Critiques de notre temps

Critiques de notre temps

Sur la politique


Un vertige me saisit

Etes-vous, tout comme moi, régulièrement saisit d’effarement et d’effroi à la lecture de la presse écrite quotidienne ?

 

Oublions donc un instant les soubresauts de l’actualité politique, les combats de chefs stériles auxquels s’abandonnent les différents partis politiques supposément alliésdans le Nouveau front populaire, en pure perte, les attaques, calomnies et avanies incessantes que doivent supporter les représentants du plus grand parti politique de France, celui qui cumula de onze à douze millions d’électeurs lors de ces élections législatives.

 

Oublions les tentatives désespérées du président Macron pour conserver la main sur le gouvernement. Oublions le maintien de la Macronie à la présidence de l’Assemblée Nationale et demain probablement au gouvernement. Tout ceci n’est que spectacle. Oublions la volonté d’exclure de toute responsabilité les représentants d’un parti pour lesquels plus de 30% des électeurs ont porté leurs suffrages ? Oublions ces histoires de front républicain, de cordon sanitaire contre l’Extrême-Droite. Tout ceci semble bien trop commode et dangereux. Mais tout ceci n’est que cuisine électorale.

 

Intéressons-nous plutôt par exemple au procès à venir des islamistes qui ont participé et organisé l’assassinat de Samuel Paty à Conflans-Sainte-Honorine. Samuel Paty, cet enseignant d’histoire-géographie assassiné par des islamistes pour avoir parlé de laïcité et d’avoir montré des caricatures de Mahomet à des collégiens. Assassiné à cause des mensonges d’une collégienne de treize ans islamisée. Assassiné parce qu’il a été dénoncé à son assassin islamiste par de jeunes collégiens de ce lycée pour quelques billets. Assassiné parce qu’un père assassin a cru les mensonges de sa fille. Assassiné parce que ce père l’a condamné à mort par ses appels à la haine sur les réseaux sociaux.

 

Quatorze personnes dont six collégiens et collégiennes sont ainsi poursuivis pour le meurtre de Samuel Paty. Les collégiens et collégiennes ont été jugés et ‘condamnés’ en décembre 2023 tandis que le procès du père, des islamistes et des autres adultes se déroulera en décembre prochain. Les peines prononcées paraissent démesurément insuffisantes dans ce premier procès à l’encontre de ces six jeunes gens.

 

https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/04/07/attentat-contre-samuel-paty-le-parquet-requiert-un-proces-pour-quatorze-personnes-et-retrace-la-chronique-d-une-mise-a-mort_6168669_3224.html

 

Ainsi Mlle Z. Chnina s’est vue «infliger une peine de 18 mois de sursis probatoire au regard de la gravité des faits et de sa personnalité ainsi que d'une mesure éducative de trois ans, avec exécution provisoire».

 

Un seul des cinq jeunes garçons a «écopé d’une peine de deux ans de prison dont 6 mois ferme sous bracelet électronique, ainsi qu'une mesure éducative de trois ans». Les quatre autres garçons «ont été condamnés de 14 à 20 mois de prison avec sursis probatoire de trois ans et de mesures éducatives».

 

On ne peut que faire sien les mots de l’avocat des parties civiles, Francis Szpiner, lorsqu’il exprime son émotion :

 

«Sans cette élève qui a menti et qui a continué à longuement mentir, Samuel Paty ne serait pas mort. Sans ces élèves qui l'ont guetté, ont montré sa photo, sont restés deux heures avec le terroriste et l'ont désigné, Samuel Paty ne serait pas mort. Je laisse apprécier à chacun la décision du tribunal et l'on peut s'étonner que même le ministère public ne soit pas allé au maximum de la peine, lui qui porte la voix de la République. Un seul sort avec six mois mais sous bracelet électronique. La décision est loin d'être exemplaire face aux crimes de terrorisme».

 

https://www.lefigaro.fr/actualite-france/assassinat-de-samuel-paty-prison-avec-sursis-et-peine-de-prison-amenageable-pour-les-six-collegiens-20231208

 
Et comme si la honte de ce jugement trop clément ne suffisait pas, ces monstres ont aussi été protégés par l’institution judiciaire, éloignés en province pour certains, tandis que certains de ses jeunes prévenus ont même bénéficié d’un changement d’identité ! Quel dommage que la France n’applique pas la Charia comme Z. Chnina, son père Brahim Chnina et ces jeunes le souhaiteraient ! 

