Critiques de notre temps

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La crise des années 1865-1866

La crise de 1865-1866 et la crise suivante de 1873 ne sont pas encore des crises véritablement globales, même si elles ont des répercussions sur plusieurs économies. Elles continuent néanmoins de s'articuler autour de l'activité bancaire et du financement de la principale activité industrielle de l'époque, le secteur ferroviaire, qui fait régulièrement l'objet de fièvres spéculatives boursières (un peu à l'image de l'internet et des nouvelles technologies de communication aujourd'hui). Cette crise constitue le commencement de ce que l’on nommera par la suite la longue dépression de la fin du dix-neuvième siècle.

 

La crise de 1866 éclate en Angleterre, principale place financière mondiale au dix-neuvième siècle. Depuis le milieu de l'année 1865, l'ensemble de l'Europe est touché par une baisse des places boursières, touchant notamment les valeurs ferroviaires (construction et exploitation) qui avaient fait l'objet d'une spéculation effrenée au cours des dernières années, tout particulièrement en Angleterre. 

 

Le secteur ferroviaire connaît en effet à compter de la fin des années 1850 une expansion très importante et un accroissement de son endettement, permis par l'expansion économique générale et d'importants excédents d'épargne. Cette expansion prend fin en 1866 et une série de faillites retentissantes. 

 

La crise financière proprement dite explose entre les 9 et 11 mai 1866 avec la faillite d'un des plus prestigieux établissements bancaires de Londres, la maison d'escompte «Overend & Gurney», suite à la cessation des paiements d'une des principales compagnies ferroviaires de l'époque, la Mid-Wales Railway Company appartenant à MM. Peto et Betts. 

 

Entre le 9 et le 10 mai 1866, «Overend & Gurney» voit son cours s'écrouler en bourse puis ses déposants se précipiter à ses comptoirs pour retirer leurs économies. Le 10 mai 1866, «Overend & Gurney» ferme ses guichets au public. 

 

Un krach boursier de grande ampleur explose le vendredi 11 mai 1866, qui reste marquée dans les annales boursières comme le Black Friday. La panique bancaire s'amplifie à compter de ce jour, avec des retraits massifs de liquidité des déposants dans les principales banques puis une fuite de capitaux (et d'or) de la Banque d'Angleterre, qui sera contrainte de relever ses taux directeurs à 10% pour stopper l'hémorragie. 

 

La crise financière (faillites en chaîne, crise bancaire) que connût l'Angleterre ne toucha pas le reste de l'Europe et notamment pas la France, qui profita au contraire de l'afflux de métaux précieux dans les coffres de la Banque de France, qui lui permit d'accroître ses réserves d'or et de maintenir son taux d'escompte à un niveau bas (4%).

 
Sources :

 

http://www.univ-orleans.fr/deg/GDRecomofi/Activ/foucaud_birmingham.pdf


http://evenements.univ-lille3.fr/recherche/jemb/programme/papiers/foucaud_lille06.pdf



08/08/2024
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