Critiques de notre temps

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Politique


Qu’est-ce que l’accord CETA

Qu’est-ce que l’accord CETA

Par Saucratès 

Saint-Denis de la Réunion, jeudi 21 mars 2024

 
L’accord CETA a fortement occupé l’actualité médiatique il y a quelques années de cela, notamment en 2016, à l’époque de sa négociation entre le Canada et l’Union européenne et des débats autour de sa ratification par les États membres européens. Il avait pratiquement totalement disparu des radars médiatiques depuis lors. Qu’est-ce que ce signe signifie donc ? On parle ainsi du CETA (Comprehensive Economic and Trade Agreement) ou du TAFTA (Accord de libre-échange Transatlantique).

 

Oú l’on découvre donc que malgré le fait que le Royaume Uni a quitté définitivement l’Union européenne du fait du Brexit, l’anglais demeure malgré tout la principale langue de communication de l’Union européenne, ce qui est une totale aberration. Comment une langue qui n’est plus la langue officielle d’aucun État de l’Union européenne peut-elle demeurer l’une des langues utilisées dans les documents et dans les instances de l’Union ? 
 

Le choix des sénateurs communistes de présenter la ratification de l’accord CETA au Sénat, dans le cadre de leur créneau législatif, a ainsi ramené l’accord CETA au centre de l’attention médiatique. Ce choix à quelques semaines de l’élection du parlement européen par les électeurs européen, et quelques jours après les grandes contestations des agriculteurs français, est particulièrement intéressant. Il met en lumière au-delà des paroles et des postures des personnes la réalité des risques encourus par les États et les citoyens européens et des enjeux de cette élection européenne.

 

https://www.lefigaro.fr/politique/malgre-l-obstruction-macroniste-le-senat-rejette-la-ratification-par-la-france-de-l-accord-de-libre-echange-ceta-20240321

 

Le Sénat a heureusement rejeté cette ratification et l’accord CETA devrait repasser devant l’Assemblée nationale, probablement dans quelques mois ou années le temps que Macron dispose à nouveau d’une majorité parlementaire. À moins que les députés communistes n’imposent à nouveau le vote de la ratification de l’accord CETA à l’Assemblée nationale, avec un vote probablement une nouvelle fois négatif à la clef, et un rejet de ce texte. Mais il reviendra encore dans quelques mois ou années pour un réexamen.

 

En 2016, Le Monde était particulièrement en pointe dans la contestation de cet accord et dans l’explication des enjeux de ce texte. C’était en 2016, avant l’élection présidentielle de Macron, à une époque où Le Monde avait encore une politique éditoriale indépendante de ses actionnaires, à mille lieux du journal Le Monde actuel, qui n’est plus que l’antichambre du gouvernement sur de multiples sujets.

 

0.https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2024/03/18/tout-comprendre-au-ceta-avant-le-vote-sur-sa-ratification-au-senat_6222662_4355770.html

 

1.https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2016/10/31/au-c-ur-du-ceta-episode-1-les-tribunaux-d-arbitrage-menacent-ils-la-democratie_5023267_4355770.html

 
2.https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2016/11/01/au-c-ur-du-ceta-episode-2-l-agriculture-sacrifiee_5023768_4355770.html

 

3.https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2016/11/02/au-c-ur-du-ceta-episode-3-ceta-et-climat-font-ils-bon-menage_5024330_4355770.html

 
4.https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2016/11/04/au-c-ur-du-ceta-episode-4-la-democratie-europeenne-sera-t-elle-depossedee_5025647_4355770.html

 

5.https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2016/11/05/au-c-ur-du-ceta-episode-5-les-services-publics-sont-ils-menaces_5026125_4355770.html

 

6.https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2016/11/07/au-c-ur-du-ceta-episode-6-le-ceta-est-il-inarretable_5026893_4355770.html

 

Pour ma part, le point qui m’interpelle le plus est évidemment celui qui est évoqué en premier par Le Monde, avec la création d’une juridiction particulière dits des tribunaux arbitraux. Comme l’écrivent de nombreux contestataires de cet accord CETA, ces accords «constituent des outils permettant aux multinationales de faire valoir leurs intérêts, au détriment des populations et de l’environnement».
 
https://www.facebook.com/amisdelaterrefrance/videos/576131579527774/

 

https://www.lemonde.fr/accord-commercial-europe-canada-ceta/article/2015/04/18/mythes-et-realites-sur-les-tribunaux-d-arbitrage-prives-du-traite-transatlantique_6005102_4998347.html

 
En France, on a déjà connu les dangers d’un tribunal arbitral. C’était sous la présidence de Nicolas Sarkozy, à la demande de la ministre de l’économie de l’époque, actuellement présidente de la Banque centrale européenne (après avoir été directrice générale du FMI), qui avait octroyé à Bernard Tapie le versement de centaines de millions d’euros suite à un arbitrage où les arbitres et le gouvernement avait été acheté au bénéfice de l’homme d’affaires, depuis décédé. 

 

Les instances arbitrales du CETA permettront aussi à toutes les grandes entreprises anglo-saxonnes ou européennes de pouvoir attaquer les politiques publiques et les lois nouvelles qui contrecarreront leurs ambitions et leurs bénéfices et de faire condamner les États à leur propre bénéfice. C’est, il me semble, le principal risque que cet accord nous fait courir et c’est pour cette raison que tous les milliardaires français qui possèdent des médias sont intéressés à la ratification de cet accord. Les propriétaires de centrales à charbon pourront faire condamner les États qui les interdisent, et il est vraisemblable que ces dispositions s’appliquent déjà malgré l’absence de ratification actuelle de cet accord.

