Critiques de notre temps

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Education


Éducation nationale et la mixité sociale

Poursuite du débat sur l’enseignement privé et la mixité sociale

Par Saucratès 

Saint-Denis de la Réunion, mercredi 10 avril 2024

 
Dans mon dernier article, je souhaitais parler de liberté académique et je n’ai pratiquement parlé que du débat autour du choix de l’enseignement privé. Ce sujet m’interpelle très fortement. Dérivation de pensée fort instructive.

 

Je vais donc revenir directement au sujet de l’enseignement privé. Il n’y a pas que le gouvernement ou les groupes parlementaires LFI, socialistes ou du groupe majoritaire qui veulent remettre en cause le financement des écoles, collèges et lycées privés. Je lisais récemment que la CFDT et le SGEN militaient pour le même réforme du financement de l’enseignement privé. 

«Selon les fédérations professionnelles de l’enseignement public (SGEN) et du privé (FEP) CFDT, une piste serait de moduler les dotations des établissements en fonction du niveau social des élèves qu’ils accueillent. Instaurer une forme de prime aux collèges et lycées qui jouent le jeu de la mixité sociale. L’école privée participe au service public de l’éducation, et les professeurs qui y enseignent sont des agents publics payés par l’Etat, rappelle le secrétaire général de la FEP-CFDT, Laurent Lambardiere. Il est tout à fait naturel que le privé participe à l’effort de mixité sociale. Les collegues y sont prets. Il n’est pas question de relancer la guerre scolaire mais d’inciter chacun à jouer le jeu de la mixité, de la diversité, de lutter contre l’entre-soi, ajoute la secrétaire générale du SGEN-CFDT, Catherine Nave-Bekthi.

 

Et de poursuivre : L’école publique a d’ailleurs des marges de progression sur cette question même en omettant la question du privé. Il faut faire progresser la mixité sociale dans le public et dans le privé pour faire société. Les deux fédérations demandent aussi un contrôle plus fort des établissements privés sous contrat par l’Etat : les financements publics supposent des exigences et le contrôle de leur respect par les établissements.»

 

Magazine CFDT - Mensuel n°502 - Avril 2024

 

Je ne raconterai pas de bobards. Je ne suis pas en accord avec cette position du SGEN et le FEP CFDT sur la mixité et l’enseignement privé. Autre information indiquée par le magazine de la CFDT : des données sur l’IPS (indice de position sociale) du ministère de l’Education nationale, rendu public en 2022 grâce à une décision d’un tribunal administratif.

 

• en 1989, la proportion d’élèves de milieu social très favorisé était supérieur de 11 points dans les collèges privés par rapport aux collèges publics.

 

• en 2003, l’écart concernant les élèves entrants en sixième atteignait 16 points.

 

• en 2021, cet écart s’établissait à 23 points.

 

Autres données indiquées par le magazine CFDT sur l’IPS, «sur les dix premiers collèges français en matière de position sociale, neuf sont des collèges privés (et un est donc public). Sur les cent premiers collèges en terme d’IPS, 81 sont privés sous contrat. À l’inverse, parmi les 100 établissements dotés des IPS les plus faibles, il n’y a qu’un seul collège privé.»

 

Mon problème est que je vois de multiples biais dans ces diverses indications et mesures. Ces mesures ne tiennent pas la route.

• Primo, ces mesures de positionnement sociale reposent sur du déclaratif de la part des parents et des élèves. On ne demande pas encore les fiches d’imposition des élèves. Plusieurs biais peuvent ainsi affecter cet indice.

 

> Certains parents peuvent ne pas assumer leur position sociale et se présenter comme employés alors qu’ils sont cadres, comme je demandais de l’indiquer à mes enfants. Quelle importance cela peut-il avoir ?

 

> Certaines professions sont difficilement comparables. L’analyse des entrepreneurs individuels pose ainsi problème ; à quel groupe socio-économique les rattacher alors que leurs comptes de l’exploitant peuvent être lourdement déficitaires.

 

> Enfin, les stratégies des enfants et des parents peuvent différer d’un établissement privé à un établissement public. Ne vaut-il pas mieux se déclarer comme enfant d’employés dans un établissement public que comme un enfant de cadres supérieurs richissimes ? Pour éviter de se faire racketter. Et n’est-il pas potentiellement honteux de s’afficher enfant de pauvres ou d’employés smicards dans un collège privé quand ceux qui vous entourent s’affichent comme riches ? 

 

> Et le développement des réseaux sociaux ne peut-il pas avoir amplifier ce phénomène justement en 2021 par rapport aux années 1989 ou 2003 ? Une Story publiée par des camarades de classe sur un fils ou une fille de bourgeois sur les réseaux sociaux n’est-il pas extrêmement dangereux ?

 

• Secundo, on fait semblant d’oublier qu’un établissement privé implique des frais de scolarité de plus d’un millier d’euros par an pour les moins chers. Tous les parents d’élèves feront-ils le choix de mettre cette somme dans la scolarité de leurs enfants alors qu’il existe des établissements où on peut les inscrire gratuitement ? Je n’en suis pas sûr. Quelques milliers d’euros ne sont pas grand chose pour des ménages aisés alors qu’ils représentent des montants conséquents pour des familles moins aisées. L’objectif est-il d’imposer la gratuité de l’enseignement dans les établissements privés pour les familles pauvres ? Et sur la base de quelles preuves ? Car tout le monde peut aussi tenter d’en profiter. 

• Il existe aussi une légende qui veut que les allocations de rentrée scolaire versées aux familles pauvres servent moins à payer des fournitures scolaires que les achats somptuaires des parents ou des enfants. Comme les allocations familiales. Evidemment, on me rétorquera qu’il n’y a aucune étude sérieuse sur ce sujet. Mais c’est bien pour ça que j’ai parlé de légende. 

Je pense malgré tout qu’il y aura forcément beaucoup plus de ménages aisés, à l’IPS élevés, qui seront prêts à payer pour accéder à un établissement privé plutôt que d’accéder gratuitement à un établissement public. Et proportionnellement beaucoup moins de ménages pauvres ou moyennement pauvres pour faire le même choix. Mécaniquement, du fait de l’absence de gratuité des études dans le privé, l’indice de positionnement social ne peut en aucun cas y être comparable. 

Il y a également statistiquement bien plus d’intérêt et de raison pour des enfants de milieu sociaux aisés de chercher à éviter des établissements publics où la violence est endémique plutôt que pour des enfants de milieux pauvres, qui risquent moins d’y être agressés et rackettés (même si le risque y reste grand comme nous l’enseigne tous les faits divers). Et qui ne pourront pas payer la scolarité payante  alternative pour rejoindre un établissement privé.

 

Le débat autour de la mixité sociale de l’enseignement privé me semble ainsi un faux problème, puisqu’elle s’explique forcément par la scolarité payante. Dès lors que tous les parents ne sont pas prêts à privilégier la scolarité de leurs enfants, qu’ils ne sont pas tous prêts à sacrifier d’autres loisirs, dépenses ou vacances pour leurs enfants, il ne sert à rien de se masturber ou de se gargariser sur un indice comme l’IPS. Un simple truc de ministère.

 

L’autre argument des LFI et intransigeants de l’enseignement public, qui veut qu’un enfant a forcément à perdre à ne pas fréquenter des pauvres et des délinquants dans sa scolarité, au lieu de rester confiner avec des enfants appartenant à son milieu social, n’a pas la moindre validité. Protéger ses enfants des travers de la société est naturellement la priorité de tous les parents qui tiennent un tant soit peu à leurs enfants. Leur permettre de se construire dans un milieu protégé, préservé des violences et des agressions, est juste naturel, en aucun cas immoral. Tout en rappelant que des parents pauvres font parfois le choix de scolariser leurs enfants dans des établissements privés, en se saignant aux quatre veines, pour offrir une éducation et des valeurs à leurs enfants, parce qu’ils en ont eux-mêmes profité dans leur jeunesse ou parce que c’est leur choix. 

Le vrai problème n’est ainsi pas la mixité sociale, la pauvreté ou la richesse des parents, mais les valeurs morales des parents, des familles et des enfants. Et de savoir quelle valeur ils attribuent à la scolarité payante ou gratuite dans le privé ou le public. Vouloir voir autre chose dans ce genre d’indice est stupide.

