Critiques de notre temps

Critiques de notre temps

Aberrations (3)

Réflexion trente-six (10 janvier 2010)
Chasse à l'homme en Calabre en Italie ...

Parce que des travailleurs immigrés avaient été agressés par des inconnus, des immigrés africains (essentiellement) se sont lancés dans des ratonnades dans la région calabraise, en Italie, tout particulièrement dans la ville de Rosarno. Ils ont détruit plusieurs véhicules à coup de barres de fer et agressé leurs occupants, notamment des femmes et des enfants italiens. Les habitants de Rosrno ont répliqué à ces agressions touchant des italiens par des chasses aux immigrés ... certains travailleurs immigrés ayant été renversés par des véhicules avant d'être attaqués. Les affrontements ont opposé jeudi et vendredi de la semaine passée plusieurs centaines de travailleurs migrants, essentiellement africains, aux habitants de Rosarno et à la police. Au moins 37 personnes ont été blessées dans ces émeutes, dont 18 policiers et 5 migrants. La Ligue du Nord, parti politique italien appuie les revendications des habitants de Rosarno qui dénoncent l'afflux de travailleurs immigrés. Inversement, le pape a condamné les violences ayant touché les immigrés, oubliant que les violences aveugles et disproportionnées étaient d'abord de leur fait.

Les agressions qui ont touché des familles italiennes commises par des groupes de travailleurs immigrés africains me rappellent les violences qui frappèrent l'île de Mayotte, où des immigrés comoriens se lancèrent dans une chasse aux blancs, aux M'zungus, il y a deux ans, lorsque la France accepta d'étudier la demande d'asile du dirigeant d'une des îles des Comorres, le colonel Baccar. A cette époque également, les comorriens s'étaient mis à attaquer les voitures des blancs français à coup de barre de fer, et à en bastonner les conducteurs blancs ou blanches. Cela se passait à Mayotte, il y a deux ans. Bizarre que cette sauvagerie demeure toujours si proche de la surface, et qu'elle explose parfois pour pas grand chose. Cette absence de confiance dans la police, dans l'état, dans la civilisation, qui fait qu'au premier accident, au plus infime problème, une demande d'asile d'un dirigeant qui leur déplaît comme à Mayotte, une tentative d'assassinat comme au Rwanda ou en Calabre, un piéton ou une motocyclette renversés par une voiture de police dans une cité quelconque en France, ce soit toujours la même explosion de rage et de haine de la même population africaine, incapable de patience, de réflexion et de légalité.

Mais à entendre le pape, ce serait les italiens qui seraient en tord, d'avoir répondu à la violence par la violence ? Certes, évidemment, ceci est contraire à l'enseignement catholique, de tendre la joue gauche après avoir été frappé sur la joue droite. Certes oui ! Il faut comprendre le pape, qui pas plus pour le port du préservatif que pour l'usage de la violence, ne comprend l'époque actuelle où nous vivons. Comprendre la violence inhérente à l'âme et à l'histoire récente africaine ... Et savoir qu'elle est difficilement compatible avec nos sociétés occidentales policées, individualistes et égoïstes ...

Il me semble en tout cas beaucoup trop simple de condamner les habitants de Rosarno et de les traiter de racistes pour ces faits, dont ils furent malgré tout, pour rappel, les premières victimes de la haine des autres et de leur stupidité. Les condamner est trop facile en oubliant la violence et le racisme dont ils furent d'abord victimes par des hordes d'immigrés sauvages !
http://veilleur.blog.lemonde.fr/2010/01/10/italie-le-racisme-explose/#xtor=RSS-32280322


Réflexion trente-cinq (6 janvier 2010)
Quelques aberrations en ce début de décennie ...

Nous sommes passés de 2009 en 2010, changeant de décennie. On n'enregistre évidemment aucune différence par rapport aux mois et années passés en terme de choses aberrantes ; le contraire aurait été surprenant. En matière de lutte contre le réchauffement climatique, Copenhague n'a apporté aucune évolution ; notre planète continuera de se réchauffer au cours des prochaines années de la même manière qu'elle s'est réchauffée au cours de ces dernières décennies. Le capitalisme conduit toujours les affaires du monde, permettant aux plus riches de s'enrichir toujours plus, et aux plus pauvres de s'appauvrir toujours plus ... Seule évolution perçue ou à attendre, quelques nouvelles défaites de Nicolas Sarkozy en France, après la censure du conseil constitutionnel de sa loi instaurant sa taxe carbone pour excès de favoritisme à l'égard des grandes entreprises pollueuses ... En ligne de mire les élections régionales ...

Pour le pour le plaisr des uns et des autres, au cas où certains de ces articles vous aurez échappé ... d'abord la condamnation par le régime iranien du bilan français en matière d'arrestations pour la nuit de la Saint-Sylvestre (500 personnes arrêtées) ... en réponse aux critiques françaises vis-à-vis des arrestations en liaison avec les manifestations anti-gouvernementales en Iran ... La situation en Iran est certes triste, et aucun pouvoir ne devrait pouvoir se maintenir par la force face à son peuple ... Mais ne le font-ils pas tous, la France comprise. Sans pouvoir policier coercitif, Nicolas Sarkozy resterait-il au pouvoir ? Ce qui est amusant, c'est le parallèle réalisé entre une situation iranienne considérée comme gravissime en matière des droits de l'homme, et une situation française considérée comme normale, mais qui ne l'est peut-être pas tant que cela en matière de respect des droits de l'homme. «Le comportement de la police française (...) constitue un exemple évident de violation des droits civiques, politiques, sociaux, économiques et culturels du peuple français».

