Le krach de 1873
La crise de 1873 touche d'abord l'Autriche puis par répercussion l'Allemagne. Elle sera suivie d'une 'réplique' à l'automne 1873 aux Etats-Unis. Une euphorie boursière et immobilière avait touché l'Autriche et l'Allemagne suite au boom ferroviaire (encore une fois) mais également au paiement des réparations de guerre versées par la France suite à la guerre perdue de 1870, ainsi qu'à un boom immobilier en prévision de l'Exposition universelle de Vienne de 1873 et un accroissement du risque portée par les banques. Lorsque cette dernière se révèle décevante économiquement, la bulle spéculative qui avait touché la bourse de Vienne explose, entraînant le krach boursier du 9 mai 1873, d'abord limité à l'Autriche, qui gagne ensuite l'Allemagne et la place boursière de Berlin, avec la faillite du géant du rail allemand Bethel Henry Strousberg.
Suite au krach boursier du 9 mai 1873, de nombreuses banques viennoises feront faillite, sous le poids notamment des emprunts hypothécaires. La récession est rapide : les banques européennes manquent de liquidités et ne se font plus confiance, rendant les prêts interbancaires extrêmement coûteux. Le secteur immobilier avait bénéficié d'une explosion des financements, se basant sur l'envolée des prix immobiliers pour rentabiliser leurs investissements. Une série de nouvelles institutions se sont mises à émettre des prêts hypothécaires dans les domaines de la construction municipale et résidentielle, des produits financiers assurant un rendement constants aux actionnaires apparaissent, crées par notamment par le Crédit mobilier.
La crise financière, limitée en Europe à la zone d'influence germanique, se transmettra à l'automne 1873 aux Etats-Unis, qui enregistraient également une situation d'euphorie industrielle et financière, depuis la fin de la guerre de Sécession et le boom du rail. L'accroissement significatif du risque bancaire, notamment dans le cadre du financement des investissements ferroviaires, les difficultés des banques de Philadelphie, les scandales politico-financiers comme celui du Crédit Mobilier en 1872, entraîneront une perte de confiance croissante dans les capacités des banques américaines à assumer les risques pris, en liaison avec la crise européenne. Le 18 septembre 1873, la faillite du financier Jay Cooke puis de la Banque d'Henry Clews, suivie de celles des compagnies ferroviaires Northern Pacific Railway et Union Pacific, entraîne une panique boursière, qui conduit à la fermeture de la bourse de New-York à compter du 20 septembre pendant dix jours. S'ensuivra une grande stagnation (la longue dépression) qui touchera l'ensemble de l'économie mondiale, qui marquera toute la fin du dix-neuvième siècle, de 1873 à 1896. Cette période de stagnation durera 23 ans, rompant avec le développement relativement continu de l’activité économique depuis le début du dix-neuvième siècle, en remettant en cause les mécanismes du marché.
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