 

Autre effarement, sur le comportement des forces de l’ordre républicaines dans le cadre de la répression des manifestations contre les intérêts privés du Macronisme, que ce soit pour les mégabassines ou l’autoroute A69. Nous sommes sensés être en démocratie, en République, et le gouvernement qui en appelle au front républicain contre le danger de l’extrême-droite appliquent des méthodes de gestion des manifestations relevant des crimes de guerre : privation de sommeil, de nourriture, de secours. Et c’est ce même Macron, ce même Attal, ce même gouvernement qui en appellent au front républicain ? Et la Gauche de tomber dans le panneau ?

 

https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/03/06/autoroute-a69-la-guerre-d-usure-continue-entre-les-opposants-et-le-gouvernement_6220518_3244.html

 

https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/02/29/a-69-le-rapporteur-des-nations-unies-demande-des-mesures-immediates-pour-proteger-les-opposants-au-projet-d-autoroute_6219270_3244.html


18/07/2024
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Les élections de demain, et après ?

Demain aura lieu le deuxième tour des élections législatives de juin-juillet 2024. Grand moment clef de notre histoire politique ou bien simplement une histoire en perpétuel recommencement ? En une seule semaine d’intervalle, les estimations en sièges du Rassemblement National en nombre de députés élus sont passées de la fourchette de 250 à 300 sièges de députés, la semaine dernière, à une fourchette de 175 à 205 sièges aujourd’hui. 

 

https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/07/05/legislatives-2024-les-dernieres-estimations-en-siege_6247203_823448.html

 

Le parti présidentiel, moribond en début de semaine, est désormais crédité de 118 à 148 sièges de députés. 

Heureusement, le second tour de demain dimanche nous permettra de vérifier ce sondage réalisé par «Ipsos Talan pour Le Monde, Radio France et France Télévisions, réalisée du mercredi 3 au jeudi 4 juillet auprès d’un échantillon représentatif de 10 101 personnes, selon la méthode des quotas». J’ai hâte de vérifier demain ces pronostics. 

Si ces résultats se confirment, on pourra en déduire que la peur a gagné, que l’acharnement médiatique contre l’extrême-droite conduite par les médias mainstream et la coalition des partis de l’arc républicain aura réussi à faire suffisamment peur à l’électorat populaire (ou autre) séduit par le discours du Rassemblement National. Diaboliser un parti politique, ses candidats, les idées qu’on lui prête, les idées qu’on le soupçonne de viser, son électorat, est-ce une solution pérenne ? Interdire un vote, interdire un parti, peut-il conduire à faire reculer le vote de ceux qui se reconnaissent en ses idées ? Non.

 

Mais reconnaissons-le, c’est aussi ce que fait C8 et l’extrême-droite avec le Nouveau Front Populaire et LFI. La diabolisation d’un parti politique et de ses candidats.

 

Macron va donc se retrouver avec une Assemblée Nationale aussi ingouvernable que la précédente. Il va probablement maintenir un gouvernement encore plus minoritaire que son précédent gouvernement, mais qu’aucune majorité parlementaire ne pourra faire tomber, aucun des deux blocs irréconciliables d’extrême-gauche et d’extrême-droite n’étant prêts à se rejoindre.

 

Pour ma part, je suis fatigué de ces perpétuels appels incantatoires à une supposée compromission avec l’extrême-droite, qu’elle émane du gouvernement vis-à-vis de LFI prête à rejoindre une motion de censure déposée par l’extrême-droite, vis-à-vis de LFI prête à accepter les votes de l’extrême-droite, ou bien du futur Nouveau Front Populaire si le gouvernement bénéficie du vote de l’extrême-droite. 
 
Quel que puisse être demain le résultat du second tour des législatives, les prochains jours risquent d’être éreintants, les articles médiatiques alarmistes des uns se mêlant aux tractations politiciennes des autres pour permettre le maintien de l’entreprise de prédation et de destruction de la France conduite par Macron, sa clique et ses nouveaux alliés de la gauche, sa famille d’origine, cette gauche qui l’a fait éclore, cette gauche qui couvait en son sein le serpent qui l’a finalement assassiné.

 

Vous l’avez compris, je suis face à un choix cornélien. Quelle victoire électorale dois-je souhaiter ? De quel bloc politique dois-je souhaiter la victoire ? 