Deuxièmement, toujours en liaison avec cette nuit de la Saint-Sylvestre, le bilan 'positif' du gouvernement en matière de voitures brûlées, pourtant monstrueusement élevé (1.137 véhicules brûlés en une nuit) ce qui a conduit l'innénarable ministre de l'intérieur à se féliciter de l'enrayement de la tendance à la hausse. Pourtant, comme le rappelle l'article, il y a dix ou quinze ans, la droite attaquait le gouvernement Jospin de ne pas combattre l'insécurité en s'appuyant sur des chiffres, pourtant beaucoup bas, de véhicules brûlés à l'occasion de la Saint-Sylvestre : une centaine en 1998, 324 en 2004, 337 en 2005, 425 en 2006, 397 en 2007, 878 en 2008 et 1.147 en 2009. Comme quoi le bilan en matière de sécurité du gouvernement Sarkozy laisse à désirer ... Ou bien les cordonniers sont toujours les plus chaussés ... 
http://www.lemonde.fr/societe/article/2010/01/05/en-une-decennie-le-phenomene-des-voitures-brulees-s-est-etendu-et-banalise_1287638_3224.html

Autre article désastreux toujours en liaison avec une autre partie du même sujet, le bilan français en matière de gardes à vue, dont nous sommes non seulement les champions européens, mais qui constituent une forme grave d'atteintes aux droits de l'homme, et surtout d'arbitraire policier. 577 816 personnes ont été placées en garde à vue en 2008, soit près de 1% de la population française. Tous le monde peut être concerné : jeunes des quartiers difficiles, médecins, infirmières, syndicalistes et militants associatifs, enseignants, étrangers en situation irrégulière, conducteurs contrôlés avec un taux d'alcoolémie trop élevé ou trafiquants de stupéfiants, simples citoyens ayant eu le malheur de déplaire à un fonctionnaire de police ... Ce n'est pas une nouveauté, mais cela fait froid dans le dos ... Surtout en se référant à la situation des autres pays d'Europe, où la garde à vue est beaucoup plus strictement encadrée par la loi ...
http://www.lemonde.fr/opinions/article/2010/01/05/triste-exception_1287609_3232.html
http://www.lemonde.fr/societe/article/2010/01/05/le-regime-de-la-garde-a-vue-a-la-francaise-est-une-exception-en-europe_1287637_3224.html

Toujours dans le domaine de justice, cette information du Monde selon laquelle la garde des sceaux, Michèle Alliot-Marie, veut une réécriture de tout le droit pénal français ... Nouvelle lubie du pouvoir sarkoziste, après la réécriture du code du travail, qui a quand même conduit à la modification profonde du droit du travail français et l'élimination de pas de mal de droits des salariés ... L'oeuvre de destruction et de reformulation du droit français entreprise par Sarkozy et ses séides dans les matières qui les intéressent n'est pas terminée. Entre parenthèse, il est intéressant de noter que le conseil constitutionnel n'a pas toujours eu le même regard vigilant sur le respect des principes constitutionnels, notamment en ce qui concerne les droits syndicaux bafoués dans la loi de démocratisation du droit du travail, que pour le rejet de la taxe carbone ...
http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/11/06/michele-alliot-marie-veut-une-reecriture-de-tout-le-droit-penal_1263918_3224.html 

Enfin, dernier article du Monde traitant des clients remerciés par leurs établissements bancaires sous prétexte qu'ils ne consomment pas assez de produits financiers ou qu'ils contestent les frais de gestion de leurs comptes ... Le capitalisme à l'état pur ... avec un risque assez important à terme de prise en otage des clients avec la volonté croissante des banques de se positionner en matière d'assurance dommage, automobile ou immobilière. Il n'y a pas très longtemps, ma chargée de compte (Crédit agricole) a mentionné que j'étais un client 'presque' fidèle (depuis plus de 20 ans) sous prétexte que je n'avais pas mes contrats d'assurance chez elle ...
http://www.lemonde.fr/aujourd-hui/article/2010/01/04/ces-bons-clients-remercies-par-leur-banque_1287244_3238.html


Réflexion trente-quatre (24 septembre 2009)
Le comble de l'indécence en matière fiscale ...


Dans l'histoire de la liste des trois mille comptes bancaires détenus à l'étranger par le fisc français, on vient d'atteindre le comble de l'indécence, avec la demande d'un avocat parisien, spécialisé en droit des affaires, Maître Henri-Louis Delsol, d'un droit d'accès à ce fichier déposé auprès de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil). Maître Henri-Louis Delsol, qui représenterait une demi-douzaine de personnes physiques, ainsi que l'association 'Contribuables Associés', a demandé à la CNIL de pouvoir vérifier la présence de ses clients sur cette liste de trois mille noms tout en respectant leur anonymat vis-à-vis de l'administration fiscale. Il interrogeait également la CNIL pour vérifier que cette liste de trois mille noms de contribuables suspectés de fraude fiscale par Bercy avait bien fait l'objet d'une déclaration auprès d'elle.

Réflexion trente-trois (9 septembre 2009)
Pas de têtes qui dépasse ... Lorsque le complexe du Président de la république française au sujet de sa petite taille dérape ...


Franck Louvrier de l'Elysée et Frédéric Lefebvre de l'UMP ont beau contester ; il ne fait pas bon être plus grand que le président de la république française en France. Le problème, c'est que Nicolas Sarkozy n'est pas grand, et que les français plus petits que lui ne sont pas très nombreux. Et que cela ne va pas régler le complexe apparent de Nicolas Sarkozy sur sa petite taille, qui le pousse notamment à se hisser sur la pointe des pieds sur les photos officiels, où se faire apporter des strapontins pour ses discours pour paraître plus grand.

