Aberrations (2)
Réflexion vingt-quatre (16 février 2009)
La libération de prison de Jean Charles Marchiani ...
Jean Charles Marchiani, ancien préfet du Var, est sorti de prison ce lundi matin, après neuf mois d'incarcération. Il avait été condamné à trois ans et à un an de prison dans deux affaires pour avoir perçu des commissions occultes dans le cadre de passations de marchés à la fin des années 1990 (2,7 millions d'euros en marge de contrats publics concernant un équipement de l'aéroport de Roissy et une vente de chars au Moyen-Orient). Sa double condamnation était devenue définitive après le rejet de ses pourvois le 19 mars 2008 par la Cour de Cassation et il avait été incarcéré le 26 mai 2008 à la prison de la Santé. Il avait aussi été emprisonné durant l'enquête entre août 2004 à février 2005. Il a bénéficié d'une remise de peine de six mois accordée par le chef de l'Etat, Nicolas Sarkozy, en décembre 2008. On soupçonnait cette mesure de grâce partielle collective d'avoir en fait uniquement pour objectif la libération de Jean Charles Marchiani.
Jean Charles Marchiani aura ainsi passé 16 mois en prison dans cette affaire, au lieu des trois et une années auxquelles il avait été condamné (ramené à 30 mois après la grâce partielle accordée par Nicolas Sarkozy). Il a bénéficié d'aménagement de peine et d'une libération conditionnelle, ordonnée vendredi par un juge d'application des peines du Tribunal de Grande Instance de Paris.
Il doit être noté que ces juges sont beaucoup plus rapide pour libérer un homme comme Jean Charles Marchiani, qui dispose de soutiens importants à l'UMP et au gouvernement, malgré le fait qu'il a pourtant été condamné pour une peine infâmante, que pour libérer des jeunes gens bénéficiant pourtant de la présomption d'innocence comme Yldune Levy et Julien Coupat, soupçonnés par le gouvernement (et vraisemblablement par certains dans la police ou la justice) d'actes de terrorisme ...
Pourquoi me sens-je plus choqué par la libération de Marchiani que par celle d'Yldune Lévy ? Pourquoi suis-je choqué par le fait qu'un condamné puisse être libéré à peine la moitié de sa peine (réduite) terminée ?
Vraisemblablement parce que dans ces affaires, nous ne sommes pas tous traités de manière égalitaire par la justice. Combien de personnes ont pourtant fait la moitié de leur peine mais ne sortent pas de manière anticipée de prison, même sans avoir tué, violé, volé, blessé ou violenté, simplement parce qu'ils ne bénéficient des mêmes appuis que Jean Charles Marchiani ?
Réflexion vingt-trois (24 janvier 2009)
Les meurtres d'opposants politiques au régime russo-tchétchène de Ramzan Kadyrov ... l'exemple de l'assassinat à Vienne en Autriche d'Oumar Israïlov, qui avait porté plainte pour torture contre le président tchétchène auprès de la Cour européenne des droits de l'homme ... mais auquel les autorités autrichiennes avait refusé une protection en tant que témoin ...
La guerre en Tchétchénie paraît tellement loin. On se focalise sur la situation en Israël, à raison cependant, et on oublie cette guerre atroce à quelques pas de chez nous, et les assassinats et les enlèvements de centaines d'opposants tchétchènes ou de journalistes et de militants des droits de l'homme tchétchènes ou russes ... Oumar Israïlov est mort à Vienne, tué par balles le 13 janvier dernier (il y a onze jours) ... Il avait porté plainte contre le président tchétchène Ramzan Kadyrov pour actes de tortures. Il avait été capturé en avril 2003 par les hommes de Kadyrov, puis détenu et torturé pendant trois mois (passages à tabac, brûler avec une tige métallique chauffée à blanc, électrocution par des fils électiques à l'oreille et à un doigt). Il est ensuite forcé de rejoindre les milices du dirigeant tchétchène. Il assiste à des séances de tortures de combattants tchétchènes et à des exécutions sommaires. En avril 2004, Oumar Israïlov s'enfuit avec son épouse et ses enfants vers la Russie, puis la Pologne et enfin l'Autriche, avant de porter plainte auprès de la CEDH.
D'après certaines informations, une liste de 5.000 opposants politiques tchétchènes à Kadyrov à rapatrier en Tchétchènie existerait, parmi lesquels 300 doivent mourir. Oumar Israïlov en faisait partie. Un département spécial du pouvoir tchétchène est chargé de ces exécutions.