 

Il est incompréhensible que les gouvernements cherchent par tous les moyens législatifs et par tous les expédients procéduraux à faire adopter ces textes. J’ai également été gêné de voir la chaîne C8 de Bolloré faire la promotion de cet accord devant un ministre macroniste lambda qui en chantait éhonteusement les louanges et les acquis fallacieux. L’absence de liberté éditoriale de C8 était à cet instant-là criante et la compromission des journalistes de C8 était attristante.

 

L’action politique des sénateurs communistes suffira-t-elle à faire échouer la ratification européenne de l’accord CETA. Non évidemment. Tant que le parlement européen ne sera pas capable de faire reculer la technocratie européenne et l’action insidieuse des lobbys patronaux européens, l’Europe continuera d’être cette machinerie qui écrase les peuples au bénéfice de leurs élites et des multinationales.

 

 

Saucratès 


22/03/2024
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Vivons-nous dans une démocratie

Vivons-nous dans une démocratie ? À cette question très simple, les français apportent des réponses disparates. En premier lieu, qu’est-ce avant tout qu’une démocratie ? Si notre modèle est la cité démocratique athénienne des quatrième et cinquième siècles avant notre ère, la réponse à cette question, concernant la France ou l’Europe, sera évidemment NON. Au mieux, nous serions une de ses oligarchies contre lesquelles le peuple athénien se souleva et dont celui-ci condamna à mort ou condamna à l’exil les dirigeants et leurs familles. Dans cette imagerie, le Général de Gaulle correspondrait au législateur Solon mais ses successeurs auraient réduit sa constitution à un artifice dont se sert l’oligarchie pour contrôler le démos et lui faire croire qu’il vit en démocratie.

Il suffit de regarder le Conseil constitutionnel, cette pierre d’angle de la Constitution de la Cinquième République, censé nous protéger de toute législation contraire à la Constitution et attentatoire aux libertés constitutionnelles. 

Et pourtant, qu’avons-nous observé ces dernières années ? Je fais remonter à l’élection de Macron à la Présidence de la Conquieme République la dérive politicienne du Conseil Constitutionnel. Je n’en vois nulle trace avant Macron, nulle trace avant la nomination de l’ex-socialiste Laurent Fabius à la tête de cette institution. Aucune réaction du Conseil Constitutionnel lors de l’exercice massif de psychologie sociale de restriction de liberté de déplacement du confinement obligatoire généralisé. Le gouvernement Macron rétablit un mécanisme d’interdiction total de se déplacer en dehors de zone geographique limitée, à l’image de ce qu’imposa les forces militaires d’occupation nazie, avec obligation de présenter un certificat d’autorisation de déplacement signé … Seule évolution : ce certificat ne devait pas être établi par la Kommandantur ! Un français serait passé directement des années 1942-1943 aux années 2020 qu’il n’aurait pas vu la moindre différence. Tout juste aurait-il noté la différence de couleur des uniformes des forces de sécurité militaire le coursant et l’arrêtant. Et le Conseil Constitutionnel n’a rien contesté !

Lors de l’épisode de la vaccination obligatoire, même constat. Lors d’une première version de l’obligation vaccinale, le Conseil constitutionnel avait tout de même noté que l’obligation vaccinale ne privait pas totalement les non-titulaires du passeport vaccinal de tout droit de se déplacer ou de travailler. Mais lors de la nouvelle version du passeport vaccinal qui privait de tout droit les non-vaccinés, les non-détenteurs de ce passeport vaccinal, il n’y eut plus la moindre contestation de ce même Conseil constitutionnel qui le valida à nouveau. 

Idem lors de la validation par le Conseil constitutionnel de la loi de Réforme des retraites, passée au parlement sans même qu’un vote intervienne tellement le gouvernement était pressé de promulguer cette loi. Et là encore, malgré les attentes du peuple attendant devant le siège de cette instance, protégé comme l’enceinte des voleurs par des milliers de militaires, comme si ce n’était point le lieu où des sages siégeaient, mais simplement des récipiendaires des bienfaits et des cadeaux de la Macronie. Et là encore, le Conseil constitutionnel foula au pied les droits et les libertés des citoyens français pour valider l’oukase de l’habitant du château de l’Elysée.

 

Nouvel affront à la volonté populaire lorsque ce même conseil constitutionnel rejeta toutes les dispositions dont le gouvernement ne voulait pas pour la Loi contre l’immigration. Il apparaît ainsi que les droits des étrangers, des sans-papiers, sont plus importants aux yeux des membres du Conseil constitutionnel que les droits et les libertés publiques des citoyens français. Ou bien que ce Conseil constitutionnel obéit servilement aux attentes du gouvernement et de l’habitant du Château de l’Elysée. 

Tout ceci ressemble-t-il à une démocratie ? La liberté d’opinion et d’informer n’est garantie qu’à ceux qui répandent la parole du gouvernement, qui encensent le gouvernement, qui ne combattent que ceux que l’habitant du Château autorise à combattre. Mais pas une chaîne comme C-News qui a l’outrecuidance d’organiser des débats où les points de vue stupides de LFI ou du gouvernement ne sont pas mis en avant, ne sont pas défendus, ne sont pas représentés. La France n’est pas une démocratie mais une dictature de la pensée, où il faut penser droit, penser juste, penser comme les abrutis qui nous dirigent.