Le 3 septembre 2009, alors que Nicolas Sarkozy visitait avec tout son aéropage une usine de l'équipementier automobile Faurécia en Normandie, les salariés présents lors de sa visite avaient été sélectionnés sur la base de leur petite taille. Une ouvrière retenue l'a ainsi publiquement reconnu pour la télévision belge RTBF. Et d'après des sources internes au groupe Faurécia, selon un délégué syndical CFDT de cette société, la demande venait directement de l'Elysée, histoire de ménager la susceptibilité du Président.
http://www.liberation.fr/brut-de-net/06011196-gare-aux-tetes-qui-depassent-celle-du-president

A quand des lois pour incarcérer tous les français dont la taille dépasse celle de M. Sarkozy (avec ou sans talonnettes ?) ? Ou alors de l'eugénisme, pour éliminer à la naissance tous les bébés dont la taille pourrait dépasser ultérieurement celle de M. Sarkozy. On en arrive là au comble de l'aberration.

A quand une visite de Nicolas Sarkozy chez les nains ? Je crains que Nicolas Sarkozy (ou son père) est mal choisi sa patrie d'adoption. Ce n'est pas en France que Nicolas Sarkozy aurait dû se faire élire président, mais parmi le peuple des pygmées, où les plus grands ne dépassent pas 1,7 mètre, pour une taille moyenne de 1,5 mètre. Nicolas Sarkozy aurait alors trouvé un peuple à son échelle, au sein duquel il aurait même pu passer pour un géant. Seuls les pygmées géants de 1,7 mètre lui auraient alors fait de l'ombre.

Quels autres hommes d'état ont été complexés par leur petite taille ? Pas le général de Gaulle évidemment ... Mais peut-être Adolphe Hitler ? Et parmi les non-hommes d'état, il y a aussi Tom Cruise de l'Eglise de Scientologie, qu'il avait reçu fastueusement lorsqu'il était locataire de Bercy !

... Et pendant le même temps, le penchant du pouvoir exécutif et du pouvoir policier en France pour les accusations terroristes à toutes les sauces continuent. Après l'affaire Julien Coupat, c'est au tour de Pierre Blondeau, un ancien militaire parachutiste, militant communiste actif, opposant aux éoliennes, et de dix de ses camarades, de faire les frais des procédures antiterroristes de la police française et d'interrogatoires musclés, alors que la police ne disposait de peu de preuves contre eux, si ce n'est quelques coïncidences (dont le nom de leur groupe militant, cellule Jacques Roux au lieu de cellule 34, comme le corbeau adressant des balles aux personnalités politiques signe ces courriers ... De nouveau la fixation du pouvoir et de la police sur l'extrême gauche. Pierre Blondeau est ainsi le rédacteur d’un journal d'extrême gauche local intitulé 'La commune'.
http://www.liberation.fr/societe/0101589042-la-traque-au-corbeau-fait-chou-blanc

Combien de temps dureront encore nos libertés publiques en France à ce régime sous la férule de Nicolas Sarkozy, entre une police ayant tout pouvoir sur les citoyens grâce aux lois antiterroristes, une justice aux ordres de l'exécutif condamnant toute critique vis-à-vis de Nicolas Sarkozy ou de ses ministres, et un exécutif aux abois gérant même la taille des personnes autorisées à croiser le président ?


Réflexion trente-deux (30 août 2009)
N'y a-t-il pas un risque d'instrumentalisation de la justice française et du délit de racisme dans ces affaires de plaintes pour injure publique lancées contre de hauts fonctionnaires français ?


Je vais aborder dans ce post le sujet sensible de la couleur de peau ; sujet qui me met relativement mal à l'aise et qu'il est malaisé d'aborder sans être taxé de racisme. Dans ces histoires, il y a plusieurs possibilités, allant de la réalité des injures proférées, jusqu'à l'existence d'une instrumentalisation de la justice française, en passant par des réactions disproportionnées des uns et des autres, sorties de leur contexte.

Il y avait d'abord eu l'affaire Kitenge vs Béranger en avril-mai 2008. Un vigile (noir) du magasin Carrefour de Bercy 2, Pierre-Damien Kitenge, se plaignait d'avoir été insulté par un haut fonctionnaire (blanc) du ministère de l'immigration et de l'identité nationale, Gautier Béranger. Après cela, le vigile se plaindra de pressions de la direction du magasin pour lui faire retirer sa plainte pour injure publique, puis donnera une interview au magazine Entrevue pour dénoncer ses pressions.
http://saucrates.blogs.nouvelobs.com/archive/2007/12/12/aberrations.html

Il avait finalement été débouté de sa plainte comme SOS Racisme qui s'était porté partie civile. Le parquet avait en effet classé sans suite les plaintes déposées par Pierre-Damien Kitenge et SOS Racisme. Ultérieurement, Carrefour avait poursuivi Pierre Damien Kitenge en justice suite à sa mise en cause dans la presse. Elle lui demandait 100.000 euros de dommages et intérêts. Le procès avait démarré devant le tribunal de grande instance de Nanterre, mercredi 24 juin 2009 (jugement en délibéré sauf erreur de ma part).