Cela se passe aux portes de l'Union européenne, alors que nos dirigeants politiques, Nicolas Sarkozy en tête, tentent de conserver les meilleures relations avec le pouvoir russe et notamment avec son premier ministre et ex-président Vladimir Poutine ... celui-là même qui protège le président tchétchène Ramzan Kadyrov et lui a même décerné la plus haute décoration russe en 2004 ... la médaille du Héros russe ... Et cet assassinat avait lieu en Europe ... de même que de nombreux autres assassinats et enlèvements ...
200 autres dossiers attendent d'être traités par la Cour européenne des droits de l'homme. Combien d'entre eux seront morts avant que la justice européenne ne traite leurs affaires et condamne leurs tortionnaires ? Ces assassinats rappellent aussi des assassinats de journalistes ou d'avocats russes perpétrés en plein coeur de Mouscou, en Russie, telle la journaliste Anna Politkovskaïa, assassinée en octobre 2006 à Moscou, ou l'avocat Stanislas Markelov et la journaliste Anastassia Babourova, assassinés à Moscou le 19 janvier 2009. Stanislas Markelov défendait de nombreux tchétchènes victimes de crimes de guerre. Il venait de donner une conférence de presse pour dénoncer la remise en liberté d'un militaire russe condamné pour le meurtre d'une jeune tchétchène Elsa Koungaeva ...
Et certains considèrent les dirigeants russes comme des partenaires crédibles et des modèles ? Il ne faut pas avoir peur d'approcher ce genre de personnes.
Réflexion vingt-deux (31 décembre 2008)
Pour finir l'année 2008 en beauté ...
Je trouve qu'il y a une formidable aberration à dénoncer le colonialisme passé de la France, à dire le plus de mal possible d'un tel état, tout en dépendant financièrement des subsides versés par le gouvernement de ce même état, tout en étant résident d'un autre état et à hurler en plus au crime et à dénoncer une censure. Il ne faut pas avoir peur du ridicule à cet exercice.
L'écrivain malgache Jean-Luc Raharimanana accuse en effet le gouvernement français de censurer sa pièce de théâtre après que la direction générale de la coopération internationale et du développement (DGCID), dépendant du Quai d'Orsay, ait annulé sa tournée prévue en Afrique australe et dans l'Océan Indien.
Son spectacle nommé '47' a pour thème l'insurrection nationaliste malgache de mars 1947 et sa répression par le pouvoir militaire colonial français. Au cours de ces évènements, de nombreuses morts avaient été enregistrées, que ce soit du côté des insurgés (100.000 selon les sources malgaches) ou du côté des français installés à Madagascar.
Tout le monde ne partage pas mon avis sur l'aberration de cette requête, qui selon moi, serait plus naturelle si elle était faite à l'attention du ministère malgache de la culture ou des affaires étrangères. La Ligue des droits de l'homme et la Société des gens de lettres ont demandé à Bernard Kouchner d'annuler cette décision.
Personnellement, je trouve un peu gros de devoir financer un spectacle qui explique que la France est accusée de « massacre colonial, trahison des valeurs de la Révolution française, trahison de l'honneur de la Résistance et des principes des Droits de l'Homme » ... Que ce spectacle engagé politiquement puisse être montré à l'étranger grâce à des financements de l'état malgache ; je n'ai rien à y redire. C'est la liberté d'opinions ! Mais on ne peut pas en plus être obligé de participer à son financement, voire même d'y assister, ou à défaut être condamné pour censure voire colonialisme.
Certaines personnes comme ce Jean-Luc Raharimanana n'ont pas froid aux yeux. Gageons que certains élus de la république française se feront une joie de laisser cet acolyte produire sa pièce de théâtre en France ...
Réflexion vingt-et-une (17 novembre 2008)
Massacres de dauphins par l'homme aux Iles Féroé ou au Japon ... Ou la part de férocité de l'espèce humaine ...
C'est une coutume folklorique, censée marquer le passage dans la vie adulte, et à laquelle assiste de nombreux enfants, qui sont mis en congé scolaire pour l'occasion afin de pouvoir participer à ce massacre collectif. Et pour ceux qui l'ignore, les Iles Féroé dépendent de l'état du Danemark et font donc partie de l'Union Européenne.
Le globicéphale est communément appelé 'baleine pilote' ou 'dauphin pilote' car on le voit fréquemment dans le sillage ou à l’étrave des navires qu'il accompagne. Il appartient à la famille des Delphinidae, sous-famille des Globicephalinae ...
http://fr.wikipedia.org/wiki/Delphinidae
Des massacres semblables sont également organisés au Japon, où le dauphin est chassé pour la consommation de l'homme, à Izi au sud de Tokyo, sur l'île d'Iki, ou encore à Taiji ou à Futo ... Scènes particulièrement atroces, abominables, terribles ...