 

Pour certains autres abrutis, la loi SRU serait un texte fondateur, structurant de notre démocratie, un texte qui permettrait aux pauvres et aux voleurs de cohabiter avec les classes moyennes et les riches pour qu’ils puissent plus facilement les cambrioler, les voler, les assassiner. Voilà la démocratie française, où on construit des prisons et des camps de rétention passoires à côté de nos maisons, à côté de nos écoles, pour que ces prisonniers, assassins, migrants islamistes puissent trouver de l’activité et un refuge lorsqu’ils s’échappent de leur prison ou de leur centre de rétention. Comme si l’objectif derrière tout cela était de créer la plus grande anarchie possible pour que les classes moyennes et les riches redeviennent une partie des pauvres, des déclassés, dès sans-classes. Évidemment, les membres de l’oligarchie macroniste ne sont pas concernés. Ils vivront à part, au-dessus, ministres de ceci ou de cela. 

 

https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/02/19/logement-la-loi-sru-fait-partie-des-grands-textes-qui-structurent-notre-democratie_6217316_3232.html

 
La démocratie française n’existe plus. La dictature de la pensée oui. Une dictature de la pensée où toutes les idéologies déviantes sur le sexe, sur la supériorité de l’homosexualité et de la femme sont idéalisées.

 
La dernière cérémonie des Oscars démontre que nous sommes rentrés dans une guerre des sexes qui doit être désormais sans merci. Les féministes l’ont déjà compris et s’attaquent à tous les hommes qu’elles peuvent. Il faut que les hommes se réveillent, qu’ils se défendent eux-aussi, qu’ils écartent de leurs films toute féministe. Mais comment distinguer une femme d’une féministe potentielle. L’égalité des sexes est une supercherie. 90% des femmes qui ont regardé les résultats de la cérémonie des Oscars américains se sont reconnues en Julie Godrèche. 90% des hommes qui l’ont regardé l’ont maudite et l’ont traité de salope. Cette cérémonie et le film de Godrèche n’est pas uniquement politique ou partisan. C’est une déclaration de guerre des sexes dans laquelle les hommes sont réduits au rôle du criminel déjà condamné par la censure féministe.

 

 

Au fond, il n’y a pas une grande différence entre la chasse aux collabos menée en Ukraine et la guerre lancée par les féministes en France et dans le monde depuis les épisodes #meetoo, #balancetonporc.org et Julie Godrèche. Là où le pouvoir ukrainien donne corps aux haines, aux envies, à la jalousie de la populace à l’encontre des maires, instituteurs, prêtres, soldats supposés avoir été des collaborateurs de la Russie poutinienne, le féminisme donne vie à toutes les rancœurs, toutes les haines instrumentalisées par des féministes qui se croient être les louves alpha de la guerre en sourdine menée contre les hommes. 

 

https://www.lemonde.fr/culture/article/2024/02/20/collabos-l-ukraine-en-guerre-face-a-ses-traitres-sur-arte-l-eternelle-cinquieme-colonne-des-ennemis-de-l-interieur_6217560_3246.html

 

 

«Dans un pays en guerre, il y a les atrocités des combats sur le front. Mais il y a aussi des zones d’ombre à l’arrière, des terrains glissants où se mêlent actes de trahison, délations, règlements de comptes. Où apparaît la figure honnie du « collabo », pour reprendre le terme français datant de l’Occupation.

 

Depuis deux ans, de Kiev au Donbass, la hantise du saboteur, du traître, est une réalité palpable au quotidien. Le pays agressé n’échappe pas à cette autre bataille, menée contre les ennemis de l’intérieur. Dès mars 2022, quelques jours seulement après l’invasion russe, une loi contre la collaboration, voulue par le président Zelensky, a été adoptée – dans une certaine précipitation.

 

Certains de ses articles seraient en contradiction avec les conventions internationales ? Tant pis, le temps presse et la justice doit passer. Sont dans le viseur les informateurs, ceux qui ont fourni aux Russes des indications sur des mouvements de troupes ukrainiennes, les femmes qui ont couché avec l’ennemi. Tout comme celles et ceux qui, dans les villes occupées, sont restés en place à l’école, à la mairie, dans les administrations. Ne pas avoir voulu abandonner ses élèves, par exemple, serait un signe de trahison ? A la justice de faire son travail.

 
Entre esprit de vengeance et Etat de droit, l’équilibre est difficile à trouver. Arrestations sommaires, tortures, les exactions existent et la caméra ne le cache pas. Mais face à l’opinion internationale, l’Ukraine se fait un devoir de prouver qu’elle est bien un Etat de droit. Elle veille donc à ce que les droits des accusés soient, la plupart du temps, respectés.»

 
 
Saucratès


24/02/2024
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Moisson d’articles du Monde

Pour aujourd’hui, une petite moisson d’articles dans le journal Le Monde donne les quelques résultats suivants : Ministre de l’Education Nationale, Greta Thunberg dans le Tarn, Donald Trump sur l’Otan, Greta Thunberg à Bordeaux, Burkina Faso, Mali et Niger, et émissions de CO2.

 

L’éducation nationale et la ministre

Je ne m’étendrais pas trop sur la nouvelle ministre de l’Education Nationale et sur les débats sur leur légitimité en fonction de l’endroit où ils ont été scolarisés ou bien où ils scolarisent leurs enfants, sur cette idée stupide qui veut que ceux qui mettent leurs enfants dans des établissements privés seraient des monstres et des membres de l’élite qui sont impropres à représenter l’Education nationale. Comme si l’EN ne regroupait pas à la fois les enseignants du privé et du public. 
 

https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/02/12/l-ecole-des-enfants-du-ministre-de-l-education-nouvelle-jauge-de-sa-legitimite_6216074_3224.html

 
Mais cet acharnement démontré par les syndicats et les enseignants du public à l’encontre de Mme Oudéa ne m’étonne pas. Sous couvert de défendre l’enseignement public et l’honneur du corps enseignant, cela correspond surtout à la haine que les laïcards de l’enseignement public vouent aux établissements privés. J’en ai connu quelques uns de ces laïcards et laïcardes et leur extrémisme ne se fondent en aucun cas sur une volonté de défense de l’intérêt collectif mais il a pour fondement la stupidité, la haine et l’envie. 
 
