Critiques de notre temps

Critiques de notre temps

De la crise financière (16)

Réflexion cent trois (15 janvier 2012)
La perte du triple A de la France
...


Je serais tenté de dire : voilà, c'est fait ! L'agence de notation anglo-saxone Standard & Poor's a finalement dégradé ce vendredi 13 janvier 2012 la note AAA de la France, la ramenant à AA+, en même temps qu'elle dégradait les notes de huit autres pays européens.

 

Standard & Poor's a ainsi également dégradée les notes de l'Autriche (également de AAA à AA+), de la Slovénie (de AA- vers A+), de la Slovaquie (de A+ vers A), de Malte (de A vers A-), de l'Espagne (de AA- vers A), de l'Italie (de A vers BBB+), de Chypre (de BBB vers BB+) et du Portugal (de BBB- vers BB).

 

Sur les six états européens qui conservaient jusqu'à vendredi leur cote maximum AAA il n'en reste ainsi plus que quatre : l'Allemagne, la Finlande, le Luxembourg et les Pays-Bas. Par ailleurs, trois pays européens sont classés dans la catégorie des junk bonds (obligations pourries) le Portugal (BB), Chypre (BB+) et la Grèce (C). Deux pays sont également aux portes de la catégorie des junk bonds : l'Irlande (BBB+) et l'Italie (BBB+).

http://www.lemonde.fr/crise-financiere/article/2012/01/14/la-decision-de-s-p-confirme-une-zone-euro-a-quatre-vitesses_1629623_1581613.html

http://www.lemonde.fr/crise-financiere/article/2012/01/15/divisions-en-europe-autour-d-un-renflouement-du-fesf_1629950_1581613.html

http://www.lemonde.fr/crise-financiere/article/2012/01/14/la-perte-du-aaa-choc-politique-pour-m-sarkozy_1629707_1581613.html

 

Avec les écarts de taux (le spread entre les taux allemands et français) enregistrés ces derniers mois entre les obligations publiques allemandes (Bund) et françaises (Oat - obligations assimilables du Trésor), qui dépassaient 150 points de base, l'abaissement de la note de la France était d'une certaine façon déjà intégrée par les marchés financiers, même si le pire n'est jamais certain et si l’irrationalité des marchés financiers est plus que jamais d'actualité. On peut vraisemblablement s'attendre demain lundi matin, à l'ouverture de la bourse parisienne, à une dégringolade des actions des principales banques et du CAC40 ... Bien qu'en la matière, il est presque impossible de faire la moindre prévision de la réaction des marchés.

 

D'une certaine façon, l'abaissement de la note de la France est derrière nous ; elle ne pend plus comme une épée de Damoclès au dessus de nos têtes. Evidemment, les deux autres agences de notation (Moody's et Fitch Rating) vont également réviser leur notation sur la France lors des prochaines semaines, après avoir fortement réfléchis évidemment ... Plus prosaïquement, elles attendront que les bourses assimilent ces nouvelles avant de rajouter une couche et faire tomber les indices boursiers plus bas. Puis quelques semaines plus tard, ces mêmes agences reréviseront une nouvelle fois les notes de la France, puisque Standard & Poor's a indiqué une perspective négative à la note AA+ de la France (comme à quatorze autres pays européens).

 

Amusant de découvrir qu'à l’Élysée, on s'inquiète d'abord des conséquences sur les taux d'emprunt de l'Italie, qui commençaient à s'améliorer ; amélioration ruinée par Standard & Poor's selon l’Élysée ... Amusant surtout que l'on découvre à l’Élysée qu'il aurait fallu s'attaquer aux agences de notation anglo-saxonnes (on les appelle à tord selon moi 'internationales') dès le début de la crise financière de 2007. Évidemment cela fait des années qu'un certain nombre d'économistes français (comme moi-même) militent pour qu'il soit fait interdiction aux agences de notation de coter la dette publiques des états !

 

Les agences de notation anglo-saxonnes seraient-elles des pompiers pyromanes ou de simples girouettes suivant les avis des marchés financiers, ou plutôt les courants de la spéculation financière ? Elles ne sont en aucun cas de simples thermomètres qu'il pourrait être inadéquat de casser ... Amusant en tout cas de noter qu'elles interviennent de la sorte en pleine campagne électorale française, en plantant une épine gigantesque dans le pied du président-candidat UMP sortant, et en permettant de ramener le programme économique socialiste vers plus de pragmatisme ...