Mais vu le comportement de l'homme à l'égard des autres hommes et des femmes, comment s'étonner de cette furie meurtrière de ces féroïens ...
Liens http://www.dauphinlibre.be/feroe.htm ou http://www.vivalille.com/2006/11/13/iles-feroe-paradis-ou-enfer/
Réflexion vingt (24 octobre 2008)
Que signifie l'explosion du nombre des procès actuellement intentés par Nicolas Sarkozy à l'encontre d'untel ou d'untel, pour des motifs économiques, de diffamation ou d'injure ?
Que se passe-t-il donc en France ? Entre Dominique Strauss-Kahn qui menace de poursuivre toute personne qui relaierait les accusations et les rumeurs circulant sur sa situation au Fonds Monétaire International, et Nicolas Sarkozy, dont les avocats multiplient les poursuites judiciaires pour des motifs économiques (Ryanair, le Nouvel Observateur ou Editions K&B ) ou pour outrage ... vers quel type de société se dirige-t-on ?
Ryanair avait ainsi été condamné pour utilisation abusive de l'image du président et de son épouse ... Cela, encore, cela pouvait se comprendre.
Puis Nicolas Sarkozy avait porté plainte contre le journal Le Nouvel Observateur pour une histoire de SMS envoyé à son ex-femme, avec laquelle il était en instance de divorce, et alors qu'il était proche de se remarier avec la chanteuse Carla Bruni ... Déjà, là, cela paraissait très bizarre, dans le genre d'attaque visant à faire peur à tout prix à la presse ...
Le mercredi 22 octobre 2008, la onzième chambre de la cour d'appel de Paris se prononçait sur une plainte pour outrage du chef de l'état à l'encontre d'un citoyen français, Romain Dunand, membre du collectif RESF (Réseau Education sans frontières), pour un courriel adressé le 19 décembre 2006 au secrétariat du ministère de l'Intérieur à l'époque, où il comparait la politique menée par M. Sarkozy à celle du Maréchal Pétain sous Vichy ... "Voilà donc Vichy qui revient : Pétain avait donc oublié ses chiens !". Romain Dunand avait été condamné à 800 euros d'amende en première instance. M. Sarkozy réclame 1 euro de dommages et intérêts. Pour le parquet : "Les mots sont sans équivoques, violents, injurieux, choisis pour salir un ministre dans l'exercice de ses fonctions. On est bien au-delà de la liberté d'expression". Bon, là cela fait très bizarre.
Le jeudi 23 octobre 2008, le tribunal correctionnel de Laval a mis en délibéré (au 6 novembre 2008) son jugement dans l'affaire d'un homme poursuivi une nouvelle fois pour offense au Chef de l'Etat (Nicolas Sarkozy), pour avoir brandi, en août 2008, une affichette dans une manifestation portant la mention "Casse-toi pov'con" devant la voiture de Nicolas Sarkozy. Pour mémoire, c'est justement cette phrase qui avait été prononcée par Nicolas Sarkozy lui-même, au Salon de l'Agriculture, à l'encontre d'un homme qui avait refusé de lui serrer la main. Mais Nicolas Sarkozy ne peut être poursuivi, protégé par son immunité présidentielle. Ce qui ne l'empêche nullement de poursuivre les autres ... sans même risquer d'être inquiété pour poursuite injustifiée ou pour diffamation. Là, vraiment, c'est de plus en plus bizarre et inqiétant.
Le jeudi 16 octobre 2008, Nicolas Sarkozy avait porté plainte contre l'ancien patron des renseignements généraux, Yves Bertrand, pour ses carnets de note ... je ne sais pour quelle raison ... (pour être à l'origine de la manipulation des listings de Clearstream, je suppose, mais l'ancien Premier Ministre de Villepin est déjà poursuivi pour pratiquement les mêmes motifs ...).
Le vendredi 24 octobre au tribunal de Paris, Nicolas Sarkozy poursuivait en référé les éditions K & B pour atteinte à l'image et demandait le retrait de poupées à l'effigie du président de la République qui accompagnent un manuel vaudou (Mme Ségolène Royal est aussi concernée par cette affaire puisqu'elle dispose également d'une poupée vaudou). Mais où va-t-on ?