• Celle de l’extrême-droite, du Rassemblement National, qui représente un saut dans l’inconnu politique, qui présente peut-être réellement un risque politique ou en matière de libertés publiques ? Mais nous sommes déjà tombés tellement bas sous Hollande ou Macron, pendant les répressions des manifestations contre la loi travail de Hollande-Macron, pendant les répressions des manifestations des gilets jaunes sous Macron ou bien celles contre la réforme des retraites, qu’il me semble difficile de croire que l’on pourrait tomber encore plus bas, sauf à penser que sous le RN, on pourrait faire tirer à balles réelles sur la foule. Le RN n’en aura aucun besoin ; il lui suffira de réactiver l’attirail répressif de ces prédécesseurs si républicains !

 

• Celle du Nouveau Front Populaire, qui nous promet certes le rétablissement de la retraite à 62 ans voire à 60 ans mais qui nous promet aussi le désarmement ou la dissolution de la police, et l’explosion de la fiscalité pour les classes moyennes et hautes ? Ce même Nouveau Front Populaire qui sera représenté à l’Assemblée Nationale, voire au gouvernement par Rousseau, Obono et Hollande, et quelques autres joyeux lurons et joyeuses luronnes. À côté de mille autres promesses électorales toutes aussi déjantées les unes que les autres.

 

• Celle de Macron et de sa clique, de la majorité présidentielle qui ne sera plus majorité, qui nous prévoyait déjà pour les prochaines semaines toute une série de réformes toutes aussi iniques et injustes les unes que les autres ? La réforme et la disparition de l’octroi de mer pour combattre supposément la cherté des prix dans les DOM, la réforme du statut de la Fonction publique pour la rendre plus corvéable et plus injuste, quelques autres fusions d’institutions pour être supposément plus efficaces, pour mieux placer ou récompenser des pions de la Macronie. Me faut-il souhaiter la victoire de celui qui a dissous les instances représentatives du personnel et les syndicats, qui déréglemente à tout va, qui a réformé à la hussarde les retraites et m’impose de travailler sans espoir deux ans de plus, qui restreint les droits des chômeurs ? Et qui a violé mes libertés publiques pendant la pandémie du coronavirus et celles de millions de mes compatriotes ?

 

Ce qui est clair, c’est qu’une possible défaite du Rassemblement National ne fera que repousser de quelques années l’inévitable arrivée au pouvoir de l’extrême-droite en France, à l’image de ce qui s’est produit ses dernières années dans d’autres pays européens. Et pourtant, ces pays n’ont pas encore sombré apparemment dans la barbarie de la dictature ou bien sous le joug des Nazis ? Un parti politique dominant durablement le paysage politique avec plus de 30% des suffrages, cela faisait bien longtemps que ce n’était plus arrivé !

 

Vivement demain dimanche !

 

 

Saucratès

 

 

Nota : Francois Hollande, celui qui disait qu’il n’aimait pas les riches en 2012, que la richesse commençait à partir de 4.000 euros par mois, et on apprend qu’il touche pourtant aujourd’hui 15.000 euros de retraite cumulée par mois ! Il vaut mieux en rire. La finance est mon ennemie disait-il ! Il n’aimait pas plus les pauvres, ceux qu’il appelait les sans-dents, après tout. Et des citoyens français vont le réélire malgré tout !
 
https://actu.capital.fr/economie-politique/legislatives-2024-en-cas-d-election-l-ex-president-francois-hollande-pourra-t-il-cumuler-ses-indemnites


06/07/2024
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Divorce entre les visions des élites et des classes populaires sur notre réalité sociale


Préambule et avertissement 

 

Je ne dis pas qu’il n’existe pas selon moi de régimes autoritaires ou de non-droit. Il existe des états où la liberté d’opinion est impossible et où l’arbitraire règne. Je souhaite cependant surtout souligner qu’il n’y a qu’une différence de degrés entre nombre de ces états que nos élites nous présentent comme foulant aux pieds les principes démocratiques et nos propres démocraties que ces derniers érigent en modèle. Si des peuples de tout horizon, de tout pays, de tout continent, se réjouissent de coups d’état renversant des gouvernements considérés par nos élites comme étant légitimes, il faut s’interroger sur ce que l’on entend par le terme de légitimité.
 
Nous entendons en Occident par légitimité l’onction du suffrage universel. Mais on peut aussi remarquer que les quelques pour-cent de la population française qui appartiennent à l’élite économico-politico-médiatique ne sont pas plus, voire probablement moins, légitimes à diriger nos états que les foules et les militaires qui soutiennent les hommes-forts issus des coups d’état en Afrique ou ailleurs. Cette idée de légitimité issue de l’onction du suffrage universel n’a peut-être pas la même valeur pour l’ensemble des peuples. Et il serait peut-être temps de cesser de vouloir exporter partout, sur tous les continents, les valeurs de la démocratie si celles-ci ne font qu’avantager une simple fraction de la population dont la legitimité à diriger des états n’est pas démontrer. Et il faut cesser de nommer dérive totalitaire toute organisation de l’état qui ne vénère pas les sacro-saintes valeurs démocratiques occidentales.