Un nouveau cas comparable a eu lieu fin juillet 2009. Cette nouvelle affaire met en cause un haut fonctionnaire (blanc de nouveau) du Ministère de l'Intérieur, Paul Girot de Langlade, préfet hors cadre, et des agents de sécurité (douanes ou police des frontières ?) de l'aéroport de Paris Orly, chargés du contrôle de l'accès aux avions. En l'espèce une nouvelle fois, les agents de l'aéroport, noirs, se plaignent d'insultes racistes prononcées par le haut fonctionnaire blanc. Trois plaintes ont été déposées à l'encontre de Paul Girot de Langlade, et il a été immédiatement suspendu (une quinzaine de jours après les faits) pour injures racistes par le ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux (auparavant Ministère de l'Immigration et de l'Identité Nationale). Le haut fonctionnaire se plaint pour sa part d'un comportement agressif des agents de l'aéroport à son égard. Heureusement, la scène a été filmée.
http://www.liberation.fr/societe/0101587297-le-prefet-accuse-de-racisme-s-en-prend-a-hortefeux

Quel crédit apporté aux déclarations des uns et des autres. Ces faits me posent néanmoins problème. A priori, j'ai l'impression bizarre que l'on se trouve dans ces deux cas face à une instrumentalisation de la plainte pour injure raciste à l'encontre de personnes importantes dans un but vengeresse à l'encontre de l'ensemble de la population blanche de la France. Un peu comme si une minorité de la population voulait faire passer le message que ce genre de désagrément peut tous nous concerner si nous osons manquer de respect ou oser un regard vers la fraction de la population de couleur noire de la France.

Ces faits ne me surprennent pas non plus. Je voyage en effet régulièrement par l'aéroport d'Orly, et des amis me faisaient justement remarquer que l'ensemble des personnels chargés des contrôles de sécurité, sur certaines portes d'accès, étaient majoritairement noirs, et qu'ils étaient relativement agressifs à l'encontre des voyageurs blancs, donnant parfois l'impression d'abuser avec eux de leur possibilité de fouille au corps, de palpation ou de contrôle des bagages à main. Disons que ces désagréments m'arrivent également chaque fois que je passe ces postes de contrôles. Une sorte de contrôle au faciès inversé, qui n'a rien de très méchant, ni de très contestable, puisque je ne suis pas choqué par les contrôles d'identité au faciès de la police française. 

Dans le cas de l'affaire opposant les agents chargés de la sécurité d'Orly au préfet hors cadre Paul Girot de Langlade, il faut espérer que les bandes vidéo permettront rapidement de vérifier le bien-fondé de l'une ou l'autre des deux versions.

Il y a bien sûr d'autres possibilités dans ces deux affaires. Que ces plaintes visent justement deux hauts fonctionnaires français n'est vraisemblablement pas anodin. Les hauts fonctionnaires sont des personnes imbues de leur autorité, de leur respectabilité, de leur supériorité sur le commun des mortels, habitués au respect et à la déférence qu'ils estiment leur être dû. Je me rappelle cette autre histoire d'une gendarmette ayant arrêté un motard, qui s'était révélé être un sous-préfet chargé de la sécurité routière, et qui avait refusé d'être contrôlé par une petite gendarmette (je ne sais plus si elle était noire ou blanche et cela n'a pas d'importance) et lui avait demandé si elle savait qui il était. Ces personnes, imbus de leur statut de hauts-fonctionnaires français, peuvent ainsi très mal vivre de se voir soumis à un contrôle d'identité qu'ils peuvent estimer dégradant, habitués qu'ils sont à la déférence de leurs vis-à-vis, et au luxe des premières classes. Dans ces conditions, leur réaction eusse été vraisemblablement la même si les personnes chargées du contrôle avaient été des agents de sécurité blancs, mais aucune plainte pour injure raciale n'aurait vraisemblablement alors pu être déposée contre ces deux hauts fonctionnaires pour ce motif ou un autre.

Pour ma part, je pense que ces plaintes pénales pour injure raciale sont exagérées et disproportionnées. Elles n'auraient par ailleurs aucune nécessité si les personnes chargées de la sécurité, dans les aéroports ou dans les hyper-marchés ne se sentaient pas autorisées à abuser de leur pouvoir de contrôle et de leur capacité de nuisance à l'égard de leurs vis-à-vis. Il est à craindre que l'on donne un pouvoir beaucoup trop important à des personnes qui ne rêvent que de prendre une revanche sur la vie et sur ceux qu'ils estiment faire partie de leurs oppresseurs. Vis-à-vis qui n'ont alors que le choix de supporter stoïquement la crise d'autorité de ces petits tyrans dans leur petite fonction ... 

Il est toutefois dommage que des plaintes instrumentalisées viennent rendre illégitimes toutes les plaintes pour les véritables actes racistes dont sont encore régulièrement victimes dans la vie de tous les jours, dans le monde du travail notamment ou dans l'accès au logement, les personnes noires d'origine africaines, antillaises ou réunionnaises.

Ce qui serait enfin également bien, c'est que SOS Racisme cesse de s'intéresser au seul racisme frappant les personnes noires de peau (ou non blanches), et s'intéresse également, comme son nom l'indique également, à toutes les formes de racisme, et notamment au racisme anti-blancs dont les personnes blanches de peau sont également victimes en France ou dans l'outre-mer français, aux Antilles tout particulièrement.


Réflexion trente-et-une (27 août 2009)
La couleur de peau des Miss ... suite de mes réactions au post de M. Lozès sur la couleur de peau de Miss Royaume-Uni ...


Pour en rester au sujet de la couleur de peau des Miss comme indicateur de racisme (ou de non-racisme) d'un peuple, que celui-ci constitue une région que l'on puisse considérée comme issue d'un peuplement historique (comme la Réunion, la Guadeloupe, la Martinique, la Corse, la Bretagne, le Pays Basque, la Catalogne ...) ou une nation, également issue de flux de peuplement historique (la France, l'Angleterre, le Nigéria ...) à moins qu'on ne l'appréhende comme une construction administrative ou le résultat d'une conquête militaire et de l'extermination des peuples vaincus, je voudrais dire quelques mots sur le concours de Miss Univers.

Le fait que la France, de même que plusieurs autres pays européens (Angleterre, Suisse ...), puisse y être représentée par une Miss dont la couleur de peau est noire, était donc considérée comme un symbole d'absence de racisme de notre part. Dans ce cas-là, je m'étonne que les Miss représentant les quatre-vingt huit autres pays, je pense notamment aux pays africains, ne soient pas inversement majoritairement de couleur de peau blanche (par exemple Miss Nigéria), si cela démontre effectivement une absence de racisme de la part d'un peuple ou d'une nation.