Et la police fait également du zèle pour retrouver ceux qui s'attaquent au chef de l'état et à sa famille. Après l'affaire du scooter dérobé du fils du chef de l'état et pour lequel des prélèvements ADN avaient été réalisés afin de retrouver les coupables, alors qu'aucun prélèvement ADN n'est jamais réalisé dans de tels cas (vols de voitures ou de scooters) et que les voleurs s'en tirent toujours sans risque ... La police parisienne a également interpellé deux personnes, ressortissants de la République démocratique du Congo et connus comme petits escrocs, mardi 21 octobre, dans le cadre du piratage du compte bancaire personnel de Nicolas Sarkozy. Ils ont été placées en garde à vue à la brigade criminelle à Paris. Courant septembre, le chef de l'Etat avait déposé plainte après avoir constaté qu'une ou des personnes s'étaient servies des coordonnées de son compte bancaire personnel de Neuilly-sur-Seine pour ouvrir plusieurs abonnements de téléphonie mobile. Nicolas Sarkozy envisageait aussi des poursuites à l'encontre du personnel de la banque (soyons fou), d'après un article de presse. Belle scélérité de la part de la police française, mais il est 'bizarre' de contaster une fois encore que les mêmes moyens ne sont pas mis en oeuvre par la police lorsque les mêmes faits délictueux touchent un citoyen lambda ... qui se voit répondre que la police ne peut alors rien faire ...
Dans quel pays vivons-nous donc ? Sommes-nous encore dans une démocratie ? (Aïe ... je risque le procès ! Bien que tant qu'Anna n'est pas poursuivie, je ne risque pas grand chose !) ... Une démocratie bien mal en point, en tout cas ! Heureusement, Nicolas Sarkozy est le garant de l'indépendance de la justice dans notre pays !... (je ne tiens pas à mourir en martyr, moi !...)
Post scriptum : On peut penser ce que l'on veut de Nicolas Sarkozy (tout comme de Thierry Meyssan) ... Mais ce que publie le site internet de ce dernier (http://www.voltairenet.org/) donne froid dans le dos ... Si le dixième seulement de ce qui est raconté est vrai (sur les relations familiales de Nicolas Sarkozy par exemple), c'est à désespérer ... De toute façon, soit c'est de la paranoïa, soit c'est terrible ...
Réflexion dix-neuf (22 octobre 2008)
Quelques mots en souvenir de Rachel Corrie ... Militante pacifiste américaine assassinée en Palestine à Gaza par Israël le 16 mars 2003 à l'âge de 23 ans ... il y a cinq ans et demi ...
Rachel Corrie, née le 10 avril 1979 et décédée le 16 mars 2003, était une jeune étudiante américaine de l’université d’Olympia (Etat de Washington) qui militait pour la Paix.
Avec une première association pacifiste 'Mouvement pour la Justice et la Paix', elle avait organisé des initiatives à l’occasion de l’anniversaire du 11 septembre, à la mémoire des victimes du désastre et de la guerre en Afghanistan. Elle avait ensuite rejoint le mouvement non-violent international de solidarité (ISM) et s'était rendue dans les territoires palestiniens occupés, notamment dans la bande de Gaza pendant l'Intifada d'Al-Aqsa. Avec son association, elle participait à des actions pour bloquer les pelleteuses israeliennes qui d’abattaient les maisons des kamikazes et de leurs familles, en territoire palestinien.
Le 16 mars 2003, à la frontière de Gaza, à Rafah, Rachel Corrie et d'autres militants pacifistes tentaient une nouvelle fois de s’opposer pacifiquement à des démolitions conduits par l'armée israëlienne. Alors qu'elle était assise dans la trajectoire d'un bulldozer, elle sera recouverte de terre puis écrasée par un bulldozer Caterpillar D9 de l'armée israélienne, devant ses camarades. Elle était âgée de 23 ans.
Selon l'armée israélienne la démolition avait pour but de trouver d'éventuels tunnels servant au transport d'armes provenant d'Égypte. La version de l'armée israëlienne de cet assassinat est différente, démentant la documentation photographique des témoins ... Selon l'armée israëlienne, le conducteur de l’engin ne l’aurait pas vue, car elle se trouvait dans un 'angle mort'. La BBC a produit un documentaire intitulé 'When killing is easy' qui soutient la version selon laquelle Rachel Corrie aurait été tuée volontairement par l'armée israélienne.
... Ces quelques mots en souvenir de Rachel Corrie ... jeune femme qui a perdu la vie en défendant, de manière pacifique, avec son corps et ses idées, le droit des citoyens palestiniens à avoir un toit et une terre à eux. Cinq années et demie après ces faits, Israël continue toujours sa politique terroriste envers les palestiniens, niant les droits des palestiniens à avoir un état indépendant et souverain comme initialement prévu à la création d'Israël et de la Palestine ... Et combien d'entre nous se rappellent encore de Rachel Corrie ?