Evidemment, pour ma part, je ne suis pas objectif parce que je défends l’enseignement privé catholique pour ses valeurs, et je me fous un peu des classes non mixtes, des interdictions de porter des sweat-shirts ou des tennis. Ce qui compte pour moi, c’est que nos enfants soient bien et heureux. Et s’ils peuvent en plus être protégés de la délinquance et préparés aux études supérieures, c’est encore mieux. Et qu’ils puissent rejoindre les études et les écoles qu’ils voudraient … Et cela, c’est un peu moins facile dans les grands lycées privés ou publics avec la réforme actuelle du baccalauréat.

 
Greta Thurnberg à toutes les sauces

Comment se fait-il que telles les aventures de Martine, les aventures de Greta Thurnberg occupent une telle place dans les colonnes du Monde. Greta Thurnberg vient-elle de débarquer en France ? Fait-elle un tour du monde des grandes ou petites manifestations dans lesquelles il faut être vu ? Et pourquoi les journalistes et les lecteurs des médias ne s’intéressent-ils à ses manifestations uniquement lorsque Greta Thurnberg y prend part ?

 

Elle a donc été vu à Bordeaux, puis dans le Tarn. Et aucun journaliste pour continuer à nous conter les aventures de Greta Thurnberg. En plus, elle ne parle pas beaucoup. On nous a bercé dans notre enfance avec les aventures de Martine à la plage, Martine fait du camping … et aujourd’hui, on a les aventures de Greta Thurnberg. Grâce au journal Le Monde, on pourra peut-être aussi se voir raconter le Tour de Gaulle de Greta Thurnberg, et de ses fidèles lieutenants Obelix et Idefix. À se demander si tel Astérix, Greta Thurnberg achète dans chaque localité qu’elle traverse une spécialité ? L’A69 dans le Tarn, un forage pétrolier à Bordeaux. La bêtise de Cambrai. Le nougat de Montélimar … etc.

 

https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/02/10/dans-le-tarn-le-soutien-de-greta-thunberg-aux-opposants-a-l-a69_6215890_3244.html

 

https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/02/11/greta-thunberg-manifeste-a-bordeaux-contre-un-projet-de-forages-petroliers-pres-d-arcachon_6216007_3244.html

 
Donald Trump à toutes les sauces

Si Greta Thurnberg est l’égérie du Monde et de certains de ses journalistes, Donald Trump en est la quintessence du Mal, l’ennemi à abattre, le Mal à l’état pur. Donc aujourd’hui, Le Monde titre sur «l’effroi» provoqué par certaines des dernières déclarations de Donald Trump. Parler d’effroi me semble excessif. Effectivement, tel un capitaliste, il considère que l’OTAN, les américains ne devraient pas intervenir pour défendre un État qui ne serait pas à jour du règlement de sa contribution au fonctionnement de l’OTAN. Il tient simplement un discours capitaliste. Aucune assurance ne couvre un client qui n’est pas à jour du versement de sa prime. Si vous souhaitez être aidé, remboursé, assuré, mieux vaut avoir réglé sa prime d’assurance. Il n’y a que les parasites qui demandent à être couvert sans en avoir payé le coût. Les parasites et les passagers clandestins dans les théories économiques. 

 

Donc Le Monde découvre avec effroi que Donald Trump est un capitaliste sans foi ni loi et qu’il réfléchit en terme de coût et de bénéfice au profit des américains ! Magnifique. Dommage pour Le Monde, ils trouvent aussi que Joe Biden est trop vieux et s’accroche trop à l’idée d’effectuer un deuxième mandat.

 
L’Afrique, le Niger, le Mali, le Burkina Faso

La situation en Afrique doit poser des problèmes de sommeil aux journalistes du Monde. D’abord, comment faire pour continuer à s’informer sur des États qui ont mis la France, les journaux français, les intérêts français au rebut ? Des États qui contestent le résultat des urnes et renversent des gouvernements légitimement élus et qui avaient en plus reçu l’adoubement du journal Le Monde ! Quelle abomination ! Le gouvernement français est déjà bien embêté par ses régimes de putschiste. Et si ces régimes putschistes se répandent comme la mauvaise herbe en Afrique, contre les intérêts français en Afrique, comment défendre les braves démocraties qui y survivraient encore ?

 

https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/02/07/les-repercussions-economiques-du-retrait-du-mali-du-niger-et-du-burkina-faso-de-la-cedeao_6215262_3234.html

 

https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/01/29/le-retrait-des-juntes-du-sahel-de-la-cedeao-confirme-la-cesure-geostrategique-qui-se-dessine-en-afrique-de-l-ouest_6213726_3212.html

 

Désespérance probable des journalistes du Monde puisque désormais le Sénégal aussi s’y met ! Un président qui repousse de plus de six mois les prochaines élections présidentielles, et aussitôt Le Monde cherche à soulever les foules, ou se rejouit du soulèvement en cours des foules, et soupçonnent le président de vouloir se maintenir indéfiniment au pouvoir. Ciel, un nouveau régime putschiste !
 
Bizarrement, cela arriverait en France et ce serait Macron qui aurait cette idée pour protéger la démocratie et le journal Le Monde applaudirait vraisemblablement comme un seul homme, pour préserver la démocratie. Car tout ce que fait Macron semble avoir aux yeux des journalistes et des possesseurs du Monde une sorte de présomption de grandeur et de merveilleux.