La couleur de peau comme indicateur de racisme ou d'absence de racisme me semble ainsi être un concept aberrant, n'en déplaise à M. Lozès. Il ne s'agit que de l'élection d'une belle jeune femme à un moment donné, qui n'a d'importance que pour cette personne (d'être considérée un jour comme la plus belle jeune femme par rapport à un ensemble de prétendantes à un titre) et qui n'a d'autre signification que celle-là. Au plus peut-on y voir une représentation des canons de la beauté en vigueur à un moment donné dans certaines sphères d'un pays. Y voir un quelconque autre signe, lié par exemple au racisme, relève de l'aberration et pourrait alors nous conduire à nous interroger sur le racisme des autres peuples que le nôtre. Et il ne resterait plus alors, dans ce cas, aux blanches et aux blondes, que d'aller se faire élire pour les concours de beauté en Afrique ou en Asie ...


Réflexion trente (17 août 2009)
La couleur de peau de nos Miss peut-elle être considérée comme un test sur le racisme des peuples ? Et si l'on est d'accord avec M. Lozès du CRAN, quels 'peuples' sont les plus racistes, des français, des bretons, des anglais, des réunionnais ou des antillais ?


A lire M. Lozès, président du CRAN (conseil représentatif des associations noires), dans un papier de ces derniers jours, la couleur de peau d'une Miss semble être un signe indubitable du racisme (ou de l'absence de racisme) d'un peuple. Il citait ainsi l'exemple de la Grande Bretagne qui, pour la première fois de son histoire, avait élu une jeune femme métissée comme Miss Grande Bretagne (ou Miss Angleterre). La diversité, même dans les concours de beauté, lui semblait être un bon indicateur du degré de racisme d'une société anglaise comparée à la société française puisqu'il rappelait que la France avait eu à plusieurs reprises des Miss France métissée avant les deux dernières heureuses élues (Chloé Mortaud en 2009 et Valérie Bègue en 2008), notamment au cours des décennies précédentes.

Cette position fleure trop bon les statistiques ethniques pour me plaire (lire le blog de Usbek pour de plus amples discussions sur le sujet). La couleur de peau et les goûts des concours de beauté organisés par Mme de Fontenay comme indicateur de racisme ? Cela me semble complètement gratuit et débile. On peut aimer les filles 'black' tout en étant au fond raciste et inversement. Quand au racisme touchant les mecs ... mieux vaut ne pas en parler ...

Mais bon, pourquoi pas. Ainsi Bianca Taillard, Miss Bretagne était une belle jeune femme métissée l'année dernière, d'origine malgache (première jeune femme de couleur à représenter cette région ... elle se présenta tout de même trois fois -parait-il- à l'élection avant d'être élue ... j'ignorais que le redoublement était autorisé dans ce genre de concours ...), de même que Chloé Mortaud, Miss Albigeois/Midi-Pyrénées et surtout Miss France 2009. Egalement, Valérie Bègue, Miss Réunion et Miss France 2008, était également une jeune femme métissée originaire de la Réunion. Si l'on entend M. Lozès, les français, les bretons, les habitants du Midi-Pyrénées, ne seraient donc pas majoritairement racistes ...

Mais qu'en est-il des domiens, ces habitants de la Réunion, de la Martinique, de la Guadeloupe, si on suit le raisonnement en béton du sieur Lozès ? On observe dans ces trois départements d'outre-mer (je ne parlerais pas des élections de Miss Tahiti, de Miss Guyane ou autre Miss Mayotte dont je ne connais pas grand chose ...) que la diversité ethnique y est évidemment favorisée, mais qu'à l'inverse, jamais aucune jeune femme typée métropolitaine, blonde aux yeux bleus ou chatain aux yeux verts à la peau blanche, n'y a été, de mémoire, récemment élue ... D'une certaine façon, on peut dire que le phénotype ethnique favorisé pour ces élections est le type créole, et que les jeunes femmes blanche de peau n'y ont pas leur place pour représenter la Réunion, la Martinique ou la Guadeloupe. Cela ne me semble pas phénoménalement incompréhensible, au fond. Miss Réunion ou Miss Guadeloupe doivent ressembler à une réunionnaise ou à une guadeloupéenne, pour que l'élection de Miss France demeure compréhensible, de la même manière que Miss Bretagne devrait ressembler à une bretonne.

Mais évidemment, qu'est-ce qu'une bretonne, une réunionnaise ou une guadeloupéenne, à l'heure du brassage des populations ? La situation dans ces départements d'outre-mer est tellement insidieuse que le choix des postulantes à l'élection des Miss à la Réunion, en Martinique ou en Guadeloupe exclut d'office les filles blanches blondes ou chataines, qui ne sont jamais représentées pour l'élection où le préchoix est réalisé en fonction d'un type idéal de la beauté créole ... vraisemblablement de peur que les téléspectateurs ne votent massivement pour une candidate qui ne correspondrait pas au profil souhaité.

Pourtant, si on suit le raisonnement du sieur Lozès du CRAN et de ses chères statistiques ethniques, si on suit même Miss Bretagne 2008 qui ressent comme une victoire son élection l'année dernière, les réunionnais, les guadeloupéens, les martiniquais seraient majoritairement beaucoup plus racistes que leurs homologues bretons, du Midi-Pyrénées ou métropolitains. CQFD (ce qu'il fallait démontrer).

Alors, RACISME ou pas RACISME ?