 

Certains trouveront peut-être mes propos outrageusement caricaturaux et simplistes sur l’enseignement privé ou public, sur la pauvreté et la violence. Mais le débat sur la participation de l’enseignement privé à la mixité sociale est lui-même caricatural et orienté. Le partage entre privé et public est un clivage opposant les intransigeants de gauche et les syndicalistes, aux partisans du privé. Presque sûr qu’à gauche, il ne fait pas bon être passé dans un établissement privé (ou pire y avoir inscrit ses enfants) si on veut des responsabilités nationales ou juste d’être autorisé à y adhérer. Ne parlons pas d’un poste de ministre. Ce serait utile d’avoir ce genre d’informations sur les députés de chaque parti politique à l’Assemblée nationale. On obtiendrait peut-être une autre mesure de mixité sociale dans les partis politiques comme LFI.

 
Avant de s’attaquer et de légiférer sur la mixité sociale dans les établissements scolaires, il faudrait d’abord s’attaquer aux racines de la violence dans les établissements publics et dans leurs alentours, faire des établissements scolaires des havres de paix et de tolérance réciproque, de la part des enseignants comme des élèves, en extirper la délinquance et les agressions, le school-bullying et les multiples incivilités. Et seulement après cela, on pourra arrêter de rechercher dans la scolarisation dans les établissements privés une alternative et une solution de fuite face à la violence endémique sévissant dans de trop nombreux établissements publics. 

 
 
Saucratès


10/04/2024
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Très chère liberté académique à sens unique

Lorsque la liberté académique ne se conjugue que dans un seul sens

Par Saucratès 

Saint-Denis de la Réunion, mardi 9 avril 2024

 

Je vais continuer à jouer le rôle de pignouf de service, de réactionnaire à la petite semaine, ou plutôt du week-end. Tout cela pour parler de la supposée liberté académique et du combat visant à l’éradication de l’école privée. Mais mon Dieu qu’ai-je dit, qu’ai-je écrit. Il ne s’agit en aucun cas de s’attaquer à l’école privée ou de vouloir éradiquer l’école privee, mais simplement de lui imposer des règles comme à l’école publique ! Afin qu’elle contribue elle-aussi à l’effort de la Nation en matière d’éducation. En clair, de lui faire récupérer la moitié voire un peu plus des cancres analphabètes et hyper-violents, étrangers ou sans-papiers, qui gangrènent notre société et l’éducation nationale, générés, fabriqués ou récupérés par le système éducatif public français. Pas de raison que le privé échappe à ce pourrissement qui affecte le public. Pas de raison que ces publics analphabètes et islamisés ne s’en prennent qu’à des enseignants des lycées publics. Si on arrive à en foutre la moitié dans les lycées privés, avec un peu de chance, les prochains terroristes islamistes décapiteront des enseignants du privé, doivent-ils se dire dans les groupes LFI, chez les socialistes et dans le parti présidentiel!

 
Il semble que je souhaite d’abord et avant tout parler du combat public-privé dans le monde de l’enseignement. Ce combat n’est absolument pas une invention de ma part. Il y a une haine de l’enseignement privé qui existe dans le monde de l’enseignement public, chez les enseignants du public. Comme s’ils étaient jaloux du privé. Je ne l’invente pas. Déjà, dans mon enfance, je me rappelle du collège privé qui s’étendait sur une colline opposée dans la rade d’Audierne, dans le Finistère, alors que le collège public s’étendait de l’autre côté du port de plaisance, sur une autre colline, sur la commune de Plouhinec. Deux mondes séparés par plusieurs kilomètres, sans aucun contact. Comment ne pas voir aussi un équivalent de ce conflit dans le monde de la Guerre des Boutons.

 

Beaucoup plus récemment, une connaissance vice-présidente dans un club de sport m’a juré que elle vivante, jamais les animateurs du club n’interviendraient en aucun cas dans une école privée et qu’ils n’interviendraient que dans les trois écoles publiques du village où nous habitions. Elle était évidemment enseignante en primaire dans une de ses trois écoles publiques du village. En aucun cas pauvre puisque son mari était praticien hospitalier au CHD de Saint-Denis de la Réunion. Simplement le résultat de cette animosité atavique, cette haine brûlante qu’entretient le monde du public envers le monde de l’enseignement privé. Vraisemblablement le reflet du dédain que ressent le monde du privé pour le monde de l’enseignement public. Et c’est cette même haine que l’on ressent dans les interventions publiques des députés LFI ou socialistes.

 
Certainement que l’un des critères principaux de sélection pour devenir député ou pour devenir adhérent chez LFI ou chez les socialistes, c’est de démontrer que l’on n’a pas fréquenté le monde de l’enseignement privé ni qu’on a mis ces enfants ! Il y a presque un siècle, les nazis devaient prouver qu’ils n’avaient pas d’ancêtres juifs dans leur arbre généalogique. Depuis la création des jésuites, ces derniers (comme notre pape notamment) devaient eux aussi démontrer qu’ils n’avaient aucun ancêtre juif sur les quatre dernières générations. Aujourd’hui, à LFI ou au parti socialiste, j’ignore ce qu’ils pensent des ancêtres juifs (sont-ils réellement antisémites ?) même s’il semble qu’y avoir des ancêtres palestiniens semble y être   considéré comme un grand honneur. En tout cas, il semble qu’ils cherchent à vérifier l’absence de tout ancêtre ou descendant ayant fréquenté une école privée sur de nombreuses générations. Autre temps, autres mœurs et autres préoccupations ! Mais toujours une même haine des personnes différentes. 

 

Et j’en reviens donc à mon sujet initial, sur la très chère liberté académique de nos chers enseignants, et ceci à travers un article du Monde, media si représentatif de l’ensemble du spectre politique et de pensée, mais qui lui n’est aucunement mis en cause par le Conseil d’Etat ou l’Arcep pour la non-représentativité des positions de ses journalistes. Pas plus que l’émission Quotidien d’ailleurs, même si celle-ci peut déclarer sans risque d’être poursuivi, qu’en aucun cas, ils n’accueilleront dans leur émission un représentant de l’extrême-droite. 
 

https://www.lemonde.fr/sciences/article/2024/04/01/aux-etats-unis-la-liberte-academique-assiegee_6225458_1650684.html

 

Où l’on découvre donc que la liberté académique bafouée ou assiégée qui émeut les journalistes du Monde sont les idées des gauchistes, de l’affirmative action, et de l’intersectionalité, ou convergence des luttes pour les personnes issues des minorités discriminées. Mais on nous parle donc de la liberté académique bafouée des tenants de ces thèses nauséabondes, face aux poussées reactionnaires des républicains. Mais pas un mot sur les enseignants obligés de s‘humilier et de reconnaître leurs fautes parce que ce sont des hommes ou des blancs et qu’ils ont bénéficié d’un système les favorisant. La violence des courants réactionnaires républicains américains ne peut se comprendre que si l’on prend en compte la violence des agissements dans le milieu éducatif et enseignant américain de ceux-là même qui se réclament aujourd’hui de la liberté academique. Eux-mêmes la refusent et l’ont refusé à ceux qu’ils combattaient, leurs ennemis ou leurs cibles d’hier ou du passé, et aujourd’hui, ils s’en réclament à haut cri et Le Monde leur fait écho. 
 

La violence n’engendre que la violence, sauf à réussir à exterminer toute trace et toute descendance de son adversaire. Sinon, la vengeance de ces derniers sera encore plus virulente. Et si cela s’applique parfaitement au conflit ukrainien ou palestinien, comme il s’était appliqué aux différents conflits franco-prussiens puis franco-allemands, il s’applique aussi au conflit mené par les minorités intersectionnelles contre la majorité blanche occidentale aux Etats-Unis ou en France. 
 

On peut tous choisir de vivre en paix, de vivre en étant égaux, de vivre en se satisfaisant de sa propre vie, de ses propres choix. Pourquoi chercher à tout prix à se venger de prétendues offenses ou de prétendues malchances liées à sa couleur de peau, à son origine, à son sexe, à son milieu social, à ses propres choix ou à ses propres décisions ?
 