 

 
Y a-t-il un divorce entre la vision des journalistes et des hommes politiques occidentaux sur la démocratie et les réalités respectives des classes populaires en Occident, en Afrique ou ailleurs ? Se rendent-ils compte du fossé grandissant qui se creuse entre leur regard sur la démocratie et la réalité qu’ils donnent à voir.

 

Qu’est-ce qu’une démocratie pour ces gens-là ? Qu’est-ce qu’une dictature ? En matière de démocratie, on parle de pays où les organes de presse sont détenus par des puissants magnats de la presse ou par des milliardaires, et qui favorisent l’entre-soi et une prise de parole et une expression standardisée, aseptisée. Où les rares journaux ou milliardaires qui s’échappent hors des codes autorisés, hors des opinions aseptisées comme Twitter de Elon Musk ou les médias du groupe Bolloré, semblent faire l’objet d’une chasse à l’homme et d’un acharnement médiatique ou politique.

 

Voilà ce que l’on appelle une démocratie. Voilà la réalité des démocraties occidentales. Cela peut aussi être un régime où toute opinion divergente est judiciarisée, comme on le voit lors de mouvements de contestation comme les gilets jaunes ou les manifestations sociales en France. Une démocratie peut aussi être un état comme Israël qui mène une guerre de l’ombre permanente, de manière souterraine, masquée, contre la CPI et les instances internationales comme l’ONU, au mépris du droit international.

 

https://www.lemonde.fr/international/article/2024/05/29/la-guerre-de-l-ombre-d-israel-contre-la-cpi-entre-menaces-et-surveillance_6236173_3210.html

 

La réalité d’une démocratie, ce peut être une guerre menée contre sa propre jeunesse toujours comme en France. Par rapport à ceux que ces médias considèrent comme des dictatures ou des autocraties, les opinions qui seront interdites concerneront la critique du régime, la manifestation et la publicité donnée à des opinions contradictoires. Dans nos beaux pays occidentaux, les opinions judiciarisées ne toucheront pas le plus souvent au politique (ils s’en foutent le plus souvent) mais au domaine de l’intime. Les gens seront poursuivis pour des faits de simple police, des faits d’outrage à une personne dépositaire d’une autorité publique. En fonction de dossiers secrets amassés patiemment par des concurrents politiques, par des médias comme Médiapart, par des services de renseignement. De cette façon, impossible d’appeler ces condamnations des condamnations politiques ; en régime démocratique, les condamnés sont toujours des condamnés de droit commun. Mais des condamnés éliminés pour leurs opinions politiques ou parce qu’ils ont dérangé le puissant qu’il ne fallait pas se mettre à dos.

 

Et l’argument le plus parfait utilisé par les journalistes, les hommes politiques et les gens bien-pensants, de nos pays occidentaux, à l’encontre de leurs critiques et opposants, c’est : «je voudrais vous voir vivre dans une vraie dictature. Vous découvririez ce qu’est une véritable dictature». Et Le Monde n’y fait pas exception. Comme l’écrit Le Monde, les jeunes ne savent ainsi pas ce que c’est de vivre dans un Etat totalitaire. Ou peut-être que si. Peut-être vit-on dans un état totalitaire ayant l’apparence et les formes d’une démocratie ?

 

https://www.lemonde.fr/campus/article/2024/05/29/en-europe-les-18-34-ans-ne-savent-pas-ce-que-c-est-que-de-vivre-dans-un-etat-totalitaire_6236111_4401467.html

 

Aujourd’hui, nos élites ont idéalisé ce qu’ils appellent ‘démocratie’ mais également ce qu’ils appellent ‘état totalitaire’. Peu importe le ressenti des gens qui vivent réellement dans leur démocratie ou bien dans les états totalitaires. Eux appartiennent à une élite culturelle ou financière qui ne bénéficierait pas des mêmes droits que les leurs dans un autre régime que l’on peut dire ‘totalitaire’. Et cette différence constitue pour eux la frontière entre démocraties et régimes totalitaires.
 
Mais dans ces régimes qu’ils appellent totalitaires, qui ne reconnaissent pas la liberté de changement de sexe, l’absence de discrimination entre les diverses formes de sexualité, la protection des élites en leur propre sein, il y a aussi des gens qui adhèrent aux croyances de ces supposés régimes totalitaires, qui y sont choyés, qui y bénéficient d’avantages et de passe-droits, ou qui simplement s’y reconnaissent et qui ne voudraient probablement pas changer de régime.