(Je n'ai même pas parlé de la dictature de la minceur dans ces concours de Miss qui représente la véritable hérésie de ces concours de beauté et leur donne un caractère artificiel comme à l'ensemble de l'univers de la mode et du manequinat ... la véritable discrimination ne concernant pas en fait la couleur de peau mais le tour de taille, avec un culte de l'apparence anorexique ... sorry Miser Lozès de ne pas être au fond d'accord avec vous ...)


Réflexion vingt-neuf (30 juin 2009)
L'existence de contrôles d'identité au faciès ???


Deux articles de journaux traitent aujourd'hui des contrôles au faciès de la police française. Des chercheurs auraient réussi à prouver que les forces de l'ordre effectueraient des contrôles d'identité discriminatoires vis-à-vis des arabes et des noirs ...
http://www.liberation.fr/societe/0101577120-le-controle-au-facies-demontre-par-a-b
http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/06/30/la-police-mise-en-cause-pour-ses-controles-au-facies_1213277_3224.html

Après avoir lu ces articles, ce que je trouve aberrant, ce n'est pas tant les faits observés par ces chercheurs, mais cette volonté de tout le monde, de ces 'scientifiques', des bonnes âmes luttant pour les droits des sans-papiers, pour les noirs ou pour les arabes, contre la police, de vouloir que les contrôles d'identité ne soient pas au faciès. Pour quelles raisons les contrôles au faciès devraient-ils être interdits ? Pour quelles raisons tout le monde devrait-il se faire contrôler ?

Pour quelle raison des femmes enceintes, de bons petits vieux ou de bonnes petites vieilles, qui manifestement ne feraient pas de mal à une mouche, devraient-ils être contrôlés ? Pour quelle raison un français bon teint, en costume cravate, serait-il également contrôlé ? Quel crime pourrait-il avoir commis (à part avoir dillapidé nos économies ...) ? Combien de personnes de son type et de son apparence ont-ils commis des crimes ?

Qu'il y ait des contrôles au faciès ne me gêne pas. Les contrôles d'identité servent en fait à contrôler des personnes à risques, qui ont pu commettre des crimes ou des délits, qui peuvent être en situation irrégulière ... Il est donc pour moi totalement normal que les types de personnes les plus souvent concernées par de tels problèmes, dans les vols, en situation irrégulière, soient le plus concernés par ces contrôles d'identité. Ce sera évidemment de manière préférentielle des jeunes plutôt que des vieux, noirs ou arabes plutôt que blancs, habillés en caïd ou en loubard plutôt qu'en costume cravate ... Que cela ait pu être mesuré scientifiquement ; la belle affaire.

Evidemment, tout le monde aura compris que je ne suis pas concerné. Et que les rares fois où je suis contrôlé, c'est plutôt pour redresser les statistiques, par accident, plutôt que par problème réel ou par risque supposé. Mais ces contrôles d'identité également au faciès, parce que blanc, pour redresser les statistiques, ne posent-ils pas problème également. Ne constituent-ils pas une perte de temps ?

Et les mesures proposées par ces 'chercheurs' sont simplement inopportunes ... Recenser les types raciaux et l'âge des personnes contrôlées n'a pas de sens sans savoir au milieu de quelle population ses contrôles ont eu lieu. A Barbès ou dans le seizième arrondissement, ce n'est pas exactement les mêmes personnes que l'on croise, ni les mêmes types raciaux.

J'ai de plus en plus l'impression que, pour une partie de ceux qui critiquent la société française, qui dénoncent la police ou la justice, pour les bonnes âmes défendant sans papier et autres victimes de discrimination raciale, c'est notre modèle même de société qu'ils contestent. Ils voudraient une société sans police, sans force de l'ordre, sans lois, une sorte de jungle où seuls les plus forts l'emporteraient. Mais peut-être ces personnes (Anna par exemple) se sont-elles trompées de pays ? Peut-être devraient-elles changer de pays, de patrie ? L'Iran leur irait très bien, par exemple ... Ces personnes découvriraient ainsi ce qu'est réellement une dictature !


Réflexion vingt-huit (26 juin 2009)
Les suites de l'affaire Pierre-Damien Kitenge contre Gautier Béranger ...


Rappelez-vous ! C'était en avril-mai 2008. Je m'en étais saisi dans un de mes articles. Un vigile du magasin Carrefour de Bercy 2, Pierre-Damien Kitenge, se plaignait d'avoir été insulté par un haut fonctionnaire du ministère de l'immigration et de l'identité nationale, Gautier Béranger. Après cela, le vigile se plaindra de pressions de la direction du magasin pour jui faire retirer sa plainte pour injure publique, puis donnera une interview au magazine Entrevue pour dénoncer ses pressions.
http://saucrates.blogs.nouvelobs.com/archive/2007/12/12/aberrations.html

Cette histoire semblait s'être arrêtée à ce point. Le parquet avait classé sans suite les plaintes déposées par Pierre-Damien Kitenge et SOS Racisme. Mais Carrefour a poursuivi Pierre Damien Kitenge en justice suite à sa mise en cause dans la presse. Elle lui demande aujourd'hui 100.000 euros de dommages et intérêts. Le procès a démarré devant le tribunal de grande instance de Nanterre, mercredi 24 juin 2009, plus d'un an après les faits. Sauf erreur, Pierre Damien Kitenge ne travaillait plus pour Carrefour Bercy 2 depuis ces évènements.
http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/06/25/carrefour-poursuit-un-vigile-en-diffamation_1211337_3224.html

A l'époque, les faits reprochés par le vigile au client me paraissaient bizarres, ou pas clairs. De toute façon, je n'accepte pas plus que ce client de me voir contrôler mon identité par des caissiers d'une grande surface, quelque soit leur sexe ou leur couleur de peau. Je me refuse personnellement à devoir prouver mon identité à des personnes autres qu'assermentées par le gouvernement (police ou gendarmerie) et paye pour cette raison tous mes achats depuis des décennies par carte bancaire pour m'éviter ce genre de désagréments ... (j'évite même désormais de payer avec une carte American Express, pour laquelle les caissiers demandent également une pièce d'identité). Je suis particulièrement surpris que des gens puissent faire tout un foin pour quelques contrôles d'identité au faciès de la part de la police ou de la gendarmerie, mais trouvent normal que l'on puisse se faire contrôler systématiquement son identité par des vigiles ou des caissiers. Cela me semble aberrant.