 
Donc l’Afrique va mal. Et les régimes putschistes rejettent tout ce qui a été construit par la France. Dont cette monnaie aberrante qui s’appelle le franc CFA. Monnaie créée au sortir de la seconde guerre mondiale, du temps des colonies, qui permet de défendre les économies de ses différents pays, qui n’est nullement un carcan, qui offre aux banques centrales de ces pays une puissance financière énorme, qui est celle de la France et de la BCE, qui offre une rémunération sans équivalent des réserves de change à ces pays et à ces banques centrales … Mais une monnaie qui est vécue par ces pays comme une contrainte, un poids, une spoliation de leurs richesses !

 

Il y a une chose que l’on ne doit pas oublier : «on ne fait pas le bonheur des gens contre leur volonté». L’Afrique ne veut plus du franc CFA, ni de son nom nom, ni de son principe. Ils ont peut-être vécu toute leur vie sous sa protection, pas d’inflation à 10.000%, pas d’hyper inflation, pas d’économies ruinées en quelques secondes, mais une impression d’être volés par la France, d’être dépossédés de leur futur. Il faut qu’ils prennent leur indépendance financière, qu’ils perdent probablement toutes leurs réserves de change auprès d’aigrefins, il faut qu’ils vivent des tempêtes monétaires provoquées par des spéculateurs internationaux qui les ruinent, faisant chuter leurs monnaies. Et peut-être que dans quelques décennies, ils se rappelleront avec nostalgie de l’époque où leur monnaie était arrimée à l’euro. Le jour où leur nouvelle monnaie ne vaudra plus quelques millièmes de la valeur d’aujourd’hui.

https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/02/12/le-niger-evoque-la-possible-creation-d-une-monnaie-commune-avec-le-burkina-et-le-mali-pour-sortir-de-la-colonisation_6216069_3212.html

  

Le plus surprenant est bien sûr l’histoire de ce franc CFA. Ce franc qui au sortir de la Seconde guerre mondiale vaut le double du franc français, parce que les destructions de la guerre ont plus appauvri la métropole que ses colonies. Ce franc CFA qui a cours partout, de la Réunion à Madagascar, des Antilles à l’Afrique. Ce franc CFA émis initialement par la Caisse centrale de la France libre renommée en Caisse centrale de la France d’outre-mer. La bascule intervient avec la mise en place du nouveau franc, et la parité d’un franc CFA pour deux francs métropolitains bascule pour valoir désormais 50 francs CFA pour un nouveau franc. C’est le début de la fin pour le franc CFA. La sortie peu à peu de la Réunion, des Antilles, de Madagascar, des Comores de l’orbite du franc CFA, soit parce qu’ils adoptent la circulation du franc français, soit à cause du divorce avec la France. Une monnaie qui a protégé au fil des années les économies africains d’une grande partie des chocs économiques et financiers des dernières années, mais qui parallèlement, n’a pas permis le développement de l’Afrique etson decollage économique.

 
Pour ma part, il faut que la France mette fin au franc CFA. On ne peut pas continuer à mettre en œuvre un système qui nous fait passer pour des exploiteurs, pour des colonialistes, pour lequel l’ensemble de la population de ces pays nous détestent. Tout cela pour défendre l’emploi de quelques présidents, directeurs et administrateurs de quelques établissements internationaux. L’époque a changé, quatre-vingt années se sont écoulées depuis la création du franc CFA !

 
Le Monde se donne bonne conscience climatique

Dernier élément de ma pêche du jour, un quizz du Monde sur les principales habitudes de consommation des gens. Comment se donner bonne conscience à peu de francs. On découvre donc que les méchants pollueurs sont évidemment les méchants possesseurs de bonnes grosses automobiles à moteur thermique. Par contre les gentils journalistes bobos du Monde peuvent y découvrir que leurs voyages incessants en avion ne polluent pas tant que cela, de même que lorsqu’ils voyagent en jets privés à une petite dizaine de privilégiés. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, tout ceci ne consomme rien du tout. Ce qui est MAL, c’est évidemment de posséder un véhicule automobile à moteur thermique et de l’utiliser pour 12.000 kilomètres par an. Ils ne rajoutent pas lorsque l’on est un vilain gilet jaune ou un méchant agriculteur …

 

Comme quoi, dites-moi ce que vous consommez et je vous ferais un quizz rien que pour vous, rien que pour vous donner bonne conscience. Bon, sécher son linge au séchoir ne coûte rien. Du coup, nul besoin de l’étendre sur un fil dans un jardin. Pauvre Monde !

 

https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2023/02/15/savez-vous-ce-qui-emet-un-peu-ou-beaucoup-de-co2-prendre-l-avion-manger-de-la-viande-ou-utiliser-un-seche-linge-pendant-un-an_6145983_4355771.html

 

 

Saucratès


14/02/2024
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Extrême-droite, l’Histoire bégaie-t-elle

En quoi les années actuelles peuvent-elles nous rappeler les années 1930-1940 ?

Par Saucratès 

Saint-Denis de la Réunion, dimanche 11 février 2024

 

 

L’Histoire dont nous avons conservé trace des années 1930-1945 est partielle et parcellaire. Je parle évidemment de l’Histoire que le petit peuple, les quidams des villes ou des bourgades, ont appris ou de celle dont ils ont le souvenir. Mais je pense aussi que nos gouvernants sont victimes de la même cécité, de la même méconnaissance de cette véritable Histoire. Cette Histoire a presque un siècle désormais et plonge ses racines dans des événements qui remontent à plus d’un siècle. 

Tout le monde sait plus ou moins qu’une grande crise économique et financière a eu lieu en 1929, dont les effets se firent sentir jusqu’à la seconde guerre mondiale. Tout le monde sait que des partis politiques fascistes (Hannah Arendt parle de mouvements) prirent le pouvoir dans plusieurs pays européens (Italie, Allemagne, Espagne) et déclenchèrent la seconde guerre mondiale. Et tout le monde sait plus ou moins pour l’Holocauste, pour l’extermination de millions de juifs et de tsiganes par le pouvoir nazi et ses alliés.