 

Ainsi, en Afrique francophone, le peuple et la rue s’opposent violemment à leur ancienne puissance coloniale, qu’ils rendent responsable de leur non-développement, à tord ou à raison, et de leurs déboires économiques ou financiers. Nos élites, nos dirigeants, nos diplomates semblent paralyser devant ce non-sens. Comment des peuples peuvent-ils préférer des dictatures militaires à la démocratie ?

 

https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/05/28/en-afrique-francophone-le-tournant-antidemocratique_6235923_3232.html

 
Mais ne peut-on pas dire également que ce virage anti-démocratique a aussi été pris en France et en Occident ? Que les réformes ultra-libérales assénées depuis des années s’étaient aussi accompagnées d’un recul des droits et de la démocratie. Même si nos dirigeants, les élites, sont eux sincèrement persuadés de vivre dans une démocratie, de permettre un fonctionnement démocratique de la société ?


Mais si tout ceci n’était qu’une divergence d’opinions ? Quelle différence y a-t-il au fond entre un militaire qui prend le pouvoir par les armes dans un état d’Afrique, et de l’autre, un président Macron qui prend le pouvoir grâce à un battage médiatique, l’élimination médiatique et judiciaire d’un de ses concurrents, une manipulation des masses, via un réseau de journaux et de médias inféodés aux intérêts d’une groupe de milliardaires ? L’un est un coup d’Etat, l’autre une élection démocratique ? D’autres ne semblent y voir, non pas une différence de régimes politiques, mais une simple différence d’armes et de moyens. 

 

Et se pose alors le problèmes de nos jeunes et des moins jeunes dans nos démocraties qui se rendent bien compte de l’inanité des règles et des dysfonctionnements de notre démocratie, et qui ne s’y retrouvent pas, mais qui ne peuvent ni s’y opposer, ni contester, ni combattre, ni se rabattre sur les votes contestataires sans être étiquetés comme racistes, xénophobes, antisémites ou terroristes islamistes ?

 
Lorsque les termes mêmes qu’utilisent les gens du peuple et les élites pour désigner régimes politiques ne correspondent plus, comment pourraient-ils encore se comprendre et communiquer ?

 
 
Saucratès


29/05/2024
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Qu’est-ce que l’accord CETA

Qu’est-ce que l’accord CETA

Par Saucratès 

Saint-Denis de la Réunion, jeudi 21 mars 2024

 
L’accord CETA a fortement occupé l’actualité médiatique il y a quelques années de cela, notamment en 2016, à l’époque de sa négociation entre le Canada et l’Union européenne et des débats autour de sa ratification par les États membres européens. Il avait pratiquement totalement disparu des radars médiatiques depuis lors. Qu’est-ce que ce signe signifie donc ? On parle ainsi du CETA (Comprehensive Economic and Trade Agreement) ou du TAFTA (Accord de libre-échange Transatlantique).

 

Oú l’on découvre donc que malgré le fait que le Royaume Uni a quitté définitivement l’Union européenne du fait du Brexit, l’anglais demeure malgré tout la principale langue de communication de l’Union européenne, ce qui est une totale aberration. Comment une langue qui n’est plus la langue officielle d’aucun État de l’Union européenne peut-elle demeurer l’une des langues utilisées dans les documents et dans les instances de l’Union ? 
 

Le choix des sénateurs communistes de présenter la ratification de l’accord CETA au Sénat, dans le cadre de leur créneau législatif, a ainsi ramené l’accord CETA au centre de l’attention médiatique. Ce choix à quelques semaines de l’élection du parlement européen par les électeurs européen, et quelques jours après les grandes contestations des agriculteurs français, est particulièrement intéressant. Il met en lumière au-delà des paroles et des postures des personnes la réalité des risques encourus par les États et les citoyens européens et des enjeux de cette élection européenne.

 

https://www.lefigaro.fr/politique/malgre-l-obstruction-macroniste-le-senat-rejette-la-ratification-par-la-france-de-l-accord-de-libre-echange-ceta-20240321

 

Le Sénat a heureusement rejeté cette ratification et l’accord CETA devrait repasser devant l’Assemblée nationale, probablement dans quelques mois ou années le temps que Macron dispose à nouveau d’une majorité parlementaire. À moins que les députés communistes n’imposent à nouveau le vote de la ratification de l’accord CETA à l’Assemblée nationale, avec un vote probablement une nouvelle fois négatif à la clef, et un rejet de ce texte. Mais il reviendra encore dans quelques mois ou années pour un réexamen.