Effectivement, la vie n’est pas égale pas tous. On ne part pas tous égaux dans la vie. On n’a pas forcément tous les mêmes chances ou les mêmes facilités intellectuelles ou physiques. On n’a pas tous la même chance. Car au fond, la vie n’est qu’une question de chance et de choix. Avant tout. Certains ont de la chance. D’autres en ont moins, ou pas les mêmes. On ne fait pas tous les mêmes efforts. Ramener tout cela à de l’intersectionalité, se poser en victime, se victimiser parce qu’on est ceci ou cela, c’est selon moi stupide. Que diraient ceux qui sont lourdement handicapés, aveugles, et qui reussissent malgré tout, envers et contre tous ? 
 

Et j’en reviens enfin à mon objet principal, la place de l’enseignement privé et la guerre qui couve comme au temps de la victoire de Francois Mitterrand dans les années 1981-1984 et les réformes Savary de l’Ecole privée. Évidemment, je ne suis pas totalement objectif puisque j’ai fait le choix de mettre mes enfants dans l’enseignement privé catholique. Leur seule fréquentation de l’école publique fut en classes préparatoires. Évidemment, l’enseignement qu’ils reçurent dans ces classes préparatoires était mille fois supérieur à celui de leur lycée privé catholique. Mais l’enseignement privé catholique les avait parfaitement préparés à y accéder, bien mieux que les lycées publics de ces mêmes écoles. Ces classes préparatoires publiques, nos anciennes maths sup et mats spé de ma jeunesse, bénéficient des meilleurs enseignants du département. Mon fils m’expliquait qu’une grande majorité de ses enseignants étaient des normaliens. La qualité de leurs cours, de leur enseignement, leurs compétences, l’émerveillaient. Tous les normaliens passés par les ENS ne sont donc pas uniquement des présomptueux infatués.

 

https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/04/02/enseignement-prive-un-rapport-parlementaire-appelle-a-reformer-le-systeme-et-ravive-le-debat-politique_6225554_3224.html

 
Le problème de l’enseignement public n’est donc pas la qualité de ses enseignants, ou plutôt de ses meilleurs enseignants. Il est probablement lié à la médiocrité de certains autres enseignants qui cumulent absences, grèves de toute sorte et dispenses d‘enseignement. Il est certainement lié à des élèves violents et à des parents d’élèves démissionnaires ou eux-aussi violents, dont la progéniture est soit source d’allocations, soit sacralisée. Il est lié à un système scolaire qui n’est pas conçu pour amener toute une classe d’âge au Baccalauréat ou au niveau Master. Parce que tous les enfants n’en sont pas capables, sauf à descendre le niveau du Baccalauréat pour que des analphabètes puissent l’obtenir sans jamais avoir appris à lire. Il faut avoir le courage de revenir en arrière sur les réformes successives de l’Education pour abandonner cette idée d’amener une classe d’âge au baccalauréat ou au master, et accepter de redonner ses lettres de noblesse à l’apprentissage et aux études professionnelles. 
 

Parce que le débat sur l’enseignement privé accusé de ne pas prendre sa part de la mixité sociale est une ânerie. Il existe également des lycées privés d’enseignement professionnel, comme il y existe des lycées publics. Ces lycées privés participent aussi à la mixité sociale. Simplement, pour des parents, faire le choix d’un établissement privé pour scolariser son enfant implique que l’on s’intéresse à sa scolarité, qu’on ne considère pas sa scolarité comme un droit, la présence d’enseignants comme un droit, mais qu’au contraire, on accepte de payer pour son enfant afin qu’il bénéficie d’une certaine qualité d’enseignement, qu’on lui enseigne des valeurs et des idéaux moraux. Puisqu’on pourrait très bien choisir de le scolariser gratuitement dans le lycée public de son domicile.

 

Le privé pose problème parce que tous les jaloux, les envieux, les aigris, ne voient que la faculté pour les parents d’éviter le lycée public de zone pourri en choisissant le lycée privé. Ces envieux, aigris, jaloux ne voient pas des parents qui font le choix de payer pour le privé par adhésion à des valeurs, des parents qui privilégient le financement de la scolarité de leur enfant plutôt que telle ou telle emplette inutile, tel nouveau téléphone ou telle nouvelle télévision. Ils sont tellement envieux, jaloux, aigris, haineux qu’ils ne voient pas des parents qui privilégient l’éducation de leur enfant, alors qu’ils peuvent parfois être issus de milieux sociaux désanvatagés. Non, ils ne voient que leurs propres démons, leurs propres obsessions : échapper à tout prix à la promiscuité, à la violence des établissements publics, et ils les voient à travers leur propre avarice : si ces parents-là payent pour leurs enfants, c’est pour des raisons égoïstes et inavouables, en aucun cas pour des valeurs et un enseignement de qualité. L’obsession des socialistes, de LFI et de certains transfuges socialistes de la majorité présidentielle, c’est détruire l’enseignement privé, refaire la guerre scolaire et la réforme Savary, pour enfin pouvoir contraindre chacun de ses enfants privilégiés à rejoindre un lycée public où ils pourront être tabassés, rackettés et au final assassinés.

 
Certains me diront peut-être que ma vision est extrêmement sombre sur le monde de l’enseignement public. Que la violence est partout et que la violence symbolique ou morale que l’on trouve dans les établissements privés fait tout autant de mal que la violence physique. Mais c’est cette violence qu’il faut chercher à éliminer du public, et non pas la masquer et penser que si on diffuse également cette violence dans les établissements privés, la solution d’ensemble s’améliorera. C’est évidemment faux, et sans espoir. Mais les mêmes pingres qui ne veulent pas dépenser un centime dans l’éducation de leurs propres enfants sont ceux là même qui comptabilisent les financements consentis a l’enseignement privé. La qualité de l’enseignement consenti ne compte pas à leurs yeux : seul compte le nombre de délinquants et d’élèves violents pris en charge dans le privé. 

 

 

Saucratès 


08/04/2024
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L’affaire Amélie Oudéa-Castera

La guerre contre l’enseignement privé est proche

Par Saucratès

Saint-Denis de la Réunion, samedi 20 janvier 2024

 
Post Scriptum du 18 février 2024

 

Ils ont eu Amélie Oudéa-Castera. Les syndicats enseignants, LFI et les socialistes-traitristes-compatiblo-macronistes. Ils ont eu sa peau. Elle est remplacé à l’Education publique par une ex-socialiste-compatible-avec-le-macronisme. Elle reste à s’occuper du sport et des Jeux Olympiques. Morale de cette histoire : il ne faut pas dire la vérité sur les enseignants du public. Sinon, malgré leurs perpétuelles absences et grèves, ils sont supposément capables de se rappeler très précisément la moindre parole d’une parent d’élève plus de quinze ans après, sans que ce soit une ministre ni rien d’autre qu’une ex grande joueuse de tennis. Ils se rappelleront très précisément qu’il n’y a jamais eu d’absence dans sa classe cette année là (d’abord il n’y en a jamais donc c’est assez facile) et des raisons exactes pour laquelle cette parent d’élève a quitté l’école ! Quelle mémoire de l’éducation nationale ! À croire qu’ils utilisent des fichiers sur les parents d’élève non déclarés à la CNIL. 

 

Cette histoire donne l’impression que le gouvernement a voulu donner un scandale à ronger à la presse pour cacher un autre scandale : le fait qu’un premier ministre donne à son mari un des plus grandes ministères du gouvernement, à savoir les affaires étrangères ! Fillon a été envoyé en prison pour avoir fait de sa femme son assistante parlementaire et on a décortiqué son activité pour la condamner pour détournement d’argent public. Mais là on parle d’un ministère qui lui a été confié ! Et personne ne dit rien, obnubilé par l’affaire Amélie Oudéa-Castera ! Merveilleux non ?

 


En politique, tout est instrumentalisé. C’est le principe. Votre vie est passée au peigne fin, et le moindre des manquements, la moindre des petites phrases qui pourra vous être reprochée est conservée précieusement pour vous nuire ultérieurement. Triste monde que la politique ? C’est en tout cas un monde à fuir pour les gens normaux.