Je m'interrogeais à l'époque pour savoir si une pauvre victime régulière (vraisemblablement) de contrôle au faciès (Pierre-Damien Kitenge) n'aurait pas pu avoir l'envie de se venger sur les clients du supermarché où il travaille, et tout particulièrement sur un haut fonctionnaire du ministère de l'immigration et de l'identité nationale.

Il est clair que si cette histoire n'avait pas été inventée de toute pièce par Pierre Damien Kitenge, et qu'il avait bien été victime d'insultes racistes du haut fonctionnaire incriminé, le déroulement de l'affaire, le procès actuel et la somme réclamée par Carrefour doivent paraître particulièrement injustes. Mais si toute cette histoire a été inventée, alors cette personne n'a que ce qu'elle mérite, et la somme demandée ne me semblent absolument pas disproportionnée, quoique puissent en dire les bonnes âmes si vives à défendre les affaires concernant des personnes issues de l'immigration.


Réflexion vingt-sept (27 mai 2009)
Hervé Eon et l'histoire d'une insulte célèbre ...


Il y a plus d'un an, en février 2008, au salon de l'agriculture, Nicolas Sarkozy gratifiait une personne qui refusait de lui serrer d'un désormais célèbre «casse toi pov'con». Le président de la république ne pouvant être poursuivi par la justice française au cours de son mandat, le pauvre quidam insulté ne pouvait évidemment pas obtenir réparation de cette insulte (jurisprudence que nous devons à notre regretté président Jacques Chirac ...).

Le 28 août 2008, Hervé Eon, militant du Parti de Gauche (de Jean-Luc Ménanchon), ancien conseiller général PS de Laval, et candidat aux prochaines élections européennes, était arrêté en possession d'un pancarte où se trouvait écrit cette même expression, qu'il exhibait sur le passage de Nicolas Sarkozy, lors d'un déplacement présidentiel à Laval, au milieu d'autres contestataires. Cela lui vaudra d'être poursuivi pour délit d'outrage à l'égard du président de la république. Il est ainsi possible de condamner une personne pour des faits, à l'égard de la personne même qui a prononcé cette insulte, et qui n'a jamais été poursuivi pour cela et qui ne peut pas l'être. La preuve par l'absurde de l'absurdité de notre démocratie et de l'inégalité des uns et des autres devant la loi ...

Début novembre 2008, ces faits lui vaudront un procès pour délit d'outrage, qui conduira le parquet a requérir une amende de 1.000 euros contre Hervé Eon. Le jugement du tribunal correctionnel de Laval conclura à une amende symbolique de 30 euros avec sursis, ce qui est soi, était déjà une victoire pour le poursuivi.
http://www.rue89.com/2008/11/06/casse-toi-povcon-30-euros-avec-sursis-pour-herve-eon

Celui-ci ne s'avouera cependant pas satisfait de ce jugement, voulant obtenir sa relaxe. Le délit d'offense au chef de l'état peut pourtant être puni d'une peine de 45.000 euros ; la modicité de la condamnation étant déjà une preuve du malaise de la justice devant une poursuite aussi abusive de la part de l'état. Il fera appel de ce jugement ...
http://www.politis.fr/Casse-toi-pov-con-Herve-Eon,4886.html

Sa peine sera néanmoins confirmé en appel.
http://www.lepost.fr/article/2009/03/26/1471497_angers-30-euros-avec-sursis-pour-herve-eon.html

Hervé Eon vient aujourd'hui de se voir refuser l'aide juridictionnelle pour se pourvoir en cassation contre ce jugement.
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/societe/20090527.OBS8182/cassetoi_povcon__aide_juridictionnelle_refusee_a_herve_.html

Engagé dans sa lutte du pot de terre contre le pot de fer, Hervé Eon se pourvoira-t-il néanmoins en cassation pour obtenir la cassation du jugement contesté ?


Réflexion vingt-six (21 avril 2009)
Les abus en matière de sécurité sociale en France ...


Les traders français exilés à Londres ou à l'étranger du temps de leur splendeur, reviennent désormais en France toucher les allocations chômage, eux qui n'avaient pas de mots suffisamment durs à l'encontre du modèle social français obsolète, et qu'ils se refusaient à financer par leurs impôts et leurs cotisations sociales !

Cette nouvelle m'a évidemment surpris. Des députés s'en sont étonnés à la barre de l'hémicycle parlementaire et ont interrogé le gouvernement, qui n'a pu répondre.

Le mécanisme utilisé par les traders (pas fous dans l'histoire) est assez simple. Les traders de retour d'exil doivent avoir été employés quelques jours dans une entreprise française pour pouvoir bénéficier d'allocations calculées sur la base de leurs revenus en exil (il ne faut pas dépasser un an d'emploi en France, sinon, ce sont ces derniers revenus qui sont pris en compte). Le chic pour les traders licenciés dans leurs beaux pays d'exil (mais moins beaux apparemment lorsqu'il s'agit de couverture chômage ...) est de travailler quelques jours à quelques semaines dans un Mac Donald ... avant de le quitter pour bénéficier des allocations chômage ... Ils bénéficient alors des allocations maximales obtensibles auprès des Assedics (plus de 6.000 euros par mois tout de même) grâce à leurs fiches de paye de golden boy d'exil ...