 

En 2016, Le Monde était particulièrement en pointe dans la contestation de cet accord et dans l’explication des enjeux de ce texte. C’était en 2016, avant l’élection présidentielle de Macron, à une époque où Le Monde avait encore une politique éditoriale indépendante de ses actionnaires, à mille lieux du journal Le Monde actuel, qui n’est plus que l’antichambre du gouvernement sur de multiples sujets.

 

0.https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2024/03/18/tout-comprendre-au-ceta-avant-le-vote-sur-sa-ratification-au-senat_6222662_4355770.html

 

1.https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2016/10/31/au-c-ur-du-ceta-episode-1-les-tribunaux-d-arbitrage-menacent-ils-la-democratie_5023267_4355770.html

 
2.https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2016/11/01/au-c-ur-du-ceta-episode-2-l-agriculture-sacrifiee_5023768_4355770.html

 

3.https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2016/11/02/au-c-ur-du-ceta-episode-3-ceta-et-climat-font-ils-bon-menage_5024330_4355770.html

 
4.https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2016/11/04/au-c-ur-du-ceta-episode-4-la-democratie-europeenne-sera-t-elle-depossedee_5025647_4355770.html

 

5.https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2016/11/05/au-c-ur-du-ceta-episode-5-les-services-publics-sont-ils-menaces_5026125_4355770.html

 

6.https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2016/11/07/au-c-ur-du-ceta-episode-6-le-ceta-est-il-inarretable_5026893_4355770.html

 

Pour ma part, le point qui m’interpelle le plus est évidemment celui qui est évoqué en premier par Le Monde, avec la création d’une juridiction particulière dits des tribunaux arbitraux. Comme l’écrivent de nombreux contestataires de cet accord CETA, ces accords «constituent des outils permettant aux multinationales de faire valoir leurs intérêts, au détriment des populations et de l’environnement».
 
https://www.facebook.com/amisdelaterrefrance/videos/576131579527774/

 

https://www.lemonde.fr/accord-commercial-europe-canada-ceta/article/2015/04/18/mythes-et-realites-sur-les-tribunaux-d-arbitrage-prives-du-traite-transatlantique_6005102_4998347.html

 
En France, on a déjà connu les dangers d’un tribunal arbitral. C’était sous la présidence de Nicolas Sarkozy, à la demande de la ministre de l’économie de l’époque, actuellement présidente de la Banque centrale européenne (après avoir été directrice générale du FMI), qui avait octroyé à Bernard Tapie le versement de centaines de millions d’euros suite à un arbitrage où les arbitres et le gouvernement avait été acheté au bénéfice de l’homme d’affaires, depuis décédé. 

 

Les instances arbitrales du CETA permettront aussi à toutes les grandes entreprises anglo-saxonnes ou européennes de pouvoir attaquer les politiques publiques et les lois nouvelles qui contrecarreront leurs ambitions et leurs bénéfices et de faire condamner les États à leur propre bénéfice. C’est, il me semble, le principal risque que cet accord nous fait courir et c’est pour cette raison que tous les milliardaires français qui possèdent des médias sont intéressés à la ratification de cet accord. Les propriétaires de centrales à charbon pourront faire condamner les États qui les interdisent, et il est vraisemblable que ces dispositions s’appliquent déjà malgré l’absence de ratification actuelle de cet accord.

 

Il est incompréhensible que les gouvernements cherchent par tous les moyens législatifs et par tous les expédients procéduraux à faire adopter ces textes. J’ai également été gêné de voir la chaîne C8 de Bolloré faire la promotion de cet accord devant un ministre macroniste lambda qui en chantait éhonteusement les louanges et les acquis fallacieux. L’absence de liberté éditoriale de C8 était à cet instant-là criante et la compromission des journalistes de C8 était attristante.

 

L’action politique des sénateurs communistes suffira-t-elle à faire échouer la ratification européenne de l’accord CETA. Non évidemment. Tant que le parlement européen ne sera pas capable de faire reculer la technocratie européenne et l’action insidieuse des lobbys patronaux européens, l’Europe continuera d’être cette machinerie qui écrase les peuples au bénéfice de leurs élites et des multinationales.