 
Un roman national où le rôle de collaboration des grandes institutions a été effacé (pour le bien de la Nation ?)

Mais c’est tout le reste qui a été tu, oublié. Le roman national raconté pour masquer la vérité, pour masquer que toute l’Europe était devenue une zone de non-droit, cette romance écrite pour nettoyer la mémoire de l’abjection, qui fait qu’aujourd’hui il est impossible de se rendre compte des ressemblances croissantes de ces deux périodes historiques. Rendre uniquement responsable l’extrême-droite ce qui s’est passé, c’est nous aveugler sur ce qui peut arriver demain, de ce qui peut revenir.

 

Il y a les romances racontées pour faire oublier les comportements antisémites de nombre de grandes administrations françaises. Au sortir de la Seconde guerre mondiale, il a paru important de célébrer la concorde nationale, de limiter les procès pour collaboration à une seule frange des pires collaborateurs. Les coupables furent le régime de Vichy, le Maréchal Pétain et ceux qui œuvrèrent à ses côtés, quelques miliciens et industriels arrivistes ou collabo comme Renault. Le peuple exécuta quelques miliciens ou policiers, le peuple tondit quelques femmes qui avaient fricoté avec l’occupant allemand et qui menèrent parfois grand train. Et on cacha et oublia le reste, pendant des décennies… C’est seulement en 2024 que Le Monde soulève un coin du voile sur le comportement antisémite du prestigieux Conseil d’Etat dès les premières semaines de l’occupation allemande.

 

https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/02/06/les-pratiques-zelees-du-conseil-d-etat-vis-a-vis-des-juifs-sous-le-regime-de-vichy_6214973_3224.html

 

Et comme Le Monde l’écrit, «la légende dorée a toujours cours en 1974, dans l’imposante somme dirigée par le conseiller Louis Fougère pour le 175e anniversaire du Conseil d’Etat : il y consacre un gros chapitre à la guerre, mais reste évasif sur le rôle de l’institution envers ses juifs. Et en 1988, l’ancien résistant et vice-président du Conseil d’Etat Bernard Chenot, en tenait toujours pour cette aimable version dans un discours devant l’Académie des sciences morales et politiques».

 

Mais ce qui est vrai pour le Conseil d’Etat l’est tout autant pour la Banque de France ou la Caisse des Dépôts. Cette même Banque de France qui dans les années 2000 cherche à idéaliser son rôle de résistance en romancant la manière dont elle aurait sauvé l’or de la France en le soustrayant aux occupants nazis. 

 

Jamais ces institutions n’ont eu à rendre compte devant la justice, devant leurs victimes juives, devant le peuple, de leur comportement pendant la Seconde guerre mondiale. Facile, leurs victimes furent livrées et assassinées par les occupants nazis, déportées et exterminées. Pas de victimes, pas de crimes ! Et aujourd’hui, il y a prescription !

 

Les seules institutions qui ne collaborèrent pas avec les nazis furent les hommes et les femmes qui avaient rejoint le Général de Gaulle à Londres et les institutions qu’ils y avaient créé, comme la Caisse centrale de la France libre. Mais à la Libération, il est apparu obligatoire de masquer toutes ces abominables histoires antisémites pour reconstruire la France. Le Général de Gaulle et la CCFL ne pouvaient pas tous les remplacer. La continuité du fonctionnement de l’Etat, des Institutions devaient primer sur leurs fautes. Il fallait cacher cette réalité et raconter une romance nationale où la majeure partie des français étaient tous devenus résistants, s’étaient tous comportés en courageux résistants. Malheur aux victimes ou à ceux qui demandèrent réparation des tords commis, lorsqu’ils ou elles avaient survécu. 

 
Les Réfugiés, les migrants et les apatrides

La période de l’entre-deux guerres fut aussi une période de montée des réfugiés, des migrants et des apatrides. Les écrits de Hannah Arendt sur ‘Les origines du totalitarisme’ éclairent aussi cette période de notre histoire. Et le parallèle avec la situation actuelle, avec ces flux migratoires massifs qui ne se cantonnent plus d’ailleurs à la vieille Europe mais touchent à la fois l’Europe, l’Afrique, les régions périphériques de l’Ukraine, l’Asie et les deux Amériques, témoigne de cette nouvelle ressemblance. Évidemment, ce qui inquiète le plus est la réponse de l’extrême-droite à cette question, qui rappelle ses heures sombres, même si, à l’époque, la dénaturalisation de populations entières et le rejet de peuples entiers ne fut pas seulement le fait des régimes fascistes, d’extrême-droite, mais fut largement généralisé même dans les démocraties. 