 

A ce stade, il me semble qu'il ne faut pas accorder à ce fait plus d'importance qu'il en a. Mis à part notre honneur national bafoué avec cette perte du triple A, cette nouvelle a peu de valeur. Les taux des OAT françaises demeureront plus élevés que les taux des Bunds allemands, essentiellement parce que les banques et sociétés d'assurance françaises qui les achètent demandent plus de rentabilité. Mais les taux ne devraient pas trop se renchérir pour cette seule raison. 

 

Par contre, il devient urgent de définir une position mondiale vis-à-vis du contrôle et de la supervision de ces agences de notation, voire de réglementer leur activité de notation sur ce qu'elles auront le droit de faire et de ne pas faire ... sur les clients qu'elles pourront noter et sur ceux qu'elles ne pourront pas noter ...

 

Enfin, mettre en jugement les trois agences 'internationales' de notation ainsi que les grandes institutions financières mondiales pour leur rôle dans la survenance de la crise financière et dans l'encouragement apporté à la fraude fiscale, va devenir indispensable si on veut pouvoir reconstruire un système financier mondial sain et solide ... Tout en revisitant les idées de John Maynard Keynes à la sortie de la deuxième guerre mondiale pour l'organisation d'un système financier mondial stable, autour d'une monnaie mondiale, le Bancor.

 

 

Réflexion cent deux (10 janvier 2012)
Sortir les états européens de la spirale de l'endettement public ... La solution préconisée par Michel Rocard
...


La question posée par Michel Rocard dans un article du Monde démontre l'existence d'un vrai problème.

http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/01/02/pourquoi-faut-il-que-les-etats-payent-600-fois-plus-que-les-banques_1624815_3232.html

 

Il a absolument raison de comparer les montants prêtés aux banques américaines lorsqu'elles ont été en difficulté (1.200 milliards de dollars de refinancements bancaires prêtés au taux de 0,01%, taux directeur de la réserve fédérale américaine depuis l'explosion de la crise des crédits subprimes) et les ressources et les taux octroyés aux états européens voire à l'état américain. La même démontration vaudrait également pour les refinancements consentis aux établissements de crédit européens par la BCE depuis la crise financière de 2007, même si le taux consenti est seulement de 1%. La BCE a prêté des centaines de milliards d'euros aux banques européennes sur la même période.

 

Pour quelles raisons les banques centrales pourraient-elles sauver des banques en leur octroyant des centaines de milliards d'euros ou de dollars de prêts, mais pas sauver des états, en laissant ceux-ci dans les mains de leurs banques créancières (le plus souvent des fonds de pension et des fonds spéculatifs) qui leur font des prêts à des taux usuraires ?

 

La solution préconisée par Michel Rocard me semble tout à fait naturelle et normale. Cette solution aurait un effet non pas immédiat mais à plus long terme. Elle ne diminuerait pas immédiatement le coût de la dette des états concernés, puisqu'elle ne concernerait que les nouvelles dettes. Mais elle sauvegarderait l'état des finances publiques des états concernés (ou de tous les états).

 

Cette solution sauvegarderait également les comptes des banques et des sociétés d'assurance européennes, qui ne devraient plus comptabiliser les pertes potentielles de non-remboursements des titres publics qu'ils détiendraient en portefeuille. Cela ne ferait peut-être que ruiner les fonds spéculatifs ... voire même pas ... Cela résoudrait le problème actuel de la dette des états européens.

 

La question est évidemment de savoir si la Banque centrale européenne peut octroyer un tel volume de refinancements aux états européens en plus des refinancements qu'elle doit octroyer aux banques. Cela voudrait dire prêter rien qu'en 2012 un volume dépassant largement les 2.000 milliards d'euros aux états européens (600 milliards à l'Italie, 400 milliards à la France, potentiellement autant à l'Espagne et à l'Allemagne, sans compter la Grêce ou l'Irlande ...) à un  taux de 1%, en passant par une banque publique nationale (BEI pour l'Europe, CDC pour la France ...). Je ne sais vraiment pas si de tels montants de refinancements peuvent être consentis par la seule Banque centrale européenne.