 

 

Saucratès 


22/03/2024
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Vivons-nous dans une démocratie

Vivons-nous dans une démocratie ? À cette question très simple, les français apportent des réponses disparates. En premier lieu, qu’est-ce avant tout qu’une démocratie ? Si notre modèle est la cité démocratique athénienne des quatrième et cinquième siècles avant notre ère, la réponse à cette question, concernant la France ou l’Europe, sera évidemment NON. Au mieux, nous serions une de ses oligarchies contre lesquelles le peuple athénien se souleva et dont celui-ci condamna à mort ou condamna à l’exil les dirigeants et leurs familles. Dans cette imagerie, le Général de Gaulle correspondrait au législateur Solon mais ses successeurs auraient réduit sa constitution à un artifice dont se sert l’oligarchie pour contrôler le démos et lui faire croire qu’il vit en démocratie.

Il suffit de regarder le Conseil constitutionnel, cette pierre d’angle de la Constitution de la Cinquième République, censé nous protéger de toute législation contraire à la Constitution et attentatoire aux libertés constitutionnelles. 

Et pourtant, qu’avons-nous observé ces dernières années ? Je fais remonter à l’élection de Macron à la Présidence de la Conquieme République la dérive politicienne du Conseil Constitutionnel. Je n’en vois nulle trace avant Macron, nulle trace avant la nomination de l’ex-socialiste Laurent Fabius à la tête de cette institution. Aucune réaction du Conseil Constitutionnel lors de l’exercice massif de psychologie sociale de restriction de liberté de déplacement du confinement obligatoire généralisé. Le gouvernement Macron rétablit un mécanisme d’interdiction total de se déplacer en dehors de zone geographique limitée, à l’image de ce qu’imposa les forces militaires d’occupation nazie, avec obligation de présenter un certificat d’autorisation de déplacement signé … Seule évolution : ce certificat ne devait pas être établi par la Kommandantur ! Un français serait passé directement des années 1942-1943 aux années 2020 qu’il n’aurait pas vu la moindre différence. Tout juste aurait-il noté la différence de couleur des uniformes des forces de sécurité militaire le coursant et l’arrêtant. Et le Conseil Constitutionnel n’a rien contesté !

Lors de l’épisode de la vaccination obligatoire, même constat. Lors d’une première version de l’obligation vaccinale, le Conseil constitutionnel avait tout de même noté que l’obligation vaccinale ne privait pas totalement les non-titulaires du passeport vaccinal de tout droit de se déplacer ou de travailler. Mais lors de la nouvelle version du passeport vaccinal qui privait de tout droit les non-vaccinés, les non-détenteurs de ce passeport vaccinal, il n’y eut plus la moindre contestation de ce même Conseil constitutionnel qui le valida à nouveau. 

Idem lors de la validation par le Conseil constitutionnel de la loi de Réforme des retraites, passée au parlement sans même qu’un vote intervienne tellement le gouvernement était pressé de promulguer cette loi. Et là encore, malgré les attentes du peuple attendant devant le siège de cette instance, protégé comme l’enceinte des voleurs par des milliers de militaires, comme si ce n’était point le lieu où des sages siégeaient, mais simplement des récipiendaires des bienfaits et des cadeaux de la Macronie. Et là encore, le Conseil constitutionnel foula au pied les droits et les libertés des citoyens français pour valider l’oukase de l’habitant du château de l’Elysée.

 

Nouvel affront à la volonté populaire lorsque ce même conseil constitutionnel rejeta toutes les dispositions dont le gouvernement ne voulait pas pour la Loi contre l’immigration. Il apparaît ainsi que les droits des étrangers, des sans-papiers, sont plus importants aux yeux des membres du Conseil constitutionnel que les droits et les libertés publiques des citoyens français. Ou bien que ce Conseil constitutionnel obéit servilement aux attentes du gouvernement et de l’habitant du Château de l’Elysée. 

Tout ceci ressemble-t-il à une démocratie ? La liberté d’opinion et d’informer n’est garantie qu’à ceux qui répandent la parole du gouvernement, qui encensent le gouvernement, qui ne combattent que ceux que l’habitant du Château autorise à combattre. Mais pas une chaîne comme C-News qui a l’outrecuidance d’organiser des débats où les points de vue stupides de LFI ou du gouvernement ne sont pas mis en avant, ne sont pas défendus, ne sont pas représentés. La France n’est pas une démocratie mais une dictature de la pensée, où il faut penser droit, penser juste, penser comme les abrutis qui nous dirigent.