 

Qu’est-ce donc que cette affaire Amélie Oudéa-Castera qui agite le Landerneau politique de cette rentrée du nouveau gouvernement d’Emmanuel Macron ? Une pluie d’articles du Monde vise Mme Oudéa-Castera, ce qui permet à ce média d’origine socialiste contrôlé par la Macronie de donner un os à ronger à ses journalistes désœuvrés. Derrière la défense de l’école publique, Le Monde peut se donner l’impression d’être irrévérencieux en attaquant un membre du gouvernement de Macron sans prendre de risque ou sans mécontenter le Château et ses maitres. 

 

Qu’y a-t-il donc derrière l’affaire Amélie Oudéa-Castera ? Une ministre de l’éducation nationale qui dit la vérité sur l’enseignement public. Un monde dans lequel une majorité d’enseignants incompétents, absentéistes, régulièrement malades, ne sont pas remplacés. Où de très nombreuses heures d’enseignement y sont perdues. Où des élèves n’apprennent pas les minimums dans les matières d’enseignement puisque les enseignants y sont absents et n’y sont pas remplacés. Car les absences y sont trop nombreuses pour y être remplacés.

 

Derrière cette attaque portée contre Mme Amélie Oudéa-Castera, c’est l’enseignement privé dans son ensemble qui est attaqué. Il ne faut pas s’y tromper. Si elle tombe, c’est le droit pour des ministres de placer leurs enfants dans des établissements privés qui disparaîtra. C’est la survie de l’enseignement privé catholique qui est aujourd’hui en jeu (et non pas de l’enseignement islamique qui aura toujours la bénédiction de LFI et des socialistes qui s’acharnent inversement contre l’enseignement privé catholique). Il ne faut pas lâcher le soldat Amélie Oudéa-Castera.
 

https://www.lemonde.fr/education/article/2024/01/12/amelie-oudea-castera-provoque-une-vive-polemique-sur-la-scolarisation-de-ses-enfants-dans-l-etablissement-prive-stanislas_6210544_1473685.html 

 

https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/01/15/les-oppositions-appellent-a-la-demission-d-amelie-oudea-castera-accusee-de-mensonge_6210945_823448.html

 

Le problème avec ce que je viens de dire, c’est évidemment que c’est vrai, vécu par de très nombreuses familles, mais que c’est indémontrable. Et c’est même impossible pour moi de le démontrer puisque mes enfants n’ont jamais mis le pied dans l’enseignement public en maternelle, en primaire, au collège ou au lycée. Tout comme certainement pour Mme Amélie Oudéa-Castera. Est-ce pour autant un mensonge ? Non, c’est la rumeur que les parents entendent lorsqu’ils ont initialement à faire le choix entre l’enseignement privé et l’enseignement public.
 

Est-ce pour autant diffamatoire ou faux ? Dans ce cas, pourquoi les parents de l’enseignement public mettaient-ils massivement leurs enfants dans le secteur privé ... pour ceux qui n’étaient pas trop obtus?  Pour pouvoir tranquillement grève sans que cela risque de perturber les chances de leurs propres enfants de rejoindre l’élite sociale, de décrocher le Bac avec mention et de rejoindre de grandes écoles? Difficile à dire. 
 

La réforme du baccalauréat décidée par Macron a mis à mal cet interêt de l’enseignement du privé. Pourquoi faire intégrer à des enfants des ‘boites à Bac’, des ‘boites à bachotage’, si au final tout le monde obtient le Bac, et si la moyenne des notes pendant l’année scolaire est principalement prise en compte. Résultat, les lycées publics ont des résultats tout aussi bons voire meilleurs que les lycées privés. Tout enseignant mettra plus ou moins la même échelle de notes à ces élèves, quelque soit leur niveau. Ce seront les devoirs qui seront plus ou moins durs. Un ami enseignant dans un collège public difficile me racontait qu’avant les devoirs, il préparait les questions qu’il poserait en indiquant que ce serait une question du devoir. Et pourtant les élèves se plantaient malgré tout. Au même moment, son enfant et le mien étaient confrontés à une enseignante qui posait des questions pièges dans la même matière, réponses qui ne se trouvaient ni dans le cours dispensé, ni dans le manuel d’histoire, mais que seul un spécialiste aurait pu connaître. 
 

Je suis bien sûr un défenseur de l’enseignement privé catholique, même si je suis passé autrefois par les établissements publics. Mais c’etait dans les années 1970-1980. Et pourtant aujourd’hui, je ne pense pas que des bons ou excellents élèves aient encore intérêt à passer leur Bac dans un lycée privé. C’était vrai il y a quatre ans. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Hormis les plus grands lycées métropolitains comme Sainte Geneviève, les autres lycées privés deviennent des lycées de second rang ou de plus, la présence de très nombreux excellents élèves leur enlève à tous la possibilité d’intégrer de grandes écoles ou de grandes prépa. Il vaut bien mieux être le premier d’une classe dans un lycée public minable que dans les premiers d’un lycée privé elististe. Aujourd’hui, en l’absence de toute épreuve nationale comme l’ancien baccalauréat, dès lors que la moyenne annuelle des notes est prise en compte, il n’y a plus de différence entre les bons et les mauvais lycées. 

 

https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2024/01/19/affaire-amelie-oudea-castera-quelles-regles-et-quelles-specificites-pour-l-enseignement-prive-en-france_6211854_4355770.html

 

Évidemment, il y en aura une, une différence. En classe préparatoire, les élèves des lycées publics ne sont pas absolument pas préparés au niveau demandé en prépa. À la différence des élèves provenant des lycées privés qui eux ont été habitués toute leur scolarité à ce rythme de travail. Mais encore faut-il pouvoir accéder à ces classes préparatoires lorsque l’on sort d’un lycée privé et que l’on ne fait pas partie des meilleurs de sa classe. 

 

Autre aberration, j’ai indiqué que les enseignants de l’enseignement public n’étaient pas compétents. Pourtant on y trouve des enseignants extraordinaires. Les enseignants des classes prépa des établissements publics y sont extraordinaires (selon mes enfants). On y trouve une proportion invraisemblable de normaliens, d’enseignants d’une telle qualité qu’ils font passer les enseignants des lycées privés pour des besogneux. Mais il s’agit d’une infime minorité d’enseignants du public.

 

Alors peut-on condamner une personne pour avoir exprimé une vérité? La vérité? Non. Nous sommes des millions de familles à avoir la même opinion du système de l’enseignement public, même si je pense que la réforme du Baccalauréat va conduire de nombreux parents d’élèves à abandonner le privé pour rejoindre le public, au moins à partir de la classe de la première. Tant pis pour les absences. Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois. Ou pas. À moins que le ministère de l’éducation nationale ne fasse marche arriere dans cette réforme du baccalauréat et recrée un Baccalauréat composé des mêmes épreuves nationales pour tous, avec une correction harmonisée et décentrée, sur la base d’un véritable anonymat (comme ce devait plus ou moins être le cas par le passé).

 

Après, je ne parle pas ici d’excellence. Des élèves excellents et extraordinaires auront des résultats extraordinaires quelque soit le lycée par lequel ils passent, privé ou public. À la Réunion, par le passé, du temps des épreuves nationales, les meilleurs lycéens et lycéennes avec des moyennes dépassant les 20/20 ne sortaient pas des lycées privés mais bien des lycées publics. Ces élèves extraordinaires n’avaient pas besoin de boites à bac pour préparer le baccalauréat. Ces élèves sont peut-être même écrasés dans l’enseignement privé, qui privilégie peut-être la conformité à l’excellence.

 

Ce débat autour de Mme Amélie Oudéa-Castera permet néanmoins de rappeler l’ampleur de l’opposition existant autour de la question de la place de l’enseignement privé. L’existence d’un enseignement privé pratiquement autonome et défendant les valeurs catholiques ne va plus aujourd’hui de soi. Nous en sommes revenus aux années 1984 et les attaques contre l’enseignement catholique et l’enseignement privé sont désormais réguliers. Les pires de tous sont au-delà de LFI et des socialistes (à croire que dans ces partis, choisir de placer ses enfants dans un établissement privé doit être une cause d’exclusion immédiate), dans le camp des macronistes eux-mêmes, comme s’ils voulaient faire disparaître la voie d’excellence qui les avaient eux-mêmes formés (et peut-être marqués indélébilement).