 

Il vaudrait vraisemblablement mieux ressusciter l'idée de monnaie mondiale de John Maynard Keynes : le Bancor ; une monnaie de crédit reposant sur un établissement émetteur mondial ... Mais bon, sur le fond, l'aberration qui veut que les banques centrales puissent sauver à coup de centaines de milliards d'euros ou de dollars les banques mais pas des états demeure posée !

 

 

Réflexion cent-une (22 décembre 2011)
Questions sur la liquidité du système bancaire européen en zone euro

 

Hier, mercredi 21 décembre 2011, la Banque centrale européennne a octroyé 489 milliards d'euros de financement au système financier européen, pour une durée de trois ans, au taux de 1%, dans le cadre d'une opération exceptionnelle de prêts.

http://www.lemonde.fr/crise-financiere/article/2011/12/21/la-bce-prete-489-milliards-d-euros-aux-banques-europeennes_1620979_1581613.html

 

Les interventions normales et habituelles de la Banque centrale européenne dans ses prêts aux établissements bancaires prennent la forme de prises en pension de créances sur quelques jours (une semaine). De manière exceptionnelle, déjà, au plus fort de la crise financière en 2007-2008-2009, la BCE avait déjà procédé à des prêts sur de plus longues durées, de trois mois à un an. Mais il s'agissait d'apporter massivement des liquidités aux établissements bancaires européens dans le cadre d'un marché interbancaire qui ne fonctionnait plus du tout, en raison de la frilosité et des peurs des banques à se prêter entre elles.

 

Cette opération de prêt aux banques européennes à trois ans réalisée hier par la BCE peut ainsi être analysée de multiples manières.

 

1) Pour les uns, ce prêt d'un montant et d'une durée inusités est le signe que la crise financière s'aggrave en zone euro et que les banques européennes ne se font une nouvelle fois plus suffisamment confiance pour se prêter et emprunter sur le marché interbancaire. Certains intervenants que j'ai pu rencontrer faisaient ainsi état la semaine dernière que les banques préfèraient de nouveau déposer leurs liquidités auprès de la BCE plutôt que de les placer sur le marché interbancaire, et qu'elles hésitaient de nouveau à se prêter ebntre elles, comme au plus fort de la crise financière, en 2008.

 

Pour ma part, je ne suis pas certain de cette vision ; les signes de crise financière ne me semblant pas plus nets que les trimestres précédents et la dégradation des cotations boursières des banques comme de la majeure partie des entreprises européennes côtées dépendant essentiellement d'un climat pessimiste au plan mondial, sur les places boursières occidentales ...

 

2) Pour d'autres, comme cet article le fait apparaître, cette opération exceptionnelle peut être comprise comme une possibilité offerte aux banques européennes d'acheter de la dette publique des états nationaux et pourrait apporter une bouffée d'oxygène sur le marché de la dette publique en zone euro. 489 milliards d'euros, ce n'est pas rien, un montant pas très éloigné de la puissance de frappe du FESF (Fonds européen de stabilisation financière). D'une certaine manière, pour ceux-là, cette opération permet de contourner le refus de la BCE de se présenter en prêteur en dernier ressort pour faciliter la monétisation de la dette européenne.

 

3) La position de la BCE me paraît plus difficile à comprendre. Apparemment, le gouverneur de la BCE, Mario Draghi, nie toute volonté d'aide aux Etats nationaux et permettraient selon lui aux banques de renflouer leurs fonds propres, et de rembourser des échéances obligataires importantes à mi-2012. Selon lui, la BCE «resterait complètement dans son rôle tout en se rapprochant de celui que certains voulaient attribuer à la BCE, à savoir le rachat direct des dettes souveraines de l'eurozone».

 

Il paraît cependant difficile de penser que ces refinancements à trois ans puissent renforcer les fonds propres des banques, sauf sous la forme limitée de la souscription à des titres subordonnés ou super-subordonnés, que les banques émettraient et souscriraient entre elles ou avec leurs principaux clients. Le renforcement des fonds propres passe forcément par une augmentation de capital sur les marchés et en aucun cas par la tranformation de ressources de financement en capital.