«Le probleme des apatrides est devenu primordial au lendemain de la Grande Guerre. Avant la guerre, il existait, notamment aux Etats-Unis, un certain nombre de dispositions en vertu desquelles la naturalisation pouvait être annulée dans les cas où la personne naturalisée cessait de nourrir un attachement authentique envers son pays d’adoption. Toute personne ainsi dénaturalisée devenait apatride. Au cours de la guerre, les principaux États européens ont estimés nécessaire d’apporter certains amendements à leurs lois sur la nationalité afin de se donner le pouvoir d’annuler la naturalisation (John Hope Simpson, The Refugee Problem, 1939). La classe des apatrides créée par la révocation de leur naturalisation était très peu étendue, elle établissait néanmoins un précédent commode si bien que, pendant l’entre-deux-guerres, les citoyens naturalisés ont été en règle générale la première fraction de la population à devenir apatride. L’annulation massive des naturalisations, du type de celle que l’Allemagne nazie a introduite à 1933 à l’encontre de tous les Allemands d’origine juive naturalisés, précéda généralement la dénationalisation des citoyens de naissance dans les catégories analogues, et l’introduction de lois permettant de procéder à la dénaturalisation par simple décret, comme le firent la Belgique et certaines démocraties occidentales dans les années 30, et précéda généralement une véritable dénationalisation de masse ; on en trouve un bon exemple dans l’action du gouvernement grec à l’égard des réfugiés arméniens : sur 45.000 réfugiés arméniens, 1.000 furent naturalisés entre 1923 et 1928. Après 1928, la loi qui aurait permis de naturaliser tous les réfugiés de moins de 22 ans fut suspendue, et en 1936 toutes les naturalisations furent annulées par le gouvernement.»

Hannah Arendt - ‘L’impérialisme’ - Quarto Gallimard - Pages 573-574

 
Ceci éclaire bien un certain nombre de choses. Premièrement, le fait que des États comme la Belgique ait pu utiliser ce genre de mesure de dénaturalisation témoigne de la généralisation de ces mesures dans les démocraties. La force des nazis fut de contraindre leurs adversaires démocratiques à conduire la même politique qu’eux.

 
Deuxièmement, cela témoigne également de la gravité des réflexions actuelles menées à Potsdam en Allemagne par des membres de l’AFD sur la possibilité ou la nécessité d’expulser et de retirer leur nationalité à des franges non assimilées ou non assimilables du peuple allemand. Même si évidemment, la question de savoir ce que l’on peut faire de fractions entières de la population qui haïssent la France (ou l’Allemagne) se pose néanmoins. Même si dans le cas du malien demandeur d’asile, Kassogue S., l’agresseur de la Gare de Lyon, qui professe une haine de la France et des français sur Tik-Tok, la question ne se pose heureusement pas puisque celui-ci n’a pas la nationalité française. Mais pour tous ceux qui tiennent le même discours de haine de la France et des français ? 
 

https://www.lefigaro.fr/faits-divers/un-profil-mi-sdf-mi-troubles-psy-que-sait-on-de-kossogue-s-assaillant-presume-de-la-gare-de-lyon-20240203

 

Cette idée de vouloir retirer la nationalité et d’expulser des fractions des populations de nos États européens rappelle néanmoins de très graves événements. Comme la masse des réfugiés qui circulent entre nos différentes nations européennes, et le fait que, comme dans les années 1930, ils semblent inassimilables pour nos démocraties et que la tentation de les expulser ou de les cantonner à des camps de réfugiés traverse les opinions publiques. 
 
https://www.humanite.fr/monde/allemagne/lextreme-droite-allemande-echafaude-t-elle-un-plan-de-deportation

 
L’histoire officielle contemporaine ne se trompe pas d’adversaires ou de responsables. Mais l’histoire officielle grossit la responsabilité des uns ou l’aveuglement des autres et oublie le caractère général de l’antisémitisme à cette époque. Dès les années 1920, Adolf Hitler avait écrit dans ’Mein Kampf‘ tout ce qu’il allait faire par la suite. Mais l’immense majorité de l’Europe était déjà antisémite depuis le dix-neuvième siècle, et des dizaines de partis ou de mouvements politiques y avaient construit leur idéologie autour de l’antisémitisme. Hitler n’était pas seul. Pourquoi donc aurait-il fallu s’inquiéter de Hitler plus que d’un autre. A posteriori, sur la base du témoignage de l’histoire, cela semble évident. 

 
Les camps de contraction nazis ne sont pas non plus des aberrations dans le paysage européen. De nombreux Etats européens ont également mis en fonction des camps pour y parquer des réfugiés. Notamment la France qui a enfermé les réfugiés républicains espagnols ou catalans fuyant le régime de Franco dans le Sud de la France. De même, les États-Unis d’Amérique enfermèrent dans des camps de prisonniers l’ensemble de leur population d’origine japonaise pendant la seconde guerre mondiale. Le problème est que cette partie de l’histoire des démocraties occidentales est aujourd’hui niée et oubliée.

 

Cela ne signifie en aucun cas que l’œuvre d’extermination nazie à une quelconque ressemblance avec les divers camps de prisonniers ou de réfugiés qui furent mis en place par les démocraties occidentales. L’abomination nazie, l’Holocauste, est sans commune mesure. Mais justement, la mise en œuvre de processus ressemblants, de gestion des minorités par les alliés, a pu leur laisser croire que les camps nazis n’étaient pas très différents de leurs propres camps d’internement. Les règles d’hygiène des camps occidentaux n’étaient pas respectées, et les personnes d’origine étrangères ou migrantes qu’ils y enfermaient y mourraient également, même si l’histoire me semble bien silencieuse sur ces camps, qu’il s’agisse des camps pour les japonais aux Etats-Unis ou en France, en Angleterre ou en Belgique. Simplement, les nazis allèrent beaucoup plus loin en organisant l’extermination de tout un peuple, de tous les déviants à leur idéologie nazie.

 

Se trouve-t-on aujourd’hui dans une situation approchante ? La gestion par l’Europe et l’ONU de la crise des migrants pourrait laisser croire qu’ils prennent en compte cette histoire passée, comme par exemple l’interdiction de fabriquer des apatrides en interdisant de retirer sa nationalité à une personne qui n’a pas d’autres nationalités. De même avec l’imposition de quotas de migrants à répartir entre tous les États européens, même lorsque ces États ne sont pas concernés par ces arrivées. Mais il n’empêche que ces vagues incessantes de migrations déferlant sur la vieille Europe, déferlant en Afrique ou en Amérique du Sud ne peut être dissocié des événements qui précédèrent la Seconde guerre mondiale. Et de la montée des extrêmes-droite qui en avait découlé et qui enfle à nouveau peu à peu. 
 