Lire également la très belle histoire racontée par Noami Klein, journaliste (canadienne sauf erreur de ma part), auteure de 'No Logo' et de 'La stratégie du choc', sur les histoires de Jessica Lynch, soldate américaine, et Rachel Corrie, pacifiste américaine au lien suivant ...
Réflexion dix-huit (10 octobre 2008)
Ouverture d'un procès sur la responsabilité de la justice suite à la libération d'un homme dangereux ayant assassiné ensuite son épouse ...
Le 8 octobre 2008 s'est ouvert au tribunal de grande instance de Paris une assignation en responsabilité de l'état pour dysfonctionnement du service public de la justice.
Le 8 juin 2007, un homme dangereux, Pascal Guilbault avait été mis en examen pour viol, actes de torture et de barbarie, et menaces de mort, sur la personne de son épouse, Mireille Guilbault, enseignante âgée de 43 ans, mère de trois enfants (en instance de divorce), sur décision du procureur de Poitiers, Frédéric Fèvre, qui demandait son placement en détention (les faits se déroulaient à Vannes dans le Morbihan).
Mais la juge des libertés et de la détention (JDD) en charge du dossier, Rita Marquis, une juge d'expérience, décidait de relâcher Pascal Guilbault et de le placer simplement sous contrôle judiciaire.
Le procureur interjettait immédiatement appel de cette décision, et le 19 juin 2007 devait se tenir une réunion de la chambre d'instruction pour statuer sur son placement en détention. Mais ce même jour, Pascal Guilbault abattait d'une dizaine de tirs de carabine son épouse, Mireille Guilbault. Il retournait ensuite son arme vers lui pour se suicider.
Actuellement, la juge concernée par cette affaire (Mme Rita Marquis) n'a fait l'objet d'aucune décision disciplinaire, et a bénéficié cet été d'un changement d'affectation aux affaires familiales dans le même tribunal de grande instance de Poitiers.
Réflexion dix-sept (17 août 2008)
L'ère de l'immédiateté ... ou le Sarkozisme à l'état pur ... Réunion d'urgence à Matignon lundi au sujet du recul du PIB enregistré au deuxième trimestre 2008 ...
Nous savions tous que nous vivons dans un monde de la médiatisation à outrance de notre quotidien ... Mais depuis l'élection de Nicolas Sarkozy comme président de la République, nous vivons désormais dans un monde de l'immédiateté, de l'hyper-médiatisation et de l'hyper-réactivité gouvernementale ... Les exemples n'ont pas manqué ces derniers mois ... avec des interventions à tout bout de champ de la Présidence de la République dès lors qu'un évènement malheureux survenait dans le pays ... Au point que lorsque les médias et le Président de la République oublient de parler d'un petit village ayant été ravagé par une tornade, alors que les médias ne se sont occupés que du village voisin également touché par la même tornade, c'est un sentiment de colère et d'injustice qui est ressenti par les pauvres villageois qui s'estiment oubliés. On croirait rêver à voir une telle envie d'être médiatisé ... Il y a encore quelques années, les voisins se seraient entraidés pour héberger et bâcher les maisons ... Aujourd'hui, ils attendent comme un dû une aide et une couverture médiatique, pour passer aux actualités nationales, aux vingt heures et être vu, comme des miséreux, de la France entière ... Et ils estiment injuste de ne pas avoir droit à leur quart d'heure de gloire ... et quelle gloire !
Nous voilà dans l'ère de l'hyper-médiatisation et de l'hyper-réactivité gouvernementale ... Le PIB a baissé de 0,2% au deuxième trimestre 2008 alors qu'il avait progressé de 0,4% au premier trimestre 2008 ... A cette époque, tout le monde s'était félicité de son bout de chiffre, estimant que l'Europe allait échapper à la récession mondiale, grâce à la politique menée par la BCE. Aujourd'hui, patatras ! Ce chiffre malheureux signe de récession va être grossi à l'extrême, comme si le ciel allait nous tomber sur la tête ... Et le gouvernement va faire montre de sa capacité d'action ... Lundi matin, une réunion est convoquée à Matignon entre quelques ministres pour discuter des actions possibles ... Cette ère de l'hyper-réactivité, de l'hyper-action, de l'hyper-président, de l'hyper-gouvernement ... sans limite aucune ... qu'est-ce que cela va nous apporter de plus ... Quelques milliards d'euros de cadeaux fiscaux de plus à donner aux plus riches contribuables et aux grands groupes industriels et commerciaux, régulièrement favorisés par le gouvernement et notre président ?
