suppression des agences déconcentrées de l’Etat ne va pas avoir pour effet la réintégration de ces agents dans la fonction publique ? Et inversement, comment expliquer aux agents publics de ces agences de l’Etat qu’ils vont être licenciés alors que l’Etat reprend leur activité ? Au-delà de récupérer éventuellement des missions régaliennes, quel pourra être l’impact de cette disparition sur les Finances publiques françaises ?]
J’ai par ailleurs beaucoup aimé la tribune de Louis Sarkozy dans Le Figaro sur son analyse de la France. J’imagine qu’il s’agit du fils de Nicolas Sarkozy. Même si celui-ci, au lieu d’en appeler à son père, en appelle apparemment plutôt au souvenir du Général de Gaulle (ou à un grand général).
https://www.msn.com/fr-fr/actualite/other/ce-qui-manque-à-la-france-c-est-un-général
Je finirais sur un dernier article permettant de rappeler que la dérive des comptes publics auquel nous assistons en France est une constante mondiale. «La dette mondiale explose et semble hors de contrôle. Elle passera, en 2024, le seuil historique des 100 000 milliards de dollars (92 800 milliards d’euros), soit 93 % du produit intérieur brut (PIB) mondial. A ce train, elle devrait dépasser 100 % avant la fin de la décennie, soit 10 points de plus qu’en 2019.» Dans le cas de la France, l’article indique que sa dette a dépassé les 110% de son PIB.
Saucratès
Suite des élections législatives : enseignements à tirer de la nomination de Barnier
Il demeure particulièrement extrêmement amusant de parler politique dans la période actuelle. Michel Barnier vient donc d’être désigné par le président de la république pour occuper le poste de premier ministre et désigner un gouvernement. Emmanuel Macron a ainsi choisi un premier ministre au sein du parti LR, un des plus petits groupes politiques au sein de l’Assemblée Nationale.
https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/09/05/les-reactions-a-la-nomination-de-michel-barnier-election-volee-pour-melenchon-tous-les-atouts-pour-reussir-selon-wauquiez_6304896_823448.html
Il y a une forme de continuité dans cette désignation, puisque son premier premier ministre, Edouard Philippe, était lui-aussi déjà issu de ce même parti politique, sauf que les candidats qu’il choisissait autrefois étaient systématiquement exclus de leurs partis politiques, mais plus maintenant.
Amusant parce que dès l’annonce de la dissolution de l’Assemblée Nationale par Macron puis l’annonce des premiers résultats des élections législatives en juin 2024, j’avais pensé que les événements à venir allaient être extrêmement intéressants. Ce qui n’a pas manqué d’être depuis début juillet 2024.
Evidemment, pour l’instant, on n’a pas connaissance des futurs membres de son gouvernement. De qui Michel Barbier s’entourera-t-il pour gouverner ? Ou bien plus probablement, quels ministres lui seront-ils imposés par le président Macron ? Si je suis la logique d’une grande coalition, on devrait trouver dans ce gouvernement des membres des principaux groupes politiques appelés à participer à une éventuelle coalition, la plus large possible. Des membres du parti présidentiel, de ses alliés, de LIOT et des républicains. Probablement pas de ministres issus du groupe Rassemblement national puisque personne ne peut se mélanger à ce groupe sans risquer d’être catalogué d’extrême-droite.
Ces derniers jours, chaque jour amenait son lot d’articles et d’analyses politiques. De rumeurs également. D’ambitions et d’ambitieux qui se dévoilaient. De gens qui s’y voyaient, qui en rêvaient en se rasant (ou en s’épilant) ... Et ces gens-là doivent être aujourd’hui extrêmement déçus. «Ils s’y voyaient déjà, en haut de l’affiche…» dirons-nous.
La gauche, la CGT, veulent en appeler au peuple, aux manifestants, pour faire plier le président Macron afin qu’il les nomme, eux, au gouvernement. C’est particulièrement démocratique et respectueux des institutions de la cinquième république. Parce que la gauche, le nouveau front populaire, est persuadé qu’il a gagné les dernières élections législatives. Ils ont certes terminé devant en nombre de sièges de députés, devant tous les autres partis politiques. Mais uniquement si on parle du NFP de manière globale. Pas si on compte de manière séparée chaque composante du NFP prise individuellement.