 
Saucratès


11/02/2024
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Démocratie - Complotisme

Deux articles ci-dessous qui interpellent. La première question traite autour de la réponse de la société allemande à la montée en force de son parti d’extrême-droite, l’Afd. 

 

https://www.lemonde.fr/international/article/2024/01/20/en-allemagne-plus-de-100-000-personnes-manifestent-contre-le-parti-d-extreme-droite-afd_6211987_3210.html

 

La question n’est pas de savoir si l’extrême-droite est dangereuse en soi, qu’il s’agisse de l’Afd en Allemagne ou du Rassemblement national en France. C’est avant tout une interprétation ou un jugement individuel de chacun, selon sa proximité ou non avec des positions de droite dure. La montée de l’extrême-droite suscite néanmoins à raison des inquiétudes en référence avec les événements ayant conduit à la seconde guerre mondiale, et la mise en œuvre du projet de l’extermination de la population juive européenne. Était-ce dû au climat raciste et antisémite qui a contaminé toute l’Europe à partir de la fin du dix-neuvième siècle et au vingtième siècle, conjugué à la crispation des nationalismes qui ont conduit aux deux conflits mondiaux ? Ou bien la cause n’était-elle uniquement due qu’à l’arrivée au pouvoir de partis d’extrême-droite en Allemagne, en Italie, en Espagne, au Portugal, puis en France ? 

En tout état de cause, il est sain que des citoyens manifestent contre l’extrême-droite, comme contre tout parti politique dont le programme électoral semblerait présenté un danger grave pour la démocratie ou pour les intérêts des manifestants. C’est le cas de l’Afd en Allemagne comme c’est le cas en France contre la politique de Macron ou par le passé contre la présence au second tour de l’élection présidentielle du Front National (même si c’était inutile, les citoyens et manifestants auraient mieux fait de voter utiles au premier tour et de voter pour Lionel Jospin au lieu de dispatcher leurs voix entre de multiples candidats de gauche ou d’extrême-gauche). Au fond, ces manifestations sont peut-être le signe d’une saine inquiétude mais elles sont surtout inconstitutionnelles et antidémocratiques. La présence de Le Pen en 2002 comme de l’Afd en 2024 est une conséquence constitutionnelle du respect de l’état de droit. Il vaudrait mieux s’interroger sur les raisons expliquant ce vote extrême, ou bien sur la stupidité des partis politiques qui privilégient la dispersion des candidatures. 

La question intéressante est néanmoins l’assertion de nombreux «leaders politiques, dont le chancelier social-démocrate Olaf Scholz, qui (…) ont rappelé que tout plan visant à expulser des personnes d’origine étrangère était une attaque contre la démocratie. M. Scholz a appelé chacun à prendre position – pour la cohésion, pour la tolérance, pour notre Allemagne démocratique.» 

 

Tout plan visant à expulser des personnes d’origine étrangère est-il forcément et systématiquement une attaque contre la démocratie ? En quoi un plan d’expulsion de personnes en situation irrégulière serait-il antidémocratique ? En quoi un plan visant à expulser des personnes qui combattraient la démocratie française serait justement antidémocratique ou bien une attaque contre la démocratie ? En quoi l’expulsion des dizaines de milliers de jeunes émeutiers et de leurs familles lorsqu’ils sont originaires d’autres pays, immigrés de la première, deuxième ou troisième génération, serait-elle une attaque contre la démocratie ? 

Bon évidemment, dans les mouvements de décolonisation, en Afrique hier ou dans les départements d’outre-mer potentiellement demain, il y a eu ou il y aura également des plans d’expulsion des blancs, des français installés depuis des décennies ou de nombreuses générations. Il est peut-être aussi rassurant de se dire que ces agissements sont ou seront antidémocratiques.

 

Même si cela ne fera aucune différence. Ces mouvements indépendantistes s’accompagnent plutôt de lynchages, de mise à sac et de violences à l’égard des étrangers plutôt que de simples expulsions. Faire fuir les anciens colonisateurs, leurs descendants et leurs soutiens par la peur et la terreur est plutôt leur crédo, et les mêmes adversaires des extrêmes-droites trouvent par contre cela tout à fait légitime et démocratique. Comme quoi, les attaques et les défenses de la démocratie dépend uniquement de la couleur politique de ces personnes.

 

Le deuxième article traite de paranoïa, de complotisme et d’une hypothétique maladie X évoquée à Davos et par l’Organisation mondiale de la santé. Le forum de Davos, les patrons et les dirigeants des grandes organisations et des grandes entreprises mondiales, les principaux gouvernements des plus grands pays, sont-ils en train de se préparer à la mise en place de la prochaine grande pandémie mondiale ?

 
https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2024/01/20/sur-les-reseaux-sociaux-l-hypothetique-maladie-x-evoquee-a-davos-suscite-panique-et-parano_6211935_4355770.html

 

Les conspirationnistes exagèrent. Certains comme Monica Crowley ou Florian Philippot osent imaginer par exemple que l’OMS, les grandes entreprises du Big Pharma, les gouvernements, préparent «une nouvelle infection qui leur permette de mettre en place un nouveau traité OMS, de confiner à nouveau, de restreindre la liberté de parole et de détruire plus de libertés», ou bien osent citer «les outils numériques comme le passe ou la politique vaccinale». Pour d’autres, «cette maladie X est la caution de nouveaux vaccins contre un virus qui n’existe pas encore».

 
 
Saucratès


25/01/2024
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