 

Il faut aussi noter que la BCE n'énoncerait jamais que cette opération aurait pu être rendue nécessaire par des difficultés de financement accrues des établissements bancaires européens, pas plus qu'elle n'expliquera que cette opération doit permettre aux banques nationales d'acheter de la dette publique, ce qu'elle ne veut pas faire. En somme, aucune explication sérieuse n'est disponible sur cette opération et celles qui sont avancées ont de fortes chances de ne pas être les bonnes.

 

A noter néanmoins que j'ai pu observer que l'Agence France Trésor avait pu emprunter à un taux pratiquement nul de 0,005% pour cette fin d'année, pour des durées de deux à trois mois.

http://www.aft.gouv.fr/aft_fr_23/dette_etat_24/adjudications_98/dernieres_adjudications_101/dernieres_adjudications_decembre_2011_7165.html

 

Autres articles du Monde à lire :

http://www.lemonde.fr/crise-financiere/article/2011/12/20/la-fed-s-attaque-au-risque-systemique-des-banques-americaines_1620935_1581613.html

http://www.lemonde.fr/crise-financiere/article/2011/10/03/de-herstatt-a-lehman-brothers-trois-accords-de-bale-et-35-ans-de-regulation-bancaire_1581336_1581613.html

 

 

Réflexion cent (8 décembre 2011)
Un contrôle occulte de nos économies

 

J'ai fait apparaître dans ma précédente réflexion (n°99) que les plus grands établissements financiers américains ainsi que les deux agences anglosaxonnes de cotation internationales (Moody's et Standard & Poor's) étaient contrôlés par un même petit groupe d'actionnaires et de sociétés d'investissement, au premier rang desquelles on trouve Berkshire Hathaway, The Capital Group Companies, The Vanguard Group, Fidelity Investment, BlackRock Institutional Trust Company et State Street Corporation. Même si ces groupes d'actionnaires contrôlent moins de 50% du capital des principales sociétés américaines, leur importance est vraisemblablement suffisante pour en contrôler les organes de direction et les politiques conduites.

 

Il en va de même en France où il est de notoriété publique que les sièges d'administrateurs des principales sociétés du CAC40 (c'est-à-dire celles présentant les plus importantes capitalisations boursières) sont pour la plupart occupés par une olygarchie tournant entre le service public et les plus grosses entreprises et formée dans les mêmes grandes écoles (ENA, Polytechnique, HEC, Minesn, ESSEC ...) et que les participations croisées en vérouillent le contrôle ...

 

Mais le contrôle de nos économies occidentales ne se limite pas au noyautage du capital et des conseils d'administration des plus grandes entreprises et banques. Il y existe également un certain nombre de commissions plus ou moins occultes qui semblent réglementer et donner une direction à l'économie mondiale et son organisation. Ces commissions occultes, réservées à un certain nombre de décideurs de la planète, sont légions. Il faudrait vraisemblablement également y associer les diverses loges maçonniques dont l'influence sur nos économies est loin d'être comprise et peut-être même exagérée. J'évoquerais ici le groupe Bilderberg, le forum de Davos et la Commission trilatérale ... Mais il existe évidemment de nombreux autres groupes d'influence encore plus secrets voire importants (The Council on Foreign Relations aux Etats-Unis, the Group of Thirty, les loges secrètes des universités américaines et d'ailleurs ...)

 

1) Le groupe Bilderberg (http://fr.wikipedia.org/wiki/Groupe_Bilderberg)

 

Le groupe Bilderberg regroupe environ 130 personnalités du monde politique ou des affaires, qui se réunissent chaque année pour une conférence au mois de mai ou de juin, dans des villes et des continents différents. Ces conférences ne sont pas médiatisées. Ses membres se nomment eux-mêmes les «Bilderbergers».

 

Son nom vient du lieu où se tint la première conférence, dite de Bilderberg : du nom de l'hôtel où elle s'est tenue à Oosterbeek aux Pays-Bas en mai 1954. Pour certains, le groupe Bilderberg aurait été créé dans le contexte de la guerre froide pour renforcer la coopération entre les Etats-Unis et leurs partenaires d'Europe occidentale. Il prendrait des décisions politiques et économiques importantes, hors de tout contrôle démocratique, et les ferait appliquer en influençant les gouvernements et l'opinion publique.