 

Pour certains autres abrutis, la loi SRU serait un texte fondateur, structurant de notre démocratie, un texte qui permettrait aux pauvres et aux voleurs de cohabiter avec les classes moyennes et les riches pour qu’ils puissent plus facilement les cambrioler, les voler, les assassiner. Voilà la démocratie française, où on construit des prisons et des camps de rétention passoires à côté de nos maisons, à côté de nos écoles, pour que ces prisonniers, assassins, migrants islamistes puissent trouver de l’activité et un refuge lorsqu’ils s’échappent de leur prison ou de leur centre de rétention. Comme si l’objectif derrière tout cela était de créer la plus grande anarchie possible pour que les classes moyennes et les riches redeviennent une partie des pauvres, des déclassés, dès sans-classes. Évidemment, les membres de l’oligarchie macroniste ne sont pas concernés. Ils vivront à part, au-dessus, ministres de ceci ou de cela. 

 

https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/02/19/logement-la-loi-sru-fait-partie-des-grands-textes-qui-structurent-notre-democratie_6217316_3232.html

 
La démocratie française n’existe plus. La dictature de la pensée oui. Une dictature de la pensée où toutes les idéologies déviantes sur le sexe, sur la supériorité de l’homosexualité et de la femme sont idéalisées.

 
La dernière cérémonie des Oscars démontre que nous sommes rentrés dans une guerre des sexes qui doit être désormais sans merci. Les féministes l’ont déjà compris et s’attaquent à tous les hommes qu’elles peuvent. Il faut que les hommes se réveillent, qu’ils se défendent eux-aussi, qu’ils écartent de leurs films toute féministe. Mais comment distinguer une femme d’une féministe potentielle. L’égalité des sexes est une supercherie. 90% des femmes qui ont regardé les résultats de la cérémonie des Oscars américains se sont reconnues en Julie Godrèche. 90% des hommes qui l’ont regardé l’ont maudite et l’ont traité de salope. Cette cérémonie et le film de Godrèche n’est pas uniquement politique ou partisan. C’est une déclaration de guerre des sexes dans laquelle les hommes sont réduits au rôle du criminel déjà condamné par la censure féministe.

 

 

Au fond, il n’y a pas une grande différence entre la chasse aux collabos menée en Ukraine et la guerre lancée par les féministes en France et dans le monde depuis les épisodes #meetoo, #balancetonporc.org et Julie Godrèche. Là où le pouvoir ukrainien donne corps aux haines, aux envies, à la jalousie de la populace à l’encontre des maires, instituteurs, prêtres, soldats supposés avoir été des collaborateurs de la Russie poutinienne, le féminisme donne vie à toutes les rancœurs, toutes les haines instrumentalisées par des féministes qui se croient être les louves alpha de la guerre en sourdine menée contre les hommes. 

 

https://www.lemonde.fr/culture/article/2024/02/20/collabos-l-ukraine-en-guerre-face-a-ses-traitres-sur-arte-l-eternelle-cinquieme-colonne-des-ennemis-de-l-interieur_6217560_3246.html

 

 

«Dans un pays en guerre, il y a les atrocités des combats sur le front. Mais il y a aussi des zones d’ombre à l’arrière, des terrains glissants où se mêlent actes de trahison, délations, règlements de comptes. Où apparaît la figure honnie du « collabo », pour reprendre le terme français datant de l’Occupation.

 

Depuis deux ans, de Kiev au Donbass, la hantise du saboteur, du traître, est une réalité palpable au quotidien. Le pays agressé n’échappe pas à cette autre bataille, menée contre les ennemis de l’intérieur. Dès mars 2022, quelques jours seulement après l’invasion russe, une loi contre la collaboration, voulue par le président Zelensky, a été adoptée – dans une certaine précipitation.

 

Certains de ses articles seraient en contradiction avec les conventions internationales ? Tant pis, le temps presse et la justice doit passer. Sont dans le viseur les informateurs, ceux qui ont fourni aux Russes des indications sur des mouvements de troupes ukrainiennes, les femmes qui ont couché avec l’ennemi. Tout comme celles et ceux qui, dans les villes occupées, sont restés en place à l’école, à la mairie, dans les administrations. Ne pas avoir voulu abandonner ses élèves, par exemple, serait un signe de trahison ? A la justice de faire son travail.

 
Entre esprit de vengeance et Etat de droit, l’équilibre est difficile à trouver. Arrestations sommaires, tortures, les exactions existent et la caméra ne le cache pas. Mais face à l’opinion internationale, l’Ukraine se fait un devoir de prouver qu’elle est bien un Etat de droit. Elle veille donc à ce que les droits des accusés soient, la plupart du temps, respectés.»

 
 
Saucratès


24/02/2024
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