Se réunir pour faire croire aux français que leurs gouvernants veillent pour eux, que ceux-ci feront le maximum pour que l'expansion économique reprenne. Alors que la France est simplement incapable d'échapper à la récession mondiale ... et que seule la capacité de l'Europe à s'en extraire pourra sauver la croissance française ... Aucune politique de relance ne pourra avoir d'effet sur la croissance française, comme l'exemple de 1981 nous l'avait suffisamment rappelé ...
L'hyper-réactivité comme masque de l'incapacité du gouvernement à réagir ... Mais comment Nicolas Sarkozy pourrait-il accepter un telle incapacité d'action ? De telle sorte que le gouvernement Fillon est obligé de faire comme si ...
Réflexion seize (10 août 2008)
Retour sur l'affaire 'parajudiciaire' de Bernard Tapie et de la justice dévoyée ...
D'une certaine façon, le plus grave dans l'histoire de la procédure arbitrale choisie par le gouvernement Villepin puis Sarkozy-Fillon, ce n'est pas tellement le fait des 400 millions d'euros dus à l'ex-homme d'affaires comédien et acteur Bernard Tapie, que le pied de nez fait à la justice. Et il est terrible que ce pied de nez à la justice de notre pays ait été l'oeuvre de notre gouvernement (mais est-ce bien notre gouvernement, c'est-à-dire le gouvernement des citoyens de notre pays et non celui d'une petite frange de privilégiés ?) mais aussi de trois personnalités du monde judiciaire, parmi lesquelles Pierre Mazeaud, un ancien président du Conseil constitutionnel français et responsable à ce titre de l'architecture judiciaire de la France.
J'ai lu récemment une intervention de ce monsieur dans la presse où il s'étonnait de l'émotion suscitée par ce jugement, en rappelant que le Crédit Lyonnais avait violé le mandat qui lui avait été confié par l'ex-homme d'affaires, et que ceci justifiait amplement le jugement que le tribunal arbitral avait rendu.
Mais cette intervention de Pierre Mazeaud, qui ne peut ignorer la loi qu'il a été chargé de protéger des années durant au Conseil constitutionnel, d'abord en tant que simple membre, puis en tant que président, prouve amplement que ce tribunal arbitral s'est prononcé dans cette affaire en faisant fi des jugements antérieurs des diverses juridictions (puisqu'ils ont proposé un montant d'indemnisation triple des plus fortes sommes jamais octroyées dans les jugements antérieurs) mais également du jugement de la cour de cassation, la plus importante juridiction existant en droit français.
Un tribunal arbitral composée de trois personnalités du droit ont ainsi déjugé la cour de cassation, en dehors de toute forme de légalité, et c'est un ancien président du conseil constitutionnel qui y a participé, ainsi que l'Elysée, en la personne du Président de la République, et le gouvernement, en la personne du Garde des sceaux, Rachida Dati. Ces trois personnes, qui auraient dû être les garants du respect des fondements de notre régime judiciaire, et notamment de l'intangibilité des décisions de la cour de cassation, ont failli à leur devoir à cette occasion, pour des motifs que l'on aimerait connaître, et que j'espère totalement indépendant du domaine financier.
Réflexion quinze (8 août 2008)
Les jeux olympiques ... La Chine ... Nicolas Sarkozy ... et le dalaï lama ... ou comment Nicolas Sarkozy a obéi bien sagement aux obligations qui lui étaient imposées par le gouvernement chinois
C'était l'un des grands débats de ces derniers mois ... Nicolas Sarkozy participerait-il à l'ouverture des Jeux Olympiques à Beijin (Pékin) ... et rencontrerait-il le dalaï lama lors de son séjour en France en août 2008 ... La réponse est tombée il y a quelques jours ... Nicolas Sarkozy a choisi d'obéir, raison d'état oblige, aux injonctions du gouvernement chinois qui lui interdisait de rencontrer le dalaï lama ... coupable aux yeux des officiels chinois d'être un homme aux deux visages ...
Evidemment, cela n'a pas été présenté de cette manière par l'UMP (le parti du président ... pour ceux qui l'ignorerait), ni par l'Elysée ... Ce serait la volonté du dalaï lama, qui n'aurait pas présenté de demande d'audience auprès de l'Elysée ... «Le président de la République comprend les raisons qui conduisent le dalaï lama, compte tenu des circonstances présentes, à ne pas solliciter un entretien durant son séjour au mois d'août en France», selon un communiqué publié mercredi 5 août.