 

Les lieux de ces diverses conférences risquent d'être totalement inconnus du public :

  • 2000 : du 1 au 3 juin, au château du Lac, à Gerval (Belgique)
  • 2001 : du 24 au 27 mai, dans la commune de Stenungsund (Suède)
  • 2002 : du 30 mai au 2 juin, au Westfields Marriott à Chantilly (Virginie - Etats-Unis)
  • 2003 : du 15 au 18 mai, au château de Versailles (France)
  • 2004 : du 3 au 6 juin, au Grand Hôtel des Iles Borromées, à Stresa (Italie)
  • 2005 : du 5 au 8 mai, en Bavière (Allemagne)
  • 2006 : du 3 au 6 juin, à l'hôtel Brookstreet à Kanata (Ottawa - Canada)
  • 2007 : du 31 mai au 3 juin, au Ritz-Carlton d'Istanbul (Turquie)
  • 2008 : du 5 au 8 juin, au Westfiels Mariott à Chantilly (Virginie - Etats-Unis)
  • 2009 : du 14 au 17 mai, à l’Astir Palace de Vouliagméi, à côté d'Athènes (Grèce)
  • 2010 : du 3 au 6 juin en Espagne, à Sitges, à côté de Barcelone (Espagne)
  • 2011 : du 9 au 12 juin, à Saint-Moritz (Suisse)

Parmi les six membres du groupe Bilderberg représentant la France, on trouve notamment Nicolas Bazire (Groupe Arnault, proche de Nicolas Sarkozy), Henri de Castrie (Axa) et Maurice Lévy (Publicis). En Italie, l'un des Bilderbergers est Mario Monti, nouveau président du conseil depuis le départ de Silvio Berlusconi.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_participants_au_groupe_Bilderberg

 

2) Le forum de Davos (http://fr.wikipedia.org/wiki/Forum_économique_mondial)

 

Le Forum économique mondial est une fondation à but non lucratif dont le siège est à Genève. Le Forum est connu pour sa réunion annuelle à Davos, en Suisse, qui réunit des dirigeants d’entreprise, des responsables politiques du monde entier ainsi que des intellectuels et des journalistes, afin de débattre des problèmes les plus urgents de la planète, y compris dans les domaines de la santé et de l’environnement. Il a été créé en 1971 par Klaus M. Schwab, professeur d’économie en Suisse.

 

Ces réunions sont beaucoup moins secrètes que celles du groupe Bilderberg et certains détails des discussions filtrent parfois dans la presse.

 

A noter qu'au sein du Conseil de fondation, la plus haute instance du forum composée de 22 membres, on trouve également le français Maurice Lévy, ainsi que Carlos Ghosn (groupe Renault).

 

3) La commission trilatérale (http://fr.wikipedia.org/wiki/Commission_Trilatérale)

 

La commission trilatérale a été créée en 1973 à l'initiative des principaux dirigeants du groupe Bilderberg et du Council on Foreign Relations américain. Composée de 300 à 400 membres (hommes d'affaires, politiciens), son but est de «promouvoir et construire une coopération politique et économique entre les trois zones clés du monde» : Europe occidentale, Amérique du Nord et Asie Pacifique.

http://www.trilateral.org/

 

Parmi les 150 membres européens qui la composent, je n'ai pas vu de personnalités françaises particulières à noter (Jérôme Seydoux, Jean-Louis Bruguières ...). A noter que le président du groupe Europe est une nouvelle fois l'italien Mario Monti.

 

Certains lui attribue le développement des thèses mondialistes en économie. A noter que les mêmes thèses sont développées par le groupe Bilderberg et par le Council on Foreign Relations américain. Plus précisément, en 2008, cette dernière instance a lancér une réflexion pour cinq ans : «Le programme cherche à identifier les faiblesses critiques du cadre actuel de coopération multilatérale ; à proposer des réformes spécifiques adaptées aux nouvelles situations mondiales : à promouvoir un leadership constructif des États-Unis visant à renforcer les capacités des organisations existantes et à promouvoir de nouvelles institutions ainsi que de nouveaux partenariats plus efficaces tant au niveau régional que mondial incluant le secteur privé et les ONG.»