Pour cette raison, ils estimaient depuis le début de l’été que la première ministre devait être issue de leur rang, à savoir Mme Castets. Ils avaient eu tant de difficultés à se mettre d’accord sur un nom commun qu’ils ne pouvaient pas comprendre que le président Macron ne la nomme pas immédiatement. Le nouveau front populaire perd donc apparemment la bataille de Matignon tout comme ils avaient déjà perdu la bataille du perchoir de l’Assemblée Nationale.
Ils vont donc tenter de mettre à feu et à sang la France pour faire fléchir, pour faire tomber Macron et Barnier. Puisque sans les voix des macronistes et ceux des députés du Rassemblement national, ils ne peuvent les faire tomber au parlement. Il leur reste donc le théâtre de la rue, l’instrumentalisation de tous ceux auxquels on va farcir le cerveau de mensonges sur une victoire aux élections législatives supposément confisquée. Les menaces de Mélanchon et les appels à la violence proférés par les uns et les autres sont gravissimes dans un État démocratique.
Selon moi, personne n’a gagné les dernières législatives de cet été. Ni la gauche, ni le RN, ni le président et ses alliés. Certains ont perdu, mais moins gravement que cela n’était anticipé. Je parle du parti du président. Les autres se sont maintenus ou bien ont progressé, sans toutefois l’emporter. Et dans une Assemblée Nationale ingouvernable, dans un pays ingouvernable, la seule probabilité d’un gouvernement stable passait par cette candidature. À partir du moment où le NFP n’était pas capable d’accepter la nomination d’un candidat issu de leur rang même si ce n’était pas leur candidat, il n’y avait pas beaucoup d’autre espoir. Mais même l’ancien dernier premier ministre de François Hollande n’avait pas beaucoup de chance de survivre à une potion de censure contre lui, sans l’appui des voix des députés macronistes, sans une alliance avec Macron, sans ministre macroniste. Et de toute façon, même le NFP et jusqu’aux socialistes auraient voté la censure ! Contre un socialiste !
Le cinéma de Macron n’aurait eu aucune chance de réussir si un parti politique avait remporté ces dernières législatives. Il n’aurait pas pu chercher un candidat au poste de premier ministre différent du leader du bloc politique l’ayant vaincu. Ce qu’avait dû concéder à deux reprises François Mitterrand au RPR de l’époque, en 1986 et en 1993, en acceptant de désigner d’abord Jacques Chirac puis Edouard Balladur lorsque Chirac n’avait pas voulu rempiler. Ce qu’avait dû également concéder Jacques Chirac en 1997 en acceptant de désigner Lionel Jospin, leader de la Gauche plurielle. Mais ce n’est pas le cas aujourd’hui, dans une Assemblée Nationale partagée entre trois blocs de taille à peu près comparable.
L’argument d’une élection confisquée ne tient pas non plus la route. Personne n’a gagné lors de ces dernières élections législatives. Seuls, certains ont plus ou moins perdus. Le fait que tous les partis politiques qui se sont alliés dans les urnes pour battre le Rassemblement national n’aient pas réussi à se mettre d’accord pour gouverner ensemble constitue l’explication de la situation présente. Comment des gens ayant tous appelé à voter les uns pour les autres, du camp présidentiel jusqu’à LFI et parfois LR, n’ont-iIs pas été capables de se mettre tous d’accord sur un candidat unique et sur un programme de gouvernement ? Il est trop simple aujourd’hui de crier à la trahison lorsque l’intransigeance des uns et des autres à empêcher la constitution de toute alliance. Les difficultés du NFP simplement à se mettre d’accord sur le nom d’un candidat unique démontre à lui-seul la stupidité et la facticité du nouveau front populaire lui-même.
On va pouvoir désormais observer les actes du nouveau premier ministre. On va pouvoir le voir à l’œuvre. On va attendre la constitution de son gouvernement. Tout en sachant que la situation budgétaire de la France risque d’imposer des choix douloureux. Pas de hausse des rémunérations des fonctionnaires… Pas de retour de l’âge de départ à la retraite à 62 ans ou 60 ans… Pas de hausse de 15% du SMIC, et donc pas de faillites massives des entreprises françaises… Pas de grand soir fiscal… En somme, le désespoir pour tous ceux qui rêvent de la destruction de la France, notamment à LFI et au NFP.