 

 
Saucratès 

 

 

Nota : Pour ceux qui ne me connaissent pas, même si je défends ici Mme Amélie Oudéa-Castera, je ne suis pourtant absolument pas un défenseur de Macron, de sa politique ni même de son gouvernement. Bien au contraire. Simplement un défenseur des opprimés, des victimes de lynchage médiatique. Seulement un défenseur de l’enseignement privé. Essentiellement pour la sécurité des conditions d’enseignement qu’il permet de donner aux élèves qui y sont scolarisés. Ainsi que pour le principe de la liberté d’enseignement (mais je suis contre l’existence d’écoles ou de lycées islamiques en France), et les valeurs morales et civiques véhiculées par l’enseignement catholique. 

 

Post scriptum

Mercredi et jeudi 25 janvier, la traque se poursuit dans les médias, qu’ils se nomment Le Monde ou Mediapart. A croire que l’odeur de la traque et du sang excite ces vautours ! Où l’on parle désormais du choix des enfants ou de la ministre de l’Education nationale d’intégrer des classes non mixtes au lycée Stanislas, ou bien du fait que ses enfants (ou la ministre) auraient choisi de contourner la procédure ParcoursSup en n’inscrivant qu’un seul et unique choix sur ParcoursSup, alors que cela est fortement déconseillé par la plate-forme. 

«En 2023, sur plus de 600 000 lycéens ayant formulé des vœux dans Parcoursup, il y a seulement 41 candidats qui n’ont fait qu’un seul vœu pour une CPGE dans l’établissement où ils sont en terminale, dont 38 sont des élèves de Stanislas. Le fils aîné de la ministre de l’éducation nationale figure parmi ces 38 élèves, révèle Mediapart.»

 

https://www.lemonde.fr/education/article/2024/01/21/le-systeme-de-contournement-de-parcoursup-mis-en-place-par-le-lycee-stanislas-a-beneficie-au-fils-d-amelie-oudea-castera-revele-mediapart_6212098_1473685.html

 

https://www.francetvinfo.fr/societe/education/polemique-stanislas-y-a-t-il-encore-beaucoup-de-classes-non-mixtes-en-france_6323481.html

 

Cela signifie toutefois que trois autres candidats de ParcoursSup n’appartenant pas à Stanislas ont aussi fait ce choix, et qu’ils ont sûrement aussi rejoint la seule CGPE qu’ils visaient. Personnellement, concernant ParcoursSup, ce sont mes enfants qui ont fait tous leurs choix, classé tous leurs vœux, décidé de ce qu’ils voulaient faire et de comment ils voulaient le faire. Les parents payent tout simplement pour les choix de leurs enfants. Il faut être un vautour du Monde ou de Mediapart pour y chercher malice, pour y voir un crime ou pour chercher à obtenir le départ de cette personne, dans un crescendo diabolique et assassin. Car c’est la mort de leur cible que ces vautours cherchent, ainsi que les monstres qui les alimentent en informations. Pour cacher quoi ? Pour masquer quoi ? Le fait que dans un même gouvernement, deux des plus importants ministères aient été confiés à deux anciens supposés conjoints, Séjourné et Atal ? Comment est-ce possible ? Quand est-ce déjà arrivé par le passé ? Sans que personne ne dise rien. L’affaire Stanislas et Oudéa-Castera n’existe-t-elle que pour occuper les vautours, les étourdir de sang sacrificiel répandu, jusqu’à une bonne mise à mort médiatique ou un bon suicide ?

 

Quant aux interventions des députés LFI, ou des socialistes ou ex-socialistes comme l’ancienne ministre socialiste Najat Vallaud-Belkacem de François Hollande, elles me font vomir. Vallaud-Belkacem, cette ministre socialiste qui cassa les classes bi-langues dès la sixième parce que cela favorisait un tri des familles, qui a interdit l’enseignement du latin et du grec ancien au collège et au lycée pour la même raison, et dont j’ai eu l’impression qu’elle cherchait à développer l’islamisation de l’enseignement et des collèges et lycées (j’ai ainsi découvert que mes enfants catholiques avaient l’obligation en histoire d’apprendre des sourates du Coran ou de connaitre le nombre !).

 

https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/01/24/najat-vallaud-belkacem-rien-ne-justifie-que-l-ecole-privee-tolere-voire-organise-le-tri-silencieux-des-eleves-selon-leurs-origines-sociales_6212766_3232.html

 

Je crois que cette socialiste confond deux choses. Tous les parents cherchent à fuir les collèges et lycées où leurs enfants seront mélangés à des cas sociaux, à des délinquants, à des voyous et à des dealeurs. Tout le système administratif des rectorats et du ministère (carte scolaire, etc) vise à empêcher les parents d’y arriver pour les forcer à rejoindre des collèges ou lycées pourris où ces enfants seront battus, violentés, harcelés, mais ces socialistes-là s’en foutent. Et toutes les décisions des parents ne visent qu’à trouver la faille dans le système. Et les établissements privés sont certes l’une de ces possibilités offertes. Et effectivement, les parents d’enfants délinquants, dealeurs, cas sociaux, violents, agressifs, sans papier, n’envisagent pas de payer pour mettre leurs enfants dans un établissement privé. Seuls les parents, même pauvres, qui ont reçu une éducation catholique et qui veulent donner les mêmes chances à leurs propres enfants, font ce choix de payer pour mettre leurs enfants dans des établissements privés. Quand d’autres parents confisquent même le montant de l’allocation de rentrée scolaire à leur propre usage. 

 

Face à LFI et aux socialistes comme Vallaud-Belkacem, il va falloir se battre pour défendre le droit à l’enseignement privé ! Comme en 1984 contre le projet de loi Savary !


25/01/2024
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Que deviennent les auteurs de violences scolaires

Ceux qui minimisent les faits étaient-ils des harceleurs scolaires ?

Par Saucratès 

Saint-Denis de la Réunion, lundi 27 novembre 2023


Cet article prend la suite de mon article précédent. Mais il s’inscrit aussi dans la lignée de mes anciens articles sur ce même sujet qui m’a de tout temps fortement concerné, importé. 

https://saucrates.blog4ever.com/la-violence-a-lecole

https://saucrates.blog4ever.com/ecole-et-violence-scolaire-5

J’ai écrit sur ce sujet de décembre 2007 jusqu’en janvier 2012, soit pendant près de quatre ans. 2012, c’est le commencement de la campagne électorale de Hollande pour la Présidentielle de 2012 et la fin de l’intérêt pour la lutte contre la violence scolaire et le début d’une fixation de la part du ministère, du gouvernement, de moi-même, pour ou contre la réforme des rythmes scolaires, pour ou contre la réécriture des programmes scolaires. Une façon socialiste en somme de faire disparaître l’intérêt de combattre la violence scolaire et une manière de l’assimiler à une absence d’égalité de moyens pour les classes populaires. Forcer la mise en place d’activités extra-scolaires dans lesquels l’harcèlement scolaire est plus simple à réaliser, supprimer tous les moyens financiers consentis pour les enfants des classes moyennes et supérieures qui veulent que leurs enfants réussissent : suppression des classes bilangues, suppression de l’enseignement des langues mortes anciennes …

 

A la lecture de ce que j’avais écrit en janvier 2012, on découvre ainsi que le plan macroniste de lutte contre les violences scolaires de septembre 2023 prend en fait juste la suite du plan d’action du gouvernement de janvier 2012 visant à agir contre le harcèlement sur internet, et sur les micro-violences entre élèves (encore appelé ‘school bullying’).

 

http://www.lemonde.fr/education/article/2012/01/23/le-harcelement-entre-eleves-sur-internet-inquiete-les-enseignants-et-les-familles_1633291_1473685.html

http://www.tessolidaire.com/PAR_TPL_IDENTIFIANT/61825/TPL_CODE/TPL_ACTURES_FICHE/PAG_TITLE/Une+campagne+pour+réduire+le++harcèlement+entre+élèves/1626-fiche-actualite.htm

 

Voilà ce que j’écrivais il y a pratiquement douze ans sur ce sujet, avant que l’idéologie socialiste ne vienne congeler toute réflexion autonome sur ce sujet. 
  