http://fr.wikipedia.org/wiki/Council_on_Foreign_Relations

 

 

Réflexion quatre-vingt-dix-neuf (30 novembre 2011)
Répartition du capital des principales institutions financières américaines ... Un contrôle exercé par quelques groupes financiers et fonds de pension

 

Sur la base d’un article déposé sur le forum de Boursorama, je me suis amusé à vérifier la répartition du capital des principales agences de notation internationales et des principales banques américaines. Le résultat est édifiant. On retrouve en effet un même cartel constitué des mêmes actionnaires dans toutes les institutions financières américaines et dans les deux grandes agences de notation internationales anglo-saxonnes.

http://blogs.mediapart.fr/blog/marie-caroline-porteu/271111/scoop-actionnaires-des-agences-de-notation

 

Ces sociétés d'investissement ou fonds de pension que l’on retrouve dans la majorité des sociétés financières américaines sont :

- Berkshire Hathaway, société d'investissement de Warren Buffett,

- Capital World Investors, entité de Capital Group Companies, un des plus grands fond d'investissement mondial

- The Vanguard Group, société américaine d’investissement , créée en 1975, qui gérerait plus de 1.000 milliards de dollars d’actifs, et ses nombreux fonds (Vanguard Total Stock Market Index Fund - Vanguard 500 Index Fund - Vanguard Institutional Index Fund - Vanguard/Windsor II - Vanguard/Wellington Fund ...)

(source : http://fr.wikipedia.org/wiki/The_Vanguard_Group)

- Fidelity Investment (et son fond FMR LLC, entre autres ...), groupe américain de services financiers, fondé en 1946

(source : http://en.wikipedia.org/wiki/Fidelity_Investments)

- BlackRock Institutional Trust Company, l'une des plus importantes sociétés de gestion d'actifs au monde

(source : http://www.blackrockinvestments.com.au/index.htm)

- State Street Corporation, un des premiers prestataires mondiaux de services financiers aux investisseurs institutionnels

(source : http://en.wikipedia.org/wiki/State_Street_Corporation)

- Price (T.Rowe) Associates

(source : http://en.wikipedia.org/wiki/T._Rowe_Price)

 

Voici dans le détail la décomposition du capital des principales sociétés financières américaines, en commençant par les trois principales agences de notation internationales, sur la base d'informations vérifiées au maximum de mes capacités ...

  

L'agence Fitch Ratings (que l'on pourrait considérer comme française) est un cas un peu à part, détenue à hauteur de 60% par le groupe français Fimalac, contrôlé par Marc Ladreyt De Lacharrière, et à 40% par le groupe géant de medias américain Hearst, détenu par un Trust familial.

 

Les principaux actionnaires de l'agence Moody’s sont :

(http://fr.finance.yahoo.com/q/mh?s=MCO)

 

Principaux actionnaires

1. Berkshire Hathaway

2. Capital World Investors

3. Price (T.Rowe) Associates

4. ValueAct Holdings, L.P

5. The Vanguard Group

6. AllianceBernstein, L.P.

7. State Street Corporation 

Participation 

865 244 362 $

851 762 625 $

 

 

 

 

 

Capital 

12,80%

 12,60%

7,56%

7,47%

7,19%

3,94%

3,24%

 

L'agence Standard & Poor's est détenue à 100% par la société américaine Mc Graw-Hill Companies. Mais le capital de cette société nous apprend que l'on retrouve le même groupe d'actionnaires.
http://finance.yahoo.com/q/mh?s=MHP+Major+Holders

 

1. Capital World Investors

2. The Vanguard Group

3. Oppenheimer Funds

4. State Street Corporation 

5. Price (T.Rowe) Associates

6. Dodge & Cox

1 234 473 100 $

 

 

 

 

 

10,26%

7,52%

5,21%

4,25%

4,93%

4,90%

 

On retrouve pratiquement les mêmes investisseurs dans l'actionnariat des principales grandes banques américaines. Ainsi les actionnaires de la banque Citigroup sont les suivants :

http://fr.finance.yahoo.com/q/mh?s=C

 

1. The Vanguard Group

2. FMR LLC (Fidelity Investment)

3. State Street Corporation 

4. BlackRock Institutional Trust Company

5. JP Morgan Chase & Company

6. Capital World Investors

4 941 074 785 $

 