J’étais néanmoins persuadé que Macron envisageait de laisser durer le gouvernement démissionnaire de Gabriel Attal bien plus longuement ; cette désignation de Michel Barnier me surprend ainsi. Tant pis. Heureusement, je n’avais rien parié. Et il y avait le risque d’alimenter le mécontentement populaire, et le problème de la présentation et du vote du budget 2025. En somme heureusement. Il reste donc les futures manifestations et blocages de la rue, par des manifestants déconfits, spoliés d’une victoire qu’ils avaient cru acquise, à laquelle leurs représentants leur ont fait rêver, même si je n’imagine pas que ces gens puissent être si bêtes pour avoir cru à ses mensonges, pour avoir cru qu’en disposant du tiers des sièges des députés, ils avaient gagné les législatives.
Saucratès
Post scriptum sur les poncifs utilisés par Le Monde
Évidemment, le journal Le Monde n’est pas satisfait du choix de Michel Barnier au poste de premier ministre, qui ne peut satisfaire que Le Figaro. Le Monde préférait évidemment Lucie Castets, dont ils nous ont narré les aventures et les bons mots durant tout l’été. Eux qui nous indiquent qu’elle se sentait en colère. Elle, la candidate parfaite de la rupture totale avec le patriarcat, jeune femme dans un milieu d’hommes, qui de plus est lesbienne pour satisfaire les féministes de LFI et des écologistes ou des socialistes. Ce symbole était-il supposé attirer Macron? Apparemment il a préféré nommer un ‘vieil homme’ de 76 ans (personnellement, je trouve ce choix particulièrement judicieux et heureux - voilà un politique en lequel j’ai toute confiance à la différence de tous ceux que Macron ou Hollande ont pu nommer à ce poste, mais cela n’engage que moi) !
Le Monde nous narre également le ressenti d’électeurs qui estiment qu’on leur a volé leur vote. « Si c’est pour aller voter et ne pas être respecté …», disent-ils … monsieur le commissaire.
Sentiment qui est au fond totalement stupide. Dans une élection, on a d’abord une grande probabilité de ne pas voter pour la personne qui passera le premier tour et sera qualifiée pour le second tour. Ensuite, on a encore de fortes chances de voter pour la personne qui sera battue, sauf à systématiquement voter pour le favori du scrutin en se basant sur les résultats des sondages … En conséquence, une majorité d’électeurs pourraient estimer qu’il ne sert à rien de continuer à voter puisque leur candidat n’est pas élu et que leur vote n’est pas respecté ! Après, il faudrait encore que leur candidat soit choisi pour un poste de premier ministre ou de ministre pour que leur vote soit vraiment respecté, si on suit le raisonnement du Monde. Si celui-ci a raison, cela explique probablement le taux d’abstention particulièrement élevé que l’on observe en France. Qui est le plus stupide dans cette affaire, du Monde qui publie cette ânerie, du journaliste du Monde qui livre ce genre d’article ou des électeurs qui le pensent peut-être, si tout ceci n’est pas inventé, mitonné ou sollicité ?
Second post scriptum :
On entend souvent parler d’un pouvoir de vie et de mort donné au Rassemblement National auquel on a conféré le pouvoir de censurer ou de ne pas censurer le futur gouvernement. Je pense que cette vision, avancée par LFI, par Bompard, par Mélenchon, est stupide. Primo, vis-à-vis d’un gouvernement de cohabitation, le rôle pivot des élus du parti Ensemble du président de la République, et de Attal, est tout aussi primordial que celui du Rassemblement national. L’un ou l’autre peuvent faire tomber le gouvernement Barnier, tout comme les autres petites formations autour d’eux. L’article des décodeurs du Monde souligne parfaitement les équilibres actuels de l’Assemblée nationale. Il existe évidemment une majorité associant LR, Ensemble, Horizon et un appui du Rassemblement National et son allié, mais il existe une alternative allant du Parti socialiste à LR en passant par le groupe LIOT.
C’est bien l’incapacité de trouver et de chercher un compromis de la part du Nouveau front populaire qui explique l’impossibilité d’un gouvernement de gauche. Il leur fallait s’allier avec le parti présidentiel et cohabiter avec Macron, voire avec les LR, et cela, ils n’en étaient pas capables. Ils préfèrent donc aujourd’hui parler d’un hold-up démocratique plutôt que d’assumer leur intransigeance.