Mais l'honneur de Nicolas Sarkozy est-il sauf pour autant ?... «Ce n'est pas à la Chine de fixer mon agenda, ni de dicter mes rendez-vous» avait-il lancé le 10 juillet 2008 ... Manifestement, un mois plus tard, on s'aperçoit que Nicolas Sarkozy ressemble à un matamor ... mais que la Chine lui dicte effectivement ses rendez-vous ... ou du moins ceux qu'il ne doit pas avoir ...
C'est triste pour la France d'avoir un président aussi peu fier, capable de se déjuger à un mois d'intervalle ... C'est triste pour Rama Yade par laquelle le scandale est arrivé ... C'est aussi triste pour la France et les français de découvrir que nous devons obéir au doigt et à l'oeil à un état comme la Chine ... pour d'obscures raisons d'état ou économiques ...
Heureusement pour l'Europe, l'Espagne offre un autre visage de nos valeurs de démocratie et de justice ... mardi 5 août, la justice espagnole s'est déclarée compétente pour instruire une plainte pour génocide déposée à Madrid contre sept responsables politiques et militaires chinois, six mois après après les émeutes de Lhassa et la répression des troubles par l'armée chinoise. La plainte, qui avait été déposée le 9 juillet, par le Comité de soutien au Tibet (CAT) et deux associations pro-tibétaines, vise notamment le ministre chinois de la défense, Liang Guanglie. Juridiquement, la justice espagnole se reconnaît, depuis 2005, une compétence universelle en matière de génocide et de crimes contre l'humanité au motif que 'le principe de juridiction universelle prime sur l'existence ou non d'intérêts nationaux'. Viva Espana !
Réflexion quatorze (28 juillet 2008)
L'affaire du Lyonnais et de Bernard Tapie ... ou quel est l'intérêt de Nicolas Sarkozy à sauver Bernard Tapie de la faillite ?
Nous avons appris récemment (juillet 2008) que Bernard Tapie venait de remporter une nouvelle phase de son procès contre le Crédit Lyonnais et le CDR (Consortium de réalisation), l'état étant condamné à indemniser Bernard Tapie à hauteur de 285 millions d'euros, soit près de 400 millions d'euros en tenant compte des intérêts depuis 1992.
Le problème, c'est que l'instance qui pris cette décision n'était pas une instance judiciaire normale, mais un tribunal arbitral composé de trois arbitres, Pierre Mazeaud (78 ans, académicien, ancien président du conseil constitutionnel, ancien parlementaire, ancien juge à la Haute Cour de Justice), Jean-Denis Bredin (79 ans, académicien, avocat, ancien professeur d'université en droit, homme politique appartenant au parti des Radicaux de Gauche, comme Bernard Tapie) et Pierre Estoup (81 ans, ancien président de cour d'appel, qui semble être déjà intervenu par le passé en 1997 dans une procédure d'arbitrage dans la procédure Elf entre le président Omar Bongo et André Tarallo) ... arbitres rémunérés chèrement (le Nouvel Obs parle d'un coût d'1 million d'euros) ...
400 millions d'euros à payer sur l'argent des contribuables, qui permettront à Bernard Tapie de rembourser tous les arriérés qu'il doit au fisc français (semblerait-il 300 millions d'euros) et de conserver quelques dizaines de millions d'euros (ou une petite centaine) en pourboire, sur notre dos ...
285 millions d'euros plus les intérêts, soit près du triple des plus fortes sommes jamais octroyées par un tribunal français à Bernard Tapie, dans le cadre de la multitude de procès qui ont opposé Bernard Tapie au Crédit Lyonnais et au Consortium de réalisation ... Que faut-il penser de ce jugement d'arbitrage indépendant, voulu par les titulaires successifs du ministère des Finances (Thierry Breton puis Christine Lagarde).
Rappelons-nous ... après une multitude de procès gagnés ou perdus par Bernard Tapie, un arrêt de la Cour de Cassation, en octobre 2006, déboute Bernard Tapie de pratiquement toutes ses demandes d'indemnisations. L'Etat a pratiquement jugement gagné - la cour d'appel de renvoi ne pouvant véritablement s'écarter de l'arrêt de la cour de cassation (sauf à risquer d'être déjugé) ... Mais Bercy, qui ne voulait pas déjà à l'automne 2005 que le Consortium se pourvoit en cassation contre un jugement d'une cour d'appel (jugement au cours duquel la substitut général près de la cour d'appel, représentant pourtant l'état, fait une plaidoirie favorable à Bernard Tapie et défavorable au Consortium), choisit à la place cette procédure d'arbitrage.