 

 

 

 

6,59%

3,92%

3,68%

2,48%

2,12%

1,98%

 

Les actionnaires de Wells Fargo Bank sont :

http://finance.yahoo.com/q/mh?s=WFC+Major+Holders

 

1. Berkshire Hathaway

2. The Vanguard Group

3. FMR LLC (Fidelity Investment)

4. State Street Corporation 

5. Capital World Investors

6. Wellington Management Company LLP

7. Dodge & Cox

8 716 239 768 $

 

 

 

 

 

 

6,85%

6,49%

4,67%

3,64%

2,86%

2,79%

2,75%

 

Les actionnaires de Bank of America (BOA) :
http://finance.yahoo.com/q/mh?s=BAC+Major+Holders

 

1. The Vanguard Group

2. State Street Corporation 

3. BlackRock Institutional Trust Company

4. JP Morgan Chase & Company

5. Dodge & Cox

4 245 742 788 $

 

 

 

 

6,62%

4,50%

2,48%

2,20%

2,11%

Ne pas oublier que la société d'investissement de Warren Buffett, Berkshire Hathaway, a investi 5 milliards de dollars dans Bank of America courant d'année 2011 lui permettant de devenir son principal actionnaire.

 

Les actionnaires de la banque JP Morgan Chase (elle-même actionnaire de Citigroup et de Bank of America) :

http://finance.yahoo.com/q/mh?s=JPM+Major+Holders

 

1. The Vanguard Group

2. State Street Corporation 

3. Price (T.Rowe) Associates

4. BlackRock Institutional Trust Company

5. Wellington Management Company LLP

6. FMR LLC (Fidelity Investment)

9 234 718 338 $

 

 

 

 

 

8,07%

4,08%

2,74%

2,68%

2,42%

2,36%

   

Les actionnaires de la banque Goldman Sachs :
http://fr.finance.yahoo.com/q/mh?s=GS

 

1. The Vanguard Group

2. Capital World Investors

3. State Street Corporation 

4. Dodge & Cox

5. Massachusetts Financial Services

6. Citigroup

7. BlackRock Institutional Trust Company

8. Wellington Management Company LLP

3 128 415 875 $

 

 

 

 

 

 

 

6,74%

5,70%

3,92%

3,78%

3,52%

2,73%

2,61%

 2,53%

   

Les actionnaires de la banque Morgan Stanley :
http://finance.yahoo.com/q/mh?s=MS+Major+Holders

 

1. Mitsubishi UFJ Financial Group

2. State Street Corporation 

3. The Vanguard Group

4. FMR LLC (Fidelity Investment)

5. Franklin Resources

 5 836 551 723 $

 

 

 

 

22,41%

8,69%

5,00%

3,86%

2,52%

 

Les actionnaires de la banque PNC Financial Service (qui détient 35% des parts de la société de gestion d'investissement BlackRock) :
http://finance.yahoo.com/q/mh?s=pnc+Major+Holders

 

1. The Vanguard Group

2. Wellington Management Company LLP

3. State Street Corporation 

4. Barrow, Hanley, Mewhinney & Strauss

5. Eaton Vance Management

6. Capital World Investors

7. BlackRock Institutional Trust Company

8. Franklin Resources

 2 594 344 577 $

 

 

 

 

 

 

 

10,24%

5,38%

4,03%

3,85%

3,33%

2,69%

2,41%

2,02%

 

  

Saucratès
 

Mes autres écrits sur la crise financière :
1.https://saucrates.blog4ever.com/blog/lire-article-447196-1985888-de_la_crise_financiere_1.html
2.https://saucrates.blog4ever.com/blog/lire-article-447196-1985907-de_la_crise_financiere_2.html
3.https://saucrates.blog4ever.com/blog/lire-article-447196-1986317-de_la_crise_financiere_3.html
4.https://saucrates.blog4ever.com/blog/lire-article-447196-1988042-de_la_crise_financiere_4.html
5.https://saucrates.blog4ever.com/blog/lire-article-447196-1988064-de_la_crise_financiere_5.html
6.https://saucrates.blog4ever.com/blog/lire-article-447196-1988067-de_la_crise_financiere_6.html

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29/11/2011
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