Cela semble terriblement injuste vu comme cela. Ces traders et ces exilés bénéficient simplement des règles normales des Assedics, qui sont simplement dans ce cas dévoyées pour toucher les Assedics, comme n'importe quel travailleur revenant d'exil ... comme par exemple un français qui aurait été employé dans des restaurants en Espagne ou en Italie ...

Il est aberrant et inacceptable que des personnes qui ont fait en sorte d'éviter de financer la solidarité nationale en s'exilant à l'étranger et en coutournant nos lois sociales, puissent malgré tout revenir en période de crise pour bénéficier de cette même solidarité nationale, sans qu'on ne puisse rien faire contre eux ! Il est encore plus aberrant qu'ils puissent en plus être mieux traités par les Assedics que tous ceux qui ont joué le jeu du financement de la solidarité nationale et qui se retrouvent malgré tout à devoir toucher les Assedics.

L'aberration, c'est à la fois que des golden boys ne jurant que par les pays anglo-saxons et par le libre marché osent revenir vivre en France pour toucher les Assedics lorsque la situation économique se dégrade ... C'est aussi qu'ils puissent être couverts par les Assedics alors qu'ils n'ont pas cotisé au cours des années précédentes ... Et c'est enfin et surtout qu'ils puissent toucher des allocations de plus de 6.000 euros par mois dans ces conditions ...

Et on n'entendra même pas un ... Merci La France ...

Evidemment, il ne s'agit pas des seuls passagers clandestins de notre système social. Ce n'est pas non plus le seul cas de passagers clandestins du système social qui soient mieux traités par le système que les honnêtes cotisants. En matière de sécurité sociale, les bénéficiaires de la CMU (couverture maladie universelle) sont également mieux traités, mieux couverts, que les honnêtes cotisants salariés ... Le problème, c'est évidemment qu'un grand nombre d'entre eux ne sont pas de véritables exclus du système social, mais choisissent la voie du travail non déclaré ou de l'assistanat social pour profiter des failles du système, comme les golden boys français de la finance anglosaxonne, qui viennent désormais profiter des filets de sécurité sociaux de la France.

On s'aperçoit qu'il y a des problèmes chaque fois que l'on mélange des systèmes de sécurité sociale et des systèmes d'assistance sociale et de lutte contre l'exclusion. Le déficit de la Sécurité sociale française est actuellement en train d'exploser et devrait dépasser le plafond de 18 milliards d'euros cette année voté au parlement. Les Assedics devraient également devenir fortement déficitaires, alors que le taux de chômage devrait exploser pour dépasser 10% de la population active en 2009 et 2010.

Les Assedics ne devraient pas avoir à traiter le problème de l'assistance sociale pour les français partis à l'étranger, et les personnes concernées ne devraient pas voir ces périodes être prises en compte pour le calcul de leurs allocations (à moins qu'ils n'aient choisi de cotiser à la caisse des français de l'étranger). Pas plus qu'ils ne devraient traiter du problème des intermittents du spectacle. De même, la Sécurité sociale ne devrait pas financer la CMU, ni leur octroyer des droits sociaux plus intéressants qu'au reste des cotisants ...


Réflexion vingt-cinq (20 février 2009)
La justice et la corruption aux Etats-Unis ...


Deux juges américains (Mark Ciavarella, 58 ans, et Michael Cohahan, 56 ans) condamnaient pour des motifs parfois fantaisistes des jeunes américains à des peines d'enfermement dans des camps disciplinaires privés en échange d'une rémunération substantielle (2,6 millions de dollars entre 2003 et 2006). Cela se passait en Pennsylvanie dans le comté de Luzerne. 5.000 jeunes de 13 à 18 ans auraient été jugés coupables par ces deux juges et 2.000 d'entre eux auraient été envoyés en détention dans un centre de détention privé, Western PA Childcare (qui recevait en échange des fonds de la part du comté de Luzerne pour couvrir les frais d'incarcération, dont une partie est récupérée par les deux juges). Issus de familles dévaforisées et peu instruites, dans une ancienne région minière pauvre à majorité blanche, ces jeunes étaient des cibles faciles.

Les motifs des condamnations pourraient faire sourire si cela n'était pas terrible : trois mois en centre de redressement pour une adolescente pour une fausse page sur Myspace moquant le principal adjoint de son collège ; neuf mois pour un garçon pour avoir volé un flacon d'épices de noix de muscade d'une valeur de 4 dollars ; trois mois pour avoir volé de la monnaie dans une voiture ; plusieurs week-ends en camp de redressement pour un garçon de 13 ans pour avoir exploré un bâtiment désaffecté ... On se croirait revenu dans les livres de Dickens ...

Cela se passait aux Etats-Unis, patrie de la démocratie et des droits civiques ... La soif de l'argent peut pousser les personnes aux pires crimes. Une des faiblesses des Etats-Unis et de leur système judiciaire pourtant ancestral ...

Les deux juges sont accusés de conspiration pour fraude contre les Etats-Unis. Ils ont reconnu devant un tribunal fédéral de Pennsylvanie avoir "conclu un accord pour garantir la fourniture de jeunes délinquants" auprès des deux sociétés privées d'exploitation de prisons. La Cour suprême de Pennsylvanie a nommé un magistrat qui va revoir tous les cas traités par ces juges corrompus. En reconnaissant leur culpabilité, les deux juges, qui ont été suspendus mais laissés en liberté, risquent un minimum de sept ans de prison. Il peuvent être condamnés à une peine supérieure, allant jusqu'à vingt-cinq ans de détention. Leur jugement ne devrait pas intervenir avant plusieurs mois. (source Le Monde)


Saucratès



23/12/2010
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