On apprend même aujourd'hui que le tribunal d'arbitrage a entendu Bernard Tapie mais n'a pas souhaité entendre le patron du Crédit Lyonnais à l'époque (Jean Peyrelevade) ... Et Bercy qui veut valider l'arbitrage malgré la polémique ... Qui donc veut que Bernard Tapie soit remis en selle, au détriment des finances de l'état et des impôts des contribuables ?
Réflexion treize (27 juillet 2008)
Comment un père a-t-il pu 'oublier' sa petite fille dans sa voiture une journée durant ... ou de l'inhumanité de certains pères qui n'auraient jamais dû devenir parents ... en réponse à Anna ...
Un article pour faire écho à Anna, dont l'approche a la fois me séduit (sur ce sujet) et à la fois m'insupporte, par ces réactions parfois scandalisées ou agressives, ou par ces jugements ineptes ... sur certains faits ou certaines personnes ...
Une petite fille est donc morte après une journée passée enfermée dans la voiture de son père, sur le parking de l'entreprise de son père, à quelques dizaines de mètres du bureau de son père, au milieu de nombreuses autres voitures, sous un soleil de plomb, par une température d'enfer, seule enfermée dans une voiture fermée ...
Comment l'expliquer ? Comment l'excuser ? Impossible. Alors que tant de parents veillent sur leurs enfants comme sur la prunelle de leurs yeux, que tant de parents se damneraient pour avoir un enfant, et supportent les pires souffrances pour enfanter ... Que d'autres croient être capables de ressentir la peur ou la souffrance de leurs enfants si quelque chose de terrible devait leur arriver ... Evidemment, ils se trompent ... Comme ce père (mais peut-on l'appeler 'père' ?) dont la petite fille est morte à quelques dizaines de mètres sans qu'il s'en rende compte ...
Il a passé une journée à travailler à son bureau après avoir oublié de déposer le matin sa fille chez sa nourrice. Et ce n'est qu'en fin d'après-midi, en ouvrant la portière pour faire monter son frère dans sa voiture, à la sortie de l'école, qu'il a découvert sa petite fille ... mourante ... déshydratée ... Comment peut-on oublier ses enfants une journée complète, sans se rappeler que l'on a oublié de les déposer le matin, et que sa petite fille est demeurée dans sa voiture ?
Anna a cherché à comprendre comment on pouvait ne pas voir une enfant dans une voiture ... Et s'est interrogé sur la marque de la voiture ... Pour ma part, il me semble qu'il y a des personnes qui ne devrait pas devenir parents ... des hommes ou des femmes, qui ne devraient pas être autorisés à être pères ou mères ... des personnes auxquelles la nature ne devrait pas offrir cette chance d'être parents, de rencontrer l'amour, de se marier, de fonder une famille ... Des gens qui devraient demeurer seuls ... Un homme au moins que cette petite fille n'aurait jamais dû avoir pour père ... comme tous ces enfants tués par leur père ou leur mère ... violés par des pères incestueux ...
D'autres pensent que c'est la folie du monde du travail qui peut expliquer cela. Faux. Même dans les pires situations, dans les mines, sous la pire exploitation, sous l'exclavage, dans les camps de concentration nazis, toujours l'humanité a réussi à survivre dans le coeur des hommes et des femmes ... A moins que le simple fait d'être cadre dans une entreprise capitaliste soit pire que les pires formes d'exploitation de l'être humain ... Qu'en devenant cadre, l'homme abdique toute forme d'humanité, ne ressemblant plus qu'à une machine. Lorsque l'on fréquente certaines de ces personnes qui ont mis toute leur énergie et ont choisi d'oublier toute morale pour atteindre le poste d'encadrement qu'ils visaient, en visant toujours plus haut, on peut effectivement s'interroger s'il leur reste un tant soit peu d'humanité dans le muscle qui leur sert de coeur ...
Evidemment, on ne choisit pas ses parents ... Le père s'en sortira peut-être sans être condamné à une peine de prison ... Il aura tué sa petite fille, sans que personne ne puisse savoir si c'était intentionnel ou accidentel ... Comment peut-on tuer une enfant dans de telles circonstances, avec une telle absence de coeur ... et être absous d'un tel crime par la justice humaine ?... Quant à la justice divine, car pour ma part, je crois en une justice divine, en un Dieu vengeur ... J'ai confiance ... Je sais qu'elle fera en sorte qu'il expie ce crime.
Saucratès
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