«Ce que l'on retrouve dans ces articles, et qui réflète parfaitement ma pensée sur le phénomène, c'est qu'«en France, on a longtemps pensé la violence à l'école comme quelque chose d'intrusif - le fait d'éléments, d'élèves extérieurs. On sous-estimait les petites violences quotidiennes, souvent tues, sans doute par honte». Cette sous-estimation se retrouve dans la majeure partie des enquêtes sur le phénomène de la violence, comme par exemple l'enquête Sivis du ministère de l'éducation nationale, qui recense les incidents graves dont l'administration des établissements scolaires a connaissance. Ainsi les écoles maternelles et primaires publiques recensent 3,9 incidents graves pour 10 000 élèves en 2009-2010 ; une sorte de monde idyllique ! Dans le secondaire, il aurait été recensé 105 incidents graves pour 10.000 élèves en 2008-2009, soit déjà un score beaucoup plus élevé.

 

http://www.20minutes.fr/france/400941-France-Quels-sont-les-chiffres-de-la-violence-scolaire.php

 

http://www.lemonde.fr/societe/article/2010/04/06/l-exclusion-principale-reponse-a-la-violence-scolaire_1329445_3224.html 

 

On rompt ainsi enfin avec la politique de l'autruche, cette idée que ce qui ne se mesure pas n'existe pas ! Comme le rappelait Nicole Catheline, pédopsychiatre hospitalière, «Du côté des adultes, il y a eu et il y a encore une sous-évaluation de la souffrance causée par ces "microviolences (...). On se dit que c'est l'école de la vie, qu'il faut souffrir pour apprendre ... Les enfants, eux, subissent en silence, un peu par peur, un peu par honte».

 

Enfin, je voudrais terminer par l'excellent article de la revue Sciences humaines sur le problème de la violence scolaire et les différentes explications données à ce phénomène. Les auteurs rejettent d'abord les résultats des enquêtes administratives sur les violences (logiciel Signa) en partie parce qu'ils font exister le phénomène en en parlant, et parce qu'elles ne sont que parcellaires, qu'elles ne recensent qu'une partie des faits de violence. Pour eux, seules les enquêtes de victimisation donnent des résultats acceptables (même si pour un enfant, il n'est jamais simple de se reconnaître et de s'afficher comme victime, même vingt ans après les faits !).

 

http://www.scienceshumaines.com/la-violence-scolaire_fr_14590.html

 

Les auteurs font remonter la violence scolaire, le school bullying, à la mise en place du collège unique en 1975, début de la massification de l'enseignement secondaire et année même de la fin des trente gloriseuses et le début des années de crise. A l'irruption des enfants des milieux populaires et l'importation par certains de leur «culture de l'affrontement physique comme affirmation virile de soi et preuve de courage» ... La violence scolaire existait évidemment avant même dans les milieux aisés, ou à l'école primaire ... Cette analyse rejoint mon regard sur les efforts des classes moyennes de se disjoindre de la violence des classes populaires en recherchant à s'en séparer que ce soit dans le domaine résidentiel (d'où le danger de la dispersion de l'habitat social) ou scolaire (en investissant notamment l'enseignement privé et en fuyant l'enseignement public).

 

Par ailleurs, quelques soient les articles repris, les violences scolaires touchent souvent les mêmes cibles : les enfants différents, par leur physique ou bien par leurs résultats scolaires, ou ceux inadaptés aux conflits sociaux ...

 

Intéressant enfin aussi d'observer, comme je l'avais moi-même personnellement observé, que la violence scolaire est moins forte dans les pays moins développés (les auteurs citent le Brésil, le Burkina Faso et Djibouti), pays dans lesquels «des communautés soudées et solidaires ont subsisté» et où «les écoles bénéficient de ce lien de proximité qui produit une régulation forte» (je l'avais pour ma part observé au Sénégal et à l'île de la Réunion). Intervient aussi selon moi un autre rapport à l'école, lieu vécu comme un lieu d'ascension social, et une moindre culture de la haine de l'autre et de la différence, une plus forte acceptation des différences, où le fait d'être blanc ou noir n'est pas si important, à la différence de la France où toute différence est ostracisée et susceptible de moqueries ou pire.

 

Le problème de la violence symbolique de l'institution scolaire y est également évoqué. «Toute violence de l'institution a-t-elle pour autant disparu ? Pas sûr, si l'on en croît les spécialistes. J. Pain rappelle que l'école peut encore être le lieu d'abus symboliques d'autorité, abus dont Pierre Merle a récemment dressé un tableau dans son livre L'Elève humilié. Remarques humiliantes, ironie blessante, jugements dévalorisants font selon cet auteur encore souvent parti de l'arsenal répressif de nombre d'enseignants. Les victimes en sont le plus souvent les élèves en difficulté, c'est-à-dire majoritairement ceux d'origine sociale modeste. Certaines violences physiques peuvent aussi être une réponse à la violence symbolique de l'institution». Le système des notes et des mesures répressives courantes (observations, retenues ...) participe également de cette violence symbolique généralisée des enseignants à l'égard des enfants. L'attribution de notes extrêmement basses à des élèves me semble une forme de violence contre-productive ; face à des cartons qui s'accumulent sur des élèves, aux commentaires désobligeants des enseignants, et aux réactions de la classe (rires), l'enfant se crée le plus souvent une carapace d'indifférence forcée ... La notation ne devrait pas être utilisée de cette manière et elle devrait tenter malgré tout de promouvoir les enfants, de leur rendre confiance, plutôt que de les juger ... Les notations anglosaxonnes (de A à E) non mathématiques sont vraisemblablement moins violentes, ne correspondant pas à la simple somme du détail du barême.

 

Enfin et surtout, l'article de Sciences humaines se conclut sur le fait que «c'est dans les établissements où les équipes éducatives sont à la fois solidaires et bienveillantes que la violence des élèves est la moins fréquente». Ce que les parents d'élève des classes moyennes ont parfaitement compris ont rejoignant majoritairement l'enseignement privé, et qui n'est possible que si les effectifs des personnels dans les établissements scolaires n'est pas une variable d'ajustement des finances publiques.»

 

Pour ma part, aujourd’hui, je serais plus intéressé par l’idée de me demander ce que deviennent tous ces harceleurs une fois l’expérience de l’école, du collège, du lycée, de l’Université, terminée. Que deviennent ces jeunes violents, qui jouissent de la souffrance qu’ils causent aux autres ? Deviennent-ils des rebuts de la société, cantonnés aux taches les plus rebutantes, comme aimeraient le faire croire certains films où le narrateur vous explique que ces brutes-là vivent les dernières belles années de leur vie ? Ou bien, au contraire, ces monstres, ces personnes sans humanité, ces êtres sans cœur et sans empathie, ne représentent-ils les parfaits modèles sur lesquels le management d’entreprise est construit ? 

 

Au fond, les harceleurs scolaires de notre enfance ne sont-ils pas exactement les mêmes que ces manageurs harceleurs qui pourrissent la vie et la santé de tant de salariés ?

 

Le dernier article sur lequel j’avais conclu mon article d’hier sur le harcèlement scolaire me conduisait justement à cette réflexion. Ces commentateurs si favorables aux harceleurs scolaires et à l’absence de dangerosité des petites agressions quotidiennes ne sont-ils pas simplement des personnes qui ont fait la même chose dans leur jeunesse, et qui ne peuvent rien trouver de condamnable dans les actes de harcèlement qu’ils ont eux-mêmes pratiqués enfants ? Je pense à ces jeunes dont la victime harcelée s’est finalement suicidée. Recommenceront-ils à chercher une nouvelle victime pour la pousser également à se suicider ?

 
Heureusement qu’il existe une justice divine au-delà de la justice humaine afin que les personnes mauvaises payent leurs crimes.

 

https://www.francetvinfo.fr/societe/education/harcelement-a-l-ecole/pourquoi-les-affaires-de-harcelement-scolaire-sont-difficiles-a-juger_5897938.html

 

Lorsque je lis ce qu’écrit Jean-Pierre Bellon, professeur de philosophie et directeur du centre ReSIS (Centre de ressources et d'études systémiques contre les intimidations scolaires), qui se réjouit que «le code de la justice pénale des mineurs impose de faire primer l'éducatif sur les sanctions», éliminant ainsi les peines de prison et les amendes, parce qu’il «ne croit pas du tout que des peines de prison, qui ne seront de toute façon pas appliquées, puissent faire peur à qui que ce soit. Les harceleurs sont surtout des jeunes gens perdus, qui feraient n'importe quoi sous la pression du groupe. Il y a peu de vrais pervers», dit-il … Je me dis qu’un ancien harceleur ne parlerait pas différemment.

 

Je suis pour ma part partisan d’un autre regard sur ces comportements. Et je rejoins en fait Nicolas Sarkozy lorsqu’il estimait que dès la plus jeune enfance, on pouvait se prononcer sur le comportement de violence à venir des très jeunes enfants dans les crèches et se donner les moyens de les isoler et de les rééduquer le plus tôt possible. Quelques années passées en enfer pourraient leur permettre de se racheter et de changer ! Contrairement à ce que pense Jean-Pierre Bellon, «les harceleurs ne sont pas le plus souvent des jeunes gens perdus», mais des brutes sans âme et sans empathie, sans humanité, qui ne jouissent de l’école que pour s’y attaquer à de plus faibles qu’eux. Des déchets de l’humanité. De la même manière que les violents, les harceleurs, certains managers, pourrissent la vie des autres dans notre vie de tous les jours. 

 

Lorsque l’on parle de harceleurs, on parle de quelques dizaines de jeunes gamins et gamines sur une population de quelques centaines d’écoliers, de collégiens ou de lycéens. Dans mon expérience personnelle, il ne devait pas y avoir plus de 5% de ces harceleurs dans la masse des gamins et gamines. Comme les hyènes dans la jungle, ils ne visent que les enfants et les jeunes isolés ; ils ne s’attaquent pas aux gamins qui bénéficient de liens d’amitiés forts autour d’eux. Ils cherchent une proie facile, seule, isolée, à part. Un rêveur, une proie blessée, un isolé, que l’on peut facilement attaquer, bouffer, terroriser. De mon temps déjà, cette personne pouvait par exemple être simplement efféminée ce qui faisait d’elle une proie facile. Entre autre chose.

 

Je me retrouve beaucoup plus dans le discours de l’avocate Laure Boutron-Marmion, lorsqu’elle dit :

 

«(…) Il n'y a en réalité pas de difficulté matérielle à rassembler les preuves du harcèlement mais une difficulté intellectuelle des établissements et des enquêteurs, qui minimisent un grand nombre de faits. Beaucoup de petites phrases mesquines vont être vues comme des railleries ou des moqueries et pas comme des insultes ou des brimades, dénonce l'avocate, qui pointe un déni de la part de l'institution judiciaire. Elle regrette notamment qu'il soit si difficile de lier le harcèlement au suicide de la victime. 

 

Pour elle, les peines à l'encontre des harceleurs doivent être à la hauteur, car les adolescents sont tout à fait conscients de ce qu'ils font.»

 
Au fond, la grande question est peut-être de savoir ce que les harceleurs voient dans leurs futures victimes. Et dans ceux contre lesquels ils ne s’attaquent pas. Pourquoi s’attaquent-ils à certains et pas à d’autres ? Les victimes ne sont-elles pas seulement victimes parce qu’elles sont différentes, par leur physique, par leur comportement, parfois par leurs résultats scolaires, ou ceux inadaptés aux conflits sociaux ? Ou désormais du fait de leur exposition sur les réseaux sociaux ? Ou bien la raison en est-elle différente ? Après tout, dans le harcèlement moral au bureau, les victimes ne sont bien souvent pas les plus faibles, mais plutôt des forts autour desquels les harceleurs s’efforcent de faire le vide pour les isoler et pour les détruire. En va-t-il de même pour les victimes de harcèlement scolaire ? 

 

 

Saucratès

 

 

Nota : Ecrits précédents sur la violence scolaire

https://saucrates.blog4ever.com/ecole-et-violence-scolaire-1

https://saucrates.blog4ever.com/ecole-et-violence-scolaire-5

https://saucrates.blog4ever.com/blog/lire-article-447196-1975160-ecole_et_violence_scolaire__4_.html

https://saucrates.blog4ever.com/blog/lire-article-447196-1974914-ecole_et_violence_scolaire__3_.html

https://saucrates.blog4ever.com/blog/lire-article-447196-1974909-ecole_et_violence_scolaire__2_.html

https://saucrates.blog4ever.com/blog/lire-article-447196-1974902-ecole_et_violence_scolaire__1_.html


27/11/2023
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La violence à l’école

 

Lorsque les phénomènes de bandes conjuguent violence et exclusion à l’école pour détruire des enfants

Par Saucratès 

Saint-Denis de la Réunion, dimanche 26 novembre 2023

 

Il a fallu plusieurs suicides d’enfants et d’adolescents, victimes de ce que l’on appelle le ‘school-buring’, ou harcèlement scolaire, pour que le pouvoir politique macroniste se saisisse enfin de ce problème. Le mercredi 27 septembre 2023, la première ministre, Elisabeth Borne, a présenté un arsenal de mesures pour lutter contre le harcèlement scolaire. Selon Le Monde, ce fléau «touche près d’un élève sur dix».

 

https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/09/27/harcelement-scolaire-elisabeth-borne-decrete-la-mobilisation-generale-avec-une-serie-de-mesures-de-prevention-et-de-sanctions_6191312_3224.html

 

Selon la journaliste Sylvie Lecherbonnier,

 

«Le harcèlement procède de mécanismes bien plus complexes que les discours politiques ne le laissent penser. Il correspond à des phénomènes de groupe, de rejet de la différence qui vont au-delà du binôme harceleur-harcelé. Les témoins, par leur silence, se font complices et il est souvent très délicat pour les équipes éducatives de démêler le rôle précis de chacun.»

 

Bon évidemment, là dessus, je n’ai rien à y redire. Comme pour tout, c’est le silence des témoins, de la multitude de ceux qui voient, qui regardent, mais qui ne disent rien, qui expliquent l’abomination du harcèlement. «Le monde n’est pas dangereux à cause de la minorité de gens méchants, mais de la majorité de ceux qui voient mais qui ne disent rien», comme l’avait dit Einstein.

 

«(…) L’Unesco l’affirme : les programmes de lutte contre le harcèlement ne sont efficaces que s’ils respectent une approche éducative globale.»

 
On parle toujours de méthode globale, que ce soit en lecture, ou maintenant en lutte contre le harcèlement scolaire. Un grand mot à mettre sur toute chose. Cela en devient tellement stupide que cela en devient risible. Et pour les très pédants, on peut remplacer ‘global’ par ‘holistique’ pour faire encore plus intelligent et intellectuel.

 

«(…) Les cours d’empathie n’y suffiront pas, c’est toute l’éducation nationale qui doit opter pour le souci de l’autre : des bureaux des rectorats aux salles de classe. Un changement culturel et systémique colossal. Il s’agit de ré-interroger rien de moins que les relations humaines entre élèves, entre les élèves et les personnels de l’éducation, entre les personnels de l’éducation eux-mêmes et entre les différentes strates de la hiérarchie.»

 

Il est clair que ce ne sont pas des cours d’empathie, grande idée nouvelle du pouvoir macroniste, qui règleront la question du harcèlement. On est empathique ou on ne l’est pas. On ne devient pas empathique grâce à une leçon ! Ces élèves harceleurs étaient inaccessibles à toute forme d’appel à l’humanité. De la même manière que des cours ou des leçons de laïcité ne serviront aucunement à faire reculer l’extrémisme islamique. 

 

«(…) De la médiatrice de l’éducation nationale à la Défenseure des droits, les experts s’accordent : la parole de l’élève doit être davantage écoutée. L’enfant ou l’adolescent doit être appréhendé dans sa globalité : une tête et un corps, des savoirs et des émotions, une vie dans la classe et en dehors. Or, l’éducation nationale n’est-elle pas allée trop loin dans une conception quasi éthérée des élèves, centrée sur l’acquisition des savoirs au détriment de tous les autres pans d’une scolarité épanouie et heureuse, dans une école tournée vers la compétition plus que la coopération ?»

 

La France n’est pourtant pas le pays où la compétition est la plus forte dans l’accès aux études supérieures. Rien à voir avec la compétition scolaire existant au Japon ou en Corée du Sud. Et pourtant, si le nombre de suicides y est particulièrement élevé, je ne suis pas sûr que le harcèlement scolaire y soit plus important. 

Pour ma part, je pense que le harcèlement scolaire est une culture française qui a existé de tout temps, et qui repose sur la recherche et la haine de toute forme de différence, de toute forme de divergence, sur le besoin que certains ont de trouver des victimes et de s’acharner sur celles-ci, tant que cela les amusera.

 

«(…) Les fameuses études du Programme international pour le suivi des acquis (PISA) le montrent : la France échoue à développer les compétences psychosociales. Les élèves français sont plus anxieux, moins confiants dans leur potentiel et moins portés à la coopération que ceux des autres pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).»


Mon plus jeune fils à une théorie sur cette question, théorie que je partage pour avoir rencontré des centaines d’enseignants au gré de la scolarité de mes enfants. Le système français crée et repose sur l’idéal de la faute. Au lieu d‘être satisfait des résultats d’un devoir où tous les élèves auraient parfaitement réussi, un enseignant aurait l’impression d’avoir raté son interrogation. L’enseignement français repose sur l’idéal du bon élève ; un enseignant se gargarise d’avoir un bon élève et s’en félicite ; rien ne serait pire qu’une multitude de bons élèves. Jamais les QCM ne pourraient intégrer l’arsenal des formes d’interrogations en France car ne serait pire à un enseignant que de voir la chance permettre à un élève de bien répondre par hasard à une question alors qu’il n’a pas appris. 

La France repose sur le culte de l’élitisme. Mais il repose surtout sur la peur de l’échec, mieux vaut ne rien dire ou ne rien faire que de risquer de se tromper. Les commentaires moqueurs, les rires dans la classe, les réactions sans appel des enseignants ne laissent aucune place dans l’enseignement français à l’erreur et à la prise de risques. Et après on s’étonne des résultats catastrophiques des élèves français dans les tests PISA !

 

https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/10/09/la-lutte-contre-le-harcelement-scolaire-suppose-un-changement-culturel-dans-l-education-nationale_6193263_3232.html

 

Le harcèlement scolaire n’est pas nouveau. Je l’ai connu, je l’ai vécu il y a plus de 45 ans en Bretagne, d’autres l’ont vécu il y a dix ou vingt ans selon leurs témoignages, et il existe toujours. Il ne s’explique pas par la montée des différences en France, par l’immigration croissante de populations étrangères en France, même si ces phénomènes peuvent le nourrir. La campagne bretonne de mon enfance ne connaissait pas un seul immigré d’origine africaine, mais elle était déjà perclue par le rejet de l’étranger. 40 ans après son arrivée, on parlait encore de la maison du Parigot.

 

Le harcèlement scolaire se nourrit de l’existence dans une même école de forts et de faibles. Et de la très faible proportion de forts qui y défendent les faibles, qui prennent parti pour les faibles. Le monde de l’école, du collège ou du lycée, est une jungle où les plus forts tuent et écrasent les plus faibles. Cela a toujours été comme cela. Cela prend parfois d’autres apparences lorsqu’on parle de bandes de jeunes, de cités. Mais là aussi, il y a toujours eu des phénomènes de bandes de cités, qui se sont toujours fait la guerre, il y a cinquante ans comme il y a quelques mois ou années. Le livre et le film de la Guerre des boutons est là pour nous rappeler l’ancienneté des guerres de bandes, même dans la France des campagnes.  

 

Mais le concept des forts et de faibles n’est pas simple à appréhender. Dans une référence à la jungle, imaginons le jeune lion harcelé dans une école de prédateurs, qui est transféré dans une école de gazelles. Que deviendra-t-il ? Va-t-il se muer lui-même en harceleur, en fauve, dans cette école où il deviendra le plus fort ? 

Au fond, la question que je pose est la suivante. Devient-on harcelé ou harceleur parce que l’on est plus ou moins fort que les autres, que ses condisciples, plus ou moins faibles que les autres, ou bien est-on harceleur ou harcelé parce que c’est un état d’esprit, une disposition morale qui fait de nous un monstre auquel il faut une victime, ou qui ne fait pas de nous un monstre parce qu’on a une âme, une morale ?

 

https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/11/09/temoignages-d-anciens-harceleurs-scolaires-nous-n-avions-aucun-adulte-sur-notre-chemin-aucune-limite_6199097_3224.html

 

Apparemment, il y a des régions en France où le culte du rejet de l’autre est plus fort qu’ailleurs. La Bretagne en fait partie comme probablement la Corse, où le plasticage des maisons des continentaux est considéré comme normal. 

Les rares endroits où je n’ai pas connu le harcèlement scolaire, c’était au Sénégal, en raison peut-être de l’étrangeté radicale que je pouvais y représenter (mais l’inverse n’arrête pas les français), en tant que blanc dans une classe majoritairement de jeunes sénégalais, mais également et surtout l’île de La Réunion, où j’ai découvert des jeunes beaucoup plus ouverts à la tolérance, à l’acceptation de la différence des autres, quel qu’elle soit.

 
Ce que j’ai finalement compris de mon enfance d’harcelé, c’est que le harcèlement s’explique pour partie par l’inaptitude de certains enfants à comprendre les règles du jeu de la vie en société. La crèche, l’école, le collège puis le lycée sont des endroits où vous devez savoir comment réagir. Si vous ne le savez pas, si vous ne l’avez pas compris, si vous n’avez pas compris les règles, alors vous ne saurez jamais vous en sortir face à la violence, face au risque de conflit. 

 

Dans ce cas-là, cela revient-il à dire que c’est la faute des victimes si elles sont harcelées ? Ou bien comme je l’exposais un peu auparavant qu’il fallait pour être un harceleur manquer d’une part d’humanité, manquer de morale et d’éthique, d’être au fond perdu pour l’humanité, un monstre dont on ne pourra jamais rien faire.

 

Au fond, n’y a-t-il pas un lien entre cette absence d’humanité dont certains font preuve dès leurs plus jeunes années, et les comportements violents de prédations, d’agressions, de meurtres, de viols et de guerre, que l’on observe à l’âge adulte. Au fond, plutôt qu’un grand plan d’action gouvernementale 100% prévention 100% action, ne faudrait-il pas plutôt annihiler ces monstres dès le plus jeune âge, dès l’enfance, des les premiers signes d’harcèlement. Une forme d’eugénisme pour protéger le monde de ces tueurs potentiels, peut importe qu’ils aient déjà tué. 

Mais la justice française ne condamne même pas ces harceleurs alors qu’il y a eu suicide de leur victime !

 
https://www.francetvinfo.fr/societe/education/harcelement-a-l-ecole/pourquoi-les-affaires-de-harcelement-scolaire-sont-difficiles-a-juger_5897938.html

 

 

Saucratès

 

 

Post scriptum et sans que cela n’est rien à voir, l’article suivant souligne un niveau particulièrement bas des élèves ultra-marins, même réunionnais. Par quoi cela s’explique-t-il ? Autant le niveau particulièrement bas à Mayotte se comprend aisément, les places à l’école ou au collège étant insuffisante pour le nombre de jeunes et ceux-ci n’ont accès à l’enseignement qu’en roulement une demi-journée par jour, autant c’est plus difficile à appréhender pour la Réunion, à moins que l’on retienne une influence massive des jeunes mahorais et comoriens dans le système éducatif réunionnais qui vient en dégrader les résultats. 

 

 

https://la1ere.francetvinfo.fr/en-outre-mer-le-niveau-des-eleves-en-français-et-en-mathematiques-est-le-plus-bas-de-france-1443368.html

 

Cette même influence massive risque aussi de faire disparaitre cet idéal de tempérance et de tolérance que j’avais apprécié il y a des dizaines d’années, en y important d’autres habitudes, d’autres comportements et une autre culture.


26/11/2023
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